Books by Gil Bartholeyns

Grille-pain, machine à coudre ou à laver... Chaque foyer occidental possède une centaine d’appare... more Grille-pain, machine à coudre ou à laver... Chaque foyer occidental possède une centaine d’appareils ; des objets techniques qu’on utilise sans savoir comment ils fonctionnent. Ce livre propose de les ouvrir et d’explorer la façon dont ils ont bouleversé la vie quotidienne depuis le XIXe siècle, en ville comme à la campagne, en Europe et à travers le monde.
À rebours du grand récit des innovations, il s’agit ici de sonder les imaginaires et de pister les gestes de tous les jours. En Afrique centrale, porter une montre cassée était une façon de refuser le temps du colon ; l’électroménager, supposé libérer du temps aux femmes, revient souvent à les occuper davantage ; partout, contre la panne, les gens se mobilisent et réinventent des façons d’être ensemble... Autant de pactes curieux qui nous unissent aux techniques. Cette histoire illustrée est en somme une invitation à retrouver l’étrangeté du monde matériel qui nous entoure.
------------------ « Dans ce génial petit opuscule, nous finissons fatalement tiraillés par nos contradictions car une des questions que soulève la lecture de ce livre est bien celle-ci : l’objet technique est-il véritablement l'objet de libération que l’on nous promet à chaque fois ? Sous ces designs séduisants, ne nous ôte-t-il pas une autre forme de connaissance et d’autonomie ? Et sous prétexte de nous décharger des fardeaux du quotidien, n’aurait-il pas tendance petit à petit à nous assujettir? Voici donc un joyeux petit livre pour une multitude de grandes questions ! » Librairie Mollat
---- « Du grille-pain à la sonnette d'entrée en passant par l'ampoule, l'histoire de ces objets domestiques en dit long sur l'évolution de notre société. Un essai aussi passionnant qu'accessible. » Librairie Delamain
---- « Du grille-pain au vélo d'appartement, de la montre-bracelet à l'éclairage public, ce voyage constitue toutefois moins un catalogue qu'une introduction, élégante autant qu'érudite, à ce que Bartholeyns et Charpy appellent la "généalogie du quotidien". Autant qu'un savoir, on y gagnera la possibilité d'être un peu mieux inquiet au sujet de ces choses que nous aimons tant détester. » Laurent de Sutter, Focus
---- « Le petit livre des historiens Gil Bartholeyns et Manuel Charpy est un petit essai accessible et ludique qui tisse à grands traits la complexité de notre rapport aux machines qui ont envahi notre quotidien. »
Hubert Guillaud, Internetactu
---- « Un petit livre à la couverture orangée, richement illustré et aussi érudit qu'accessible. » Gonzague Dupleix, Le Monde M
---- « Un plaisir de lecture auquel nous vous convions. » Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
---- « En suivant la géographie des usages, les deux auteurs dressent un panorama des désirs sociaux qui se développent parallèlement et nous rappellent que le "quotidien est un espace idéologique" et d'économie politique fait de négocations, de résistances et de composition avec l'irruption technologique. Par ricochet, ce livre, très accessible et très plaisant à lire, rempli d'allers-retours entre hier et aujourd'hui, permet aussi de voir notre rapport aux envahissantes innovations numériques d'un nouvel œil. » Agir par la culture

Des agents pathogènes hantent nos vies et nous sommes hantés par la peur de perdre la santé, notr... more Des agents pathogènes hantent nos vies et nous sommes hantés par la peur de perdre la santé, notre habitat terrestre, et par les milliards d'êtres vivants anéantis des suites de notre mode de vie et d'alimentation. Notre maison est ouverte à tous les périls. Nous vivons en Pathocène. De quelle histoire troublée cette ère de vulnérabilité est-elle le nom, et comment la conjurer ? Cet essai sur l'état maladif et émotionnel qui traverse notre présent tire les fils d'une généalogie des activités et des idées qui font courir à l'abîme : de la zootechnie à l'élevage industriel, de la traite des animaux sauvages à la fracturation des habitats naturels, du brassage continu des espèces aux impostures intellectuelles. Il interroge l'événement pandémique et l'échec de la raison. Face aux virus et aux superincendies, nous sommes pathétiques et émus à l'échelle désormais globale de nos existences. Mais l'on peut porter remède. Alors par quel geste quotidien-planétaire soigner le vivant, par quels récits réarmer nos manières de cohabiter le monde ?

Before they signify, images simply offer themselves to the eye and act by their very apparition. ... more Before they signify, images simply offer themselves to the eye and act by their very apparition. Their action, their effect, and their intensity are more or less strong. Far from post-Platonic debates about the essence of the image and also from studies of a natural pseudo-universality of human reactions when faced with images, we propose a culturalist and pragmatic approach to their value. A value founded not solely on aesthetic criteria, but also on the different ways of performing that images have at their disposal.
L'image, avant de représenter, de signifier, agit et fait agir. La performance des images, dont ce livre entreprend l'exploration, est à comprendre d'abord comme l'évaluation de leur efficacité : quels sont les effets des images ? C'est ensuite leur agentivité : en quelle manière les images sont-elles des êtres vivants? C'est aussi leur performativité : comme il y a des actes de parole, il y a des actes d'image dont les modalités peuvent être détaillées. Enfin, c'est leur puissance : que peut une image, dont un texte, par exemple, serait incapable ? L'image chrétienne tient ici une place à part car, loin d'être une simple « Bible des illettrés » soumise au règne du texte, elle imprègne tous les aspects de la vie et de la pensée des sociétés chrétiennes, depuis leurs fondements théologiques et anthropologiques - Dieu créa l'homme à son image ; le Fils est l'image du Père - jusqu'aux utilisations les plus diverses des objets visuels. Mais en Occident ce n'est pas seulement au Moyen Age que les images sont actives : ce livre est aussi consacré aux nouvelles formes de performances visuelles qui sont apparues avec la Renaissance ou la société mass-médiatique.

Information de l'éditeur :
La dimension politique des études visuelles, entre études francophone... more Information de l'éditeur :
La dimension politique des études visuelles, entre études francophones et studies anglo-américaines.
Les études visuelles francophones ont l'avantage de leur faiblesse : non « labellisées » et distribuées entre historiens, historiens de l'art, anthropologues, sociologues, spécialistes des médias, elles n'ont pas à subir l'interrogatoire sourcilleux et sans fin auquel les chercheurs anglo-saxons soumettent la visual culture pour avoir été portée au rang de champ (de studies), avec ses revues, ses programmes, ses débats à double fond, selon la même mécanique que le genre, le postcolonial ou les sciences. Là où, dans le monde anglo-américain, les disciplines se sont comme retrouvées précipitées dans l'arène étroite bien que vertigineuse de l'image, du visuel et du regard, sur le « continent », le dialogue entre les disciplines traditionnelles aura su jouer à plus grande échelle son rôle critique et inspirant.
Cet ouvrage contient l'un et l'autre de ces destins scientifiques et met l'accent sur leur dimension « politique ». Car si nous avons bien affaire à un cousin venu d'Amérique, la réunion de famille ne va pas de soi. Le fauteur de troubles pour certains affiche de surcroît un certain engagement. Le politique est bien cet « autre » des sciences continentales des images qui, en réinscrivant le chercheur dans la cité, lui demande sans doute plus de perspicacité et de pratique que la sainte neutralité de principeprofessée aux étudiants. La dimension la plus ambitieuse des approches américaines, résultat croisé des cultural studies britanniques et de la French theory, n'est cependant pas une importation : le politique est l'une des figures fécondes du passage de l'étude des images comme représentation à celle des images comme agent social performatif, incluant les arts (de faire voir) et le puits historique d'où sort la pensée démocratique du visible.
Avec des essais de Gil Bartholeyns, Mathias Blanc, Maxime Boidy, Rémy Besson, Gaby David, Ralph Dekoninck, Pierre-Olivier Dittmar, Daniel Dubuisson, Thomas Golsenne, André Gunthert, Carl Havelange, Gianni Haver, Pierre Lagrange, Audrey Leblanc, Arnaud Maillet, Nicholas Mirzoeff, Morad Montazami, Magali Nachtergeal, et la traduction par Isabelle Decobecq du questionnaire d'October avec : Svetlana Alpers, Emily Apter, Carol Armstrong, Susan Buck-Morss, Tom Conley, Jonathan Crary, Thomas Crow, Tom Gunning, Michael Ann Holly, Martin Jay, Thomas Dacosta Kaufmann, Silvia Kolbowski, Sylvia Lavin, Stephen Melville, Helen Molesworth, Keith Moxey, D. N. Rodowick, Geoff Waite, Christopher Wood.
paru en septembre 2016
édition française
15 x 21 cm (broché)
448 pages (92 ill. n&b et 21 ill. coul.)
ISBN : 978-2-84066-745-2
EAN : 9782840667452
en stock

Why do we find an image chocking? Here an answer is gradually elaborated around the concept of mo... more Why do we find an image chocking? Here an answer is gradually elaborated around the concept of montage – a montage of different views and places, of different figures and times. An increasing distrust with regard to images portraying evil, the birth of the pornographic sensibility, the emergence of anti-establishment graffiti, the destruction of images by the authorities that commissioned them and the skilful construction of the unimaginable are so many events that illuminate our changing relationship to images in the Western world. Images and the idea of transgression jointly form a history that the authors place in perspective with the present time. By so doing, they proceed to decipher our belief in the power of images.
On capitals, on church stalls, in prayer book illuminations, we can see many ‘pornographic’ representations which, though commonplace at the time of their execution, to us appear transgressive, not ‘standard’. But that is because those images are viewed today by people who assume that a standard exists, a limit between the licit and the illicit. In the Middle Ages (13th-16th Centuries) in the West, a time when the production of images was closely linked to the sacred, there were in fact few texts defining what was decent or indecent in the image, and free invention was encouraged. The authors explain how the statutes of the image were established and place them in perspective with today’s world.
(4e de couverture) "Pourquoi une image choque-t-elle ? Une réponse s'élabore au fil des pages autour du concept de montage : agencement des regards et des lieux, des figures et des temps. La méfiance croissante face aux images du mal, la naissance de l'émotion pornographique, l'émergence du graffiti contestataire, la destruction d'images par l'autorité qui les a commandées, l'élaboration savante de l'inimaginable : autant de phénomènes qui éclairent la transformation du rapport aux images en Occident. Transgression et image forment ici un couple dont l'histoire est mise en perspective avec le présent. Ce faisant, c'est la croyance en un pouvoir des images qui est décryptée.
Quand et comment les images sont-elles entrées dans la maison ? Quel était leur rôle dans la vie ... more Quand et comment les images sont-elles entrées dans la maison ? Quel était leur rôle dans la vie de tous les jours ? Certaines protègent les lieux, d’autres servent d’aide-mémoire ou de support à la prière, la plupart des décors sont des signes de prestige. Cet ouvrage propose un premier jalon d’une histoire sociale et intime des images, en s’attachant aux décors et aux signes qui exprimaient la culture et l’identité des habitants mais aussi des familles et des réseaux de connaissance. L’histoire de la personne et l’histoire des images trouvent dans la maison un lieu de rencontre plein de surprises.
Why do we find an image shocking? Here an answer is gradually elaborated around the concept of mo... more Why do we find an image shocking? Here an answer is gradually elaborated around the concept of montage – a montage of different views and places, of different figures and times. An increasing distrust with regard to images portraying evil, the birth of the pornographic sensibility, the emergence of anti-establishment graffiti, the destruction of images by the authorities that commissioned them and the skilful construction of the unimaginable are so many events that illuminate our changing relationship to images in the Western world. Images and the idea of transgression jointly form a history that the authors place in perspective with the present time. By so doing, they proceed to decipher our belief in the power of images.

Qu'est-ce que peut un corps ? demande Spinoza, et il répond : Personne n'en sait rien ! C’est-à-d... more Qu'est-ce que peut un corps ? demande Spinoza, et il répond : Personne n'en sait rien ! C’est-à-dire qu’on n’a pas fini de s’en étonner. Chaque jour nous voyons des corps accomplir des actions d’une infinie complexité, qu’il s’agisse d’adresse sportive ou de gestes créateurs.
Pour que cela soit possible le corps ne peut pas être le simple instrument de l’esprit, l’un et l’autre sont une seule et même harmonique : quand l’anthropologue Marcel Mauss s’empare de cette conception moderne de l’être vivant, il la nomme « techniques du corps » et franchit un pas décisif. Non seulement marcher ou faire l’amour sont des actions efficaces, mais il y a autant de façons de s’y prendre qu’il y a de cultures – et pas seulement humaines. Dans ces multiples manières d’être au monde l’équipement n’est pas en reste car l’outil, défini comme prolongement de la main par le préhistorien André Leroi-Gourhan, est capable de transformer notre corps même en outil second. N’avons-nous pas la sensation de « faire corps » avec notre voiture lorsque nous conduisons ? Ne devenons-nous pas sur la chaîne de montage l’instrument efficace des robots mécaniques ?
Les essais de ce livre explorent ces conquêtes et limites du corps sur lui-même et sur la matière en s’attachant aux dimensions cachées que sont la sensorialité, le rituel, l’apprentissage, les émotions, l’entretien, et les méthodes pour parvenir à comprendre l’intelligence physique.

Adam et l'astragale, deux faces d'une même question : celle de l'homme et de son humanité. Un ho... more Adam et l'astragale, deux faces d'une même question : celle de l'homme et de son humanité. Un homme, dans la tradition occidentale, c’est d’évidence un fils d’Adam, qui fut créé de toutes pièces et d’un seul coup par Dieu, à son image. L’homme y est animé de raison, pour se distinguer de l’animal, mortel pour se distinguer des anges. Autant de définitions créationnistes de l’origine de l’homme : celui-ci existe d’emblée et sa nature le sépare radicalement de son environnement. L’astragale, c’est ce petit os du pied présent chez tous les primates et chez l’homme. C’est parce que l’astragale humain forme un angle presque droit que l’homme peut se déplacer debout longtemps, libérer ses mains, développer son cerveau. Cet os minuscule, comme tant d’autres critères, incarne une vision plus continuiste de l’origine de l’homme : l’homme est ici un animal parmi d’autres. Ce n’est que par l’apprentissage d’une culture spécifique, par l’acquisition de certains comportements et valeurs, qu’il devient un humain. Face à une vision simpliste de l’histoire de l’idée d’humanité, qui expliquerait en termes de progrès unilatéral le passage d’Adam à l’astragale, d’une vision religieuse à une vision matérialiste, ce livre révèle l’imbrication voire les tensions des deux modèles à travers les époques. Au lieu de définir l’être de l’humain en s’appuyant sur les seules références philosophiques ou dogmatiques, il interroge les discours et les pratiques qui ont déterminé et déterminent les limites de l’humain. Un tel questionnement demande une approche transversale, multidisciplinaire. L’humanité mise à l’épreuve en tant que valeur communautaire, principe d’exclusion, modèle normatif de comportement, tel est le fil conducteur de ces essais d’histoire, de philosophie, d’anthropologie et d’éthologie. L’Occident médiéval est ici leur centre de gravité. Car c’est là qu’Adam, le chrétien, l’image de Dieu, qui nous semble si étranger, évidemment triomphe. Mais c’est aussi à cette époque que sont clairement posés un certain nombre de problèmes qui rendront possible la pensée de l’astragale.

Les apparences humaines passionnent le public et sont désormais un thème classique en anthropolog... more Les apparences humaines passionnent le public et sont désormais un thème classique en anthropologie et en histoire. Mais les sciences sociales ont rarement comparé leurs manières respectives de penser et de décrire ces apparences : on parle de parure ou bien de vêtement, les choix plastiques et matériels sont rarement discutés, et l’esthétique ne semble pas pouvoir s’appliquer à l’ensemble du vivant, auquel on reconnaît pourtant une expressivité inouïe. Les essais réunis dans cet ouvrage cherchent à comprendre pourquoi. Ils tentent de démêler la complexité de nos savoirs et des phénomènes observés à travers le temps, l’espace et les espèces.
The Call for Papers (2010) of "The Appearances of Man. Reflecting Upon Bodily Objects and Ornaments"- Issue coordinated by Gil Bartholeyns" was:
The present issue of Civilisations aims to rethink the aesthetic of the body by challenging several of the obstacles that stand in the way of its understanding in human societies in general.
The first of these obstacles, the silent opposition between “adornment” and “clothing” inappropriately separates ethnologists and historians, by attaching objects that are only apparently different to seemingly distinct disciplines. Besides, these notions account poorly for the categories actually used in different cultures and time periods. For example, cultus as used by Latin authors grouped together clothing and jewelry, and ornatus accounted for all beauty care treatments, makeup and hair care combined. A potential connection between specialists should not be associated with a global descriptive taxonomy of bodily interventions and artifacts, as it has already been attempted. It rather requires a higher conceptual level regarding the “cultures of appearance”, one which constitutes the aim of the present issue. This level of analysis becomes possible by overcoming a second obstacle.
Secondly, indeed, writings as varied as those of Claude Lévi-Strauss on nudity, or the issue of the Géo journal dedicated to Parures du monde (Adornments of the world, 2005) and passing through the universal Histoire des mœurs (1990) are marked by the interpretation of human appearances according to the pair nature-culture, and because of that based on oppositions like animal-human and naked-civilized. Such a reading situates most of the scholarship in the wake of the old European representations of the Other. Regarding the study of tattoos, markings, textile objects, masks and all physical transformations in general, this distinction, which is indeed absent in most of the societies, is better replaced by another, this time present all societies, that is the distinction between exterior and interior, body and intention, regardless of their names, faculties, and numbers. Thus we clearly situate ourselves in the lineage of the change of paradigm proposed by the anthropology of nature and figuration as developed, among others, by Philippe Descola and Eduardo Viveiros de Castro. The intervention upon the body serves less to bring the individual out of a hypothetical natural state than to inscribe the person (and with it the whole society) into the world and into the universe. Both the order and the qualities that societies assign to beings and objects, including materials, largely explain local and historical practices, productions and conceptions of appearances. For instance, this fact is demonstrated as well by the Biblical order of the Creation, than by the mythical conception of ornaments of the Orokaiva in New Guinea, or the transformation masks of the Yupiit in Alaska.
Thirdly, once the ethnocentrism is put aside, we are left with a fundamental anthropocentrism. This angle consists in the arbitrary vision of clothing as “human’s own”, traditionally articulated around such criteria as reason and shame, whereas no technical or functional definition (protection, adornment, camouflage…) leaves aside all the animal cases, while in the meantime remaining viable for human beings in general. It is then justified to conceive and study the ornamental and clothing acts of man on an ethological, comparative level. In this respect we should recall that André Leroi-Gourhan regarded human adornments and clothes within the context of a zoological reflection on relational devices used between species and between individuals of the same species.
By bringing together the outlooks of historians and anthropologists, this volume aims towards such a rethinking of the theme, by proposing case studies alongside with more epistemological oriented contributions. The texts shall bring a critical view of the present day manner in which bodily objects and ornaments are conceptualized, be it in the historical discipline or in social sciences.
Ce ouvrage abondamment illustré est destiné aux étudiants et chercheurs en anthropologie, histoir... more Ce ouvrage abondamment illustré est destiné aux étudiants et chercheurs en anthropologie, histoire, sociologie, histoire de l'art, archéologie et à tous ceux qui oeuvrent dans les domaines des techniques, du travail, de la communication ou de la psychologie. Ce large spectre est le produit de 35 années de recherches et de méthodes testées au fil des ans sur les terrains ethnographiques et historiques les plus divers. Ce manuel comble une lacune sous une forme originale en regroupant des textes parfois inédits et introduits par les auteurs qui en expliquent l'actualité et le chemin parcouru depuis lors.

Adam et l'astragale, deux faces d'une même question : celle de l'homme et de son humanité.
Un ... more Adam et l'astragale, deux faces d'une même question : celle de l'homme et de son humanité.
Un homme, dans la tradition occidentale, c’est d’évidence un fils d’Adam, qui fut créé de toutes pièces et d’un seul coup par Dieu, à son image. L’homme y est animé de raison, pour se distinguer de l’animal, mortel pour se distinguer des anges. Autant de définitions créationnistes de l’origine de l’homme : celui-ci existe d’emblée et sa nature le sépare radicalement de son environnement.
L’astragale, c’est ce petit os du pied présent chez tous les primates et chez l’homme. C’est parce que l’astragale humain forme un angle presque droit que l’homme peut se déplacer debout longtemps, libérer ses mains, développer son cerveau. Cet os minuscule, comme tant d’autres critères, incarne une vision plus continuiste de l’origine de l’homme : l’homme est ici un animal parmi d’autres. Ce n’est que par l’apprentissage d’une culture spécifique, par l’acquisition de certains comportements et valeurs, qu’il devient un humain.
Face à une vision simpliste de l’histoire de l’idée d’humanité, qui expliquerait en termes de progrès unilatéral le passage d’Adam à l’astragale, d’une vision religieuse à une vision matérialiste, ce livre révèle l’imbrication voire les tensions des deux modèles à travers les époques. Au lieu de définir l’être de l’humain en s’appuyant sur les seules références philosophiques ou dogmatiques, il interroge les discours et les pratiques qui ont déterminé et déterminent les limites de l’humain. Un tel questionnement demande une approche transversale, multidisciplinaire.
L’humanité mise à l’épreuve en tant que valeur communautaire, principe d’exclusion, modèle normatif de comportement, tel est le fil conducteur de ces essais d’histoire, de philosophie, d’anthropologie et d’éthologie. L’Occident médiéval est ici leur centre de gravité. Car c’est là qu’Adam, le chrétien, l’image de Dieu, qui nous semble si étranger, évidemment triomphe. Mais c’est aussi à cette époque que sont clairement posés un certain nombre de problèmes qui rendront possible la pensée de l’astragale.
Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, collection "Problèmes d'histoire des religions"... more Bruxelles, Editions de l'Université de Bruxelles, collection "Problèmes d'histoire des religions" (Alain Dierkens dir.)
Contributors : Eduardo H. Aubert, Jérôme Baschet, Gil Bartholeyns, Jean-Claude Bonne, Elisa Brilli, Brigitte d'Hainaut-Zveny, Pierre-Olivier Dittmar, Corneliu Dragomirescu, Thomas Golsenne, André Gunthert, Valentine Henderiks, Pierre Lagrange, Chloé Maillet, Irène Rosier Catach, Bertrand Rougé, Jean-Marie Sansterre, Jean-Claude Schmitt, Jean Wirth.
Papers by Gil Bartholeyns

Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, Nov 1, 2011
La création ludique est-elle soluble dans le patrimoine ? Culture et communauté du jeu de rôles g... more La création ludique est-elle soluble dans le patrimoine ? Culture et communauté du jeu de rôles grandeur nature Ikn"Dctvjqng{pu"" (2009-2010-Univ. of Oxford, Musée du quai Branly, Paris) ikndctvjqBiockn0eqo" Fcpkgn"Dqpxqkukp"" (Média Animation, Brussels) f0dqpxqkukpBogfkc/cpkocvkqp0dg" " " Gp"Dgnikswg"gv"gp"Htcpeg."ng"lgw"fg"tõngu"itcpfgwt"pcvwtg"guv"wpg"cevkxkvê"gpeqtg"oêeqppwg" swk"u‚kpuvkvwvkqppcnkug"gv"fqpv"ngu"cpkocvgwtu"qdlgevkxgpv"nc"ewnvwtg"gv"ngu"xcngwtu"vqwv"gp"ejgtejcpv" fgu" tgeqppckuucpegu" rwdnkswgu 1 0" Fcpu" ng" ecftg" fg" eg" rcteqwtu." ng" REK" rqwttckv" ívtg" eqpukfêtê" eqoog" wpg" qrrqtvwpkvê0" Pqwu" gzrnqtqpu" egvvg" j{rqvjëug" ocku" pqvtg" crrtqejg" ug" xgwv" vqwvghqku" pgwvtg0"Gnng"pg"ejgtejg"rcu"vcpv"ä"vtqwxgt"ngu"ctiwogpvu"fg"nc"rcvtkoqpkcnkucvkqp"sw‚ä"gzcokpgt"eg" sw‚kornkswgtckv"eg"rtqeguuwu0"Gnng"eqpukuvg"ä"ogvvtg"xktvwgnngogpv"ng"lgw"fg"tõngu"itcpfgwt"pcvwtg" ä" n‚êrtgwxg" fw" REK" gv" ä" uwkxtg" ng" tckuqppgogpv" sw‚cwtckgpv" ngu" vgpcpvu" fg" uc" rcvtkoqpkcnkucvkqp" lwusw‚cw"rqkpv"qü."rctcfqzcngogpv."ngwt"fêoctejg"ngu"coëpgtckv"ucpu"fqwvg"ä"vtcpuhqtogt"ngwt"qd/ lgv"rqwt"ucvkuhcktg"cwz"etkvëtgu"f‚kpuetkrvkqp"uwt"nc"Nkuvg"tgrtêugpvcvkxg0"Egv"gzgtekeg"pqwu"eqpfwkv" cwz"nkokvgu"fw"REK."ä"uqp"vqwt"oku"ä"n‚êrtgwxg"fg"uc"rtqrtg"-"itcpfgwt""0" Rqwt"cdqwvkt."pqwu"rtqeêfgtqpu"gp"fgwz"vgoru0"Pqwu"fgxqpu"eqoogpegt"rct"fêetktg"eg"lgw"<" ugu"nkgpu"ä"nc"ewnvwtg"gp"iêpêtcn."ugu"ectcevêtkuvkswgu"gv"ugu"rtkpekrgu."ngu"tckuqpu"fg"lqwgt"gv"eqo/ ogpv"egvvg"cevkxkvê"guv"uvtwevwtêg"gv"rgpuêg"rct"ngu"cevgwtu0"Rctvcpv"fg"eg"rqtvtckv."kn"u‚cikv"gpuwkvg" f‚kfgpvkhkgt"eg"swk"fcpu"ng"lgw"fg"tõngu"itcpfgwt"pcvwtg"guv"uwuegrvkdng"fg"hcktg"rcvtkoqkpg"cw"tg/ ictf"fg"nc"eqpxgpvkqp"fg"42250"Pqwu"rtqrquqpu"vtqku"crrtqejgu0"Comparative"<"swgnngu"tguugo/ dncpegu"{"c/v/kn"gpvtg"ng"lgw"fg"tõngu"itcpfgwt"pcvwtg"gv"egtvckpu"ênêogpvu"fw"REK"A"Ng"lgw"fg"tõngu" itcpfgwt"pcvwtg"c/v/kn"swgnswg"nkgp"cxge"ng"rcvtkoqkpg"cw"ugpu"encuukswg"A"Spécifique"<"swgnng"guv"nc" fkogpukqp"-"koocvêtkgnng"""fg"egvvg"ewnvwtg"nwfkswg"cw"ugpu"qü"nc"eqpxgpvkqp"n‚gpvgpf"A"Conventionnelle" gphkp." gp" cpcn{ucpv" ngu" pqvkqpu" gv" rtkpekrgu" rtqowu" rct" nc" eqpxgpvkqp" vgnu" swg" n‚cwvqfêvgtokpcvkqp" gv" nc" vtcpuokuukqp0" Pqvtg" fêoctejg" u‚crrwkg" uwt" fgu" gpswívgu" ogpêgu" gp" 4229"gv"422;"gv"uwt"wpg"qdugtxcvkqp"rctvkekrcpvg"fg"nqpiwg"fwtêg"cw"ugkp"fw"oknkgw"fw"Itcpfgwt" Pcvwtg"gv"fw"lgw"rtqrtgogpv"fkv 2 0" " Uneactivitédecréationcollective " Rcteg"swg"egvvg"cevkxkvê"ug"fêtqwng"ucpu"rwdnke"gzvêtkgwt."ugu"fkogpukqpu"guugpvkgnngu"eqoog"nc" rtqfwevkqp"fg"têekvu"gv"fg"ejcoru"hkevkqppgnu"cwvqpqogu."ocku"cwuuk"nc"eqqtfkpcvkqp"eqorngzg"fg" 1 Reconnaissances, souvent synonymes de subventionnement, actuellement recherchées dans les domaines de la culture, de la jeunesse et de l'éducation populaire (Dctvjqng{pu"("Dqpxqkukp"422:."4232."Dctvjqng{pu"4232c+. 4 "Fgu"uqpfcigu"uqwu"hqtog"fg"swguvkqppcktgu"ä"nc"hqku"swcpvkvcvkhu"gv"swcnkvcvkhu"qpv"êvê"têcnkuêu"rct"ng"dkcku"f‚Kpvgtpgv" cwrtëu"fgu"oknkgwz"dgnig."htcpècku."uwkuug"gv"ecpcfkgp0"N‚gpswívg"fg"4229"-"Ng"IP"gv"ng"Oq{gp"Ûig"""tcuugodng"wp" êejcpvknnqp"fg"722"hqku"32"swguvkqpu/têrqpugu0"Egnng"fg"422;"-"Ng"IP"<"ewnvwtg"gv"eqoowpcwvê""."cppqpeêg"uwt"ngu" hqtwou"gv"ngu"nkuvgu"fg"fkhhwukqp"f‚gpxktqp"92"cuuqekcvkqpu."enwdu"gv"hêfêtcvkqpu."eqpuwnvcdng"uwt"yyy0nctr0gw"fw"44" cxtkn"cw"52"lwkp"422;."tgrtêugpvg"wp"êejcpvknnqp"fg"822"hqku"3:"swguvkqpu/têrqpugu0"Egtvckpu"têuwnvcvu"fg"n‚gpswívg"fg" 4229"uqpv"f‚qtgu"gv"fêlä"rwdnkêu"fcpu"fkhhêtgpvgu"êvwfgu"*Dctvjqng{pu"("Dqpxqkukp"422:"gv"4232+0" 5 "Xqkt"rct"gzgorng"<"ng"tgrqtvcig"fw"ocic|kpg"Vtcemu"f‚Ctvg"ng"4:"ugrv0"4228" *jvvr<11yyy0ctvg0vx1ht1tgejgtejg1356353:0jvon+."ng" lqwtpcn" vênêxkuê" fg" nc" TVDH" fw" 4:" lwknngv" 422:" uwt" n‚êxëpgogpv" CXCVCT"*jvvr<11yyy0mgygiq0ht1xkfgq1kN{TQqch[g\60jvon+0" 6 "Cw"Fcpgoctm."fgu"etêcvgwtu"fg"Itcpfgwt"Pcvwtg"rctvkekrgpv"cw"rtqlgv"rêfciqikswg"f‚wpg"êeqng"swk"wvknkug"ng"lgw"fg" tõngu"fcpu"n‚gpugkipgogpv"hqpfcogpvcn"<"jvvr<11yyy0quvgtumqx0fm"

When the object gives the example. The life of a monk in the Middle Ages, a quite material spirit... more When the object gives the example. The life of a monk in the Middle Ages, a quite material spirituality.
Let’s imagine a summer day of monk John living in the sixth century, in a monastery in southern Italy, under the very finicky Rule of the Master. The objects and domestic order (cloakroom, tools, lighting, bedding, manufacturing...) allow him to observe a religious life: paradox of a spiritual aspiration made by things and attention to things. By their shape or material, some objects exemplify the monastic virtues until arouse devotion. But the devil is in the details: the body and the objects are also malfunctioning forces, the sacralization produces failed actions. When all goes well, the objects are divided into three types: those of the world (now taboo), those of the monastery (“sacred” to the more modest), and consecrated objects. They put John in relation to God, and his relation to the community is mediated by them. From the entrance to the monastery at his routine, the monastic life is a spiritual materialism.
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Imaginons la journée estivale du moine Jean, vivant au vie siècle, dans un monastère d’Italie méridionale, sous la très sourcilleuse Règle du Maître. Les objets et l’ordre domestique (vestiaire, outils, lumière, literie, fabrication, etc.) lui permettent d’observer une vie religieuse : paradoxe d’une aspiration spirituelle faite de choses et d’attention aux choses. Par leur forme ou leur matériau, certains objets exemplifient les vertus monastiques jusqu’à susciter la dévotion. Mais le diable est dans les détails : le corps et les objets sont aussi des forces de dysfonctionnement et la sacralisation connaît des ratés. Les objets se répartissent en trois genres : ceux du monde (désormais tabous), ceux du monastère (« sacrés » jusqu’aux plus modestes outils), et les objets consacrés. Ils mettent Jean en relation avec Dieu, et son rapport à la communauté est médiatisé par eux. De l’entrée au monastère à sa routine presque horlogère, la vie monastique est un matérialisme spirituel.
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Cuando el objeto da el ejemplo: la vida de un monje en la Edad Media, una espiritualidad completamente material
Imaginemos un día estivo del monje Juan, que vive en el siglo VI en un monasterio de Italia meridional, bajo la muy puntillosa Regla del Maestro. Los objetos del orden doméstico (vestuario, herramientas, iluminación, lechos, fabricación...) le permiten observar una vida religiosa: paradoja de una aspiración espiritual hecha de cosas y de atención a las cosas. Por su forma o su material, algunas de ellas ejemplifican las virtudes monásticas hasta suscitar la devoción. Pero el diablo está en los detalles: el cuerpo y los objetos son fuerzas de disfuncionamiento, la sacralización conoce fracasos, produce contra-performances. Cuando todo va bien, los objetos, para Juan, se reparten en tres tipos: los del mundo (que son ya tabú), los del monasterio (“sagrados”, aún los más modestos), y los objetos consagrados. Los objetos establecen el vínculo de Juan con Dios, y su relación con la comunidad está mediada por ellos, y vice-versa. De la entrada al monasterio a su rutina meticulosa, la vida monástica es un materialismo espiritual.
NB. Comment from Jean-Claude Schmitt and Response, p 262-270.
Lieux de vie, lieux d’images : une autre histoire occidentale de l’espace domestique. Un dialogue... more Lieux de vie, lieux d’images : une autre histoire occidentale de l’espace domestique. Un dialogue entre Gil Bartholeyns, Manuel Charpy, Magali Nachtergael, Anne Perrin Khelissa et Stéphanie Wyler, mené par Pierre-Olivier Dittmar.
Keywords: domestic space, house, interiors, art history, anthropology of the image, image, domestic image, intimacy, habitability, history of housing, history of the private, history of mentalities, decor, public/private, vernacular, ordinary
! NB. The PDF is the proof text !

Gil Bartholeyns prend pour point de départ la façon dont une norme technocratique, une formule qu... more Gil Bartholeyns prend pour point de départ la façon dont une norme technocratique, une formule qui opère comme un paramètre, est appliquée sans souci de la forme : le taux de mortalité journalier doit être inférieur à 1 % + 0,06 % multipliés par l’âge d’abattage du troupeau exprimé en jours. Comme l’a souligné Georges Canguilhem1, tout se passe comme si « une société avait “la mortalité qui lui convient” ». La formule est exemplaire du mode opératoire de la classe technocratique qui s’arroge le pouvoir et la capacité de produire des normes pour son propre usage. Bartholeyns pousse à sa limite l’absurdité flagrante de la logique : une utilisation créative de chiffres pour détruire l’objet même de l’attention. Comme avec les armes nucléaires, nous serons plus en sécurité lorsque nous serons tous morts. Protéger par la destruction. Détruire par la protection. Durant la crise sanitaire, médecins, épidémiologistes, biostatisticiens, citoyens-scientifiques, geeks scrutent les données, le taux d’occupation des lits en soins intensifs, le nombre de décès, de cas – l’augmentation et la diminution le lundi ou le vendredi. Les seuils sont fixés, ceux au-delà desquels les classes technocratiques ne peuvent plus accepter la mort. Nous aurons la mortalité que nous méritons. Pour cela, nous devrons être au clair sur la forme de vie que cette mortalité permet. Pour les poulets, cette forme est inférieure à un morceau de papier A4, multiplié par dix ou trente mille. La conséquence : un abattage préventif pour conjurer la grippe aviaire. Calculer, calculer, calculer. Les règles de calcul de la mort pour « le bien-être des poulets ».
D’où viennent les normes ? L’arbitraire s’appuie sur une logique qui impose sa grille au réel sans provenir du réel. Illustrée en entassant un poulet (vivant) dans un espace plus petit que le papier utilisé pour faire le calcul, la forme n’est pas simplement la conséquence d’une affirmation technologique, d’une détermination technocratique, mais un choix. Par son intervention graphique, Dora Jeridi fait émerger une issue de secours : l’envol. Il y a toujours une issue, quand bien même le technocrate engoncé dans son costume s’évertue à réduire la réalité à une formule. Les costumes luttent, sautent et tombent, dans et hors de la page. Frénétiques dans leur poursuite. Farce, comédie burlesque d’erreurs, cette scène interroge ce qu’est la tragédie, dont ceci n’est qu’une répétition.
Chapô : Emmanuel Grimaud & Anthony Stavrianakis
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Books by Gil Bartholeyns
À rebours du grand récit des innovations, il s’agit ici de sonder les imaginaires et de pister les gestes de tous les jours. En Afrique centrale, porter une montre cassée était une façon de refuser le temps du colon ; l’électroménager, supposé libérer du temps aux femmes, revient souvent à les occuper davantage ; partout, contre la panne, les gens se mobilisent et réinventent des façons d’être ensemble... Autant de pactes curieux qui nous unissent aux techniques. Cette histoire illustrée est en somme une invitation à retrouver l’étrangeté du monde matériel qui nous entoure.
------------------ « Dans ce génial petit opuscule, nous finissons fatalement tiraillés par nos contradictions car une des questions que soulève la lecture de ce livre est bien celle-ci : l’objet technique est-il véritablement l'objet de libération que l’on nous promet à chaque fois ? Sous ces designs séduisants, ne nous ôte-t-il pas une autre forme de connaissance et d’autonomie ? Et sous prétexte de nous décharger des fardeaux du quotidien, n’aurait-il pas tendance petit à petit à nous assujettir? Voici donc un joyeux petit livre pour une multitude de grandes questions ! » Librairie Mollat
---- « Du grille-pain à la sonnette d'entrée en passant par l'ampoule, l'histoire de ces objets domestiques en dit long sur l'évolution de notre société. Un essai aussi passionnant qu'accessible. » Librairie Delamain
---- « Du grille-pain au vélo d'appartement, de la montre-bracelet à l'éclairage public, ce voyage constitue toutefois moins un catalogue qu'une introduction, élégante autant qu'érudite, à ce que Bartholeyns et Charpy appellent la "généalogie du quotidien". Autant qu'un savoir, on y gagnera la possibilité d'être un peu mieux inquiet au sujet de ces choses que nous aimons tant détester. » Laurent de Sutter, Focus
---- « Le petit livre des historiens Gil Bartholeyns et Manuel Charpy est un petit essai accessible et ludique qui tisse à grands traits la complexité de notre rapport aux machines qui ont envahi notre quotidien. »
Hubert Guillaud, Internetactu
---- « Un petit livre à la couverture orangée, richement illustré et aussi érudit qu'accessible. » Gonzague Dupleix, Le Monde M
---- « Un plaisir de lecture auquel nous vous convions. » Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
---- « En suivant la géographie des usages, les deux auteurs dressent un panorama des désirs sociaux qui se développent parallèlement et nous rappellent que le "quotidien est un espace idéologique" et d'économie politique fait de négocations, de résistances et de composition avec l'irruption technologique. Par ricochet, ce livre, très accessible et très plaisant à lire, rempli d'allers-retours entre hier et aujourd'hui, permet aussi de voir notre rapport aux envahissantes innovations numériques d'un nouvel œil. » Agir par la culture
L'image, avant de représenter, de signifier, agit et fait agir. La performance des images, dont ce livre entreprend l'exploration, est à comprendre d'abord comme l'évaluation de leur efficacité : quels sont les effets des images ? C'est ensuite leur agentivité : en quelle manière les images sont-elles des êtres vivants? C'est aussi leur performativité : comme il y a des actes de parole, il y a des actes d'image dont les modalités peuvent être détaillées. Enfin, c'est leur puissance : que peut une image, dont un texte, par exemple, serait incapable ? L'image chrétienne tient ici une place à part car, loin d'être une simple « Bible des illettrés » soumise au règne du texte, elle imprègne tous les aspects de la vie et de la pensée des sociétés chrétiennes, depuis leurs fondements théologiques et anthropologiques - Dieu créa l'homme à son image ; le Fils est l'image du Père - jusqu'aux utilisations les plus diverses des objets visuels. Mais en Occident ce n'est pas seulement au Moyen Age que les images sont actives : ce livre est aussi consacré aux nouvelles formes de performances visuelles qui sont apparues avec la Renaissance ou la société mass-médiatique.
La dimension politique des études visuelles, entre études francophones et studies anglo-américaines.
Les études visuelles francophones ont l'avantage de leur faiblesse : non « labellisées » et distribuées entre historiens, historiens de l'art, anthropologues, sociologues, spécialistes des médias, elles n'ont pas à subir l'interrogatoire sourcilleux et sans fin auquel les chercheurs anglo-saxons soumettent la visual culture pour avoir été portée au rang de champ (de studies), avec ses revues, ses programmes, ses débats à double fond, selon la même mécanique que le genre, le postcolonial ou les sciences. Là où, dans le monde anglo-américain, les disciplines se sont comme retrouvées précipitées dans l'arène étroite bien que vertigineuse de l'image, du visuel et du regard, sur le « continent », le dialogue entre les disciplines traditionnelles aura su jouer à plus grande échelle son rôle critique et inspirant.
Cet ouvrage contient l'un et l'autre de ces destins scientifiques et met l'accent sur leur dimension « politique ». Car si nous avons bien affaire à un cousin venu d'Amérique, la réunion de famille ne va pas de soi. Le fauteur de troubles pour certains affiche de surcroît un certain engagement. Le politique est bien cet « autre » des sciences continentales des images qui, en réinscrivant le chercheur dans la cité, lui demande sans doute plus de perspicacité et de pratique que la sainte neutralité de principeprofessée aux étudiants. La dimension la plus ambitieuse des approches américaines, résultat croisé des cultural studies britanniques et de la French theory, n'est cependant pas une importation : le politique est l'une des figures fécondes du passage de l'étude des images comme représentation à celle des images comme agent social performatif, incluant les arts (de faire voir) et le puits historique d'où sort la pensée démocratique du visible.
Avec des essais de Gil Bartholeyns, Mathias Blanc, Maxime Boidy, Rémy Besson, Gaby David, Ralph Dekoninck, Pierre-Olivier Dittmar, Daniel Dubuisson, Thomas Golsenne, André Gunthert, Carl Havelange, Gianni Haver, Pierre Lagrange, Audrey Leblanc, Arnaud Maillet, Nicholas Mirzoeff, Morad Montazami, Magali Nachtergeal, et la traduction par Isabelle Decobecq du questionnaire d'October avec : Svetlana Alpers, Emily Apter, Carol Armstrong, Susan Buck-Morss, Tom Conley, Jonathan Crary, Thomas Crow, Tom Gunning, Michael Ann Holly, Martin Jay, Thomas Dacosta Kaufmann, Silvia Kolbowski, Sylvia Lavin, Stephen Melville, Helen Molesworth, Keith Moxey, D. N. Rodowick, Geoff Waite, Christopher Wood.
paru en septembre 2016
édition française
15 x 21 cm (broché)
448 pages (92 ill. n&b et 21 ill. coul.)
ISBN : 978-2-84066-745-2
EAN : 9782840667452
en stock
On capitals, on church stalls, in prayer book illuminations, we can see many ‘pornographic’ representations which, though commonplace at the time of their execution, to us appear transgressive, not ‘standard’. But that is because those images are viewed today by people who assume that a standard exists, a limit between the licit and the illicit. In the Middle Ages (13th-16th Centuries) in the West, a time when the production of images was closely linked to the sacred, there were in fact few texts defining what was decent or indecent in the image, and free invention was encouraged. The authors explain how the statutes of the image were established and place them in perspective with today’s world.
(4e de couverture) "Pourquoi une image choque-t-elle ? Une réponse s'élabore au fil des pages autour du concept de montage : agencement des regards et des lieux, des figures et des temps. La méfiance croissante face aux images du mal, la naissance de l'émotion pornographique, l'émergence du graffiti contestataire, la destruction d'images par l'autorité qui les a commandées, l'élaboration savante de l'inimaginable : autant de phénomènes qui éclairent la transformation du rapport aux images en Occident. Transgression et image forment ici un couple dont l'histoire est mise en perspective avec le présent. Ce faisant, c'est la croyance en un pouvoir des images qui est décryptée.
Pour que cela soit possible le corps ne peut pas être le simple instrument de l’esprit, l’un et l’autre sont une seule et même harmonique : quand l’anthropologue Marcel Mauss s’empare de cette conception moderne de l’être vivant, il la nomme « techniques du corps » et franchit un pas décisif. Non seulement marcher ou faire l’amour sont des actions efficaces, mais il y a autant de façons de s’y prendre qu’il y a de cultures – et pas seulement humaines. Dans ces multiples manières d’être au monde l’équipement n’est pas en reste car l’outil, défini comme prolongement de la main par le préhistorien André Leroi-Gourhan, est capable de transformer notre corps même en outil second. N’avons-nous pas la sensation de « faire corps » avec notre voiture lorsque nous conduisons ? Ne devenons-nous pas sur la chaîne de montage l’instrument efficace des robots mécaniques ?
Les essais de ce livre explorent ces conquêtes et limites du corps sur lui-même et sur la matière en s’attachant aux dimensions cachées que sont la sensorialité, le rituel, l’apprentissage, les émotions, l’entretien, et les méthodes pour parvenir à comprendre l’intelligence physique.
The Call for Papers (2010) of "The Appearances of Man. Reflecting Upon Bodily Objects and Ornaments"- Issue coordinated by Gil Bartholeyns" was:
The present issue of Civilisations aims to rethink the aesthetic of the body by challenging several of the obstacles that stand in the way of its understanding in human societies in general.
The first of these obstacles, the silent opposition between “adornment” and “clothing” inappropriately separates ethnologists and historians, by attaching objects that are only apparently different to seemingly distinct disciplines. Besides, these notions account poorly for the categories actually used in different cultures and time periods. For example, cultus as used by Latin authors grouped together clothing and jewelry, and ornatus accounted for all beauty care treatments, makeup and hair care combined. A potential connection between specialists should not be associated with a global descriptive taxonomy of bodily interventions and artifacts, as it has already been attempted. It rather requires a higher conceptual level regarding the “cultures of appearance”, one which constitutes the aim of the present issue. This level of analysis becomes possible by overcoming a second obstacle.
Secondly, indeed, writings as varied as those of Claude Lévi-Strauss on nudity, or the issue of the Géo journal dedicated to Parures du monde (Adornments of the world, 2005) and passing through the universal Histoire des mœurs (1990) are marked by the interpretation of human appearances according to the pair nature-culture, and because of that based on oppositions like animal-human and naked-civilized. Such a reading situates most of the scholarship in the wake of the old European representations of the Other. Regarding the study of tattoos, markings, textile objects, masks and all physical transformations in general, this distinction, which is indeed absent in most of the societies, is better replaced by another, this time present all societies, that is the distinction between exterior and interior, body and intention, regardless of their names, faculties, and numbers. Thus we clearly situate ourselves in the lineage of the change of paradigm proposed by the anthropology of nature and figuration as developed, among others, by Philippe Descola and Eduardo Viveiros de Castro. The intervention upon the body serves less to bring the individual out of a hypothetical natural state than to inscribe the person (and with it the whole society) into the world and into the universe. Both the order and the qualities that societies assign to beings and objects, including materials, largely explain local and historical practices, productions and conceptions of appearances. For instance, this fact is demonstrated as well by the Biblical order of the Creation, than by the mythical conception of ornaments of the Orokaiva in New Guinea, or the transformation masks of the Yupiit in Alaska.
Thirdly, once the ethnocentrism is put aside, we are left with a fundamental anthropocentrism. This angle consists in the arbitrary vision of clothing as “human’s own”, traditionally articulated around such criteria as reason and shame, whereas no technical or functional definition (protection, adornment, camouflage…) leaves aside all the animal cases, while in the meantime remaining viable for human beings in general. It is then justified to conceive and study the ornamental and clothing acts of man on an ethological, comparative level. In this respect we should recall that André Leroi-Gourhan regarded human adornments and clothes within the context of a zoological reflection on relational devices used between species and between individuals of the same species.
By bringing together the outlooks of historians and anthropologists, this volume aims towards such a rethinking of the theme, by proposing case studies alongside with more epistemological oriented contributions. The texts shall bring a critical view of the present day manner in which bodily objects and ornaments are conceptualized, be it in the historical discipline or in social sciences.
Un homme, dans la tradition occidentale, c’est d’évidence un fils d’Adam, qui fut créé de toutes pièces et d’un seul coup par Dieu, à son image. L’homme y est animé de raison, pour se distinguer de l’animal, mortel pour se distinguer des anges. Autant de définitions créationnistes de l’origine de l’homme : celui-ci existe d’emblée et sa nature le sépare radicalement de son environnement.
L’astragale, c’est ce petit os du pied présent chez tous les primates et chez l’homme. C’est parce que l’astragale humain forme un angle presque droit que l’homme peut se déplacer debout longtemps, libérer ses mains, développer son cerveau. Cet os minuscule, comme tant d’autres critères, incarne une vision plus continuiste de l’origine de l’homme : l’homme est ici un animal parmi d’autres. Ce n’est que par l’apprentissage d’une culture spécifique, par l’acquisition de certains comportements et valeurs, qu’il devient un humain.
Face à une vision simpliste de l’histoire de l’idée d’humanité, qui expliquerait en termes de progrès unilatéral le passage d’Adam à l’astragale, d’une vision religieuse à une vision matérialiste, ce livre révèle l’imbrication voire les tensions des deux modèles à travers les époques. Au lieu de définir l’être de l’humain en s’appuyant sur les seules références philosophiques ou dogmatiques, il interroge les discours et les pratiques qui ont déterminé et déterminent les limites de l’humain. Un tel questionnement demande une approche transversale, multidisciplinaire.
L’humanité mise à l’épreuve en tant que valeur communautaire, principe d’exclusion, modèle normatif de comportement, tel est le fil conducteur de ces essais d’histoire, de philosophie, d’anthropologie et d’éthologie. L’Occident médiéval est ici leur centre de gravité. Car c’est là qu’Adam, le chrétien, l’image de Dieu, qui nous semble si étranger, évidemment triomphe. Mais c’est aussi à cette époque que sont clairement posés un certain nombre de problèmes qui rendront possible la pensée de l’astragale.
Contributors : Eduardo H. Aubert, Jérôme Baschet, Gil Bartholeyns, Jean-Claude Bonne, Elisa Brilli, Brigitte d'Hainaut-Zveny, Pierre-Olivier Dittmar, Corneliu Dragomirescu, Thomas Golsenne, André Gunthert, Valentine Henderiks, Pierre Lagrange, Chloé Maillet, Irène Rosier Catach, Bertrand Rougé, Jean-Marie Sansterre, Jean-Claude Schmitt, Jean Wirth.
Papers by Gil Bartholeyns
Let’s imagine a summer day of monk John living in the sixth century, in a monastery in southern Italy, under the very finicky Rule of the Master. The objects and domestic order (cloakroom, tools, lighting, bedding, manufacturing...) allow him to observe a religious life: paradox of a spiritual aspiration made by things and attention to things. By their shape or material, some objects exemplify the monastic virtues until arouse devotion. But the devil is in the details: the body and the objects are also malfunctioning forces, the sacralization produces failed actions. When all goes well, the objects are divided into three types: those of the world (now taboo), those of the monastery (“sacred” to the more modest), and consecrated objects. They put John in relation to God, and his relation to the community is mediated by them. From the entrance to the monastery at his routine, the monastic life is a spiritual materialism.
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Imaginons la journée estivale du moine Jean, vivant au vie siècle, dans un monastère d’Italie méridionale, sous la très sourcilleuse Règle du Maître. Les objets et l’ordre domestique (vestiaire, outils, lumière, literie, fabrication, etc.) lui permettent d’observer une vie religieuse : paradoxe d’une aspiration spirituelle faite de choses et d’attention aux choses. Par leur forme ou leur matériau, certains objets exemplifient les vertus monastiques jusqu’à susciter la dévotion. Mais le diable est dans les détails : le corps et les objets sont aussi des forces de dysfonctionnement et la sacralisation connaît des ratés. Les objets se répartissent en trois genres : ceux du monde (désormais tabous), ceux du monastère (« sacrés » jusqu’aux plus modestes outils), et les objets consacrés. Ils mettent Jean en relation avec Dieu, et son rapport à la communauté est médiatisé par eux. De l’entrée au monastère à sa routine presque horlogère, la vie monastique est un matérialisme spirituel.
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Cuando el objeto da el ejemplo: la vida de un monje en la Edad Media, una espiritualidad completamente material
Imaginemos un día estivo del monje Juan, que vive en el siglo VI en un monasterio de Italia meridional, bajo la muy puntillosa Regla del Maestro. Los objetos del orden doméstico (vestuario, herramientas, iluminación, lechos, fabricación...) le permiten observar una vida religiosa: paradoja de una aspiración espiritual hecha de cosas y de atención a las cosas. Por su forma o su material, algunas de ellas ejemplifican las virtudes monásticas hasta suscitar la devoción. Pero el diablo está en los detalles: el cuerpo y los objetos son fuerzas de disfuncionamiento, la sacralización conoce fracasos, produce contra-performances. Cuando todo va bien, los objetos, para Juan, se reparten en tres tipos: los del mundo (que son ya tabú), los del monasterio (“sagrados”, aún los más modestos), y los objetos consagrados. Los objetos establecen el vínculo de Juan con Dios, y su relación con la comunidad está mediada por ellos, y vice-versa. De la entrada al monasterio a su rutina meticulosa, la vida monástica es un materialismo espiritual.
Keywords: domestic space, house, interiors, art history, anthropology of the image, image, domestic image, intimacy, habitability, history of housing, history of the private, history of mentalities, decor, public/private, vernacular, ordinary
Technologies as Culture
Social uses and everyday life
Sociability of techniques and classroom techniques
Contemporary way of life of technical objects
Globality, differentiation, hybridization
Globality and subjectivation
Body techniques, techniques of the self
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D’où viennent les normes ? L’arbitraire s’appuie sur une logique qui impose sa grille au réel sans provenir du réel. Illustrée en entassant un poulet (vivant) dans un espace plus petit que le papier utilisé pour faire le calcul, la forme n’est pas simplement la conséquence d’une affirmation technologique, d’une détermination technocratique, mais un choix. Par son intervention graphique, Dora Jeridi fait émerger une issue de secours : l’envol. Il y a toujours une issue, quand bien même le technocrate engoncé dans son costume s’évertue à réduire la réalité à une formule. Les costumes luttent, sautent et tombent, dans et hors de la page. Frénétiques dans leur poursuite. Farce, comédie burlesque d’erreurs, cette scène interroge ce qu’est la tragédie, dont ceci n’est qu’une répétition.
Chapô : Emmanuel Grimaud & Anthony Stavrianakis
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À rebours du grand récit des innovations, il s’agit ici de sonder les imaginaires et de pister les gestes de tous les jours. En Afrique centrale, porter une montre cassée était une façon de refuser le temps du colon ; l’électroménager, supposé libérer du temps aux femmes, revient souvent à les occuper davantage ; partout, contre la panne, les gens se mobilisent et réinventent des façons d’être ensemble... Autant de pactes curieux qui nous unissent aux techniques. Cette histoire illustrée est en somme une invitation à retrouver l’étrangeté du monde matériel qui nous entoure.
------------------ « Dans ce génial petit opuscule, nous finissons fatalement tiraillés par nos contradictions car une des questions que soulève la lecture de ce livre est bien celle-ci : l’objet technique est-il véritablement l'objet de libération que l’on nous promet à chaque fois ? Sous ces designs séduisants, ne nous ôte-t-il pas une autre forme de connaissance et d’autonomie ? Et sous prétexte de nous décharger des fardeaux du quotidien, n’aurait-il pas tendance petit à petit à nous assujettir? Voici donc un joyeux petit livre pour une multitude de grandes questions ! » Librairie Mollat
---- « Du grille-pain à la sonnette d'entrée en passant par l'ampoule, l'histoire de ces objets domestiques en dit long sur l'évolution de notre société. Un essai aussi passionnant qu'accessible. » Librairie Delamain
---- « Du grille-pain au vélo d'appartement, de la montre-bracelet à l'éclairage public, ce voyage constitue toutefois moins un catalogue qu'une introduction, élégante autant qu'érudite, à ce que Bartholeyns et Charpy appellent la "généalogie du quotidien". Autant qu'un savoir, on y gagnera la possibilité d'être un peu mieux inquiet au sujet de ces choses que nous aimons tant détester. » Laurent de Sutter, Focus
---- « Le petit livre des historiens Gil Bartholeyns et Manuel Charpy est un petit essai accessible et ludique qui tisse à grands traits la complexité de notre rapport aux machines qui ont envahi notre quotidien. »
Hubert Guillaud, Internetactu
---- « Un petit livre à la couverture orangée, richement illustré et aussi érudit qu'accessible. » Gonzague Dupleix, Le Monde M
---- « Un plaisir de lecture auquel nous vous convions. » Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
---- « En suivant la géographie des usages, les deux auteurs dressent un panorama des désirs sociaux qui se développent parallèlement et nous rappellent que le "quotidien est un espace idéologique" et d'économie politique fait de négocations, de résistances et de composition avec l'irruption technologique. Par ricochet, ce livre, très accessible et très plaisant à lire, rempli d'allers-retours entre hier et aujourd'hui, permet aussi de voir notre rapport aux envahissantes innovations numériques d'un nouvel œil. » Agir par la culture
L'image, avant de représenter, de signifier, agit et fait agir. La performance des images, dont ce livre entreprend l'exploration, est à comprendre d'abord comme l'évaluation de leur efficacité : quels sont les effets des images ? C'est ensuite leur agentivité : en quelle manière les images sont-elles des êtres vivants? C'est aussi leur performativité : comme il y a des actes de parole, il y a des actes d'image dont les modalités peuvent être détaillées. Enfin, c'est leur puissance : que peut une image, dont un texte, par exemple, serait incapable ? L'image chrétienne tient ici une place à part car, loin d'être une simple « Bible des illettrés » soumise au règne du texte, elle imprègne tous les aspects de la vie et de la pensée des sociétés chrétiennes, depuis leurs fondements théologiques et anthropologiques - Dieu créa l'homme à son image ; le Fils est l'image du Père - jusqu'aux utilisations les plus diverses des objets visuels. Mais en Occident ce n'est pas seulement au Moyen Age que les images sont actives : ce livre est aussi consacré aux nouvelles formes de performances visuelles qui sont apparues avec la Renaissance ou la société mass-médiatique.
La dimension politique des études visuelles, entre études francophones et studies anglo-américaines.
Les études visuelles francophones ont l'avantage de leur faiblesse : non « labellisées » et distribuées entre historiens, historiens de l'art, anthropologues, sociologues, spécialistes des médias, elles n'ont pas à subir l'interrogatoire sourcilleux et sans fin auquel les chercheurs anglo-saxons soumettent la visual culture pour avoir été portée au rang de champ (de studies), avec ses revues, ses programmes, ses débats à double fond, selon la même mécanique que le genre, le postcolonial ou les sciences. Là où, dans le monde anglo-américain, les disciplines se sont comme retrouvées précipitées dans l'arène étroite bien que vertigineuse de l'image, du visuel et du regard, sur le « continent », le dialogue entre les disciplines traditionnelles aura su jouer à plus grande échelle son rôle critique et inspirant.
Cet ouvrage contient l'un et l'autre de ces destins scientifiques et met l'accent sur leur dimension « politique ». Car si nous avons bien affaire à un cousin venu d'Amérique, la réunion de famille ne va pas de soi. Le fauteur de troubles pour certains affiche de surcroît un certain engagement. Le politique est bien cet « autre » des sciences continentales des images qui, en réinscrivant le chercheur dans la cité, lui demande sans doute plus de perspicacité et de pratique que la sainte neutralité de principeprofessée aux étudiants. La dimension la plus ambitieuse des approches américaines, résultat croisé des cultural studies britanniques et de la French theory, n'est cependant pas une importation : le politique est l'une des figures fécondes du passage de l'étude des images comme représentation à celle des images comme agent social performatif, incluant les arts (de faire voir) et le puits historique d'où sort la pensée démocratique du visible.
Avec des essais de Gil Bartholeyns, Mathias Blanc, Maxime Boidy, Rémy Besson, Gaby David, Ralph Dekoninck, Pierre-Olivier Dittmar, Daniel Dubuisson, Thomas Golsenne, André Gunthert, Carl Havelange, Gianni Haver, Pierre Lagrange, Audrey Leblanc, Arnaud Maillet, Nicholas Mirzoeff, Morad Montazami, Magali Nachtergeal, et la traduction par Isabelle Decobecq du questionnaire d'October avec : Svetlana Alpers, Emily Apter, Carol Armstrong, Susan Buck-Morss, Tom Conley, Jonathan Crary, Thomas Crow, Tom Gunning, Michael Ann Holly, Martin Jay, Thomas Dacosta Kaufmann, Silvia Kolbowski, Sylvia Lavin, Stephen Melville, Helen Molesworth, Keith Moxey, D. N. Rodowick, Geoff Waite, Christopher Wood.
paru en septembre 2016
édition française
15 x 21 cm (broché)
448 pages (92 ill. n&b et 21 ill. coul.)
ISBN : 978-2-84066-745-2
EAN : 9782840667452
en stock
On capitals, on church stalls, in prayer book illuminations, we can see many ‘pornographic’ representations which, though commonplace at the time of their execution, to us appear transgressive, not ‘standard’. But that is because those images are viewed today by people who assume that a standard exists, a limit between the licit and the illicit. In the Middle Ages (13th-16th Centuries) in the West, a time when the production of images was closely linked to the sacred, there were in fact few texts defining what was decent or indecent in the image, and free invention was encouraged. The authors explain how the statutes of the image were established and place them in perspective with today’s world.
(4e de couverture) "Pourquoi une image choque-t-elle ? Une réponse s'élabore au fil des pages autour du concept de montage : agencement des regards et des lieux, des figures et des temps. La méfiance croissante face aux images du mal, la naissance de l'émotion pornographique, l'émergence du graffiti contestataire, la destruction d'images par l'autorité qui les a commandées, l'élaboration savante de l'inimaginable : autant de phénomènes qui éclairent la transformation du rapport aux images en Occident. Transgression et image forment ici un couple dont l'histoire est mise en perspective avec le présent. Ce faisant, c'est la croyance en un pouvoir des images qui est décryptée.
Pour que cela soit possible le corps ne peut pas être le simple instrument de l’esprit, l’un et l’autre sont une seule et même harmonique : quand l’anthropologue Marcel Mauss s’empare de cette conception moderne de l’être vivant, il la nomme « techniques du corps » et franchit un pas décisif. Non seulement marcher ou faire l’amour sont des actions efficaces, mais il y a autant de façons de s’y prendre qu’il y a de cultures – et pas seulement humaines. Dans ces multiples manières d’être au monde l’équipement n’est pas en reste car l’outil, défini comme prolongement de la main par le préhistorien André Leroi-Gourhan, est capable de transformer notre corps même en outil second. N’avons-nous pas la sensation de « faire corps » avec notre voiture lorsque nous conduisons ? Ne devenons-nous pas sur la chaîne de montage l’instrument efficace des robots mécaniques ?
Les essais de ce livre explorent ces conquêtes et limites du corps sur lui-même et sur la matière en s’attachant aux dimensions cachées que sont la sensorialité, le rituel, l’apprentissage, les émotions, l’entretien, et les méthodes pour parvenir à comprendre l’intelligence physique.
The Call for Papers (2010) of "The Appearances of Man. Reflecting Upon Bodily Objects and Ornaments"- Issue coordinated by Gil Bartholeyns" was:
The present issue of Civilisations aims to rethink the aesthetic of the body by challenging several of the obstacles that stand in the way of its understanding in human societies in general.
The first of these obstacles, the silent opposition between “adornment” and “clothing” inappropriately separates ethnologists and historians, by attaching objects that are only apparently different to seemingly distinct disciplines. Besides, these notions account poorly for the categories actually used in different cultures and time periods. For example, cultus as used by Latin authors grouped together clothing and jewelry, and ornatus accounted for all beauty care treatments, makeup and hair care combined. A potential connection between specialists should not be associated with a global descriptive taxonomy of bodily interventions and artifacts, as it has already been attempted. It rather requires a higher conceptual level regarding the “cultures of appearance”, one which constitutes the aim of the present issue. This level of analysis becomes possible by overcoming a second obstacle.
Secondly, indeed, writings as varied as those of Claude Lévi-Strauss on nudity, or the issue of the Géo journal dedicated to Parures du monde (Adornments of the world, 2005) and passing through the universal Histoire des mœurs (1990) are marked by the interpretation of human appearances according to the pair nature-culture, and because of that based on oppositions like animal-human and naked-civilized. Such a reading situates most of the scholarship in the wake of the old European representations of the Other. Regarding the study of tattoos, markings, textile objects, masks and all physical transformations in general, this distinction, which is indeed absent in most of the societies, is better replaced by another, this time present all societies, that is the distinction between exterior and interior, body and intention, regardless of their names, faculties, and numbers. Thus we clearly situate ourselves in the lineage of the change of paradigm proposed by the anthropology of nature and figuration as developed, among others, by Philippe Descola and Eduardo Viveiros de Castro. The intervention upon the body serves less to bring the individual out of a hypothetical natural state than to inscribe the person (and with it the whole society) into the world and into the universe. Both the order and the qualities that societies assign to beings and objects, including materials, largely explain local and historical practices, productions and conceptions of appearances. For instance, this fact is demonstrated as well by the Biblical order of the Creation, than by the mythical conception of ornaments of the Orokaiva in New Guinea, or the transformation masks of the Yupiit in Alaska.
Thirdly, once the ethnocentrism is put aside, we are left with a fundamental anthropocentrism. This angle consists in the arbitrary vision of clothing as “human’s own”, traditionally articulated around such criteria as reason and shame, whereas no technical or functional definition (protection, adornment, camouflage…) leaves aside all the animal cases, while in the meantime remaining viable for human beings in general. It is then justified to conceive and study the ornamental and clothing acts of man on an ethological, comparative level. In this respect we should recall that André Leroi-Gourhan regarded human adornments and clothes within the context of a zoological reflection on relational devices used between species and between individuals of the same species.
By bringing together the outlooks of historians and anthropologists, this volume aims towards such a rethinking of the theme, by proposing case studies alongside with more epistemological oriented contributions. The texts shall bring a critical view of the present day manner in which bodily objects and ornaments are conceptualized, be it in the historical discipline or in social sciences.
Un homme, dans la tradition occidentale, c’est d’évidence un fils d’Adam, qui fut créé de toutes pièces et d’un seul coup par Dieu, à son image. L’homme y est animé de raison, pour se distinguer de l’animal, mortel pour se distinguer des anges. Autant de définitions créationnistes de l’origine de l’homme : celui-ci existe d’emblée et sa nature le sépare radicalement de son environnement.
L’astragale, c’est ce petit os du pied présent chez tous les primates et chez l’homme. C’est parce que l’astragale humain forme un angle presque droit que l’homme peut se déplacer debout longtemps, libérer ses mains, développer son cerveau. Cet os minuscule, comme tant d’autres critères, incarne une vision plus continuiste de l’origine de l’homme : l’homme est ici un animal parmi d’autres. Ce n’est que par l’apprentissage d’une culture spécifique, par l’acquisition de certains comportements et valeurs, qu’il devient un humain.
Face à une vision simpliste de l’histoire de l’idée d’humanité, qui expliquerait en termes de progrès unilatéral le passage d’Adam à l’astragale, d’une vision religieuse à une vision matérialiste, ce livre révèle l’imbrication voire les tensions des deux modèles à travers les époques. Au lieu de définir l’être de l’humain en s’appuyant sur les seules références philosophiques ou dogmatiques, il interroge les discours et les pratiques qui ont déterminé et déterminent les limites de l’humain. Un tel questionnement demande une approche transversale, multidisciplinaire.
L’humanité mise à l’épreuve en tant que valeur communautaire, principe d’exclusion, modèle normatif de comportement, tel est le fil conducteur de ces essais d’histoire, de philosophie, d’anthropologie et d’éthologie. L’Occident médiéval est ici leur centre de gravité. Car c’est là qu’Adam, le chrétien, l’image de Dieu, qui nous semble si étranger, évidemment triomphe. Mais c’est aussi à cette époque que sont clairement posés un certain nombre de problèmes qui rendront possible la pensée de l’astragale.
Contributors : Eduardo H. Aubert, Jérôme Baschet, Gil Bartholeyns, Jean-Claude Bonne, Elisa Brilli, Brigitte d'Hainaut-Zveny, Pierre-Olivier Dittmar, Corneliu Dragomirescu, Thomas Golsenne, André Gunthert, Valentine Henderiks, Pierre Lagrange, Chloé Maillet, Irène Rosier Catach, Bertrand Rougé, Jean-Marie Sansterre, Jean-Claude Schmitt, Jean Wirth.
Let’s imagine a summer day of monk John living in the sixth century, in a monastery in southern Italy, under the very finicky Rule of the Master. The objects and domestic order (cloakroom, tools, lighting, bedding, manufacturing...) allow him to observe a religious life: paradox of a spiritual aspiration made by things and attention to things. By their shape or material, some objects exemplify the monastic virtues until arouse devotion. But the devil is in the details: the body and the objects are also malfunctioning forces, the sacralization produces failed actions. When all goes well, the objects are divided into three types: those of the world (now taboo), those of the monastery (“sacred” to the more modest), and consecrated objects. They put John in relation to God, and his relation to the community is mediated by them. From the entrance to the monastery at his routine, the monastic life is a spiritual materialism.
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Imaginons la journée estivale du moine Jean, vivant au vie siècle, dans un monastère d’Italie méridionale, sous la très sourcilleuse Règle du Maître. Les objets et l’ordre domestique (vestiaire, outils, lumière, literie, fabrication, etc.) lui permettent d’observer une vie religieuse : paradoxe d’une aspiration spirituelle faite de choses et d’attention aux choses. Par leur forme ou leur matériau, certains objets exemplifient les vertus monastiques jusqu’à susciter la dévotion. Mais le diable est dans les détails : le corps et les objets sont aussi des forces de dysfonctionnement et la sacralisation connaît des ratés. Les objets se répartissent en trois genres : ceux du monde (désormais tabous), ceux du monastère (« sacrés » jusqu’aux plus modestes outils), et les objets consacrés. Ils mettent Jean en relation avec Dieu, et son rapport à la communauté est médiatisé par eux. De l’entrée au monastère à sa routine presque horlogère, la vie monastique est un matérialisme spirituel.
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Cuando el objeto da el ejemplo: la vida de un monje en la Edad Media, una espiritualidad completamente material
Imaginemos un día estivo del monje Juan, que vive en el siglo VI en un monasterio de Italia meridional, bajo la muy puntillosa Regla del Maestro. Los objetos del orden doméstico (vestuario, herramientas, iluminación, lechos, fabricación...) le permiten observar una vida religiosa: paradoja de una aspiración espiritual hecha de cosas y de atención a las cosas. Por su forma o su material, algunas de ellas ejemplifican las virtudes monásticas hasta suscitar la devoción. Pero el diablo está en los detalles: el cuerpo y los objetos son fuerzas de disfuncionamiento, la sacralización conoce fracasos, produce contra-performances. Cuando todo va bien, los objetos, para Juan, se reparten en tres tipos: los del mundo (que son ya tabú), los del monasterio (“sagrados”, aún los más modestos), y los objetos consagrados. Los objetos establecen el vínculo de Juan con Dios, y su relación con la comunidad está mediada por ellos, y vice-versa. De la entrada al monasterio a su rutina meticulosa, la vida monástica es un materialismo espiritual.
Keywords: domestic space, house, interiors, art history, anthropology of the image, image, domestic image, intimacy, habitability, history of housing, history of the private, history of mentalities, decor, public/private, vernacular, ordinary
Technologies as Culture
Social uses and everyday life
Sociability of techniques and classroom techniques
Contemporary way of life of technical objects
Globality, differentiation, hybridization
Globality and subjectivation
Body techniques, techniques of the self
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D’où viennent les normes ? L’arbitraire s’appuie sur une logique qui impose sa grille au réel sans provenir du réel. Illustrée en entassant un poulet (vivant) dans un espace plus petit que le papier utilisé pour faire le calcul, la forme n’est pas simplement la conséquence d’une affirmation technologique, d’une détermination technocratique, mais un choix. Par son intervention graphique, Dora Jeridi fait émerger une issue de secours : l’envol. Il y a toujours une issue, quand bien même le technocrate engoncé dans son costume s’évertue à réduire la réalité à une formule. Les costumes luttent, sautent et tombent, dans et hors de la page. Frénétiques dans leur poursuite. Farce, comédie burlesque d’erreurs, cette scène interroge ce qu’est la tragédie, dont ceci n’est qu’une répétition.
Chapô : Emmanuel Grimaud & Anthony Stavrianakis
https://journals.openedition.org/terrain/21699
https://journals.openedition.org/tc/14122
Hiver 2019-2020 : hiver de lutte dans les universités et les laboratoires de recherche pour défendre un enseignement et une recherche libre, ouverte, de qualité. Une lutte comme il y en a eu beaucoup avant, avec ses élans, ses fraternités, ses sororités et ses désillusions. Pavé après pavé. Ces luttes émergent souvent de mouvements dits sociaux...
Berkeley, Los Angeles et Londres, University of California Press, 2012, 169 p. ------ And : Daniel Miller, « Le blue-jean. Pourquoi la “technologie” vient en dernier », Techniques & Culture, n° 52-53, 2009, p. 232-255. Traduit de l’anglais par Ludovic Coupaye.
Le 17 janvier 2014, vers neuf heures du soir, le long d’une grand-route (à l’habitat dispersé), dans une modeste maison située sur la commune de Jalhay (à Sart-Station précisément), une petite statuette de la Vierge s’illumine d’une couleur « blanc lune », au grand étonnement des propriétaires...
Photography is believed to be a medium for nostalgia. During the last few years, making “vintage” photographs and, more surprisingly, the coloring of black and white photos have become part of the practice of the making of nostalgic objects. I will label this positive emotion “pronostalgia”. The pronostalgic object demonstrates an aesthetic modality which creates the mood which experimental psychology also identifies as being more reconstructive than regressive.
Nos trois invités sont confrontés à une tâche difficile : définir comment les critères de beauté ont historiquement évolué.
Jean-Paul Demoule, préhistorien, nous explique ainsi comment les représentations des "Vénus" gravétiennes d' il y a 25.000 nous renseignent sur les critères de beauté de cette époque. Ces représentations figurées de femmes parfois sans tête mais aux seins tombants et aux hanches larges nous disent sûrement quelque chose des désirs de celles et ceux qui les créent.
A propos des époques plus historiques que sont le Moyen-Age et la Renaissance, Georges Vigarello, historien du corps et de la beauté, et Gil Bartholeyns, spécialiste de la culture des apparences à l'époque médiévale, débattent des ruptures dans la conception de la beauté : est-ce au XIII ème siècle ou au XV ème que se sont produites les transformations du regard sur la beauté ? Le passage de la Vierge à Vénus est-il fondamental ? Qu'en est-il des discours sur le beau et le bon et du néo-platonisme en vogue en Europe ?
Nos invités ouvrent ainsi des pistes pour des recherches soucieuses de mêler histoire de la sexualité, histoire des représentations et visions politiques des corps.