Papers by BERKAI Abdelaziz
Revue des Etudes Berbères n°5, 2010, pp. 25-45
« Les pires criminels ne devraient être ni exécut... more Revue des Etudes Berbères n°5, 2010, pp. 25-45
« Les pires criminels ne devraient être ni exécutés ni condamnés aux travaux forcés, mais condamnés à rédiger des dictionnaires, car toutes les tortures sont dans ce travail ! » J. J. Scalinger, écrivain du XVI e siècle 1

Drus maḍi (baher) n tezrawin i d-illan f yiwaliwen i wumi (mamu) ssawalen tasaḥlit, gar-asent awa... more Drus maḍi (baher) n tezrawin i d-illan f yiwaliwen i wumi (mamu) ssawalen tasaḥlit, gar-asent awal n Weqqas (Aokas). Isem yakan n " tsaḥlit " i ssexdamen deg temnaḍt n Bgayet (Béjaïa) i ssemgiriden (ssemxallafen) d teqbaylit, immal-edd amzaray-nnes (lxilaf) d tmeggarut-a. Iswi n tezrawt-ad d umlan n umzaray illan gar wawal n Weqqas d yiwaliwen n teqbaylit yettwassnen, ladɣa tin (tanna) n Ssumam d tin n temnaḍt n Tizi-Ouzou, ma (mtadd is) ilaq d tid-nniḍen (tinni-yaḍnin) n tmaziɣt akken (fadd) ad d-idheṛ ugar umzaray-a. Ad nezrew da (ɣid) tulmisin tilɣasnayin, tid n wemyag d uduɣi illan deg-sent kigan (bezzaf), ur nella ida akken (bac) ad tent-nezrew akk (ak w) da. Ad d-naf dakken (belli) kra deg-sent ur gant tulmisin deg teqbaylit ka(n) (ukan), walayenni deg tmaziɣt akk. Très peu d'études linguistiques sont consacrées aux parlers dits tasaḥlit, dont celui d'Aokas 2 , situés à l'est et au sud-est de Bgayet (Béjaïa), et s'étendant jusqu'aux frontières avec les wilayas de Jijel à l'est et Sétif au sud-est. La dénomination même de tasaḥlit (de l'arabe saḥel « littoral ») qu'on oppose généralement dans la région à taqbaylit (kabyle), renseigne sur la spécificité de ce parler dans l'ensemble du « kabyle ». L'objet du présent article est de mettre en évidence les spécificités de ce parler par rapport aux autres parlers kabyles plus connus, notamment ceux de la Soummam 3 et de la Grande Kabylie (désormais abrégés en S. et G.K. respectivement), et de le comparer à chaque fois à d'autres parlers amazighes pour mieux apprécier la spécificité en question. Nous nous limiterons ici au traitement des particularités morphosyntaxiques en nous intéressant plus particulièrement au verbe et aux déictiques, et nous verrons que beaucoup de ces spécificités 1 Aokas est une petite ville du littoral, située à vingt-cinq km à l'est de Béjaïa (chef-lieu de wilaya). 2 A l'exception de deux mémoires de magistère (v. bibliographie), aucun autre travail d'importance et surtout aucune publication de linguistique n'a traité de ce parler, même s'il est le parler tasaḥlit le mieux documenté avec notamment les travaux ethnographiques de Slimane Rahmani datant des années 1930-1940. 3 Ce sont les parlers de la région du sud-ouest de Béjaïa, situés au sud du Djurdjura, comprenant notamment Sidi-Aich, Ighzer Amokrane, Akbou et Tazmalt et qui ne se distinguent pas vraiment de ceux de la Grande Kabylie (la wilaya de Tizi-Ouzou et ses environs) situés au nord du Djurdjura. L'essentiel des travaux et publications de linguistique kabyle (dictionnaires, grammaires…) ont en effet traité de ces parlers.

In this article we will try to show that it is possible and, especially, desirable to translate a... more In this article we will try to show that it is possible and, especially, desirable to translate a proverb in a source language into a proverb in the target language trying, as much as possible, to respect the triple dimension, semantic, stylistic and pragmatic, of this paremia in the research of interlinguistic equivalence. Systematic work of this kind would make a great service to bilingual lexicographers and especially the translators of literary works that are usually stuffed with proverbs. We begin by trying to define the concept of the proverb, then we try to show, by relying on the theory of the proverb as denomination (Kleiber), that there is, relatively speaking, a perfect symmetry between the proverbial equivalence and lexical equivalence. Résumé Nous tenterons ici de montrer qu'il est possible et surtout souhaitable de traduire un proverbe d'une langue source par un autre proverbe dans la langue cible en essayant, autant que faire se peut, de respecter la triple dimension sémantique, stylistique et pragmatique de cette parémie dans la recherche de l'équivalence interlinguistique. Un travail systématique de ce type rendrait un grand service aux lexicographes bilingues et surtout aux traducteurs d'oeuvres littéraires qui sont habituellement truffées de proverbes. Nous commencerons par un essai de définition du concept de proverbe et tenterons ensuite de montrer, en nous appuyant sur la théorie du proverbe comme dénomination de George Kleiber, qu'il y a, toutes proportions gardées, une symétrie presque parfaite entre l'équivalence proverbiale et l'équivalence lexicale. Rezumat Vom încerca să arătăm aici că este posibil și mai ales de dorit să traducem un proverb dintr-o limbă sursă printr-un alt proverb în limba țintă încercând, atât cât se poate, să respectăm tripla dimensiune semantică, stilistică și pragmatică a acestei parimii în căutarea echivalenței interlingvistice. O muncă sistematică de acest tip ar face un mare serviciu lexicografilor bilingvi și mai ales traducătorilor de opere literare care sunt în mod obișnuit asaltați de proverbe. Vom începe printr-o încercare de definire a conceptului de proverb iar apoi vom încerca să arătăm, sprijinindu-ne pe teoria proverbului ca denominație a lui George Kleiber, că există, păstrând proporțiile, o simetrie aproape perfectă între echivalența proverbială și echivalența lexicală.

En s'adressant à un public restreint de spécialistes et autres curieux, les grands dictionnaires ... more En s'adressant à un public restreint de spécialistes et autres curieux, les grands dictionnaires berbères ont opéré des choix macrostructurels qui ne sont pas adaptés à un public plus large et varié, constitué même d'usagers profanes. Le classement des entrées par racines consonantiques et étymologiques, et le savoir linguistique qu'il suppose pour l'usager, le montre bien. D'où la nécessité d'une macrostructure mieux adaptée, tenant compte des besoins de communication d'un public plus large et d'une langue ayant acquis depuis quelques années de nouvelles fonctions en investissant les systèmes audiovisuel et d'enseignement. Notre contribution se veut ici une réponse à ce besoin d'adaptation sous forme de solutions à des problèmes macrostructurels concernant aussi bien le choix des unités que leur classement : le problème des néolo-gismes, des emprunts, des noms propres, des variantes, du regroupement/dégroupement des unités… et surtout du classement par racine consonantique et étymologique. Mots-clés : macrostructure, lemmatisation, ordre/classement des unités, racine Alguns problemas macroestruturais em lexicografia berbere Resumo: Dirigindo-se a um público restrito de especialistas e outros curiosos, os grandes dicionários berberes apresentam escolhas macroestruturais que não são adaptadas a um público mais amplo e mais variado, constituído até mesmo de usuários comuns. A classi-ficação das entradas por raízes consonantais e etimológicas e o saber linguístico que supõe para o usuário, mostra-o efetivamente. Daí a necessidade de uma macroestrutura mais bem adaptada que considere as necessidades de comunicação de um público mais amplo e de uma língua que adquiriu há alguns anos novas funções, incluindo sistemas audiovisual e de ensino. A nossa contribuição pretende ser uma resposta a essa neces-sidade de adaptação sob a forma de soluções a problemas macroestruturais referentes tanto à escolha das unidades quanto a sua classificação: o problema dos neologismos, dos empréstimos, dos nomes próprios, das variantes, das combinatórias, entre outros, e, sobretudo, da classificação pela raiz consonantal e etimológica. Palavras-chave: microestrutura, lematização, ordem/classificação das unidades, raiz. Some macrostructural problems in berber lexicography Abstract: Addressing a restricted public of specialists and other devotees, the large berber dictionaries have made a macrostructural choices which are not adapted to a wide and varied public, including even the uninitiated users. The ranking of headwords, both according to consonantal and etymological roots, and the linguistic knowledge it involves, shows this well. Hence the need for a more adapted macrostructure, taking into account the communication needs of a wider audience and a language which has acquired new functions these last years by investing audiovisual and educational systems. Our contribution here is an answer to this need of adaptation in the form of solutions with macrostructural problems concerning the choice of items as well as Synergies Brésil n°11-2013 p. 49-65 their classification: the problem of neologisms, loan words, proper names, variants, the grouping/ungrouping of units… and especially that of the ranking by consonantal and etymological roots.

Agzul !D NAREM DEG TEZRAWTNNEȢ AD DNESBADU DEG TAZWARA AWAL AREέέAL AMEK MANIK TEϓϓAREN YIMASSANE... more Agzul !D NAREM DEG TEZRAWTNNEȢ AD DNESBADU DEG TAZWARA AWAL AREέέAL AMEK MANIK TEϓϓAREN YIMASSANEN D WAMEK I DITTILI GAR TUTLAYIN 3SYIN AD DNESSAWEL ȢEF TIKLI N UREέέAL SEGMI ZEG MAY ARA DIDHEΛ DEG TUTLAYT TIKKELT TAMEZWARUT ALLMA ALLUD YAȢUL D AWALNNES !D DNESSAWEL DEFFIR WAYA AYAD ȢEF YISEFRAN ARA YALLEN IȚAWNEN AREέέAL AD YEKCEM YATEF AKKEN IWATA DEG TUTLAYT !D NFAKK NESMED TAZRAWTNNEȢ S TIFKI TIKKI N YUT N TSERTIT N UREέέAL ARA YEϓREN MA YELLAN DEG TMAZIȢT MA ILAQEN AD TIDNESNULFU NEXLEQ DEGS N UMAWAL S WALLALENIS D MATTA UMAWAL ILAQEN AD TIDTER͍EL L'emprunt linguistique peut être défini comme étant un transfert d'un signe linguistique entier ou d'une partie de ce signe d'une langue à une autre langue. Il concerne tous les niveaux de la langue et de façon plus importante le lexique, étant le niveau le moins structuré et partant le plus instable de celle-ci. L'emprunt est un phénomène universel dont aucune langue ne peut se passer. L'anglais qui a emprunté des mots à au moins 130 langues (Tournier, 1988 : 148) est un exemple édifiant à cet égard. Et si l'émigration humaine s'établit généralement des pays pauvres ou les moins riches vers des pays plus riches, celle des mots suit exactement le chemin inverse. Ce sont les langues dominées qui reçoivent le plus de « mots immigrés ». L'anglais est aujourd'hui, du fait de la domination économique et culturelle du monde anglophone, la langue la plus pourvoyeuse d'emprunts. La proportion des emprunts est donc fonction des rapports socio-économiques, culturels et politiques établis entre les différentes communautés linguistiques en contact. Il est particulièrement investi par l'idéologie et les sentiments : « La valeur attribuée au mot emprunté est une question sociale et nationale ; selon que l'idiome et le peuple auxquels on fait des emprunts sont regardés inférieurs ou supérieurs, ces emprunts descendent ou montent en dignité », écrit Nyrop, cité par Maurais (1987 : 34). Selon R. Lafont, cité par Maurais (ibid.), l'importation de lexèmes français a, dans certains cas réduit les lexèmes occitans à des emplois « bas ». Dans ce cas, on parle de mélioration des emprunts. Inversement, Michel Masson (1986), expliquant le rôle de l'idéologie dans le passage des mots d'une langue à une autre, écrit à propos de l'hébreu que les emprunts faits à l'arabe ont subi une dévalorisation parce que l'arabe symbolise aux yeux des hébréophones « le contraire même du prestige ». C'est par ce phénomène appelé par Masson l'« anti-prestige » que s'explique l'emprunt de la plupart des gros mots à l'arabe dialectal dans l'hébreu moderne.

In this article we will try to show that it is possible and, especially, desirable to translate a... more In this article we will try to show that it is possible and, especially, desirable to translate a proverb in a source language into a proverb in the target language trying, as much as possible, to respect the triple dimension, semantic, stylistic and pragmatic, of this paremia in the research of interlinguistic equivalence. Systematic work of this kind would make a great service to bilingual lexicographers and especially the translators of literary works that are usually stuffed with proverbs. We begin by trying to define the concept of the proverb, then we try to show, by relying on the theory of the proverb as denomination (Kleiber), that there is, relatively speaking, a perfect symmetry between the proverbial equivalence and lexical equivalence. 1 BERKAI Abdelaziz est Maître de Conférences à l'Université de Béjaïa. Il est titulaire d'un Diplôme d'Etudes Supérieures (DES) en mathématiques et d'un doctorat en linguistique amazighe. Il est l'auteur notamment d'un Lexique de la linguistique français-anglais-berbère, précédé d'un essai de typologie des procédés néologiques, édité chez L'Harmattan à Paris et réédité chez Achab en Algérie et de plusieurs articles relevant des différents secteurs de la linguistique. Abdelaziz Berkai -The paremiological translation french-berber : what solutions by proverbial equivalence ? 26
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« Les pires criminels ne devraient être ni exécutés ni condamnés aux travaux forcés, mais condamnés à rédiger des dictionnaires, car toutes les tortures sont dans ce travail ! » J. J. Scalinger, écrivain du XVI e siècle 1
« Les pires criminels ne devraient être ni exécutés ni condamnés aux travaux forcés, mais condamnés à rédiger des dictionnaires, car toutes les tortures sont dans ce travail ! » J. J. Scalinger, écrivain du XVI e siècle 1