BOOKS (ESSAIS) by Anthony Mangeon

L'Afrique au futur : le renversement des mondes, 2022
Un nouveau catéchisme médiatique s’impose aujourd’hui, qui veut que le xxie siècle soit celui de ... more Un nouveau catéchisme médiatique s’impose aujourd’hui, qui veut que le xxie siècle soit celui de l’Afrique, où se jouera bientôt l’avenir de l’humanité. Mais quelles formes prendront les futurs africains ? Faut-il espérer l’éden, ou plutôt craindre l’enfer ? Et où les études savantes et les fictions qui s’en emparent trouvent-elles leurs sources ?
En revisitant un siècle et demi de productions africaines, américaines et européennes, des années 1880 à nos jours, nous pouvons établir un double constat : dans leurs scénarios d’anticipation, qu’il s’agisse d’ouvrages de géopolitique, de prospective ou de fictions du futur, les auteurs contemporains réactivent souvent, paradoxalement, des imaginaires du passé. Ces derniers remontent, à tout le moins, à la fin du xixe siècle, et ils ont en commun de s’être figuré, de diverses manières, les possibilités d’un renversement des mondes.
Raconter les futurs africains, d'hier à demain Entrez les mots « Afrique future » dans n'importe ... more Raconter les futurs africains, d'hier à demain Entrez les mots « Afrique future » dans n'importe quel moteur de recherche : en une demi-seconde, le plus célèbre d'entre eux vous proposera 63 millions d'occurrences sur la toile, et plus de 2,5 milliards pour les termes équivalents en anglais… Ces résultats ne seront pas tous pertinents, mais consultez à présent le catalogue de votre bibliothèque :

Henri Lopes : coups doubles, 2021
Durant cinquante ans, Henri Lopes a mené une double carrière, politique et littéraire, de premier... more Durant cinquante ans, Henri Lopes a mené une double carrière, politique et littéraire, de premier plan. Il est aussi devenu l'auteur d'une oeuvre double, d'abord par ses lieux de publication (l’Afrique et la France), ensuite par ses orientations esthétiques, marquées par un certain "réalisme socialiste" puis par une pratique plus autoréflexive de "l’écriture métisse". Ses romans abondent eux-mêmes en doubles de l'écrivain, en répliques trompeuses et en effets de miroir. Face à ces jeux de dédoublements multiples, le présent ouvrage se veut à son tour un coup double critique, où chacun des huit contributeurs (Ninon Chavoz, Céline Gahungu, Bo-Hyun Kim, Anthony Mangeon, Nicolas Martin-Granel, Catherine Mazauric, Sylvère Mbondobari, Bernard Mouralis) revient à deux reprises aux récits lopésiens, de Tribaliques (1971) à Il est déjà demain (2018). Aux analyses de l'oeuvre dans son ensemble (« coups de filet ») succèdent ainsi des lectures de détail, qui s'attachent à des figures récurrentes (« coups de projecteur ») ou à un roman en particulier (« coups de sonde »). L'ouvrage se conclut sur l'étude des « coups de maître », qui font d'ores et déjà d'Henri Lopes un « classique africain ».

Henri Lopes, un art du roman démocratique, 2021
En Occident, l'essor du roman est allé de pair avec celui de la démocratie : mais qu'en est-il en... more En Occident, l'essor du roman est allé de pair avec celui de la démocratie : mais qu'en est-il en Afrique ? Comment la forme romanesque s'y est-elle liée à cet horizon politique, au point d'en dénoncer les déroutes comme les dérives, de l'ère coloniale aux temps postcoloniaux ? Inversement, quelles poétiques particulières cette exigence démocratique a-t-elle suscitées ? L'oeuvre d'Henri LOPES, écrivain et homme politique congolais de pr.emier plan, peut se lire comme un véritable art du roman démocratique, particulièrement propice au traitement de ces questions. Elle est en effet le récit, sous couvert de fiction, des aventures de la démocratie en Afrique, de ses débuts glorieux à ses déboires récents. Elle est surtout un espace mettant en abyme, à travers toute une série de lieux, de circulations et de supports de diffusion (la presse, le livre imprimé, la radio et le cinéma), la réalité dialogique et parfois polémique qui caractérise ce régime au quotidien. Le roman démocratique est enfin, avec Henri Lopes, un certain art de conter et de mimer, qui privilégie les connivences avec son public et recourt aux modalités complémentaires du récit-confession et de l'enquête, puisant aussi bien aux sources du roman policier qu'à celles du récit ethnographique et du récit de filiation. Le tout au rythme d'une écriture francophone singulière, qui se joue souvent des codes littéraires – au risque de s'assumer parfois plagiaire.

Martin Luther King, éthique et action, 2020
Alors qu’on vient de commémorer les 50 ans de son assassinat, cet essai biographique revient sur ... more Alors qu’on vient de commémorer les 50 ans de son assassinat, cet essai biographique revient sur l’itinéraire intellectuel, spirituel et politique du pasteur noir américain Martin Luther King Jr. S’appuyant sur de nombreux textes encore inédits en France, il tente de reproduire le plus fidèlement possible l’existence et la pensée d’une figure unique de l’Amérique du xxe siècle, prix Nobel de la paix en 1964.
D’où Martin Luther King Jr. venait-il, quel élève était-il, et quel genre de pasteur devint-il ? Fut-il vraiment l’auteur de tant de livres et de discours ? Quelles étaient ses ambitions politiques ? Avait-il une vocation de martyr, de prophète ? Enfin, quel héritage a-t-il laissé, et à qui ?
Au fil de pages très bien documentées, s’esquisse un portrait contrasté, loin des hagiographies habituelles, où l’étudiant plagiaire cède la place à un orateur et un stratège politique hors pair ; où le mari infidèle s’efface derrière l’infatigable militant ; où l’interlocuteur privilégié des puissants dialogue passionnément avec les plus humbles et les plus démunis.
Un livre nécessaire, pour découvrir le vrai visage de Martin Luther King Jr., et peut-être le vrai visage de l’Amérique.
Quel est le crime suprême que puisse commettre un écrivain ? Le plagiat, pour sûr. Et à quelle e... more Quel est le crime suprême que puisse commettre un écrivain ? Le plagiat, pour sûr. Et à quelle extrémité pourrait bien se résoudre un auteur pour masquer les traces de son forfait, ou pire, pour se débarrasser d’une influence trop encombrante ? Au meurtre du père ou d’un pair – c’est souvent tout un. On devient ainsi, selon les circonstances, « l’auteur d’un crime » comme on est « l’auteur d’une œuvre ».
Cet essai s’intéresse donc aux romans des écrivains qui ont mis le plagiat et l’assassinat au cœur de leurs intrigues. Des avant-gardes du début du XXe siècle aux romanciers francophones contemporains, du roman policier au roman de campus, de l’adaptation à la fiction cinématographiques, on voit ainsi s’esquisser le portrait-robot de l’écrivain plagiaire ou assassin, simple victime ou, au contraire, bourreau pervers de ses rivaux.

La Pensée noire et l’Occident, de la bibliothèque coloniale à Barack Obama. Cabris, Sulliver, 201... more La Pensée noire et l’Occident, de la bibliothèque coloniale à Barack Obama. Cabris, Sulliver, 2010, 301 p.
Prix Louis-Marin de l'Académie des Sciences d'Outre-mer (2011).
Par son titre, cet essai veut exprimer un face-à-face et une continuité. Le monde occidental s'est, durant plusieurs siècles, construit en s'opposant au monde noir et en distinguant finalement sa rationalité scientifique d’une mentalité primitive et prélogique. Quels sont aujourd’hui les héritages de ce rapport à l’autre dans la littérature générale, et notamment dans la littérature d’idées, y compris au sein des pratiques africaines de la philosophie ?
Les deux premières parties retracent cette histoire intellectuelle et culturelle, mais elles montrent aussi qu’une évolution a eu lieu, qui tient d’abord à la démonstration, par certains penseurs africains ou européens, de leur capacité de philosopher à la croisée des mondes, des cultures et des langues. Un chapitre est consacré à la pensée de l’interculturalité dans le roman africain contemporain.
La troisième partie étudie alors les contributions des penseurs noirs américains et antillais à la pensée politique en Occident, et notamment leur mise en œuvre des idéaux des Lumières, et elle examine enfin les manières dont ils s’approprient les sciences humaines et sociales pour penser la condition noire dans la modernité occidentale.
L'expression « pensée noire » recouvre ainsi plusieurs choses : l'affirmation d'un contenu ou d'un savoir spécifique, propre aux cosmogonies africaines ; l'idée d'une forme de réflexion, de construction et de transmission du savoir spécifique, propre à une raison orale distincte de la raison graphique ; elle sert aussi, chez les noirs américains, à caractériser une attitude psychologique, ou une conscience de soi née du rapport à l'autre (la fameuse double conscience de W.E.B. Du Bois), ainsi qu'un parti pris épistémologique et politique : « thinking black » (penser noir), c'est ainsi penser la race, le genre, la nation, la culture, en montrant comment ces notions ont, à l’instar des sciences sociales, longtemps servi à légitimer (en les naturalisant) des formes de domination historiquement construites.
La « pensée noire » désigne ainsi, en dernier ressort, une « tradition de pensée » dont le rôle fut déterminant dans le développement de la théorie postcoloniale, ainsi que je le montre en conclusion.
EDITED BOOKS (OUVRAGES COLLECTIFS, NOS DE REVUES) by Anthony Mangeon
Mémoires de l'événement, 2020
« Un événement n'est pas ce qu'on peut voir ou savoir de lui, mais ce qu’il devient ». Comme le... more « Un événement n'est pas ce qu'on peut voir ou savoir de lui, mais ce qu’il devient ». Comme le suggérait Michel de Certeau dans La Prise de parole, les événements historiques sont de plus en plus souvent abordés à partir de leurs traces mémorielles, qui contribuent à construire et déconstruire leurs interprétations.
Ce livre étudie la manière dont les œuvres littéraires et cinématographiques enregistrent, transposent et transmettent des événements historiques en privilégiant avant tout la fiction. Les contributions réunies dans ce volume portent majoritairement sur les littératures française et francophone des xixe, xxe et xxie siècles, et traitent d’événements historiques comme les révolutions politiques, les répressions coloniales, les crimes contre l’humanité (traite, génocide) et les luttes sociales contemporaines.
Etudes littéraires africaines, 2018
« Africains… et Américains ? », p. 7-127 dans Études littéraires africaines, n°44, Metz, Centre E... more « Africains… et Américains ? », p. 7-127 dans Études littéraires africaines, n°44, Metz, Centre Ecritures / Association Pour l’Étude des Littératures Africaines, 2017, 291 p. (articles réunis avec Claudine Raynaud).

La littérature est hégémonique, dans sa propension à englober dans son orbe des savoirs que d'aut... more La littérature est hégémonique, dans sa propension à englober dans son orbe des savoirs que d'autres discours ou disciplines - la philosophie, l'histoire, les diverses sciences humaines - aimeraient à distinguer clairement d'elle. Elle est aussi démonique, dans l'emprise qu'elle exerce sur nos esprits.
Les travaux de Laurent Dubreuil ont montré comment l'écriture et la lecture avaient, dans la modernité occidentale, constitué un des ultimes refuges pour l'expérience de la possession. Ils ont aussi exposé comment la domination coloniale s'était elle-même déployée à travers une " phrase de possession " dont les échos continuent de résonner fortement dans les productions langagières et littéraires contemporaines.
"L'empire de la littérature " dit ainsi trois phénomènes imbriqués : un domaine, une puissance, et la capacité qu'ont l'un et l'autre de renaître de leurs propres faillites. Comment s'est littérairement édicté l'empire, comment peut-on s'en sortir, la littérature peut-elle échapper à la politique et la parole esquiver ainsi la parlure ?
Conçu dans un constant dialogue avec Laurent Dubreuil, qui signe ici plusieurs essais et entretiens inédits, cet ouvrage collectif aborde la question de l'indiscipline littéraire face aux différents régimes de savoir, face à la possession coloniale, et dans son rapport à l'histoire. Centré sur les littératures francophones, en particulier africaines et antillaises, il offre une contribution originale aux réflexions contemporaines sur l'apport des théories postcoloniales, et sur les relations entre littérature et pensée.

Etudes Littéraires Africaines, Numéro 40, 2015, p. 7-272 : "Retentissement des Guerres mondiales"... more Etudes Littéraires Africaines, Numéro 40, 2015, p. 7-272 : "Retentissement des Guerres mondiales"
Sous la direction de Nathalie Carré, Anthony Mangeon et Sabrina Parent
Quels rôles ont joués les populations africaines dans les deux Guerres mondiales au XXe siècle ? Comment ces événements ont-ils en partie déterminé leur destin, et comment leurs littératures en ont-elles par la suite conservé, transmis, construit la mémoire ? Prenant acte des récentes commémorations historiques, mais aussi du regain d’intérêt des écrivains pour ces pages méconnues de l’histoire africaine, le présent dossier propose de varier les éclairages, en croisant notamment les pratiques littéraires avec les productions filmiques, les œuvres produites en français avec d’autres écrites en arabe, ou plus largement les littératures francophones avec la littérature française.
SOMMAIRE :
Présentation : "Fictions postcoloniales et Guerres mondiales"
« La Guerre et ce qui s’ensuivit » (Anthony Mangeon)
Devoir de mémoire et (re)construction narrative du tirailleur sénégalais dans Le Terroriste noir de Tierno Monénembo
(Robert Fotsing Mangoua)
Le tirailleur, nègre historique et littéraire, ou comment écrire le revers de l’histoire. L’exemple du Nègre Potemkine de Blaise N’Djehoya
(Nathalie Carré)
Thiaroye, Oradour-sur-Glane et les défis d’une mémoire partagée. Une lecture croisée de Camp de Thiaroye et du Vieux fusil
(Abdoulaye Imorou)
Du riz et des femmes : de la résistance des Casamançais pendant la Seconde Guerre mondiale dans Emitaï d’Ousmane Sembène
(Sabrina Parent)
Menteries sur la patrie, violence et exils : la guerre selon les narratrices de Gisèle Pineau dans « Paroles de terre en larmes » (1987) et
L’Exil selon Julia (1996) (Tina Harpin)
La Seconde Guerre mondiale, la guerre de l’Autre ? Le conflit mondial dans la littérature arabe (Égypte et Soudan) (Xavier Luffin)

L’anthropologie de Jean-Loup Amselle se distingue par son attention constante à l’histoire et par... more L’anthropologie de Jean-Loup Amselle se distingue par son attention constante à l’histoire et par sa conception pragmatique des identités comme résultantes de rapports de force toujours susceptibles d’être modifiés. On lui doit la déconstruction des catégories d’« ethnie » et de « métissage », une critique acerbe de l’ethnologie coloniale, de l’idéologie républicaine et de leurs raciologies conjointes, mais également l’élaboration de cadres conceptuels nouveaux. Sa théorie des « branchements » – ou toutes les dérivations opérées à partir d’un réseau, ainsi que les torsions et emprunts latéraux entre divers « lieux de la culture », toujours en tension relationnelle les uns avec les autres – présente ainsi une alternative féconde aux théories postcoloniales de la polarisation et de l’hybridité.
Cet ouvrage s’attache à mettre en relief la profonde cohérence d’une œuvre qui a constamment remis en question les découpages ethniques ou communautaristes des corps sociaux et politiques, ainsi que les partitions disciplinaires entre anthropologie, sociologie, histoire de l’art, linguistique et études littéraires. De plus, on trouvera à la fin de chaque contribution les réponses de Jean-Loup Amselle à celles-ci. Il contient enfin quatre nouveaux essais de l’auteur.
Professeur de littératures francophones à l’Université de Strasbourg, Anthony Mangeon a enseigné aux Universités de Stanford (Californie), de Cergy-Pontoise et de Paul-Valéry Montpellier (France). Il est l’auteur ou le directeur de plusieurs ouvrages, dont La Pensée noire et l’Occident (Sulliver, 2010) et Postures postcoloniales (Karthala- MSH-M, 2012).
Directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef des Cahiers d’études africaines, Jean-Loup Amselle est l’auteur de nombreux ouvrages dont Logiques métisses (1990), Branchements (2001), L’Occident décroché (2008), Rétrovolutions (2010), L’ethnicisation de la France (2011), L’anthropologue et le politique (2012), Psychotropiques (2013), et dernièrement Les Nouveaux Rouges-Bruns (2014).
Illustration de couverture : Shuck One, « Anticipe toi aussi », 1993, crédit photo : SEKA, collection privée Mbalia Conte, tous droits réservés.

Les études postcoloniales, issues du monde anglophone, font désormais partie de notre horizon cri... more Les études postcoloniales, issues du monde anglophone, font désormais partie de notre horizon critique. Ce volume en prend donc acte, et en se fondant sur la vitalité des créations qu’elles ont eues pour objet, ses auteurs interrogent les postures, critiques ou littéraires, que les littératures et les études postcoloniales ont rendu possibles.
Dans leur vocation politique et pluridisciplinaire, les productions postcoloniales ont en effet contesté les rapports de force et les hiérarchies qui ordonnaient habituellement les champs du savoir et de la littérature, en étroit lien avec l’exercice ou l’héritage des dominations coloniales. Auteurs et penseurs postcoloniaux ont ainsi pris position contre un ordre dominant du discours, et ils l’ont fait au sein de divers champs littéraires et scientifiques. Mais les manières dont ils ont accompli ces gestes créateurs et critiques constituent autant de postures, qui ont elles-mêmes une histoire et une mémoire. Comment se déclinent-elles ? Quels sont leurs modèles ? Qui les incarne aujourd’hui dans le monde francophone ?
Centré sur les domaines africains et antillais, l’ouvrage propose un premier tour d’horizon en se concentrant sur certaines pratiques (l’autobiographie, l’essai, le roman, le théâtre…) et sur certaines figures majeures du postcolonialisme littéraire et philosophique (V.Y. Mudimbe, Aimé Césaire, Édouard Glissant,etc.…).
Table des matières
Introduction, par Anthony Mangeon ........................................... 5
PREMIÈRE PARTIE
MODES POSTCOLONIAUX
1. La théorie postcoloniale à l’épreuve de la littérature
africaine francophone : Réflexions générales et lecture
de l’oeuvre auto-bio-graphique d’Amadou Hampâté Bâ
Kusum Aggarwal et Viviane Azarian .................................. 31
2. Les écritures africaines de soi : à propos de Valentin-
Yves Mudimbe, Achille Mbembe et Célestin Monga
Yannick-Martial Ndong Ndong ........................................... 65
3. Prose postcoloniale et enjeux mémoriels
Discours, mythes, et mémoire coloniale dans 53 cm
et Petroleum de Sandrine Bessora
Sylvère Mbondobari ............................................................ 95
4. Le devoir de mémoire tiraillé(e) : Les Coloniaux
d’Aziz Chouaki
Corinne François-Denève ................................................... 129
5. Portrait de l’écrivain postcolonial en cartographe :
poétique et politique du lieu dans Place des fêtes
de Sami Tchak
Steeve Renombo ................................................................... 149
SECONDE PARTIE
LITTÉRATURES-MONDE ?
6. L’essai postcolonial martiniquais : positionnements
et évolutions
Florian Alix .......................................................................... 181
7. Situation d’Édouard Glissant dans le champ des études
postcoloniales
Marie-Christine Rochmann ................................................. 209
8. Criticité : Édouard Glissant au mitan du système
littéraire et critique antillais
Kathleen Gyssels .................................................................. 231
9. Postures (post) exotiques : « Réveiller les vieux démons
de l’exotisme »
Mar Garcia .......................................................................... 259
10. Scénographies postcoloniales d’auteurs :
Percival Everett, Erasure, 2001 et Gary Victor,
Banal oubli, 2008
Yolaine Parisot .................................................................... 285
Les auteurs ................................................................................... 311
Index des noms ............................................................................ 317

Harlem Heritage, mémoire et renaissance. Riveneuve Continents, revue des littératures de langue f... more Harlem Heritage, mémoire et renaissance. Riveneuve Continents, revue des littératures de langue française. Hors-série. Paris, Riveneuve Éditions, 2008, 238 p.
Dans ce volume collectif publié sous ma direction, et pour lequel j’ai assuré la traduction de nombreux textes et articles de l’anglais au français, il s’agissait de revisiter les liens entre la Renaissance de Harlem, mouvement culturel noir américain de l’entre-deux-guerres, et la production artistique et littéraire contemporaine en France. L’introduction retrace l’histoire et les grands traits du mouvement « Nouveau Nègre », et elle présente l’ensemble des textes. Les articles critiques (en particulier un dossier consacré à Claude McKay) alternent alors avec des textes littéraires (souvent inédits), par des auteurs de la Harlem Renaissance ou par des écrivains francophones contemporains (Marie-Célie Agnant, Edem Awumey, Léonora Miano) ainsi qu’avec des entretiens sur la littérature et les musiques noires (les romanciers Blaise N’Djehoya et Michel Le Bris, les compositeurs Thierry Machuel et Rémi Biet). L’ouvrage s’achève sur une bibliographie commentée. Contributions critiques de Mathilde Beauchamp, Boniface Mongo-Mboussa, Jean-Luc Tamby, Thomas Wirth, Antoine de Gaudemar, Stéphane Blanchon, Sara Hirsch, Richard Bradbury, Souley Hassane, Kathleen Gyssels.
CRITICAL EDITION (EDITIONS CRITIQUES, TRADUCTIONS) by Anthony Mangeon

Paru en 1909, Le Monde noir : roman sur l'avenir des sociétés humaines racontait l'histoire de la... more Paru en 1909, Le Monde noir : roman sur l'avenir des sociétés humaines racontait l'histoire de la colonisation de l'Afrique puis annonçait tour à tour le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le rôle déterminant des troupes coloniales dans la victoire française contre l'Allemagne, la mutation de l'empire, l'indépendance des colonies africaines, l'arrivée au pouvoir des socialistes en France et les dangers du « fanatisme musulman ». À la manière d'un Houellebecq qui préférerait l'optimisme au cynisme, Marcel Barrière mobilise ici un véritable talent prophétique pour écrire une anticipation « anté-historique, d'événements supposés qui, possibles ou non dans le futur, s'appuient avec vraisemblance aux réalités du présent et en découlent suivant une logique déterminée ». Son heptalogie resta inachevée, mais ce roman en constitue un maillon essentiel. Il faut le lire pour le croire.

Alain Locke : Le Rôle du Nègre dans la culture des Amériques, et autres textes. Édition révisée, ... more Alain Locke : Le Rôle du Nègre dans la culture des Amériques, et autres textes. Édition révisée, avec traduction de trois nouveaux essais, introduction, index, notices bio-bibliographiques. Paris, L’Harmattan, Collection Autrement Mêmes, 2009, 242 p.
Au printemps 1943, le philosophe afro-américain Alain Locke est invité en Haïti pour une série de six conférences sur l’apport des cultures africaines aux sociétés des Antilles et du Nouveau Monde. Il en profite pour repenser à nouveaux frais, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la question des relations raciales ou coloniales et l’avenir de la démocratie en Amérique et dans le reste du monde. Publiées en Haïti et en français, mais épuisées depuis longtemps, ses conférences sont ici rééditées dans une version révisée à partir des manuscrits originaux, et complétées par d’autres essais majeurs. Ce livre permet de découvrir la pensée d’Alain Locke, son importante contribution aux études culturelles et postcoloniales, et la vitalité de l’internationalisme noir au vingtième siècle.
Books by Anthony Mangeon
Depuis quelques années, la littérature africaine francophone se lance résolument à la conquête du... more Depuis quelques années, la littérature africaine francophone se lance résolument à la conquête du monde, bien décidée à sortir des marges et à devenir une référence dans la République mondiale des Lettres. Se réclamant de la littérature-monde, elle dispute ainsi à Paris son statut de capitale littéraire.
Cette volonté de marquer sa présence au monde se traduit par l’adoption de logiques transcontinentales. Car pour la plupart des écrivains francophones, leurs œuvres ne doivent pas se restreindre aux seuls Africains, mais susciter un écho en chacun. C’est ainsi que certains situent leurs intrigues ailleurs qu’en Afrique ou dans le milieu de la diaspora.
Ce collectif sur la littérature francophone permet de prendre la mesure de ces initiatives, des stratégies sur lesquelles elles s’appuient et des modalités selon lesquelles elles se réalisent.
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BOOKS (ESSAIS) by Anthony Mangeon
En revisitant un siècle et demi de productions africaines, américaines et européennes, des années 1880 à nos jours, nous pouvons établir un double constat : dans leurs scénarios d’anticipation, qu’il s’agisse d’ouvrages de géopolitique, de prospective ou de fictions du futur, les auteurs contemporains réactivent souvent, paradoxalement, des imaginaires du passé. Ces derniers remontent, à tout le moins, à la fin du xixe siècle, et ils ont en commun de s’être figuré, de diverses manières, les possibilités d’un renversement des mondes.
D’où Martin Luther King Jr. venait-il, quel élève était-il, et quel genre de pasteur devint-il ? Fut-il vraiment l’auteur de tant de livres et de discours ? Quelles étaient ses ambitions politiques ? Avait-il une vocation de martyr, de prophète ? Enfin, quel héritage a-t-il laissé, et à qui ?
Au fil de pages très bien documentées, s’esquisse un portrait contrasté, loin des hagiographies habituelles, où l’étudiant plagiaire cède la place à un orateur et un stratège politique hors pair ; où le mari infidèle s’efface derrière l’infatigable militant ; où l’interlocuteur privilégié des puissants dialogue passionnément avec les plus humbles et les plus démunis.
Un livre nécessaire, pour découvrir le vrai visage de Martin Luther King Jr., et peut-être le vrai visage de l’Amérique.
Cet essai s’intéresse donc aux romans des écrivains qui ont mis le plagiat et l’assassinat au cœur de leurs intrigues. Des avant-gardes du début du XXe siècle aux romanciers francophones contemporains, du roman policier au roman de campus, de l’adaptation à la fiction cinématographiques, on voit ainsi s’esquisser le portrait-robot de l’écrivain plagiaire ou assassin, simple victime ou, au contraire, bourreau pervers de ses rivaux.
Prix Louis-Marin de l'Académie des Sciences d'Outre-mer (2011).
Par son titre, cet essai veut exprimer un face-à-face et une continuité. Le monde occidental s'est, durant plusieurs siècles, construit en s'opposant au monde noir et en distinguant finalement sa rationalité scientifique d’une mentalité primitive et prélogique. Quels sont aujourd’hui les héritages de ce rapport à l’autre dans la littérature générale, et notamment dans la littérature d’idées, y compris au sein des pratiques africaines de la philosophie ?
Les deux premières parties retracent cette histoire intellectuelle et culturelle, mais elles montrent aussi qu’une évolution a eu lieu, qui tient d’abord à la démonstration, par certains penseurs africains ou européens, de leur capacité de philosopher à la croisée des mondes, des cultures et des langues. Un chapitre est consacré à la pensée de l’interculturalité dans le roman africain contemporain.
La troisième partie étudie alors les contributions des penseurs noirs américains et antillais à la pensée politique en Occident, et notamment leur mise en œuvre des idéaux des Lumières, et elle examine enfin les manières dont ils s’approprient les sciences humaines et sociales pour penser la condition noire dans la modernité occidentale.
L'expression « pensée noire » recouvre ainsi plusieurs choses : l'affirmation d'un contenu ou d'un savoir spécifique, propre aux cosmogonies africaines ; l'idée d'une forme de réflexion, de construction et de transmission du savoir spécifique, propre à une raison orale distincte de la raison graphique ; elle sert aussi, chez les noirs américains, à caractériser une attitude psychologique, ou une conscience de soi née du rapport à l'autre (la fameuse double conscience de W.E.B. Du Bois), ainsi qu'un parti pris épistémologique et politique : « thinking black » (penser noir), c'est ainsi penser la race, le genre, la nation, la culture, en montrant comment ces notions ont, à l’instar des sciences sociales, longtemps servi à légitimer (en les naturalisant) des formes de domination historiquement construites.
La « pensée noire » désigne ainsi, en dernier ressort, une « tradition de pensée » dont le rôle fut déterminant dans le développement de la théorie postcoloniale, ainsi que je le montre en conclusion.
EDITED BOOKS (OUVRAGES COLLECTIFS, NOS DE REVUES) by Anthony Mangeon
Ce livre étudie la manière dont les œuvres littéraires et cinématographiques enregistrent, transposent et transmettent des événements historiques en privilégiant avant tout la fiction. Les contributions réunies dans ce volume portent majoritairement sur les littératures française et francophone des xixe, xxe et xxie siècles, et traitent d’événements historiques comme les révolutions politiques, les répressions coloniales, les crimes contre l’humanité (traite, génocide) et les luttes sociales contemporaines.
Les travaux de Laurent Dubreuil ont montré comment l'écriture et la lecture avaient, dans la modernité occidentale, constitué un des ultimes refuges pour l'expérience de la possession. Ils ont aussi exposé comment la domination coloniale s'était elle-même déployée à travers une " phrase de possession " dont les échos continuent de résonner fortement dans les productions langagières et littéraires contemporaines.
"L'empire de la littérature " dit ainsi trois phénomènes imbriqués : un domaine, une puissance, et la capacité qu'ont l'un et l'autre de renaître de leurs propres faillites. Comment s'est littérairement édicté l'empire, comment peut-on s'en sortir, la littérature peut-elle échapper à la politique et la parole esquiver ainsi la parlure ?
Conçu dans un constant dialogue avec Laurent Dubreuil, qui signe ici plusieurs essais et entretiens inédits, cet ouvrage collectif aborde la question de l'indiscipline littéraire face aux différents régimes de savoir, face à la possession coloniale, et dans son rapport à l'histoire. Centré sur les littératures francophones, en particulier africaines et antillaises, il offre une contribution originale aux réflexions contemporaines sur l'apport des théories postcoloniales, et sur les relations entre littérature et pensée.
Sous la direction de Nathalie Carré, Anthony Mangeon et Sabrina Parent
Quels rôles ont joués les populations africaines dans les deux Guerres mondiales au XXe siècle ? Comment ces événements ont-ils en partie déterminé leur destin, et comment leurs littératures en ont-elles par la suite conservé, transmis, construit la mémoire ? Prenant acte des récentes commémorations historiques, mais aussi du regain d’intérêt des écrivains pour ces pages méconnues de l’histoire africaine, le présent dossier propose de varier les éclairages, en croisant notamment les pratiques littéraires avec les productions filmiques, les œuvres produites en français avec d’autres écrites en arabe, ou plus largement les littératures francophones avec la littérature française.
SOMMAIRE :
Présentation : "Fictions postcoloniales et Guerres mondiales"
« La Guerre et ce qui s’ensuivit » (Anthony Mangeon)
Devoir de mémoire et (re)construction narrative du tirailleur sénégalais dans Le Terroriste noir de Tierno Monénembo
(Robert Fotsing Mangoua)
Le tirailleur, nègre historique et littéraire, ou comment écrire le revers de l’histoire. L’exemple du Nègre Potemkine de Blaise N’Djehoya
(Nathalie Carré)
Thiaroye, Oradour-sur-Glane et les défis d’une mémoire partagée. Une lecture croisée de Camp de Thiaroye et du Vieux fusil
(Abdoulaye Imorou)
Du riz et des femmes : de la résistance des Casamançais pendant la Seconde Guerre mondiale dans Emitaï d’Ousmane Sembène
(Sabrina Parent)
Menteries sur la patrie, violence et exils : la guerre selon les narratrices de Gisèle Pineau dans « Paroles de terre en larmes » (1987) et
L’Exil selon Julia (1996) (Tina Harpin)
La Seconde Guerre mondiale, la guerre de l’Autre ? Le conflit mondial dans la littérature arabe (Égypte et Soudan) (Xavier Luffin)
Cet ouvrage s’attache à mettre en relief la profonde cohérence d’une œuvre qui a constamment remis en question les découpages ethniques ou communautaristes des corps sociaux et politiques, ainsi que les partitions disciplinaires entre anthropologie, sociologie, histoire de l’art, linguistique et études littéraires. De plus, on trouvera à la fin de chaque contribution les réponses de Jean-Loup Amselle à celles-ci. Il contient enfin quatre nouveaux essais de l’auteur.
Professeur de littératures francophones à l’Université de Strasbourg, Anthony Mangeon a enseigné aux Universités de Stanford (Californie), de Cergy-Pontoise et de Paul-Valéry Montpellier (France). Il est l’auteur ou le directeur de plusieurs ouvrages, dont La Pensée noire et l’Occident (Sulliver, 2010) et Postures postcoloniales (Karthala- MSH-M, 2012).
Directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef des Cahiers d’études africaines, Jean-Loup Amselle est l’auteur de nombreux ouvrages dont Logiques métisses (1990), Branchements (2001), L’Occident décroché (2008), Rétrovolutions (2010), L’ethnicisation de la France (2011), L’anthropologue et le politique (2012), Psychotropiques (2013), et dernièrement Les Nouveaux Rouges-Bruns (2014).
Illustration de couverture : Shuck One, « Anticipe toi aussi », 1993, crédit photo : SEKA, collection privée Mbalia Conte, tous droits réservés.
Dans leur vocation politique et pluridisciplinaire, les productions postcoloniales ont en effet contesté les rapports de force et les hiérarchies qui ordonnaient habituellement les champs du savoir et de la littérature, en étroit lien avec l’exercice ou l’héritage des dominations coloniales. Auteurs et penseurs postcoloniaux ont ainsi pris position contre un ordre dominant du discours, et ils l’ont fait au sein de divers champs littéraires et scientifiques. Mais les manières dont ils ont accompli ces gestes créateurs et critiques constituent autant de postures, qui ont elles-mêmes une histoire et une mémoire. Comment se déclinent-elles ? Quels sont leurs modèles ? Qui les incarne aujourd’hui dans le monde francophone ?
Centré sur les domaines africains et antillais, l’ouvrage propose un premier tour d’horizon en se concentrant sur certaines pratiques (l’autobiographie, l’essai, le roman, le théâtre…) et sur certaines figures majeures du postcolonialisme littéraire et philosophique (V.Y. Mudimbe, Aimé Césaire, Édouard Glissant,etc.…).
Table des matières
Introduction, par Anthony Mangeon ........................................... 5
PREMIÈRE PARTIE
MODES POSTCOLONIAUX
1. La théorie postcoloniale à l’épreuve de la littérature
africaine francophone : Réflexions générales et lecture
de l’oeuvre auto-bio-graphique d’Amadou Hampâté Bâ
Kusum Aggarwal et Viviane Azarian .................................. 31
2. Les écritures africaines de soi : à propos de Valentin-
Yves Mudimbe, Achille Mbembe et Célestin Monga
Yannick-Martial Ndong Ndong ........................................... 65
3. Prose postcoloniale et enjeux mémoriels
Discours, mythes, et mémoire coloniale dans 53 cm
et Petroleum de Sandrine Bessora
Sylvère Mbondobari ............................................................ 95
4. Le devoir de mémoire tiraillé(e) : Les Coloniaux
d’Aziz Chouaki
Corinne François-Denève ................................................... 129
5. Portrait de l’écrivain postcolonial en cartographe :
poétique et politique du lieu dans Place des fêtes
de Sami Tchak
Steeve Renombo ................................................................... 149
SECONDE PARTIE
LITTÉRATURES-MONDE ?
6. L’essai postcolonial martiniquais : positionnements
et évolutions
Florian Alix .......................................................................... 181
7. Situation d’Édouard Glissant dans le champ des études
postcoloniales
Marie-Christine Rochmann ................................................. 209
8. Criticité : Édouard Glissant au mitan du système
littéraire et critique antillais
Kathleen Gyssels .................................................................. 231
9. Postures (post) exotiques : « Réveiller les vieux démons
de l’exotisme »
Mar Garcia .......................................................................... 259
10. Scénographies postcoloniales d’auteurs :
Percival Everett, Erasure, 2001 et Gary Victor,
Banal oubli, 2008
Yolaine Parisot .................................................................... 285
Les auteurs ................................................................................... 311
Index des noms ............................................................................ 317
Dans ce volume collectif publié sous ma direction, et pour lequel j’ai assuré la traduction de nombreux textes et articles de l’anglais au français, il s’agissait de revisiter les liens entre la Renaissance de Harlem, mouvement culturel noir américain de l’entre-deux-guerres, et la production artistique et littéraire contemporaine en France. L’introduction retrace l’histoire et les grands traits du mouvement « Nouveau Nègre », et elle présente l’ensemble des textes. Les articles critiques (en particulier un dossier consacré à Claude McKay) alternent alors avec des textes littéraires (souvent inédits), par des auteurs de la Harlem Renaissance ou par des écrivains francophones contemporains (Marie-Célie Agnant, Edem Awumey, Léonora Miano) ainsi qu’avec des entretiens sur la littérature et les musiques noires (les romanciers Blaise N’Djehoya et Michel Le Bris, les compositeurs Thierry Machuel et Rémi Biet). L’ouvrage s’achève sur une bibliographie commentée. Contributions critiques de Mathilde Beauchamp, Boniface Mongo-Mboussa, Jean-Luc Tamby, Thomas Wirth, Antoine de Gaudemar, Stéphane Blanchon, Sara Hirsch, Richard Bradbury, Souley Hassane, Kathleen Gyssels.
CRITICAL EDITION (EDITIONS CRITIQUES, TRADUCTIONS) by Anthony Mangeon
Au printemps 1943, le philosophe afro-américain Alain Locke est invité en Haïti pour une série de six conférences sur l’apport des cultures africaines aux sociétés des Antilles et du Nouveau Monde. Il en profite pour repenser à nouveaux frais, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la question des relations raciales ou coloniales et l’avenir de la démocratie en Amérique et dans le reste du monde. Publiées en Haïti et en français, mais épuisées depuis longtemps, ses conférences sont ici rééditées dans une version révisée à partir des manuscrits originaux, et complétées par d’autres essais majeurs. Ce livre permet de découvrir la pensée d’Alain Locke, son importante contribution aux études culturelles et postcoloniales, et la vitalité de l’internationalisme noir au vingtième siècle.
Books by Anthony Mangeon
Cette volonté de marquer sa présence au monde se traduit par l’adoption de logiques transcontinentales. Car pour la plupart des écrivains francophones, leurs œuvres ne doivent pas se restreindre aux seuls Africains, mais susciter un écho en chacun. C’est ainsi que certains situent leurs intrigues ailleurs qu’en Afrique ou dans le milieu de la diaspora.
Ce collectif sur la littérature francophone permet de prendre la mesure de ces initiatives, des stratégies sur lesquelles elles s’appuient et des modalités selon lesquelles elles se réalisent.
En revisitant un siècle et demi de productions africaines, américaines et européennes, des années 1880 à nos jours, nous pouvons établir un double constat : dans leurs scénarios d’anticipation, qu’il s’agisse d’ouvrages de géopolitique, de prospective ou de fictions du futur, les auteurs contemporains réactivent souvent, paradoxalement, des imaginaires du passé. Ces derniers remontent, à tout le moins, à la fin du xixe siècle, et ils ont en commun de s’être figuré, de diverses manières, les possibilités d’un renversement des mondes.
D’où Martin Luther King Jr. venait-il, quel élève était-il, et quel genre de pasteur devint-il ? Fut-il vraiment l’auteur de tant de livres et de discours ? Quelles étaient ses ambitions politiques ? Avait-il une vocation de martyr, de prophète ? Enfin, quel héritage a-t-il laissé, et à qui ?
Au fil de pages très bien documentées, s’esquisse un portrait contrasté, loin des hagiographies habituelles, où l’étudiant plagiaire cède la place à un orateur et un stratège politique hors pair ; où le mari infidèle s’efface derrière l’infatigable militant ; où l’interlocuteur privilégié des puissants dialogue passionnément avec les plus humbles et les plus démunis.
Un livre nécessaire, pour découvrir le vrai visage de Martin Luther King Jr., et peut-être le vrai visage de l’Amérique.
Cet essai s’intéresse donc aux romans des écrivains qui ont mis le plagiat et l’assassinat au cœur de leurs intrigues. Des avant-gardes du début du XXe siècle aux romanciers francophones contemporains, du roman policier au roman de campus, de l’adaptation à la fiction cinématographiques, on voit ainsi s’esquisser le portrait-robot de l’écrivain plagiaire ou assassin, simple victime ou, au contraire, bourreau pervers de ses rivaux.
Prix Louis-Marin de l'Académie des Sciences d'Outre-mer (2011).
Par son titre, cet essai veut exprimer un face-à-face et une continuité. Le monde occidental s'est, durant plusieurs siècles, construit en s'opposant au monde noir et en distinguant finalement sa rationalité scientifique d’une mentalité primitive et prélogique. Quels sont aujourd’hui les héritages de ce rapport à l’autre dans la littérature générale, et notamment dans la littérature d’idées, y compris au sein des pratiques africaines de la philosophie ?
Les deux premières parties retracent cette histoire intellectuelle et culturelle, mais elles montrent aussi qu’une évolution a eu lieu, qui tient d’abord à la démonstration, par certains penseurs africains ou européens, de leur capacité de philosopher à la croisée des mondes, des cultures et des langues. Un chapitre est consacré à la pensée de l’interculturalité dans le roman africain contemporain.
La troisième partie étudie alors les contributions des penseurs noirs américains et antillais à la pensée politique en Occident, et notamment leur mise en œuvre des idéaux des Lumières, et elle examine enfin les manières dont ils s’approprient les sciences humaines et sociales pour penser la condition noire dans la modernité occidentale.
L'expression « pensée noire » recouvre ainsi plusieurs choses : l'affirmation d'un contenu ou d'un savoir spécifique, propre aux cosmogonies africaines ; l'idée d'une forme de réflexion, de construction et de transmission du savoir spécifique, propre à une raison orale distincte de la raison graphique ; elle sert aussi, chez les noirs américains, à caractériser une attitude psychologique, ou une conscience de soi née du rapport à l'autre (la fameuse double conscience de W.E.B. Du Bois), ainsi qu'un parti pris épistémologique et politique : « thinking black » (penser noir), c'est ainsi penser la race, le genre, la nation, la culture, en montrant comment ces notions ont, à l’instar des sciences sociales, longtemps servi à légitimer (en les naturalisant) des formes de domination historiquement construites.
La « pensée noire » désigne ainsi, en dernier ressort, une « tradition de pensée » dont le rôle fut déterminant dans le développement de la théorie postcoloniale, ainsi que je le montre en conclusion.
Ce livre étudie la manière dont les œuvres littéraires et cinématographiques enregistrent, transposent et transmettent des événements historiques en privilégiant avant tout la fiction. Les contributions réunies dans ce volume portent majoritairement sur les littératures française et francophone des xixe, xxe et xxie siècles, et traitent d’événements historiques comme les révolutions politiques, les répressions coloniales, les crimes contre l’humanité (traite, génocide) et les luttes sociales contemporaines.
Les travaux de Laurent Dubreuil ont montré comment l'écriture et la lecture avaient, dans la modernité occidentale, constitué un des ultimes refuges pour l'expérience de la possession. Ils ont aussi exposé comment la domination coloniale s'était elle-même déployée à travers une " phrase de possession " dont les échos continuent de résonner fortement dans les productions langagières et littéraires contemporaines.
"L'empire de la littérature " dit ainsi trois phénomènes imbriqués : un domaine, une puissance, et la capacité qu'ont l'un et l'autre de renaître de leurs propres faillites. Comment s'est littérairement édicté l'empire, comment peut-on s'en sortir, la littérature peut-elle échapper à la politique et la parole esquiver ainsi la parlure ?
Conçu dans un constant dialogue avec Laurent Dubreuil, qui signe ici plusieurs essais et entretiens inédits, cet ouvrage collectif aborde la question de l'indiscipline littéraire face aux différents régimes de savoir, face à la possession coloniale, et dans son rapport à l'histoire. Centré sur les littératures francophones, en particulier africaines et antillaises, il offre une contribution originale aux réflexions contemporaines sur l'apport des théories postcoloniales, et sur les relations entre littérature et pensée.
Sous la direction de Nathalie Carré, Anthony Mangeon et Sabrina Parent
Quels rôles ont joués les populations africaines dans les deux Guerres mondiales au XXe siècle ? Comment ces événements ont-ils en partie déterminé leur destin, et comment leurs littératures en ont-elles par la suite conservé, transmis, construit la mémoire ? Prenant acte des récentes commémorations historiques, mais aussi du regain d’intérêt des écrivains pour ces pages méconnues de l’histoire africaine, le présent dossier propose de varier les éclairages, en croisant notamment les pratiques littéraires avec les productions filmiques, les œuvres produites en français avec d’autres écrites en arabe, ou plus largement les littératures francophones avec la littérature française.
SOMMAIRE :
Présentation : "Fictions postcoloniales et Guerres mondiales"
« La Guerre et ce qui s’ensuivit » (Anthony Mangeon)
Devoir de mémoire et (re)construction narrative du tirailleur sénégalais dans Le Terroriste noir de Tierno Monénembo
(Robert Fotsing Mangoua)
Le tirailleur, nègre historique et littéraire, ou comment écrire le revers de l’histoire. L’exemple du Nègre Potemkine de Blaise N’Djehoya
(Nathalie Carré)
Thiaroye, Oradour-sur-Glane et les défis d’une mémoire partagée. Une lecture croisée de Camp de Thiaroye et du Vieux fusil
(Abdoulaye Imorou)
Du riz et des femmes : de la résistance des Casamançais pendant la Seconde Guerre mondiale dans Emitaï d’Ousmane Sembène
(Sabrina Parent)
Menteries sur la patrie, violence et exils : la guerre selon les narratrices de Gisèle Pineau dans « Paroles de terre en larmes » (1987) et
L’Exil selon Julia (1996) (Tina Harpin)
La Seconde Guerre mondiale, la guerre de l’Autre ? Le conflit mondial dans la littérature arabe (Égypte et Soudan) (Xavier Luffin)
Cet ouvrage s’attache à mettre en relief la profonde cohérence d’une œuvre qui a constamment remis en question les découpages ethniques ou communautaristes des corps sociaux et politiques, ainsi que les partitions disciplinaires entre anthropologie, sociologie, histoire de l’art, linguistique et études littéraires. De plus, on trouvera à la fin de chaque contribution les réponses de Jean-Loup Amselle à celles-ci. Il contient enfin quatre nouveaux essais de l’auteur.
Professeur de littératures francophones à l’Université de Strasbourg, Anthony Mangeon a enseigné aux Universités de Stanford (Californie), de Cergy-Pontoise et de Paul-Valéry Montpellier (France). Il est l’auteur ou le directeur de plusieurs ouvrages, dont La Pensée noire et l’Occident (Sulliver, 2010) et Postures postcoloniales (Karthala- MSH-M, 2012).
Directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef des Cahiers d’études africaines, Jean-Loup Amselle est l’auteur de nombreux ouvrages dont Logiques métisses (1990), Branchements (2001), L’Occident décroché (2008), Rétrovolutions (2010), L’ethnicisation de la France (2011), L’anthropologue et le politique (2012), Psychotropiques (2013), et dernièrement Les Nouveaux Rouges-Bruns (2014).
Illustration de couverture : Shuck One, « Anticipe toi aussi », 1993, crédit photo : SEKA, collection privée Mbalia Conte, tous droits réservés.
Dans leur vocation politique et pluridisciplinaire, les productions postcoloniales ont en effet contesté les rapports de force et les hiérarchies qui ordonnaient habituellement les champs du savoir et de la littérature, en étroit lien avec l’exercice ou l’héritage des dominations coloniales. Auteurs et penseurs postcoloniaux ont ainsi pris position contre un ordre dominant du discours, et ils l’ont fait au sein de divers champs littéraires et scientifiques. Mais les manières dont ils ont accompli ces gestes créateurs et critiques constituent autant de postures, qui ont elles-mêmes une histoire et une mémoire. Comment se déclinent-elles ? Quels sont leurs modèles ? Qui les incarne aujourd’hui dans le monde francophone ?
Centré sur les domaines africains et antillais, l’ouvrage propose un premier tour d’horizon en se concentrant sur certaines pratiques (l’autobiographie, l’essai, le roman, le théâtre…) et sur certaines figures majeures du postcolonialisme littéraire et philosophique (V.Y. Mudimbe, Aimé Césaire, Édouard Glissant,etc.…).
Table des matières
Introduction, par Anthony Mangeon ........................................... 5
PREMIÈRE PARTIE
MODES POSTCOLONIAUX
1. La théorie postcoloniale à l’épreuve de la littérature
africaine francophone : Réflexions générales et lecture
de l’oeuvre auto-bio-graphique d’Amadou Hampâté Bâ
Kusum Aggarwal et Viviane Azarian .................................. 31
2. Les écritures africaines de soi : à propos de Valentin-
Yves Mudimbe, Achille Mbembe et Célestin Monga
Yannick-Martial Ndong Ndong ........................................... 65
3. Prose postcoloniale et enjeux mémoriels
Discours, mythes, et mémoire coloniale dans 53 cm
et Petroleum de Sandrine Bessora
Sylvère Mbondobari ............................................................ 95
4. Le devoir de mémoire tiraillé(e) : Les Coloniaux
d’Aziz Chouaki
Corinne François-Denève ................................................... 129
5. Portrait de l’écrivain postcolonial en cartographe :
poétique et politique du lieu dans Place des fêtes
de Sami Tchak
Steeve Renombo ................................................................... 149
SECONDE PARTIE
LITTÉRATURES-MONDE ?
6. L’essai postcolonial martiniquais : positionnements
et évolutions
Florian Alix .......................................................................... 181
7. Situation d’Édouard Glissant dans le champ des études
postcoloniales
Marie-Christine Rochmann ................................................. 209
8. Criticité : Édouard Glissant au mitan du système
littéraire et critique antillais
Kathleen Gyssels .................................................................. 231
9. Postures (post) exotiques : « Réveiller les vieux démons
de l’exotisme »
Mar Garcia .......................................................................... 259
10. Scénographies postcoloniales d’auteurs :
Percival Everett, Erasure, 2001 et Gary Victor,
Banal oubli, 2008
Yolaine Parisot .................................................................... 285
Les auteurs ................................................................................... 311
Index des noms ............................................................................ 317
Dans ce volume collectif publié sous ma direction, et pour lequel j’ai assuré la traduction de nombreux textes et articles de l’anglais au français, il s’agissait de revisiter les liens entre la Renaissance de Harlem, mouvement culturel noir américain de l’entre-deux-guerres, et la production artistique et littéraire contemporaine en France. L’introduction retrace l’histoire et les grands traits du mouvement « Nouveau Nègre », et elle présente l’ensemble des textes. Les articles critiques (en particulier un dossier consacré à Claude McKay) alternent alors avec des textes littéraires (souvent inédits), par des auteurs de la Harlem Renaissance ou par des écrivains francophones contemporains (Marie-Célie Agnant, Edem Awumey, Léonora Miano) ainsi qu’avec des entretiens sur la littérature et les musiques noires (les romanciers Blaise N’Djehoya et Michel Le Bris, les compositeurs Thierry Machuel et Rémi Biet). L’ouvrage s’achève sur une bibliographie commentée. Contributions critiques de Mathilde Beauchamp, Boniface Mongo-Mboussa, Jean-Luc Tamby, Thomas Wirth, Antoine de Gaudemar, Stéphane Blanchon, Sara Hirsch, Richard Bradbury, Souley Hassane, Kathleen Gyssels.
Au printemps 1943, le philosophe afro-américain Alain Locke est invité en Haïti pour une série de six conférences sur l’apport des cultures africaines aux sociétés des Antilles et du Nouveau Monde. Il en profite pour repenser à nouveaux frais, dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la question des relations raciales ou coloniales et l’avenir de la démocratie en Amérique et dans le reste du monde. Publiées en Haïti et en français, mais épuisées depuis longtemps, ses conférences sont ici rééditées dans une version révisée à partir des manuscrits originaux, et complétées par d’autres essais majeurs. Ce livre permet de découvrir la pensée d’Alain Locke, son importante contribution aux études culturelles et postcoloniales, et la vitalité de l’internationalisme noir au vingtième siècle.
Cette volonté de marquer sa présence au monde se traduit par l’adoption de logiques transcontinentales. Car pour la plupart des écrivains francophones, leurs œuvres ne doivent pas se restreindre aux seuls Africains, mais susciter un écho en chacun. C’est ainsi que certains situent leurs intrigues ailleurs qu’en Afrique ou dans le milieu de la diaspora.
Ce collectif sur la littérature francophone permet de prendre la mesure de ces initiatives, des stratégies sur lesquelles elles s’appuient et des modalités selon lesquelles elles se réalisent.
Recension sur Culturessud.com, mise en ligne le 17 décembre 2010 [http://www.culturessud.com/contenu.php?id=362].
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