
Claire OLIVIER
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Papers by Claire OLIVIER
On n'est pas là pour disparaître (We Are Not Here To Disappear), Olivia Rosenthal's tale can be understood and heard as a rallying cry, as an ultimate protestation. "Can be heard" as it is indeed a polyphonic fiction, following the journey of a septuagenarian, Mister T., suffering from the A disease. Voices take turns to discuss Mister T.'s state ; to diagnose his disease, to observe, to question, to accuse, to communicate the suffering of this father, this husband, this elderly man who spent all his time in geriatric services and then finds himself having to stay in a retirement home where he forgets everything little by little, even his old age. These voices elude the readers and the fiction establishes a kind of intermittent confusion which does contravene the structure of the tale. This article studies the way in which Olivia Rosenthal manages to implement the injunction of tale's title. To this end, it interrogates the narrative and poetic methods allowing old age and the elderly man to be present even though the latter seems to be disappearing because of the continued attacks of the former.
Le magnifique titre « Enveloppe moi » poétise la dimension performative de l’échange épistolaire qu’explore cet article. Dans le cadre spécifique de cette œuvre intermédiale où l’intime rejoint l’universel, où les mots touchent au corps et au cœur, il s’agit de déterminer comment le dispositif retenu par les deux artistes interroge le pouvoir suggestif, en d’autres termes « poétique », de la correspondance. Cette poéticité induit une force de création, une part de fiction qui tout à la fois résulte de cet échange et en constitue le fondement. Alors même que le titre « Enveloppe moi » donne à entendre toute l’intensité du désir, ce livre d’artiste s’expose, mêlant sphères intime et publique, réalité et posture, vérité et fictions ; et ces riches ambivalences constituant une représentation essentielle du geste épistolaire.
Dans son récit autobiographique, L'Analphabète , Agota Kristof désigne pareillement l'allemand, le russe et le français comme des « langues ennemies ». Pour l'allemand et le russe, l'épithète se justifie par un simple rapport métonymique de la langue à ses locuteurs, à savoir les militaires étrangers qui occupent son pays, la Hongrie, durant la Seconde Guerre mondiale. En revanche, pour le français, le qualificatif s’explique dans le contexte spécifique de son exil. Elle raconte qu’à vingt-et-un ans, contrainte de quitter sa terre natale après l’invasion des troupes soviétiques en 1956, sa fuite la conduit en Suisse, dans le canton francophone de Neuchâtel, où elle doit « affronte[r] une langue pour [elle] totalement inconnue ».
Nous verrons dans quelle mesure ces non-lieux, ces zones que le cartographe laisse en blanc, sont pour Vasset une provocation, entendue à la fois comme un refus et un appel. On pourra dès lors réfléchir à la dimension paradoxale de cette ekphrasis, voire parler d’une « ekphrasis inversée ».
« BP-0F-25 » se rattache à une énigmatique taxinomie, et peut tout aussi bien évoquer une cote de bibliothèque, un référencement de dossier, voire d'un objet manufacturé, ce nom de code nous invite pourtant à une promenade littéraire, une promenade borgésienne, rimbaldienne, rousseauiste, une rêverie qui s'ouvre sur le ciel scintillant du site toussaintien, nous conduit jusqu'au Cap Corse, et à L'Île des Anamorphoses. La version de la nouvelle de Jean-Philippe Toussaint, publiée en 2014 sur le site, appartient au Borges projet , présenté par l'écrivain lui-même comme « interactif », « créateur de forme », comme « une invitation à l'effort, à la rêverie et à l'imagination », « un appel à la patience et au travail littéraire le plus exigeant ».
On n'est pas là pour disparaître (We Are Not Here To Disappear), Olivia Rosenthal's tale can be understood and heard as a rallying cry, as an ultimate protestation. "Can be heard" as it is indeed a polyphonic fiction, following the journey of a septuagenarian, Mister T., suffering from the A disease. Voices take turns to discuss Mister T.'s state ; to diagnose his disease, to observe, to question, to accuse, to communicate the suffering of this father, this husband, this elderly man who spent all his time in geriatric services and then finds himself having to stay in a retirement home where he forgets everything little by little, even his old age. These voices elude the readers and the fiction establishes a kind of intermittent confusion which does contravene the structure of the tale. This article studies the way in which Olivia Rosenthal manages to implement the injunction of tale's title. To this end, it interrogates the narrative and poetic methods allowing old age and the elderly man to be present even though the latter seems to be disappearing because of the continued attacks of the former.
Le magnifique titre « Enveloppe moi » poétise la dimension performative de l’échange épistolaire qu’explore cet article. Dans le cadre spécifique de cette œuvre intermédiale où l’intime rejoint l’universel, où les mots touchent au corps et au cœur, il s’agit de déterminer comment le dispositif retenu par les deux artistes interroge le pouvoir suggestif, en d’autres termes « poétique », de la correspondance. Cette poéticité induit une force de création, une part de fiction qui tout à la fois résulte de cet échange et en constitue le fondement. Alors même que le titre « Enveloppe moi » donne à entendre toute l’intensité du désir, ce livre d’artiste s’expose, mêlant sphères intime et publique, réalité et posture, vérité et fictions ; et ces riches ambivalences constituant une représentation essentielle du geste épistolaire.
Dans son récit autobiographique, L'Analphabète , Agota Kristof désigne pareillement l'allemand, le russe et le français comme des « langues ennemies ». Pour l'allemand et le russe, l'épithète se justifie par un simple rapport métonymique de la langue à ses locuteurs, à savoir les militaires étrangers qui occupent son pays, la Hongrie, durant la Seconde Guerre mondiale. En revanche, pour le français, le qualificatif s’explique dans le contexte spécifique de son exil. Elle raconte qu’à vingt-et-un ans, contrainte de quitter sa terre natale après l’invasion des troupes soviétiques en 1956, sa fuite la conduit en Suisse, dans le canton francophone de Neuchâtel, où elle doit « affronte[r] une langue pour [elle] totalement inconnue ».
Nous verrons dans quelle mesure ces non-lieux, ces zones que le cartographe laisse en blanc, sont pour Vasset une provocation, entendue à la fois comme un refus et un appel. On pourra dès lors réfléchir à la dimension paradoxale de cette ekphrasis, voire parler d’une « ekphrasis inversée ».
« BP-0F-25 » se rattache à une énigmatique taxinomie, et peut tout aussi bien évoquer une cote de bibliothèque, un référencement de dossier, voire d'un objet manufacturé, ce nom de code nous invite pourtant à une promenade littéraire, une promenade borgésienne, rimbaldienne, rousseauiste, une rêverie qui s'ouvre sur le ciel scintillant du site toussaintien, nous conduit jusqu'au Cap Corse, et à L'Île des Anamorphoses. La version de la nouvelle de Jean-Philippe Toussaint, publiée en 2014 sur le site, appartient au Borges projet , présenté par l'écrivain lui-même comme « interactif », « créateur de forme », comme « une invitation à l'effort, à la rêverie et à l'imagination », « un appel à la patience et au travail littéraire le plus exigeant ».