Papers by Christine Jéhanno

Les comptes médiévaux avaient-ils vocation à être exacts ? Le cas de l’Hôtel-Dieu de Paris
L’examen attentif des registres de comptabilite de l’Hotel-Dieu de Paris conserves pour la fin du... more L’examen attentif des registres de comptabilite de l’Hotel-Dieu de Paris conserves pour la fin du Moyen Âge permet de mesurer la capacite de ses comptables a rendre des comptes exacts et leur degre de maitrise de l’arithmetique elementaire comme d’autres savoirs indispensables en matiere de numismatique et de metrologie. Pour y parvenir, deux enquetes ont ete menees. La premiere a consiste a verifier les calculs dont font etat les articles eux-memes. Ses resultats montrent un degre de maitrise globalement satisfaisant et mettent aussi en lumiere les quelques points faibles des comptables. Mais il est difficile de determiner avec certitude si les erreurs incombent aux comptables ou aux scribes. Pour tenter d’eliminer ce biais, une deuxieme enquete a porte sur l’ensemble des quelque 1 400 additions, qui sont, elles, effectuees par les comptables de l’hopital, posterieurement a la copie, pour etablir les multiples totaux et sous-totaux des comptes. Leur verification systematique etabli...
L'« émeute » du 11 juillet 1497 à l'hôtel-Dieu de Paris : un récit de violences
Quelles etaient les competences, autant en termes de savoirs que de savoir-faire, des comptables ... more Quelles etaient les competences, autant en termes de savoirs que de savoir-faire, des comptables du Moyen Âge ? La question, posee a l’occasion de cette table ronde, s’accompagnait d’une « feuille de route » copieuse, aussi ambitieuse que precise, reproduite dans l’introduction de Patrice Beck, qui invitait les membres du groupe de travail a soumettre les comptabilites dont ils sont familiers a ces nouveaux questionnements. C’est ce qu’ils ont fait avec tout le serieux requis, forts de leur e...

Classer, dire, compter
L’importance des archives comptables médiévales n’est plus à démontrer. Elles ont nourri nombre d... more L’importance des archives comptables médiévales n’est plus à démontrer. Elles ont nourri nombre d’études d’histoire sociale, économique ou institutionnelle. En revanche, l’élaboration des comptes en tant que documents n’a pas donné lieu à une enquête d’ensemble. L’ambition de ce livre, qui rassemble les actes du colloque qui s’est tenu aux Archives nationales et à la Cour des comptes les 10 et 11 octobre 2012 et qui clôturait un cycle de recherche de plusieurs années, était de faire le point sur la question de la fabrique de la norme comptable à la fin du Moyen Âge. Plus précisément, en s’attachant à l’analyse des supports, du format, de l’organisation des comptes, et, au sein de ces derniers, de l’articulation des parties du discours entre elles, ou encore aux savoir-faire mathématiques des agents teneurs de comptes, le livre entend proposer une réflexion sur les enjeux de l’usage de l’écrit comptable par les institutions médiévales, tant laïques qu’ecclésiastiques, à l’échelle européenne. À partir de cette variété institutionnelle, plusieurs questions irriguent les contributions ici rassemblées. Y a-t-il des normes communes pour tenir les comptes ? Sont-elles partout appliquées ? Comment évoluent-elles et comment en contrôle-t-on l’application ? Quelles sont les manières d’identifier, de classer et de compter qui sont utilisées pour gérer le temps, les biens, les personnes ? Organisé en trois grandes parties, qui s’intéressent successivement aux formes et à l’ordonnancement des comptabilités, aux savoirs comptables, à l’ordre du discours, et que prolonge une comparaison avec d’autres périodes et d’autres espaces, le livre se clôt sur la réflexion de praticiens qui replacent la question de la normalisation comptable dans la longue durée, jusqu’à aujourd’hui. Par ses apports et les différents points de vue qu’il croise, cet ouvrage permet de mieux comprendre les transformations cognitives et matérielles qui ont façonné les pratiques de gestion, d’administration et, au-delà, de gouvernement, à la fin du Moyen Âge

Médiévales, 2015
, récemment disparu, afirmait que « le travail n'est pas un bon sujet pour le Moyen Âge 1 », c'ét... more , récemment disparu, afirmait que « le travail n'est pas un bon sujet pour le Moyen Âge 1 », c'était à l'évidence, de la part de ce spécialiste, pour mettre en garde contre la dificulté à saisir une réalité médiévale qui n'avait pas de mot pour se dire et non pour dissuader de s'y intéresser 2. De fait, son avertissement n'a pas découragé les médiévistes, loin s'en faut. En un temps de crise économique et de chômage, la question du travail n'a du reste pas manqué d'être investie par l'ensemble des sciences humaines. Les historiens étaient ainsi appelés, en 2001, à apporter leur contribution à l'effort de rélexion commun dans un dossier des Cahiers d'Histoire. Revue d'histoire critique qui titrait « Comment les historiens parlent-ils du travail ? », dans une perspective trans-périodique. Catherine Verna et Philippe Bernardi y répondaient pour les médiévistes dans un article intitulé « Travail et Moyen-Âge : un renouveau historiographique », dans lequel ils dressaient non seulement un bilan, mais indiquaient aussi les pistes alors dégagées par la recherche historique en la matière, et concluaient à une « effervescence 3 ».
Comptabilites Revue D Histoire Des Comptabilites, May 23, 2011
Côte d'Opale (Boulognesur-Mer), spécialiste des archives hospitalières, notamment de celles conse... more Côte d'Opale (Boulognesur-Mer), spécialiste des archives hospitalières, notamment de celles conservées du plus ancien et important établissement d'assistance de Paris : l'hôtel-Dieu.
La cathédrale Notre-Dame et l’Hôtel-Dieu de Paris au Moyen Âge : l’histoire d’une longue tutelle
Actes du colloque scientifique tenu au Collège des Bernardins, à Paris, du 12 au 15 décembre 2012, 2013
Hospitäler in Mittelalter und Früher Neuzeit. Frankreich, Deutschland und Italien. Eine vergleichende Geschichte
Art. 21: [irtfirmus] ibi quasi dominus domus quotidie, antequam fratres comedant, caritative refi... more Art. 21: [irtfirmus] ibi quasi dominus domus quotidie, antequam fratres comedant, caritative reficiatur, et quicquid in ejus desiderium venerit, si tamen poterit inveniri. quod non sit ei contrarium, secundum posse domus diligenter ei queratur donee sanitati restituatur (Ibid. p. 46). 19 Ibid. p. X et XV.

Entre le chapitre cathédral et l'hôtel‑Dieu de Paris : les enjeux du conflit de la fin du Moyen Âge
Revue historique, 2011
Le 11 juillet 1497, l’incarceration de Jean le Fevre, maitre de l’hotel‑Dieu de Paris, par les ch... more Le 11 juillet 1497, l’incarceration de Jean le Fevre, maitre de l’hotel‑Dieu de Paris, par les chanoines de Notre‑Dame fait entrer le conflit qui oppose ces deux parties dans une phase aigue, et ce, dans le contexte de la reforme que le chapitre veut imposer a la communaute religieuse en charge de l’etablissement d’assistance. Cette mesure est exceptionnelle au regard des autres cas d’emprisonnement recenses, qui sont rares – meme s’ils tendent a augmenter a partir de la fin du xve siecle –, d’autant qu’elle touche le plus haut responsable de l’institution. Elle est officiellement motivee par la mauvaise tenue de ses comptes, suspects, selon les chanoines, de receler des fraudes qui sont autant de preuves de propriete, indice majeur de « deformation » du religieux hospitalier traque par les chanoines reformateurs. L’emprisonnement du maitre provoque chez le personnel une colere qui dure apres sa liberation sur ordre du Parlement, car il reste destitue. L’hostilite des chanoines a son egard ne tient pas a sa personnalite, effacee, puisqu’il n’a pose aucun probleme les quelque quarante-cinq ans qu’il a deja passes a l’hotel‑Dieu. Elle s’explique davantage par les conditions de son accession a la maitrise. Il y a ete plebiscite en 1482 par le personnel consulte selon des modalites de vote que l’on voit s’elaborer et se preciser tout au long des xive et xve siecles, dans le sens d’un poids toujours plus grand de la communaute hospitaliere au detriment de l’initiative capitulaire qui etait la seule instance de nomination prevue par les statuts rediges au debut du xiiie siecle. Il est donc moins le relais du chapitre que l’emanation de la communaute soignante. Fort de son soutien, il en vient a incarner la resistance de celle‑ci aux mesures reformatrices, si bien que les chanoines sont contraints de le retablir.
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