Books by Martin Deleixhe

Routledge, 2021
Borders are both a door and a bridge. Because they are operating at a critical juncture between s... more Borders are both a door and a bridge. Because they are operating at a critical juncture between security expectations and intense cross-border exchanges, they appear to be Janus-faced. To some, they are demarcating lines that call for extensive protection and a regime of strict closure. To others, they are a gateway to transnational opportunities and their opening should be carefully but liberally managed. The very same paradox affects the regions located alongside borders, that is the borderlands or frontier zones. Borderlands can be simultaneously depicted as epitomizing the growth of mutually beneficial transnational ties and as offering a privileged but bleak glimpse into the importation of international threats into domestic politics. Partly due to the discrepancy between their premises, borderlands studies and security studies have virtually no dialogue. Security studies remain focused on the discriminatory function of the border while borderlands studies document the social dynamics of cross border societies.
Against this backdrop, the ambition and originality of Securitized Borderlands lie in its aim to theoretically and empirically fill the gap between security studies—that remain focused on the discriminatory function of the border, and borderlands studies—that document the social dynamics of cross border societies.

coll. « PolitiqueS », dir. Bernardi, Bruno et Nadeau, Christian, Paris, Classiques Garnier, 2016
A ses frontières, la démocratie rencontre un troublant paradoxe. La liberté individuelle de mouve... more A ses frontières, la démocratie rencontre un troublant paradoxe. La liberté individuelle de mouvement s’y confronte à la volonté collective qui se juge souveraine dans ses politiques d'admission au sein du demos. La réconciliation entre le principe d’autodétermination et les normes universelles incarnées par les droits humains, opérée tant bien que mal à l’intérieur des Etats démocratiques, vole alors en éclats. Ce qui ne soulève pas seulement des interrogations quant à la porosité de la démocratie mais la met également face à la question de son horizon. Doit-elle se satisfaire d'un repli sur une autodétermination rassurante entre semblables ? Ou faudrait-il inviter l'étranger à une délibération élargie qui nous oblige à réinventer les principes démocratiques en dehors d'un cadre devenu trop étroit ?

coll. « Le bien commun », dir. Garapon, Antoine, Paris, Michalon, 2014
La démocratie est un régime indéfinissable. Jamais figée dans une quelconque forme définitive, el... more La démocratie est un régime indéfinissable. Jamais figée dans une quelconque forme définitive, elle se maintient suspendue à sa réinvention permanente. Si l’œuvre d’Étienne Balibar ne devait se résumer qu’à une seule proposition, on pourrait dire qu’elle a précisément cherché à penser cette « illimitation essentielle de la démocratie ». À quoi pourrait bien ressembler un régime politique qui a pour règle de se porter au-delà de lui-même ? Qu’est-ce qu’une norme politique qui inviterait à sa transgression ? Afin de répondre à cette question, cet ouvrage revient sur la trajectoire intellectuelle atypique de Balibar. En l’accompagnant de texte en texte, d’hésitation en revirement, retraçant avec concision l’évolution de sa pensée depuis ses premières années auprès d’Althusser jusqu’à aujourd’hui, il cherche à mettre en exergue les étroites relations entre les dimensions politiques et philosophiques de sa pensée qui culminent dans une des défenses les plus originales de la démocratie radicale.
trad. Tomasini, Julia, coll. « El bien común », dir. Corti, Horacio, Buenos Aires, Editorial Jusbaires, 2016.
Journal issues by Martin Deleixhe

Revue nouvelle, 2024
La question du « wokisme » a récemment défrayé l'actualité politique en Belgique. Plutôt que de ... more La question du « wokisme » a récemment défrayé l'actualité politique en Belgique. Plutôt que de répondre à cette mise en accusation, d’entériner et de consolider une division à la fois problématique et stérile du champ politique et social, ce numéro de La Revue Nouvelle souhaite déplacer la focale. Il propose d’inverser la question woke afin d’interroger l’ensemble composite d’idées et de slogans rassemblés sous la bannière de l’antiwokisme, ainsi que la nature et la composition des coalitions d’acteurs qui les portent. En d’autres mots, il tente de faire de l’antiwokisme un objet d’étude - l’objectiver et l’objectifier - afin de poser les questions suivantes : que nous dit cette polémique des intentions, des visions du monde et des pratiques des accusateurs ? Quel est l’objectif poursuivi ? Quelles sont les institutions qui initient ou qui relaient ces démarches ? Quels sont les soubassements théoriques de ces discours ? Comment se construisent sociologiquement les réseaux d’acteurs qui les portent ?

Revue Européenne de Sciences Sociales, 2020
Les sciences sociales disposent de nombreux outils heuristiques et méthodologiques pour s’approch... more Les sciences sociales disposent de nombreux outils heuristiques et méthodologiques pour s’approcher progressivement d’une qualification contextuelle et différenciée de la notion de populisme.
D’un point de vue diachronique, la voie est ouverte à la reconstruction des diverses généalogies du terme, d’une langue politique à l’autre, telle qu’on peut les proposer depuis les expériences historiques contrastées – de la fin du XIXe jusqu’au début du XXIe siècle – en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Europe occidentale ou en Russie.
Sur le plan synchronique, on peut comparer les usages contemporains du terme en dressant une typologie complexe des phénomènes susceptibles d’être subsumés sous tels ou tels traits généraux concourant à des ressemblances de famille, voire à des idéaux-types indexés sur des situations spécifiques.
Il est possible également d’élever l’analyse au carré en interrogeant plus particulièrement la position des acteurs qui font usage du concept de populisme, surtout quand il sert à décrédibiliser l’adversaire, en se demandant, par exemple, jusqu’à quel point certaines caractéristiques définitoires importantes imputées aux « populistes » ne seraient pas applicables aux auteurs de l’accusation.
Il serait possible, également, entre autres pistes, d’inscrire les tropismes populistes dans des constellations d’oppositions et de conditionnements réciproques avec d’autres tendances de fond de la vie politique de notre époque, comme l’ensemble des phénomènes qu’on désigne parfois sous la notion de « post-démocratie », pour montrer à quel point ces deux grands mouvements de la vie politique contemporaine sont à la fois opposés et solidaires.

Raisons Politiques, 2019
La démocratie libérale a perdu de son aura. Chose encore impensable il y a seulement une vingtain... more La démocratie libérale a perdu de son aura. Chose encore impensable il y a seulement une vingtaine d’années, ses institutions centrales sont aujourd’hui vivement contestées et son autorité remise en doute. Toutes ces critiques ne se valent pas, cependant. Quand certains remettent en cause le principe même de la démocratie et en appellent à un retour à des méthodes de gouvernement autoritaires et verticales, d’autres reprochent au contraire à la démocratie de ne pas avoir l’audace d’aller jusqu’au bout de sa logique et d’avoir renoncé aux idéaux d’égalité et d’autonomie. Assimilée à l’organisation de la compétition électorale, la démocratie a cessé d’être perçue comme l’incarnation d’un idéal politique.
On a alors affirmé que, fidèle à ses principes et à sa promesse émancipatrice, la démocratie ne pouvait être que radicale. Est-ce bien le cas ? Et les auteurs qui s'en réclament sont-ils aussi unanimes qu'on le prétend ? Ce dossier propose une reprise critique de ce courant théorique et politique et montre qu'il est loin d'être unifié. De nombreuses lignes de faille apparaissent autour d'enjeux majeurs, tels que le rapport au libéralisme, à l'Etat ou à la représentation. La démocratie radicale finit par se révéler aussi fragile politiquement qu'elle est féconde théoriquement.

Journal of Borderlands Studies, 2019
Borders have recently attracted a lot of academic scrutiny. Two very distinct types of literature... more Borders have recently attracted a lot of academic scrutiny. Two very distinct types of literature have attempted to capture the current evolution of borders. The first one, leaning more toward the field of security studies, puts the emphasis on the rampant securitization, the coercive dimension of borders, and their divisive consequences. The second, looks at the rich environment surrounding borders, where boundaries are seen as the meeting point of a variety of cultures and communities. Those social spaces, known as borderlands, are the cradle of hybrid identities and transnational networks that contest the State’s claim to ultimate sovereignty over its territory. Against this backdrop, the ambition of this special issue lies in its aim to fill theoretically and empirically this gap by looking at securitized borderlands. This introductory article delineates the contours of and puts together the main findings of both security studies on borders and borderlands studies. It announces the objectives of the subsequent articles, which together look into the interaction between the securitized borders and the social spaces they both obstruct and dynamize. In spite of and within this peculiarly adverse environment of “securitized borderlands,” cross border societies remain in existence, resist, comply, and adjust.
Peer-reviewed Articles by Martin Deleixhe
Ethique, politique, religions, 2024
La diffusion ou la divulgation de ce document et de son contenu via Internet ou tout autre moyen ... more La diffusion ou la divulgation de ce document et de son contenu via Internet ou tout autre moyen de communication ne sont pas autorisées hormis dans un cadre privé.

Politique européenne, 2023
Les révolutionnaires de 1789 affrontèrent un problème politique qui n’est pas sans rappeler les i... more Les révolutionnaires de 1789 affrontèrent un problème politique qui n’est pas sans rappeler les interrogations contemporaines liées à l’intégration européenne : comment faire opérer un saut d’échelle au régime démocratique sans en trahir les principes fondateurs ? Pour Anacharsis Cloots, un jacobin d’origine prussienne, le républicanisme s’identifie à la proclamation de la souveraineté absolue du peuple. Or, le peuple ne peut pas être pleinement souverain tant qu’il est divisé en plusieurs entités politiques. La souveraineté populaire ne peut donc être que cosmopolitique.
L’application anachronique des réflexions de Cloots à l’intégration européenne permet de mettre en lumière la relation ambivalente de celle-ci à la notion de souveraineté populaire. Elle jette notamment un regard critique sur deux de ses développements : la critique souverainiste de l’intégration et sa défense au nom d’une « souveraineté européenne ».

Esprit, 2024
Le patriotisme européen à l'épreuve du monde Martin Deleixhe et Justine Lacroix « Aujourd'hui il ... more Le patriotisme européen à l'épreuve du monde Martin Deleixhe et Justine Lacroix « Aujourd'hui il faut reposer la question, car l'Europe-en-soi n'est pas un idéal, et n'importe quelle Europe ne nous intéresse pas 1. » L a guerre ne frappe plus à la porte de l'Union européenne, elle en a fait sauter les gonds. Les guerres, pour être plus exact : si l'invasion de l'Ukraine par la Russie a particulièrement frappé les consciences européennes, elle n'est que la dernière déflagration d'une succession de conflits militaires qui ont secoué le voisinage du continent, de l'Irak à la Syrie en passant par l'embrasement renouvelé du conflit israélo-palestinien. Cette nouvelle donne géopolitique a donné une urgence nouvelle à la question des principes susceptibles de stabiliser l'identité de l'ensemble européen. Dès le 1 er mars 2022, soit huit jours après le début de l'agression de l'Ukraine par la fédération de Russie, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, évoque devant le Parlement européen un « moment de vérité pour l'Europe » et reprend à son compte l'éditorial d'un journal ukrainien selon lequel « il s'agit de l'affrontement de deux mondes, de deux pôles de valeurs » 2. Depuis, ce recours au vocable 1-Jean-Marie Domenach, « Quelle Europe ? », Esprit, novembre 1948, p. 648. 2-« Discours de la présidente von der Leyen à la plénière du Parlement européen sur l'agression de l'Ukraine par la Russie » [en ligne], Commission européenne, 1 er mars 2022.
Esprit, 2023
Le 8 juin 2023, après de longues et difficiles tractations entre ses États membres, le Conseil de... more Le 8 juin 2023, après de longues et difficiles tractations entre ses États membres, le Conseil de l'Union européenne s'est accordé, contre toutes attentes, pour réformer le règlement de Dublin. En finir avec le règlement de Dublin
Esprit, 2022
La politique migratoire de l’Union européenne n’envisage l’accueil des étrangers que sous le para... more La politique migratoire de l’Union européenne n’envisage l’accueil des étrangers que sous le paradigme de la répression et de la dissuasion, aux dépens de la protection de leurs droits fondamentaux. Pourtant, la solidarité dont ont fait preuve les États européens dans le cas ukrainien montre qu’une autre politique est possible, qui traite les étrangers comme des acteurs autonomes.

Critical Horizons. A Journal of Philosophy and Social Theory, 2022
Radical democracy was, at its inception, a polemical alternative to the hegemony of Marxism over ... more Radical democracy was, at its inception, a polemical alternative to the hegemony of Marxism over the political discourse of the Left. This is particularly striking in the work of two of its figureheads, Miguel Abensour and Chantal Mouffe. Whereas C. Mouffe advocates for radical democracy to break free from the rigidness and the determinacy of Marxism, M. Abensour goes back to the young Marx’s plea for a “real democracy”. It results in radical democrats locating differently the radicality of their approaches. While post- Marxists emphasize the crucial and dynamic role of divisive conflicts within the political community and consequently grant the State a role as their arbitrator, “Young Marxists” emphasize a constant struggle against an abusive institutionalization of the State. As a result, they advocate for a form of political spontaneity that is complicated to reconcile with consideration of the political community’s inner conflicts. The regrouping of disparate critical works under a single label makes us shortsighted to some of its internal contradictions.
Multitudes, 2021
Le 24 mai 2021, environ 470 militants de l'Union des sans-papiers pour la régularisation (USPR) o... more Le 24 mai 2021, environ 470 militants de l'Union des sans-papiers pour la régularisation (USPR) occupant trois sites bruxellois-l'église du Béguinage, l'Université libre de Bruxelles et la Vrije Universiteit Brussel-entament une grève de la faim. Ces hommes et ces femmes, qui vivent et travaillent en Belgique depuis de nombreuses années, espèrent ainsi attirer l'attention de l'opinion publique sur leur condition et constituer un rapport de force favorable au renversement de la politique qui les condamne à la clandestinité. Au départ, les occupants portent la revendication historique du mouvement des sans-papiers en Belgique : l'instauration de critères clairs et permanents de régularisation (à l'image de ce qui est prévu dans la circulaire Valls de 2012 en France) et la mise en place d'une commission indépendante chargée de l'examen de ces demandes.

Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2020
Quelle place faut-il accorder aux travailleurs immigrés au sein des mouvements ouvriers et syndic... more Quelle place faut-il accorder aux travailleurs immigrés au sein des mouvements ouvriers et syndicats ? Un épisode dans l’histoire de cette problématique est particulièrement riche d’enseignements, en raison tant de ses protagonistes que de ses enjeux conceptuels. Karl Marx, en sa qualité de secrétaire général de la Première Internationale, s’est intéressé au sort des travailleurs immigrés irlandais qui résidaient en Angleterre, en raison notamment de leur intense activisme politique. Au cours du débat sur l’indépendance irlandaise, l’Internationale a couru le risque d’une division interne de ses membres le long de lignes de fracture nationales. Cet article retrace l’évolution de la pensée de Marx sur le sujet. Il met en évidence, tout d’abord, le fait que Marx a opéré un net revirement théorique au sujet de la situation politico-économique de l’Irlande et de son importance stratégique dans la lutte internationale des classes après 1867. Il avance ensuite que cette révision s’explique par les démarches que Marx avait entreprises au sein de l’Internationale pour empêcher cette dernière de se déchirer sur le sujet. Dans un troisième temps, il souligne que l’analyse par Marx de la question irlandaise se préoccupe exclusivement de la dimension internationale des luttes de classe et qu’elle passe dès lors à côté de ses enjeux transnationaux. Ce qui a pour conséquence de minimiser le rôle des travailleurs immigrés irlandais en Angleterre dans la lutte contre le développement de rapports d’oppression et d’exploitation sur la scène internationale.

Le Philosophoire, 2020
In this article, I shed a critical light on the widely shared assumption that there would be no E... more In this article, I shed a critical light on the widely shared assumption that there would be no European people. I argue that this assumption rests on a unitary representation of the political community. From that perspective, the discussion can only revolve around the best way to accommodate a plurality of sovereignties within a supranational political framework. I contend that another understanding of the people is available, one that emphasizes the irreducible gap between its political representation and its sociological reality. According to that tradition, the people never fully coincides with itself and there can be no question of turning unity into its organizing principle. I go on to show that EU’s diversity is not an obstacle to the recognition of a European people. But I stress that the European political regime as it is currently institutionalized leaves little to no room to the demonstration of that gap – for, it is geared towards the building of consensus and represses the expression of a properly European dissensus.
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Books by Martin Deleixhe
Against this backdrop, the ambition and originality of Securitized Borderlands lie in its aim to theoretically and empirically fill the gap between security studies—that remain focused on the discriminatory function of the border, and borderlands studies—that document the social dynamics of cross border societies.
Journal issues by Martin Deleixhe
D’un point de vue diachronique, la voie est ouverte à la reconstruction des diverses généalogies du terme, d’une langue politique à l’autre, telle qu’on peut les proposer depuis les expériences historiques contrastées – de la fin du XIXe jusqu’au début du XXIe siècle – en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Europe occidentale ou en Russie.
Sur le plan synchronique, on peut comparer les usages contemporains du terme en dressant une typologie complexe des phénomènes susceptibles d’être subsumés sous tels ou tels traits généraux concourant à des ressemblances de famille, voire à des idéaux-types indexés sur des situations spécifiques.
Il est possible également d’élever l’analyse au carré en interrogeant plus particulièrement la position des acteurs qui font usage du concept de populisme, surtout quand il sert à décrédibiliser l’adversaire, en se demandant, par exemple, jusqu’à quel point certaines caractéristiques définitoires importantes imputées aux « populistes » ne seraient pas applicables aux auteurs de l’accusation.
Il serait possible, également, entre autres pistes, d’inscrire les tropismes populistes dans des constellations d’oppositions et de conditionnements réciproques avec d’autres tendances de fond de la vie politique de notre époque, comme l’ensemble des phénomènes qu’on désigne parfois sous la notion de « post-démocratie », pour montrer à quel point ces deux grands mouvements de la vie politique contemporaine sont à la fois opposés et solidaires.
On a alors affirmé que, fidèle à ses principes et à sa promesse émancipatrice, la démocratie ne pouvait être que radicale. Est-ce bien le cas ? Et les auteurs qui s'en réclament sont-ils aussi unanimes qu'on le prétend ? Ce dossier propose une reprise critique de ce courant théorique et politique et montre qu'il est loin d'être unifié. De nombreuses lignes de faille apparaissent autour d'enjeux majeurs, tels que le rapport au libéralisme, à l'Etat ou à la représentation. La démocratie radicale finit par se révéler aussi fragile politiquement qu'elle est féconde théoriquement.
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Peer-reviewed Articles by Martin Deleixhe
L’application anachronique des réflexions de Cloots à l’intégration européenne permet de mettre en lumière la relation ambivalente de celle-ci à la notion de souveraineté populaire. Elle jette notamment un regard critique sur deux de ses développements : la critique souverainiste de l’intégration et sa défense au nom d’une « souveraineté européenne ».
Against this backdrop, the ambition and originality of Securitized Borderlands lie in its aim to theoretically and empirically fill the gap between security studies—that remain focused on the discriminatory function of the border, and borderlands studies—that document the social dynamics of cross border societies.
D’un point de vue diachronique, la voie est ouverte à la reconstruction des diverses généalogies du terme, d’une langue politique à l’autre, telle qu’on peut les proposer depuis les expériences historiques contrastées – de la fin du XIXe jusqu’au début du XXIe siècle – en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Europe occidentale ou en Russie.
Sur le plan synchronique, on peut comparer les usages contemporains du terme en dressant une typologie complexe des phénomènes susceptibles d’être subsumés sous tels ou tels traits généraux concourant à des ressemblances de famille, voire à des idéaux-types indexés sur des situations spécifiques.
Il est possible également d’élever l’analyse au carré en interrogeant plus particulièrement la position des acteurs qui font usage du concept de populisme, surtout quand il sert à décrédibiliser l’adversaire, en se demandant, par exemple, jusqu’à quel point certaines caractéristiques définitoires importantes imputées aux « populistes » ne seraient pas applicables aux auteurs de l’accusation.
Il serait possible, également, entre autres pistes, d’inscrire les tropismes populistes dans des constellations d’oppositions et de conditionnements réciproques avec d’autres tendances de fond de la vie politique de notre époque, comme l’ensemble des phénomènes qu’on désigne parfois sous la notion de « post-démocratie », pour montrer à quel point ces deux grands mouvements de la vie politique contemporaine sont à la fois opposés et solidaires.
On a alors affirmé que, fidèle à ses principes et à sa promesse émancipatrice, la démocratie ne pouvait être que radicale. Est-ce bien le cas ? Et les auteurs qui s'en réclament sont-ils aussi unanimes qu'on le prétend ? Ce dossier propose une reprise critique de ce courant théorique et politique et montre qu'il est loin d'être unifié. De nombreuses lignes de faille apparaissent autour d'enjeux majeurs, tels que le rapport au libéralisme, à l'Etat ou à la représentation. La démocratie radicale finit par se révéler aussi fragile politiquement qu'elle est féconde théoriquement.
http://journals.openedition.org/sociologies/6784
L’application anachronique des réflexions de Cloots à l’intégration européenne permet de mettre en lumière la relation ambivalente de celle-ci à la notion de souveraineté populaire. Elle jette notamment un regard critique sur deux de ses développements : la critique souverainiste de l’intégration et sa défense au nom d’une « souveraineté européenne ».
This report aims to offer some constructive criticisms and to present various solutions that would rec-oncile the Union’s normative commitments with its migration practices. To that end, we will proceed in four major steps. To begin with, we present a thorough diagnostic of the current situation of the Union’s migration policies and of its adequation to its self-assigned values and norms. Then, we intro-duce three possible scenarios for the future of the Union’s migration policies.
In our first scenario, we suggest that the current status quo is unstable and that its perpetuation is likely to come at a political cost. We then sketch two alternative options.
In the second scenario, the Union takes a step back in the management of its external borders, hands over most of the operational responsibilities to its member states and limits itself to a supervisory function. From a normative point of view, the Union would acknowledge that the European norms and values are open to distinct contextual interpretations in each member state and would endorse the idea that local migration policies should be tailored to those varying interpretations, so long as the core principle of human dignity is unconditionally respected.
In the third scenario, the European Union doubles down on the idea that what makes it stand out as a transnational polity is the fact that it is driven by a political cosmopolitanism. It would argue that the exact content of its norms and values is open to discussion but that it cannot allow their egalitarian and universalist core to be compromised. Consequently, it would adopt a more proactive stance in the management of migrations, emphasize the need for European solidarity and assert its authority over the issue.
Mais, le fait inédit de ces toutes dernières années, c’est que cette rhétorique se prolonge désormais dans une dénonciation beaucoup plus large et radicale, qui porte désormais sur le principe même de la délibération démocratique.
Ma thèse, pour expliquer cette trajectoire inquiétante, tient en quelques mots. Je pense que derrière cette mutation de la critique se cache une même logique : le besoin de certitudes. Ou, pour le dire par la négative, une crainte du vide, de l’indétermination qui se manifeste par le rejet de tout débat critique. Qu’est-ce qui expliquerait que la haine des migrants des uns précède et préfigure la détestation de la démocratie ? Pour le dire vite, tant les migrants que la démocratie partagent un lien étroit avec la notion de pluralisme.
(VERTONGEN, Y. & DELEIXHE, M., « Une réflexion en marche », La Revue Nouvelle, n°6-7, juin-juillet 2014.)