Publications by Steeve Bélanger
Du Jésus des Écritures au Christ des théologiens. Les Pères de l’Église, lecteurs de la vie de Jésus (Cahiers de Biblia Patristica, 24), 2022
Croire, espérer, aimer : être chrétien et agir en chrétien au temps d’Augustin selon le sermon Dolbeau 26
Xavier Dupuis, Valérie Fauvinet-Ranson, Christophe J. Goddard et Hervé Inglebert (dir.), L'automne de l'Afrique romaine. Hommages à Claude Lepelley (Histoire et Archéologie), Paris, Hermann, 2021, 676 pages., 2021
Français
La christianisation de l’Empire romain a engendré une véritable mutation de la civili... more Français
La christianisation de l’Empire romain a engendré une véritable mutation de la civilisation gréco-romaine au cours de l’Antiquité tardive. Toutefois, celle-ci n’a pas provoqué une révolution immédiate et instantanée - que ce soit au niveau des mentalités, des comportements, du temps et de l’espace, des modes de socialisation, etc. - du monde antique. Par conséquent, le way of life chrétien a longtemps cohabité avec le Roman way of life, avec les habitudes héritées d’un passé encore récent. Ainsi, plusieurs chrétiens semblent avoir eu certaines difficultés à se départir de cet héritage pluriséculaire qui avait si longtemps modelé les modes de vie, de pensée et de comportements, acceptant parfois certaines contradictions entre le faire et le croire au sein de cette nouvelle culture qui s’instaurait. Il n’est alors pas surprenant que les Pères de l’Église des ive et ve siècles aient vitupéré à de nombreuses reprises contre ces contradictions qu’ils jugeaient incohérentes avec l’appartenance à la communauté chrétienne et la croyance en Christ. Ces critiques revenaient de manière plus virulente lors des journées festives, notamment lors des Calendes de janvier, où chrétiens et gentils se trouvaient collectivement réunis. C’est dans le contexte des célébrations du 1er janvier qu’Augustin a prononcé un sermon devant une foule nombreuse afin d’influer sur les comportements à adopter par un chrétien dans un contexte festif tout en rappelant aux ouailles qu’on ne peut être à la fois chrétien et gentil.
English
The christianization of the Roman Empire engendered a profond transformation of the Greco-Roman civilization during the Late Antiquity. However, this one did not provoke an instantaneous revolution of the mentalities and behaviors, of time and space, and of the modes of socialization. Consequently, for a long time, the Christian way of life cohabited with the Roman way of life, with this habits inherited from a still recent past. So, several Christians seem to have had some difficulties to abandon this inheritance which modelled for so long the ways of life and of thinking and the mode of behavior, accepting some contradictions between doing and believing within this new culture which emerged. It is not then surprising that the Fathers of the Church of the fourth and fifth centuries vituperated these contradictions which they considered incoherent with the affiliation to the Christian community and the faith in Christ, illustrating that the society transformation took time before prevailing and that there is a significant discrepancy between their triumphalist speeches and the reality. These critics was more virulent during the festive days, in particular during the Calends of January, when Christians and Gentiles were collectively reunited. It is during the celebrations of the first of January which Augustine pronounced a sermon with the objective to influence the behaviors which should be adopted by a Christian in a festive contexte while reminding to the flock that one cannot be Christian and Gentiles at the same time.
Plan de l'article :
I. Le sermon Dolbeau 26 sur les Calendes de janvier : présentation et remarques préliminaires
II. Les Calendes de janvier : manifestations publiques et privées d’une fête collective et « profane »
III. Être chrétien et agir en chrétien : une question de cohérence identitaire selon Augustin
Conclusion : entre rupture et continuité comportementales dans l’Empire romain tardo-antique
Laval théologique et philosophique, 2019
Résumé : Il n’est pas rare de trouver des lettres insérées narrativement dans les récits historio... more Résumé : Il n’est pas rare de trouver des lettres insérées narrativement dans les récits historiographiques antiques. Loin d’être de simples ornements littéraires, ces lettres doivent être considérées comme des causes historiques des événements narrés, car elles contribuent de manière significative au déroulement de l’intrigue. Pionnier de l’historiographie chrétienne, l’auteur de Luc-Actes a également recours aux lettres insérées narrativement dans le second volet de son diptyque. En reprenant le dossier des lettres insérées narrativement dans les Actes des apôtres, cette contribution interrogera leurs fonctions et leur crédibilité narratives. Abstract: We find many embedded letters in ancient historiographic narratives. These letters are not simply literary ornaments, but truly historical causes of the narrated events. In other words, they contribute significantly to the course of the plot. Pioneer in Christian historiography, the author of Luke-Acts also uses embedded letters in the second part of his diptych. By reconsidering the embedded letters in the Acts of the Apostles, this paper will question their narrative functions and credibility.
Étude critique sur l’ouvrage de Marius Heemstra, The Fiscus Judaicus and the Parting of the Ways, Tübingen, Mohr Siebeck, 2010, XIII + 241 pages ( Wissenschaftliche Untersuchungen zum Neuen Testament 2. Reihe, 277)
Judaïsme Ancien - Ancient Judaism, 2018
Cahiers d'histoire, 2012
Au cours des dernières décennies, la recherche en histoire ancienne a connu un important renouvel... more Au cours des dernières décennies, la recherche en histoire ancienne a connu un important renouvellement historiographique, méthodologique et thématique ayant permis d’aborder sous des angles novateurs d’importants acquis et présupposés de la recherche et de leur apporter de riches nuances. Les multiples enquêtes sur les constructions, déconstructions et reconstructions des identités anciennes ont grandement contribué à ce renouvellement de la recherche. Loin d’être utopiques et anachroniques, les recherches sur les phénomènes identitaires dans l’Antiquité ouvrent sur des perspectives nouvelles qu’il convient désormais de prendre en considération en histoire ancienne.
Laval théologique et philosophique, 2014
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y ... more Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de
Cahiers des études anciennes, 2006
Les IVe et Ve siecles furent une periode de grands changements sociaux, politiques, economiques e... more Les IVe et Ve siecles furent une periode de grands changements sociaux, politiques, economiques et surtout religieux pour l’Empire romain. « Âge d’or » des Peres de l’Eglise, cette epoque vit le christianisme, desormais protege par l’autorite imperiale, « s’epanouir demographiquement, socialement, spiri-tuellement et intellectuellement ». Cet essor fut favorise par nombre de grands penseurs dont l’influence se fit sentir dans differentes spheres de la societe romaine. Parmi ceux-ci, Augusti...
La construction d'une conscience identitaire chrétienne du Ier au IIe siècle
« “ Ἐγω Ειμι ”:: L’Auto-Caractérisation Du Personnage De Paul Dans Ses Discours Apologéticobiographiques (Ac 21–26) »
A. Wénin (éd.), La contribution du discours à la caractérisation des personnages bibliques Neuvième colloque international du RRENAB, Louvain-la-Neuve, 31 mai - 2 juin 2018 (Bibliotheca Ephemeridum Theologicarum Lovaniensium, 311), Louvain, Peters., 2020
S’inscrivant dans un courant majeur de la recherche historique et de la reflexion epistemologique... more S’inscrivant dans un courant majeur de la recherche historique et de la reflexion epistemologique actuelles sur l’etude des phenomenes de construction identitaire dans l’Antiquite, notre recherche s’interesse plus particulierement aux processus de construction de discours d’appartenance identitaire dans la litterature judeenne et chretienne aux Ier et IIe siecles. Il apparait vain de vouloir circonscrire une definition unique et unilaterale de ces identites durant cette periode, car une telle definition s’avererait plus utopique que realiste en raison de la pluralite des mouvements qui composent le « judaisme » et le « christianisme » anciens et des auteurs qui ont tente, par leurs discours, de definir et de presenter ces identites. Etablir une liste de criteres pour delimiter ces identites et, par consequent, pour distinguer ceux qui peuvent ou non se reclamer d’etre Judeens ou chretiens, nous semble inadequat pour la realite antique. Par consequent, la perspective adoptee dans cet...
Laval théologique et philosophique, 2014
Depuis le xixe siècle, la question de la « séparation » entre le « judaïsme » et le « christianis... more Depuis le xixe siècle, la question de la « séparation » entre le « judaïsme » et le « christianisme » anciens a soulevé de nombreux débats entre spécialistes. Pour tenter d’expliquer ce phénomène historique complexe, les chercheurs n’ont pas hésité à recourir à de nombreuses métaphores et à divers paradigmes interprétatifs. Or, la recherche des trois dernières décennies a contribué à renouveler et à nuancer notre connaissance du « judaïsme » et du « christianisme » anciens obligeant alors à revoir les métaphores et paradigmes par lesquels on a tenté d’expliquer la « séparation » entre ces deux entités religieuses.
Cahiers des études anciennes, 2007
Annali di Storia dell’Esegesi, 2016
« L’Épître aux Hébreux dans le contexte spéculatif sur la figure de Melchisédech durant la période du Second Temple de Jérusalem (IIe siècle av. n.è – Ier siècle de n.è.) »
Annali di Storia dell’Esegesi, 2016
J. MASSICOTTE – M. NEAGU – S. SAVARD (dir.), Actes du 7e Colloque étudiant du Département d’histoire. Colloque de l’Association des étudiants de 2e et 3e cycles du Département d’histoire tenu à l’Université Laval du 6 au 8 février 2007, Québec, Célat-Artéfact, 2008
En rédigeant son œuvre, l’auteur de Luc-Actes était porté par une quête identitaire. Le recours à... more En rédigeant son œuvre, l’auteur de Luc-Actes était porté par une quête identitaire. Le recours à l’historiographie des origines permit à son auteur de fixer la conscience identitaire de son groupe d’appartenance. Loin d’être une œuvre désintéressée, son diptyque désirait répondre au climat d’animosité qui bouleversa les relations entre Juifs et chrétiens de même qu’entre les différentes églises chrétiennes dans la deuxième moitié du Ier siècle de notre ère. Ce contexte de vives tensions eut une incidence considérable sur l’orientation que l’auteur donna à son récit. Derrière cette histoire des premières communautés, il faut voir en Luc-Actes une apologie identitaire dont l’objectif était de légitimer une communauté particulière intégrée au christianisme par l’élargissement de l’Alliance à la gentilité.
J. BOIVIN et al. (dir.), Actes du 9e Colloque étudiant du Département d’histoire. Colloque de l’Association des étudiants de 2e et 3e cycles du Département d’histoire tenu à l’Université Laval du 3 au 5 février 2009, Québec, Célat-Artéfact, 2010
L’auteur de Luc-Actes rédigea son oeuvre dans un contexte de relations tendues, voire conflictuel... more L’auteur de Luc-Actes rédigea son oeuvre dans un contexte de relations tendues, voire conflictuelles, entre les diverses tendances du christianisme primitif de même qu’entre l’Église et la Synagogue. Ce récit historiographique des premières communautés laisse transparaître certains enjeux qui provoquèrent des débats virulents et qui marquèrent profondément le processus de construction de l’identité chrétienne au Ier siècle de notre ère. Or, parmi ceux-ci, l’auteur de Luc-Actes accorda une attention toute particulière à l’ouverture de l’Alliance à la gentilité. La place prééminente qu’occupe cette épineuse question tout au long du récit lucanien laisse penser que celle-ci demeurait encore, à l’époque de rédaction, l’objet de litiges. Confronté au débat, le rédacteur adopta indéniablement une perspective universaliste sans toutefois prôner une rupture avec le judaïsme. L’orchestration qu’il fit de son récit visait, entre autres, à étayer sa position en montrant que les portes de l’Église étaient ouvertes à tous ceux qui partageaient une foi commune. Cette réflexion préliminaire s’attachera particulièrement à analyser la structure narrative de Luc-Actes afin de mettre en lumière le procédé lucanien d’ouverture de l’Alliance à la gentilité.
O. CÔTÉ –S. SAVARD – V.T. TRAN (dir.), Actes du 6e colloque étudiant du Département d’histoire. Colloque de l’Association des étudiants de 2e et 3e cycles du Département d’histoire tenu à l’Université Laval du 14 au 16 février 2006, Québec, Célat-Artéfact, 2007
Dès les premiers instants de la construction de leur identité groupale, les chrétiens furent conf... more Dès les premiers instants de la construction de leur identité groupale, les chrétiens furent confrontés à diverses instances d’autorité. Pour nous en convaincre, pensons aux Évangiles narrant les tribulations conduisant à la crucifixion de Jésus, aux récits apologétiques ouvrant le dialogue avec les autorités civiles ou encore aux actes des martyrs racontant les derniers instants de chrétiens condamnés par les tribunaux romains. Il convient alors de s’interroger sur une de ces formes de confrontations, le procès antique, comme lieu d’affirmation identitaire durant les premiers siècles. Dépassant la sphère juridique, ce dernier fait pénétrer l’historien au cœur des représentations du Soi et de l’Autre dans une perspective d’interactions groupales. Les protagonistes, prenant part à ces actions judiciaires, ne cessent d’affirmer l’identité de leur groupe d’appartenance, ce que nous tenterons de montrer par l’analyse comparative des Actes des apôtres (21-28) et de la lettre 96 du Xe livre de la Correspondance de Pline le Jeune.
La « croisée des chemins » (= Parting of the Ways) entre le « judaïsme » et le « christianisme » anciens : un débat insoluble? Quelques remarques historiographiques, épistémologiques et terminologiques sur la recherche actuelle en histoire du « judaïsme » et du « christianisme » anciens
M.-A. VANNIER (éd.), Judaïsme et christianisme chez les Pères (Judaïsme antique et origines du christianisme, 8), Turnhout, Brepols, 2016
La recherche en histoire du « judaïsme » et du « christianisme » anciens subit actuellement l’inf... more La recherche en histoire du « judaïsme » et du « christianisme » anciens subit actuellement l’influence d’une importante remise en question des paradigmes et métaphores interprétatifs qui ont, depuis le XIXe siècle, servi à décrire le processus de «séparation» entre le « judaïsme » et le « christianisme » anciens. Cette remise en question a amené à questionner à son tour les terminologies et les catégories utilisées pour désigner et pour analyser, dans l’Antiquité tardive, les groupes ou les mouvements en présence, les réalités et les phénomènes concernés, utilisation terminologique et catégorielle qui a indéniablement orienté le regard que les spécialistes ont porté sur le processus ayant conduit à la distinction puis à la « séparation » entre le « judaïsme » et le « christianisme » anciens de même que sur les relations entretenues entre les « Judéens » et les « Chrétiens » tout au long des premiers siècles. On peut alors se demander si le débat sur le Parting of the Ways demeurera un débat « insoluble » tant et aussi longtemps que la recherche, polarisée entre deux principales tendances historiographiques, tentera d’imposer un modèle unique reposant sur des catégories fermées, plutôt que fluides et plurielles, qui situerait à un moment précis une « séparation » qui se serait produite de manière unilatérale pour l’ensemble des communautés « judéennes » et « chrétiennes ».
The research in history of the “Judaism” and the “Christianity” in Antiquity currently undergone the influence of an important requestionnement of the interpretative paradigms and metaphors which have, since the nineteenth century, used to describe the process of “separation” between the “Judaism” and “Christianity”. This requestionnement also obliged to question in its turn the terminologies and the categories used by the specialists to describe and analyze, in Antiquity, the groups or the movements involved, the realities and phenomena concerned, terminological and categories use which unquestionably influence the glance that specialists carried on the process having led to the distinction and the “separation” between “Judaism” and “Christianity”. One can then wonder whether the debate on Parting of the Ways will as remain an “insoluble” debate so much and a long time as research, polarized between two principal historiographic tendencies, will try to impose a single model rather resting on closed categories, than fluid and plural, which would locate at one exact moment a “separation” who would have occurred in a unilateral “separation” between all “Judaeans” and “Christians” communities.
« Melkisédeq et l’Épître aux Hébreux »
R. BURNET – D. LUCIANI – G. VAN OYEN (éd.), The Epistle to the Hebrews. Writing at the Borders (Contributions to Biblical Exegesis & Theology, 85), Louvain, Peeters, 2016
« L’utilisation de la figure de Melchisédech dans la polémique sacerdotale entre le IIe siècle avant notre ère et le Ier siècle de notre ère »
S.C. MIMOUNI – L. PAINCHAUD (éd.), La question de la sacerdotalisation dans le judaïsme synagogal, le christianisme et le rabbinisme : colloque international, Université Laval, Québec, Canada, 18 au 20 septembre 2014 (Judaïsme ancien et origines du christianisme, 9), 2018
Entre le IIe siècle avant notre ère et la fin du Ier siècle de notre ère, les fonctions et les in... more Entre le IIe siècle avant notre ère et la fin du Ier siècle de notre ère, les fonctions et les institutions sacerdotales ont subi de nombreux bouleversements et plusieurs transformations. Cette situation a engendré une importante polémique sacerdotale à laquelle ont participé diverses communautés judéennes et chrétiennes de la période du Second Temple. Cette polémique se révèle particulièrement dans un certain nombre de textes judéens et chrétiens qui ont eu recours à la figure de Melchisédech afin de contester les fonctions et les institutions sacerdotales de leur temps, les considérants souillés, désuètes, voire illégitimes.
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Publications by Steeve Bélanger
Please note this article is published with Brepols Publishers as a Gold Open Access article under a Creative Commons CC 4.0: BY-NC license.
The article is also freely available on the website of Brepols Publishers https://www.brepolsonline.net/doi/book/10.1484/M.CBP-EB.5.128381 under this same license.
La christianisation de l’Empire romain a engendré une véritable mutation de la civilisation gréco-romaine au cours de l’Antiquité tardive. Toutefois, celle-ci n’a pas provoqué une révolution immédiate et instantanée - que ce soit au niveau des mentalités, des comportements, du temps et de l’espace, des modes de socialisation, etc. - du monde antique. Par conséquent, le way of life chrétien a longtemps cohabité avec le Roman way of life, avec les habitudes héritées d’un passé encore récent. Ainsi, plusieurs chrétiens semblent avoir eu certaines difficultés à se départir de cet héritage pluriséculaire qui avait si longtemps modelé les modes de vie, de pensée et de comportements, acceptant parfois certaines contradictions entre le faire et le croire au sein de cette nouvelle culture qui s’instaurait. Il n’est alors pas surprenant que les Pères de l’Église des ive et ve siècles aient vitupéré à de nombreuses reprises contre ces contradictions qu’ils jugeaient incohérentes avec l’appartenance à la communauté chrétienne et la croyance en Christ. Ces critiques revenaient de manière plus virulente lors des journées festives, notamment lors des Calendes de janvier, où chrétiens et gentils se trouvaient collectivement réunis. C’est dans le contexte des célébrations du 1er janvier qu’Augustin a prononcé un sermon devant une foule nombreuse afin d’influer sur les comportements à adopter par un chrétien dans un contexte festif tout en rappelant aux ouailles qu’on ne peut être à la fois chrétien et gentil.
English
The christianization of the Roman Empire engendered a profond transformation of the Greco-Roman civilization during the Late Antiquity. However, this one did not provoke an instantaneous revolution of the mentalities and behaviors, of time and space, and of the modes of socialization. Consequently, for a long time, the Christian way of life cohabited with the Roman way of life, with this habits inherited from a still recent past. So, several Christians seem to have had some difficulties to abandon this inheritance which modelled for so long the ways of life and of thinking and the mode of behavior, accepting some contradictions between doing and believing within this new culture which emerged. It is not then surprising that the Fathers of the Church of the fourth and fifth centuries vituperated these contradictions which they considered incoherent with the affiliation to the Christian community and the faith in Christ, illustrating that the society transformation took time before prevailing and that there is a significant discrepancy between their triumphalist speeches and the reality. These critics was more virulent during the festive days, in particular during the Calends of January, when Christians and Gentiles were collectively reunited. It is during the celebrations of the first of January which Augustine pronounced a sermon with the objective to influence the behaviors which should be adopted by a Christian in a festive contexte while reminding to the flock that one cannot be Christian and Gentiles at the same time.
Plan de l'article :
I. Le sermon Dolbeau 26 sur les Calendes de janvier : présentation et remarques préliminaires
II. Les Calendes de janvier : manifestations publiques et privées d’une fête collective et « profane »
III. Être chrétien et agir en chrétien : une question de cohérence identitaire selon Augustin
Conclusion : entre rupture et continuité comportementales dans l’Empire romain tardo-antique
The research in history of the “Judaism” and the “Christianity” in Antiquity currently undergone the influence of an important requestionnement of the interpretative paradigms and metaphors which have, since the nineteenth century, used to describe the process of “separation” between the “Judaism” and “Christianity”. This requestionnement also obliged to question in its turn the terminologies and the categories used by the specialists to describe and analyze, in Antiquity, the groups or the movements involved, the realities and phenomena concerned, terminological and categories use which unquestionably influence the glance that specialists carried on the process having led to the distinction and the “separation” between “Judaism” and “Christianity”. One can then wonder whether the debate on Parting of the Ways will as remain an “insoluble” debate so much and a long time as research, polarized between two principal historiographic tendencies, will try to impose a single model rather resting on closed categories, than fluid and plural, which would locate at one exact moment a “separation” who would have occurred in a unilateral “separation” between all “Judaeans” and “Christians” communities.
Please note this article is published with Brepols Publishers as a Gold Open Access article under a Creative Commons CC 4.0: BY-NC license.
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La christianisation de l’Empire romain a engendré une véritable mutation de la civilisation gréco-romaine au cours de l’Antiquité tardive. Toutefois, celle-ci n’a pas provoqué une révolution immédiate et instantanée - que ce soit au niveau des mentalités, des comportements, du temps et de l’espace, des modes de socialisation, etc. - du monde antique. Par conséquent, le way of life chrétien a longtemps cohabité avec le Roman way of life, avec les habitudes héritées d’un passé encore récent. Ainsi, plusieurs chrétiens semblent avoir eu certaines difficultés à se départir de cet héritage pluriséculaire qui avait si longtemps modelé les modes de vie, de pensée et de comportements, acceptant parfois certaines contradictions entre le faire et le croire au sein de cette nouvelle culture qui s’instaurait. Il n’est alors pas surprenant que les Pères de l’Église des ive et ve siècles aient vitupéré à de nombreuses reprises contre ces contradictions qu’ils jugeaient incohérentes avec l’appartenance à la communauté chrétienne et la croyance en Christ. Ces critiques revenaient de manière plus virulente lors des journées festives, notamment lors des Calendes de janvier, où chrétiens et gentils se trouvaient collectivement réunis. C’est dans le contexte des célébrations du 1er janvier qu’Augustin a prononcé un sermon devant une foule nombreuse afin d’influer sur les comportements à adopter par un chrétien dans un contexte festif tout en rappelant aux ouailles qu’on ne peut être à la fois chrétien et gentil.
English
The christianization of the Roman Empire engendered a profond transformation of the Greco-Roman civilization during the Late Antiquity. However, this one did not provoke an instantaneous revolution of the mentalities and behaviors, of time and space, and of the modes of socialization. Consequently, for a long time, the Christian way of life cohabited with the Roman way of life, with this habits inherited from a still recent past. So, several Christians seem to have had some difficulties to abandon this inheritance which modelled for so long the ways of life and of thinking and the mode of behavior, accepting some contradictions between doing and believing within this new culture which emerged. It is not then surprising that the Fathers of the Church of the fourth and fifth centuries vituperated these contradictions which they considered incoherent with the affiliation to the Christian community and the faith in Christ, illustrating that the society transformation took time before prevailing and that there is a significant discrepancy between their triumphalist speeches and the reality. These critics was more virulent during the festive days, in particular during the Calends of January, when Christians and Gentiles were collectively reunited. It is during the celebrations of the first of January which Augustine pronounced a sermon with the objective to influence the behaviors which should be adopted by a Christian in a festive contexte while reminding to the flock that one cannot be Christian and Gentiles at the same time.
Plan de l'article :
I. Le sermon Dolbeau 26 sur les Calendes de janvier : présentation et remarques préliminaires
II. Les Calendes de janvier : manifestations publiques et privées d’une fête collective et « profane »
III. Être chrétien et agir en chrétien : une question de cohérence identitaire selon Augustin
Conclusion : entre rupture et continuité comportementales dans l’Empire romain tardo-antique
The research in history of the “Judaism” and the “Christianity” in Antiquity currently undergone the influence of an important requestionnement of the interpretative paradigms and metaphors which have, since the nineteenth century, used to describe the process of “separation” between the “Judaism” and “Christianity”. This requestionnement also obliged to question in its turn the terminologies and the categories used by the specialists to describe and analyze, in Antiquity, the groups or the movements involved, the realities and phenomena concerned, terminological and categories use which unquestionably influence the glance that specialists carried on the process having led to the distinction and the “separation” between “Judaism” and “Christianity”. One can then wonder whether the debate on Parting of the Ways will as remain an “insoluble” debate so much and a long time as research, polarized between two principal historiographic tendencies, will try to impose a single model rather resting on closed categories, than fluid and plural, which would locate at one exact moment a “separation” who would have occurred in a unilateral “separation” between all “Judaeans” and “Christians” communities.