
Louis De Weyer
I currently teach Prehistory in Paris Nanterre University and haveongoing research at Lézignan-la-Cèbe, the earliest hominin site in France dated around 1.1 million years ago. My research focuses on the earliest stone tool technologies in the world. I carried out my doctoral research on stone tool technologies in Western Africa, Eastern Africa, Europe, and China.
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Papers by Louis De Weyer
Toujours régie par des catégories héritées des tenants de la typologie, la définition de cet immense complexe industriel, aussi synonyme d’une longue période, souffre avant tout de problématiques peu élaborées. La reconnaissance de l’ancienneté d’un site et de son caractère anthropique est souvent plus importante que sa caractérisation technique. Afin de faire exister les découvertes dans la petite communauté scientifique qui s’en préoccupe, les chercheurs sont amenés à rattacher les industries lithiques aux complexes culturels inventés dès les prémices de la discipline (« Oldowayen », « Acheuléen »...) sans plus de précision. Pourtant les chercheurs sont tout à fait conscients de l’obsolescence ou des limites conceptuelles de ces étiquettes culturelles. L’impossible conciliation de l’état chétif actuel des connaissances, du grand potentiel informatif des industries à la lumière des nouvelles méthodes d’étude et des modes de diffusion de la connaissance, maintient la recherche sur le Paléolithique ancien dans un certain engourdissement.
Depuis une décennie, des travaux fondés sur l’étude des caractéristiques techniques des industries lithiques, doublés d’un effort de déconstruction des paradigmes anciens et des étiquettes culturelles traditionnelles tendent à faire bouger les lignes du savoir en livrant des résultats roboratifs pour la compréhension des peuplements au Pléistocène inférieur et moyen. Les spécificités des gisements et industries lithiques du Paléolithique ancien rendent peu attrayants les faits techniques pour l’étude (rareté et mauvaise conservation des sites, séries lithiques numériquement faibles, ressemblances apparentes des industries, etc.) et nécessitent de laborieuses analyses pour les appréhender. Progressivement, les séries lithiques font part d’une complexité et d’une variabilité des comportements anthropiques, propres à cette longue période.
Lors de cette rencontre, nous interrogerons la notion d’entité culturelle au Paléolithique ancien au travers de plusieurs axes. Quels critères usons-nous pour définir des ensembles culturels? Comment la notion d’aire culturelle s’articule-t-elle avec l’idée d’évolution(s) ? Peut-on réévaluer les entités géographiques définies traditionnellement en Europe et en Afrique au regard des nouvelles données et des nouvelles méthodes d’étude ? Quelles sont les conséquences des nouveaux résultats techniques sur notre vision des premières dynamiques de peuplement ?
L’échelle d’analyse du temps long permet aussi de mettre au jour un, voire des sens de l’évolution technique. Ces trajectoires, si l’homme en est évidemment l’opérateur, sont intimement liées à la structure des objets qu’il convient d’identifier et que l’on peut classer en lignées d’objets techniques. Chaque changement majeur s’apparente à un changement de lignée, qui permet d’entrevoir à la fois un nouveau sens ontologique, mais également la modification probable de la fonction de signe de l’objet technique.
Si sens et signe sont perceptibles dans le temps, ils varient aussi dans l’espace. En effet, si on s’attache à reconstituer l’histoire des techniques et leur évolution en diverses régions du monde, on se retrouve alors perdu dans une multitude de lignées parallèles, tantôt décalées dans le temps, tantôt complètement originales. Cette diversité fait ressurgir l’homme à travers l’objet et illustre la diversité de sens et de signe que nos objets techniques portent en eux.
Étant donné que Sens, Signe et Technique sont donc intimement liés depuis les débuts de l’humanité, nos objectifs dans cette présentation seront (1) d’offrir le point de vue de la préhistoire sur la relation entre sens, signe et technique, (2) d’associer certaines notions philosophiques appliquées actuellement au sein de l’épistémologie préhistorique, notamment celles de G. Simondon et H. Van Lier.