Interviews by Céline Véniat
Le Journal du CNRS, 2022
Cet entretien porte sur une recherche sur les inégalités sociales de santé et les politiques loca... more Cet entretien porte sur une recherche sur les inégalités sociales de santé et les politiques locales de santé en Seine Saint Denis menée dans le cadre de la Plateforme SHS Santé du CNRS.
Papers by Céline Véniat
Migrations Société, 2023
À partir d’une enquête ethnographique réalisée en 2021 et 2022 auprès des acteurs associatifs à G... more À partir d’une enquête ethnographique réalisée en 2021 et 2022 auprès des acteurs associatifs à Grenade, en Andalousie, mon article décrit les mobilisations associatives et citoyennes en faveur de l’accueil des migrants, en décrivant l’articulation entre les différentes formes d’engagement des acteurs au niveau local et les pratiques mobilisées
pour interpeller le pouvoir municipal et coopérer avec ce dernier. Mon enquête, qui documente également les parcours d’accompagnement des migrants et la répartition des missions assurées par les différents acteurs au niveau local, donne aussi à voir les pratiques de solidarité citoyenne mises en œuvre pour pallier les insuffisances des dispositifs d’accueil institutionnels
Metropolitiques, 2023
Dans un contexte de précarité énergétique croissante, mon article décrit les mobilisations citoye... more Dans un contexte de précarité énergétique croissante, mon article décrit les mobilisations citoyennes et associatives contre les coupures d’électricité dans le quartier populaire de Zona Norte à Grenade (Espagne)

SociologieS, 2021
Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différe... more Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différents acteurs en prise avec les effets des politiques migratoires de non-accueil et avec la nécessité de réagir pour pallier à l’urgence du quotidien tout en organisant la lutte politique pour l’accès aux droits. L’objectif de ce dossier est à la fois de donner à voir la pluralité des formes d’engagement des acteurs mobilisés dans l’accompagnement des migrants, et aussi de décrire les pratiques de catégorisation mises en œuvre dans l’expérience de la mobilisation. A partir d’enquêtes ethnographiques menées à la première personne en tant qu’habitant du quartier ou acteur associatif, la démarche adoptée permet de donner du crédit au discours et à l’expérience des acteurs en prise avec la situation et de décrire comment se jouent les interactions dans le cours de l’action. Au delà d’une contribution originale et pluri-située à la sociologie des mobilisations et des migrations, ce dossier nous permet de dérouler trois fils analytiques en vue d’engager des pistes de réflexion scientifique et politique, d’abord sur les nouvelles formes d’engagement citoyen, ensuite sur les pratiques de sélection des associations, et enfin sur les processus de catégorisation dans l’action.
La sociologie des mobilisations, particulièrement sur la thématique des migrations, est traversée par la question des registres d’action et des formes d’engagement en lien avec les diverses postures et statuts des participants. Faut-il privilégier une action concrète en bas de chez soi ou défendre plus largement une cause politique au niveau national ou international ? Peut-on concilier la lutte pour la survie au quotidien et la mobilisation pour l’accès aux droits de tous ? Dans leur parcours pour accéder au droit au séjour, ou plus largement à d’autres droits, les migrants rencontrent divers acteurs intermédiaires, associations et collectifs de soutien, qui mettent en œuvre une organisation et des compétences pour les accompagner dans leurs démarches. Ces collectifs se heurtent à des contraintes de gestion et d’organisation avec une augmentation continue du nombre de personnes à accompagner et une insuffisance des moyens matériels et humains à disposition, ce qui les conduit à reproduire des pratiques de priorisation et de sélection proches de celles des administrations. Un autre questionnement qui traverse le dossier porte sur l’évolution et la circulation des processus de catégorisation et de classement des personnes en présence. La description des activités et des discours au plus près du quotidien dans la mobilisation pour les droits des migrants, dans l’organisation collective d’un lieu de vie, dans la mise en œuvre du travail associatif, donne à voir un processus de catégorisation en expérience qui nous invite à expérimenter de nouvelles catégories pratiques et de nouvelles partitions entre les acteurs.

Sociologie et Sociétés, 2019
Comment les familles d’un bidonville menacées d’expulsion se mobilisent-elles pour remédier à un ... more Comment les familles d’un bidonville menacées d’expulsion se mobilisent-elles pour remédier à un trouble qui les touche de manière sensible et transposent-elles des émotions ressenties sur le terrain en problème public ? Pour le comprendre, cet article sera articulé autour des différentes étapes de la mobilisation, de la réaction à l’annonce de l’expulsion à l’élaboration d’un communiqué de presse, puis à l’expression de la parole des habitants dans un espace de discussions publiques. La description de la mobilisation permet de suivre la constitution d’un micro-public, tous en rendant compte de négociations en coulisses et tout en distinguant plusieurs « cercles de concernement ». Dans un cercle central, les habitants du bidonville subissent l’événement en première ligne, en anticipant des conséquences matérielles directes sur leur vie. Dans un cercle plus ample, les militantes du collectif de soutien en tirent un préjudice affectif, moral et politique car elles ont consacré du temps et de l’énergie à aider les familles au quotidien, avec lesquelles elles ont noué des relations de sociabilité. À la périphérie de ce cercle, un certain nombre de personnes qui partagent un sentiment d’injustice à l’égard du sort des familles vont l’exprimer en participant à la mobilisation.
A partir d’une enquête ethnographique menée dans différents bidonvilles en région parisienne, ma ... more A partir d’une enquête ethnographique menée dans différents bidonvilles en région parisienne, ma thèse décrit les pratiques d’habitat informel, l’expérience de l’accès aux droits et les mobilisations des familles roumaines vivant en bidonville. La première partie porte sur les pratiques d’appropriation et de récupération dans la ville et sur l’expérience de l’habitat des familles roms vivant en bidonville. La deuxième partie est consacrée à leur parcours d’accès aux droits, en particulier la scolarisation et la santé, et au traitement discriminatoire qu’elles rencontrent. La troisième partie se concentre sur les mobilisations mises en œuvre par les familles et les acteurs qui les soutiennent dans les espaces politiques, médiatiques et judiciaires pour défendre leur lieu de vie.

Espaces et Sociétés, 2018
À partir d’une enquête ethnographique menée dans différents bidonvilles en région parisienne, cet... more À partir d’une enquête ethnographique menée dans différents bidonvilles en région parisienne, cet article vise à montrer les pratiques d’appropriation de la ville et les expériences de l’habiter des familles roumaines vivant en bidonville. Les habitants mettent à profit la disponibilité de terrains en attente d’un usage formalisé ou d’espaces inutilisables en marge de la ville bâtie en adoptant une stratégie de repérage et d’installation discrète en lien avec une circularité et un ancrage pratique local. Pour construire leurs baraques, les habitants utilisent principalement des matériaux récupérés sur les trottoirs détournant ainsi le sort des objets délaissés par les citadins. La baraque constitue un espace habité dans lequel chaque famille s’aménage un chez-soi pratique et esthétique et se ménage un lieu protégé de l’extérieur dans lequel prend place un enchaînement d’activités et de discussions typiques de la sociabilité familiale ordinaire.

Terrains et Travaux, 2016
Cet article analyse le processus discriminatoire dans l’accès à l’école des enfants roumains viva... more Cet article analyse le processus discriminatoire dans l’accès à l’école des enfants roumains vivant en bidonville en se concentrant sur l’étape de l’inscription scolaire auprès de la mairie. Le principal obstacle rencontré au moment de l’inscription concerne la possibilité de justifier d’une domiciliation reconnue par la municipalité. À partir de séquences d’observation au guichet des inscriptions scolaires et lors de réunions avec les responsables des services enseignement, cette enquête apporte un éclairage sur la manière dont les acteurs associatifs mobilisent le droit en situation pour contester une pratique jugée discriminatoire. Elle montre également comment les contraintes organisationnelles des administrations et des associations tendent à accentuer ce processus discriminatoire, notamment en freinant l’activité de délibération en vue de modifier la règle. Cette approche multi-située permet de mettre en évidence le caractère diffus et complexe de la fabrique des discriminations.

Recherches Sociologiques et Anthropologiques, 2015
Cet article propose une réflexion sur les différentes formes de capacités mobilisées par les habi... more Cet article propose une réflexion sur les différentes formes de capacités mobilisées par les habitants d’un bidonville pour se faire entendre dans les délibérations au sujet d’un projet de relogement. Il s’appuie sur une enquête ethnographique portant sur la mobilisation collective qui s’est constituée suite à l’évacuation du bidonville et en particulier sur les interactions entre les habitants, le collectif de soutien et les élus. Le collectif de soutien valorise une expérience passée commune et cherche à imposer les règles du jeu de la délibération avec les élus pour garder le contrôle sur le bidonville. Les habitants du bidonville, tout en ayant recours à des porte-parole reconnus, mobilisent le registre de l’évitement et des confidences hors scène pour affirmer leur liberté de choix et contester la décision collective en coulisses. Cette contestation ressurgit sur la scène politique par une remise en cause des codes rhétoriques valorisés par les élus à travers la conversion d’une incapacité linguistique en capacité d’expression et par l’usage du chahut comme modalité d’insertion dans le discours public.
Journal Edition by Céline Véniat

SociologieS, 2021
Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différe... more Ce dossier thématique propose une mise en perspective des expériences de mobilisations de différents acteurs en prise avec les effets des politiques migratoires de non-accueil et avec la nécessité de réagir pour pallier à l’urgence du quotidien tout en organisant la lutte politique pour l’accès aux droits. L’objectif de ce dossier est à la fois de donner à voir la pluralité des formes d’engagement des acteurs mobilisés dans l’accompagnement des migrants, et aussi de décrire les pratiques de catégorisation mises en œuvre dans l’expérience de la mobilisation. A partir d’enquêtes ethnographiques menées à la première personne en tant qu’habitant du quartier ou acteur associatif, la démarche adoptée permet de donner du crédit au discours et à l’expérience des acteurs en prise avec la situation et de décrire comment se jouent les interactions dans le cours de l’action. Au delà d’une contribution originale et pluri-située à la sociologie des mobilisations et des migrations, ce dossier nous permet de dérouler trois fils analytiques en vue d’engager des pistes de réflexion scientifique et politique, d’abord sur les nouvelles formes d’engagement citoyen, ensuite sur les pratiques de sélection des associations, et enfin sur les processus de catégorisation dans l’action.
Publication à consulter sur la page de la revue SociologieS consacrée aux dossiers thématiques en suivant le lien suivant : https://journals.openedition.org/sociologies/16787

Sociologie et sociétés, 2019
Ce numéro double vise à présenter au public francophone une synthèse de ce que le pragmatisme et ... more Ce numéro double vise à présenter au public francophone une synthèse de ce que le pragmatisme et les enquêtes pragmatistes apportent à l'analyse des problèmes, des expériences et des publics. Cette approche de la sociologie exige, comme le soulignent les responsables du numéro, de prendre le temps et la place nécessaires pour restituer des situations sans anticiper ou préjuger de ce qui va advenir, et ainsi faire un pas de côté ou prendre du champ vis-à-vis des versions qui semblent prévaloir dans l'espace public : « En décrivant ce que les gens font ensemble et ce qu'ils se font les uns aux autres, en montrant comment ils sont embringués et empêtrés dans des intrigues interactionnelles et institutionnelles, le parti est non pas de déchirer un voile idéologique pour avoir affaire au lieu du réel, mais de décaler le regard et l'écoute eu égard aux mises en scène, en récits et en arguments dont nous abreuvent les sources officielles, médiatiques, expertes, partisanes ou contestataires… » Ce numéro ambitieux est donc l'occasion de remonter les généalogies précises de la pensée pragmatiste et d'en replacer les étapes conceptuelles, d'en recenser les lexiques pour mieux approcher ce qu'est une enquête pragmatiste. Il nous permet aussi de plonger dans des enquêtes variées, de la problématisation des risques nucléaires à celle des violences policières, en passant par le traitement social des femmes itinérantes, l'expulsion controversée d'un bidonville ou la gestion délicate d'un rassemblement d'extrême-droite. Une enquête à quatre mains d'Howard Becker et Daniel Cefaï revient ensuite de manière exhaustive sur la constitution de la déviance comme problème social dans la sociologie états-uniennes des années 1960.
Conference Organization by Céline Véniat

Programme Colloque Habitats précaires, 2023
Cher-e-s collègues,
Nous avons le plaisir de vous transmettre ci-joint le programme du Colloque "... more Cher-e-s collègues,
Nous avons le plaisir de vous transmettre ci-joint le programme du Colloque "Regards croisés sur les habitats précaires : perspectives internationales" qui se tiendra les 13 et 14 novembre au Campus Condorcet.
Le colloque sera articulé autour de cinq ateliers thématiques, une exposition et une table ronde.
- Atelier 1 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 2 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 3 : S’interroger sur les effets des politiques publiques : entre répression et participation
- Atelier 4 : Enquêter sur les violences: formes, acteurs et résistances
- Atelier 5 : Étudier les mobilisations collectives et les résistances quotidiennes des habitants
- Exposition « La cuisine de l’ethnographe : matériaux et images d’enquête » - Foyer du Centre des colloques - 13 novembre à 18h45.
- Table ronde sur le thème "Regards croisés sur les habitats précaires : approches, terrains et dialogue interdisciplinaire" avec les interventions de Valérie Clerc (CESSMA/IRD), Agnès Deboulet (LAVUE Paris 8) et Rafael Soares Gonçalves (LEUS / PUC-Rio) - 14 novembre à 16h30.

Appel à communications - Colloque Habitats précaires, 2023
Cher-e-s collègues,
Nous organisons un colloque intitulé "Regards croisés sur les habitats précai... more Cher-e-s collègues,
Nous organisons un colloque intitulé "Regards croisés sur les habitats précaires : Perspectives internationales" qui aura lieu les 13 et 14 novembre 2023 au Campus Condorcet.
Ce colloque a pour ambition d’ouvrir un espace de dialogue interdisciplinaire autour des habitats précaires et se propose de promouvoir des échanges scientifiques entre chercheur.e.s issus d’horizons géographiques et disciplinaires divers.
Il se propose d’articuler les réflexions autour de quatre axes principaux :
1. les politiques publiques et leurs effets sur les habitants des quartiers précaires,
2. les résistances quotidiennes des citadins ordinaires et leur prolongement dans des mobilisations collectives,
3. les expériences de l’habiter et les pratiques de sociabilité au quotidien ainsi que les éventuelles tensions dans la mise en commun des espaces,
4. les multiples formes de violence dont font l’objet ces territoires et leurs habitants.
Chacun de ces axes donnera lieu à un atelier (deux par journée) formé par trois ou quatre intervenant.e.s et un.e discutant.e.
En complément des ateliers, nous prévoyons l’organisation d’un espace d’exposition de matériaux et images issues des divers terrains d’enquête. Ces travaux seront exposés pendant les deux jours du colloque et feront l’objet d’une discussion collective le premier soir.
Veuillez trouvez ci-joint l’appel à communication. Les propositions de communication seront envoyées avant le 30 juillet 2023 à l’adresse :
[email protected]
Les participant.e.s sélectionné.e.s recevront une confirmation début septembre.
Vos propositions de communication sont les bienvenues !
N’hésitez pas à faire circuler cet appel.
Comité d’organisation
Joana Sisternas Tusell (CEMS - EHESS)
David Amalric (CEMS - EHESS)
Céline Véniat (CEMS- EHESS / ICM)
Marie Segonne (LAVUE / Paris 8)
Noel Manzano (DUyOT - UPM / Géographie-cité / EHESS)
Cinzia Losavio (Géographie-cités / Paris 1 / ICM)
Comité scientifique
Daniel Cefaï (CEMS - EHESS)
Valerie Clerc (CESSMA - IRD)
Agnes Deboulet (LAVUE - Paris‑8)
Eric Denis (Géographie-cités - INSHS – CNRS)
Marie Gibert-Flutre (CESSMA · UFR LCAO - Université Paris Cité)
Gaia Maestri (School of Social Sciences and Humanities - Aston University)
Elise Roche (IUL - Université Lumière Lyon 2)
Neiva Vieira da Cunha (LeMetro - UFRJ / CEMS - EHESS)
Appel à ateliers pour la quatrième édition
Research Seminar by Céline Véniat

Léa Eynaud, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Marie Ghis Malfilatre, doctorante à l'EHESS... more Léa Eynaud, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Marie Ghis Malfilatre, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Télémaque Masson, doctorant à l'EHESS ( Centre Georg-Simmel )
Joana Sisternas, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Céline Véniat, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Mardi de 17 h à 20 h (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 12 février, 13 mars, 10 avril, 15 mai et 12 juin 2018.
Guillaume Alberto (doctorant à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), Olivier Gaudin (docteur de l'EHESS) et Perrine Poupin (docteure de l'EHESS) participent à l'animation de cet atelier.
Selon la maxime pragmatiste formulée par Charles S. Peirce (1878-1879), le caractère opératoire d’un concept se mesure aux effets pratiques que son usage peut produire dans le réel. Tandis que John Dewey proposait d'étendre la méthode expérimentale et le modèle de l'enquête scientifique à « l'enquête sociale », nous souhaitons dans ce séminaire comprendre si la maxime pragmatiste peut être érigée en méthode, et s'appliquer à des expériences de recherche et d'enquête concrètes. Notre enquête sera historique et critique. Historique, elle portera de la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours et sur ceux qui ont fait sienne la maxime pragmatiste (en philosophie, sciences sociales, art, éducation, thérapie, etc.). Critique, elle cherchera à mettre en évidence la diversité des lectures politiques contradictoires des auteurs pragmatistes et de leurs traductions pratiques, passées et actuelles, et donc à restituer un pan d’histoire sociale du concept du pragmatisme, sans le réduire. Dans cette perspective, l'atelier permettra d'articuler le pragmatisme à des enjeux moraux et politiques, des conduites et des engagements en science et dans la vie sociale. Autrement dit, on abordera frontalement la question des communautés et des publics créés par ou avec des chercheurs. Comment s'engage-t-on par, pour et dans la recherche quand on est pragmatiste (ethnographie, enquête collective, recherche-action, communautés d’enquête, syndicalisme enseignant, engagement politique et associatif) ? À quelles communautés démocratiques, pratiques, académiques et extra-académiques participe-t-on et comment s'y engage-t-on pratiquement ? Quelle partition joue-t-on avec des acteurs qui se mobilisent, se constituent en publics, voire en experts ? Quels effets produisent de telles associations éducatives (si chères à Dewey) sur l'expérience du chercheur ? Au vu de ces engagements, nous interrogerons enfin le sort de l’ethos de la neutralité sociologique et politique, supposée prémunir l’activité scientifique du poids des considérations morales et politiques. Les chercheurs constituent-ils eux-mêmes des publics, avec des intérêts à défendre, des méthodes à promouvoir ? En quoi cette façon d'assumer d'enquêter par et avec des publics se distingue-t-elle d'autres façons, plus traditionnelles, de penser collectivement et de faire de la science et de la politique ?
Programme :
Lundi 12 février : Chercher, enquêter, s’engager : à quoi peut (nous) servir le pragmatisme aujourd’hui ?
Mardi 13 mars : Du travail social à la théorie de l’enquête : le pragmatisme en action
Mardi 10 avril : Les enjeux politiques et sociaux de l'appropriation de l’enquête par le public
Mardi 15 mai : L’éducation comme la sage-femme de la démocratie
Mardi 12 juin : Pragmatisme et critique sociale : L'enquête comme expérience émancipatrice
https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2440/
Call for Abstracts / Appel à communications by Céline Véniat

Argumentaire Cette journée est ouverte à toutes et tous les doctorant-e-set les docteur.e.sintére... more Argumentaire Cette journée est ouverte à toutes et tous les doctorant-e-set les docteur.e.sintéressé-e-s par les dimensions territoriales et urbaines des études sociologiques, quel que soit leur objet de recherche et l'état d'avancement de leur thèse. Elle est organisée par le bureau des doctorants et docteurs du Réseau Thématique « Sociologie de l'urbain et des territoires » (RT9) de l'Association Française de Sociologie. Le RT9 constitue un espace d'échanges, de travail et de débats sur l'ensemble des questions mettant en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Il se propose de faire connaître les recherches conduites en France dans ce domaine et d'offrir une plateforme de soutien aux doctorant-e-s dans la construction de leurs réseaux de recherche. Dans cette optique, sept journées d'étude ont été organisées depuis décembre 2010 par des doctorant-e-s du RT9 durant lesquelles leurs participant-e-s ont pu présenter leur travail et leurs questionnements à d'autres doctorant-e-s, ainsi qu'à des chercheur-se-s confirmé-e-s. Cet appel à communication est loin d'épouser toutes les thématiques qui peuvent être abordées lors de cette journée d'étude. Des propositions portant sur d'autres thématiques peuvent être soumises.
Uploads
Interviews by Céline Véniat
Papers by Céline Véniat
pour interpeller le pouvoir municipal et coopérer avec ce dernier. Mon enquête, qui documente également les parcours d’accompagnement des migrants et la répartition des missions assurées par les différents acteurs au niveau local, donne aussi à voir les pratiques de solidarité citoyenne mises en œuvre pour pallier les insuffisances des dispositifs d’accueil institutionnels
La sociologie des mobilisations, particulièrement sur la thématique des migrations, est traversée par la question des registres d’action et des formes d’engagement en lien avec les diverses postures et statuts des participants. Faut-il privilégier une action concrète en bas de chez soi ou défendre plus largement une cause politique au niveau national ou international ? Peut-on concilier la lutte pour la survie au quotidien et la mobilisation pour l’accès aux droits de tous ? Dans leur parcours pour accéder au droit au séjour, ou plus largement à d’autres droits, les migrants rencontrent divers acteurs intermédiaires, associations et collectifs de soutien, qui mettent en œuvre une organisation et des compétences pour les accompagner dans leurs démarches. Ces collectifs se heurtent à des contraintes de gestion et d’organisation avec une augmentation continue du nombre de personnes à accompagner et une insuffisance des moyens matériels et humains à disposition, ce qui les conduit à reproduire des pratiques de priorisation et de sélection proches de celles des administrations. Un autre questionnement qui traverse le dossier porte sur l’évolution et la circulation des processus de catégorisation et de classement des personnes en présence. La description des activités et des discours au plus près du quotidien dans la mobilisation pour les droits des migrants, dans l’organisation collective d’un lieu de vie, dans la mise en œuvre du travail associatif, donne à voir un processus de catégorisation en expérience qui nous invite à expérimenter de nouvelles catégories pratiques et de nouvelles partitions entre les acteurs.
Journal Edition by Céline Véniat
Publication à consulter sur la page de la revue SociologieS consacrée aux dossiers thématiques en suivant le lien suivant : https://journals.openedition.org/sociologies/16787
Conference Organization by Céline Véniat
Nous avons le plaisir de vous transmettre ci-joint le programme du Colloque "Regards croisés sur les habitats précaires : perspectives internationales" qui se tiendra les 13 et 14 novembre au Campus Condorcet.
Le colloque sera articulé autour de cinq ateliers thématiques, une exposition et une table ronde.
- Atelier 1 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 2 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 3 : S’interroger sur les effets des politiques publiques : entre répression et participation
- Atelier 4 : Enquêter sur les violences: formes, acteurs et résistances
- Atelier 5 : Étudier les mobilisations collectives et les résistances quotidiennes des habitants
- Exposition « La cuisine de l’ethnographe : matériaux et images d’enquête » - Foyer du Centre des colloques - 13 novembre à 18h45.
- Table ronde sur le thème "Regards croisés sur les habitats précaires : approches, terrains et dialogue interdisciplinaire" avec les interventions de Valérie Clerc (CESSMA/IRD), Agnès Deboulet (LAVUE Paris 8) et Rafael Soares Gonçalves (LEUS / PUC-Rio) - 14 novembre à 16h30.
Nous organisons un colloque intitulé "Regards croisés sur les habitats précaires : Perspectives internationales" qui aura lieu les 13 et 14 novembre 2023 au Campus Condorcet.
Ce colloque a pour ambition d’ouvrir un espace de dialogue interdisciplinaire autour des habitats précaires et se propose de promouvoir des échanges scientifiques entre chercheur.e.s issus d’horizons géographiques et disciplinaires divers.
Il se propose d’articuler les réflexions autour de quatre axes principaux :
1. les politiques publiques et leurs effets sur les habitants des quartiers précaires,
2. les résistances quotidiennes des citadins ordinaires et leur prolongement dans des mobilisations collectives,
3. les expériences de l’habiter et les pratiques de sociabilité au quotidien ainsi que les éventuelles tensions dans la mise en commun des espaces,
4. les multiples formes de violence dont font l’objet ces territoires et leurs habitants.
Chacun de ces axes donnera lieu à un atelier (deux par journée) formé par trois ou quatre intervenant.e.s et un.e discutant.e.
En complément des ateliers, nous prévoyons l’organisation d’un espace d’exposition de matériaux et images issues des divers terrains d’enquête. Ces travaux seront exposés pendant les deux jours du colloque et feront l’objet d’une discussion collective le premier soir.
Veuillez trouvez ci-joint l’appel à communication. Les propositions de communication seront envoyées avant le 30 juillet 2023 à l’adresse :
[email protected]
Les participant.e.s sélectionné.e.s recevront une confirmation début septembre.
Vos propositions de communication sont les bienvenues !
N’hésitez pas à faire circuler cet appel.
Comité d’organisation
Joana Sisternas Tusell (CEMS - EHESS)
David Amalric (CEMS - EHESS)
Céline Véniat (CEMS- EHESS / ICM)
Marie Segonne (LAVUE / Paris 8)
Noel Manzano (DUyOT - UPM / Géographie-cité / EHESS)
Cinzia Losavio (Géographie-cités / Paris 1 / ICM)
Comité scientifique
Daniel Cefaï (CEMS - EHESS)
Valerie Clerc (CESSMA - IRD)
Agnes Deboulet (LAVUE - Paris‑8)
Eric Denis (Géographie-cités - INSHS – CNRS)
Marie Gibert-Flutre (CESSMA · UFR LCAO - Université Paris Cité)
Gaia Maestri (School of Social Sciences and Humanities - Aston University)
Elise Roche (IUL - Université Lumière Lyon 2)
Neiva Vieira da Cunha (LeMetro - UFRJ / CEMS - EHESS)
Research Seminar by Céline Véniat
Marie Ghis Malfilatre, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Télémaque Masson, doctorant à l'EHESS ( Centre Georg-Simmel )
Joana Sisternas, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Céline Véniat, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Mardi de 17 h à 20 h (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 12 février, 13 mars, 10 avril, 15 mai et 12 juin 2018.
Guillaume Alberto (doctorant à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), Olivier Gaudin (docteur de l'EHESS) et Perrine Poupin (docteure de l'EHESS) participent à l'animation de cet atelier.
Selon la maxime pragmatiste formulée par Charles S. Peirce (1878-1879), le caractère opératoire d’un concept se mesure aux effets pratiques que son usage peut produire dans le réel. Tandis que John Dewey proposait d'étendre la méthode expérimentale et le modèle de l'enquête scientifique à « l'enquête sociale », nous souhaitons dans ce séminaire comprendre si la maxime pragmatiste peut être érigée en méthode, et s'appliquer à des expériences de recherche et d'enquête concrètes. Notre enquête sera historique et critique. Historique, elle portera de la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours et sur ceux qui ont fait sienne la maxime pragmatiste (en philosophie, sciences sociales, art, éducation, thérapie, etc.). Critique, elle cherchera à mettre en évidence la diversité des lectures politiques contradictoires des auteurs pragmatistes et de leurs traductions pratiques, passées et actuelles, et donc à restituer un pan d’histoire sociale du concept du pragmatisme, sans le réduire. Dans cette perspective, l'atelier permettra d'articuler le pragmatisme à des enjeux moraux et politiques, des conduites et des engagements en science et dans la vie sociale. Autrement dit, on abordera frontalement la question des communautés et des publics créés par ou avec des chercheurs. Comment s'engage-t-on par, pour et dans la recherche quand on est pragmatiste (ethnographie, enquête collective, recherche-action, communautés d’enquête, syndicalisme enseignant, engagement politique et associatif) ? À quelles communautés démocratiques, pratiques, académiques et extra-académiques participe-t-on et comment s'y engage-t-on pratiquement ? Quelle partition joue-t-on avec des acteurs qui se mobilisent, se constituent en publics, voire en experts ? Quels effets produisent de telles associations éducatives (si chères à Dewey) sur l'expérience du chercheur ? Au vu de ces engagements, nous interrogerons enfin le sort de l’ethos de la neutralité sociologique et politique, supposée prémunir l’activité scientifique du poids des considérations morales et politiques. Les chercheurs constituent-ils eux-mêmes des publics, avec des intérêts à défendre, des méthodes à promouvoir ? En quoi cette façon d'assumer d'enquêter par et avec des publics se distingue-t-elle d'autres façons, plus traditionnelles, de penser collectivement et de faire de la science et de la politique ?
Programme :
Lundi 12 février : Chercher, enquêter, s’engager : à quoi peut (nous) servir le pragmatisme aujourd’hui ?
Mardi 13 mars : Du travail social à la théorie de l’enquête : le pragmatisme en action
Mardi 10 avril : Les enjeux politiques et sociaux de l'appropriation de l’enquête par le public
Mardi 15 mai : L’éducation comme la sage-femme de la démocratie
Mardi 12 juin : Pragmatisme et critique sociale : L'enquête comme expérience émancipatrice
https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2440/
Call for Abstracts / Appel à communications by Céline Véniat
pour interpeller le pouvoir municipal et coopérer avec ce dernier. Mon enquête, qui documente également les parcours d’accompagnement des migrants et la répartition des missions assurées par les différents acteurs au niveau local, donne aussi à voir les pratiques de solidarité citoyenne mises en œuvre pour pallier les insuffisances des dispositifs d’accueil institutionnels
La sociologie des mobilisations, particulièrement sur la thématique des migrations, est traversée par la question des registres d’action et des formes d’engagement en lien avec les diverses postures et statuts des participants. Faut-il privilégier une action concrète en bas de chez soi ou défendre plus largement une cause politique au niveau national ou international ? Peut-on concilier la lutte pour la survie au quotidien et la mobilisation pour l’accès aux droits de tous ? Dans leur parcours pour accéder au droit au séjour, ou plus largement à d’autres droits, les migrants rencontrent divers acteurs intermédiaires, associations et collectifs de soutien, qui mettent en œuvre une organisation et des compétences pour les accompagner dans leurs démarches. Ces collectifs se heurtent à des contraintes de gestion et d’organisation avec une augmentation continue du nombre de personnes à accompagner et une insuffisance des moyens matériels et humains à disposition, ce qui les conduit à reproduire des pratiques de priorisation et de sélection proches de celles des administrations. Un autre questionnement qui traverse le dossier porte sur l’évolution et la circulation des processus de catégorisation et de classement des personnes en présence. La description des activités et des discours au plus près du quotidien dans la mobilisation pour les droits des migrants, dans l’organisation collective d’un lieu de vie, dans la mise en œuvre du travail associatif, donne à voir un processus de catégorisation en expérience qui nous invite à expérimenter de nouvelles catégories pratiques et de nouvelles partitions entre les acteurs.
Publication à consulter sur la page de la revue SociologieS consacrée aux dossiers thématiques en suivant le lien suivant : https://journals.openedition.org/sociologies/16787
Nous avons le plaisir de vous transmettre ci-joint le programme du Colloque "Regards croisés sur les habitats précaires : perspectives internationales" qui se tiendra les 13 et 14 novembre au Campus Condorcet.
Le colloque sera articulé autour de cinq ateliers thématiques, une exposition et une table ronde.
- Atelier 1 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 2 : Décrire les expériences de l’habiter et de la sociabilité dans les quartiers précaires
- Atelier 3 : S’interroger sur les effets des politiques publiques : entre répression et participation
- Atelier 4 : Enquêter sur les violences: formes, acteurs et résistances
- Atelier 5 : Étudier les mobilisations collectives et les résistances quotidiennes des habitants
- Exposition « La cuisine de l’ethnographe : matériaux et images d’enquête » - Foyer du Centre des colloques - 13 novembre à 18h45.
- Table ronde sur le thème "Regards croisés sur les habitats précaires : approches, terrains et dialogue interdisciplinaire" avec les interventions de Valérie Clerc (CESSMA/IRD), Agnès Deboulet (LAVUE Paris 8) et Rafael Soares Gonçalves (LEUS / PUC-Rio) - 14 novembre à 16h30.
Nous organisons un colloque intitulé "Regards croisés sur les habitats précaires : Perspectives internationales" qui aura lieu les 13 et 14 novembre 2023 au Campus Condorcet.
Ce colloque a pour ambition d’ouvrir un espace de dialogue interdisciplinaire autour des habitats précaires et se propose de promouvoir des échanges scientifiques entre chercheur.e.s issus d’horizons géographiques et disciplinaires divers.
Il se propose d’articuler les réflexions autour de quatre axes principaux :
1. les politiques publiques et leurs effets sur les habitants des quartiers précaires,
2. les résistances quotidiennes des citadins ordinaires et leur prolongement dans des mobilisations collectives,
3. les expériences de l’habiter et les pratiques de sociabilité au quotidien ainsi que les éventuelles tensions dans la mise en commun des espaces,
4. les multiples formes de violence dont font l’objet ces territoires et leurs habitants.
Chacun de ces axes donnera lieu à un atelier (deux par journée) formé par trois ou quatre intervenant.e.s et un.e discutant.e.
En complément des ateliers, nous prévoyons l’organisation d’un espace d’exposition de matériaux et images issues des divers terrains d’enquête. Ces travaux seront exposés pendant les deux jours du colloque et feront l’objet d’une discussion collective le premier soir.
Veuillez trouvez ci-joint l’appel à communication. Les propositions de communication seront envoyées avant le 30 juillet 2023 à l’adresse :
[email protected]
Les participant.e.s sélectionné.e.s recevront une confirmation début septembre.
Vos propositions de communication sont les bienvenues !
N’hésitez pas à faire circuler cet appel.
Comité d’organisation
Joana Sisternas Tusell (CEMS - EHESS)
David Amalric (CEMS - EHESS)
Céline Véniat (CEMS- EHESS / ICM)
Marie Segonne (LAVUE / Paris 8)
Noel Manzano (DUyOT - UPM / Géographie-cité / EHESS)
Cinzia Losavio (Géographie-cités / Paris 1 / ICM)
Comité scientifique
Daniel Cefaï (CEMS - EHESS)
Valerie Clerc (CESSMA - IRD)
Agnes Deboulet (LAVUE - Paris‑8)
Eric Denis (Géographie-cités - INSHS – CNRS)
Marie Gibert-Flutre (CESSMA · UFR LCAO - Université Paris Cité)
Gaia Maestri (School of Social Sciences and Humanities - Aston University)
Elise Roche (IUL - Université Lumière Lyon 2)
Neiva Vieira da Cunha (LeMetro - UFRJ / CEMS - EHESS)
Marie Ghis Malfilatre, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Télémaque Masson, doctorant à l'EHESS ( Centre Georg-Simmel )
Joana Sisternas, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Céline Véniat, doctorante à l'EHESS ( IMM-CEMS )
Mardi de 17 h à 20 h (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 12 février, 13 mars, 10 avril, 15 mai et 12 juin 2018.
Guillaume Alberto (doctorant à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), Olivier Gaudin (docteur de l'EHESS) et Perrine Poupin (docteure de l'EHESS) participent à l'animation de cet atelier.
Selon la maxime pragmatiste formulée par Charles S. Peirce (1878-1879), le caractère opératoire d’un concept se mesure aux effets pratiques que son usage peut produire dans le réel. Tandis que John Dewey proposait d'étendre la méthode expérimentale et le modèle de l'enquête scientifique à « l'enquête sociale », nous souhaitons dans ce séminaire comprendre si la maxime pragmatiste peut être érigée en méthode, et s'appliquer à des expériences de recherche et d'enquête concrètes. Notre enquête sera historique et critique. Historique, elle portera de la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours et sur ceux qui ont fait sienne la maxime pragmatiste (en philosophie, sciences sociales, art, éducation, thérapie, etc.). Critique, elle cherchera à mettre en évidence la diversité des lectures politiques contradictoires des auteurs pragmatistes et de leurs traductions pratiques, passées et actuelles, et donc à restituer un pan d’histoire sociale du concept du pragmatisme, sans le réduire. Dans cette perspective, l'atelier permettra d'articuler le pragmatisme à des enjeux moraux et politiques, des conduites et des engagements en science et dans la vie sociale. Autrement dit, on abordera frontalement la question des communautés et des publics créés par ou avec des chercheurs. Comment s'engage-t-on par, pour et dans la recherche quand on est pragmatiste (ethnographie, enquête collective, recherche-action, communautés d’enquête, syndicalisme enseignant, engagement politique et associatif) ? À quelles communautés démocratiques, pratiques, académiques et extra-académiques participe-t-on et comment s'y engage-t-on pratiquement ? Quelle partition joue-t-on avec des acteurs qui se mobilisent, se constituent en publics, voire en experts ? Quels effets produisent de telles associations éducatives (si chères à Dewey) sur l'expérience du chercheur ? Au vu de ces engagements, nous interrogerons enfin le sort de l’ethos de la neutralité sociologique et politique, supposée prémunir l’activité scientifique du poids des considérations morales et politiques. Les chercheurs constituent-ils eux-mêmes des publics, avec des intérêts à défendre, des méthodes à promouvoir ? En quoi cette façon d'assumer d'enquêter par et avec des publics se distingue-t-elle d'autres façons, plus traditionnelles, de penser collectivement et de faire de la science et de la politique ?
Programme :
Lundi 12 février : Chercher, enquêter, s’engager : à quoi peut (nous) servir le pragmatisme aujourd’hui ?
Mardi 13 mars : Du travail social à la théorie de l’enquête : le pragmatisme en action
Mardi 10 avril : Les enjeux politiques et sociaux de l'appropriation de l’enquête par le public
Mardi 15 mai : L’éducation comme la sage-femme de la démocratie
Mardi 12 juin : Pragmatisme et critique sociale : L'enquête comme expérience émancipatrice
https://enseignements-2017.ehess.fr/2017/ue/2440/
Auteur: Réseau Thématique 9 de l’Association Française de Sociologie - Sociologie de l’urbain et des territoires
Cette journée est ouverte à tou-te-s les doctorant-e-s – et les docteur.e.s – intéressé-e-s par les dimensions territoriales et urbaines des études sociologiques, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse. Elle est organisée par le bureau des doctorants et docteurs du Réseau Thématique « Sociologie de l’urbain et des territoires » (RT9) de l’Association Française de Sociologie.