Papers by Matteo Pagan

Charles Bobant, Elodie Boublil, Charles-André Mangeney (ed.), La phénoménologie, l’homme et les sciences humaines, 2024
Cet article vise à examiner ce qu’on pourrait appeler, en termes nietzschéens, « l’utilité et l’i... more Cet article vise à examiner ce qu’on pourrait appeler, en termes nietzschéens, « l’utilité et l’inconvénient » de l’anthropologie philosophique pour la phénoménologie. Comme on sait, le conflit et en même temps la rencontre entre la phénoménologie et l’anthropologie philosophique a caractérisé le débat philosophique allemand de la première moitié du XXe siècle. En France, d’un point de vue historique, le courant de l’anthropologie philosophique allemande a bénéficié d’une attention très limitée ; aujourd’hui, il connaît toutefois un regain d’intérêt. On peut voir dans la traduction française de l’étude posthume de Blumenberg "Description de l’homme" (2011) le moment initiateur de cette réception et le point de départ des discussions relatives en France à ce mouvement de pensée.
Dans un premier moment, on met en relief une différence importante entre l’anthropologie philosophique et l’anthropologie phénoménologique de Blumenberg : si Scheler et Plessner utilisent la phénoménologie de manière méthodique pour faire fructifier une nouvelle anthropologie philosophique, Blumenberg ouvre à l’inverse une voie à la phénoménologie à travers l’anthropologie philosophique. Loin de transgresser la phénoménologie, il entend plutôt l’achever, en dépassant l’obstacle théorique que représente son « interdit anthropologique ». D’une façon analogue, la réflexion phénoménologique de Bimbenet s’intéresse à l’anthropologie philosophique dans la mesure où celle-ci aborde la question de la condition de possibilité d’un être « ouvert au monde », situé dans une position d’extériorité par rapport à son Umwelt : c’est ce qui détermine son attitude réaliste.
Dans un deuxième moment, on envisage alors les descriptions de l’humain élaborées par les trois auteurs de référence de l’anthropologie philosophique (Scheler, Plessner et Gehlen), en soulignant non seulement leurs convergences, mais aussi – et surtout – leurs divergences. Même si tous les trois partagent un vocabulaire commun autour de la Sonderstellung de l’humain, la façon dont ils démontrent la différence anthropologique diffère. A différence du principe spirituel de Scheler et de la « déficience biologique » théorisée par Gehlen, la « positionnalité excentrique » de Plessner n’implique pas un détachement absolu de l’animalité et, donc, une dénégation de la vie : seul un corps vivant peut être humain ou, en termes plessnériens, seule une positionnalité peut être excentrique. Par conséquent, l’ouverture au monde (Weltoffenheit) humaine et la contrainte environnementale (Umweltgebundenheit) animale ne s’opposent pas, mais s’entrelacent.
En conclusion, on soutient la thèse selon laquelle cette différence n’est pas sans conséquences pour une phénoménologie qui chercherait dans une anthropologie philosophique le fondement de l’idéalité. Les anthropologies philosophiques de Scheler et Gehlen continuent à penser l’attitude réaliste comme l’effet d’une dévitalisation (de provenance respectivement spirituelle et biologique) et risquent ainsi de conduire la phénoménologie à la réaffirmation d’une conscience désengagée, dévitalisée, en position de survol. Au contraire, la catégorie plessnérienne de « positionnalité excentrique » indique un centre constitutivement excentrique, un animal qui est à la fois dans et hors de son centre, et permet ainsi à la phénoménologie de théoriser une conscience humaine à la fois vivante et décentrée en direction du monde « comme tel ».

History and Philosophie of the Lifes Sciences, 2024
This paper investigates the reception and discussion of Jakob von Uexküll's biological theory by ... more This paper investigates the reception and discussion of Jakob von Uexküll's biological theory by two German thinkers of his time, Helmuth Plessner and Kurt Goldstein. It demonstrates how their bio-philosophical perspectives are on the one hand indebted to Uexküll's theory and, on the other, critical of its tendency to excessively harmonize the relationship between living beings and their environment. This original critical reading of the Umweltlehre is rooted in ambiguities within Uexküll's own thought-between a dynamic conception of the organism-environment relationship and the idea of "conformity to a plan", which is here examined in the second section. In the third and fourth sections we will then focus on Plessner and Goldstein respectively, demonstrating how for these two authors the harmony between organism and environment is not an original state, but only reveals itself against the background of a tension; as such, it can only be partial, unstable and always changing. The two thinkers avoid the rigid alternative between Darwin's concept of adaptation (Anpassung) and Uexküll's "fitting into" (Einpassung) by theorizing the ideal state of the relationship between organism and environment in terms of "adequacy" (Adäquatheit) and "adaptability" (Adaptiertheit). Between organism and environment there is neither absolute separation nor perfect harmony, but rather a gap which can never be definitively fixed.
Cet article vise à déterminer les convergences et les divergences entre Plessner et la phénoménol... more Cet article vise à déterminer les convergences et les divergences entre Plessner et la phénoménologie existentielle de Sartre et Merleau-Ponty sur la question de la relation entre la vie et l’existence. Premièrement, nous aborderons la critique plessnérienne de l’existentialisme heideggérien. Ensuite, nous démontrerons que cette critique de Heidegger se répercute sur la considération plessnérienne des philosophies de Sartre et Merleau-Ponty, dont Plessner ne souligne pas seulement les limites, mais reconnait aussi certains mérites. Troisièmement, nous envisagerons les réflexions que Sartre et Merleau-Ponty consacrent au corps, afin d’évaluer la légitimité des critiques de Plessner. En conclusion, nous indiquerons une convergence théorique significative entre Plessner et Merleau-Ponty.

Repenser la nature. Dewey, Canguilhem, Plessner, 2023
Même si la pensée d’Helmuth Plessner fait depuis quelques années l’objet d’un commentaire fourni,... more Même si la pensée d’Helmuth Plessner fait depuis quelques années l’objet d’un commentaire fourni, les études sur son œuvre se concentrent, pour la plupart, uniquement sur la sphère anthropologique. Il en résulte que son ouvrage Les degrés de l'organique et de l’homme (1928) est lu du début à la fin uniquement comme une exposition de l’exceptionnelle Sonderstellung de l’humain dans la nature. Une telle lecture, qui privilégie presque exclusivement le dernier chapitre de l’ouvrage, est certainement justifiée, mais risque d’occulter le principe que Plessner place en tête de sa recherche : « Sans philosophie de la nature, pas de philosophie de l’humain ». Ce travail, au contraire, entend mettre au premier plan le rôle joué par la philosophie de la nature dans la pensée de Plessner et se propose de le faire à travers une lecture pour ainsi dire « à rebours », de la fin au début, de son chef d’œuvre. Cette démarche nous permettra de souligner davantage l’inhérence que la distance de l’humain par rapport à la nature et ainsi de comprendre pourquoi, dans la préface à la première édition des Degrés, Plessner le définit comme « un élément dans une mer d’Etre ».
Par conséquent, nous aborderons dans un premier moment l’anthropologie philosophique plessnérienne pour passer ensuite à la « biologie philosophique » sur laquelle elle est explicitement fondée, en nous concentrant particulièrement sur la catégorie de positionnalité (Positionalität). Celle-ci indique la manière propre à tout corps vivant de réaliser dialectiquement sa propre frontière en relation avec son milieu, dans une relation de formation réciproque. En conclusion, on démontrera qu’à travers la catégorie de « positionnalité excentrique » Plessner parvient à considérer l’être humain comme une partie de la nature sans payer le prix d’un naturalisme philosophique au sens traditionnel du terme ; en revanche, il élabore une véritable « philosophie de la nature non-naturaliste » ou, en d’autres termes, un naturalisme non-réductionniste et émergentiste.
Repenser la nature. Dewey, Canguilhem, Plessner, 2023
Repenser la nature. Dewey, Canguilhem, Plessner (sous la supervision de Arto Charpentier, Marco D... more Repenser la nature. Dewey, Canguilhem, Plessner (sous la supervision de Arto Charpentier, Marco Dal Pozzolo et Matteo Pagan, Editions de la Rue d'Ulm, Paris, 2023) - Introduction

The aim of this article is to evaluate the role that the concept of Spiel plays in Helmuth Plessn... more The aim of this article is to evaluate the role that the concept of Spiel plays in Helmuth Plessner’s thought, both in his philosophical anthropology – in which, as is well known, the actor plays a leading role – and in his philosophy of life. The “victory of play over seriousness”, which Plessner stresses in his review of Buytendijk’s Wesen und Sinn des Spiels (1933), will be taken into account not only within the framework of his description of organic life, but also within the framework of his social philosophy, as it is presented in The Limits of Community (1924). Thus, in a first step, the convergence between the “originary lightness” that characterises organic life and the “ethos of grace and lightness” with which Plessner describes society in the text of 1924 will be highlighted. In a second moment, the analysis of the essay Der Mensch im Spiel (1967) will show why, according to Plessner, the human being is compelled to play. In conclusion, the particular human capacity to play with distance, which the German philosopher emphasises above all in the essays dedicated to the actor (1948) and the smile (1950), will be addressed.

Res publica. La forma del conflitto, A. Di Gesu e P. Missiroli (a cura di), 2021
Scopo di questo intervento è di interpretare alcuni concetti chiave della morfologia goethiana e ... more Scopo di questo intervento è di interpretare alcuni concetti chiave della morfologia goethiana e di valutare la loro potenzialità per una prospettiva teorica che voglia mettere in discussione la netta contrapposizione tra la vita come pura forza, di per sé portatrice di politica, e l’istituzione come pura forma, come semplice apparato immunitario, statico e limitante. Ora, al di là dell’effetto spoliticizzante che una tale opposizione sembra comportare, le categorie di vita come pura forza e di istituzione come pura forma sono problematiche in primis da un punto di vista teorico. Per questi motivi, sembra quindi necessario sforzarsi di articolare due categorie, la forza e la forma, che larga parte del pensiero contemporaneo ha pensato come inconciliabili. In questa direzione, un contributo significativo può essere apportato da quella tradizione morfologica che, sulla scia di Goethe, ha preferito alla nozione statica e tutto sommato astratta di “forma” (Gestalt) quella dinamica di “formazione” (Gestaltung o Bildung), che tiene in considerazione la complessità spaziotemporale del vivente nel suo incessante divenire una forma. La tesi che si vorrebbe dimostrare è che lo sviluppo di una concezione diversa della forma, intesa in senso dinamico come Bildung o Gestaltung, è la condizione di possibilità per pensare da una parte l’istituzione non più come un katéchon, ma come una forma vitale, dinamica, e dall’altra la vita come sempre istituita, come forma di vita – né bloße Leben né flusso in perpetuo divenire, due modi diversi per dissolvere il carattere formale che caratterizza il bios. Inoltre, da un punto di vista più propriamente politico, si cercherà di mostrare come le nozioni di Bildung e Gestaltung permettano di articolare forza sociale e forma politica e di superare dunque l’autonomia del politico e l’autonomia del sociale.
Book Reviews by Matteo Pagan
Recension de Helmuth Plessner, "Les degrés de l’organique et l’homme. Introduction à l’anthropolo... more Recension de Helmuth Plessner, "Les degrés de l’organique et l’homme. Introduction à l’anthropologie philosophique", traduit par Pierre Osmo, Paris, Gallimard, 2017, 541 p.
Publié dans Philosophie 2023/2 (N° 157), pages 90 à 93.

« Qu'est-ce qu'il est réel ? » est une question qui fonde l'histoire de la pensée occidentale et ... more « Qu'est-ce qu'il est réel ? » est une question qui fonde l'histoire de la pensée occidentale et qui la traverse de bout en bout. Ce n'est pas un hasard si elle est encore aujourd'hui au coeur du débat philosophique. D'une part, la philosophie de l'esprit « analytique » tend à présupposer une position matérialiste, selon laquelle la réalité physique est ontologiquement fondamentale par rapport à l'expérience subjective; d'autre part, la tradition phénoménologique « continentale » insiste sur l'irréductibilité de notre expérience « en première personne » à une série des processus naturels, objectifs, en « troisième personne ». L'ouvrage de Jasper van Buuren, Body and Reality. An Examination of the Relationships between the Body Proper, Physical Reality and the Phenomenal World Starting from Plessner and Merleau-Ponty (Bielefeld, transcript Verlag, 2018), a l'ambition de participer à cette discussion et de le faire en soutenant une thèse originale et complexe.
Thesis Chapters by Matteo Pagan
Mémoire de Master 2 en Philosophie contemporaine.
Conference Presentations by Matteo Pagan
Colloque international - Affiche
FILOSOFIA, ANTROPOLOGIA E TEOLOGIA POLITICA NEL NOVECENTO
1-2 marzo 2023, ore 10-12
Istituto Ital... more FILOSOFIA, ANTROPOLOGIA E TEOLOGIA POLITICA NEL NOVECENTO
1-2 marzo 2023, ore 10-12
Istituto Italiano per gli Studi filosofici di Napoli
Talks by Matteo Pagan
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Papers by Matteo Pagan
Dans un premier moment, on met en relief une différence importante entre l’anthropologie philosophique et l’anthropologie phénoménologique de Blumenberg : si Scheler et Plessner utilisent la phénoménologie de manière méthodique pour faire fructifier une nouvelle anthropologie philosophique, Blumenberg ouvre à l’inverse une voie à la phénoménologie à travers l’anthropologie philosophique. Loin de transgresser la phénoménologie, il entend plutôt l’achever, en dépassant l’obstacle théorique que représente son « interdit anthropologique ». D’une façon analogue, la réflexion phénoménologique de Bimbenet s’intéresse à l’anthropologie philosophique dans la mesure où celle-ci aborde la question de la condition de possibilité d’un être « ouvert au monde », situé dans une position d’extériorité par rapport à son Umwelt : c’est ce qui détermine son attitude réaliste.
Dans un deuxième moment, on envisage alors les descriptions de l’humain élaborées par les trois auteurs de référence de l’anthropologie philosophique (Scheler, Plessner et Gehlen), en soulignant non seulement leurs convergences, mais aussi – et surtout – leurs divergences. Même si tous les trois partagent un vocabulaire commun autour de la Sonderstellung de l’humain, la façon dont ils démontrent la différence anthropologique diffère. A différence du principe spirituel de Scheler et de la « déficience biologique » théorisée par Gehlen, la « positionnalité excentrique » de Plessner n’implique pas un détachement absolu de l’animalité et, donc, une dénégation de la vie : seul un corps vivant peut être humain ou, en termes plessnériens, seule une positionnalité peut être excentrique. Par conséquent, l’ouverture au monde (Weltoffenheit) humaine et la contrainte environnementale (Umweltgebundenheit) animale ne s’opposent pas, mais s’entrelacent.
En conclusion, on soutient la thèse selon laquelle cette différence n’est pas sans conséquences pour une phénoménologie qui chercherait dans une anthropologie philosophique le fondement de l’idéalité. Les anthropologies philosophiques de Scheler et Gehlen continuent à penser l’attitude réaliste comme l’effet d’une dévitalisation (de provenance respectivement spirituelle et biologique) et risquent ainsi de conduire la phénoménologie à la réaffirmation d’une conscience désengagée, dévitalisée, en position de survol. Au contraire, la catégorie plessnérienne de « positionnalité excentrique » indique un centre constitutivement excentrique, un animal qui est à la fois dans et hors de son centre, et permet ainsi à la phénoménologie de théoriser une conscience humaine à la fois vivante et décentrée en direction du monde « comme tel ».
Par conséquent, nous aborderons dans un premier moment l’anthropologie philosophique plessnérienne pour passer ensuite à la « biologie philosophique » sur laquelle elle est explicitement fondée, en nous concentrant particulièrement sur la catégorie de positionnalité (Positionalität). Celle-ci indique la manière propre à tout corps vivant de réaliser dialectiquement sa propre frontière en relation avec son milieu, dans une relation de formation réciproque. En conclusion, on démontrera qu’à travers la catégorie de « positionnalité excentrique » Plessner parvient à considérer l’être humain comme une partie de la nature sans payer le prix d’un naturalisme philosophique au sens traditionnel du terme ; en revanche, il élabore une véritable « philosophie de la nature non-naturaliste » ou, en d’autres termes, un naturalisme non-réductionniste et émergentiste.
Book Reviews by Matteo Pagan
Publié dans Philosophie 2023/2 (N° 157), pages 90 à 93.
Thesis Chapters by Matteo Pagan
Conference Presentations by Matteo Pagan
1-2 marzo 2023, ore 10-12
Istituto Italiano per gli Studi filosofici di Napoli
https://www.translitterae.psl.eu/theories-biologiques-theories-politiques-1900-1945/
Voici le programme et le lien pour s’inscrire : https://www.ens.psl.eu/agenda/repenser-la-nature/2021-05-04t140000?fbclid=IwAR1o2rNo0pXp4qb6zRCcn0SpMB8qcLpiRGXzT6MaKrMZmQ4_7CKTmAHI5qA
Talks by Matteo Pagan
Dans un premier moment, on met en relief une différence importante entre l’anthropologie philosophique et l’anthropologie phénoménologique de Blumenberg : si Scheler et Plessner utilisent la phénoménologie de manière méthodique pour faire fructifier une nouvelle anthropologie philosophique, Blumenberg ouvre à l’inverse une voie à la phénoménologie à travers l’anthropologie philosophique. Loin de transgresser la phénoménologie, il entend plutôt l’achever, en dépassant l’obstacle théorique que représente son « interdit anthropologique ». D’une façon analogue, la réflexion phénoménologique de Bimbenet s’intéresse à l’anthropologie philosophique dans la mesure où celle-ci aborde la question de la condition de possibilité d’un être « ouvert au monde », situé dans une position d’extériorité par rapport à son Umwelt : c’est ce qui détermine son attitude réaliste.
Dans un deuxième moment, on envisage alors les descriptions de l’humain élaborées par les trois auteurs de référence de l’anthropologie philosophique (Scheler, Plessner et Gehlen), en soulignant non seulement leurs convergences, mais aussi – et surtout – leurs divergences. Même si tous les trois partagent un vocabulaire commun autour de la Sonderstellung de l’humain, la façon dont ils démontrent la différence anthropologique diffère. A différence du principe spirituel de Scheler et de la « déficience biologique » théorisée par Gehlen, la « positionnalité excentrique » de Plessner n’implique pas un détachement absolu de l’animalité et, donc, une dénégation de la vie : seul un corps vivant peut être humain ou, en termes plessnériens, seule une positionnalité peut être excentrique. Par conséquent, l’ouverture au monde (Weltoffenheit) humaine et la contrainte environnementale (Umweltgebundenheit) animale ne s’opposent pas, mais s’entrelacent.
En conclusion, on soutient la thèse selon laquelle cette différence n’est pas sans conséquences pour une phénoménologie qui chercherait dans une anthropologie philosophique le fondement de l’idéalité. Les anthropologies philosophiques de Scheler et Gehlen continuent à penser l’attitude réaliste comme l’effet d’une dévitalisation (de provenance respectivement spirituelle et biologique) et risquent ainsi de conduire la phénoménologie à la réaffirmation d’une conscience désengagée, dévitalisée, en position de survol. Au contraire, la catégorie plessnérienne de « positionnalité excentrique » indique un centre constitutivement excentrique, un animal qui est à la fois dans et hors de son centre, et permet ainsi à la phénoménologie de théoriser une conscience humaine à la fois vivante et décentrée en direction du monde « comme tel ».
Par conséquent, nous aborderons dans un premier moment l’anthropologie philosophique plessnérienne pour passer ensuite à la « biologie philosophique » sur laquelle elle est explicitement fondée, en nous concentrant particulièrement sur la catégorie de positionnalité (Positionalität). Celle-ci indique la manière propre à tout corps vivant de réaliser dialectiquement sa propre frontière en relation avec son milieu, dans une relation de formation réciproque. En conclusion, on démontrera qu’à travers la catégorie de « positionnalité excentrique » Plessner parvient à considérer l’être humain comme une partie de la nature sans payer le prix d’un naturalisme philosophique au sens traditionnel du terme ; en revanche, il élabore une véritable « philosophie de la nature non-naturaliste » ou, en d’autres termes, un naturalisme non-réductionniste et émergentiste.
Publié dans Philosophie 2023/2 (N° 157), pages 90 à 93.
1-2 marzo 2023, ore 10-12
Istituto Italiano per gli Studi filosofici di Napoli
https://www.translitterae.psl.eu/theories-biologiques-theories-politiques-1900-1945/
Voici le programme et le lien pour s’inscrire : https://www.ens.psl.eu/agenda/repenser-la-nature/2021-05-04t140000?fbclid=IwAR1o2rNo0pXp4qb6zRCcn0SpMB8qcLpiRGXzT6MaKrMZmQ4_7CKTmAHI5qA