ACADEMIC JOURNAL by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra

Museum International, 2024
For the Nso peoples (primarily inhabiting Western Cameroon), making development sustainable is no... more For the Nso peoples (primarily inhabiting Western Cameroon), making development sustainable is not achievable outside the framework of the community’s worldviews. The conception of an overly homogenous Africa or an irreducibly heterogeneous African continent has consistently fueled the illusion that development programmes and strategies need to adapt to, or to adopt, successful Western models (Mudimbe 1988; Pondi Citation2011). The failure of international economic and development agendas has significantly impacted African communities’ relationship with the world around them, leading to challenges in maintaining their identities, values and practices. While the notion of sustainable development is not alien to many African communities, its capitalist underpinnings represent a significant shift away from local and traditional models as well as technologies of sustenance and sustainability. This shift explains why development is equated with an excessive dependence on and fixation with technological advancements and industrial pursuits (World Bank 2007). This fixation can be traced back to the legacy of colonisation, which marginalised Indigenous knowledge and customs. Reclaiming and integrating these traditional perspectives is paramount in forging and fostering development that is truly sustainable: one that resonates with the distinct needs and values of African societies (Vusi, Muchie and Shafi 2021; Breidlid and Krovel Citation2020; Mawere Citation2014; Boon and Luc Hens 2007). It is only in this regard that we can approach the issue of development in Nsoland.
In Nso contexts, development is viewed holistically, but also as something that is multifaceted and complex, hinging on a concept of equilibrium. It engages both the visible and the invisible realms in addressing the needs of the community in a sustainable manner, while perpetuating transgenerationally traditional knowledge, heritages and technologies. It is believed that by maintaining this equilibrium between the visible and the invisible, it is possible to access and assess the Nso people’s worldview: one that is connected to the multifaceted aspects of community life as this worldview connects past, present, and future generations. Within Nso communities, the interconnectedness of past, present, and future wellbeing depends on the harmonious coexistence of individuals, cultural heritage and the natural environment. This stability is perceived as vital to supporting economic, social, political, and cultural development, while also ensuring environmental sustainability. This balance additionally hinges on the stability of the relationship between the current members of the Nso community, their ancestors and the gods of the land. Such a delicate balance is crucial not only for addressing and fulfilling the community’s fundamental needs while simultaneously ensuring the sustainability of its resources; it also enhances the preservation of the community’s heritage, comprising its traditional knowledge, know-how, technologies and worldviews.
The essence of this equilibrium between the visible world and the unseen order (involving the deceased, ancestors, and the land’s deities) is encapsulated in Ngonnso: the carved representation of the Queen Mother of the Nso. This sacred statue (Fig. 1.) commemorates Her pivotal role in founding the Nso community, perpetual guardianship over her people, nurturing provision of resources, and meticulous maintenance of peace, unity and overall welfare. Around Ngonnso and Her regalia, the spiritual life of the entire Nso community found its form and essence. The sacred presence of Ngonnso served as a focal point, shaping the spiritual beliefs, practices and traditions that permeated every facet of community life. The carved representation of the Queen Mother transcended its status as a mere artefact; it became a living embodiment of the spiritual heritage and collective consciousness of the Nso community. The theft of Ngonnso in 1901 or 1902 by the German Commander Kurt von Pavel (Kimbu 2005, p. 25) during a punitive expedition at the Nso palace in Cameroon, and the subsequent desecration of its royal shrine, are regarded in Nso culture not only as an act of German vandalism, but as a profanation. The theft — which resulted in the transfer of Ngonnso from the personal collection of Kurt von Pavel to the collections of the Ethnological Museum in Berlin, as well as other Nso royal paraphernalia to the Linden Museum — was and remains an assault on the very soul of the community, with far-reaching consequences that have impacted the spiritual, social, cultural and economic fabric of the Nso people. The repercussions stemming from the theft of Ngonnso provide the backdrop against which the ‘cosmogonies’ of economic growth in Nso land are foregrounded.

Culture & Musées n°38, 2021
Cette note de recherche en cours examine les tensions entre les instances politiques et les insti... more Cette note de recherche en cours examine les tensions entre les instances politiques et les institutions littéraires à l’origine du processus de patrimonialisation de la littérature camerounaise des années 1950 à 1980. Par patrimonialisation du fait littéraire au Cameroun, on entend les modes de formation des classiques étudiés sous deux points de vue : d’une part la consécration des œuvres et leur pérennisation dans le paysage littéraire, d’autre part les imaginaires autour des auteurs que se construisent le politique et les publics. Quel est le rôle de la censure et
quelle est la place de la mémoire collective dans le processus de patrimonialisation ? Mon objectif est d’analyser le paradoxe qui résulte des tentatives politiques de patrimonialisation de la littérature à partir d’une étude de cas. Ce paradoxe jaillit du croisement entre consécration et censure, tant les véritables classiques camerounais que le monde littéraire et la mémoire collective nationale retiennent aujourd’hui des années 1950 à 1980 au Cameroun sont des auteurs qui ont été frappés sévèrement par la censure, à l’instar de Mongo Beti. L’année 1950 au Cameroun est une date charnière de l’émancipation du fait littéraire par rapport au contrôle politique et politisé de la parole et du discours qui circulent au sein de l’espace public. L’émergence de la première génération d’écrivains révolutionnaires, « avec pour chefs de file Mongo Beti et Ferdinand Oyono » (Ackad, 1985 : 7-8), crée le premier choc entre le politique et le littéraire par le fait que ces auteurs produisaient des discours anticonformistes, contestataires et iconoclastes, contrairement à la tendance panégyrique de leurs prédécesseurs. Une rivalité entre l’autorité politique et l’institution littéraire s’active dès que la question de la conquête et du contrôle de l’espace public entre en jeu. C’est dans ce contexte de rapports tendus que la question de la patrimonialisation de la littérature m’intéresse.

Au carrefour des mondes : Récits actuels de femmes migrantes (An der Schnittstelle der Welten: Aktuelle Narrative von migrierenden Frauen), 2021
Dans cet article, il est question d’analyser des expériences de femmes migrantes à partir de troi... more Dans cet article, il est question d’analyser des expériences de femmes migrantes à partir de trois déterminants : l’espace, la mémoire et l’identité afin de démontrer comment se construit un féminisme existentialiste dans Le Ventre de l’Atlantique (2003) et La Préférence nationale (2001). Une analyse géocentrée de ces deux textes révèle les dimensionnalités et les virtuosités de l’expérience spatiale à partir de laquelle les femmes migrantes bousculent les ordres sociaux, idéologiques et politiques dominants et discriminants des lieux vécus afin de se forger une existence qui obéit à des principes de liberté et de dignité. La multifocalisation, la polysensorialité, la référentialité et la stratigraphie de la géocritique westphalienne nous permettront de lire et de croiser les perceptions, les expériences et les rapports de force qui singularisent le parcours et le vécu des narratrices autobiographiques de l’écriture de Fatou Diome.
Mots Clés : espace, mémoire, identité, féminisme, existentialisme, voyage.

Revue Postures, Dossier « Le parti pris de l’ordinaire : penser le quotidien », no 33, En ligne <http://revuepostures.com/fr/articles/tiako-djomatchoua-33>, 2021
Au sein des postcolonies africaines, écrire c’est prendre parti. Et
aborder, par la littérature,... more Au sein des postcolonies africaines, écrire c’est prendre parti. Et
aborder, par la littérature, des sujets sensibles tels que l’épineuse
question de la mémoire nationale, c’est parfois faire s’entrechoquer la
mémoire officielle et l’imaginaire populaire. Si, comme André Djiffack,
l’on considère que le degré de liberté d’une société « peut se lire à
travers le sort qu’elle réserve à ses écrivains dissidents » (2000, 47), il
est possible d’affirmer que Mongo Beti, dans Remember Ruben, donne à
la mémoire populaire une plateforme d’expression et une légitimité, et
qu’il s’oppose par là à la mémoire collective « officielle » construite et
imposée par l’État. L’étude des procédés de fictionnalisation de la figure
emblématique de Ruben Um Nyobè, bannie des annales de l’histoire
officielle du Cameroun, permettra de saisir les motifs sous-jacents à la
censure dont ce texte est victime à sa parution. Comment Mongo Beti
transforme-t-il son roman en un site mémoriel? Pourquoi cette
reconstitution littéraire de la mémoire se voit-elle accorder autant
d’attention de la part des institutions politiques? Comment la censure
du gouvernement camerounais impacte-t-elle la production d’œuvres
littéraires? Quel est le rôle véritable de la censure? Voilà les questions
principales qui nous permettront de naviguer du texte au contexte dans
une étude qui s’appuiera sur une approche sociohistorique de la
littérature.

Raconter les politiques conflictuelles en Afrique https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/19207/raconter-les-politiques-conflictuelles-en-afrique
Raconter les crises en postcolonie : nouvelles voix ou voies nouvelles dans
... more Raconter les crises en postcolonie : nouvelles voix ou voies nouvelles dans
Temps de chien de Patrice Nganang
L’engagement au XXIe participe d’un mouvement de nationalisation de l’écriture qui rend compte des stratégies déployées par les auteurs pour s’adresser d’abord à un public cible déterminé. Temps de chien, à travers l’instrumentalisation de la figure du narrateur zoomorphe Mboudjak, réalise une chronique de la condition postcoloniale à partir des bidonvilles de la capitale Camerounaise. Le syncrétisme linguistique et le choix de verser dans un réalisme véhément et révolutionnaire fait jaillir de la plume de Nganang l’engrenage des crises politique, économique et sociale qui enlisent le fossé entre gouvernants et gouvernés. L’ absence des droits, des libertés fondamentales et l’arbitraire du régime au pouvoir questionnent les idéaux de « démocratie et droit de l’homme », de « libéralisme communautaire », de « renouveau », de « bonne gouvernance », de « rigueur et de moralisation » , et de « justice sociale » clamés par le Président de la République Paul Biya. L’ imaginaire collectif est convoqué pour exprimer les frustrations, les exactions et les oppressions vécues par le bas-peuple au sein de la postcolonie camerounaise en crise. Dans quelle mesure l’écriture des crises contribue-t-elle à redéfinir le paysage littéraire du XXIe siècle ? Comment Temps de Chien diagnose-t-il la postcolonie camerounaise d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qui distingue et canonise ce texte dans le panthéon des écritures francophones engagées du XXIe ? À la lumière de la théorie postcoloniale d’Achille Mbembe, cette analyse visera à montrer comment Nganang parvient à rendre compte, sur le plan thématique et discursif, de l’interdépendance des crises contemporaines de la postcolonie camerounaise à partir de l’imaginaire populaire se déployant dans les bidonvilles de la métropole Yaoundé.
Ethiopiques : Revue Négro-africaine de Litérature, de Philosophie, de Sociologie, d'Anthropologie et d'Art, 2020
Le rapport entre société et environnement en Afrique définie par une vision du monde bidimensionn... more Le rapport entre société et environnement en Afrique définie par une vision du monde bidimensionnelle, encadrée par une pensée magico-religieuse qui promeut la cohabitation de l’invisible avec le visible. Ce cadre permet d’envisager l’écriture d’une surréalité spatiale de sorte à repenser l’environnement d’un point de vue socio-culturel africain. Notre article vise à déconstruire l’idée d’un rapport de l’homme à l’environnement qui se réduirait au contact et à l’influence que ce dernier a sur la nature de sorte à montrer comment De Rosny parvient à écrire la sacralité d’un espace invisible, le Ndimsi, et son influence sur la marche de la vie en société chez le peuple Douala, au Cameroun.
MOTS CLÉS: Espaces réel/surréel/astral/pensée magico-religieuse, société.

Travaux de Littérature. Vol. XXXIII. Poétiques de l'objet, 2021
Parler de la représentation de l'objet au sein de la littérature subsaharienne c'est reconnaître ... more Parler de la représentation de l'objet au sein de la littérature subsaharienne c'est reconnaître non seulement les dimensions de perception que les personnages se font de celui-ci mais aussi l'ancrage socio-culturel et le travail de mémoire que les auteurs abattent à travers la figure de l'objet. Dans Les Noces sacrées 1 , l'intrigue se construit autour des conséquences des vols d'objets sacrés en Afrique pendant la colonisation du XIX e au XX e siècle. Il s'agit plus particulièrement du vol du masque sacré N'Tomo qui est d'une part convoité par l'Européen Besnier pour son carac-tère « exotique », et d'autre part sacralisé par la communauté africaine pour ses attributs divins. Ainsi, Seydou Badian met en place un jeu de perceptions qui se construit et s'établit entre le profane et l'initié dans la relation à l'objet de manière à démontrer la transition de la matérialité de l'objet à sa sacralisation, à travers le pro-cessus de passage de la personnification à l'hypotypose. Ces procédés stylistiques rendent conjointement compte du déclenchement de l'action violente des forces sur-naturelles que renferme le masque N'Tomo par suite des crimes de parjure et de profanation commis par Besnier et ses acolytes. Cet article vise donc à démontrer qu'à travers le processus de passage de la personnification à l'hypotypose, Badian parvient à déconstruire la croyance en la seule matérialité ou immanence de l'objet afin de dévoiler ses implications socio-culturelles sur la vie des individus au sein de certaines communautés africaines. REGARDS CROISÉS AUTOUR DU MASQUE N'TOMO L'ouverture au monde et la rencontre avec l'Occident, conduisant à la colonisa-tion, ont profondément transformé et secoué les repères socioculturels qui fondent la définition du rapport au monde des communautés africaines autochtones colonisées. Face à l'hybridité de la pensée et de la vision du monde résultant des chocs intercultu-rels entre modernité et tradition, les Africains vivent un écartèlement, un entre-deux. Le contact avec les objets sacrés déclenche inévitablement un jeu de perception qui se nourrit des représentations et des compétences socioculturelles de l'individu. Ces connaissances sont des préalables qui nous permettent de dessiner le profil des per-sonnages impliqués dans le vol et la profanation du masque sacré N'Tomo d'une part, et d'autre part de ceux qui vouent à N'Tomo ouvertement et/ou secrètement un culte.

Travaux de Littérature. Vol. XXXIII. Poétiques de l'objet, 2021
Parler de la représentation de l’objet au sein de la littérature subsaharienne c’est reconnaître ... more Parler de la représentation de l’objet au sein de la littérature subsaharienne c’est reconnaître non seulement les dimensions de perception que les personnages se font de celui-ci mais aussi l’ancrage socio-culturel et le travail de mémoire que les auteurs abattent à travers la figure de l’objet. Dans Les Noces sacrées, l’intrigue se construit autour des conséquences des vols d’objets sacrés en Afrique pendant la colonisation du XIXe au XXe siècle. Il s’agit plus particulièrement du vol du masque sacré N’Tomo qui est d’une part convoité par l’Européen Besnier pour son caractère « exotique », et d’autre part sacralisé par la communauté africaine pour ses attributs divins. Ainsi, Seydou Badian met en place un jeu de perceptions qui se construit et s’établit entre le profane et l’initié dans la relation à l’objet de manière à démontrer la transition de la matérialité de l’objet à sa sacralisation, à travers le processus de passage de la personnification à l’hypotypose. Ces procédés stylistiques rendent conjointement compte du déclenchement de l’action violente des forces surnaturelles que renferme le masque N’Tomo par suite des crimes de parjure et de profanation commis par Besnier et ses acolytes. Cet article vise donc à démontrer qu’à travers le processus de passage de la personnification à l’hypotypose, Badian parvient à déconstruire la croyance en la seule matérialité ou immanence de l’objet afin de dévoiler ses implications socio-culturelles sur la vie des individus au sein de certaines communautés africaines.

AFRICAN JOURNAL OF LITERATURE AND HUMANITIES: AFJOLIH, 2020
In Africa, man flourishes within a "cosmic totalitarianism". The fearful veneration of the sacre... more In Africa, man flourishes within a "cosmic totalitarianism". The fearful veneration of the sacred shakes the border between the visible and the invisible. The African socio-cultural framework, its magico-religious beliefs, its traditions give the concepts of crime and punishment a content which supports the architecture of a typical African justice. Crime is evil and essentially destructive, while punishment is the legitimate and unquestionable attribute of supernatural forces who have the monopoly of violence that reprimands evil by evil. It is from crime and punishment that we can envisage the existence of a traditional African justice that integrates the supernatural as a fundamental variable. On the aesthetic level, a reading of the corpus from a fantastic perspective helps to deconstruct the western’s definition of the fantastic. The aim of this paper will be acknowledging the existence not only of fantastic sensitivities with an undeniable socio-cultural anchoring, but also of genres of the fantastic.
Key words: sacred, profane, crime, punishment, expiation, propitiation
CONFERENCES by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
39th Annual 20th & 21st-Century French & Francophone Studies International Colloquium Média / Mediums, 2022
Journée doctorale : « Féminités actuelles : avatars de l’écriture », 2022
Le Centre d’Étude du Roman Français Actuel (CERFA), le Département de Français de la Faculté des ... more Le Centre d’Étude du Roman Français Actuel (CERFA), le Département de Français de la Faculté des Lettres de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie) et Sorbonne Université (France) organisent le 12 mars 2022, une Journée d’étude en ligne (zoom), sous le titre « Féminités actuelles : avatars de l’écriture ».
Société Internationale de Recherches sur la Fiction et la Fictionnalité, Deuxième colloque international : Fictions impossibles, 2022
WINTHROP-KING INSTITUTE FOR CONTEMPORARY FRENCH AND FRANCOPHONE STUDIES, 2021
Journée d'Etudes (Centre d'Etude du Roman Français Actuel), 2021
NeMLA 2021 Convention, 2021
EQuinoxe 2021, Brown University Department of French Studies, 28th Graduate Annual Conference, 2021
Le Mal/Evil a Conference in French and Francophone Studies, 2020
12th Annual Graduate Research Forum - Miami University, 2020
IIème Colloque International INSPIRATIONS 2020 La littérature et la carte géographique, 2020
CURRICULUM VITAE by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
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ACADEMIC JOURNAL by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
In Nso contexts, development is viewed holistically, but also as something that is multifaceted and complex, hinging on a concept of equilibrium. It engages both the visible and the invisible realms in addressing the needs of the community in a sustainable manner, while perpetuating transgenerationally traditional knowledge, heritages and technologies. It is believed that by maintaining this equilibrium between the visible and the invisible, it is possible to access and assess the Nso people’s worldview: one that is connected to the multifaceted aspects of community life as this worldview connects past, present, and future generations. Within Nso communities, the interconnectedness of past, present, and future wellbeing depends on the harmonious coexistence of individuals, cultural heritage and the natural environment. This stability is perceived as vital to supporting economic, social, political, and cultural development, while also ensuring environmental sustainability. This balance additionally hinges on the stability of the relationship between the current members of the Nso community, their ancestors and the gods of the land. Such a delicate balance is crucial not only for addressing and fulfilling the community’s fundamental needs while simultaneously ensuring the sustainability of its resources; it also enhances the preservation of the community’s heritage, comprising its traditional knowledge, know-how, technologies and worldviews.
The essence of this equilibrium between the visible world and the unseen order (involving the deceased, ancestors, and the land’s deities) is encapsulated in Ngonnso: the carved representation of the Queen Mother of the Nso. This sacred statue (Fig. 1.) commemorates Her pivotal role in founding the Nso community, perpetual guardianship over her people, nurturing provision of resources, and meticulous maintenance of peace, unity and overall welfare. Around Ngonnso and Her regalia, the spiritual life of the entire Nso community found its form and essence. The sacred presence of Ngonnso served as a focal point, shaping the spiritual beliefs, practices and traditions that permeated every facet of community life. The carved representation of the Queen Mother transcended its status as a mere artefact; it became a living embodiment of the spiritual heritage and collective consciousness of the Nso community. The theft of Ngonnso in 1901 or 1902 by the German Commander Kurt von Pavel (Kimbu 2005, p. 25) during a punitive expedition at the Nso palace in Cameroon, and the subsequent desecration of its royal shrine, are regarded in Nso culture not only as an act of German vandalism, but as a profanation. The theft — which resulted in the transfer of Ngonnso from the personal collection of Kurt von Pavel to the collections of the Ethnological Museum in Berlin, as well as other Nso royal paraphernalia to the Linden Museum — was and remains an assault on the very soul of the community, with far-reaching consequences that have impacted the spiritual, social, cultural and economic fabric of the Nso people. The repercussions stemming from the theft of Ngonnso provide the backdrop against which the ‘cosmogonies’ of economic growth in Nso land are foregrounded.
quelle est la place de la mémoire collective dans le processus de patrimonialisation ? Mon objectif est d’analyser le paradoxe qui résulte des tentatives politiques de patrimonialisation de la littérature à partir d’une étude de cas. Ce paradoxe jaillit du croisement entre consécration et censure, tant les véritables classiques camerounais que le monde littéraire et la mémoire collective nationale retiennent aujourd’hui des années 1950 à 1980 au Cameroun sont des auteurs qui ont été frappés sévèrement par la censure, à l’instar de Mongo Beti. L’année 1950 au Cameroun est une date charnière de l’émancipation du fait littéraire par rapport au contrôle politique et politisé de la parole et du discours qui circulent au sein de l’espace public. L’émergence de la première génération d’écrivains révolutionnaires, « avec pour chefs de file Mongo Beti et Ferdinand Oyono » (Ackad, 1985 : 7-8), crée le premier choc entre le politique et le littéraire par le fait que ces auteurs produisaient des discours anticonformistes, contestataires et iconoclastes, contrairement à la tendance panégyrique de leurs prédécesseurs. Une rivalité entre l’autorité politique et l’institution littéraire s’active dès que la question de la conquête et du contrôle de l’espace public entre en jeu. C’est dans ce contexte de rapports tendus que la question de la patrimonialisation de la littérature m’intéresse.
Mots Clés : espace, mémoire, identité, féminisme, existentialisme, voyage.
aborder, par la littérature, des sujets sensibles tels que l’épineuse
question de la mémoire nationale, c’est parfois faire s’entrechoquer la
mémoire officielle et l’imaginaire populaire. Si, comme André Djiffack,
l’on considère que le degré de liberté d’une société « peut se lire à
travers le sort qu’elle réserve à ses écrivains dissidents » (2000, 47), il
est possible d’affirmer que Mongo Beti, dans Remember Ruben, donne à
la mémoire populaire une plateforme d’expression et une légitimité, et
qu’il s’oppose par là à la mémoire collective « officielle » construite et
imposée par l’État. L’étude des procédés de fictionnalisation de la figure
emblématique de Ruben Um Nyobè, bannie des annales de l’histoire
officielle du Cameroun, permettra de saisir les motifs sous-jacents à la
censure dont ce texte est victime à sa parution. Comment Mongo Beti
transforme-t-il son roman en un site mémoriel? Pourquoi cette
reconstitution littéraire de la mémoire se voit-elle accorder autant
d’attention de la part des institutions politiques? Comment la censure
du gouvernement camerounais impacte-t-elle la production d’œuvres
littéraires? Quel est le rôle véritable de la censure? Voilà les questions
principales qui nous permettront de naviguer du texte au contexte dans
une étude qui s’appuiera sur une approche sociohistorique de la
littérature.
Temps de chien de Patrice Nganang
L’engagement au XXIe participe d’un mouvement de nationalisation de l’écriture qui rend compte des stratégies déployées par les auteurs pour s’adresser d’abord à un public cible déterminé. Temps de chien, à travers l’instrumentalisation de la figure du narrateur zoomorphe Mboudjak, réalise une chronique de la condition postcoloniale à partir des bidonvilles de la capitale Camerounaise. Le syncrétisme linguistique et le choix de verser dans un réalisme véhément et révolutionnaire fait jaillir de la plume de Nganang l’engrenage des crises politique, économique et sociale qui enlisent le fossé entre gouvernants et gouvernés. L’ absence des droits, des libertés fondamentales et l’arbitraire du régime au pouvoir questionnent les idéaux de « démocratie et droit de l’homme », de « libéralisme communautaire », de « renouveau », de « bonne gouvernance », de « rigueur et de moralisation » , et de « justice sociale » clamés par le Président de la République Paul Biya. L’ imaginaire collectif est convoqué pour exprimer les frustrations, les exactions et les oppressions vécues par le bas-peuple au sein de la postcolonie camerounaise en crise. Dans quelle mesure l’écriture des crises contribue-t-elle à redéfinir le paysage littéraire du XXIe siècle ? Comment Temps de Chien diagnose-t-il la postcolonie camerounaise d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qui distingue et canonise ce texte dans le panthéon des écritures francophones engagées du XXIe ? À la lumière de la théorie postcoloniale d’Achille Mbembe, cette analyse visera à montrer comment Nganang parvient à rendre compte, sur le plan thématique et discursif, de l’interdépendance des crises contemporaines de la postcolonie camerounaise à partir de l’imaginaire populaire se déployant dans les bidonvilles de la métropole Yaoundé.
MOTS CLÉS: Espaces réel/surréel/astral/pensée magico-religieuse, société.
Key words: sacred, profane, crime, punishment, expiation, propitiation
CONFERENCES by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
CURRICULUM VITAE by Tiako Djomatchoua Murielle Sandra
In Nso contexts, development is viewed holistically, but also as something that is multifaceted and complex, hinging on a concept of equilibrium. It engages both the visible and the invisible realms in addressing the needs of the community in a sustainable manner, while perpetuating transgenerationally traditional knowledge, heritages and technologies. It is believed that by maintaining this equilibrium between the visible and the invisible, it is possible to access and assess the Nso people’s worldview: one that is connected to the multifaceted aspects of community life as this worldview connects past, present, and future generations. Within Nso communities, the interconnectedness of past, present, and future wellbeing depends on the harmonious coexistence of individuals, cultural heritage and the natural environment. This stability is perceived as vital to supporting economic, social, political, and cultural development, while also ensuring environmental sustainability. This balance additionally hinges on the stability of the relationship between the current members of the Nso community, their ancestors and the gods of the land. Such a delicate balance is crucial not only for addressing and fulfilling the community’s fundamental needs while simultaneously ensuring the sustainability of its resources; it also enhances the preservation of the community’s heritage, comprising its traditional knowledge, know-how, technologies and worldviews.
The essence of this equilibrium between the visible world and the unseen order (involving the deceased, ancestors, and the land’s deities) is encapsulated in Ngonnso: the carved representation of the Queen Mother of the Nso. This sacred statue (Fig. 1.) commemorates Her pivotal role in founding the Nso community, perpetual guardianship over her people, nurturing provision of resources, and meticulous maintenance of peace, unity and overall welfare. Around Ngonnso and Her regalia, the spiritual life of the entire Nso community found its form and essence. The sacred presence of Ngonnso served as a focal point, shaping the spiritual beliefs, practices and traditions that permeated every facet of community life. The carved representation of the Queen Mother transcended its status as a mere artefact; it became a living embodiment of the spiritual heritage and collective consciousness of the Nso community. The theft of Ngonnso in 1901 or 1902 by the German Commander Kurt von Pavel (Kimbu 2005, p. 25) during a punitive expedition at the Nso palace in Cameroon, and the subsequent desecration of its royal shrine, are regarded in Nso culture not only as an act of German vandalism, but as a profanation. The theft — which resulted in the transfer of Ngonnso from the personal collection of Kurt von Pavel to the collections of the Ethnological Museum in Berlin, as well as other Nso royal paraphernalia to the Linden Museum — was and remains an assault on the very soul of the community, with far-reaching consequences that have impacted the spiritual, social, cultural and economic fabric of the Nso people. The repercussions stemming from the theft of Ngonnso provide the backdrop against which the ‘cosmogonies’ of economic growth in Nso land are foregrounded.
quelle est la place de la mémoire collective dans le processus de patrimonialisation ? Mon objectif est d’analyser le paradoxe qui résulte des tentatives politiques de patrimonialisation de la littérature à partir d’une étude de cas. Ce paradoxe jaillit du croisement entre consécration et censure, tant les véritables classiques camerounais que le monde littéraire et la mémoire collective nationale retiennent aujourd’hui des années 1950 à 1980 au Cameroun sont des auteurs qui ont été frappés sévèrement par la censure, à l’instar de Mongo Beti. L’année 1950 au Cameroun est une date charnière de l’émancipation du fait littéraire par rapport au contrôle politique et politisé de la parole et du discours qui circulent au sein de l’espace public. L’émergence de la première génération d’écrivains révolutionnaires, « avec pour chefs de file Mongo Beti et Ferdinand Oyono » (Ackad, 1985 : 7-8), crée le premier choc entre le politique et le littéraire par le fait que ces auteurs produisaient des discours anticonformistes, contestataires et iconoclastes, contrairement à la tendance panégyrique de leurs prédécesseurs. Une rivalité entre l’autorité politique et l’institution littéraire s’active dès que la question de la conquête et du contrôle de l’espace public entre en jeu. C’est dans ce contexte de rapports tendus que la question de la patrimonialisation de la littérature m’intéresse.
Mots Clés : espace, mémoire, identité, féminisme, existentialisme, voyage.
aborder, par la littérature, des sujets sensibles tels que l’épineuse
question de la mémoire nationale, c’est parfois faire s’entrechoquer la
mémoire officielle et l’imaginaire populaire. Si, comme André Djiffack,
l’on considère que le degré de liberté d’une société « peut se lire à
travers le sort qu’elle réserve à ses écrivains dissidents » (2000, 47), il
est possible d’affirmer que Mongo Beti, dans Remember Ruben, donne à
la mémoire populaire une plateforme d’expression et une légitimité, et
qu’il s’oppose par là à la mémoire collective « officielle » construite et
imposée par l’État. L’étude des procédés de fictionnalisation de la figure
emblématique de Ruben Um Nyobè, bannie des annales de l’histoire
officielle du Cameroun, permettra de saisir les motifs sous-jacents à la
censure dont ce texte est victime à sa parution. Comment Mongo Beti
transforme-t-il son roman en un site mémoriel? Pourquoi cette
reconstitution littéraire de la mémoire se voit-elle accorder autant
d’attention de la part des institutions politiques? Comment la censure
du gouvernement camerounais impacte-t-elle la production d’œuvres
littéraires? Quel est le rôle véritable de la censure? Voilà les questions
principales qui nous permettront de naviguer du texte au contexte dans
une étude qui s’appuiera sur une approche sociohistorique de la
littérature.
Temps de chien de Patrice Nganang
L’engagement au XXIe participe d’un mouvement de nationalisation de l’écriture qui rend compte des stratégies déployées par les auteurs pour s’adresser d’abord à un public cible déterminé. Temps de chien, à travers l’instrumentalisation de la figure du narrateur zoomorphe Mboudjak, réalise une chronique de la condition postcoloniale à partir des bidonvilles de la capitale Camerounaise. Le syncrétisme linguistique et le choix de verser dans un réalisme véhément et révolutionnaire fait jaillir de la plume de Nganang l’engrenage des crises politique, économique et sociale qui enlisent le fossé entre gouvernants et gouvernés. L’ absence des droits, des libertés fondamentales et l’arbitraire du régime au pouvoir questionnent les idéaux de « démocratie et droit de l’homme », de « libéralisme communautaire », de « renouveau », de « bonne gouvernance », de « rigueur et de moralisation » , et de « justice sociale » clamés par le Président de la République Paul Biya. L’ imaginaire collectif est convoqué pour exprimer les frustrations, les exactions et les oppressions vécues par le bas-peuple au sein de la postcolonie camerounaise en crise. Dans quelle mesure l’écriture des crises contribue-t-elle à redéfinir le paysage littéraire du XXIe siècle ? Comment Temps de Chien diagnose-t-il la postcolonie camerounaise d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qui distingue et canonise ce texte dans le panthéon des écritures francophones engagées du XXIe ? À la lumière de la théorie postcoloniale d’Achille Mbembe, cette analyse visera à montrer comment Nganang parvient à rendre compte, sur le plan thématique et discursif, de l’interdépendance des crises contemporaines de la postcolonie camerounaise à partir de l’imaginaire populaire se déployant dans les bidonvilles de la métropole Yaoundé.
MOTS CLÉS: Espaces réel/surréel/astral/pensée magico-religieuse, société.
Key words: sacred, profane, crime, punishment, expiation, propitiation
Restitution (of Knowledge)
Moderation / Chair: Mikaél Assilkinga, Université de Dschang
Yann LeGall, Technische Universität Berlin
Fogha Mc Cornilius Refem, Universität Potsdam
Murielle Sandra Tiako Djomatchoua, Princeton University
in English
Eine Konferenz des DFG-Forschungsprojekts »Umgekehrte
Sammlungsgeschichte« der Technischen Universität Berlin
und der Université de Dschang (www.tu.berlin/go59293/)
anlässlich des Erscheinens der Publikation »Atlas der
Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland«.
Die Tagung fand vom 1. - 3. Juni 2023 in der Technischen Universität Berlin statt.
CAMEROON’S CULTURAL HERITAGE IN GERMANY - FINDINGS AND PERSPECTIVES
A conference hosted by the DFG-funded research project
»Reverse Collection History« of the Technische Universität
Berlin and the Université de Dschang (www.tu.berlin/en/
go59293/) marking the publication of »Atlas der Abwesenheit.
Kameruns Kulturerbe in Deutschland«.
Together with international guests, the project group
»Reverse Collection History« opened a three-day discussion space to talk about these questions related to the history and
future of Cameroon‘s material cultural heritage. The conference took place from June 1st-3rd 2023 at TU Berlin.
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International Student and Scholar Services wants to celebrate and honor the achievements of the graduating class of 2021.
Graduating students and their loved ones are welcome to attend a virtual celebration that will recognize all graduating international students, reflect on our favorite memories, and look ahead to exciting new opportunities.
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CITATION :
Tiako Djomatchoua, Murielle Sandra. Sports et Routes Migratoires : entre Imaginaires (Post) Coloniaux et Experiences Individuelles dans Fais peter les basses, Bruno! et Le Chemin de L' Amerique de Baru. 2021. Miami University, Master's thesis. OhioLINK Electronic Theses and Dissertations Center, http://rave.ohiolink.edu/etdc/view?acc_num=miami1626239430252334.