Papers african Literature by Xavier Garnier
Sandra Contamina et Anne-Rachel Hermetet (dir.), Éco-écrire. Formes littéraires et artistiques de l’inquiétude environnementale., 2024
GARNIER, « Trois écopoé+ques décoloniales africaines » dans Sandra Contamina et Anne-Rachel Herme... more GARNIER, « Trois écopoé+ques décoloniales africaines » dans Sandra Contamina et Anne-Rachel Hermetet (dir.), Éco-écrire. Formes li/éraires et ar2s2ques de l'inquiétude environnementale, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2024, p. 285-294. Lire l'ar+cle en ligne : hTps://books.openedi+on.org/pur/241077
Corinne Fournier Kiss (ed.), Littérature et écologie, ou comment écrire les écocides de biotopes réels, 2024
Ce chapitre se propose de suivre la figure de Kacou Ananzè, l’araignée-trickster de la forêt équa... more Ce chapitre se propose de suivre la figure de Kacou Ananzè, l’araignée-trickster de la forêt équatoriale africaine, telle qu’elle est reprise dans Le Pagne noir, recueil de contes publié en 1954 par l’écrivain ivoirien Bernard Dadié. Parce qu’il est un animal de bordure, qui évolue à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’écosystème forestier, Araignée est une figure ambivalente particulièrement propice pour écrire l’écocide en cours. Cet être hors-
norme, qui joue avec la mort en détournant à son profit les grands flux biosphériques, nous fait sentir par le récit de ses mésaventures le fragile équilibre et la vulnérabilité de nos écosystèmes

Elfe XX-XXI [En ligne], 2024
When it becomes difficult or impossible to live on the surface of the globe, the only solution is... more When it becomes difficult or impossible to live on the surface of the globe, the only solution is digging. We propose to track the avatars of the digging animal, upstream and downstream of Kafka’s famous short story, in some literary works in Europe (Verne), Africa (Aanza, Mujila) and the Caribbean (Chamoiseau, Depestre), to show its ecopoetic potential in times of ecological crisis. The burrow is not a place outside the world. On the contrary, we picture it as a hyper-connected space where perceptions and sensations are sharpened. Through his underground work, the digger gains in resonance what he loses in visibilit. He also develops a new angle of view to tell what is happening on the surface and thus modifies the narrative modalities. This article is an attempt to connect different burrows, in order to test the possibility of building a circuit of literary galleries.
Dorothée Boulanger et Susanne Gehrmann (dir.), Arts et activismes afroqueers. Littératures, images, performances, 2024

Etudes Littéraires Africaines, 2023
Senghor’s version of Négritude has often been criticized for acknowledging cultural defeat agains... more Senghor’s version of Négritude has often been criticized for acknowledging cultural defeat against Europe and for developing reactive, even picturesque poetics that accommodates white people’s gaze. On the contrary, this article reads Senghor’s lyricism as an offensive way of camouflaging oneself in places, a strategy which paradoxically draws its power from a heightened awareness of their vulnerability. Senghor’s poetry does not present us with an image of Africa, but turns to the Kingdom of childhood to allow us all, regardless of race, to experience the faceless gaze of Gaia.
On a souvent reproché à la version senghorienne de la Négritude d’avoir pris acte de la défaite culturelle vis-à-vis de l’Europe et d’avoir élaboré une poétique réactive, voire pittoresque, qui ménage le regard des Blancs. Cet article présente au contraire le lyrisme senghorien comme une manière offensive de se camoufler dans les lieux, qui tire paradoxalement sa puissance d’une conscience exacerbée de leur vulnérabilité. La poésie de Senghor ne nous propose pas une image de l’Afrique, mais a recours au Royaume d’enfance pour nous permettre à tous, sans distinctions raciales, d’éprouver le regard sans visage de Gaïa.
Etudes Littéraires Africaines, 2023
La poésie et la prose de Jean-Joseph Rabearivelo font une large place aux écosystèmes forestiers.... more La poésie et la prose de Jean-Joseph Rabearivelo font une large place aux écosystèmes forestiers. La circulation des sèves, le bruissement des feuillages et les jeux de résonances sont autant de dynamiques environnementales qui entraînent l’écriture sur d’autres voies que celles de l’enracinement culturel et de la revendication identitaire. Une telle lecture écopoétique de l’oeuvre de Rabearivelo nous invite à appréhender Madagascar comme un milieu connecté au reste du monde.

Rym Khene et Alice Laumier (dir.), Fables du trauma. Itinéraires. Littérature, textes, cultures., 2023
Lorsque la violence se déchaîne sur un territoire, il n’est pas étonnant qu’une grande partie des... more Lorsque la violence se déchaîne sur un territoire, il n’est pas étonnant qu’une grande partie des habitants se calfeutrent, cherchent à se rendre invisibles en passant derrière le décor. C’est le cas du narrateur de Qui se souvient de la mer, le roman de Mohammed Dib paru en 1962 et qui apparaît comme un bilan d’expérience d’un long cauchemar qui aura duré huit ans. Sous une ville qui ressemble fortement à Alger, se déploie une ville souterraine qui jouxte la ville en guerre, en accueille toute la violence, mais semble configurée par d’autres règles narratives. Cette ville fabuleuse ne fonctionne pas simplement comme un refuge, elle est aussi un trou noir de grande intensité où les traumas individuels s’agglomèrent en trauma collectif qui configure une mystérieuse géographie urbaine. La parole des invisibles, explicitement mise en œuvre dans le roman de Mohammed Dib, fait tourner le récit en fable pour spatialiser la part de trauma qui est née à l’époque coloniale et continue de hanter l’expérience postcoloniale. La ville souterraine de Mohammed Dib est un « point de vie » sur le monde, à la fois inexpugnable et chargé d’énergie.
Le Quellec-Cottier (Christine) et Cossy (Valérie) (dir.), Africana. Figures de femmes et formes de pouvoir, 2022
L'écriture de la romancière zimbabwéenne Yvonne Vera passe par un rapport concret aux lieux pour ... more L'écriture de la romancière zimbabwéenne Yvonne Vera passe par un rapport concret aux lieux pour dire les grandes violences historiques qui ont traversé l'Afrique australe. Les héroïnes sont corporellement engagées dans des lieux, et le récit de ce qui arrive à leurs corps permet de dire la façon dont elles portent l’histoire du pays et lui donnent une voix. Les femme d’Yvonne Vera sont momumentales parce que leurs corps blessés, atrocement mutilés, restent debout et se découpent dans le ciel comme de grandes silhouettes rocheuses qui parlent au monde.
Sarah Buekens et Julien Defraeye, Animal et animalité. Stratégies de représentation dans les littératures d'expression française, 2022
Les moustiques dans les textes littéraires africains sont rarement des marqueurs d’exotisme. Ces ... more Les moustiques dans les textes littéraires africains sont rarement des marqueurs d’exotisme. Ces insectes piqueurs caractéristiques des milieux tropicaux et équatoriaux de la planète ne se contentent pas d’y représenter ces zones chaudes et humides : ils en incarnent la piqûre. Avec eux, l’environnement colle à la peau, devient invasif et dangereux pour les plus démunis. En nous plongeant dans la concrétude des milieux de vie, les moustiques ouvrent aux enjeux de justice environnementale.

Écocritique(s) et catastrophes naturelles : perspectives transdisciplinaires / Ecocriticism(s) and Natural Catastrophes: Transdisciplinary Perspectives, Mar 2022
Entre les textes littéraires qui annoncent de façon prophétique des catastrophes à venir et ceux ... more Entre les textes littéraires qui annoncent de façon prophétique des catastrophes à venir et ceux qui font le décompte des dégâts provoqués par les catastrophes passées, il y a une place pour une écriture qui, par son attention aux signaux émis par l’environnement, cultive au présent une prescience, ou un pressentiment, des catastrophes naturelles. Si tel phénomène sismique, géologique ou climatique est qualifié de catastrophique, c’est qu’il est mis en relation avec un effondrement sur un autre niveau, qui le reconnaît comme tel. En m’appuyant en priorité sur un corpus africain, je voudrais examiner la façon dont la littérature peut nous aider accueillir la catastrophe, en détecter les signaux, en capter les vibrations et organiser l’alerte. La situation particulière de l’Afrique dans le grand récit du monde est propice à l’émergence de telles poétiques de catastrophes, qui déploient un espace autour de l’événement, et nous invitent à l’occuper, au moins le temps d’une lecture.
Between literary texts which prophetically foretell the catastrophes to come and those which count the damage caused by past catastrophes, there is a place for writings which, by its attention to the signals emitted by the environment, cultivates a foreboding of natural disasters. If such a seismic, geological or climatic phenomenon is qualified as catastrophic, it is because it is linked to a collapse on another level, which recognizes it as such. Relying primarily on an African corpus, I examine how the literature can help us welcome disaster, detect its signals, capture its vibrations and organize the alert. The particular situation of Africa in the grand narrative of the world is conducive to the emergence of such poetics of catastrophes, which deploy a space around the event, and invite us to occupy it, at least for the time of a reading.
Journal of World Literature, Jun 22, 2021
The expression “geological scandal,” used at the end of the nineteenth century by the Belgian geo... more The expression “geological scandal,” used at the end of the nineteenth century by the Belgian geologist Jules Cornet to describe the mineral wealth of the eastern Congo, has become even more relevant today if we think of the misfortunes that affect the region. Global predation in this part of central Africa is naturally at the heart of the literary preoccupations of many Congolese writers, who invent narrative forms that are able to account for what is being played out beneath the earth’s surface, in the bowels of the earth. In this paper, I wish to highlight the literature of the mine that begins in the colonial era of the Congolese novel and develops considerably in contemporary times. Through the reading of a few major Congolese novels, this article analyzes how the Congo’s subsoil is the vector of globalization.

Littérature, Mar 2021
Responding to the colonial cliché of the proximity of « savages » or « primitives » to nature, re... more Responding to the colonial cliché of the proximity of « savages » or « primitives » to nature, recent literary trends attack imperial conceptions of the environment which allowed populations and ecosystems to be brought under the same tutelage. In the context of the fight against extractivism and its consequent environmental and social degradations, the postcolonial approach was already wary about the Western predilection for the purity of the « grands espaces », the wilderness, which mankind will be invited to feel responsible for. By considering a Global South perspective, decolonial literature today is inventing an ecopoetics leading to aesthetic and formal biotopes and chronotopes still to be explored.
Répliquant au cliché colonial d’une proximité des « sauvages » ou des « primitifs » avec la nature, les dynamiques littéraires récentes s’en prennent à des conceptions impériales de l’environnement, qui ont permis de mettre sous tutelle dans un même mouvement des populations et des écosystèmes. Dans le cadre du combat contre l’extractivisme et son cortège de dégradations environnementales et sociales, l’approche postcoloniale se méfiait déjà de la prédilection occidentale pour la pureté des « grands espaces », la wilderness, dont l’humanité serait invitée à se sentir responsable. En se réclamant du Sud Global, la littérature aujourd’hui invente une écopoétique décoloniale qui invite à des biotopies et chronotopies esthétiques et formelles encore à explorer.
Laura Cavignan-Cassin (dir.), Littératures francophones: oralité et mondialités, 2021
thaêtre [en ligne], Chantier #5 : Machin la Hernie : théâtre monstre (coord. Jean-Christophe Goddard et Julie Peghini), Dec 2020
Xavier Garnier, « Les mots frappés de Machin la Hernie contre la société du spectacle », thaêtre ... more Xavier Garnier, « Les mots frappés de Machin la Hernie contre la société du spectacle », thaêtre [en ligne], Chantier #5 : Machin la Hernie : théâtre monstre (coord. Jean-Christophe Goddard et Julie Peghini), mis en ligne le 8 décembre 2020.

Hans-Jürgen Lüsebrink et Sylvère Mbondobari (éds.), Villes coloniales/Métropoles postcoloniales. Représentations littéraires, images médiatiques et regards croisés, 2015
L'idée directrice du travail que nous proposons est d'observer comment un lieu singulier, en l'oc... more L'idée directrice du travail que nous proposons est d'observer comment un lieu singulier, en l'occurrence Fez, peut infléchir un discours dans lequel on peut s'attendre à relever un certain nombre de clichés orientalistes sur les villes du Maghreb, ou de façon plus spécifique sur les villes impériales au Maroc. La singularité d'une ville, avec sa topographie propre, son histoire, son style architectural, sa distribution sociale, etc., n'impose-t-elle pas sa marque sur un discours aussi attendu que peut l'être le discours orientaliste, tel qu'il s'est figé dans la littérature coloniale dans la première moitié du 20 ème siècle ? Cet article cherche à se placer entre la pression d'un discours et la résistance d'un lieu. Précisons que je ne m'intéresserai ici qu'aux textes consacrés à la vieille ville. On pourrait en trouver d'autres, moins nombreux, sur la ville nouvelle, mais il serait difficile de faire ressortir les mêmes enjeux 1. On est, dans de nombreux textes de l'époque coloniale, entre les impressions de voyage et le guide touristique. La ville, avec ses particularités architecturales, son histoire et sa toponymie propres, est le principal lien entre tous ces textes, mais on sera également sensibles aux jeux directs d'intertextualité. Si chaque auteur a son univers propre et tient à témoigner d'un expérience singulière, il sera cependant possible de repérer des phénomènes de transversalité. Ceux-ci peuvent provenir de trois phénomènes : la prégnance d'un discours orientaliste, avec sa spécification maghrébine en contexte colonial ; la probabilité d'une intertextualité forte entre les écrits sur une même ville due au fait que, même si les nouveaux visiteurs ne citent pas toujours les textes antérieurs sur la ville, on peut supposer qu'ils les ont lus (probablement avant même de se rendre au Maroc) ; enfin les particularités du lieu lui-même infléchissent nécessairement le texte. Quelle est la part respective de ces trois modalités de l'écho entre les textes ? Telle est la question que nous voudrions poser. I. Stéréotypes orientalistes : la forteresse, l'oasis et le labyrinthe. Beaucoup de textes sur Fez sont insérés dans des récits de voyage au Maroc, ou plus largement au Maghreb. Parmi les villes rencontrées, Fez est souvent évoquée comme celle qui fait la plus forte impression au voyageur. Dans cette première partie nous verrons comment le fantasme orientaliste peut forcer la perception de la ville : à partir de certains traits, les voyageurs vont parfois réécrire la ville pour la rendre conforme à leurs attentes. L'inflexion est donc portée ici sur la pression d'un discours préformé qui oriente la perception de la ville. La ville est moins vue que perçue à travers un discours qui va lui donner forme.

Lise Gauvin, Romuald Fonkoua et Florian ALix (dir.). Penser le roman francophone, 2020
Pourriez-vous me citer un « roman de formation » africain ? Existe-t-il des Wilhem Meister, des D... more Pourriez-vous me citer un « roman de formation » africain ? Existe-t-il des Wilhem Meister, des David Copperfield ou des Lucien Leuwen africains ? À ces questions apparemment simples on ne saurait apporter de réponse clairement positive. On a souvent évoqué l'influence du réalisme balzacien sur le roman africain du XX e siècle, pour autant on aura du mal à trouver des trajectoires comparables à celle d'un Rastignac. Certes, les littératures francophones ont commencé à s'affirmer au moment où le modèle du roman de formation européen entrait en phase de déclin, mais cette explication chronologique ne semble pas suffisante pour rendre compte de cette absence du roman de formation en Afrique. Tout se passe comme si les jeunes héros pleins d'avenir des romans francophones africains ne semblaient pas avoir besoin de perdre leurs illusions pour s'adapter à la réalité du monde où ils veulent trouver leur place. On pourra par contre multiplier les exemples de romans qui mettent en scène des jeunes gens en quête d'une place dans le monde.
Anne Castaing et Fanny Lignon (dirs.), Travestissements. Performances culturelles du genre, 2020
When it is organized by a servant with a big heart and when it performs its score in the complexi... more When it is organized by a servant with a big heart and when it performs its score in the complexity of a theatrical plot, cross-dressing appears as a form of strategic essentialism that can lead to a happy ending. In the play Who's Eaten Madame d'Avoine Begotha ?, the Congolese writer Sony Labou Tansi uses the comical classic device of cross-dressing to take us to more disturbing shores. A transi lover, committed in spite of himself in a struggle to death against a postcolonial tyranny, takes on the mask of the feminine and engages in a vertiginous process that leads to the destruction of the world. Much more than the destiny of one’s character, the whole theatrical device is crashed, through the dangerous play of cross-dressing, on the shores of terrorist threat.
Continents manuscrits, 2019
L’approche anthropologique des textes est-elle un moyen d’en faire advenir leur poéticité ? Après... more L’approche anthropologique des textes est-elle un moyen d’en faire advenir leur poéticité ? Après une longue période coloniale d’approche ethnographique des textes africains, y a-t-il encore un sens à la notion de terrain du point de vue des études littéraires en Afrique postcoloniale ? À condition de l’associer à l’expérience, la notion de terrain reste très utile pour envisager l’approche des textes littéraires africains dans la perspective d’une poétique véritablement décentrée, ou décolonisée, qui se réclame des lieux et de ce que l’on y éprouve.

Actes du colloque "Littérature et trauma", 2019
Pour citer cet article : GARNIER Xavier, « Lire/écrire les espaces traumatisés : le cas de la lit... more Pour citer cet article : GARNIER Xavier, « Lire/écrire les espaces traumatisés : le cas de la littérature africaine ». Colloque international « Littérature et trauma ». U. Sorbonne Nouvelle. 13-15 décembre 2018. Article mis en ligne : http://www.mouvement-transitions.fr/index.php/intensites/litterature-et-trauma/sommaire-general-de-litterature-et-trauma/1660-n-14-x-garnier-lire-ecrire-les-espaces-traumatises Lire/écrire les espaces traumatisés : le cas de la littérature africaine Pour des raisons historiques, liées à la colonisation, l'Afrique est peut-être plus que tout autre un continent « spatialisé », assigné à sa géographie. Ceux que la geste coloniale a privé d'histoire, se sont retrouvés enfermés dans des espaces conquis le plus souvent par la violence. Pour cette raison, un détour du côté des littératures africaines va nous permettre de poser la question de ce que l'espace fait au trauma. Une caractéristique de la « postcolonie » africaine selon Achille Mbembe 1 est le couplage d'une lecture territorialisante de l'empire (dans une perspective saidienne) et d'une image de l'Afrique comme coeur des ténèbres ou comme trou noir (dans une perspective conradienne). On pense à ces planches botaniques reproduites par Catherine Gallouët dans un article sur l'image de l'Afrique au 18 e s, qui mettent au premier plan des dessins de plantes tropicales, avec leurs dénominations latines, et à l'arrière-plan, en guise de fond de décor, des scènes de cannibalisme 2. Tout se passe comme si le partage ou le cadrage territorial de l'Afrique avait, dès l'époque des Lumières, pris dans ses frontières la monstruosité traumatique. La situation postcoloniale hérite d'un tel dispositif : l'ultra-violence des milices, les viols comme stratégie de guerre, les famines, etc. viennent nourrir un imaginaire mondial de l'Afrique de façon très ambiguë ! Les violences postcoloniales sont à la fois renvoyées à un trou noir (primitivisme, barbarie, sauvagerie) et inscrites dans des territoires circonscrits qu'il importe de bien analyser. Les journalistes et reporters qui sont sur les terrains sensibles sont le plus souvent conscients de la délicate tenaille qui les enserre entre voyeurisme de l'image et l'expertise du texte. S'installe progressivement l'idée que certains lieux ne parviennent pas à se normaliser, que le trauma s'est inscrit en eux et empêche le territoire de fonctionner, qu'ils sont, par l'intensité de ce qui s'y joue ou de ce qui s'y est joué, inassimilables par le territoire. Une approche spatiale de la question du trauma suppose la distinction entre le lieu traumatique et le territoire traumatisé, dont une caractéristique est qu'il serait perturbé par ce lieu. En poussant l'analogie, on pourrait poser l'hypothèse que le lieu traumatique fait dysfonctionner le territoire de la même façon que le trauma fait dysfonctionner la psyché dans la perspective freudienne. On pense au « roman gothique » et à des motifs 1 Achille Mbembe, De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine,
H.-J lüsebrink et S. Moussa (dir.), Dialogues interculturels à l’époque coloniale et postcoloniale. Représentations litté-raires et culturelles Orient, Maghreb et Afrique occidentale (1930 à nos jours), 2019
Uploads
Papers african Literature by Xavier Garnier
norme, qui joue avec la mort en détournant à son profit les grands flux biosphériques, nous fait sentir par le récit de ses mésaventures le fragile équilibre et la vulnérabilité de nos écosystèmes
On a souvent reproché à la version senghorienne de la Négritude d’avoir pris acte de la défaite culturelle vis-à-vis de l’Europe et d’avoir élaboré une poétique réactive, voire pittoresque, qui ménage le regard des Blancs. Cet article présente au contraire le lyrisme senghorien comme une manière offensive de se camoufler dans les lieux, qui tire paradoxalement sa puissance d’une conscience exacerbée de leur vulnérabilité. La poésie de Senghor ne nous propose pas une image de l’Afrique, mais a recours au Royaume d’enfance pour nous permettre à tous, sans distinctions raciales, d’éprouver le regard sans visage de Gaïa.
Between literary texts which prophetically foretell the catastrophes to come and those which count the damage caused by past catastrophes, there is a place for writings which, by its attention to the signals emitted by the environment, cultivates a foreboding of natural disasters. If such a seismic, geological or climatic phenomenon is qualified as catastrophic, it is because it is linked to a collapse on another level, which recognizes it as such. Relying primarily on an African corpus, I examine how the literature can help us welcome disaster, detect its signals, capture its vibrations and organize the alert. The particular situation of Africa in the grand narrative of the world is conducive to the emergence of such poetics of catastrophes, which deploy a space around the event, and invite us to occupy it, at least for the time of a reading.
Répliquant au cliché colonial d’une proximité des « sauvages » ou des « primitifs » avec la nature, les dynamiques littéraires récentes s’en prennent à des conceptions impériales de l’environnement, qui ont permis de mettre sous tutelle dans un même mouvement des populations et des écosystèmes. Dans le cadre du combat contre l’extractivisme et son cortège de dégradations environnementales et sociales, l’approche postcoloniale se méfiait déjà de la prédilection occidentale pour la pureté des « grands espaces », la wilderness, dont l’humanité serait invitée à se sentir responsable. En se réclamant du Sud Global, la littérature aujourd’hui invente une écopoétique décoloniale qui invite à des biotopies et chronotopies esthétiques et formelles encore à explorer.
norme, qui joue avec la mort en détournant à son profit les grands flux biosphériques, nous fait sentir par le récit de ses mésaventures le fragile équilibre et la vulnérabilité de nos écosystèmes
On a souvent reproché à la version senghorienne de la Négritude d’avoir pris acte de la défaite culturelle vis-à-vis de l’Europe et d’avoir élaboré une poétique réactive, voire pittoresque, qui ménage le regard des Blancs. Cet article présente au contraire le lyrisme senghorien comme une manière offensive de se camoufler dans les lieux, qui tire paradoxalement sa puissance d’une conscience exacerbée de leur vulnérabilité. La poésie de Senghor ne nous propose pas une image de l’Afrique, mais a recours au Royaume d’enfance pour nous permettre à tous, sans distinctions raciales, d’éprouver le regard sans visage de Gaïa.
Between literary texts which prophetically foretell the catastrophes to come and those which count the damage caused by past catastrophes, there is a place for writings which, by its attention to the signals emitted by the environment, cultivates a foreboding of natural disasters. If such a seismic, geological or climatic phenomenon is qualified as catastrophic, it is because it is linked to a collapse on another level, which recognizes it as such. Relying primarily on an African corpus, I examine how the literature can help us welcome disaster, detect its signals, capture its vibrations and organize the alert. The particular situation of Africa in the grand narrative of the world is conducive to the emergence of such poetics of catastrophes, which deploy a space around the event, and invite us to occupy it, at least for the time of a reading.
Répliquant au cliché colonial d’une proximité des « sauvages » ou des « primitifs » avec la nature, les dynamiques littéraires récentes s’en prennent à des conceptions impériales de l’environnement, qui ont permis de mettre sous tutelle dans un même mouvement des populations et des écosystèmes. Dans le cadre du combat contre l’extractivisme et son cortège de dégradations environnementales et sociales, l’approche postcoloniale se méfiait déjà de la prédilection occidentale pour la pureté des « grands espaces », la wilderness, dont l’humanité serait invitée à se sentir responsable. En se réclamant du Sud Global, la littérature aujourd’hui invente une écopoétique décoloniale qui invite à des biotopies et chronotopies esthétiques et formelles encore à explorer.
To take in account the growing development of African-Languages Literature is an opportunity for a new evaluation of our conceptions of literature. Because African-Languages Literatures are out of scope of global postcolonial theories, they force the reader to revise his own (mis)conceptions on Literature (which is never, as wrote Ramond Queneau about art, where it is expected to be).
A geo-critical analysis of African-language literature.
Drawing on the concept of networks, this article investigates the rise of African languages in today’s global literary landscape. Contrary to Albert Memmi’s belief in his 1957 Portrait du colonisé, idiomatic African works have spread transnationally instead of within national boundaries. This article focuses on the expected linkage between a language – be it indigenous, native, local or national – and an area to prove just how strongly conducive to geographic dissemination this proximity can be.
-
Buhry (1850
-
1928), known as ‘Mzee Kibao’ and coming from a prestigious
family of poets from Tanga, can be considered as the
inventor
of a new relation between poetry
and reputation in the context of the German conquest of Tanganyika. The aim of this paper
is
to
analyse how the ap
parently anti
-
epic
attitude of ‘reputation through non
-
action’ is the main narr
a-
tive device of Hemed’s
tenz
i
. This poetry of ‘prevented actions’ can be considered as an important
turn in Swahili poetry in the new historical context of colonisation.
. The first, which is
lost, covered his childhood and had been written when he was 27
; t
he second, which corresponds
to the first part of this work, was written at the age of 37, covering
the period 1936
-
1946. The last
was completed in 1960
,
but covers the
period 1946
-
1959. It must be emphasised that the poet’s life
can
not be compartmentalised into separate, successive stages. Over and above a chronological div
-
ision of events, the two sections of the book can be differentiated by the different periods w
hen
they were written and thus the different viewpoints on what happened throughout his life.
Philippe
Lejeune’s definition of an autobiography as “a retro
spec
tive prose narrative made by a r
e
al person
about their own existence, emphasising their indi
v
idual life and in particular the development of
their personality” (Lejeune 1996: 14), is a familiar one. This definition fits Shaaban Robert’s text
perfectly and yet, in the Swahili context, such an endeavour could have encountered many obst
acles.
The examination of ephemeral tombs and tributes to the victims of attacks have been objects of academic study since the mid-1980s, that is, it should be noted in passing, since the "Memory boom" which has largely affected the disciplines of the Human Sciences . But this is the first time, as far as we know, that specialists in literary forms have devoted a collective project to these cultural phenomena, which are both intimate and political, art and protest, mourning and protest. Although this phenomenon is not a matter for literature, it permeates it, inhabits it and contributes decisively to giving it form and meaning.
These objects qualified by folklorists, ethnologists and anthropologists as popular memorials or spontaneous shrines, we call them ephemeral shrines, to indicate that they are bearers of poetry in the sense of Jacques Rancière in Aiesthesis : « Poetry is not a world of rare feelings felt by exceptional beings and expressed in specific forms, poetry is the flowering of a form of life, the expression of a poetry immanent to the ways of being of a people and its individuals ».
The singularity of a literary approach to these documents lies in the fact that, within the collective framework of the social rite of condolence or homage, it focuses on the formal aspects of singular expressions, and links them to the characteristics of the man of imagination (which for the past fifty years critics have been using the terms homo pictor, narrans, fabulans, etc.) who is grappling with this situation of extreme violence designated by the word terror.
The initiative to examine all of these thousands of documents, kept in the Paris archives and, for the most part, scanned and available for consultation on their website, is situated in a double framework: the broad framework of the CNRS 13 November Programme, co-directed by historian Denis Peschanski and neuropsychologist Francis Eustache, and the narrow framework of the collective Écrire le 13 novembre, Écrire les terrorismes, which is under the responsibility of Catherine Brun and is attached to the UMR Thalim at the Paris Sorbonne Nouvelle.
This article summarizes the approaches chosen by four researchers who examine these documents in terms of conflictualities (Martin Mégevand), places (Xavier Garnier), rhythms (Elara Bertho) and ambivalence (Aline Marchand).
Between February 20th and September 22nd 2012, during the student protest in Québec, the collective Fermaille collected and set afloat in the demos poetic texts, just written, that are a direct testimony of the intensity of the event. What we called in French “le printemps érable” reflects itself in what I propose to read as a lyric collection of poems that would not limits itself to the expression of an emotional overflow due to a period of crisis. The conditions of emergence of every lyric poetry (the invention of a devoted space, collective consciousness and a subjective thrust) are emphasized by the way these poems are “carrying into effect” the event in the movement of its proceedings. My hypothesis is that lyric impulse, since overflowing the expressive habits of the self, is implied in revolutionary becomings and may explain the way moving words can at the same time invent an expressive space and an expressed collectivity.
Garnier provides new insights into the Swahili novel form with all its vibrancy and capacity for experimentation. Its obsession with social issues relates to larger, all-pervasive political debates running through East Africa: in its press, its streets, its public and private places. The novels both record and provoke these debates. Based on the study of more than 175 Swahili novels by almost 100 authors, Garnier brings to light a body of work much neglected by African literary critics, but which looks outwards to the wider world.
Le présent recueil s’attache plus particulièrement à une dizaine d’auteurs, des plus anciens aux plus contemporains – Tewfik al-Hakim, Elian J. Finbert, A. Strindberg, J.-J. Rabearivelo, B. Dadié, O. Socé, les « retour d’Europe » canadiens, C.-F. Ramuz, E. Ionesco, C. H. Kane, A. Djebar... – qui, à un moment ou à un autre, ont fait de Paris leur lieu de vie, réelle ou rêvée.
Quelle est la nature du lien entre la littérature et les espaces textuels qui la font exister ?
Quel rapport la littérature entretient-elle avec les espaces géographiques, sociaux, politiques ou imaginaires ?
Peut-on concevoir l’espace littéraire comme un opérateur permettant d’articuler entre eux les tous les autres espaces engagés dans et par la littérature ?
Parce qu’elle naît d’un postulat d’exception et d’autonomie, la notion d’espace littéraire invite à ouvrir le débat sur l’inscription sociale et historique de la littérature. Interroger l’espace littéraire, c’est chercher à comprendre la manière dont il s’articule avec le(s) canon(s) qui consacrent les œuvres vues comme fondamentales à une époque et dans une culture données. La réflexion sur l’espace littéraire vise à dégager la littérature de l’emprise directe des discours sociaux ; elle ouvre donc des perspectives nouvelles aux études postcoloniales, si attentives à ce qui cherche à s’écrire à l’écart des discours dominants ; c’est en même temps pour elles un défi, réticentes qu’elles sont à accepter l’idée même d’un espace de la littérature hors les tensions politiques, économiques et culturelles du contexte concret de production des œuvres.
Nous intéresser au réalisme merveilleux c'est non seulement être attentifs à l'un des courants les plus dynamiques de la création romanesque contemporaine, mai,s aussi tourner notre regard sur ce qui se joue dans les zones d'ombre de l'Histoire, au sein de peuples en marge de l'ordre mondial qui ont peut-être su tirer de la complexité de leur situation un regard visionnaire.
Dans ce contexte, le terme de territoire semble devenu obsolète et il est nécessaire d’en réexaminer les définitions. Qu’il soit géographique ou historique, le territoire varie d’un lieu circonscrit à un espace symbolique transmis par la tradition orale ou réinventé par l’écriture. La littérature joue alors le rôle d’occupation du territoire mental qu’elle marque en tant qu’activité artistique. Les migrations trouvent également leur place dans cette appropriation nomade, déterritorialisée. L’interprétation du lieu comme espace soumis à des temporalités multiples – mythiques, historiques, légendaires – dépend des stratégies rhétoriques adoptées dans les différents imaginaires des territoires.
En situant son travail à l’échelle du continent, Alain Ricard a attiré l’attention sur l’importance de la spatialité de l’Afrique. L’identification d’épicentres littéraires (Ibadan, Lomé...), d’axes de transferts culturels, de lieux de mémoire, etc., ouvre toute une géographie littéraire encore à mettre en oeuvre. La science des textes est également une science de l’homme pour Alain Ricard, qui a interrogé l’acte créateur à travers la figure d’écrivains singuliers comme Félix Couchoro, Wole Soyinka ou Ebrahim Hussein. Il a su montrer comment, en jouant avec de multiples contraintes, dans le cadre d’une littérature « hors champ », de nombreux auteurs africains ont trouvé les voies de la création, de façon souvent remarquablement inventive.
Par-delà le cas particulier de Sony, l'ambition du colloque qui s'est déroulé les 15 et 16 mars 2007 aux universités Paris 12 et Paris 13 était de réfléchir de façon plus large à la notion d'œuvre littéraire, souvent perçue du point de vue de la constitution d'un patrimoine littéraire et qui gagnerait peut-être à être envisagée dans sa dimension événementielle.
If citiscapes may be considered as textscapes to be read, following a long tradition of semiological criticism, they are textscapes on the move. The present volume occupies the middle ground between anthropology and literature, and focuses on urban shifts as conveyed by art and literature. Paying particular attention to the urban changes in postcolonial context, we will study the sites where creation has not yet been institutionalized, and where it seems to take part in free-ranging socialization processes. While cities may be strongholds of power and entrap their inhabitants, they may also elaborate various forms of resistance born of urban geographies, and capture the vibrant rhythms of the city, turning them into new creative material.
Sony a théorisé sa pratique du théâtre, qu’il voyait comme un « artisanat mondial » susceptible de mettre en contact des hommes de tous les continents. À l'horizon de son théâtre, qui exploite les potentialités du corps physique des acteurs, on aperçoit sa dimension politique concrète, à la fois philosophique et spirituelle, vécue comme résistance humaine à la misère idéologique et matérielle d’un monde à la dérive.
Contributeurs : Anne Tomiche, Xavier Garnier, Khalid Zekri, Guillaume Bridet, William Marx, Claudine Le Blanc, Anne-Rachel Hermetet, Karl Zieger, Emmanuel Lozerand.
D’une écriture libre, anarchiste, de la même veine qu’un chant de Joyce où la structure vole en éclat…
Il était une fois, un jeune narrateur, qu’importe son nom, pendu par les pieds par un chef aussi noir que les origines de l’homme, tiraillé par la faim et qui rêve de Blanche Goodfather en train de se baigner nue du côté des chutes du Rocher fin…
Il était une fois un amour magnifique, Marie, aveugle, comme seul personnage lucide parmi ceux qui sont pris au piège de la violence et de l’absurdité d’un pays sous apartheid…
De jeunes gens dans l’émeute, émeute du langage, émeute de la pensée, émeute du regard sur le monde, sur la vie, contre un système…
Soleil noir (écrit en 1980) est ce roman éclaté où l’auteur balaie d’un revers de la main la frontière entre le réel et l’irréel, entre le conte et le témoignage, entre le rêve et la pensée, nous propulsant littéralement dans un monde aveuglé que seul le dérèglement du langage peut appréhender. Roman de la révolte, Soleil noir, publié pour la première fois en français, est un roman mythique de Marechera, écrit entre la rue et de fréquents séjours en prison.
Le protagoniste du second récit entreprend un voyage pour délivrer un message au Dieu-créateur, un vieillard désabusé qui ne veut plus rien entendre, et revient dans son village après le « grand effondrement », dans un territoire totalement dévasté, où la vie semble vouloir reprendre, peut-être sur de nouvelles bases.
Ces deux romans sont le meilleur exemple du croisement des genres par lequel Euphrase Kezilahabi accueille toutes les réalités : à la fois romans populaires, inspirés de la mythologie des îles Ukerewe, sur le lac Victoria, contes philosophiques, contes merveilleux pour enfants et nouvelles fantastiques. Plus que jamais, dans ces derniers textes, Kezilahabi s’interroge sur le statut de la société humaine, sur sa place dans l’ordre ou le désordre du monde.
L’objectif est de faire un état des lieux de la participation des pratiques artistiques et littéraires aux mobilisations pour la défense de l’environnement en différents endroits du continent africain. Le parti pris est d’appréhender la crise environnementale depuis des lieux précis où elle est éprouvée par des populations et donne lieu à une prise en charge littéraire et artistique qui recense les dégradations, enregistre la mémoire de ce qui a disparu, etc. Une telle représentation cartographique n’a pas une simple vocation informative, mais permet de mettre en résonance les oeuvres en fonction de leur situation géographique, des effets de distance ou de proximité, des lignes de propagation et des frontières invisibles. Une telle cartographie montre que les dynamiques locales sont des points d’appui pour esquisser une cosmopolitique des lieux à l’échelle panafricaine. La participation à ce projet collectif est ouverte à toutes et à tous.