Articles – Revues avec comité de lecture by Mélodie Faury

Revue de la BNF, 2019
Que font les doctorant.e.s dans leur carnet de thèse personnel en ligne ? Parlent-ils de science,... more Que font les doctorant.e.s dans leur carnet de thèse personnel en ligne ? Parlent-ils de science, de recherche, d’eux-mêmes ? Que partagent-ils et que construisent-ils dans cet espace numérique ? L’approche que je développe se situe à l’intersection des sciences de l’information et de la communication et des études de sciences (dites aussi Sciences and Technology Studies ou STS). Je m’appuie sur des exemples concrets issus du terrain que j’explore actuellement : les carnets de thèse de la plateforme Hypotheses.org, c’est-à-dire à des blogs individuels tenus par des doctorant.e.s à partir de leur contexte professionnel. Il en existe actuellement 175 au catalogue d’OpenEdition. Je m’intéresse aux effets d’une telle situation de communication en termes de réflexivités, notamment par l’usage d’une énonciation à la première personne et par leur ouverture à un lectorat - les autres - auxquel iels s’adressent et dont iels ont des signes de présence.

Revue française des sciences de l’information et de la communication, 2018
En croisant deux approches, qualitative et quantitative, sur les discours et les pratiques des au... more En croisant deux approches, qualitative et quantitative, sur les discours et les pratiques des auteurs de carnets de recherche sur « Hypotheses.org » concernant la publication et la citation, nous montrons que les billets ne sont pas écrits pour remplacer les articles scientifiques classiques. Neuf logiques distinctes nous semblent décrire la manière dont les carnetières et les carnetiers interrogés s’investissent dans les carnets de recherche : logique d’élaboration, de mise en lien, de partage d’idées, de publication, d’édition, d’information, de pédagogie et de vulgarisation, de valorisation et d’éditorialisation de soi. L’écriture sur les carnets de recherche apparaît alors comme une pratique de communication directement reliée à l’activité de recherche, dont les effets sont loin d'être marginaux. À l’instar de ceux que produit la vulgarisation sur le chercheur, ils ne peuvent être quantifiés simplement, et ne s’expriment pas en termes de retour direct, facilement saisissable. Il faut pour les mesurer articuler traces, discours et contextes de l’appropriation de la pratique de carnetier.
La Lettre de l’OCIM, 2019
Les auteurs montrent comment, pour les jeunes chercheuses et chercheurs, les formations doctorale... more Les auteurs montrent comment, pour les jeunes chercheuses et chercheurs, les formations doctorales qu’ils organisent, par exemple dans le cadre des actions de l’Experimentarium en Bourgogne ou de la Maison pour la science en Alsace, ne sont pas seulement l’occasion d’acquérir des compétences pour transmettre des messages. Elles sont aussi le lieu de réflexions individuelles et collectives, sources d’émancipation, dans une dynamique de relations incarnées entre sciences et société.
Chapitre d'ouvrages collectifs by Mélodie Faury

Et si la recherche scientifique ne pouvait pas être neutre?, Editions sciences et bien commun, 2018
Je suis une passagère, d’un lieu à l’autre, d’une place à l’autre, je traverse les disciplines et... more Je suis une passagère, d’un lieu à l’autre, d’une place à l’autre, je traverse les disciplines et les registres de scientificité. De cette expérience des lieux, de discours et des pratiques, je ne peux rien vous dire de la Science. Ce dont pourtant je peux vous parler, c’est du désir qui met en mouvement. Et que peut-on désirer de plus que l’Objectivité ? Bien d’autres choses beaucoup plus riches et puissantes d’un point de vue épistémologique : la réflexivité et le lien entre différentes subjectivité réflexives, sachant dire d’où elles parlent, comment elles travaillent et comment elles construisent leurs discours, avec quelles méthodes et quels points de vue. On peut désirer l’inter-subjectivité située. En tant que « chercheur » devenue enfin « chercheuse », je peux vous parler de ce qui éteint ou au contraire anime la pensée. En toute non-neutralité, mais bien située.

Editions des archives contemporaines, 2015
Dialogues et réflexivités dans l'enquête : le témoignage comme espace d'inter‐ subjectivité « Pou... more Dialogues et réflexivités dans l'enquête : le témoignage comme espace d'inter‐ subjectivité « Pour restituer une parole, encore faut-il qu'elle s'exprime : il convient pour cela d'installer la situation et les conditions d'un échange le moins artificiel possible. » D. Eribon, La société comme verdict, Fayard 2013, p. 44 Dans le cadre du présent article, je m'intéresse à la relation qui se tisse, se dénoue et se renoue en permanence au cours de l'entretien, entre enquêteur et enquêté, entre un témoin et celui qui se trouve face à ce témoignage. Je pars de l'idée que le chercheur-enquêteur est partie prenante de l'élaboration du témoignage, ne serait-ce que par sa présence même et par ce que le témoin projette sur lui en termes d'attentes, d'identité, d'usage qu'il sera fait par la suite du témoignage en cours de constitution, ou encore du sens qu'il donne à la situation de communication que constitue l'entretien (Le Marec, 2002). Le contrat de départ, ainsi établi, plus ou moins explicitement, de la relation d'enquête, permet à chacun, enquêteur et enquêté, de s'installer dans l'entretien, et selon une manière qui dépend de la représentation que chacun se fait de la situation. Avec des hiatus éventuels, qui seront levés par des ajustements tout au long de l'entretien. Considérer qu'il y aurait à dire de la relation d'enquête n'est pas anodin. On considère dès lors l'enquêteur partie prenante de la relation d'enquête, et non à distance de celle-ci. On reconnaît qu'il y aurait dans les manières de dire et les manières de se dire, de l'enquêté et de l'enquêteur, des traces de la façon dont chacun vit l'expérience d'entretien, en tant que situation de communication, reconnue comme forme culturelle (Le Marec, 2002). C'est accepter également cette nécessaire part manquante de l'interprétation par l'enquêté de la situation d'enquête (Le Marec, 2002), dont l'enquêteur ne saisit que des traces.
Ouvrages collectifs by Mélodie Faury
Thèse by Mélodie Faury

Thèse, 2012
Que signifie être scientifique ? Comment et quand le devient-on ? Dans quelle mesure peut-on par... more Que signifie être scientifique ? Comment et quand le devient-on ? Dans quelle mesure peut-on parler d’un rapport identitaire et culturel aux sciences ? Comment l’épreuve de la pratique intervient-elle dans la construction ou dans la crise de ce rapport aux sciences ?Le rapport identitaire et culturel aux sciences tel que nous le définissons par ce travail s’exprime au moins à trois niveaux articulés. D’un premier point de vue, la construction d’un rapport identitaire et culturel aux sciences par l’expérience vécue se laisse appréhender par le recensement des pratiques de communication quotidiennement éprouvées, qui forgent un espace mental de la recherche, où s’associent représentation de la science et représentation de soi. A un deuxième niveau, l’espace de l’entretien rend possible la construction d’un discours à distance de cette expérience, où l’enquêté se positionne vis à vis de ce qu’il rapporte. Il mobilise notamment des normes et valeurs dans le discours qu’il tisse sur son parcours, sa pratique de recherche et sur lui-même. Celles-ci, en tant que ressources discursives, participent à l’expression et à l’actualisation, au moment-même de la situation d’entretien, d’un rapport identitaire et culturel aux sciences. Enfin, nous distinguons un troisième niveau de construction de ce rapport identitaire et culturel aux sciences, dans la situation de communication que constitue l’entretien. L’enquêté élabore un discours situé et contextualisé où parcours, pratique et (re)présentation de soi se mêlent et s’éprouvent dans un ajustement permanent entre l’enquêté et l’enquêteur. La réflexivité, tout à la fois objet d’étude, concept, ensemble de pratiques et d’actions, mais aussi en tant que critère de scientificité, est au centre de ce travail et au cœur de la démarche de chercheur que je cherche à mettre en œuvre.
Pré-print by Mélodie Faury

La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs développe des projets et des acti... more La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs développe des projets et des actions associant des acteurs de la recherche des universités d'Alsace et des enseignants du primaire et du secondaire, au bénéfice des élèves. Portés et soutenus par l'Université de Strasbourg et le Rectorat de l'Académie de Strasbourg, ces projets visent à transformer les pratiques d'enseignement des sciences et technologies, dans le sillage de la Main à la pâte, et au contact de la recherche et ainsi à amener une prise de conscience des enjeux scientifiques et sociétaux chez les jeunes grâce à l'implication des enseignant.e.s et des chercheur.e.s. La Maison associe aussi des acteurs du milieu socio-économique. La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs développe des projets et des actions associant des acteurs de la recherche des universités d'Alsace et des enseignants du primaire et du secondaire, au bénéfice des élèves. Portés et soutenus par l'Université de Strasbourg et le Rectorat de l'Académie de Strasbourg, ces projets visent à transformer les pratiques d'enseignement des sciences et technologies, dans le sillage de la Main à la pâte, et au contact de la recherche et ainsi à amener une prise de conscience des enjeux scientifiques et sociétaux chez les jeunes grâce à l'implication des enseignant.e.s et des chercheur.e.s.

Que font les doctorant·es quand elles et ils parlent dans le dispositif « Ma thèse en 180 seconde... more Que font les doctorant·es quand elles et ils parlent dans le dispositif « Ma thèse en 180 secondes » ? Parlent-iels de science, de recherche, d’eux-mêmes ? Que partagent-iels et que construisent-iels dans les dispositifs de médiation qui leur sont proposés ? L’existence de ces lieux d’expression individuelle, situés et publics, fait-elle émerger des manières différentes d’écrire la science et de parler la science ? Parler « à la première personne » suffit-il à parler depuis sa propre perspective et avec sa propre voix ? Entre oralité et écriture, je m’intéresse donc à la tension entre énonciation à la première personne et effacement du sujet, entre subjectivité et réflexivité, entre engagement et neutralité. En termes de réflexivités, je croise un questionnement sur les situations et les dispositifs, mais plus largement sur ce que font l’oralité et l’écriture à la pensée, à nos manières de connaître et à la critique.

En proposant ici un retour sur le Laboratoire Junior interdisciplinaire que nous expérimentons de... more En proposant ici un retour sur le Laboratoire Junior interdisciplinaire que nous expérimentons depuis deux ans, on souhaiterait simplement exprimer - à titre d'illustration du problème de l'interdisciplinarité - les interprétations qu'en a forgées notre vécu. Jeunes chercheurs en histoire de la philosophie et en sciences de l'information et de la communication, nous ne sommes ni spécialisés ni compétents sur la question ; mais cette ignorance même - nous essaierons de le montrer à propos des discussions interdisciplinaires - pourrait aussi être envisagée comme une certaine fraîcheur (au sens d'absence d'idées préconçues ou de réticences a priori) dès lors qu'elle fait l'effort de dépasser sa naïveté première. Dans cette présentation, nous ne partons pas d'un concept qui modéliserait a priori la difficile pratique interdisciplinaire - pas plus que nous ne prétendrons aboutir à un tel concept en le tirant de notre expérience subjective. On aimerait plutôt tenter de mettre en mots les enjeux que nous croyons avoir perçus dans les difficultés à réunir les conditions d'un échange interdisciplinaire. Si l'on peut attendre d'un concept qu'il rende compte, d'une manière ou d'une autre - positivement par explicitation de l'expérience ou négativement par sa réduction explicative -, non seulement des faits objectivement reconstitués mais aussi de la perception subjective qui fait leur réalité première, on pourrait peut-être exiger d'un concept de l'interdisciplinarité qu'il subsume ces quelques enjeux ressentis - si anecdotiques ou illusoires soient-ils.

Le thème de la réflexivité est souvent associé à l'exigence de scientificité qui consiste à pouvo... more Le thème de la réflexivité est souvent associé à l'exigence de scientificité qui consiste à pouvoir rendre compte précisément des conditions de production des savoirs, liées aux rapports singuliers du chercheur à ses objets et aux relations construites dans l'enquête. Nous partons d'un point de vue un peu différent : dans un certain nombre de recherches menées par notre équipe, nous considérons " le terrain " comme l'ensemble des situations de communication dans lesquelles le chercheur est engagé lors de son enquête, et qu'il découvre et construit au fil de celle-ci. Ces situations de communication ne constituent pas les matériaux d'une réflexion sur la posture de recherche, mais créent un espace social et des temps partagés, qui rendent possible un certain type d'intercompréhension sociale : l'enquête est en effet un genre de communication, sociale historiquement construite, culturellement reconnue comme permettant de construire des savoirs. Cette conception de l'enquête comme pratique de communication sociale a des effets directs sur ce qui peut être constitué en données, en observables, en interprétations, en savoirs, qu'il s'agisse de discours produits par les enquêtés, de dons ou d'échanges qui surviennent à ce moment, d'évènements qui adviennent, ou par contraste, de tout ce qui ne se dit pas ou ne se fait pas dans l'enquête.
Papers by Mélodie Faury
Une expérience de l’interdisciplinarité en études de sciences à Strasbourg : le GERSULP (période 1976-1996)
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 22, 2019
Analyse de pratiques et reflexivité
des archives contemporaines, 2010. (éd. collective) Le Marec, J. Situations de communications dan... more des archives contemporaines, 2010. (éd. collective) Le Marec, J. Situations de communications dans la pratique de recherche : du terrain aux composites, Études de communication nº 25-Questions de Terrains, 2002. Le Marec, J. (2002). Ce que le « terrain » fait aux concepts : Vers une théorie des composites. Cinéma, communication et information. Paris, Université Paris 7. Habilitation à diriger des recherches: 165.

Analyse de pratiques et reflexivité
Un atelier pour partager notre « retour d'expérience » En proposant ici un retour sur le Laborato... more Un atelier pour partager notre « retour d'expérience » En proposant ici un retour sur le Laboratoire Junior 1 interdisciplinaire que nous expérimentons depuis deux ans, on souhaiterait simplement exprimer-à titre d'illustration du problème de l'interdisciplinarité-les interprétations qu'en a forgées notre vécu. Jeunes chercheurs en histoire de la philosophie et en sciences de l'information et de la communication, nous ne sommes ni spécialisés ni compétents sur la question ; mais cette ignorance même-nous essaierons de le montrer à propos des discussions interdisciplinaires-pourrait aussi être envisagée comme une certaine fraîcheur (au sens d'absence d'idées préconçues ou de réticences a priori) dès lors qu'elle fait l'effort de dépasser sa naïveté première. Dans cette présentation, nous ne partons pas d'un concept qui modéliserait a priori la difficile pratique interdisciplinaire-pas plus que nous ne prétendrons aboutir à un tel concept en le tirant de notre expérience subjective. On aimerait plutôt tenter de mettre en mots les enjeux que nous croyons avoir perçus dans les difficultés à réunir les conditions d'un échange interdisciplinaire. Si l'on peut attendre d'un concept qu'il rende compte, d'une manière ou d'une autre-positivement par explicitation de l'expérience ou négativement par sa réduction explicative-, non seulement des faits objectivement reconstitués mais aussi de la perception subjective qui fait leur réalité première, on pourrait peut-être exiger d'un concept de l'interdisciplinarité qu'il subsume ces quelques enjeux ressentis-si anecdotiques ou illusoires soient-ils. L'expérience dont nous aimerions témoigner ici comprend la mise en échec initiale de notre projet interdisciplinaire, l'analyse réflexive qui en a été faite, l'expérimentation d'une forme de réflexivité collective engagée en vue de trouver une solution, les effets inattendus du recours à un tel moyen, et finalement l'adoption de ce détour heuristique 1 A l'ÉNS de Lyon, un Laboratoire Junior est une structure temporaire (de 2 à 4 ans) d'initiation à la recherche portée par des jeunes chercheurs (doctorants ou étudiants) réunis autour d'un projet scientifique.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jan 14, 2022
Ce tissage à deux voix est traversé de nombreuses autres conversations, constituées d'une multitu... more Ce tissage à deux voix est traversé de nombreuses autres conversations, constituées d'une multitude de formes et d'une infinité de fragments qui sans cesse nous transforment ; avec Yosra Ghliss et Marc Jahjah depuis plus d'un an et demi,
Se situer entre savoirs et expériences : trouver sa voix propre et l’inter-relier
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019

L'idée du livre liquide (<em>Liquid Book</em>) est de proposer des livres d'u... more L'idée du livre liquide (<em>Liquid Book</em>) est de proposer des livres d'un nouveau genre : nés de textes moissonnés sur des carnets de recherche et des blogs, ils présentent des modes d'écriture native du web, hypertextuelle, augmentée et multimédiatique. Comme les blogs, les ouvrages permettent de naviguer de fenêtre en fenêtre, de regarder tout en lisant, de lire tout en écoutant. Comme les blogs, ils font entendre plusieurs voix, celles des auteur.e.s des billets devenus textes, mais aussi celle des commentateur.trice.s qui ont augmenté l'écriture initiale en la rendant interactive. En lien direct avec le contexte d'une mise en valeur de la recherche en ligne en sciences humaines et sociales sur la plateforme Hypothèses, ce livre liquide propose des textes soigneusement sélectionnés dans les contenus du carnet de recherche Les Espaces réflexifs, et éditorialisés de manière à constituer un livre fluide, ouvert aux commentaires et augmenté, notam...
Dans le texte que je choisis de commenter ici, Baudouin Jurdant nous amène à voir, entendre et se... more Dans le texte que je choisis de commenter ici, Baudouin Jurdant nous amène à voir, entendre et sentir ce que l'écriture fait aux sciences et aux individus en sciences. Ces réflexions dépassent largement la question des sciences comme pratiques, comme acteurs ou institutions, et nous ramènent à la relation intime que la pensée entretient avec les mots, le langage, l'écriture et l'oral, selon une dimension historique qui nous accompagne dans le questionnement de nos fondements culturels et scientifiques.
Arpenter et construire : habiter notre cabane épistémologique dans le monde
Je suis une passagere, d’un lieu a l’autre, d’une place a l’autre, je traverse les disciplines et... more Je suis une passagere, d’un lieu a l’autre, d’une place a l’autre, je traverse les disciplines et les registres de scientificite. De cette experience des lieux, de discours et des pratiques, je ne peux rien vous dire de la Science. Ce dont pourtant je peux vous parler, c’est du desir qui met en mouvement. Et que peut-on desirer de plus que l’Objectivite ? Bien d’autres choses beaucoup plus riches et puissantes d’un point de vue epistemologique : la reflexivite et le lien entre differentes subjectivite reflexives, sachant dire d’ou elles parlent, comment elles travaillent et comment elles construisent leurs discours, avec quelles methodes et quels points de vue. On peut desirer l’inter-subjectivite situee. En tant que « chercheur » devenue enfin « chercheuse », je peux vous parler de ce qui eteint ou au contraire anime la pensee. En toute non-neutralite, mais bien situee.

The conversation, 2018
La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs developpe des projets et des acti... more La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs developpe des projets et des actions associant des acteurs de la recherche des universites d'Alsace et des enseignants du primaire et du secondaire, au benefice des eleves. Portes et soutenus par l'Universite de Strasbourg et le Rectorat de l'Academie de Strasbourg, ces projets visent a transformer les pratiques d'enseignement des sciences et technologies, dans le sillage de la Main a la pâte, et au contact de la recherche et ainsi a amener une prise de conscience des enjeux scientifiques et societaux chez les jeunes grâce a l'implication des enseignant.e.s et des chercheur.e.s. La Maison associe aussi des acteurs du milieu socio-economique. La Maison pour la science en Alsace, au service des professeurs developpe des projets et des actions associant des acteurs de la recherche des universites d'Alsace et des enseignants du primaire et du secondaire, au benefice des eleves. Portes et soutenus par...
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Papers by Mélodie Faury
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Transcription de l'intervention dans le cadre du congrès Science & You 2021. - En quoi le dispositif de médiation définit-il ce qui peut être dit ou non ? Que disent les actrices et acteurs de la communication scientifique quand elles et ils parlent ? Peuvent-ils porter leur voix propre (Gilligan, 1982), et si non de quelles voix sont-ils les incarnations ? Peuvent-ils par exemple se positionner à partir d’un vécu de la recherche ou du contact à la recherche ? Ou au contraire s’effacent-ils pour parler « au nom de la Science ? De quelles sciences parle la médiation et quels sont les aspects qu’elle gomme ? A quelles conditions la communication scientifique peut-elle être source de réflexivité ? Les médiations science-société contribuent notamment à la mise en circulation des savoirs, à la construction d’une certaine image de la science et à l’ouverture d’espaces de prise de parole et d’échanges entre les acteurs de la recherche et la société civile. Ces formes de communications orales ou écrites permettent d’établir une diversité de relations avec des publics auxquels elles s’adressent, et peuvent ouvrir l’espace d’un moment réflexif, permettant potentiellement aux actrices et acteurs de la communication scientifique de se rendre présents dans la situation de médiation, d’activer explicitement leur rapport aux sciences et de faire importer leurs attachements à des pratiques, dans la relation avec des publics. Si les acteurs de la médiation scientifique sont habitués et formés à la prise en compte des publics, en situation de communication, ils s’oublient le plus souvent eux-mêmes comme partie prenante de la situation, non neutre, ayant un effet direct sur la situation par leur intervention, par leur manière d’être. Ainsi les intérêts, enjeux, idéologies et alliances du locuteur ou de la locutrice sont rarement interrogés, alors qu’ils fondent le discours et plus encore la relation du médiateur à ses publics. Georgio Agamben (2014) donne une définition du dispositif (voir aussi les travaux de Foucault, 1971 ; 1975) qui nous permet de regarder plus précisément ce qui se joue dans la médiation scientifique : « tout ce qui a, d’une manière ou une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants ». Ainsi, un dispositif de médiation ne permet pas de se comporter librement, ni de dire tout ce qui pourrait être dit au sujet des sciences, et conforme souvent les médiateurs à ce que l’on attend de leurs gestes, de leurs conduites, de leur discours, au bénéfice de la Science et des institutions (laboratoires, universités, etc.) qu’ils représentent. Le dispositif ne permet pas à leur voix propre de se déployer : il n’est tout simplement pas construit pour cela. Il s’insère dans un tissu de normes et de valeurs implicites, tant dans la manière de concevoir la médiation des sciences que la science telle qu’elle devrait être et telle qu’elle devrait être représentée. Les médiateurs et les chercheurs construisent leur narration et leur identité discursive par adhésion à ces normes et valeurs, ou au contraire en contrepoint quand le dispositif de médiation est construit pour accueillir un discours critique. Le dispositif conditionne ainsi la manière dont les acteurs qui y participent vont considérer ce qui compte et dont ils vont y prendre la parole. Comprendre les dispositifs de médiation dans lesquels nous sommes pris nous permettrait-il d’activer d’autres formes de communication, d’autres relations et d’autres récits à partir et avec les sciences ? A ce stade, je peux reformuler mes interrogations : comment peut-on prendre la parole dans ce dispositif ? Au nom de quoi les doctorant.es parlent-iels ? Quelles voix sont portées ? De quels sujets connaissants s’agit-il ? De quoi fait-iels la narration ? De quelles sciences parlent-iels ? Quelles sciences donnent-on à se représenter via un tel dispositif ? Qui parle ? Quelle relation ? Baudouin Jurdant choisit d’interroger la vulgarisation comme une manière de parler la science. Non par de parler « au nom de la science », mais de réintégrer un regard propre, une perspective particulière, pour réparer un escamotage de l’énonciation et un déficit de réflexivité propre à l’écriture scientifique et à la prétention objective. S’agit-il de cette oralité primaire, d’une parole sans père ou au contraire d’un lieu possible d’émergence ou de renaissance du sujet parlant, qui amorce le sujet réflexif, critique et politique ?