
Jerome Heurtaux
Jérôme Heurtaux has been Director of the French Centre for Research in Social Sciences and Humanities (CEFRES) in Prague since September 2018. Junior Professor at PSL Research University Paris-Dauphine since 2008, he is a political sociologist. He has worked extensively on revolutions, democratizations and regime changes, particularly in Central Europe (Poland) and the Maghreb (Tunisia). He was a researcher at the Institute for Research on Contemporary Maghreb (IRMC) in Tunis between 2013 and 2017. He also taught and worked in Warsaw as coordinator of the EHESS social sciences workshop. Between 2016 and 2018, he foded and coordinated the itinerant summer school in social sciences in North Africa - Sub-Saharan Africa. He participated as a core researcher in the ERC (advanced grant) project "TARICA" as well as in the "EUNPACK" project (Horizon 2020). He regularly collaborates with the International Organization of the Francophonie.
He teaches or has taught comparative politics, political sociology, international relations, transnational politics and sociology of crises at Paris Dauphine, the Institut pratique du journalisme (IPJ), Paris Dauphine campus Tunis, Paris-Sorbonne Abu Dhabi (PSUAD) and the Centre international de formation européenne (CIFE).
He has published several books, including La démocratie par le droit. Pologne 1989-2016 (Presses de Sciences po, 2017), Introduction à l'Europe postcommuniste (with Frédéric Zalewski, De Boeck, 2012), 1989 à l'Est de l'Europe. Une mémoire controversée (in co-direction with Cédric Pellen, L'Aube, 2009), Paris en campagne (in co-direction with Éric Agrikoliansky and Brigitte Le Grignou, Croquant, 2011), Les sens du vote. Enquête sur les électeurs français (Collectif SPEL, PUR, 2016). His latest work, Pologne, 1989. Comment le communisme s'est effondré, was published by Editions Codex in 2019 (with a preface by Georges Mink).
He teaches or has taught comparative politics, political sociology, international relations, transnational politics and sociology of crises at Paris Dauphine, the Institut pratique du journalisme (IPJ), Paris Dauphine campus Tunis, Paris-Sorbonne Abu Dhabi (PSUAD) and the Centre international de formation européenne (CIFE).
He has published several books, including La démocratie par le droit. Pologne 1989-2016 (Presses de Sciences po, 2017), Introduction à l'Europe postcommuniste (with Frédéric Zalewski, De Boeck, 2012), 1989 à l'Est de l'Europe. Une mémoire controversée (in co-direction with Cédric Pellen, L'Aube, 2009), Paris en campagne (in co-direction with Éric Agrikoliansky and Brigitte Le Grignou, Croquant, 2011), Les sens du vote. Enquête sur les électeurs français (Collectif SPEL, PUR, 2016). His latest work, Pologne, 1989. Comment le communisme s'est effondré, was published by Editions Codex in 2019 (with a preface by Georges Mink).
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Books by Jerome Heurtaux
L’expérience polonaise de passage à la démocratie est pour les uns un modèle de transition pacifique, pour les autres un épisode négatif qui vit quelques élites de l’opposition et du Parti communiste se partager le pouvoir sur le dos de la population. Mobilisant des sources inédites et profitant de l’examen critique de l’historiographie, cet ouvrage tire au clair cette controverse et propose une lecture nouvelle sur une expérience singulière de passage à la démocratie. Crise sociale née de dysfonctionnements structurels de l’économie administrée, monolithisme d’un Parti irréformable, montée d’une opposition anti-système : les ingrédients d’un changement étaient là quand, en 1985, le nouveau leader de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, encouragea des politiques réformatrices en Pologne et Hongrie. Les dirigeants de ces deux pays exploitèrent cette opportunité qui aboutit, contre leur volonté, à un changement de régime et, de proche en proche, à la désintégration globalement pacifique du bloc communiste.
L’approche micro-sociologique choisie est mise au service d’une thèse à double-détente : la chute du communisme en Pologne fut, en premier lieu, comme l’effet inattendu et paradoxal d’un processus politique qui avait pour principal objectif de sauver le régime de l’effondrement. Les élections de juin 1989 jouèrent, en second lieu, un rôle déterminant dans ce processus, rôle que les récits sur 1989, focalisés sur les pactes entre élites et fascinés par la Table ronde ont souvent minimisé voire occulté. La campagne électorale et le vote furent des moments d’intense mobilisation sociale qui manifestèrent le retour du populaire dans le processus politique, de sorte que le « 1989 polonais » peut aussi être analysé comme la première « révolution électorale » de l’ancien bloc communiste. La Pologne est de ce point de vue un cas à part ; dans aucun autre pays de la région les élections ne jouèrent un tel rôle dans le processus de décomposition du régime. Le rôle de la contingence et de l’incertitude fut également central. Ce n’est qu’au prix de leur prise en compte que l’on peut comprendre comment les principaux acteurs de l’époque provoquèrent, sans l’avoir anticipé, l’effondrement brutal du régime.
En s’intéressant d’abord aux électeurs, ce livre propose de renouveler le regard porté sur les mutations sociales qui ont affecté la capitale, et leurs effets politiques. Il permet notam- ment de revisiter la question de l’abstentionnisme et de l’indif- férence à la politique.
L’observation des partis dans la compétition électorale montre ensuite comment les partis politiques font campagne, mais aussi comment celle-ci les façonne, et parfois les défait. L’attention portée aux femmes en campagne permet enfin de dresser un bilan de la parité au local et de saisir à la fois la « routinisation » de la contrainte paritaire et son déplacement (avec notamment l’invention d’une nouvelle exigence de repré- sentation de la diversité) ; elle souligne aussi la persistance des inégalités politiques entre les sexes.
La campagne électorale, moment d’effervescence à la fois ordinaire et extraordinaire, est saisie comme un « fait poli- tique total », c’est-à-dire un puissant révélateur des multiples dimensions de la pratique politique contemporaine et de ses transformations.
Éric Agrikoliansky est maître de conférences à l'université Paris Dau- phine. Ses recherches portent sur les mouvements sociaux, l’action collective et le militantisme. Il a notamment publié : (avec N. Mayer et O. Fillieule), L’altermondialisme. La longue histoire d’une nouvelle cause, Paris, Flammarion, 2005 et (avec O. Fillieule et I. Sommier), Penser les mouvements sociaux, Paris, La Découverte, 2010.
Jérôme Heurtaux est maître de conférences à l'université Paris Dau- phine. Ses recherches portent sur la sociologie des partis politiques et des changements de régime en Europe postcommuniste. Il a notamment publié : (avec C. Pellen), 1989 À l’Est de l’Europe. Une mémoire contro- versée, La Tour d'Aigues, Éditions de l’Aube, 2009.
Brigitte Le Grignou est professeur de science politique à l'université Paris Dauphine. Ses recherches portent sur la communication politique, la culture politique « ordinaire » et la politisation. Elle a notamment publié : Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, 2003.
Tous trois sont membres de l'Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO-CNRS, UMR7170)
faits encore hier célébrés avec emphase.
Cet ouvrage multiplie les points de vue sur la mémoire de
1989 dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, de la République tchèque à l’Ukraine en passant par la Pologne ou la Roumanie. Il analyse également les tentatives de construc- tion de «contre-événements» ayant vocation à se substituer à 1989 comme symboles de rupture avec le passé communiste. Il accorde enfin de l’importance aux représentations ordinaires de populations est-européennes vis-à-vis d’événements avec lesquels,
dans les faits, elles ont souvent conservé une certaine distance.
Jérôme Heurtaux (IRISSO-CNRS) de l’université Paris-Dauphine et Cédric Pellen (SPIRIT-CNRS) de l’IEP de Bordeaux ont réuni dans ce livre des contributions de Muriel Blaive, Anemona Constantin, Julien Danero, Zbigniew Gluza, Ronan Hervouet, Antoine Laporte, Karol Modzelewski, Guillaume Mouralis, Zoe Petre, Jean-Yves Potel, Nadège Ragaru, Alin Rus, Ioulia Shukan, Nicolas Verschueren et
Frédéric Zalewski.
en 2004 et 2006, le vingtième anniversaire de la chute du
Mur de Berlin en 2009 ou la disparition tragique du président polonais en 2010. Par ailleurs, les bouleversements qui touchent actuellement le monde arabe donnent lieu à une attention renouvelée pour l’expérience Est-européenne en matière de révolution transnationale et de transition démocratique.
Ce manuel de sociologie politique se veut une synthèse générale sur les évolutions des anciennes démocraties populaires depuis 1989. Il traite notamment de l’effondrement des régimes communistes, des changements de régime, de l’émergence des scènes politiques (règles du
jeu, partis politiques, élections
et comportements électoraux, mobilisation collective...) ou encore de l’élargissement européen. Se référant tant à
la littérature anglophone que francophone, il offre à ce titre
la synthèse la plus riche et la plus récente des connaissances disponibles sur l’ancien bloc de l’Est en Europe, irriguée par la connaissance de ces terrains que les auteurs détiennent en tant qu chercheurs confirmés.
Papers by Jerome Heurtaux
L’expérience polonaise de passage à la démocratie est pour les uns un modèle de transition pacifique, pour les autres un épisode négatif qui vit quelques élites de l’opposition et du Parti communiste se partager le pouvoir sur le dos de la population. Mobilisant des sources inédites et profitant de l’examen critique de l’historiographie, cet ouvrage tire au clair cette controverse et propose une lecture nouvelle sur une expérience singulière de passage à la démocratie. Crise sociale née de dysfonctionnements structurels de l’économie administrée, monolithisme d’un Parti irréformable, montée d’une opposition anti-système : les ingrédients d’un changement étaient là quand, en 1985, le nouveau leader de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, encouragea des politiques réformatrices en Pologne et Hongrie. Les dirigeants de ces deux pays exploitèrent cette opportunité qui aboutit, contre leur volonté, à un changement de régime et, de proche en proche, à la désintégration globalement pacifique du bloc communiste.
L’approche micro-sociologique choisie est mise au service d’une thèse à double-détente : la chute du communisme en Pologne fut, en premier lieu, comme l’effet inattendu et paradoxal d’un processus politique qui avait pour principal objectif de sauver le régime de l’effondrement. Les élections de juin 1989 jouèrent, en second lieu, un rôle déterminant dans ce processus, rôle que les récits sur 1989, focalisés sur les pactes entre élites et fascinés par la Table ronde ont souvent minimisé voire occulté. La campagne électorale et le vote furent des moments d’intense mobilisation sociale qui manifestèrent le retour du populaire dans le processus politique, de sorte que le « 1989 polonais » peut aussi être analysé comme la première « révolution électorale » de l’ancien bloc communiste. La Pologne est de ce point de vue un cas à part ; dans aucun autre pays de la région les élections ne jouèrent un tel rôle dans le processus de décomposition du régime. Le rôle de la contingence et de l’incertitude fut également central. Ce n’est qu’au prix de leur prise en compte que l’on peut comprendre comment les principaux acteurs de l’époque provoquèrent, sans l’avoir anticipé, l’effondrement brutal du régime.
En s’intéressant d’abord aux électeurs, ce livre propose de renouveler le regard porté sur les mutations sociales qui ont affecté la capitale, et leurs effets politiques. Il permet notam- ment de revisiter la question de l’abstentionnisme et de l’indif- férence à la politique.
L’observation des partis dans la compétition électorale montre ensuite comment les partis politiques font campagne, mais aussi comment celle-ci les façonne, et parfois les défait. L’attention portée aux femmes en campagne permet enfin de dresser un bilan de la parité au local et de saisir à la fois la « routinisation » de la contrainte paritaire et son déplacement (avec notamment l’invention d’une nouvelle exigence de repré- sentation de la diversité) ; elle souligne aussi la persistance des inégalités politiques entre les sexes.
La campagne électorale, moment d’effervescence à la fois ordinaire et extraordinaire, est saisie comme un « fait poli- tique total », c’est-à-dire un puissant révélateur des multiples dimensions de la pratique politique contemporaine et de ses transformations.
Éric Agrikoliansky est maître de conférences à l'université Paris Dau- phine. Ses recherches portent sur les mouvements sociaux, l’action collective et le militantisme. Il a notamment publié : (avec N. Mayer et O. Fillieule), L’altermondialisme. La longue histoire d’une nouvelle cause, Paris, Flammarion, 2005 et (avec O. Fillieule et I. Sommier), Penser les mouvements sociaux, Paris, La Découverte, 2010.
Jérôme Heurtaux est maître de conférences à l'université Paris Dau- phine. Ses recherches portent sur la sociologie des partis politiques et des changements de régime en Europe postcommuniste. Il a notamment publié : (avec C. Pellen), 1989 À l’Est de l’Europe. Une mémoire contro- versée, La Tour d'Aigues, Éditions de l’Aube, 2009.
Brigitte Le Grignou est professeur de science politique à l'université Paris Dauphine. Ses recherches portent sur la communication politique, la culture politique « ordinaire » et la politisation. Elle a notamment publié : Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, 2003.
Tous trois sont membres de l'Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO-CNRS, UMR7170)
faits encore hier célébrés avec emphase.
Cet ouvrage multiplie les points de vue sur la mémoire de
1989 dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, de la République tchèque à l’Ukraine en passant par la Pologne ou la Roumanie. Il analyse également les tentatives de construc- tion de «contre-événements» ayant vocation à se substituer à 1989 comme symboles de rupture avec le passé communiste. Il accorde enfin de l’importance aux représentations ordinaires de populations est-européennes vis-à-vis d’événements avec lesquels,
dans les faits, elles ont souvent conservé une certaine distance.
Jérôme Heurtaux (IRISSO-CNRS) de l’université Paris-Dauphine et Cédric Pellen (SPIRIT-CNRS) de l’IEP de Bordeaux ont réuni dans ce livre des contributions de Muriel Blaive, Anemona Constantin, Julien Danero, Zbigniew Gluza, Ronan Hervouet, Antoine Laporte, Karol Modzelewski, Guillaume Mouralis, Zoe Petre, Jean-Yves Potel, Nadège Ragaru, Alin Rus, Ioulia Shukan, Nicolas Verschueren et
Frédéric Zalewski.
en 2004 et 2006, le vingtième anniversaire de la chute du
Mur de Berlin en 2009 ou la disparition tragique du président polonais en 2010. Par ailleurs, les bouleversements qui touchent actuellement le monde arabe donnent lieu à une attention renouvelée pour l’expérience Est-européenne en matière de révolution transnationale et de transition démocratique.
Ce manuel de sociologie politique se veut une synthèse générale sur les évolutions des anciennes démocraties populaires depuis 1989. Il traite notamment de l’effondrement des régimes communistes, des changements de régime, de l’émergence des scènes politiques (règles du
jeu, partis politiques, élections
et comportements électoraux, mobilisation collective...) ou encore de l’élargissement européen. Se référant tant à
la littérature anglophone que francophone, il offre à ce titre
la synthèse la plus riche et la plus récente des connaissances disponibles sur l’ancien bloc de l’Est en Europe, irriguée par la connaissance de ces terrains que les auteurs détiennent en tant qu chercheurs confirmés.
Le parti Nidaa Tounes n’est pas plus «laïc» que le parti Ennahdha n’est «islamiste» voire «intégriste». Nidaa Tounes se revendique davantage comme séculariste. Le terme même de laïcité est impropre dans un pays dans lequel la configuration des rapports du religieux et du politique est originale...
Pourquoi un tel intérêt pour les « élites » dans les années 1990 ?
Dès le début des années 1990, on assiste à un fort développement des études sur les catégories dirigeantes dans le monde post-communiste, notamment en Pologne où se constitue une véritable sous-discipline, « l’élitologie »...