Conference Presentations by Violaine de GEOFFROY

Le thème de l’ «Acceptance Sociale» est souvent mis en avant dans le domaine de l’énergie : comme... more Le thème de l’ «Acceptance Sociale» est souvent mis en avant dans le domaine de l’énergie : comment faire en sorte que les innovations développées par les ingénieurs soient «acceptées» par les usagers ?
A l’heure de la transition énergétique et du défi de la lutte contre le changement climatique, les politiques publiques ne cessent de quantifier des objectifs toujours plus élevés en termes d’économies d’énergie et de réduction de la consommation énergétique finale. Les ménages représentent à cet égard un groupe clé à cibler. L’accompagnement à une plus grande sobriété et efficacité énergétiques nous amène à revisiter les postulats selon lesquels l’amélioration de l’information des consommateurs amènerait des changements de comportements et les économies d’énergie souhaitées.
C’est dans ce contexte que prend place notre étude sociologique associée au projet Empowering, campagne œuvrant pour la Maîtrise de la Demande en Électricité via des outils de feedback et de suivi de la consommation, auprès de consommateurs résidant dans la ville de Grenoble.
Notre recherche a exploré les représentations de l’énergie ainsi que les leviers et les freins jouant un rôle dans l’appropriation – ou non – des informations censées amener des modifications de pratiques. Elle fait suite à d’autres recherches menées par S. La Branche sur ces questions (sur le Défi Famille à Energie Positive avec F. Sirguey, les smartgrids avec A-L. Nicolet ou les écoquartiers, Nexus, dirigé par G. Debizet) mais y apporte un regard nouveau, en accordant une importance spécifique aux ménages précaires. Si ces derniers ont été bien investis par la sociologie, ils ne l’ont été que partiellement en sociologie de l’énergie, et notamment sur les problématiques récentes d’efficacité, de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile (souvent liées aux nouvelles technologies). L’analyse, fondée sur une trentaine d’entretiens semi-directifs et avec une comparaison avec d’autres études récentes sur les mêmes questions offre des réponses aux questions suivantes : les précaires ont-ils des représentations de l’énergie différentes des ménages non précaires ? Leurs profils énergétiques sont-ils différents ? Leurs valeurs, motivations et freins en matière de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile diffèrent-ils ? Notre analyse offre ainsi, plutôt qu’une critique, un approfondissement de résultats déjà produits dans ce champ.
La première partie de l’intervention présentera les profils des expérimentateurs, leurs motivations, leurs logiques d’action et la façon dont leurs pratiques de consommation d’énergie, qui en découlent – ou parfois fonctionnent en autonomie –, se construisent. La seconde répondra aux questions soulevées en y offrant des éléments d’explication. Cette recherche suggère que les motivations des précaires ne sont pas fondamentalement différentes de celles détectées dans d’autres études. Cependant, on note des différences dans leurs représentations et leurs profils énergétiques. Notamment, ils tendent à être davantage dans des logiques d’action plurielles – parfois complémentaires, parfois en opposition.
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Conference Presentations by Violaine de GEOFFROY
A l’heure de la transition énergétique et du défi de la lutte contre le changement climatique, les politiques publiques ne cessent de quantifier des objectifs toujours plus élevés en termes d’économies d’énergie et de réduction de la consommation énergétique finale. Les ménages représentent à cet égard un groupe clé à cibler. L’accompagnement à une plus grande sobriété et efficacité énergétiques nous amène à revisiter les postulats selon lesquels l’amélioration de l’information des consommateurs amènerait des changements de comportements et les économies d’énergie souhaitées.
C’est dans ce contexte que prend place notre étude sociologique associée au projet Empowering, campagne œuvrant pour la Maîtrise de la Demande en Électricité via des outils de feedback et de suivi de la consommation, auprès de consommateurs résidant dans la ville de Grenoble.
Notre recherche a exploré les représentations de l’énergie ainsi que les leviers et les freins jouant un rôle dans l’appropriation – ou non – des informations censées amener des modifications de pratiques. Elle fait suite à d’autres recherches menées par S. La Branche sur ces questions (sur le Défi Famille à Energie Positive avec F. Sirguey, les smartgrids avec A-L. Nicolet ou les écoquartiers, Nexus, dirigé par G. Debizet) mais y apporte un regard nouveau, en accordant une importance spécifique aux ménages précaires. Si ces derniers ont été bien investis par la sociologie, ils ne l’ont été que partiellement en sociologie de l’énergie, et notamment sur les problématiques récentes d’efficacité, de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile (souvent liées aux nouvelles technologies). L’analyse, fondée sur une trentaine d’entretiens semi-directifs et avec une comparaison avec d’autres études récentes sur les mêmes questions offre des réponses aux questions suivantes : les précaires ont-ils des représentations de l’énergie différentes des ménages non précaires ? Leurs profils énergétiques sont-ils différents ? Leurs valeurs, motivations et freins en matière de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile diffèrent-ils ? Notre analyse offre ainsi, plutôt qu’une critique, un approfondissement de résultats déjà produits dans ce champ.
La première partie de l’intervention présentera les profils des expérimentateurs, leurs motivations, leurs logiques d’action et la façon dont leurs pratiques de consommation d’énergie, qui en découlent – ou parfois fonctionnent en autonomie –, se construisent. La seconde répondra aux questions soulevées en y offrant des éléments d’explication. Cette recherche suggère que les motivations des précaires ne sont pas fondamentalement différentes de celles détectées dans d’autres études. Cependant, on note des différences dans leurs représentations et leurs profils énergétiques. Notamment, ils tendent à être davantage dans des logiques d’action plurielles – parfois complémentaires, parfois en opposition.
A l’heure de la transition énergétique et du défi de la lutte contre le changement climatique, les politiques publiques ne cessent de quantifier des objectifs toujours plus élevés en termes d’économies d’énergie et de réduction de la consommation énergétique finale. Les ménages représentent à cet égard un groupe clé à cibler. L’accompagnement à une plus grande sobriété et efficacité énergétiques nous amène à revisiter les postulats selon lesquels l’amélioration de l’information des consommateurs amènerait des changements de comportements et les économies d’énergie souhaitées.
C’est dans ce contexte que prend place notre étude sociologique associée au projet Empowering, campagne œuvrant pour la Maîtrise de la Demande en Électricité via des outils de feedback et de suivi de la consommation, auprès de consommateurs résidant dans la ville de Grenoble.
Notre recherche a exploré les représentations de l’énergie ainsi que les leviers et les freins jouant un rôle dans l’appropriation – ou non – des informations censées amener des modifications de pratiques. Elle fait suite à d’autres recherches menées par S. La Branche sur ces questions (sur le Défi Famille à Energie Positive avec F. Sirguey, les smartgrids avec A-L. Nicolet ou les écoquartiers, Nexus, dirigé par G. Debizet) mais y apporte un regard nouveau, en accordant une importance spécifique aux ménages précaires. Si ces derniers ont été bien investis par la sociologie, ils ne l’ont été que partiellement en sociologie de l’énergie, et notamment sur les problématiques récentes d’efficacité, de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile (souvent liées aux nouvelles technologies). L’analyse, fondée sur une trentaine d’entretiens semi-directifs et avec une comparaison avec d’autres études récentes sur les mêmes questions offre des réponses aux questions suivantes : les précaires ont-ils des représentations de l’énergie différentes des ménages non précaires ? Leurs profils énergétiques sont-ils différents ? Leurs valeurs, motivations et freins en matière de sobriété et de gestion de l’énergie à domicile diffèrent-ils ? Notre analyse offre ainsi, plutôt qu’une critique, un approfondissement de résultats déjà produits dans ce champ.
La première partie de l’intervention présentera les profils des expérimentateurs, leurs motivations, leurs logiques d’action et la façon dont leurs pratiques de consommation d’énergie, qui en découlent – ou parfois fonctionnent en autonomie –, se construisent. La seconde répondra aux questions soulevées en y offrant des éléments d’explication. Cette recherche suggère que les motivations des précaires ne sont pas fondamentalement différentes de celles détectées dans d’autres études. Cependant, on note des différences dans leurs représentations et leurs profils énergétiques. Notamment, ils tendent à être davantage dans des logiques d’action plurielles – parfois complémentaires, parfois en opposition.