Au milieu du XIXe siècle, les pharmaciens français ont le sentiment que leur monopole sur la vent... more Au milieu du XIXe siècle, les pharmaciens français ont le sentiment que leur monopole sur la vente et la fabrication de médicaments est menacé. Ils sont en effet de plus en plus dépendants, sur le marché, d'autres professions qui délivrent des produits en gros. C'est dans ce contexte de crise que la Pharmacie centrale de France, une coopérative d'achat et de production entre pharmaciens, est fondée en octobre 1852 par François-Louis-Marie Dorvault, lui-même pharmacien. Si la Pharmacie centrale, que nous appellerons désormais par commodité PCF, ne rassemble pas tous les pharmaciens français (moins de 9% de la profession en 1852), elle exerce néanmoins une influence réelle sur la profession, notamment par le biais de sa revue (l'Union pharmaceutique, 1860). Les historiens de la santé ont déjà très largement montré que l'industrie pharmaceutique contemporaine plongeait ses racines dans l'officine du XIXe siècle. Trop souvent cependant on réduit cette transition à celle d'acteurs individuels, isolés. Les historiens sociaux quant à eux ont souvent opposé la grande entreprise au petit commerce, l'émergence de l'un signifiant la disparition de l'autre.
Au milieu du XIXe siècle, les pharmaciens français ont le sentiment que leur monopole sur la vent... more Au milieu du XIXe siècle, les pharmaciens français ont le sentiment que leur monopole sur la vente et la fabrication de médicaments est menacé. Ils sont en effet de plus en plus dépendants, sur le marché, d'autres professions qui délivrent des produits en gros. C'est dans ce contexte de crise que la Pharmacie centrale de France, une coopérative d'achat et de production entre pharmaciens, est fondée en octobre 1852 par François-Louis-Marie Dorvault, lui-même pharmacien. Si la Pharmacie centrale, que nous appellerons désormais par commodité PCF, ne rassemble pas tous les pharmaciens français (moins de 9% de la profession en 1852), elle exerce néanmoins une influence réelle sur la profession, notamment par le biais de sa revue (l'Union pharmaceutique, 1860). Les historiens de la santé ont déjà très largement montré que l'industrie pharmaceutique contemporaine plongeait ses racines dans l'officine du XIXe siècle. Trop souvent cependant on réduit cette transition à celle d'acteurs individuels, isolés. Les historiens sociaux quant à eux ont souvent opposé la grande entreprise au petit commerce, l'émergence de l'un signifiant la disparition de l'autre.
Uploads
Papers by Sueur Nicolas