
Serge Druon
Philosophe et Logicien (ENSIMAG)
Auteur, notamment, de "Phénoménologie de la vérité commune", "La grande misère de la philosophie contemporaine", "Vérité Mathématique et Vérité Métaphysique", "Le temps, forme première de la logique", "L'être et la logique", "Le phénomène religieux", "Alain Badiou et la guerre des infinis", "La philosophie après Heidegger", "Wittgenstein en fautes (logiques)", "Quelqu'un arrive, Franz Kafka".
« Phénoménologie de la vérité commune », publié en septembre 2023, est et restera mon magnum opus. Au monde, dans l’enfance de l’homme, les choses se montrent à nous tous dans l’évidence et s’imposent comme une nécessité. La vérité dont il s’agit alors est la vérité commune : nous voyons tous les mêmes choses et les choses se montrent à nous tous dans l’évidence. Ces trois caractéristiques de la chose commune –1- Elle se montre à nous tous, 2- Elle se montre dans l’évidence, 3- Elle se montre « un » parmi d’autres choses : la multiplicité – sont spécifiques de la chose commune et n’appartiennent pas à la chose initiale, à l’initial.
L’initial, c’est l’Être, indemne de tout travail logique, hors du temps. La chose initiale se confond avec sa vue, avec le « voir », avec le « se montrer », avec le « nous », avec la contradiction : elle est une unité explosive. L’Être, c’est l’« Un » fou, c’est la vue absolument surprise de voir, éternelle. L’absolue surprise du « voir » de la vérité initiale est en totale contradiction avec l’évidence du « voir » de la vérité commune.
Il est donné à l’homme d’accéder à l’Être et à sa vérité. C’est l’événement d’une vie. Depuis cette vérité, l’être-homme voit la vérité commune autrement qu’elle se voit. Il voit le monde autrement, la politique autrement, la science autrement, les mathématiques et ses fondements autrement, les nombres autrement, l’histoire autrement, l’art autrement. Cette manière de voir est celle de la phénoménologie.
Auteur, notamment, de "Phénoménologie de la vérité commune", "La grande misère de la philosophie contemporaine", "Vérité Mathématique et Vérité Métaphysique", "Le temps, forme première de la logique", "L'être et la logique", "Le phénomène religieux", "Alain Badiou et la guerre des infinis", "La philosophie après Heidegger", "Wittgenstein en fautes (logiques)", "Quelqu'un arrive, Franz Kafka".
« Phénoménologie de la vérité commune », publié en septembre 2023, est et restera mon magnum opus. Au monde, dans l’enfance de l’homme, les choses se montrent à nous tous dans l’évidence et s’imposent comme une nécessité. La vérité dont il s’agit alors est la vérité commune : nous voyons tous les mêmes choses et les choses se montrent à nous tous dans l’évidence. Ces trois caractéristiques de la chose commune –1- Elle se montre à nous tous, 2- Elle se montre dans l’évidence, 3- Elle se montre « un » parmi d’autres choses : la multiplicité – sont spécifiques de la chose commune et n’appartiennent pas à la chose initiale, à l’initial.
L’initial, c’est l’Être, indemne de tout travail logique, hors du temps. La chose initiale se confond avec sa vue, avec le « voir », avec le « se montrer », avec le « nous », avec la contradiction : elle est une unité explosive. L’Être, c’est l’« Un » fou, c’est la vue absolument surprise de voir, éternelle. L’absolue surprise du « voir » de la vérité initiale est en totale contradiction avec l’évidence du « voir » de la vérité commune.
Il est donné à l’homme d’accéder à l’Être et à sa vérité. C’est l’événement d’une vie. Depuis cette vérité, l’être-homme voit la vérité commune autrement qu’elle se voit. Il voit le monde autrement, la politique autrement, la science autrement, les mathématiques et ses fondements autrement, les nombres autrement, l’histoire autrement, l’art autrement. Cette manière de voir est celle de la phénoménologie.
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Notre logique est la logique des propositions : elle est la logique de ces choses particulières qui sont montrées dans notre imaginaire par les propositions. Cette logique, la nôtre, ignore ce qu’il en est de la vérité ou de la fausseté temporelle d’une proposition. Elle l’ignore parce que, s’agissant de cette vérité, elle n’y est strictement pour rien, elle ne joue aucun rôle, et l’établissement de cette vérité n’est pas sa préoccupation – c’est la préoccupation des sciences physiques et mathématiques, pas celle de la science logique. La vérité de la chose que montre la proposition, c’est le temps qui la donne, c’est le domaine du temps. Le domaine de notre logique, celui sur lequel elle exerce sa souveraineté est double : le domaine de la logique analogique – l’imaginaire proprement dit –, le domaine de la logique tautologique – la science logique proprement dite, la science du raisonnement correct, la science de la reconduction du « vrai » d’une proposition à l’autre.
- les seuls éléments purement temporels et totalement stables de la physis,
- le noyau purement temporel de la mathesis qui est ce domaine de la physis dont les éléments sont totalement stables, - les éléments de la physis dont la structure est aussi la nature,
- les éléments de la physis dont la vérité mathématique coïncide avec la vérité physique,
- des noms propres dont la prononciation – sonore ou écrite – est elle-même la chose qu’elle dit,
- l’aboutissement naturel de l’intention originaire – le néantissement de l’être – qui œuvre dans l’être par ce moyen logique qu’est le temps.
Physis, mathesis, élément et propriété, logique et temps, chose et chose propre, purement temporel et purement imaginaire, stabilité simple et stabilité totale, structure et nature, propriété structurelle et propriété naturelle, concept, concret et abstrait, vérité physique et vérité mathématique, nom commun, nom propre, intention et intentionnalité, nombre sont ici vus, montrés et définis par la vérité phénoménologique.
It is necessary to analyse the meaning of each word in the question – Why is there something rather than nothing? – in the context of the question.
La question devient alors : ce que disent Paul et Jean, lorsque leur discours est dé-mythologisé, ne peut-il être reçu que de la parole divine, que du Verbe divin ? Que dit la parole divine de-mythologisée que ne peut ou ne veut pas dire la philosophie, en particulier celle de Heidegger?
The initial thing is Being, untouched by any logical work, outside time. The initial thing merges with its sight, with the "seeing", with the "show oneself", with the "us", with its contradiction to nothingness: it is an explosive unity. Being is the mad "One", it is the absolutely surprised sight of seeing, eternal.
Man is given access to Being and its truth. This is the event of a lifetime, the end of childhood. From this truth, the human-being sees the common truth differently than common truth sees itself. He sees the world differently, politics differently, science differently, mathematics and its foundations differently, numbers differently, history differently, art differently. This way of seeing is that of phenomenology.
Il existe d’autres croyances que la croyance en Dieu, d’autres utopies, d’autres dieux, d’autres genres de religions, avec les mêmes conséquences. Les spéculations philosophiques conduisent aussi à la croyance. Les spéculations philosophiques modernes tiennent à se dire scientifiques, réalistes.
Du purement imaginaire à la science, il y a toujours une faute logique, une supercherie. La phénoménologie de Husserl, celle qu’il développe pour nous dans les Ideen et qui veut nous amener collectivement au toucher de Dieu, à ce phénomène là, est une telle supercherie. Et ceci bien qu’elle ait été établie en toute bonne foi : disons que c’est un fourvoiement exemplaire.
La phénoménologie, dont le thème est la monstration, met à part le phénomène de la croyance parce qu’elle voit d’où il vient. Elle met en exergue le phénomène, purement temporel, de l’expulsion de la marche logique continue – cet événement là.
Une chose paraît sûre : la vérité commune, la science, la philosophie interne au logos, le logos, ne doivent pas pouvoir contredire ce que dit d’eux la phénoménologie. C'est ce qu'il s'agit de montrer.
The artist, in his published work and in the great unfinished novels, took precedence over the thinker. The thinker remained in the background to obey artistic imperatives, but also because he didn't feel ready to openly declare his pure and simple truth to the world ; he didn't want to burn himself. He will never be ready. Kafka stepped forward masked. The thinker reveals himself in his diaries. Description of a fight (including Contemplation), his early work, and Investigations of a Dog, his mature work, are, from this point of view, to be set apart. In these two works, which have so far received little commentary, the major themes of his struggle and research are clearly present, albeit masked by formal artifice.
Kafka's thought is close to that of the future Heidegger. The difference between the two thinkers is one of philosophical and artistic culture. Heidegger is the erudite thinker, the professor of philosophy whose aim is to unveil the truth of being. Kafka is the artistic thinker, whose aim is to live, and to make the world live, according to the same truth of being that he wants to bring to light - it is in his flesh and without concession to the world that he came into contact with Being. Basically, the thinking is the same, the questioning is the same. The meaning that Kafka gives to the word "beginning" or "birth" is the same as that which Heidegger will give to them, a little later and independently.
The book sets out and explains the four statements on which phenomenological metaphysics is based.
It's through "Being and Time" that we enter the religious phenomenon.
Notre logique est la logique des propositions : elle est la logique de ces choses particulières qui sont montrées dans notre imaginaire par les propositions. Cette logique, la nôtre, ignore ce qu’il en est de la vérité ou de la fausseté temporelle d’une proposition. Elle l’ignore parce que, s’agissant de cette vérité, elle n’y est strictement pour rien, elle ne joue aucun rôle, et l’établissement de cette vérité n’est pas sa préoccupation – c’est la préoccupation des sciences physiques et mathématiques, pas celle de la science logique. La vérité de la chose que montre la proposition, c’est le temps qui la donne, c’est le domaine du temps. Le domaine de notre logique, celui sur lequel elle exerce sa souveraineté est double : le domaine de la logique analogique – l’imaginaire proprement dit –, le domaine de la logique tautologique – la science logique proprement dite, la science du raisonnement correct, la science de la reconduction du « vrai » d’une proposition à l’autre.
- les seuls éléments purement temporels et totalement stables de la physis,
- le noyau purement temporel de la mathesis qui est ce domaine de la physis dont les éléments sont totalement stables, - les éléments de la physis dont la structure est aussi la nature,
- les éléments de la physis dont la vérité mathématique coïncide avec la vérité physique,
- des noms propres dont la prononciation – sonore ou écrite – est elle-même la chose qu’elle dit,
- l’aboutissement naturel de l’intention originaire – le néantissement de l’être – qui œuvre dans l’être par ce moyen logique qu’est le temps.
Physis, mathesis, élément et propriété, logique et temps, chose et chose propre, purement temporel et purement imaginaire, stabilité simple et stabilité totale, structure et nature, propriété structurelle et propriété naturelle, concept, concret et abstrait, vérité physique et vérité mathématique, nom commun, nom propre, intention et intentionnalité, nombre sont ici vus, montrés et définis par la vérité phénoménologique.
It is necessary to analyse the meaning of each word in the question – Why is there something rather than nothing? – in the context of the question.
La question devient alors : ce que disent Paul et Jean, lorsque leur discours est dé-mythologisé, ne peut-il être reçu que de la parole divine, que du Verbe divin ? Que dit la parole divine de-mythologisée que ne peut ou ne veut pas dire la philosophie, en particulier celle de Heidegger?
The initial thing is Being, untouched by any logical work, outside time. The initial thing merges with its sight, with the "seeing", with the "show oneself", with the "us", with its contradiction to nothingness: it is an explosive unity. Being is the mad "One", it is the absolutely surprised sight of seeing, eternal.
Man is given access to Being and its truth. This is the event of a lifetime, the end of childhood. From this truth, the human-being sees the common truth differently than common truth sees itself. He sees the world differently, politics differently, science differently, mathematics and its foundations differently, numbers differently, history differently, art differently. This way of seeing is that of phenomenology.
Il existe d’autres croyances que la croyance en Dieu, d’autres utopies, d’autres dieux, d’autres genres de religions, avec les mêmes conséquences. Les spéculations philosophiques conduisent aussi à la croyance. Les spéculations philosophiques modernes tiennent à se dire scientifiques, réalistes.
Du purement imaginaire à la science, il y a toujours une faute logique, une supercherie. La phénoménologie de Husserl, celle qu’il développe pour nous dans les Ideen et qui veut nous amener collectivement au toucher de Dieu, à ce phénomène là, est une telle supercherie. Et ceci bien qu’elle ait été établie en toute bonne foi : disons que c’est un fourvoiement exemplaire.
La phénoménologie, dont le thème est la monstration, met à part le phénomène de la croyance parce qu’elle voit d’où il vient. Elle met en exergue le phénomène, purement temporel, de l’expulsion de la marche logique continue – cet événement là.
Une chose paraît sûre : la vérité commune, la science, la philosophie interne au logos, le logos, ne doivent pas pouvoir contredire ce que dit d’eux la phénoménologie. C'est ce qu'il s'agit de montrer.
The artist, in his published work and in the great unfinished novels, took precedence over the thinker. The thinker remained in the background to obey artistic imperatives, but also because he didn't feel ready to openly declare his pure and simple truth to the world ; he didn't want to burn himself. He will never be ready. Kafka stepped forward masked. The thinker reveals himself in his diaries. Description of a fight (including Contemplation), his early work, and Investigations of a Dog, his mature work, are, from this point of view, to be set apart. In these two works, which have so far received little commentary, the major themes of his struggle and research are clearly present, albeit masked by formal artifice.
Kafka's thought is close to that of the future Heidegger. The difference between the two thinkers is one of philosophical and artistic culture. Heidegger is the erudite thinker, the professor of philosophy whose aim is to unveil the truth of being. Kafka is the artistic thinker, whose aim is to live, and to make the world live, according to the same truth of being that he wants to bring to light - it is in his flesh and without concession to the world that he came into contact with Being. Basically, the thinking is the same, the questioning is the same. The meaning that Kafka gives to the word "beginning" or "birth" is the same as that which Heidegger will give to them, a little later and independently.
The book sets out and explains the four statements on which phenomenological metaphysics is based.
It's through "Being and Time" that we enter the religious phenomenon.
La question métaphysique est vite réglée par l’invention de Dieu.
(Cet article est un extrait, légèrement modifié, de mon livre "Le phénomène religieux".)
2- La communauté de pensée entre Kafka et Heidegger, pourtant inédite, est étonnante.