Dès l'apparition du béton armé vers le milieu du XIX e siècle, les ingénieurs les plus inventifs ... more Dès l'apparition du béton armé vers le milieu du XIX e siècle, les ingénieurs les plus inventifs étaient parfaitement conscients du fait que cette combinaison de matériaux était soumise aux plus grandes sollicitations. Malgré les chaleureux plaidoyers qu'énon-cèrent hardiment les premiers défenseurs du béton armé dans l'intention de faire la réputation de ce nouveau matériau et d'entamer la primauté commerciale incontestée des structures métalliques, personne ne mettait en doute les graves insuffisances inhérentes à sa constitution. Son principal défaut était le risque de fissuration, surtout si les charges étaient variables et l'effort au cisaillement intense. C'était un fait bien connu que, mise en oeuvre dans des conditions impliquant la flexion, une pièce de béton allait forcément se rompre, la résistance du béton à l'effort de traction étant trop faible. Il fut donc décidé d'introduire une armature d'acier pour aider à supporter cette traction. Mais, à cause du phénomène de retrait effectif qui intervient lors de la prise du béton, lorsque l'on incorpore cette armature dans sa masse, la première conséquence est que ce renforcement subit un tassement. Quand on soumet une poutre à la flexion, l'armature commence par décompresser, puis passe à un état de traction, ce qui implique nécessairement une élongation, phénomène qui entraîne à son tour une fissuration du béton, pour que l'armature atteigne sa charge de travail effective. Il est vrai qu'il existe une extension plastique du béton, comme Considère l'a mis en évidence au début du siècle, ce qui retarde la rupture de façon significative et a permis les principales mises au point du béton armé. Cependant, l'apparition de fissures est inévitable, surtout en cas de chargement répété, ce qui détériore manifestement les conditions de fonctionnement. Presque tous les accidents survenus sur les premiers ouvrages de béton armé furent causés par une résistance inadéquate aux efforts de cisaillement, là où la résistance à la sollicitation en traction est exactement la même qu'à la flexion et, bien sûr, dans les cas où sont combinés les deux types de sollicitation. D'un autre côté, une fois que les charges ont été enlevées, le béton armé ne revient jamais à son état original. Un matériau nouveau comme le béton armé, qui en était alors à ses tout débuts et s'efforçait d'être compétitif sur le marché, ne pouvait pas se permettre le luxe de perdre les trois quarts de la section d'un bloc en n'en utilisant qu'un quart en tant que surface damée au lieu de
Dès l'apparition du béton armé vers le milieu du XIX e siècle, les ingénieurs les plus inventifs ... more Dès l'apparition du béton armé vers le milieu du XIX e siècle, les ingénieurs les plus inventifs étaient parfaitement conscients du fait que cette combinaison de matériaux était soumise aux plus grandes sollicitations. Malgré les chaleureux plaidoyers qu'énon-cèrent hardiment les premiers défenseurs du béton armé dans l'intention de faire la réputation de ce nouveau matériau et d'entamer la primauté commerciale incontestée des structures métalliques, personne ne mettait en doute les graves insuffisances inhérentes à sa constitution. Son principal défaut était le risque de fissuration, surtout si les charges étaient variables et l'effort au cisaillement intense. C'était un fait bien connu que, mise en oeuvre dans des conditions impliquant la flexion, une pièce de béton allait forcément se rompre, la résistance du béton à l'effort de traction étant trop faible. Il fut donc décidé d'introduire une armature d'acier pour aider à supporter cette traction. Mais, à cause du phénomène de retrait effectif qui intervient lors de la prise du béton, lorsque l'on incorpore cette armature dans sa masse, la première conséquence est que ce renforcement subit un tassement. Quand on soumet une poutre à la flexion, l'armature commence par décompresser, puis passe à un état de traction, ce qui implique nécessairement une élongation, phénomène qui entraîne à son tour une fissuration du béton, pour que l'armature atteigne sa charge de travail effective. Il est vrai qu'il existe une extension plastique du béton, comme Considère l'a mis en évidence au début du siècle, ce qui retarde la rupture de façon significative et a permis les principales mises au point du béton armé. Cependant, l'apparition de fissures est inévitable, surtout en cas de chargement répété, ce qui détériore manifestement les conditions de fonctionnement. Presque tous les accidents survenus sur les premiers ouvrages de béton armé furent causés par une résistance inadéquate aux efforts de cisaillement, là où la résistance à la sollicitation en traction est exactement la même qu'à la flexion et, bien sûr, dans les cas où sont combinés les deux types de sollicitation. D'un autre côté, une fois que les charges ont été enlevées, le béton armé ne revient jamais à son état original. Un matériau nouveau comme le béton armé, qui en était alors à ses tout débuts et s'efforçait d'être compétitif sur le marché, ne pouvait pas se permettre le luxe de perdre les trois quarts de la section d'un bloc en n'en utilisant qu'un quart en tant que surface damée au lieu de
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