Books by Nourit masson-sékiné

HUE DADA, 2024
Le conte tait partie de la tradition orale. Issu du vécu humain.
il est intemporel. La dimension ... more Le conte tait partie de la tradition orale. Issu du vécu humain.
il est intemporel. La dimension relationnelle de cet art du
récit est l'occasion de transmettre les colorations d'une langue
et les valeurs d'une culture donnée. Il favorise de ce fait une
entrée dans les mondes intimes de entant et a dimension
symbolique du conte imprégnera à jamais son intériorité.
L'enfance - espace-temps inhérent à l'évolution de
l'humain. Il est le lieu de toutes les imprégnations, le terrain
fertilede toutes les intluences, du premier amour
aux premiers modèles affectifs, des premiers enseignements aux
premières blessures. La fragilité cédant à la sublimation, les
peurs risquent la joie, les souffrances les rêves, le désespoir la
lucidité. Deux histoires pour enfants, inédites jusqu'ici, ont fait leur
chemin depuis une génération, parfois théâtralisés par la voix
de parents au coucher ou de comédiens devant des groupes
d'enfants. Aussi, l'illustration choisie pour ce livre se compose
essentiellement de fresques et de graffiti, de l'imaginaire
souvent enfantin ou fantastique, de graffiteurs, saisis par
auteure lors de ses déambulations à travers le monde
par les yeux Grand Ouverts, 2024
De père picard et de mère provençale, Georges Quertant voit
le jour à Digne en 1894. Musicologue ... more De père picard et de mère provençale, Georges Quertant voit
le jour à Digne en 1894. Musicologue et scientifique, parmi
les pionniers de la cybernétique, cet altruiste engagé consacre
toute sa vie à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence.
Inspiré par ses connaissances musicales et par les recherches
de Claude Bernard qu’il évoque comme son maître à penser,
il crée la culture psycho-sensorielle ou CPS. Cette méthode
permet de discipliner les « organisations nerveuses » des plus
jeunes pour optimiser globalement leurs facultés et de stabiliser
le système nerveux des adultes afin qu’ils parviennent à un
meilleur équilibre, avec plus de capacités de discernement, de
souplesse et de sérénité.
ed. Origine, 2020
À partir de son expérience du corps en crise, d’une vision métaphysique singulière de la douleur/... more À partir de son expérience du corps en crise, d’une vision métaphysique singulière de la douleur/souffrance, Tatsumi Hijikata, maître de l’Ankoku Butoh, danse d’avant garde japonaise, a érigé en méthode un moyen de formaliser non seulement un art scénique mais une résistance par la chair contre l’appropriation sociale et institutionnelle du corps, en faveur d’une présence et d’une existence renouvelées à ce monde.
Et ce, pour les générations à venir.
shufu no tomo LTD, 1988
"Avant-garde art is to be seen especially in the radical opposition to representation's realism.T... more "Avant-garde art is to be seen especially in the radical opposition to representation's realism.The fifties were turned upside down by a new genre and by new concerns.And they signalled the disfigurement of the established order in art history.The artists of that era are going to systematically question the characteristics and physical existence of a work."
Ainsi est né le butoh

Comme si le soleil se levait à l'Est, 2023
Plan des camps et des prisons © Archives famille Lin Le massacre dans la prison du camp de Zhazi ... more Plan des camps et des prisons © Archives famille Lin Le massacre dans la prison du camp de Zhazi Dong Il avait tenté de sauver mon grand-père paternel, interné dans un camp instauré par le Parti Nationaliste, le Guomintang de Chang Kaï-chek, destiné à détruire les forces révolutionnaires. Pour parvenir à ses fins, il a tout fait pour préparer son sauvetage. Mais il est arrivé trop tard. Ce jour du 27 novembre 1949 a eu lieu un massacre dans les geôles du camp, orchestré par Chang Kaï-chek qui pourtant avait déjà perdu la bataille. Hommes, femmes et enfants ont été assassinés à bout portant par les gardes et brûlés pour ne plus laisser de traces de leur identité. Ma grand-mère paternelle m'a relaté ce qu'elle a vécu. Arrivée sur les lieux avec mon père dans ses bras, elle s'est mise à rechercher le corps de son mari. Elle savait qu'il était mort parce qu'elle avait été informée par un ami qui, lui, avait réussi à s'échapper. Pour protéger ses compagnons de cellules, son mari s'était dressé contre les gardes et avait pris dans son corps toutes les balles des mitraillettes, pendant que les autres tentaient de fuir. Mais grand-mère voulait retrouver son corps à tout prix. Mon père de dix mois dans ses bras, elle est allée dans le camp sans savoir à quoi s'attendre. C'est là qu'elle a découvert le spectacle d'une horreur absolue. L'ami qui l'accompagnait l'a conduite entre les cadavres carbonisés des différentes geôles. La mémoire de la scène de bravoure de son mari a permis de retrouver les lieux et il a désigné sur le sol ce qui devait être son corps. Mon père, encore petiot, s'est écrié soudain « papa ! »-et tous alors ont éclaté en sanglots ! Ma grand-mère ne comprenait pas comment son fils avait su. Comment avait-t-il pu savoir ? Mon grand-père n'a eu de cesse de rechercher des survivants pour retrouver l'identité des corps en fonction des récits de ceux

déjà vieux quand j'étais jeune, 2018
Qu’y a-t-il d’humain dans l’Homme ? entretiens
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confro... more Qu’y a-t-il d’humain dans l’Homme ? entretiens
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à plus de 13 ans de distance,
ont amené le professeur Indianiste, Guy Mazars, à creuser
les approches de la mort en relation avec les rituels de vie
dans les cultures traditionnelles d’Asie. Si lors du premier
entretien son approche des questions restait rivée à la
transmission d’un savoir érudit, 13 ans plus tard, pris
dans les aléas de la maladie de Parkinson, la voie des liens
entre le savoir et l’expérience s’est ouverte au dialogue…

une étoile de Corée, 2018
La vague du renouveau des traditions folkloriques
coréennes prend son essor à partir de la fin de... more La vague du renouveau des traditions folkloriques
coréennes prend son essor à partir de la fin des années 70’.
Kong Ok-jin est une actrice de la tradition du conte chanté,
le Pansori. Le Pansori est l’une des expressions scéniques
séculaires du folklore coréen dont la transmission était orale.
De la manière la plus créative, originale et osée, en
dépit de la réaction que vont lui opposer les gens de la
scène classique, elle va transformer cet art scénique, en y
glissant d’autres formes traditionnelles dont : celles des
mouvements d’animaux ; le salpuri, danse des chamanes,
et le Byeong sin chum, ou danse des estropiés.
Kong Ok-jin a été une star pour chaque génération. Jeunes
et vieux, issus de toutes les classes sociales, connaissaient
son nom et l’admiraient. Toute sa vie, le moteur de son
expression artistique était voué à exorciser la mémoire des
souffrances de son peuple.
Cet être inoubliable, par l’influence que son art a opéré
sur la société coréenne, a été un « prophète en son pays » -
et finalement un trésor universel : en mai 2010 Kong
Ok-jin se voit attribuer enfin la haute distinction de
« patrimoine culturel immatériel » par les autorités de sa
province, le Jeolla du Sud.
Collection

dieu personne n'en veut, 2018
Qu’y a-t-il d’humain dans l’Homme ? entretiens
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confro... more Qu’y a-t-il d’humain dans l’Homme ? entretiens
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à une vingtaine d’années
de distance, interpellent l’écrivain des spiritualités,
Patrick Levy, dans son rapport à la dialectique mort/vie.
L’itinérance de l’auteur, entre l’Inde et la France mais aussi
entre les religions, l’amène à réagir, à questionner mais
aussi à résister – notamment par l’amplitude de la question
ouverte qui ne supporte pas l’absolu de la réponse…

a mensch, 2020
« À quoi bon des poètes en temps de détresse ? » écrit Hölderlin
selon les aléas de la vie, des i... more « À quoi bon des poètes en temps de détresse ? » écrit Hölderlin
selon les aléas de la vie, des idéologies et de l’Histoire.
11
les livrets d’ORIGINE
Coll. « Prophète en son pays »
ISBN 978-2-491246-00-6
Imprimé en mai 2020
par SEMACO à Strasbourg - Imprimé en France
15
dans une strophe de l’Élégie Pain et Vin, vers la fi n de l’année
1800. Les témoignages de nombre de survivants de régimes
totalitaires, Russes ou Chinois, ou de rescapés de la Shoah comme
Henry Bulawko, en parlent dans leurs livres comme de la lumière
d’espoir qui maintient l’Homme droit dans son humanité.
Henry Bulawko est né en 1918 à Lida en Lituanie d’alors, en
Biélorussie d’aujourd’hui. Fils de rabbin, il s’est affi rmé dans sa
vie comme un résistant et selon Vladimir Jankélévitch comme
un militant, « en lutte contre les injustices, l’oppression, pour la
fraternité et l’égalité entre les hommes et pour la libération des
peuples opprimés ».
Au retour des camps, il est devenu historien, journaliste,
pédagogue et longtemps Président de l’Union des déportés
d’Auschwitz. Il a toujours écrit, depuis l’âge de 12 ans, articles,
essais, témoignages et même une anthologie de l’humour juif.
Il a traduit en français de nombreux ouvrages yiddish. Depuis
les années 50 avec des camarades et, inlassablement, tout au
long d’une vie engagée comme au premier jour, il n’a cessé de
témoigner auprès des jeunes.
Même avec Auschwitz derrière et à côté de lui, Henry n’a jamais
perdu espoir, sans pour autant perdre de vue la sourde présence
d’une mémoire qui gronde, se déforme, se rapproche et s’écarte,
collectif ed. InPress
souffrances et douleurs dans les processus de création
Le Serment de Yoram - le médecin des exilés, 2020
Le Serment de Yoram, le médecin des exilés
« Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de so... more Le Serment de Yoram, le médecin des exilés
« Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, respect, compassion, besoin, patience, regret, surprise et pardon, crée cet atome qu'on appelle l'Amour. » Khalil Gibran

Nous avons tous deux vies - ed. Origine, 2021
L’expérience de l’exil est toujours, pour des raisons variées, empreinte de douleurs et de blessu... more L’expérience de l’exil est toujours, pour des raisons variées, empreinte de douleurs et de blessures. Mais la traversée implique néanmoins une déconstruction du mythe personnel, ceint dans une complexe notion d’identité et un détachement à un certain arbitraire du déterminisme national.
Renonçant à l’attachement à une terre, au sens propre, on intègre une terre au sens figuré. Celle des langues et de ses langages. Eugenio Barba a vécu tout cela.
Et les douleurs/souffrances ont conditionné sa réflexion et ses réalisations. Comment situer et circonscrire les origines par lesquelles tous les individus, d’où qu’ils viennent, peuvent s’entendre et communiquer si ce n’est par le corps. Nos sens ne sont-ils pas au coeur de tout entendement ? Les sons et les souffles qui les scandent, la voix et la parole, les mouvements et les gestes, dans une symphonie osmotique immense, fondent ce théâtre des origines dont le public devient miroir ou reflet. Sans doute est-ce pourquoi la place du spectateur est aussi prépondérante dans la démarche d’Eugenio Barba. Son public est une mesure, au même titre que son théâtre

"Pas de Soi Séparé", ed. Origine, 2021
« Lorsque trois hommes marchent côte à côte, il y en a toujours un qui pourrait être ton maître. ... more « Lorsque trois hommes marchent côte à côte, il y en a toujours un qui pourrait être ton maître. » disait Confucius. Et Lao Tseu : « La plus grande sagesse est comme la stupidité ».
Détachement, humour et dérision, discernement, et indistinction aussi, Guy Thieux incarne ces vertus de sagesse, la porte ouverte pour accueillir ce qui vient, dans son antre troglodytique. Sans attente, sans prétention, avec un esprit de jeu et d’aventure, toujours prêt à rire, Guy accueille l’étranger comme son égal et lui offre le partage de sa table. Une jolie tablée de mets gourmets, de connaissances scientifiques rigoureuses, tout à profusion, une ambiance vêtue de son intériorité, travaillée et profonde. Avec humilité, et une mémoire d’éléphant à presque 90 ans, Guy relate avec précision l’histoire de sa famille, son enfance auprès d’une mère, dotée de tous les talents, qui a su « l’élever » au-delà du principe d’éducation ordinaire.
Mais il aborde également son chemin de vie professionnelle avec une infinie gratitude pour tous les maillons d’une chaîne qui lui ont apporté autant de connaissances, de savoir-faire, que de reconnaissance et de plaisir. C’est pourquoi, en hommage à toutes ces pierres qui ont fait œuvre dans l’architecture de sa vie, leurs noms sont ici cités.
Un hommage à ses maîtres dont il est le légataire, tels Lakhovsky et Enel

Monstres contemporains, 2017
« Il n'est pas de beauté sans fêlure » Georges Bataille 1 « Un art dépouillé de formes tirées de ... more « Il n'est pas de beauté sans fêlure » Georges Bataille 1 « Un art dépouillé de formes tirées de la nature ne peut être viable », André Lhote 2. Ce texte tente d'approcher l'espace de l'informe selon le courant de pensée de Tatsumi Hijikata, le précurseur théorique de l'Ankoku Butoh-traduit par « danse de l'obscur, ou danse des ténèbres ». Mon point de départ était au préalable l'idée d'« esthétique de la laideur », et ainsi j'ai cheminé. Parlant du Butoh, la laideur a trouvé sa source dans le concept de l'informe, en tant qu'il est un espace qui échappe à toute représentation. Cet essai est dédié à Kazuo Ohno, cette autre facette du Butoh, rencontrée en janvier 1982. Accompagner un bout de chemin de cet être poétique et complexe, percevoir, à travers son imaginaire et son expérience du sensible, la nature de l'amour, ont été un entraînement magistral. Car justement, au-delà du logos ou d'une finalité, émanaient de sa présence au monde les valeurs universelles qui nous unissent. Il a inspiré ses proches jusqu'aux derniers frémissements de sa force vitale, l'année de ses 104 ans en 2010. Et son souvenir reste fécond. Hijikata Tatsumi était un homme de géni, charismatique, transgressif-et un maître incontesté pour tous ceux qui l'ont côtoyé. Mais Ohno Kazuo était un contre-maître. Il renvoyait chacun à l'ultime solitude de son propre Butoh. Et pour lui, le Butoh était la voie profonde de toute création, la manifestation de « l'essentiel ». Goya disait que, dans la nature, la couleur n'existe pas, pas plus que la ligne, qu'il n'y a que le soleil et les ombres. Entre boue et nuages, si Hijikata a creusé un au-delà de l'obscur, Ohno a veillé à en garantir la partie lumineuse, le sourire qui miroite sur tout enseignement de vie.

nul ne connaît ni le jour ni l'heure, 2018
Lekh’ lekh’a, « Va vers toi-même » dit Dieu à Avraham, genèse XI-I.
… Généralement on aime pour ... more Lekh’ lekh’a, « Va vers toi-même » dit Dieu à Avraham, genèse XI-I.
… Généralement on aime pour être aimé, alors que la mort nous apprend, elle, à aimer l’autre en le
laissant être un autre dans son altérité. Finalement il faut savoir perdre ce à quoi nous tenons le plus, car c’est dans cette liberté qu’on l’aime vraiment. Cette vie, que nous aimons passionnément, la nôtre, c’est bien en la lâchant qu’on l’aime d’avantage. (…) Cet être qu’on aime, c’est le jour où l’on sera capable de lui permettre d’aller « là où il va » qu’on l’aimera le mieux.
Souvent les mourants attendent notre permission. Il faudrait parvenir à dire «Va bers toi-même, et je suis avec toi».
«Va vers toi-même, je ne peux pas y aller à ta place, mais je suis avec toi (impuissant mais là). Nous pouvons être « avec » celui qui vit comme « avec » celui qui meurt.
Nous sommes alors dans un rapport de liberté, le rapport d’un humanisme vraiment ouvert. Jean-Yves Leloup

tout est lumière coll. "Prophète en son Pays", 2021
L’œuvre de Gaudí nous fait vivre comme un rayonnement mathématique dans l’espace de la Sagrada Fa... more L’œuvre de Gaudí nous fait vivre comme un rayonnement mathématique dans l’espace de la Sagrada Família, que le poète Maragall qualifiait de lieu de « destruction et de rédemption de toutes les destructions. » Gaudí, revenu au catholicisme fervent de ses parents chaudronniers, a commencé dès les années 1880 à concevoir ce qui allait être pour lui la Cathédrale des Pauvres. Ce nom lui est inspiré par un peintre catalan, Joachim Mir, qui à la fin du XIXe siècle peignait la population qui jonchait les alentours populaires et en friche du site de la cathédrale en construction.
Plus tard, l’architecte Juan Jose Lahuerta, assimilant l’esprit du pays de Catalogne à celui de la Sagrada, la décrira comme : « (…) la couronne de Barcelone dépassant ses contradictions, manifeste l’idéalisation du génie du peuple catalan, rêveur et pragmatique, religieux et réaliste. »
Entrer dans cette Cathédrale de Lumière sans égale est presque une expérience initiatique. En cette cathédrale, la couleur est omniprésente, variante, venue de nulle part, l’œuvre d’une fascinante conjonction entre illusion et réalité.
J’ai réalisé alors que tout est lumière.

PSYCHISME ET CRÉATION, 2004
publié dans le collectif « PSYCHISME ET CRÉATION » coll. Alternatives Psychanalytiques, éditions ... more publié dans le collectif « PSYCHISME ET CRÉATION » coll. Alternatives Psychanalytiques, éditions L'Esprit du Temps, 2002 - un essai sur le butoh, puis dans la collection Prophète en son pays, ed. Origine
Il est difficile de donner une définition du Butoh sans risquer de flétrir en le figeant le pouvoir de transformation inhérent à cet art. Je me souviens de l’amusement des danseurs de Butoh lorsque les Occidentaux s’acharnaient à le définir. Je me souviens aussi de leur résistance au discours de rationalité qu’ils jugeaient castratrice de leur art.
Les premiers danseurs de Butoh ont étudié la danse classique ou moderne, vécu les nombreuses animations de rue, dont les festivals shintô scandent tous les passages de saisons. Et c’est avec ce corps-là, riche de ses rites et des médiations scéniques maîtrisées, qu’ils affirment leur résistance à la bienséance et à la répression d’une société aseptisée qui cache les signes des états “sauvages”, de l’être indompté.
Rebelles avant tout. Provocateurs. Nus, travestis, désarticulés. Explorateurs de l’au-delà des limites du sens, des sens et de la chair. Désespérés aussi. Ils subliment l’impuissance en ritualisant la passion, la laideur l’horreur ou la violence. L’expérience dépasse les conditions circonstancielles d’une époque donnée.
Conference Presentations by Nourit masson-sékiné

"de Fange en Merveilles", 2020
(...) Hijikata a très tôt découvert l’esprit de Jean Genet. Sa littérature le fascine et fait éch... more (...) Hijikata a très tôt découvert l’esprit de Jean Genet. Sa littérature le fascine et fait écho à ses propres recherches : « (…) à chaque accusation portée contre moi, fût-elle injuste, du fond du cœur, je répondais oui (…) je me reconnaissais, le lâche, le traître, le voleur, le pédé qu’on voyait en moi 9».
Une révolte métaphysique contre le monde l’élevait à un niveau littéralement transcendantal. Genet atteignit le sacré par sa souffrance, écrit Sartre. « Ma vie de mendiant m’avait fait connaître les fastes de l’abjection (…) jamais je ne cherchais à faire d’elle autre chose que ce qu’elle était, je ne cherchais pas à la parer, au contraire, je la voulus affirmer dans sa sordidité exacte et les signes les plus sordides me devinrent signes de grandeurs 10».
Comme Genet et Artaud, mais aussi comme d’autres artistes de sa génération au Japon, Hijikata a fait voler en éclats les distinctions arbitraires entre beauté/laideur, le sale Nigutaï, qui provoque le rejet, l’abjection. Ses apparitions surréalistes débridées sont la conséquence d’une démarche où toutes les valeurs et polarités morales sont démontées, recomposées tels d’infinis anagrammes traversant le corps. À partir de son expérience du corps en crise, avec le temps, Hijikata a érigé en méthode, un moyen de formaliser non seulement un art scénique mais une résistance par la chair contre l’appropriation sociale et institutionnelle du corps lui-même, en faveur d’une présence/existence renouvelée à ce monde.
Et ce, pour les générations à venir.
"Artes cênicas sem Fronteiras» Arts scéniques sans frontière : édition Anadarco, collectif sous la direction de Karim Thrall et Adriana Vaz Ramos., 2007
I Genèse de la nouvelle orientation de l'art d'après-guerre. Au cours de la seconde moitié du siè... more I Genèse de la nouvelle orientation de l'art d'après-guerre. Au cours de la seconde moitié du siècle, mais à travers un processus qui se développe depuis le début du XXe siècle, une nouvelle orientation de l'art met en oeuvre la redécouverte de l'énergie du corps comme révélation du temps réel.
Papers by Nourit masson-sékiné
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il est intemporel. La dimension relationnelle de cet art du
récit est l'occasion de transmettre les colorations d'une langue
et les valeurs d'une culture donnée. Il favorise de ce fait une
entrée dans les mondes intimes de entant et a dimension
symbolique du conte imprégnera à jamais son intériorité.
L'enfance - espace-temps inhérent à l'évolution de
l'humain. Il est le lieu de toutes les imprégnations, le terrain
fertilede toutes les intluences, du premier amour
aux premiers modèles affectifs, des premiers enseignements aux
premières blessures. La fragilité cédant à la sublimation, les
peurs risquent la joie, les souffrances les rêves, le désespoir la
lucidité. Deux histoires pour enfants, inédites jusqu'ici, ont fait leur
chemin depuis une génération, parfois théâtralisés par la voix
de parents au coucher ou de comédiens devant des groupes
d'enfants. Aussi, l'illustration choisie pour ce livre se compose
essentiellement de fresques et de graffiti, de l'imaginaire
souvent enfantin ou fantastique, de graffiteurs, saisis par
auteure lors de ses déambulations à travers le monde
le jour à Digne en 1894. Musicologue et scientifique, parmi
les pionniers de la cybernétique, cet altruiste engagé consacre
toute sa vie à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence.
Inspiré par ses connaissances musicales et par les recherches
de Claude Bernard qu’il évoque comme son maître à penser,
il crée la culture psycho-sensorielle ou CPS. Cette méthode
permet de discipliner les « organisations nerveuses » des plus
jeunes pour optimiser globalement leurs facultés et de stabiliser
le système nerveux des adultes afin qu’ils parviennent à un
meilleur équilibre, avec plus de capacités de discernement, de
souplesse et de sérénité.
Et ce, pour les générations à venir.
Ainsi est né le butoh
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à plus de 13 ans de distance,
ont amené le professeur Indianiste, Guy Mazars, à creuser
les approches de la mort en relation avec les rituels de vie
dans les cultures traditionnelles d’Asie. Si lors du premier
entretien son approche des questions restait rivée à la
transmission d’un savoir érudit, 13 ans plus tard, pris
dans les aléas de la maladie de Parkinson, la voie des liens
entre le savoir et l’expérience s’est ouverte au dialogue…
coréennes prend son essor à partir de la fin des années 70’.
Kong Ok-jin est une actrice de la tradition du conte chanté,
le Pansori. Le Pansori est l’une des expressions scéniques
séculaires du folklore coréen dont la transmission était orale.
De la manière la plus créative, originale et osée, en
dépit de la réaction que vont lui opposer les gens de la
scène classique, elle va transformer cet art scénique, en y
glissant d’autres formes traditionnelles dont : celles des
mouvements d’animaux ; le salpuri, danse des chamanes,
et le Byeong sin chum, ou danse des estropiés.
Kong Ok-jin a été une star pour chaque génération. Jeunes
et vieux, issus de toutes les classes sociales, connaissaient
son nom et l’admiraient. Toute sa vie, le moteur de son
expression artistique était voué à exorciser la mémoire des
souffrances de son peuple.
Cet être inoubliable, par l’influence que son art a opéré
sur la société coréenne, a été un « prophète en son pays » -
et finalement un trésor universel : en mai 2010 Kong
Ok-jin se voit attribuer enfin la haute distinction de
« patrimoine culturel immatériel » par les autorités de sa
province, le Jeolla du Sud.
Collection
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à une vingtaine d’années
de distance, interpellent l’écrivain des spiritualités,
Patrick Levy, dans son rapport à la dialectique mort/vie.
L’itinérance de l’auteur, entre l’Inde et la France mais aussi
entre les religions, l’amène à réagir, à questionner mais
aussi à résister – notamment par l’amplitude de la question
ouverte qui ne supporte pas l’absolu de la réponse…
selon les aléas de la vie, des idéologies et de l’Histoire.
11
les livrets d’ORIGINE
Coll. « Prophète en son pays »
ISBN 978-2-491246-00-6
Imprimé en mai 2020
par SEMACO à Strasbourg - Imprimé en France
15
dans une strophe de l’Élégie Pain et Vin, vers la fi n de l’année
1800. Les témoignages de nombre de survivants de régimes
totalitaires, Russes ou Chinois, ou de rescapés de la Shoah comme
Henry Bulawko, en parlent dans leurs livres comme de la lumière
d’espoir qui maintient l’Homme droit dans son humanité.
Henry Bulawko est né en 1918 à Lida en Lituanie d’alors, en
Biélorussie d’aujourd’hui. Fils de rabbin, il s’est affi rmé dans sa
vie comme un résistant et selon Vladimir Jankélévitch comme
un militant, « en lutte contre les injustices, l’oppression, pour la
fraternité et l’égalité entre les hommes et pour la libération des
peuples opprimés ».
Au retour des camps, il est devenu historien, journaliste,
pédagogue et longtemps Président de l’Union des déportés
d’Auschwitz. Il a toujours écrit, depuis l’âge de 12 ans, articles,
essais, témoignages et même une anthologie de l’humour juif.
Il a traduit en français de nombreux ouvrages yiddish. Depuis
les années 50 avec des camarades et, inlassablement, tout au
long d’une vie engagée comme au premier jour, il n’a cessé de
témoigner auprès des jeunes.
Même avec Auschwitz derrière et à côté de lui, Henry n’a jamais
perdu espoir, sans pour autant perdre de vue la sourde présence
d’une mémoire qui gronde, se déforme, se rapproche et s’écarte,
« Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, respect, compassion, besoin, patience, regret, surprise et pardon, crée cet atome qu'on appelle l'Amour. » Khalil Gibran
Renonçant à l’attachement à une terre, au sens propre, on intègre une terre au sens figuré. Celle des langues et de ses langages. Eugenio Barba a vécu tout cela.
Et les douleurs/souffrances ont conditionné sa réflexion et ses réalisations. Comment situer et circonscrire les origines par lesquelles tous les individus, d’où qu’ils viennent, peuvent s’entendre et communiquer si ce n’est par le corps. Nos sens ne sont-ils pas au coeur de tout entendement ? Les sons et les souffles qui les scandent, la voix et la parole, les mouvements et les gestes, dans une symphonie osmotique immense, fondent ce théâtre des origines dont le public devient miroir ou reflet. Sans doute est-ce pourquoi la place du spectateur est aussi prépondérante dans la démarche d’Eugenio Barba. Son public est une mesure, au même titre que son théâtre
Détachement, humour et dérision, discernement, et indistinction aussi, Guy Thieux incarne ces vertus de sagesse, la porte ouverte pour accueillir ce qui vient, dans son antre troglodytique. Sans attente, sans prétention, avec un esprit de jeu et d’aventure, toujours prêt à rire, Guy accueille l’étranger comme son égal et lui offre le partage de sa table. Une jolie tablée de mets gourmets, de connaissances scientifiques rigoureuses, tout à profusion, une ambiance vêtue de son intériorité, travaillée et profonde. Avec humilité, et une mémoire d’éléphant à presque 90 ans, Guy relate avec précision l’histoire de sa famille, son enfance auprès d’une mère, dotée de tous les talents, qui a su « l’élever » au-delà du principe d’éducation ordinaire.
Mais il aborde également son chemin de vie professionnelle avec une infinie gratitude pour tous les maillons d’une chaîne qui lui ont apporté autant de connaissances, de savoir-faire, que de reconnaissance et de plaisir. C’est pourquoi, en hommage à toutes ces pierres qui ont fait œuvre dans l’architecture de sa vie, leurs noms sont ici cités.
Un hommage à ses maîtres dont il est le légataire, tels Lakhovsky et Enel
… Généralement on aime pour être aimé, alors que la mort nous apprend, elle, à aimer l’autre en le
laissant être un autre dans son altérité. Finalement il faut savoir perdre ce à quoi nous tenons le plus, car c’est dans cette liberté qu’on l’aime vraiment. Cette vie, que nous aimons passionnément, la nôtre, c’est bien en la lâchant qu’on l’aime d’avantage. (…) Cet être qu’on aime, c’est le jour où l’on sera capable de lui permettre d’aller « là où il va » qu’on l’aimera le mieux.
Souvent les mourants attendent notre permission. Il faudrait parvenir à dire «Va bers toi-même, et je suis avec toi».
«Va vers toi-même, je ne peux pas y aller à ta place, mais je suis avec toi (impuissant mais là). Nous pouvons être « avec » celui qui vit comme « avec » celui qui meurt.
Nous sommes alors dans un rapport de liberté, le rapport d’un humanisme vraiment ouvert. Jean-Yves Leloup
Plus tard, l’architecte Juan Jose Lahuerta, assimilant l’esprit du pays de Catalogne à celui de la Sagrada, la décrira comme : « (…) la couronne de Barcelone dépassant ses contradictions, manifeste l’idéalisation du génie du peuple catalan, rêveur et pragmatique, religieux et réaliste. »
Entrer dans cette Cathédrale de Lumière sans égale est presque une expérience initiatique. En cette cathédrale, la couleur est omniprésente, variante, venue de nulle part, l’œuvre d’une fascinante conjonction entre illusion et réalité.
J’ai réalisé alors que tout est lumière.
Il est difficile de donner une définition du Butoh sans risquer de flétrir en le figeant le pouvoir de transformation inhérent à cet art. Je me souviens de l’amusement des danseurs de Butoh lorsque les Occidentaux s’acharnaient à le définir. Je me souviens aussi de leur résistance au discours de rationalité qu’ils jugeaient castratrice de leur art.
Les premiers danseurs de Butoh ont étudié la danse classique ou moderne, vécu les nombreuses animations de rue, dont les festivals shintô scandent tous les passages de saisons. Et c’est avec ce corps-là, riche de ses rites et des médiations scéniques maîtrisées, qu’ils affirment leur résistance à la bienséance et à la répression d’une société aseptisée qui cache les signes des états “sauvages”, de l’être indompté.
Rebelles avant tout. Provocateurs. Nus, travestis, désarticulés. Explorateurs de l’au-delà des limites du sens, des sens et de la chair. Désespérés aussi. Ils subliment l’impuissance en ritualisant la passion, la laideur l’horreur ou la violence. L’expérience dépasse les conditions circonstancielles d’une époque donnée.
Conference Presentations by Nourit masson-sékiné
Une révolte métaphysique contre le monde l’élevait à un niveau littéralement transcendantal. Genet atteignit le sacré par sa souffrance, écrit Sartre. « Ma vie de mendiant m’avait fait connaître les fastes de l’abjection (…) jamais je ne cherchais à faire d’elle autre chose que ce qu’elle était, je ne cherchais pas à la parer, au contraire, je la voulus affirmer dans sa sordidité exacte et les signes les plus sordides me devinrent signes de grandeurs 10».
Comme Genet et Artaud, mais aussi comme d’autres artistes de sa génération au Japon, Hijikata a fait voler en éclats les distinctions arbitraires entre beauté/laideur, le sale Nigutaï, qui provoque le rejet, l’abjection. Ses apparitions surréalistes débridées sont la conséquence d’une démarche où toutes les valeurs et polarités morales sont démontées, recomposées tels d’infinis anagrammes traversant le corps. À partir de son expérience du corps en crise, avec le temps, Hijikata a érigé en méthode, un moyen de formaliser non seulement un art scénique mais une résistance par la chair contre l’appropriation sociale et institutionnelle du corps lui-même, en faveur d’une présence/existence renouvelée à ce monde.
Et ce, pour les générations à venir.
Papers by Nourit masson-sékiné
il est intemporel. La dimension relationnelle de cet art du
récit est l'occasion de transmettre les colorations d'une langue
et les valeurs d'une culture donnée. Il favorise de ce fait une
entrée dans les mondes intimes de entant et a dimension
symbolique du conte imprégnera à jamais son intériorité.
L'enfance - espace-temps inhérent à l'évolution de
l'humain. Il est le lieu de toutes les imprégnations, le terrain
fertilede toutes les intluences, du premier amour
aux premiers modèles affectifs, des premiers enseignements aux
premières blessures. La fragilité cédant à la sublimation, les
peurs risquent la joie, les souffrances les rêves, le désespoir la
lucidité. Deux histoires pour enfants, inédites jusqu'ici, ont fait leur
chemin depuis une génération, parfois théâtralisés par la voix
de parents au coucher ou de comédiens devant des groupes
d'enfants. Aussi, l'illustration choisie pour ce livre se compose
essentiellement de fresques et de graffiti, de l'imaginaire
souvent enfantin ou fantastique, de graffiteurs, saisis par
auteure lors de ses déambulations à travers le monde
le jour à Digne en 1894. Musicologue et scientifique, parmi
les pionniers de la cybernétique, cet altruiste engagé consacre
toute sa vie à la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence.
Inspiré par ses connaissances musicales et par les recherches
de Claude Bernard qu’il évoque comme son maître à penser,
il crée la culture psycho-sensorielle ou CPS. Cette méthode
permet de discipliner les « organisations nerveuses » des plus
jeunes pour optimiser globalement leurs facultés et de stabiliser
le système nerveux des adultes afin qu’ils parviennent à un
meilleur équilibre, avec plus de capacités de discernement, de
souplesse et de sérénité.
Et ce, pour les générations à venir.
Ainsi est né le butoh
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à plus de 13 ans de distance,
ont amené le professeur Indianiste, Guy Mazars, à creuser
les approches de la mort en relation avec les rituels de vie
dans les cultures traditionnelles d’Asie. Si lors du premier
entretien son approche des questions restait rivée à la
transmission d’un savoir érudit, 13 ans plus tard, pris
dans les aléas de la maladie de Parkinson, la voie des liens
entre le savoir et l’expérience s’est ouverte au dialogue…
coréennes prend son essor à partir de la fin des années 70’.
Kong Ok-jin est une actrice de la tradition du conte chanté,
le Pansori. Le Pansori est l’une des expressions scéniques
séculaires du folklore coréen dont la transmission était orale.
De la manière la plus créative, originale et osée, en
dépit de la réaction que vont lui opposer les gens de la
scène classique, elle va transformer cet art scénique, en y
glissant d’autres formes traditionnelles dont : celles des
mouvements d’animaux ; le salpuri, danse des chamanes,
et le Byeong sin chum, ou danse des estropiés.
Kong Ok-jin a été une star pour chaque génération. Jeunes
et vieux, issus de toutes les classes sociales, connaissaient
son nom et l’admiraient. Toute sa vie, le moteur de son
expression artistique était voué à exorciser la mémoire des
souffrances de son peuple.
Cet être inoubliable, par l’influence que son art a opéré
sur la société coréenne, a été un « prophète en son pays » -
et finalement un trésor universel : en mai 2010 Kong
Ok-jin se voit attribuer enfin la haute distinction de
« patrimoine culturel immatériel » par les autorités de sa
province, le Jeolla du Sud.
Collection
Chacun d’entre nous, au cours de sa vie, se confronte à
l’évidence de sa mortalité, même si pour chacun : ce n’est
jamais le moment de mourir…
Aussi, quand on parle de la mort, c’est la vie qui s’entend.
Celle que chacun construit autour de son vide et de
ses manques, avec force et fragilité et des croyances qui
permettent de relativiser, de transformer peurs et angoisses.
Si personne ne peut «expliquer» la mort, en parlant de la
vie à partir du sujet de la mort, les êtres sont amenés à se
dépouiller de leur certitude et de leur dogme. Chacun se
voit alors provoqué dans l’intimité fragile de ses doutes et
de ses questions, jusqu’à l’extrême nudité de son être.
Deux entretiens précieux, à une vingtaine d’années
de distance, interpellent l’écrivain des spiritualités,
Patrick Levy, dans son rapport à la dialectique mort/vie.
L’itinérance de l’auteur, entre l’Inde et la France mais aussi
entre les religions, l’amène à réagir, à questionner mais
aussi à résister – notamment par l’amplitude de la question
ouverte qui ne supporte pas l’absolu de la réponse…
selon les aléas de la vie, des idéologies et de l’Histoire.
11
les livrets d’ORIGINE
Coll. « Prophète en son pays »
ISBN 978-2-491246-00-6
Imprimé en mai 2020
par SEMACO à Strasbourg - Imprimé en France
15
dans une strophe de l’Élégie Pain et Vin, vers la fi n de l’année
1800. Les témoignages de nombre de survivants de régimes
totalitaires, Russes ou Chinois, ou de rescapés de la Shoah comme
Henry Bulawko, en parlent dans leurs livres comme de la lumière
d’espoir qui maintient l’Homme droit dans son humanité.
Henry Bulawko est né en 1918 à Lida en Lituanie d’alors, en
Biélorussie d’aujourd’hui. Fils de rabbin, il s’est affi rmé dans sa
vie comme un résistant et selon Vladimir Jankélévitch comme
un militant, « en lutte contre les injustices, l’oppression, pour la
fraternité et l’égalité entre les hommes et pour la libération des
peuples opprimés ».
Au retour des camps, il est devenu historien, journaliste,
pédagogue et longtemps Président de l’Union des déportés
d’Auschwitz. Il a toujours écrit, depuis l’âge de 12 ans, articles,
essais, témoignages et même une anthologie de l’humour juif.
Il a traduit en français de nombreux ouvrages yiddish. Depuis
les années 50 avec des camarades et, inlassablement, tout au
long d’une vie engagée comme au premier jour, il n’a cessé de
témoigner auprès des jeunes.
Même avec Auschwitz derrière et à côté de lui, Henry n’a jamais
perdu espoir, sans pour autant perdre de vue la sourde présence
d’une mémoire qui gronde, se déforme, se rapproche et s’écarte,
« Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble, respect, compassion, besoin, patience, regret, surprise et pardon, crée cet atome qu'on appelle l'Amour. » Khalil Gibran
Renonçant à l’attachement à une terre, au sens propre, on intègre une terre au sens figuré. Celle des langues et de ses langages. Eugenio Barba a vécu tout cela.
Et les douleurs/souffrances ont conditionné sa réflexion et ses réalisations. Comment situer et circonscrire les origines par lesquelles tous les individus, d’où qu’ils viennent, peuvent s’entendre et communiquer si ce n’est par le corps. Nos sens ne sont-ils pas au coeur de tout entendement ? Les sons et les souffles qui les scandent, la voix et la parole, les mouvements et les gestes, dans une symphonie osmotique immense, fondent ce théâtre des origines dont le public devient miroir ou reflet. Sans doute est-ce pourquoi la place du spectateur est aussi prépondérante dans la démarche d’Eugenio Barba. Son public est une mesure, au même titre que son théâtre
Détachement, humour et dérision, discernement, et indistinction aussi, Guy Thieux incarne ces vertus de sagesse, la porte ouverte pour accueillir ce qui vient, dans son antre troglodytique. Sans attente, sans prétention, avec un esprit de jeu et d’aventure, toujours prêt à rire, Guy accueille l’étranger comme son égal et lui offre le partage de sa table. Une jolie tablée de mets gourmets, de connaissances scientifiques rigoureuses, tout à profusion, une ambiance vêtue de son intériorité, travaillée et profonde. Avec humilité, et une mémoire d’éléphant à presque 90 ans, Guy relate avec précision l’histoire de sa famille, son enfance auprès d’une mère, dotée de tous les talents, qui a su « l’élever » au-delà du principe d’éducation ordinaire.
Mais il aborde également son chemin de vie professionnelle avec une infinie gratitude pour tous les maillons d’une chaîne qui lui ont apporté autant de connaissances, de savoir-faire, que de reconnaissance et de plaisir. C’est pourquoi, en hommage à toutes ces pierres qui ont fait œuvre dans l’architecture de sa vie, leurs noms sont ici cités.
Un hommage à ses maîtres dont il est le légataire, tels Lakhovsky et Enel
… Généralement on aime pour être aimé, alors que la mort nous apprend, elle, à aimer l’autre en le
laissant être un autre dans son altérité. Finalement il faut savoir perdre ce à quoi nous tenons le plus, car c’est dans cette liberté qu’on l’aime vraiment. Cette vie, que nous aimons passionnément, la nôtre, c’est bien en la lâchant qu’on l’aime d’avantage. (…) Cet être qu’on aime, c’est le jour où l’on sera capable de lui permettre d’aller « là où il va » qu’on l’aimera le mieux.
Souvent les mourants attendent notre permission. Il faudrait parvenir à dire «Va bers toi-même, et je suis avec toi».
«Va vers toi-même, je ne peux pas y aller à ta place, mais je suis avec toi (impuissant mais là). Nous pouvons être « avec » celui qui vit comme « avec » celui qui meurt.
Nous sommes alors dans un rapport de liberté, le rapport d’un humanisme vraiment ouvert. Jean-Yves Leloup
Plus tard, l’architecte Juan Jose Lahuerta, assimilant l’esprit du pays de Catalogne à celui de la Sagrada, la décrira comme : « (…) la couronne de Barcelone dépassant ses contradictions, manifeste l’idéalisation du génie du peuple catalan, rêveur et pragmatique, religieux et réaliste. »
Entrer dans cette Cathédrale de Lumière sans égale est presque une expérience initiatique. En cette cathédrale, la couleur est omniprésente, variante, venue de nulle part, l’œuvre d’une fascinante conjonction entre illusion et réalité.
J’ai réalisé alors que tout est lumière.
Il est difficile de donner une définition du Butoh sans risquer de flétrir en le figeant le pouvoir de transformation inhérent à cet art. Je me souviens de l’amusement des danseurs de Butoh lorsque les Occidentaux s’acharnaient à le définir. Je me souviens aussi de leur résistance au discours de rationalité qu’ils jugeaient castratrice de leur art.
Les premiers danseurs de Butoh ont étudié la danse classique ou moderne, vécu les nombreuses animations de rue, dont les festivals shintô scandent tous les passages de saisons. Et c’est avec ce corps-là, riche de ses rites et des médiations scéniques maîtrisées, qu’ils affirment leur résistance à la bienséance et à la répression d’une société aseptisée qui cache les signes des états “sauvages”, de l’être indompté.
Rebelles avant tout. Provocateurs. Nus, travestis, désarticulés. Explorateurs de l’au-delà des limites du sens, des sens et de la chair. Désespérés aussi. Ils subliment l’impuissance en ritualisant la passion, la laideur l’horreur ou la violence. L’expérience dépasse les conditions circonstancielles d’une époque donnée.
Une révolte métaphysique contre le monde l’élevait à un niveau littéralement transcendantal. Genet atteignit le sacré par sa souffrance, écrit Sartre. « Ma vie de mendiant m’avait fait connaître les fastes de l’abjection (…) jamais je ne cherchais à faire d’elle autre chose que ce qu’elle était, je ne cherchais pas à la parer, au contraire, je la voulus affirmer dans sa sordidité exacte et les signes les plus sordides me devinrent signes de grandeurs 10».
Comme Genet et Artaud, mais aussi comme d’autres artistes de sa génération au Japon, Hijikata a fait voler en éclats les distinctions arbitraires entre beauté/laideur, le sale Nigutaï, qui provoque le rejet, l’abjection. Ses apparitions surréalistes débridées sont la conséquence d’une démarche où toutes les valeurs et polarités morales sont démontées, recomposées tels d’infinis anagrammes traversant le corps. À partir de son expérience du corps en crise, avec le temps, Hijikata a érigé en méthode, un moyen de formaliser non seulement un art scénique mais une résistance par la chair contre l’appropriation sociale et institutionnelle du corps lui-même, en faveur d’une présence/existence renouvelée à ce monde.
Et ce, pour les générations à venir.