Papers by Cica Mathilda Dadjo

L’égalité entre homme et femme est inscrite dans la Constitution béninoise et le Bénin a adhéré à... more L’égalité entre homme et femme est inscrite dans la Constitution béninoise et le Bénin a adhéré à la plupart des conventions, pactes et cadres d’action de promotion de l’égalité de genre aux niveaux international et régional. Depuis le début des années 2000, le Bénin a progressivement mis en place un arsenal juridique et institutionnel de promotion de l’égalité de genre visant particulièrement la protection des droits des femmes et des filles. Les efforts du Bénin pour la promotion de l’égalité entre les sexes sont cadrés par la Politique Nationale de promotion du Genre adoptée en 2009 qui a été déclinée en plan d’actions pour la période 2010-2015. Le pays est soutenu dans ses efforts de lutte contre les inégalités de genre par plusieurs Partenaires Techniques et Financiers (PTF) qui accompagnent le Gouvernement et de nombreuses organisations de la société civile (OSC) qui sont engagées sur la question.
L’Indice de la Condition de la Femme (ICF)1 est passé de 0,596 en 2011 à 0,607 en 2015 au Bénin, ce qui dénote d’un progrès en termes de réalisation de l’Egalite entre les sexes2. Toutefois, l’application de l’arsenal juridique en faveur des droits des femmes reste confrontée aux facteurs socioculturels qui la défient à bien des égards et qui remettent en cause la jouissance effective et équitable des droits reconnus à la femme. De nombreuses discriminations subsistent donc dans les rapports hommes/femmes. Ces discriminations s’observent au niveau du mariage, de l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la propriété, aux soins de santé (y compris la santé de la reproduction), à la participation au processus décisionnel au sein des ménages et dans la sphère publique3.
TWENDE MBELE, 2018
Although progress has been made by African governments to drive change by fostering gender equali... more Although progress has been made by African governments to drive change by fostering gender equality and the rights of women, the extent of gender responsiveness of national monitoring and evaluation systems is still a subject of investigation. The three countries performance remains average or below average for most of the criteria under ‘national evaluation policy’ while the strongest performances are achieved in the monitoring and evaluation system in the areas of ‘participation’ and ‘sustainability’.
cette étude sur l’analyse la qualité de la prise en compte du genre dans les Plans de Développem... more cette étude sur l’analyse la qualité de la prise en compte du genre dans les Plans de Développement Communaux, les PAI et dans les Programmes Annuels d’Assistance conseil aux Communes (PAAC) au Bénin. elle identifie des approches de solutions pour améliorer l’intégration de l’approche de genre et la promotion de l’égalité des chances entre femmes et hommes dans les politiques et programmes de développement local.

Les Plans de Decentralisation et de Deconcentration (P2D) doivent répondre à une double obligatio... more Les Plans de Decentralisation et de Deconcentration (P2D) doivent répondre à une double obligation de prise en compte de la dimension genre. Il s’agit d’une part en tant que politiques sectorielles d’intégrer la dimension genre telle que prévue par la Politique Nationale de Promotion du Genre. Et d’autre part telle que visé par la Politique Nationale de Decentralisation, de prendre en compte les orientations stratégiques de la PNPG en tant que politique nationale. Les P2D doivent donc refléter l’appropriation de la politique nationale de promotion du genre et de son plan d’actions. Pour ce faire, le présent guide vient compléter le guide méthodologique d’élaboration des P2D. Il précise les dispositions à prendre à chaque étape du processus d’élaboration des P2D pour assurer l’intégration du genre et la prise en compte des stratégies nationales en la matière dans les Plans de Décentralisation et de Déconcentration.
Le Plan Départemental de Développement Intersectorielle est en effet un outil de planification im... more Le Plan Départemental de Développement Intersectorielle est en effet un outil de planification important qui fait la jonction au niveau déconcentré, entre les interventions de l’Etat sur le territoire national et celles des communes1. Il s’agit d’une déclinaison à l’échelle départementale des politiques nationales et sectorielles dans tous les domaines. La prise en compte des principes de la planification sensible au genre dans l’élaboration des PDDI s’avère donc indispensable.
Le présent guide vient compléter le guide méthodologique d’élaboration des PDDI. Il rappelle les principes de l’intégration de la dimension genre dans les processus de planification stratégique et précise les objectifs à atteindre ainsi que les dispositions à prendre pour l’intégration du genre à chaque étape du processus d’élaboration des PDDI.

La prise en compte de la dimension genre dans les interventions de micro finance a été depuis lon... more La prise en compte de la dimension genre dans les interventions de micro finance a été depuis longtemps reconnue par les actrices et acteurs à l’échelle internationale comme un élément indispensable à la promotion d’une finance inclusive pro pauvres.
Par essence, l’efficacité des activités de micro finance dépend en grande partie de la capacité des produits et services à s’adapter et à répondre aux besoins spécifiques des personnes pauvres. L’approche genre devient ainsi un outil par excellence pour réaliser des analyses différenciées des cibles afin de proposer des services spécifiques de micro finance.
Le présent guide a été développé pour soutenir les efforts des acteurs du secteur de la microfinance/finance inclusive, et de manière particulière, ceux des membres de l’APROCEC en matière d’institutionnalisation du genre. Conçu comme une aide pratique, il donne un aperçu sur la problématique genre aux acteurs et actrices de la micro finance et propose des outils pour assurer la prise en compte du genre dans le fonctionnement et la fourniture des services offerts par les coopératives d’épargne et de crédit.

Message clé : L’amélioration des conditions d’exercice de la fonction de commercialisation et de ... more Message clé : L’amélioration des conditions d’exercice de la fonction de commercialisation et de la transformation augmente les capacités de production du maïs et la rentabilité économique pour les femmes.
1- La commercialisation et la transformation du maïs sont des activités que mènent prioritairement les femmes au Bénin. La cohorte d’enquête révèle une proportion de 97% de femmes grossistes et 100% de femmes détaillantes. Si leur mode d’organisation varie suivant le type d’activités, on distingue généralement 3 types d’organisation des femmes : les actrices individuelles, les associations et groupements de femmes et les semi- associations/groupement de femmes où seulement certaines étapes du processus de commercialisation ou de transformation sont mutualisées pour faire des économies d’échelle. Toutefois, il est remarqué que les groupements de femmes se retrouvent plus souvent au niveau des transformatrices que des commerçantes.
2- En termes de positionnement, les activités de transformation du maïs sont essentiellement menées par les femmes à l’exception de certaines unités semi industrielles. Au niveau des activités de commercialisation on retrouve aussi bien les femmes que les hommes. En ce qui concerne la commercialisation il y a une certaine segmentation de la chaîne entre les hommes et les femmes. Ainsi, selon les données de l’enquête les grossistes sont majoritairement des femmes contrairement à la documentation antérieure. Les détaillants sont exclusivement les femmes tandis que les fonctions de collecteurs et de semi-grossistes sont occupées autant par les femmes que par les hommes.
3- La commercialisation du maïs dynamise un certain nombre d’acteurs dont les transporteurs, les agents de manutention et les mesureurs professionnels. Tandis que les différentes transformations du maïs nécessite de mettre en jeu divers équipements. C’est là qu’intervient en premier lieu, les mains d’œuvres familiales et des ouvriers journaliers rémunérés ou pas et en second lieu, les meuniers en prestation de services qui se substitue à la mouture manuelle et répond au besoin de diminuer la pénibilité et le temps de travail des ménagères. Aussi, au nombre des acteurs qui interviennent dans la transformation et la commercialisation, il ya les ONG partenaires agricoles, l’Etat, à travers les CeRPA et autres. Leurs appui-conseils permettent aux femmes d’accroître le rendement et leur donner l’information nécessaire à la pratique de leur métier.
4- Les chaînes de valeurs ajoutées les plus importantes en termes de proportion de femmes et de volume commercial sont : le Guikpon (l’akassa, le Lio), le Mawè (Mawè humide, Mawè séché et Aklui séché) ainsi que celle des épis de maïs frais (bouilli ou grillé). Le sous-produit Aklui de la chaîne de valeur ajoutée Mawè occupe pour le moment peu de place du marché mais a un potentiel de développement assez important. Il est important de noter que toutes ces chaînes de valeur appartiennent à la chaîne de valeur maïs grain pour le marché local sur laquelle s’est focalisée notre étude.
5- Les difficultés majeures rencontrées par les femmes autant dans la commercialisation que dans la transformation sont liées à l’accès limité au crédit, l’absence de codification et de maîtrise des informations du marché, la pénibilité du travail l’utilisation de technologies de stockage, de transformation et de conservation inappropriées Il n’a pas été noté de difficultés majeures dans les interactions entre les femmes et les autres acteurs des chaînes de commercialisation et de transformation. Toutefois, le défaut de contractualisation avec les autres acteurs des Chaînes de valeurs ajoutées représente un risque important pour la stabilité des activités des femmes.
6- Aussi, les besoins de développement des femmes s’expriment en termes de meilleur accès au crédit, l’accès et la maîtrise des technologies de stockage et de conservation plus adaptées ainsi qu’une meilleure régulation du marché en termes de normes. L’accès à des équipements et technologies améliorés représente le plus grand défi au niveau de la transformation.
7- Les trois orientations majeures pour l’amélioration des performances et du positionnement des femmes dans les chaînes de valeur de commercialisation et de transformation du maïs sont :
- Capitaliser les expériences déjà existantes en matière de mutualisation pour promouvoir la mise en place des associations de femmes transformatrices et commerçantes de maïs à travers le renforcement institutionnel et organisationnel des groupements de femmes en s’appuyant sur les CeCPA et les ONG locales.
- Augmenter les capacités de production des femmes à travers l’adoption de techniques modernes de transformation et de nouveaux procédés de conservation et de stockage et la facilitation de l’accès des femmes au financement.
- Stimuler l’orientation des femmes vers les nouveaux marchés et les CVA à forte rentabilité sociale et économique et promouvoir les nouveaux circuits de commercialisation.
8- Pour une mise en œuvre efficiente de ces orientations stratégiques, les recommandations suivantes ressortent de l’analyse des options:
- Privilégier le partenariat public privé dans la mise en œuvre des stratégies de promotion des CVA
- Préférer la dynamisation des groupements de femmes et association existantes plutôt que la création de nouveaux
- Réaliser des études de marché approfondies pour les produits Mawè séché, et aklui séché au Bénin et à l’extérieur du Bénin avant de s’investir dans la promotion de ces CVA
- Réaliser une étude de faisabilité pour la production du maïs frais à toutes les saisons et étudier les implications du cout de production sur la marge bénéficiaire ainsi que ses incidences sur la sécurité alimentaire.
Intégrer de manière transversale à toutes les actions des stratégies de développement du leadership et de l’empowerment sociale des femmes.
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L’Indice de la Condition de la Femme (ICF)1 est passé de 0,596 en 2011 à 0,607 en 2015 au Bénin, ce qui dénote d’un progrès en termes de réalisation de l’Egalite entre les sexes2. Toutefois, l’application de l’arsenal juridique en faveur des droits des femmes reste confrontée aux facteurs socioculturels qui la défient à bien des égards et qui remettent en cause la jouissance effective et équitable des droits reconnus à la femme. De nombreuses discriminations subsistent donc dans les rapports hommes/femmes. Ces discriminations s’observent au niveau du mariage, de l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la propriété, aux soins de santé (y compris la santé de la reproduction), à la participation au processus décisionnel au sein des ménages et dans la sphère publique3.
Le présent guide vient compléter le guide méthodologique d’élaboration des PDDI. Il rappelle les principes de l’intégration de la dimension genre dans les processus de planification stratégique et précise les objectifs à atteindre ainsi que les dispositions à prendre pour l’intégration du genre à chaque étape du processus d’élaboration des PDDI.
Par essence, l’efficacité des activités de micro finance dépend en grande partie de la capacité des produits et services à s’adapter et à répondre aux besoins spécifiques des personnes pauvres. L’approche genre devient ainsi un outil par excellence pour réaliser des analyses différenciées des cibles afin de proposer des services spécifiques de micro finance.
Le présent guide a été développé pour soutenir les efforts des acteurs du secteur de la microfinance/finance inclusive, et de manière particulière, ceux des membres de l’APROCEC en matière d’institutionnalisation du genre. Conçu comme une aide pratique, il donne un aperçu sur la problématique genre aux acteurs et actrices de la micro finance et propose des outils pour assurer la prise en compte du genre dans le fonctionnement et la fourniture des services offerts par les coopératives d’épargne et de crédit.
1- La commercialisation et la transformation du maïs sont des activités que mènent prioritairement les femmes au Bénin. La cohorte d’enquête révèle une proportion de 97% de femmes grossistes et 100% de femmes détaillantes. Si leur mode d’organisation varie suivant le type d’activités, on distingue généralement 3 types d’organisation des femmes : les actrices individuelles, les associations et groupements de femmes et les semi- associations/groupement de femmes où seulement certaines étapes du processus de commercialisation ou de transformation sont mutualisées pour faire des économies d’échelle. Toutefois, il est remarqué que les groupements de femmes se retrouvent plus souvent au niveau des transformatrices que des commerçantes.
2- En termes de positionnement, les activités de transformation du maïs sont essentiellement menées par les femmes à l’exception de certaines unités semi industrielles. Au niveau des activités de commercialisation on retrouve aussi bien les femmes que les hommes. En ce qui concerne la commercialisation il y a une certaine segmentation de la chaîne entre les hommes et les femmes. Ainsi, selon les données de l’enquête les grossistes sont majoritairement des femmes contrairement à la documentation antérieure. Les détaillants sont exclusivement les femmes tandis que les fonctions de collecteurs et de semi-grossistes sont occupées autant par les femmes que par les hommes.
3- La commercialisation du maïs dynamise un certain nombre d’acteurs dont les transporteurs, les agents de manutention et les mesureurs professionnels. Tandis que les différentes transformations du maïs nécessite de mettre en jeu divers équipements. C’est là qu’intervient en premier lieu, les mains d’œuvres familiales et des ouvriers journaliers rémunérés ou pas et en second lieu, les meuniers en prestation de services qui se substitue à la mouture manuelle et répond au besoin de diminuer la pénibilité et le temps de travail des ménagères. Aussi, au nombre des acteurs qui interviennent dans la transformation et la commercialisation, il ya les ONG partenaires agricoles, l’Etat, à travers les CeRPA et autres. Leurs appui-conseils permettent aux femmes d’accroître le rendement et leur donner l’information nécessaire à la pratique de leur métier.
4- Les chaînes de valeurs ajoutées les plus importantes en termes de proportion de femmes et de volume commercial sont : le Guikpon (l’akassa, le Lio), le Mawè (Mawè humide, Mawè séché et Aklui séché) ainsi que celle des épis de maïs frais (bouilli ou grillé). Le sous-produit Aklui de la chaîne de valeur ajoutée Mawè occupe pour le moment peu de place du marché mais a un potentiel de développement assez important. Il est important de noter que toutes ces chaînes de valeur appartiennent à la chaîne de valeur maïs grain pour le marché local sur laquelle s’est focalisée notre étude.
5- Les difficultés majeures rencontrées par les femmes autant dans la commercialisation que dans la transformation sont liées à l’accès limité au crédit, l’absence de codification et de maîtrise des informations du marché, la pénibilité du travail l’utilisation de technologies de stockage, de transformation et de conservation inappropriées Il n’a pas été noté de difficultés majeures dans les interactions entre les femmes et les autres acteurs des chaînes de commercialisation et de transformation. Toutefois, le défaut de contractualisation avec les autres acteurs des Chaînes de valeurs ajoutées représente un risque important pour la stabilité des activités des femmes.
6- Aussi, les besoins de développement des femmes s’expriment en termes de meilleur accès au crédit, l’accès et la maîtrise des technologies de stockage et de conservation plus adaptées ainsi qu’une meilleure régulation du marché en termes de normes. L’accès à des équipements et technologies améliorés représente le plus grand défi au niveau de la transformation.
7- Les trois orientations majeures pour l’amélioration des performances et du positionnement des femmes dans les chaînes de valeur de commercialisation et de transformation du maïs sont :
- Capitaliser les expériences déjà existantes en matière de mutualisation pour promouvoir la mise en place des associations de femmes transformatrices et commerçantes de maïs à travers le renforcement institutionnel et organisationnel des groupements de femmes en s’appuyant sur les CeCPA et les ONG locales.
- Augmenter les capacités de production des femmes à travers l’adoption de techniques modernes de transformation et de nouveaux procédés de conservation et de stockage et la facilitation de l’accès des femmes au financement.
- Stimuler l’orientation des femmes vers les nouveaux marchés et les CVA à forte rentabilité sociale et économique et promouvoir les nouveaux circuits de commercialisation.
8- Pour une mise en œuvre efficiente de ces orientations stratégiques, les recommandations suivantes ressortent de l’analyse des options:
- Privilégier le partenariat public privé dans la mise en œuvre des stratégies de promotion des CVA
- Préférer la dynamisation des groupements de femmes et association existantes plutôt que la création de nouveaux
- Réaliser des études de marché approfondies pour les produits Mawè séché, et aklui séché au Bénin et à l’extérieur du Bénin avant de s’investir dans la promotion de ces CVA
- Réaliser une étude de faisabilité pour la production du maïs frais à toutes les saisons et étudier les implications du cout de production sur la marge bénéficiaire ainsi que ses incidences sur la sécurité alimentaire.
Intégrer de manière transversale à toutes les actions des stratégies de développement du leadership et de l’empowerment sociale des femmes.
L’Indice de la Condition de la Femme (ICF)1 est passé de 0,596 en 2011 à 0,607 en 2015 au Bénin, ce qui dénote d’un progrès en termes de réalisation de l’Egalite entre les sexes2. Toutefois, l’application de l’arsenal juridique en faveur des droits des femmes reste confrontée aux facteurs socioculturels qui la défient à bien des égards et qui remettent en cause la jouissance effective et équitable des droits reconnus à la femme. De nombreuses discriminations subsistent donc dans les rapports hommes/femmes. Ces discriminations s’observent au niveau du mariage, de l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la propriété, aux soins de santé (y compris la santé de la reproduction), à la participation au processus décisionnel au sein des ménages et dans la sphère publique3.
Le présent guide vient compléter le guide méthodologique d’élaboration des PDDI. Il rappelle les principes de l’intégration de la dimension genre dans les processus de planification stratégique et précise les objectifs à atteindre ainsi que les dispositions à prendre pour l’intégration du genre à chaque étape du processus d’élaboration des PDDI.
Par essence, l’efficacité des activités de micro finance dépend en grande partie de la capacité des produits et services à s’adapter et à répondre aux besoins spécifiques des personnes pauvres. L’approche genre devient ainsi un outil par excellence pour réaliser des analyses différenciées des cibles afin de proposer des services spécifiques de micro finance.
Le présent guide a été développé pour soutenir les efforts des acteurs du secteur de la microfinance/finance inclusive, et de manière particulière, ceux des membres de l’APROCEC en matière d’institutionnalisation du genre. Conçu comme une aide pratique, il donne un aperçu sur la problématique genre aux acteurs et actrices de la micro finance et propose des outils pour assurer la prise en compte du genre dans le fonctionnement et la fourniture des services offerts par les coopératives d’épargne et de crédit.
1- La commercialisation et la transformation du maïs sont des activités que mènent prioritairement les femmes au Bénin. La cohorte d’enquête révèle une proportion de 97% de femmes grossistes et 100% de femmes détaillantes. Si leur mode d’organisation varie suivant le type d’activités, on distingue généralement 3 types d’organisation des femmes : les actrices individuelles, les associations et groupements de femmes et les semi- associations/groupement de femmes où seulement certaines étapes du processus de commercialisation ou de transformation sont mutualisées pour faire des économies d’échelle. Toutefois, il est remarqué que les groupements de femmes se retrouvent plus souvent au niveau des transformatrices que des commerçantes.
2- En termes de positionnement, les activités de transformation du maïs sont essentiellement menées par les femmes à l’exception de certaines unités semi industrielles. Au niveau des activités de commercialisation on retrouve aussi bien les femmes que les hommes. En ce qui concerne la commercialisation il y a une certaine segmentation de la chaîne entre les hommes et les femmes. Ainsi, selon les données de l’enquête les grossistes sont majoritairement des femmes contrairement à la documentation antérieure. Les détaillants sont exclusivement les femmes tandis que les fonctions de collecteurs et de semi-grossistes sont occupées autant par les femmes que par les hommes.
3- La commercialisation du maïs dynamise un certain nombre d’acteurs dont les transporteurs, les agents de manutention et les mesureurs professionnels. Tandis que les différentes transformations du maïs nécessite de mettre en jeu divers équipements. C’est là qu’intervient en premier lieu, les mains d’œuvres familiales et des ouvriers journaliers rémunérés ou pas et en second lieu, les meuniers en prestation de services qui se substitue à la mouture manuelle et répond au besoin de diminuer la pénibilité et le temps de travail des ménagères. Aussi, au nombre des acteurs qui interviennent dans la transformation et la commercialisation, il ya les ONG partenaires agricoles, l’Etat, à travers les CeRPA et autres. Leurs appui-conseils permettent aux femmes d’accroître le rendement et leur donner l’information nécessaire à la pratique de leur métier.
4- Les chaînes de valeurs ajoutées les plus importantes en termes de proportion de femmes et de volume commercial sont : le Guikpon (l’akassa, le Lio), le Mawè (Mawè humide, Mawè séché et Aklui séché) ainsi que celle des épis de maïs frais (bouilli ou grillé). Le sous-produit Aklui de la chaîne de valeur ajoutée Mawè occupe pour le moment peu de place du marché mais a un potentiel de développement assez important. Il est important de noter que toutes ces chaînes de valeur appartiennent à la chaîne de valeur maïs grain pour le marché local sur laquelle s’est focalisée notre étude.
5- Les difficultés majeures rencontrées par les femmes autant dans la commercialisation que dans la transformation sont liées à l’accès limité au crédit, l’absence de codification et de maîtrise des informations du marché, la pénibilité du travail l’utilisation de technologies de stockage, de transformation et de conservation inappropriées Il n’a pas été noté de difficultés majeures dans les interactions entre les femmes et les autres acteurs des chaînes de commercialisation et de transformation. Toutefois, le défaut de contractualisation avec les autres acteurs des Chaînes de valeurs ajoutées représente un risque important pour la stabilité des activités des femmes.
6- Aussi, les besoins de développement des femmes s’expriment en termes de meilleur accès au crédit, l’accès et la maîtrise des technologies de stockage et de conservation plus adaptées ainsi qu’une meilleure régulation du marché en termes de normes. L’accès à des équipements et technologies améliorés représente le plus grand défi au niveau de la transformation.
7- Les trois orientations majeures pour l’amélioration des performances et du positionnement des femmes dans les chaînes de valeur de commercialisation et de transformation du maïs sont :
- Capitaliser les expériences déjà existantes en matière de mutualisation pour promouvoir la mise en place des associations de femmes transformatrices et commerçantes de maïs à travers le renforcement institutionnel et organisationnel des groupements de femmes en s’appuyant sur les CeCPA et les ONG locales.
- Augmenter les capacités de production des femmes à travers l’adoption de techniques modernes de transformation et de nouveaux procédés de conservation et de stockage et la facilitation de l’accès des femmes au financement.
- Stimuler l’orientation des femmes vers les nouveaux marchés et les CVA à forte rentabilité sociale et économique et promouvoir les nouveaux circuits de commercialisation.
8- Pour une mise en œuvre efficiente de ces orientations stratégiques, les recommandations suivantes ressortent de l’analyse des options:
- Privilégier le partenariat public privé dans la mise en œuvre des stratégies de promotion des CVA
- Préférer la dynamisation des groupements de femmes et association existantes plutôt que la création de nouveaux
- Réaliser des études de marché approfondies pour les produits Mawè séché, et aklui séché au Bénin et à l’extérieur du Bénin avant de s’investir dans la promotion de ces CVA
- Réaliser une étude de faisabilité pour la production du maïs frais à toutes les saisons et étudier les implications du cout de production sur la marge bénéficiaire ainsi que ses incidences sur la sécurité alimentaire.
Intégrer de manière transversale à toutes les actions des stratégies de développement du leadership et de l’empowerment sociale des femmes.