Papers by Laurent Le Forestier

François Amy de la Bretèque, « Représentations du Moyen Âge dans les séries d'art françaises », 1... more François Amy de la Bretèque, « Représentations du Moyen Âge dans les séries d'art françaises », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 56 | 2008, mis en ligne le 01 avril 2012, consulté le 03 octobre 2016. URL : http://1895.revues.org/4080 ; DOI : 10.4000/1895.4080 Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © AFRHC L'art et les manières Quelques hypothèses sur la généralisation des séries d'art en France « Et d'abord, cet art est-il un art ? Ceci dépend de la manière dont on le conçoit et dont on l'exerce. » Adolphe Brisson 1 Depuis quelques années, plusieurs travaux se sont intéressés à l'apparition des films d'art dans les premières années du cinéma français, ainsi qu'à la reconnaissance de celui-ci comme art, en établissant parfois un lien direct entre ces deux aspects, qui a pu prendre la forme d'affirmation de ce type : « au théâtre, le cinématographe chercha ses artistes, ses auteurs et sa légitimation culturelle » 2 . S'il paraît clairement établi que les films d'art ont contribué, mais parmi d'autres événements, à cette légitimation culturelle 3 , il semble en revanche plus contestable de voir en eux un désir de reconnaissance émanant du « cinématographe ». Il est 1895 / n°56 décembre 2008 Le Film d'Art L'art et les manières Quelques hypothèses sur la généralisation des séries d'art en France 267 1 Paru dans le Temps, reproduit dans Ciné-Journal du 10 décembre 1908, sous le titre « Ce que M. Brisson pense du Film d'Art », puis dans le Film du 1 er mai 1914, et dans Marcel L'Herbier, Intelligence du cinématographe, Paris, Éditions d'Aujourd'hui, 1977, p. 105 [première édition : Paris, Corréa, 1946]. 2 Jean-Philippe Restoueix, « À l'origine du "sixième art". La constitution du discours sur le cinéma pensé comme art à travers les revues spécialisées avant 1914 », dans Jean A. Gili, Michèle Lagny, Michel Marie, Vincent Pinel (dir.), les Vingt premières années du cinéma français, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle et AFRHC, 1995, p. 318. On pourrait citer aussi bien Jean-Jacques Meusy qui voit dans les séries artistiques « l'idée de donner des lettres de noblesse au cinéma en faisant appel aux célébrités de la plume et de la scène » (Paris-Palaces ou le temps des cinémas (1894-1918), Paris, CNRS éditions, 1995, p. 236). 3 Sur ce point, on consultera avec profit le livre d'Alain Carou, le Cinéma français et les écrivains. Histoire d'une rencontre (1906-1914), Paris, École nationale des Chartes / AFRHC, 2002, ainsi que son article, « Pour une archéologie de la représentation du cinéma comme art : la piste du droit », dans Irène Bessière et Jean A. Gili (dir.), Histoire du cinéma. Problématique des sources, Paris, INHA / Maison des Sciences de l'Homme / AFRHC, 2003. par Laurent Le Forestier en effet peu probable que les éditeurs cinématographiques aient conçu ces films dans un tel but, comme en témoignent d'ailleurs les modes de production mis en place, dont cet article propose, entre autres, de donner un aperçu. Il y a là une première « manière » de ces films d'art (manière de les « concevoir »), qui nuance quelque peu l'image idéaliste d'une production destinée à convaincre les plus irréductibles du devenir (voire de l'être ou de l'essence) artistique du cinéma. Mais, plus encore, il convient, pour discuter cette hypothèse, de s'interroger surtout sur l'art de ces films d'art : quel est-il ? Que recouvre-t-il ? Ou, pour reprendre une formule désormais répandue, de quoi est-il le nom ? Modes de production : le Film d'Art contre les autres Plutôt que de voir dans le Film d'Art la recherche d'artistes, d'auteurs et de légitimation culturelle, peut-être convient-il d'y repérer strictement l'inverse, c'est-à-dire un mouvement partant d'artistes et d'auteurs extérieurs au cinéma et s'emparant du cinéma avec leur propre légitimation culturelle. De plus, cette extériorité du Film d'Art n'est pas qu'originelle : elle caractérise pour une bonne part l'existence et le fonctionnement de la société, ce qui a probablement contribué à ce que la reconnaissance du Film d'Art ne touche pas immédiatement le cinéma dans son ensemble. On peut déceler plusieurs symptômes de cette extériorité manifeste. À commencer par le fait que, à la différence des principaux actionnaires de la société (notamment les frères Laffitte, Jean Camille et Jean Jules Formigé et Émile Célérier) qui ont déjà une certaine expérience de l'industrie cinématographique 4 , les artistes qui président aux destinées du Film d'Art proviennent tous d'univers artistiques déjà reconnus, que ce soit le théâtre (Le Bargy est sociétaire de la Comédie-Française) ou la littérature (Lavedan est romancier et auteur dramatique). En un sens, le Film d'Art désigne donc un mouvement centripète, allant de l'extérieur vers l'intérieur de la sphère cinématographique et s'originant, par conséquent, dans d'autres formes artistiques, sans chercher forcément à faire du cinéma un art. L'objet de la société est à cet égard explicite en désignant comme activité principale « la fabrication, soit suivant les procédés actuels du cinématographe, soit d'après tous les autres procédés qui seraient découverts par la suite, de toutes vues et scènes destinées à la projection animée et plus particulièrement de scènes signées d'auteurs contemporains, avec le 1895 / n°56 décembre 2008 268 1895 / n°56 décembre 2008 280 30 Cité dans Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli, le Temps des masses, Histoire culturelle de la France -4 : le vingtième siècle, Paris, Seuil, coll. Points histoire, 2005 [1998], p. 9. Dans cet ouvrage, Jean-Pierre Rioux évoque le projet patrimonial de la politique culturelle de l'époque (p. 39). 31 Discours du 26 mars 1914, reproduit dans la revue le Film, dans le Courrier cinématographique (4 avril 1914) puis dans M. L'Herbier, op. cit., p. 97. 32 « Donnons aux films une âme nationale », Ciné-Journal, n°242, 12 avril 1913. Sur l'émergence de l'idée de cinéma national en France, voir Christophe Gauthier (qui cite cette source), « le Cinéma des nations : invention des écoles nationales et patriotisme cinématographique (années 1910 -années 1930) », dans Christophe Gauthier, Pascal Ory, Dimitri Vezyroglou (dir.), Revue d'Histoire Moderne et Contemporaine, « Pour une histoire cinématographique de la France », n°51-4, octobre-décembre 2004.
1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 2013
1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 2006
1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 2010
1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Mar 1, 2012
1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Feb 1, 2006
1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Feb 1, 2004
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1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Apr 1, 2008
... notamment la fin des années vingt et le début des années trente, quand plusieurs films (de L&... more ... notamment la fin des années vingt et le début des années trente, quand plusieurs films (de L'Herbier, de Colombier, de Duvivier, de Guitry ... Édouard Arnoldy et Laurent Le Forestier, « Alain Boillat, Du bonimenteur à la voix-over, Voix-attraction et voix-narration au cinéma », 1895. ...
1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Oct 1, 2009
1895 Mille Huit Cent Quatre Vingt Quinze Revue De L Association Francaise De Recherche Sur L Histoire Du Cinema, Mar 1, 2010
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La mise en place par Bazin d’une méthode critique nouvelle consistant à se baser sur des avis et des conceptions du cinéma parfois contradictoires afin de les dépasser et ainsi consolider son argumentation a probablement joué un rôle majeur dans l’avènement du mythe Bazin – celui d’un critique perçu comme le plus important de l’histoire du cinéma.