Papers by Laurence Audeoud
Le Don Juan de Belle du Seigneur : rhétorique d'un séducteur
Studi Francesi, 2004
Albert Cohen et la tradition littéraire: fi liations et ruptures (I), «Cahiers Albert Cohen», II,... more Albert Cohen et la tradition littéraire: fi liations et ruptures (I), «Cahiers Albert Cohen», II, septembre 1992; Albert Cohen et la tradition littéraire: fi liations et ruptures (II), ibid., III, septembre 1993. (3) Voir l'interview de J. Buenzod: Je suis un archer qui tire dans le noir, «Le Journal de Genève», 20-21 décembre 1969. (4) Denise Goitein-Galperin se propose de «retracer l'histoire de la naissance du célébrant (d'Israël), de l'éclosion et de l'élaboration de l'épopée, et de dire le poids, la densité, le charme singulier du chant d'Albert Cohen», Visage de mon peuple,

La réflexion qui suit se propose, notamment, de faire le point sur la manière dont la critique a ... more La réflexion qui suit se propose, notamment, de faire le point sur la manière dont la critique a reconnu en Cohen un écrivain séfarade – son acception exigera un éclaircissement d'ordre terminologique – en retournant pour cela aux origines corfiotes d'Albert Cohen telles que les révèle, d'une part, l'approche biographique, d'autre part, le versant autofictionnel de l'œuvre. L'article soulève notamment les questions suivantes : Est-il légitime de considérer Albert Cohen comme un écrivain séfarade à part entière ? Quelle langue a bercé la tendre enfance de Cohen, et quels rapport entretiendra-t-il avec la langue première lorsque la langue seconde, le français, garant de l'intégration sociale prendra le pas sur la première ? Quelles traces de la culture séfarade peut-on relever dans l'œuvre fictionnelle ? La fière revendication d'une filiation séfarade par la branche ainée du héros Solal suffit-elle à justifier la « séfaradité » du petit monde ju...
Poesia civile. Contributi per un dibattito
Louise-Victorine Ackermann
Je kiffe ma gorette": manipulations morphologiques sur emprunts dans le fran\ue7ais contemporain des cit\ue9s et le lexique branch\ue9
Les n\ue9ologismes sur base anglaise dans la presse branch\ue9e et le FCC: d\ue9rivations, compos... more Les n\ue9ologismes sur base anglaise dans la presse branch\ue9e et le FCC: d\ue9rivations, compositions, formations parasynth\ue9tiques, troncations et resuffixations, verlanisation
Le miroir chez Albert Cohen: de la structure chiastique \ue0 l'isotopie structurante
Le texte th\ue9atral \ue0 vis\ue9e didactique en Fran\ue7ais Langue Etrang\ue8re

Studi Francesi, 2011
La représentation maternelle dans "Le livre de ma mère" d' Albert Cohen: des marqueurs lexico-sém... more La représentation maternelle dans "Le livre de ma mère" d' Albert Cohen: des marqueurs lexico-sémantiques entre euphorie et disphorie Lorsque le narrateur du Le livre de ma mère, au sein d'une dense répétition polyadique, scande à sa douloureuse façon l'éternel refrain du «jamais plus», il choisit de désigner ce repère temporel par la double périphrase métaphorique «glas des endeuillés, chant des morts que nous avons aimés», reprenant ainsi, au prix d'une légère variante, le titre donné à la première version du texte, intitulée justement «Chant de mort», publiée en quatre parties de juin 1943 à mai 1944 dans La France Libre 1 alors qu'il se trouvait à Londres, où dès le mois de juin 1940 2 , il avait trouvé refuge avec sa femme et sa fille pour échapper à l'avancée nazie. Louise Judith Cohen, née Ferro, s'était éteinte à Marseille le 10 janvier 1943, à l'âge de soixante-dix-sept ans, des suites d'une maladie cardiaque, sans avoir pu revoir son fils. En 1954, lors de la parution du Livre de ma mère, à peine remanié par rapport à la version originelle, la critique littéraire salue une oeuvre puissante et sincère, adhérant d'emblée au pacte autobiographique au travers duquel se met en place l'édification du mythe maternel, ainsi qu'en témoigne ce commentaire qui rend compte de manière exemplaire de l'accueil qu'on réserva à l'époque au récit: «Le livre de ma mère est un chant funèbre éblouissant de vie, récital ininterrompu que composa le plus intelligent, le plus cruellement sensible des fils à la louange désespérée d'une très simple et pauvre femme» 3. En fait, apparemment homogène-le récit d'un fils que la perte brutale de sa mère laisse effondré-le texte est bien plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord, tant au plan isotopique qu'au plan structurel, d'autant qu'y est à l'oeuvre une entreprise de brouillage, typique de l'écriture cohénienne. Le livre de ma mère apparaît d'emblée comme un texte réparateur qui, en marge du pardon ouvertement réitéré, met en place un processus d'idéalisation plongeant ses racines dans la négligence mêlée de honte dont fut coupable le fils envers celle dont le statut de paria aurait mérité un amour compensatoire absolu. Dès lors, écrire sur la mère se trouve bel et bien justifié d'un point de vue non seulement affectif mais aussi moral, puisqu'il s'agit de redresser les torts subis et de la réhabiliter au yeux du monde. On comprend alors que le narrateur, s'adressant à sa mère puis à lui-même, puisse écrire: «Chérie, ce livre, c'est ma dernière lettre» 4 et: «Tu n'as pas voulu écrire dix mots, écris-en quarante mille maintenant» 5. C'est aussi un texte nostalgique, dont le tissu narratif tire sa substance de la remémoration d'une enfance lointaine baignée d'affection, faite de jeux, de promenades, de réveils, et de maladies entourées de sollicitude maternelle, de pauses dominicales vécues par le couple solitaire, cette mère (1) Il s'agit d'un mensuel dirigé par André Labarthe, dont le philosophe Raymond Aron était le rédacteur en chef. Cfr. Chronologie établie par C. PEY-REFITTE, in A. COHEN, Belle du Seigneur, Paris, Gallimard, «Bibliothèque de la Pléiade», 1993, p. XCIV. (2) Ibid., p. XCVI. (3) Fête d'une mère, in 40 (juin 1954) «Preuves», p. 82. (4) LM, p. 76. Nous citons ici Le Livre de ma mère dans la collection Folio, Paris, Gallimard, 1974, sous le sigle LM. (5) Ibid., p. 79.
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