Papers by Mélanie Girard

Le projet en urbanisme, et plus largement le projet de territoire, sont souvent analysés au prism... more Le projet en urbanisme, et plus largement le projet de territoire, sont souvent analysés au prisme du jeu des acteurs qui les prennent en charge. Par contrepoint, le postulat de ce livre repose sur une double idée. En premier lieu, ne pas prendre en compte les acteurs du projet en vue de renouveler le regard. En second lieu, envisager que c’est le projet qui porte les acteurs, et non l’inverse. Le projet apparaît alors comme un système complexe, c’est-à-dire auto-éco-réorganisé, selon l’expression forgée par Edgar Morin, disposant d’une certaine autonomie, d’une dynamique propre. La notion d’incertitude est ainsi centrale dans ce qui est considéré comme le mode principal de gestion des processus de transformation intentionnelle des espaces. Le projet est une tentative de réduction de sa propre incertitude et de celle de son environnement. Ce livre est une contribution à une théorie du projet, saisi comme processus, reposant essentiellement sur sa structure, sur le plan temporel comme sur le plan organisationnel. Ce faisant, l’acteur du projet n’est plus central dans l’analyse du projet ; il prend sa véritable place qui est celle d’élément, parmi d’autres, d’un système complexe
Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2023
... Facilitators/Notetakers Sarah Bovaird Annette Brunner Siobhan Cardoso Melanie CÔté Laurie DeO... more ... Facilitators/Notetakers Sarah Bovaird Annette Brunner Siobhan Cardoso Melanie CÔté Laurie DeOliveira Michelle Hamilton-Page ... Yves Desrochers, directeur de l'école secondaire Étienne-Brûlé André Gélinas, école secondaire Étienne-Brûlé Lorraine Eaglesham, ancienne ...
Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2019
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y ... more Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de

Articles hors thème, 2018
Au Canada, en 2015, le taux de femmes accusées d’homicide était 31 fois plus élevé chez les Autoc... more Au Canada, en 2015, le taux de femmes accusées d’homicide était 31 fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Cette statistique se répercute dans le meurtre du partenaire intime. Dans une étude récente, notre échantillon canadien de femmes maricides était composé à 55 % d’Autochtones. Cette surproportion nous a conduits à nous demander si les femmes autochtones, dans leur rapport au meurtre du partenaire intime, se distinguent des non-autochtones. Nos analyses reposent sur des documents décisionnels de la Commission des libérations conditionnelles et sur des transcriptions des audiences de meurtrières devant la Commission. Ces analyses portent sur des données quantitatives et textuelles. Elles montrent que ces femmes, sur plusieurs plans, ne sont pas différenciables en fonction de l’ethnie; elles révèlent que, lorsque l’ethnie entre en jeu comme facteur de dissimilitude, c’est pour mettre en relief la marginalité d’un vécu amérindien, notamment dans le cadre ...
1 The complete research team and collaborators are named in the acknowledgements

Le travail s'inscrit dans le projet d'une sociologie relationnelle. Il se construit en ci... more Le travail s'inscrit dans le projet d'une sociologie relationnelle. Il se construit en cinq parties. La premiere consiste a presenter le contenu et le role des theories de l'action et a attirer l'attention sur les tentatives de depassement ; elle pose ensuite, en les critiquant, les principes des theories de l'action, puis les principes de la theorie relationnelle ; elle procede, enfin, a l'elaboration d'hypotheses, en fonction des principes de l'un et l'autre des modeles, puis a la creation d'indicateurs qui serviront a l'observation. La deuxieme partie presente la demarche adoptee pour effectuer la comparaison ; elle explique comment la saisie audio-video de deliberations de comites et d'assemblees en France et au Canada sert de terrain pour une analyse qui s'effectue, dans un premeir temps, sur les propos des acteurs et, dans un second, sur les acteurs eux-memes ; elle explique en quoi cette demarche permet de mettre a l'epr...

Nouvelles perspectives en sciences sociales
La phénoménologie a beaucoup insisté sur la liberté de l’acteur social. Cette approche et celles ... more La phénoménologie a beaucoup insisté sur la liberté de l’acteur social. Cette approche et celles qui en découlent connaissent des limites importantes. La pleine reconnaissance de ces limites suppose un déplacement paradigmatique de l’action vers la relation. Ce déplacement suppose une remise en question de la notion de pouvoir telle qu’elle est modélisée par la phénoménologie et ses dérivés, que l’on peut qualifier de perspectives surrationnalisantes. Dans cette perspective, la plupart des théories présentent le pouvoir comme une chose détenue; une approche relationnelle le présente comme une catégorie analytique non utile. Le travail que voici rend compte d’une démarche d’opérationnalisation du pouvoir comme détenu, lequel renvoie à une distribution formelle de l’autorité. Elle le fait en créant des indicateurs qui sont soumis à l’empirie. Elle conclut à la non-détermination du pouvoir formel dans la circulation de l’information et ouvre ainsi la voie à des modélisations dans lesqu...
Rivista di Criminologia, Vittimologia e Sicurezza
Canadian Modern Language Review
Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2016

Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2007
Résumé Malgré de nombreux développements en sciences sociales, les théories de l’action continuen... more Résumé Malgré de nombreux développements en sciences sociales, les théories de l’action continuent de faire usage d’un appareillage conceptuel dont les concepts apparaissent comme nécessaires les uns aux autres et liés entre eux de façon égalitaire. Ces concepts, en outre, sont compris comme étant à la fois la cause et l’expression de la liberté de l’acteur. A partir de cette structure atomique, dans laquelle aucun concept n’a d’ascendant logique sur les autres, est construite et interprétée l’action humaine. Or, une réflexion approfondie nous révèle que ces concepts — conscience, rationalité, stratégie, intérêt, intention — sont de niveaux sémantiques différents, certains représentant des catégories principielles, d’autres, des catégories analytiques. Elle nous révèle aussi que les liens entre les concepts ne sont pas nécessaires. L’exercice que voici consiste à mettre en question la valeur heuristique de l’outillage conceptuel des théories de l’action; il donne cours, pour une pre...
Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2006

Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2019
Tattoos, it would seem, are as old as humankind. Although they were mainly used and displayed by ... more Tattoos, it would seem, are as old as humankind. Although they were mainly used and displayed by members of deviant subcultures throughout most of the nineteenth century, the 1980’s and 1990’s have given way to a rise in body modifications in general, and tattoos in particular. The question arises as to how we can begin to explain this craze for tattoos in the Western world. In this paper, we suggest that this newly constructed infatuation is the product of an episteme which is built on four century-defining, distinct, all the while interrelated, phenomena: the Space Odyssey, the rise of Superheroes and Comic Books, the sexual revolution and the emergence of the internet in general and of social networks in particular. We also argue that the act of getting tattooed is necessarily both individual and collective: by differentiating oneself through the use of tattoos, one joins a collective or community. This reminds us that human societies are paradoxical in nature, their components constantly evolving between homogeneity and differentiation. Through the study of a Franco-Canadian sample divided into three separate groups – not tattooed, somewhat tattooed, very tattooed – we show that tattoos evoke arts, esthetics and health as well as the transgression of social norms and the extension of physical and psychological limits in all groups within both countries, although the French sample is more defined by art and the Canadian sample, by symbols. The marking of the body with ink thus appears as a collectively inscribed individual process in which the collective is either outside of, secondary to, or implicitly part of oneself, depending on the category with which we identify.
Résumé
La technique du tatouage serait, en principe, aussi vielle que l’humain. Réservée à peu près exclusivement aux sous-cultures de la déviance pendant la majeure partie du XIXe siècle, on voit s’étendre son usage, en Occident, depuis les années 1980, 1990, période pendant laquelle on assiste à une expansion des modifications corporelles en général. La question se pose donc de savoir comment expliquer cet engouement récent pour les bodmods dont, au premier chef, le tatouage. Dans ce texte, nous soutenons, d’une part, que sa montée en popularité peut s’expliquer par une épistémè qui prend racine dans quatre phénomènes distincts, mais interreliés : le rapport à l’espace qui se noue dans les années d’après la première guerre et qui se cristallise en 1969 avec les premiers pas sur la lune ; la montée en puissance des super héros, portés par des plateformes comme Marvel Comics et DC Comics ; la révolution sexuelle et le mouvement hippie qui en est le corollaire ; l’apparition d’internet et des réseaux sociaux en particulier. Nous avançons, d’autre part, que le fait de se faire tatouer ne peut être qu’un geste à la fois individuel et collectif, qu’en se singularisant, on intègre forcément une communauté, les sociétés humaines ne pouvant se construire que sur une logique du paradoxe, d’une tension nécessaire entre homogénéité et différenciation. À travers les données tirées d’une enquête franco-canadienne et en distinguant entre personnes non tatouées, peu tatouées et très tatouées, nous démontrons que, bien que la dimension artistique soit plus présente dans le discours français et la dimension symbolique, plus caractéristique du propos canadien, le tatouage éveille globalement, chez les individus interrogés, des référents liés à sa dimension artistique et esthétique, à la santé et au fait qu’il amène à transgresser des normes et à repousser ses limites physiques et psychologiques. Le tatouage apparaît ainsi comme un processus individuel qui inscrit dans le collectif, le rapport au collectif étant tantôt extérieur, tantôt secondaire, tantôt implicite, tributaire qu’il est du fait que l’on soit plus ou moins tatoué.

Nouvelles perspectives en sciences sociales, 2018
In 2015, the rate of Canadian women charged with homicide was 31 times higher for Aboriginals tha... more In 2015, the rate of Canadian women charged with homicide was 31 times higher for Aboriginals than for non-Aboriginals, a number which is reflected in the killing of an intimate partner. In a recent study, our Canadian sample of women who had killed a male partner consisted of 55% Aboriginals. This overrepresentation leads us to question whether Aboriginal women, in their rapport to intimate partner homicide, are different from non-Aboriginal women. Our analyses are based on Parole Board decisional documents and on transcriptions of hearings before the Parole Board. These analyses examine quantitative and qualitative data. They show that, on a number of aspects, these women cannot be differentiated according to ethnicity; they reveal that, when ethnicity does come into play, it does so in that it highlights the marginality of Aboriginal life, especially in the context of Reserves.
Résumé
Au Canada, en 2015, le taux de femmes accusées d’homicide était 31 fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Cette statistique se répercute dans le meurtre du partenaire intime. Dans une étude récente, notre échantillon canadien de femmes maricides était composé à 55 % d’Autochtones. Cette surproportion nous a conduits à nous demander si les femmes autochtones, dans leur rapport au meurtre du partenaire intime, se distinguent des non-autochtones. Nos analyses reposent sur des documents décisionnels de la Commission des libérations conditionnelles et sur des transcriptions des audiences de meurtrières devant la Commission. Ces analyses portent sur des données quantitatives et textuelles. Elles montrent que ces femmes, sur plusieurs plans, ne sont pas différenciables en fonction de l’ethnie; elles révèlent que, lorsque l’ethnie entre en jeu comme facteur de dissimilitude, c’est pour mettre en relief la marginalité d’un vécu amérindien, notamment dans le cadre des réserves.
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Papers by Mélanie Girard
Résumé
La technique du tatouage serait, en principe, aussi vielle que l’humain. Réservée à peu près exclusivement aux sous-cultures de la déviance pendant la majeure partie du XIXe siècle, on voit s’étendre son usage, en Occident, depuis les années 1980, 1990, période pendant laquelle on assiste à une expansion des modifications corporelles en général. La question se pose donc de savoir comment expliquer cet engouement récent pour les bodmods dont, au premier chef, le tatouage. Dans ce texte, nous soutenons, d’une part, que sa montée en popularité peut s’expliquer par une épistémè qui prend racine dans quatre phénomènes distincts, mais interreliés : le rapport à l’espace qui se noue dans les années d’après la première guerre et qui se cristallise en 1969 avec les premiers pas sur la lune ; la montée en puissance des super héros, portés par des plateformes comme Marvel Comics et DC Comics ; la révolution sexuelle et le mouvement hippie qui en est le corollaire ; l’apparition d’internet et des réseaux sociaux en particulier. Nous avançons, d’autre part, que le fait de se faire tatouer ne peut être qu’un geste à la fois individuel et collectif, qu’en se singularisant, on intègre forcément une communauté, les sociétés humaines ne pouvant se construire que sur une logique du paradoxe, d’une tension nécessaire entre homogénéité et différenciation. À travers les données tirées d’une enquête franco-canadienne et en distinguant entre personnes non tatouées, peu tatouées et très tatouées, nous démontrons que, bien que la dimension artistique soit plus présente dans le discours français et la dimension symbolique, plus caractéristique du propos canadien, le tatouage éveille globalement, chez les individus interrogés, des référents liés à sa dimension artistique et esthétique, à la santé et au fait qu’il amène à transgresser des normes et à repousser ses limites physiques et psychologiques. Le tatouage apparaît ainsi comme un processus individuel qui inscrit dans le collectif, le rapport au collectif étant tantôt extérieur, tantôt secondaire, tantôt implicite, tributaire qu’il est du fait que l’on soit plus ou moins tatoué.
Résumé
Au Canada, en 2015, le taux de femmes accusées d’homicide était 31 fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Cette statistique se répercute dans le meurtre du partenaire intime. Dans une étude récente, notre échantillon canadien de femmes maricides était composé à 55 % d’Autochtones. Cette surproportion nous a conduits à nous demander si les femmes autochtones, dans leur rapport au meurtre du partenaire intime, se distinguent des non-autochtones. Nos analyses reposent sur des documents décisionnels de la Commission des libérations conditionnelles et sur des transcriptions des audiences de meurtrières devant la Commission. Ces analyses portent sur des données quantitatives et textuelles. Elles montrent que ces femmes, sur plusieurs plans, ne sont pas différenciables en fonction de l’ethnie; elles révèlent que, lorsque l’ethnie entre en jeu comme facteur de dissimilitude, c’est pour mettre en relief la marginalité d’un vécu amérindien, notamment dans le cadre des réserves.
Résumé
La technique du tatouage serait, en principe, aussi vielle que l’humain. Réservée à peu près exclusivement aux sous-cultures de la déviance pendant la majeure partie du XIXe siècle, on voit s’étendre son usage, en Occident, depuis les années 1980, 1990, période pendant laquelle on assiste à une expansion des modifications corporelles en général. La question se pose donc de savoir comment expliquer cet engouement récent pour les bodmods dont, au premier chef, le tatouage. Dans ce texte, nous soutenons, d’une part, que sa montée en popularité peut s’expliquer par une épistémè qui prend racine dans quatre phénomènes distincts, mais interreliés : le rapport à l’espace qui se noue dans les années d’après la première guerre et qui se cristallise en 1969 avec les premiers pas sur la lune ; la montée en puissance des super héros, portés par des plateformes comme Marvel Comics et DC Comics ; la révolution sexuelle et le mouvement hippie qui en est le corollaire ; l’apparition d’internet et des réseaux sociaux en particulier. Nous avançons, d’autre part, que le fait de se faire tatouer ne peut être qu’un geste à la fois individuel et collectif, qu’en se singularisant, on intègre forcément une communauté, les sociétés humaines ne pouvant se construire que sur une logique du paradoxe, d’une tension nécessaire entre homogénéité et différenciation. À travers les données tirées d’une enquête franco-canadienne et en distinguant entre personnes non tatouées, peu tatouées et très tatouées, nous démontrons que, bien que la dimension artistique soit plus présente dans le discours français et la dimension symbolique, plus caractéristique du propos canadien, le tatouage éveille globalement, chez les individus interrogés, des référents liés à sa dimension artistique et esthétique, à la santé et au fait qu’il amène à transgresser des normes et à repousser ses limites physiques et psychologiques. Le tatouage apparaît ainsi comme un processus individuel qui inscrit dans le collectif, le rapport au collectif étant tantôt extérieur, tantôt secondaire, tantôt implicite, tributaire qu’il est du fait que l’on soit plus ou moins tatoué.
Résumé
Au Canada, en 2015, le taux de femmes accusées d’homicide était 31 fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Cette statistique se répercute dans le meurtre du partenaire intime. Dans une étude récente, notre échantillon canadien de femmes maricides était composé à 55 % d’Autochtones. Cette surproportion nous a conduits à nous demander si les femmes autochtones, dans leur rapport au meurtre du partenaire intime, se distinguent des non-autochtones. Nos analyses reposent sur des documents décisionnels de la Commission des libérations conditionnelles et sur des transcriptions des audiences de meurtrières devant la Commission. Ces analyses portent sur des données quantitatives et textuelles. Elles montrent que ces femmes, sur plusieurs plans, ne sont pas différenciables en fonction de l’ethnie; elles révèlent que, lorsque l’ethnie entre en jeu comme facteur de dissimilitude, c’est pour mettre en relief la marginalité d’un vécu amérindien, notamment dans le cadre des réserves.