Papers by Gilbert Molinier
Journal du droit des jeunes, 2003
Coronavirus et lutte des classes, 2020
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Lorsqu’Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera, 2019
Auteur : Gilbert Molinier
Titre : Lorsqu' Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxièm... more Auteur : Gilbert Molinier
Titre : Lorsqu' Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera
Cette étude traite d’une dénégation collective.
Situant ses recherches au niveau et dans la lignée des prestigieux penseurs de la question de l’Être, Parménide, Aristote, Malebranche..., Alain Badiou rencontre Martin Heidegger.
Or, celui-ci est soupçonné d’avoir été et/ou d’avoir toujours été un nazi
inconditionnel. Souhaitant effacer une telle tache, Alain Badiou affirme, d’une part :
« [Il] n’y a absolument pas besoin de chercher dans sa philosophie des preuves qu’il était nazi, puisqu’il était nazi, voilà ! [...] » ;
d’autre part et en même temps, il infirme :
« C’est bien plutôt dans ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, etc. » Cet « etc. » contient donc « ce qu’il a pensé, ce qu’il a écrit » . C’est sur une telle dénégation collective que s’appuient encore l’enseignement
et la recherche universitaires dans de nombreux pays, en particulier en France.
Or, une dénégation si marquée ne va pas sans produire des effets négatifs.
[Le spectacle que m'a offert l'université a contribué à m'exorciser complètement, à me délivrer d'une catharsis qui s'est achevée à la Sorbonne quand j'ai vu mes collègues, tous ces singes qui lisaient Heidegger et le citaient en allemand. » 1 Vladimir Jankélévitch
Resümee.-Ursprung der folgenden Bemerkungen ist eine kollektive Verneinung. Alain Badiou, der es liebt, seine Forschungen auf die Ebene und in Übereinstimmung mit den angesehenen Denkern zur Frage des Seins, Parménides, Aristoteles, Malebranche… zu stellen, trifft einen gewissen Martin Heidegger. Dieser steht jedoch im Verdacht, ein bedingungsloser Nazi gewesen zu sein und/oder immer nazi gewesen zu sein. Aber dann? Macht nichts! Alain Badiou, der einen solchen Schönheitsfehler ausmerzen möchte, sagt einerseits: "Es ist absolut nicht nötig, in seiner Philosophie nach Beweisen dafür zu suchen, dass er ein Nazi war, da er ein Nazi war, das war's! [...] "; andererseits und gleichzeitig verneint er: » Es ist vielmehr darin, was er gemacht hat, was er gesagt hat, etc. » Dieses « etc. » beinhaltet selbstverständlich, « was er gedacht hat, was er geschrieben hat. ». Auf einer solchen kollektiven Verneinung gedeihen Lehre und Forschung an Universitäten in vielen Ländern, insbesondere in Frankreich. Nun, eine so erstaunliche Verneinung ist nicht ohne negative Auswirkungen.
Mots clefs : Alain Badiou, Martin Heidegger, Hitler, dénazification, Adenauer, bataille de Kursk.
V. Jankélévitch, Interview de R. Maggiori et de J.-P. Barou, in Libération, le 10 juin 1985. Cité in De la pourriture, pages 134-135.
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Papers by Gilbert Molinier
Titre : Lorsqu' Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera
Cette étude traite d’une dénégation collective.
Situant ses recherches au niveau et dans la lignée des prestigieux penseurs de la question de l’Être, Parménide, Aristote, Malebranche..., Alain Badiou rencontre Martin Heidegger.
Or, celui-ci est soupçonné d’avoir été et/ou d’avoir toujours été un nazi
inconditionnel. Souhaitant effacer une telle tache, Alain Badiou affirme, d’une part :
« [Il] n’y a absolument pas besoin de chercher dans sa philosophie des preuves qu’il était nazi, puisqu’il était nazi, voilà ! [...] » ;
d’autre part et en même temps, il infirme :
« C’est bien plutôt dans ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, etc. » Cet « etc. » contient donc « ce qu’il a pensé, ce qu’il a écrit » . C’est sur une telle dénégation collective que s’appuient encore l’enseignement
et la recherche universitaires dans de nombreux pays, en particulier en France.
Or, une dénégation si marquée ne va pas sans produire des effets négatifs.
[Le spectacle que m'a offert l'université a contribué à m'exorciser complètement, à me délivrer d'une catharsis qui s'est achevée à la Sorbonne quand j'ai vu mes collègues, tous ces singes qui lisaient Heidegger et le citaient en allemand. » 1 Vladimir Jankélévitch
Resümee.-Ursprung der folgenden Bemerkungen ist eine kollektive Verneinung. Alain Badiou, der es liebt, seine Forschungen auf die Ebene und in Übereinstimmung mit den angesehenen Denkern zur Frage des Seins, Parménides, Aristoteles, Malebranche… zu stellen, trifft einen gewissen Martin Heidegger. Dieser steht jedoch im Verdacht, ein bedingungsloser Nazi gewesen zu sein und/oder immer nazi gewesen zu sein. Aber dann? Macht nichts! Alain Badiou, der einen solchen Schönheitsfehler ausmerzen möchte, sagt einerseits: "Es ist absolut nicht nötig, in seiner Philosophie nach Beweisen dafür zu suchen, dass er ein Nazi war, da er ein Nazi war, das war's! [...] "; andererseits und gleichzeitig verneint er: » Es ist vielmehr darin, was er gemacht hat, was er gesagt hat, etc. » Dieses « etc. » beinhaltet selbstverständlich, « was er gedacht hat, was er geschrieben hat. ». Auf einer solchen kollektiven Verneinung gedeihen Lehre und Forschung an Universitäten in vielen Ländern, insbesondere in Frankreich. Nun, eine so erstaunliche Verneinung ist nicht ohne negative Auswirkungen.
Mots clefs : Alain Badiou, Martin Heidegger, Hitler, dénazification, Adenauer, bataille de Kursk.
V. Jankélévitch, Interview de R. Maggiori et de J.-P. Barou, in Libération, le 10 juin 1985. Cité in De la pourriture, pages 134-135.
Titre : Lorsqu' Alain Badiou se fait historien : Heidegger, la Deuxième Guerre mondiale, et coetera
Cette étude traite d’une dénégation collective.
Situant ses recherches au niveau et dans la lignée des prestigieux penseurs de la question de l’Être, Parménide, Aristote, Malebranche..., Alain Badiou rencontre Martin Heidegger.
Or, celui-ci est soupçonné d’avoir été et/ou d’avoir toujours été un nazi
inconditionnel. Souhaitant effacer une telle tache, Alain Badiou affirme, d’une part :
« [Il] n’y a absolument pas besoin de chercher dans sa philosophie des preuves qu’il était nazi, puisqu’il était nazi, voilà ! [...] » ;
d’autre part et en même temps, il infirme :
« C’est bien plutôt dans ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, etc. » Cet « etc. » contient donc « ce qu’il a pensé, ce qu’il a écrit » . C’est sur une telle dénégation collective que s’appuient encore l’enseignement
et la recherche universitaires dans de nombreux pays, en particulier en France.
Or, une dénégation si marquée ne va pas sans produire des effets négatifs.
[Le spectacle que m'a offert l'université a contribué à m'exorciser complètement, à me délivrer d'une catharsis qui s'est achevée à la Sorbonne quand j'ai vu mes collègues, tous ces singes qui lisaient Heidegger et le citaient en allemand. » 1 Vladimir Jankélévitch
Resümee.-Ursprung der folgenden Bemerkungen ist eine kollektive Verneinung. Alain Badiou, der es liebt, seine Forschungen auf die Ebene und in Übereinstimmung mit den angesehenen Denkern zur Frage des Seins, Parménides, Aristoteles, Malebranche… zu stellen, trifft einen gewissen Martin Heidegger. Dieser steht jedoch im Verdacht, ein bedingungsloser Nazi gewesen zu sein und/oder immer nazi gewesen zu sein. Aber dann? Macht nichts! Alain Badiou, der einen solchen Schönheitsfehler ausmerzen möchte, sagt einerseits: "Es ist absolut nicht nötig, in seiner Philosophie nach Beweisen dafür zu suchen, dass er ein Nazi war, da er ein Nazi war, das war's! [...] "; andererseits und gleichzeitig verneint er: » Es ist vielmehr darin, was er gemacht hat, was er gesagt hat, etc. » Dieses « etc. » beinhaltet selbstverständlich, « was er gedacht hat, was er geschrieben hat. ». Auf einer solchen kollektiven Verneinung gedeihen Lehre und Forschung an Universitäten in vielen Ländern, insbesondere in Frankreich. Nun, eine so erstaunliche Verneinung ist nicht ohne negative Auswirkungen.
Mots clefs : Alain Badiou, Martin Heidegger, Hitler, dénazification, Adenauer, bataille de Kursk.
V. Jankélévitch, Interview de R. Maggiori et de J.-P. Barou, in Libération, le 10 juin 1985. Cité in De la pourriture, pages 134-135.