Papers by Florabelle Spielmann

Ethnomusicology Review, 2022
https://ethnomusicologyreview.ucla.edu/content/hip-hop-music-french-west-indies-guadeloupean-clan... more https://ethnomusicologyreview.ucla.edu/content/hip-hop-music-french-west-indies-guadeloupean-clan%C2%A0
The Guadeloupean hip hop scene has developed separately from the one in mainland France. Beside the fact that the rappers rhyme in different languages (Patois vs. French), their experience of socioracial injustice and postcolonial politics is also very different. Furthermore, although Guadeloupe is under French rule and as such is officially part of France, Guadeloupean hip hop records have very rarely been distributed in mainland France and when they have (at the turn of the 21st century), they were found in the “world music” section. Guadeloupean hip hop has remained totally unknown in France, to the point that the large body of work on French hip hop does not mention the Guadeloupean hip hop scene and rappers at all.
This article starts filling this gap by providing an insight into the rise of rap music in Guadeloupe at the turn of the 21st century. The article then provides an overview of the lyrical and musical characteristics of Guadeloupean hip hop. Finally, the article explores the evolution of rhymes and beats, as Atlanta trap and Chicago drill have given Guadeloupean youth new means of expression, spawning an entirely new musical community.

Les Cahiers Créoles du Patrimoine de la Caraïbe, 2022
Ce numéro des Cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe porte sur les musiques et les danses tr... more Ce numéro des Cahiers créoles du patrimoine de la Caraïbe porte sur les musiques et les danses traditionnelles de l'archipel caribéen. Il ouvre une réflexion sur l'histoire de ces pratiques sociales et culturelles, une histoire indissociable de celle de la traite négrière, de l'esclavage, de la période coloniale et des migrations contemporaines. Dans ce contexte historique, qui explique l'absence de sources écrites, la mémoire collective s'est en partie inscrite dans les corps : « Il n'y a rien de nouveau à affirmer que pour nous la musique, le geste, la danse sont des modes de communication tout aussi importants que l'art de la parole. C'est par cette portée pratique que nous sommes d'abord sortis des plantations ; c'est à partir de cette oralité qu'il faut structurer l'expression politique de nos cultures » écrit Edouard Glissant dans Le discours antillais (1981). Le cadre historique de l'émergence des musiques et des danses traditionnelles de la Caraïbe est celui de la traite transatlantique et de la réduction en esclavage de captifs africains et de leurs descendants dans les Amériques. Avec le commerce triangulaire se met en place une économie-monde dans laquelle l'essor du capitalisme marchand entre les XVI e et XVIII e siècles est à mettre en relation avec le travail forcé de femmes et d'hommes asservis dans les unités de production agricoles du Nouveau Monde. Ces unités devaient fournir aux métropoles coloniales européennes les denrées tropicales dont elles raffolaient : le sucre, bien sûr, mais aussi le cacao, le café ou encore l'indigo.

Revue en ligne de sciences humaines et sociales, 2020
Cet article porte sur les fondations de la musique rap en Guadeloupe, de la formation des premier... more Cet article porte sur les fondations de la musique rap en Guadeloupe, de la formation des premiers groupes, à la fin des années 1980, à l’essor d’une production de disques de rap guadeloupéen au tournant des années 2000. Nous décrirons d’abord les procédés d’appropriation de la culture hip-hop qui s’insèrent en Guadeloupe dans une dynamique d’échanges entre le bassin caribéen, les Etats-Unis et la France. À partir d’une analyse détaillée du morceau Awogan sorti en 2001 sur l’album Pur Hip-hop Gwada du groupe Gwada Nostra, nous verrons ensuite que l’expérience de la domination culturelle a fortement influé sur les processus de création musicale en produisant un mode singulier de narration qui rend compte de la manière dont la matérialité du pouvoir a été vécue et perçue par les rappeurs. Enfin, nous verrons que la circulation transnationale de catégories d’appartenance a stimulé un travail catégoriel s’exprimant par un recours ouvert au registre de la “race” comme outil d’affirmation politique.
This article focuses on the foundation of rap music in Guadeloupe, from the formation of the first hip-hop groups in the 1980s to the development of a local rap music industry at the turn of 21st century. This article first describes the ways in which hip-hop culture has been adopted and adapted in Guadeloupe. Then, it provides an in-depth analysis of the rap song Awogan released in 2001 by the group Gwada Nostra. Challenging the binary colonial thinking, this song opens a “third space” (Bhabha 1994) that engenders new forms of cultural meaning. Drawing from local art forms and addressing social and political issues, this song illustrates how hip-hop has enabled the construction of hybrid narratives reflective of the French postcolonial power relations. Finally, this article examines how the circulation of hip-hop has given Guadeloupean rappers an opportunity to express their difference through a political use of racial self-identification in a country marked by colour-blind assimilation politics.

Cahiers d'ethnomusicologie, 2020
A Trinidad, des joueurs de bâtons (stick-fighters) se mesurent chaque année dans le cadre de co... more A Trinidad, des joueurs de bâtons (stick-fighters) se mesurent chaque année dans le cadre de compétitions organisées pendant la saison de carnaval. Accompagnés de tambours et de chants calinda, ces combats mettent en scène une succession d’affrontements qui se terminent par un coup de bâton porté par l’un des combattants à la tête de son adversaire. Tous les participants ont en partage une passion indéfectible pour cette pratique rituelle où le jeu musical a pour fonction explicite de stimuler les dispositions agressives des combattants. En nous appuyant sur la dimension performative de ces combats, il s’agit d’appréhender les ressorts de cette efficacité musicale propre à agir sur les comportements des combattants en exacerbant une «soif de sang» (Anthony Appiah) qui, aujourd’hui encore, est au cœur de la pratique des combats de bâtons et des danses martiales qui leur sont associées.
Sonorités, 2020
Cet article décrit deux projets de valorisation scientifique menés, dans le cadre de deux post-do... more Cet article décrit deux projets de valorisation scientifique menés, dans le cadre de deux post-doctorats, sur des fonds sonores du centre de recherche en Ethnomusicologie (université de Nanterre) présents dans la base Telemeta ayant impliqué ethnomusicologues et informaticiens. La première partie présente les enjeux à propos des développements d’outils d’indexation et d’analyse automatique sur des volumes importants d’archives sonores. La seconde porte sur l’étude de l’évolution historique de certaines caractéristiques musicales attachées au genre steelband calypso et montre que des techniques d’extraction automatique d’information musicale ont pu être mobilisées pour réaliser une étude computationnelle sur un corpus d’enregistrements de steelbands archivés dans la base Telemeta.

Transposition. Musique et Sciences Sociales, 2019
Paris, November 26, 2014: Guadeloupe gwoka is inscribed on the Representative List (RL) of the UN... more Paris, November 26, 2014: Guadeloupe gwoka is inscribed on the Representative List (RL) of the UNESCO Convention for safeguarding Intangible Cultural Heritage (ICH). Traditional gwoka is a dance performed to the sound of ka drums and call-and-response singing. It takes place at night during festive events called léwoz. In this article, we want to contribute to the discussion of the ways in which communities make use of the notion of Cultural Heritage. It is based on ethnographic data gathered between 2006 and 2015 through participant observation. It discusses the impact that gwoka's inscription on the RL of the ICH had on the gwoka community. It wants to shed light on some of the political stakes that inscribing a cultural expression on the RL of the ICH Convention entails. This article opens on a presentation of a brochure titled Rapport culturel, which was published in 1970 by the General Association of Guadeloupean Students (AGEG). The Rapport culturel is a founding document that formulates a “specific claim that gwoka is a core component of the cultural personality of the Guadeloupean people”. This document compelled Guadeloupeans of the 1970s and 80s to undertake a variety of actions aiming at making Gwoka a defining element of their cultural heritage. Second, we examine the ways in which the notion of ICH began to circulate in Guadeloupe, a place where heritagisation processes are well underway. Contrary to what has been observed elsewhere, in Guadeloupe the tradition bearers were the ones who initiated the spread of ICH, not the State. Finally, we focus on the vibrant debate the inscription process has sparked, thus transforming gwoka into a political arena where notions of power and identity are contested, re-discussed and re-imagined.
Paris, le 26 novembre 2014 : le gwoka de Guadeloupe est inscrit sur la Liste Représentative (LR) du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l'humanité de l’UNESCO. Musique de tambour et de chant responsorial, le gwoka traditionnel se décline aujourd’hui en sept rythmes caractéristiques exprimés simultanément par des tambours appelés ka et des danseurs solistes. Il se joue la nuit, lors de soirées festives appelées léwoz. Cet article souhaite contribuer à la réflexion sur les logiques d'appropriation du concept de patrimoine culturel. Fondé sur des données ethnographiques recueillies entre 2006 et 2015 dans le cadre d’une observation participante, il examine l'impact du processus d'inscription du gwoka sur la LR du PCI de l'UNESCO et met en lumière les enjeux politiques de cette appropriation pour les acteurs du gwoka. Cet article commence par une présentation du Rapport culturel publié par l'Association Générale des Étudiants Guadeloupéens (AGEG) en 1970. Ce Rapport culturel est un texte fondateur qui développe « une revendication spécifique privilégiant le gwoka comme élément central de la personnalité culturelle populaire guadeloupéenne ». Ce document est à l’origine des premiers efforts de mise en patrimoine du gwoka par les Guadeloupéens eux-mêmes dans les années 1970 et 1980. Nous nous intéressons ensuite à la mise en circulation de la notion de PCI en Guadeloupe, où la réflexion autour de la patrimonialisation est déjà bien avancée et où des actions de mise en patrimoine sont déjà en cours. Contrairement à ce qui a pu être observé ailleurs, cette mise en circulation a pour particularité d’avoir été initiée par les porteurs de tradition et non par l’État. Enfin nous nous arrêterons sur les débats passionnés que le projet d’inscription a suscités, transformant le gwoka en « arène patrimoniale ».

Géographie et cultures , 2018
À Trinidad, les joueurs de bâtons (stick-fighters) se mesurent chaque année dans le cadre de comb... more À Trinidad, les joueurs de bâtons (stick-fighters) se mesurent chaque année dans le cadre de combats organisés pendant la saison de carnaval. Accompagné de tambours et de chants, chaque assaut se caractérise par un coup de bâton porté par l'un des assaillants en direction de la tête de son adversaire. Les combats s'arrêtent traditionnellement au premier sang versé. L'attachement territorial est un élément structurant la pratique des combats de bâtons. Éduqués pour défendre leur territoire et la mémoire de leurs ancêtres, les garçons destinés à devenir stick-fighters apprennent au cours de leur enfance les codes martiaux et musicaux associés à la pratique. Cette initiation permet de construire les jeunes adolescents comme incarnation d'un territoire, d'une lignée familiale, d'un groupe social et culturel. Ainsi, les combats de bâtons permettent aux acteurs de construire des liens avec des lieux de leur mémoire en se réappropriant ces lieux et les parcours qui les relient. La mise en scène de leurs identités territorialisées s'inscrit dans un cadre symbolique où la performance martiale et musicale donne à voir une expression vécue et vivante de la mémoire du groupe.
Abstract: In Trinidad, stick-fight is a form of combat performed during the carnival season between two men each armed with a fighting stick or bois. The duel takes place in a circle of drummers and singers known as the gayelle where each stick-fighter attempts to draw blood by striking his opponent. Stick-fighters negotiate their identity from values acquired mostly during childhood that, once integrated, are more or less fixed. The matter of self and collective construction is linked, grounded, rooted into family territories. Fixed territories, but changing identity narratives, constantly recreated, formed, transformed and performed every year through the ritual enactment of carnival. Expressing social solidarity, the stick-Géographie et cultures, n° 105, printemps 2018

Cahiers d'ethnomusicologie, 2017
S i l'ethnomusicologie s'est développée sur la base de l'observation partici-pante et d'analyses ... more S i l'ethnomusicologie s'est développée sur la base de l'observation partici-pante et d'analyses ponctuelles détaillées, des sortes d'observations en gros plan, les nouveaux usages qui accompagnent le développement du numérique et des réseaux sont en train de conduire la discipline à enrichir ses méthodes et à repenser sa pratique de recherche en permettant une observation en grand angle. Les techniques d'extraction automatique d'information musicale appli-quées à des répertoires de musiques traditionnelles ont ouvert de nouvelles perspectives dans le champ de l'ethnomusicologie. Si les chercheurs anglophones ont adopté le terme de computational ethnomusicology pour désigner cette branche spécifique de l'ethnomusicologie, une même segmentation disciplinaire n'a pas eu lieu en France où ce nouveau champ de la recherche en ethnomusicologie s'inscrit plus globalement dans le domaine des humanités numériques 2. Cet article collectif se propose de faire un état des lieux de la recherche dans ce domaine émergent. Après une première partie portant sur la place des outils informatiques dans la pratique de l'ethnomusicologie, une synthèse des publications anglophones puis francophones nous permettra d'examiner les thèmes et problématiques soulevés par les chercheurs. Enfin, nous nous inter-rogerons sur le devenir de l'ethnomusicologie dans ce contexte de « révolution numérique » où les dispositifs informatiques sont d'ores et déjà en train de boule-verser les pratiques de recherche.

We present an interdisciplinary case study combining traditional and computational methodologies ... more We present an interdisciplinary case study combining traditional and computational methodologies to study Trinidad steelband music in a collection of recordings of the annual Panorama competition spanning over 50 years. In particular, the ethnomusicology literature identifies a number of trends and hypotheses about this practice of music involving tempo, tuning, and dynamic range. Some of these are difficult to address with traditional, manual methodologies. We investigate these through the computational lens of Music Information Retrieval (MIR) methods. We find that the tempo range measured on our corpus is consistent with values reported in ethnomusicological literature, and add further details about how tempo has changed for the best judged performances at Panorama. With respect to the use of dynamics, we find limited usefulness of a standardised measures of loudness on these recordings. When it comes to judging the tuning frequency of the acoustic recordings, we find what looks to be a narrowing of the range, but these might be unreliable given the diversity of recording media over the past decades.
Book Chapter by Florabelle Spielmann
Florabelle Spielmann, 2011
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Papers by Florabelle Spielmann
The Guadeloupean hip hop scene has developed separately from the one in mainland France. Beside the fact that the rappers rhyme in different languages (Patois vs. French), their experience of socioracial injustice and postcolonial politics is also very different. Furthermore, although Guadeloupe is under French rule and as such is officially part of France, Guadeloupean hip hop records have very rarely been distributed in mainland France and when they have (at the turn of the 21st century), they were found in the “world music” section. Guadeloupean hip hop has remained totally unknown in France, to the point that the large body of work on French hip hop does not mention the Guadeloupean hip hop scene and rappers at all.
This article starts filling this gap by providing an insight into the rise of rap music in Guadeloupe at the turn of the 21st century. The article then provides an overview of the lyrical and musical characteristics of Guadeloupean hip hop. Finally, the article explores the evolution of rhymes and beats, as Atlanta trap and Chicago drill have given Guadeloupean youth new means of expression, spawning an entirely new musical community.
This article focuses on the foundation of rap music in Guadeloupe, from the formation of the first hip-hop groups in the 1980s to the development of a local rap music industry at the turn of 21st century. This article first describes the ways in which hip-hop culture has been adopted and adapted in Guadeloupe. Then, it provides an in-depth analysis of the rap song Awogan released in 2001 by the group Gwada Nostra. Challenging the binary colonial thinking, this song opens a “third space” (Bhabha 1994) that engenders new forms of cultural meaning. Drawing from local art forms and addressing social and political issues, this song illustrates how hip-hop has enabled the construction of hybrid narratives reflective of the French postcolonial power relations. Finally, this article examines how the circulation of hip-hop has given Guadeloupean rappers an opportunity to express their difference through a political use of racial self-identification in a country marked by colour-blind assimilation politics.
Paris, le 26 novembre 2014 : le gwoka de Guadeloupe est inscrit sur la Liste Représentative (LR) du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l'humanité de l’UNESCO. Musique de tambour et de chant responsorial, le gwoka traditionnel se décline aujourd’hui en sept rythmes caractéristiques exprimés simultanément par des tambours appelés ka et des danseurs solistes. Il se joue la nuit, lors de soirées festives appelées léwoz. Cet article souhaite contribuer à la réflexion sur les logiques d'appropriation du concept de patrimoine culturel. Fondé sur des données ethnographiques recueillies entre 2006 et 2015 dans le cadre d’une observation participante, il examine l'impact du processus d'inscription du gwoka sur la LR du PCI de l'UNESCO et met en lumière les enjeux politiques de cette appropriation pour les acteurs du gwoka. Cet article commence par une présentation du Rapport culturel publié par l'Association Générale des Étudiants Guadeloupéens (AGEG) en 1970. Ce Rapport culturel est un texte fondateur qui développe « une revendication spécifique privilégiant le gwoka comme élément central de la personnalité culturelle populaire guadeloupéenne ». Ce document est à l’origine des premiers efforts de mise en patrimoine du gwoka par les Guadeloupéens eux-mêmes dans les années 1970 et 1980. Nous nous intéressons ensuite à la mise en circulation de la notion de PCI en Guadeloupe, où la réflexion autour de la patrimonialisation est déjà bien avancée et où des actions de mise en patrimoine sont déjà en cours. Contrairement à ce qui a pu être observé ailleurs, cette mise en circulation a pour particularité d’avoir été initiée par les porteurs de tradition et non par l’État. Enfin nous nous arrêterons sur les débats passionnés que le projet d’inscription a suscités, transformant le gwoka en « arène patrimoniale ».
Abstract: In Trinidad, stick-fight is a form of combat performed during the carnival season between two men each armed with a fighting stick or bois. The duel takes place in a circle of drummers and singers known as the gayelle where each stick-fighter attempts to draw blood by striking his opponent. Stick-fighters negotiate their identity from values acquired mostly during childhood that, once integrated, are more or less fixed. The matter of self and collective construction is linked, grounded, rooted into family territories. Fixed territories, but changing identity narratives, constantly recreated, formed, transformed and performed every year through the ritual enactment of carnival. Expressing social solidarity, the stick-Géographie et cultures, n° 105, printemps 2018
Book Chapter by Florabelle Spielmann
Books by Florabelle Spielmann
The Guadeloupean hip hop scene has developed separately from the one in mainland France. Beside the fact that the rappers rhyme in different languages (Patois vs. French), their experience of socioracial injustice and postcolonial politics is also very different. Furthermore, although Guadeloupe is under French rule and as such is officially part of France, Guadeloupean hip hop records have very rarely been distributed in mainland France and when they have (at the turn of the 21st century), they were found in the “world music” section. Guadeloupean hip hop has remained totally unknown in France, to the point that the large body of work on French hip hop does not mention the Guadeloupean hip hop scene and rappers at all.
This article starts filling this gap by providing an insight into the rise of rap music in Guadeloupe at the turn of the 21st century. The article then provides an overview of the lyrical and musical characteristics of Guadeloupean hip hop. Finally, the article explores the evolution of rhymes and beats, as Atlanta trap and Chicago drill have given Guadeloupean youth new means of expression, spawning an entirely new musical community.
This article focuses on the foundation of rap music in Guadeloupe, from the formation of the first hip-hop groups in the 1980s to the development of a local rap music industry at the turn of 21st century. This article first describes the ways in which hip-hop culture has been adopted and adapted in Guadeloupe. Then, it provides an in-depth analysis of the rap song Awogan released in 2001 by the group Gwada Nostra. Challenging the binary colonial thinking, this song opens a “third space” (Bhabha 1994) that engenders new forms of cultural meaning. Drawing from local art forms and addressing social and political issues, this song illustrates how hip-hop has enabled the construction of hybrid narratives reflective of the French postcolonial power relations. Finally, this article examines how the circulation of hip-hop has given Guadeloupean rappers an opportunity to express their difference through a political use of racial self-identification in a country marked by colour-blind assimilation politics.
Paris, le 26 novembre 2014 : le gwoka de Guadeloupe est inscrit sur la Liste Représentative (LR) du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l'humanité de l’UNESCO. Musique de tambour et de chant responsorial, le gwoka traditionnel se décline aujourd’hui en sept rythmes caractéristiques exprimés simultanément par des tambours appelés ka et des danseurs solistes. Il se joue la nuit, lors de soirées festives appelées léwoz. Cet article souhaite contribuer à la réflexion sur les logiques d'appropriation du concept de patrimoine culturel. Fondé sur des données ethnographiques recueillies entre 2006 et 2015 dans le cadre d’une observation participante, il examine l'impact du processus d'inscription du gwoka sur la LR du PCI de l'UNESCO et met en lumière les enjeux politiques de cette appropriation pour les acteurs du gwoka. Cet article commence par une présentation du Rapport culturel publié par l'Association Générale des Étudiants Guadeloupéens (AGEG) en 1970. Ce Rapport culturel est un texte fondateur qui développe « une revendication spécifique privilégiant le gwoka comme élément central de la personnalité culturelle populaire guadeloupéenne ». Ce document est à l’origine des premiers efforts de mise en patrimoine du gwoka par les Guadeloupéens eux-mêmes dans les années 1970 et 1980. Nous nous intéressons ensuite à la mise en circulation de la notion de PCI en Guadeloupe, où la réflexion autour de la patrimonialisation est déjà bien avancée et où des actions de mise en patrimoine sont déjà en cours. Contrairement à ce qui a pu être observé ailleurs, cette mise en circulation a pour particularité d’avoir été initiée par les porteurs de tradition et non par l’État. Enfin nous nous arrêterons sur les débats passionnés que le projet d’inscription a suscités, transformant le gwoka en « arène patrimoniale ».
Abstract: In Trinidad, stick-fight is a form of combat performed during the carnival season between two men each armed with a fighting stick or bois. The duel takes place in a circle of drummers and singers known as the gayelle where each stick-fighter attempts to draw blood by striking his opponent. Stick-fighters negotiate their identity from values acquired mostly during childhood that, once integrated, are more or less fixed. The matter of self and collective construction is linked, grounded, rooted into family territories. Fixed territories, but changing identity narratives, constantly recreated, formed, transformed and performed every year through the ritual enactment of carnival. Expressing social solidarity, the stick-Géographie et cultures, n° 105, printemps 2018