Papers by Emmanuelle Chapron
Presses universitaires de Rennes eBooks, 2018
Alors que le pouvoir royal, au XVIIIe siècle, s’efforce de protéger les collèges des commerces po... more Alors que le pouvoir royal, au XVIIIe siècle, s’efforce de protéger les collèges des commerces potentiellement dangereux pour les écoliers, le commerce du livre, vendu ou acheté, volé ou blanchi, va se nicher dans tous les replis que forment ces bâtiments dans le tissu urbain. Les libraires entreposent leurs marchandises dans les salles de cours désertées, les fruitières étalent aux angles des rues, les revendeurs embusqués sous les portes cochères guettent les pensionnaires qui sortent en promenade. Tout ce petit monde donne consistance à des réseaux du livre dont les bonnes boutiques de la rue Saint-Jacques ou les pavillons du collège Mazarin ne sont que la partie émergée
Presses universitaires de Provence eBooks, 2017
Bibliothèque de l'école des chartes, 2013
International audienc

Dès la fin du Moyen Âge, les réflexions pédagogiques des humanistes, les impératifs des réformes ... more Dès la fin du Moyen Âge, les réflexions pédagogiques des humanistes, les impératifs des réformes religieuses, le renforcement des administrations étatiques et la demande sociale d'éducation se combinent pour accélérer la densification de l'offre scolaire des villes et, dans une moindre mesure, des campagnes. Même si les transmissions familiales et le préceptorat restent importants, la multiplication des écoles proposant l'enseignement des rudiments (lire, écrire, compter) ou une formation humaniste complète, représente un marché en expansion pour les gens du livre. À Zurich au XVI e siècle, l'édition de manuels représente un huitième de la production totale de livres. L'ensemble des livres d'école n'a pas la cohérence qu'on lui connaît aujourd'hui. Les enfants manipulent souvent des textes qui n'ont pas été pensés pour eux, ni dans leur fond ni dans leur forme. Les supports des premières lectures se confondent souvent avec ceux de la piété quotidienne (petites Heures, livrets pieux), dont il faut inculquer au plus jeune âge les mots et les gestes. À l'inverse, ces livres servent parfois à l'autodidaxie des adultes : la page de titre d'un Libretto di abaco (Venise, F. Bindoni & M. Pasini, 1526) précise qu'il est « très utile à chacun pour apprendre [à compter] par soi-même sans maître ». Cette diversité n'empêche pas les acteurs d'y reconnaître une catégorie pratique-celle des « livres de classe » ou des « livres que les enfants apportent à l'école ». Deux ensembles se dégagent-d'une part les instruments de l'alphabétisation, abécédaires et civilités ; de l'autre ceux des humanités, petits classiques, grammaires et dictionnaires-dont les enjeux sont en partie communs. Dès les années 1520, les livres scolaires enrôlés dans les réformes religieuses participent à la confessionnalisation des populations enfantines. Pour assurer une production massive et peu onéreuse, certains États font le choix de les placer sous le régime du privilège, d'autres de leur conférer un statut de « communs ». Malgré leur mauvaise réputation, leur conservatisme pédagogique et leur facture grossière, ces ouvrages témoignent de la manière dont maîtres et libraires ont adapté l'architecture de la page imprimée aux usages des classes. Enfin, ces livres constituent une des voies pour approcher les pratiques juvéniles de l'imprimé. Contrairement aux lectures adultes, elles se déroulent le plus souvent dans un cadre collectif, réglé, dont l'un des enjeux est d'apprendre aux enfants à lire avec profit. Pour reconstruire ces manières de lire, il faut mobiliser les sources normatives (traités pédagogiques, règlements scolaires), les écrits privés (correspondances entre parents et enfants), les cahiers d'écoliers et les traces laissées sur les pages. Tablettes et abécédaires Apprendre à lire dans les livres Les instruments de la première alphabétisation sont similaires dans toute l'Europe occidentale. Attesté avant l'invention de l'imprimerie, le plus élémentaire est un simple feuillet collé ou cloué sur une planchette munie d'un manche : l'enfant y apprend l'alphabet, les syllabes et, selon l'espace disponible, le Notre Père. Le hornbook anglais ou la tavola
Aujourd’hui marginale et intellectuellement disqualifiee, l’edition a compte d’auteur a une histo... more Aujourd’hui marginale et intellectuellement disqualifiee, l’edition a compte d’auteur a une histoire que le bel ouvrage de Marie-Claire Felton contribue a eclairer. Dans les dernieres decennies de l’Ancien Regime, les debats sur la propriete litteraire et l’evolution de la legislation royale mettent en place les conditions d’un petit âge d’or pour cette maniere d’editer. Encourages par les arrets de 1777 qui les autorisent desormais a vendre directement leurs livres, plusieurs centaines d’aut...
chaos immense de mes papiers ». Comment la correspondance de Jean-François Séguier est devenue un... more chaos immense de mes papiers ». Comment la correspondance de Jean-François Séguier est devenue une archive Type de publication: Article de collectif Collectif: Écriture épistolaire et production des savoirs au XVIII siècle. Les réseaux de Jean-François Séguier Auteur: Chapron (Emmanuelle)
This article deals with the economics of books destined for the small schools of 18th century Cha... more This article deals with the economics of books destined for the small schools of 18th century Champagne. These elementary works (alphabets, catechisms for children and pious booklets) gave rise to numerous conflicts within the printing and book trades, as well as between these professions and the teaching communities. Our hypothesis is that these debates participate in our comprehension of the uses of educational books by the various populations at the end of the Ancien Regime.
Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2012
From the case of the Ursulines, the main female teaching order of Old Regime France, we aim to cl... more From the case of the Ursulines, the main female teaching order of Old Regime France, we aim to clarify the relationships between the charitable schools and the book economy in the 18th Century. How did the communities supply their classes with homogeneous and inexpensive material? Conversely, by which means – from the regimes of privilege to the commercial processes – did the booksellers try to secure their positions on this market? From the Paris and Champagne cross grounds, the study widens then at the level of the kingdom by focusing on a particular editorial type, that of works published “for use of the pupils of the Ursulines”. We aim thus to consider the processes of construction of the schoolbooks markets, between local institutional demand and changes in the editorial geography in the last decades of the 18th Century.

Les veilles studieuses sont un topos, secondaire mais tenace, de l’autorepresentation du monde sa... more Les veilles studieuses sont un topos, secondaire mais tenace, de l’autorepresentation du monde savant. En ce domaine, la fin de l’epoque moderne marque un tournant important. Le quasi-monopole de la lecture nocturne acquis aux gens de lettres se trouve progressivement conteste par une « conquete de la nuit » a la fois materielle et sociale. Comment penser les veilles lettrees dans ce nouveau paysage nocturne ? Comment defendre la nuit face a l’anti-figure de la lectrice a la chandelle et a la topique mondaine de l’homme de lettres ? A travers trois dossiers documentaires – les productions universitaires allemandes de la micrologie litteraire des premieres decennies du XVIIIe siecle, les eloges de l’Academie royale des sciences de Paris et les Efemeridi d’un homme de lettres florentin, Giuseppe Pelli Bencivenni –, on se propose de suivre les evolutions de la figure du savant veilleur
The career of Jean-Francois Seguier (1703–1784), who lived for twenty years in Verona alongside t... more The career of Jean-Francois Seguier (1703–1784), who lived for twenty years in Verona alongside the Marquis Maffei before returning to Nimes, his native city, reveals spatial constraints that hung over intellectual communications during the modern era. Contrary to representations of a Republic of Letters uniformly interconnected by correspondence networks, it invites us to take an interest in mechanisms implemented by the learned to deal with these constraints. Ordinary writings such as notebooks or visitors' records, which constitute weak links based on brief or regular meetings, letters of recommendation handed to travelers preserved over great distances the possibility of erudite communications.
Ce numero de Rives mediterraneennes rassemble quatre contributions presentees et discutees lors d... more Ce numero de Rives mediterraneennes rassemble quatre contributions presentees et discutees lors de la journee d’etude qui s’est tenue le 23 janvier 2008, a l’initiative de deux des programmes de l’UMR TELEMME (Constructions territoriales et dynamiques socio-economiques et Culture politique et opinion publique en Europe meridionale, des Lumieres a nos jours). L’objectif etait, autour d’une pratique de l’espace, celle du voyage ou plus generalement celle du parcours, de la deambulation, de l’e...

Policees ou revoltees, dissimulees ou mises en scene, declamantes ou chantantes, les voix des enf... more Policees ou revoltees, dissimulees ou mises en scene, declamantes ou chantantes, les voix des enfants resonnent constamment dans l’espace sonore des institutions scolaires de l’epoque moderne. Cet ouvrage fait le pari que ces voix disparues, dissimulees dans les sources ecrites, permettent de faire bouger les lignes de l’histoire de l’education telle qu’elle a ete ecrite jusqu’a present, d’eclairer differemment des aspects qui semblaient bien connus et de faire emerger de nouvelles questions. En s’appuyant sur des corpus de sources qui permettent de documenter l’oralite educative, les differentes etudes participent a une meilleure comprehension du role des institutions d’enseignement dans la construction de « l’etre de langage » des ecoliers a l’epoque moderne, qui constitue une caracteristique forte de l’Europe de la Renaissance. Elles proposent de reflechir a la maniere dont la parole de l’eleve est mobilisee dans l’enseignement de la lecture, de la rhetorique et du chant, et aux ...
La politique par correspondance, 2009
Strenae, 2018
L’Emile (1762) marque un tournant dans la pensee pedagogique des Lumieres. Presque contemporaine ... more L’Emile (1762) marque un tournant dans la pensee pedagogique des Lumieres. Presque contemporaine des debats suscites par la suppression des colleges jesuites, l’œuvre de Rousseau inaugure une phase d’intense production editoriale, qui voit la parution de dizaines de traites consacres a la renovation pedagogique du pays. Emanant d’un auteur particulier mais profondement inscrits dans le contexte politique, social et culturel de leur epoque, ces traites redefinissent le sens du geste educatif, ...
École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire, 2008

Paedagogica Historica, 2019
HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific re... more HAL is a multidisciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. "Ils n'en font ni métier ni marchandise": imprimerie et commerce du livre scolaire chez les Frères des écoles chrétiennes en France au 18e siècle Emmanuelle Chapron To cite this version: Emmanuelle Chapron. "Ils n'en font ni métier ni marchandise": imprimerie et commerce du livre scolaire chez les Frères des écoles chrétiennes en France au 18e siècle.
Florence After the Medici, 2019

Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2013
Dans une telle perspective, l’approche ne saurait être strictement générique : la « distance past... more Dans une telle perspective, l’approche ne saurait être strictement générique : la « distance pastorale » déborde le roman. Une première partie est ainsi consacrée à une sorte d’archéologie du thème, depuis le petit traité de Jean de Brie, Le bon berger (écrit vers 1379, plusieurs fois édité durant la Renaissance), jusqu’aux œuvres, surtout des poèmes, du temps des « troubles de Religion » ; elle se projette aussi brièvement à la fin du XVIIe siècle, lors de ce qui semble un processus d’éloignement dans la « fable » – l’allusion au Télémaque de Fénelon fait regretter de ne pas avoir poussé au-delà 3 – jusqu’à Jean-Jacques Rousseau, puis à l’imaginaire révolutionnaire (et pas seulement «curial») des « bergeries ». Mais ce qui fait l’unité de la période privilégiée (1565-1635 environ), ce sont bien des « usages » repérés par une « lecture politique », lesquels conjoignent pour un temps « la présentation éthique de questions politiques et protestataires et la condition de plume de l’auteur » (p. 321). La forme pastorale a ceci de particulier qu’elle « produit une représentation qui prend en charge la distance qui la fonde » (p. 322) ; elle réfléchit à sa manière, mélancolique (non à proprement parler utopique, ni exactement uchronique comme a pu le soutenir Thomas Pavel), une écriture de l’histoire, produit de l’exil et de l’étrangeté. Il est difficile de tirer d’une telle méthode, par principe défiante à l’égard des généralités et demandant à être évaluée pour ses apports à chaque cas étudié, une théorie de la « distance » (comme rapport nécessaire de l’époque à ellemême), que l’auteure prend beaucoup de soins à nuancer dans les emprunts qu’elle fait à Paul Ricœur, Michel Foucault, Michel de Certeau, Louis Marin surtout. Mais il est clair qu’elle résiste à l’idée que l’Arcadie, dans sa reprise « dialectique » par les modernes, puisse témoigner de ce qu’Yves Bonnefoy, en introduction à la récente édition du chef-d’œuvre d’Iacopo Sannazzaro 4, nomme « présence », c’est-à-dire – pour la poésie qui selon lui, au risque de l’illusion, en fait son bien propre – différence radicale, donc tension, d’avec l’histoire, le « monde » et ses désordres (mais non refus de la « finitude », comme l’illustre le fascinant tableau de Nicolas Poussin). Ce n’est pas l’« intelligence du poétique » qui l’intéresse, selon la formule d’Y. Bonnefoy, « en sa problé8 7 7 matique éternelle sous les circonstances changeantes » ; c’est l’émergence au contraire très datée, très circonstanciée, d’une forme (la pastorale) et, à travers elle, non la conscience de soi de la poésie, mais celle de l’écrivain, être social, et la « conscience historique » (p. 13) elle-même, à l’œuvre aussi bien dans son propre travail que, par exemple, dans l’écriture de l’Astrée.
Bibliothèque de l'école des chartes, 2011
Die im 17. Jahrhundert in Paris eingerichteten britischen Kollegien und Seminare haben hier reich... more Die im 17. Jahrhundert in Paris eingerichteten britischen Kollegien und Seminare haben hier reichhaltige Bibliotheken aufgebaut. Diese reproduzieren die bibliothekonomischen Muster der genuinen Pariser Sammlungen, weisen aber auch Eigenarten der britischen Institutionen auf, in denen sich die Gesellschaft der Hauptstadt und die Gemeinschaft der Immigranten begegneten. Der Vergleich erweist die unterschiedlichen Funktionen dieser Sammlungen in ihren jeweiligen Institutionen. Schließlich erfolgt im Empire eine Zusammenführung der britischen Sammlungen nach ihrer Auflösung in der Revolutionszeit, wodurch eine neue Einheit aus den zunächst unterschiedlich konzipierten Bibliotheken entsteht. Dieser Aspekt der «fabrique des bibliothèques » wurde bisher nicht beachtet.
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