Papers by Emmanuel L. Di Rossetti

Pourquoi cette haine de l’autorité ?, 2024
Pourquoi cette haine de l'autorité ? L'autorité ressemble à ces agents secrets, chers à Graham Gr... more Pourquoi cette haine de l'autorité ? L'autorité ressemble à ces agents secrets, chers à Graham Greene, qui dissimulent leur identité pour ne pas la perdre davantage lors d'une mauvaise rencontre. Elle a encore quelques adorateurs qui l'affectionnent et déploient des trésors d'ingéniosité pour la définir, la redéfinir, pour qu'elle soit comprise de son époque. Pour cela, ils la rapprochent de la tradition, de l'honneur, de la hiérarchie, de la loi naturelle… ils n'ont de cesse de lui donner une canne, des béquilles, un trépied, pour qu'elle puisse encore sortir de sa cachette et prendre l'air. Les mots auxquels ils rattachent l'autorité ressemblent à des pansements, des cautères, qui, au bout du compte, la dissimulent un peu plus. Le désamour est prononcé depuis un long temps et s'accentue. Rien ne peut sauver l'autorité, tout ce qu'elle inspire rappelle des vieilleries dont on sait se passer. Elle ne sert à rien. Elle ne sert de rien. L'autorité, dans son sens latin, vient d'auctor qui signifie celui « qui accroît », et de auctoritas, qui a « pouvoir d'imposer l'obéissance ». L'autorité s'assimile au pouvoir, ce que l'on oublie en séparant le pouvoir et l'autorité. En revanche, c'est un pouvoir sans pouvoir, elle ne contraint pas. Son champ d'action naît de l'éthique, du savoir, de la croyance… Car elle requiert l'obéissance. C'est là que l'on commence à buter sur son sens, car l'époque n'aime pas bien l'obéissance. Et, comme l'époque n'apprécie guère plus la croyance, elle dénigre l'autorité. Elle la dévalue, elle l'identifie à un pouvoir lâche et aveugle. Elle lui administre un surnom qui est devenu un sous-entendu : autoritarisme. Comme pour révéler ce qu'elle cache sous son masque de mansuétude : un caractère brutal, violent et instable. Il faut la démasquer. Il faut la calomnier. Il ne faut surtout ne plus rien comprendre, et qu'est-ce que ne rien comprendre sinon une nouvelle forme de croyance ?

Quel est le problème avec la messe de Paul VI ?, 2023
Il y a maintenant plus de cinquante ans, l'Église catholique se dotait d'une nouvelle messe qui r... more Il y a maintenant plus de cinquante ans, l'Église catholique se dotait d'une nouvelle messe qui rompait d'une manière encore jamais vue avec la tradition de l'Ėglise. Les réformateurs n'avaient cependant pas prévu que la messe traditionnelle leur perdure. Ils étaient même persuadés du contraire. Et ils utilisèrent tous les moyens en leur possession pour arriver à leurs fins : la suppression de la messe romaine traditionnelle 1 Pourtant, force est de constater que cette messe continue d'attirer de nombreux fidèles, et parmi eux, des jeunes gens qui s'engagent, comme priants, comme séminaristes, à célébrer et à faire vivre cette forme du rite romain. Ces derniers sont souvent accusés d'être des fauteurs de trouble, des nostalgiques, des identitaires, et surtout, crime de lèse-majesté, d'être contre le Concile Vatican II, que l'on ne sépare plus de son propre esprit ; cet esprit du concile dont on se repaît sans jamais vraiment le qualifier, comme pour à peu près toutes les choses importantes. Dans l'Église comme ailleurs, les progressistes agissent en essentialisant leurs contradicteurs afin de les discréditer. La liturgie est le sommet et la source de la vie de l'Église comme le rappelle le dernier concile, et la liturgie est tradition. Pour dénouer la crise de la liturgie qu'elle porte en son sein, l'Église devra retisser les fils de la tradition abimée et blessée, même et surtout, si l'époque la presse de n'en rien faire. Quel Vatican II ? « Le nouvel Ordo Missae, si l'on considère les éléments nouveaux, susceptibles d'appréciations fort diverses, qui y paraissent sous
La liberté Antigone nʼa pas pris vie au crépuscule. Au point du jour, Antigone devient anti ce qu... more La liberté Antigone nʼa pas pris vie au crépuscule. Au point du jour, Antigone devient anti ce qui signifie face à et non pas contre. Au reflux de lʼarmée dʼArgos, Antigone sort de lʼombre où elle aurait pu résider toute sa vie, non pas pour résoudre lʼénigme de la sphinge comme son père, non pas pour résoudre lʼénigme des étapes de la vie, mais pour remplir lʼespace entre chacune dʼelles. OEdipe sʼy est arraché les phalanges, les ongles, la peau. Le crépuscule décrit un état incertain aussi bien matin que soir. Antigone point avec le jour, avec lʼaube, quand la liberté prend vie, et donc corps. « Mon sang, ma soeur, ma chérie ». Antigone nʼamadoue pas sa soeur, elle livre son coeur. Antigone ravive la mémoire. Même si la traduction de sang se révèle imprécise et une traduction plus fidèle aurait préféré : la fratrie ;
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Une sainte pour notre époque
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