Videos by Ingrid Darroman
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Violences faites aux femmes 2 views
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Viol 1 views
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Papers by Ingrid Darroman

10 ans de « Buzzons », Féminist révolution ?
Tout a commencé par un mail sur un projet féminist... more 10 ans de « Buzzons », Féminist révolution ?
Tout a commencé par un mail sur un projet féministe de création vidéo, un appel à projet de l'association Télédebout. Puis les étoiles dans les yeux à la lecture, la proposition aux élèves, les questions sur le matériel (que nous n'avons pas … encore) et un foisonnement d'idées. Comment on fait, on commence par quoi, on a envie de faire quoi ? Trois élèves internes s'emparent de la proposition, elles sont motivées, foisonnent d'idées. Deux des trois recommencent l'année suivante, Buzzons donne accès aux archives féministes, elles s'en servent. Elles veulent tout dénoncer ! Ensuite, ce sont les élèves qu'elles ont interrogé-es et d'autres qui vont vu le film qui veulent s'engager pour la 3ème année. Buzzons les emballe, alors on décide de projets de classe (plus facile en termes d'organisation) pour les saisons 4-5-6 (Bac Pro Accueil Relations Clients Usagers, Bac Pro Gestion Administration, Bac Pro Boulangerie Pâtisserie, CAP Cuisine, les élèves en ULIS-Unité locale d'intégration scolaire). Buzzons c'est 6 ans d'ADN féministe en perfusion, de brainstorming, des heures de travail et de réflexion avant d'écrire un scénario, de débats engagés, contradictoires, animés parfois, de déconstruction des inégalités et des dominations toujours.

Revue Ecole Emancipée, 2021
Pour une vraie sororité, dévalidons la société ! @lesdevalideuses 2019
« On est doublement infa... more Pour une vraie sororité, dévalidons la société ! @lesdevalideuses 2019
« On est doublement infantilisée et maltraitée, doublement discriminée. C'est une discrimination intersectionnelle, où plusieurs systèmes de dominations, validisme, patriarcat ou capitalisme, sont à l'oeuvre. » Elisa Rojas 16 % des femmes en Europe présentent au moins une forme ou une autre de handicap. Chacune d'entre elles fait face à des inégalités, des discriminations, des violences dans chaque pan de sa vie au croisement des dominations. Qu'elles soient institutionnelles, physiques, verbales, psychologiques, médicales, sexuelles, stérilisation et l'avortement forcés, socio-économiques, de logement, socialement excluantes, discriminations sexistes, ces violences sont décuplées, car elles sont femmes handicapées. Et la pandémie n'a eu de cesse de les accentuer. Une enquête du Parlement européen en 2007 signifiait que 80 % des femmes handicapées en Europe étaient victimes de violence et/ou de maltraitance. La silenciation du quotidien des femmes handicapées reste une discrimination supplémentaire. Le validisme « C'est la discrimination spécifiquement subie par les personnes handicapées. On les considère souvent inférieures, moins intéressantes, incapables de décider pour elles-mêmes. Il peut se manifester par du rejet (violences, exclusion, refus de rendre accessible…) mais aussi sous forme de "validisme gentil" (infantilisation, surprotection, pitié ou au contraire héroïsation). » Céline Extenso, fondatrice du collectif national féministe Les Dévalideuses (interview à « faire-face »)
Revue Ecole Emancipée, 2021
La bête immonde sort du ventre fécond
A la faveur de la campagne présidentielle et des leaders ... more La bête immonde sort du ventre fécond
A la faveur de la campagne présidentielle et des leaders autoproclamés pour sauver la « Nation », l'instrumentalisation des droits des femmes va aller bon train. Elle n'est pas nouvelle mais la période qui commence appelle à une vigilance accrue tant de la part du mouvement féministe que des organisations syndicales mixtes dont les milieux de travail ne sont pas épargnés par les discours racistes et misogynes.

Revue Ecole Emancipée, 2021
C'est aussi aux contre-feux réactionnaires qu'on mesure combien les combats pour les droits des ... more C'est aussi aux contre-feux réactionnaires qu'on mesure combien les combats pour les droits des femmes irriguent, voire rythment désormais l'agenda des décisions politiques.
Le début de cette année 2021 s'illustre par une vague de réactions de la droite française conservatrice qui se retranche aujourd'hui derrière son profil le plus réactionnaire, bien qu'elle a loué Simone Veil à son décès.
L'allongement du délai de l'IVG à 14 semaines de grossesse était pourtant en passe de s'ancrer dans le quotidien des femmes, suite au vote positif en première lecture à l'Assemblée nationale en octobre. C'était sans compter le rejet du projet de loi au Sénat et les 423 amendements déposés à l'Assemblée par les députés LR, lors de l'examen en 2e lecture le 16 février 2021, qui ont entraîné son retrait, eu égard à cette obstruction massive du débat.

Revue Ecole Emancipée, 2020
« Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cel... more « Couvrez ce sein, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées », Tartuffe ou l'imposteur, Molière (1669).
De Tartuffe en Scylla de la morale, il n'y a qu'un pas que certains règlements intérieurs, ainsi que celles et ceux qui les font appliquer, franchissent allègrement.
Le Code de l'Éducation ne comporte aucune liste de tenues autorisées ou interdites aux élèves. Le cadre juridique général laisse aux établissements scolaires le soin de déterminer les autorisations ou interdictions à établir. Les règlements intérieurs doivent théoriquement être élaborés au sein de la communauté scolaire avec les personnels et les usager-es, dont les élèves, puis voté en Conseil d'administration dans le second degré. Ce qui signifie que la « correction » est laissée à l'appréciation des personnels, qui ont intégré les stéréotypes sexistes, comme toute la société, et dont le jugement peut être implicite et normatif.
Comme l'indiquent les préconisations relatives aux tenues vestimentaires des élèves de l'académie de Créteil (septembre 2019), « l'expression "tenue correcte" évoquée dans les textes peut donner lieu à des interprétations très différentes : elle se réfère à des codes et des usages qui varient selon les milieux sociaux, les goûts, les références culturelles, les époques, les régions, les modes ».

Revue Ecole Emancipée , 2020
« Ne vous résignez jamais » Nous qui ne sommes pas sans passé les femmes, nous avons notamment Gi... more « Ne vous résignez jamais » Nous qui ne sommes pas sans passé les femmes, nous avons notamment Gisèle Halimi dans notre histoire. A sa mort, des hommages ont permis à la jeunesse de connaître son nom, sa mobilisation permanente, son indéfectible besoin de justice ; mais certain-es ont osé en profiter pour remettre en cause le mouvement féministe actuel en arguant du féminisme soit disant non radical, propre et polissé de Gisèle Halimi. A peine était elle partie que son combat était récupéré, ses luttes revisitées, comme si le pouvoir réécrivait le roman national de Gisèle Halimi par peur des mouvements féministes contemporains. A l'écrit comme dans ses plaidoiries, ses interventions télévisuelles ou dans l'assemblée, Gisèle Halimi n'a jamais fait de concessions, elle est restée radicale jusqu'au bout, laissant un livre qui enjoint les femmes à ne jamais cesser de lutter. « La fille c'est moi. Ainsi commence cette aventure. » Ces quelques mots de « La cause des femmes » illustrent la vie-combat de Gisèle Halimi. Elle a défendu le droit à l'avortement et la reconnaissance du viol comme un crime. Avocate et militante, elle a défendu des individus mais aussi des causes, les luttes anti coloniales, la dépénalisation de l'homosexualité, , du Vietnam à l'Algérie, et celle des femmes bien sûr. C'est notamment grâce à elle que le serment des avocat-es a fait l'objet d'une réforme visant à supprimer toute notion d'asservissement et de dépendance à l'égard du pouvoir politique. Ce serment qui contient en substance ce qu'elle a toujours plaidé pour la cause des femmes : « Et je dis aux femmes trois choses, votre indépendance est la clé de votre libération, ne laissez rien passer dans les gestes, le langage, les situations qui attentent à votre dignité, ne vous résignez jamais. Une foi est tolérable que si elle est tolérante. » Aujourd'hui, c'est encore Gisèle Halimi qui l'a le mieux écrit en 1974 « L'élaboration de la théorie féministe moderne, comme le choix de ses luttes, cela ne peut revenir qu'aux femmes ». A bon entendeur... Ingrid Darroman, Septembre 2020

Revue Ecole Emancipée, 2018
Jamais les revendications féministes n'ont autant fait débat. Depuis MeToo, les questions de viol... more Jamais les revendications féministes n'ont autant fait débat. Depuis MeToo, les questions de violences faites aux femmes en sont le coeur. Violences verbales et physiques faites aux femmes qui s'expriment car elles ne se sentent plus seules, violences individuelles (dans les maisons, les familles), violences collectives (comportements masculins communs, témoins qui se taisent et n'agissent pas), violences économiques qui amènent les femmes à la pauvreté, violences morales (on parle d'emprise quand il s'agit d'un compagnon, d'un mari). En ce mois de Novembre 2018, 58 ans après l'assassinat des soeurs Mirabal, c'est aussi la question du consentement sexuel, qui s'invite au programme du mois contre les violences. Dire non et être entendue, ne pas dire oui et être entendue aussi. C'est l'enchevêtrement de ces débats qui est au coeur de celui sur la prostitution deux ans après l'adoption de la Loi sur le système prostitutionnel. Prostitué-es, victimes du système prostitutionnel, travailleu-ses du sexe, la question du langage utilisé pour parler de la prostitution est essentielle car elle contient en elle même le sens politique qui est donné à son expression. Même chose pour les revendications : prohibitionnisme, abolitionnisme, règlementarisme, à chaque positionnement politique son appartenance à un courant. Et ces courants se rejoignent quand il s'agit d'autres thèmes, d'autres luttes d'autres combats : le corps des femmes et les religions, la gestation pour autrui. Il s'agit en substance non pas d'opposer des courants mais de faire ou non partie d'un « camp », comme cela peut être le cas dans le positionnement syndical. Sans parler de vrai ou anti féminisme, ces courants sont généralement porteurs d'idéologies plus généralistes sur la place des premieres concernées dans les luttes, de leur parole, de leurs voix, de leurs réalités finalement un peu moins car, quand il s'agit de prostitution , il est question de rapport à l'intime, à l'histoire personnelle, à son propre corps et celui de l'autre, ses désirs, son consentement. Est-ce que consentir veut dire accepter les avantages et les inconvénients ? Est-ce que consentir est un mot qui peut être utilisé dans toutes les sphères de nos vies même celle que l'on considère comme du travail ? Et à considérer que la prostitution est un travail du sexe, quel est donc l'inconvénient acceptable, consenti, qui y est lié ? A considérer que tout équivaut à tout, désir de sexe peu importe avec qui et comment, désir d'enfant assouvi peu importe par quel moyen même si il sous-tend l'utilisation de corps étrangers, Quand il s'agit d'un système, le consentement exprimé de quelques uns rejaillit sur tou-tes les autres muet-tes non consentants, celles et ceux qui ne peuvent s'exprimer et en subiront les conséquences auxquelles elles et ils ne veulent pas consentir. Les luttes collectives se construisent dans un rapport de force global, dans une société non idéalisée, non libérée des pressions sociales et sociologiques. Est-il possible de mettre au même plan une négociation de convention collective dans des branches dont les métiers s'apprennent au lycée professionnel, dans des écoles, dans des universités, et la reconnaissance d'un statut de travailleur-ses du sexe ? Oui, cela est possible, mais encore faut-il pouvoir insérer cette revendication dans un corpus plus large qui intégre qu'il n'est pas plus nécessaire donc de former à l'éducation à la vie sexuelle et affective qu'à autre chose, que le consentement sexuel n'inclut pas la notion de désir intime et aussi de plaisir, seulement l'acceptation d'une relation sexuelle. Est-il possible de lutter contre la prostitution en assimilant le sexe (le sien, celui de l'autre) à une partie du corps humain comme une autre ? Oui. Mais il s'agit alors de faire aussi évoluer les revendications féministes dans le sens même d'une libéralisation des relations humaines au delà du rapport marchand en y intégrant le consentement collectif de la violence qui peut être reçue. Y

Revue Ecole Emancipée, 2018
À l'heure d'une surpopulation carcérale record (1 er août 2018, 70 710 personnes incarcérées... more À l'heure d'une surpopulation carcérale record (1 er août 2018, 70 710 personnes incarcérées, 53 prisons en surpopulation extrême, 1 667 matelas au sol, source OIP), la question de la place des femmes en détention et de la spécificité de leur condition liée à leur sexe
restent encore des impensés tant sociaux qu'institutionnels.
Une note de la direction de la maison d'arrêt de Rennes sur les tenues vestimentaires des détenues à l'été 2017 est significative de la persistance des stéréotypes : « Les vêtements laissant paraître des parties du corps dénudées doivent être interdits au-delà de la cellule. Il en est ainsi des vêtements suivants : short court (en deçà du genou), débardeur (laissant paraître la poitrine et les bras nus), ... ». Au 1 er janvier 2018, 2 975 femmes étaient détenues sur un total de 68 974 personnes incarcérées, soit 3,7 % des détenu-es.

Revue Ecole Emancipée , 2016
« Nous sommes chacune d'elles Elles sont chacune d'entre nous. Tant qu'une souffrira nous parlero... more « Nous sommes chacune d'elles Elles sont chacune d'entre nous. Tant qu'une souffrira nous parlerons Nous serons là toujours Pour que plus aucune ne souffre » Elles sont douze. Douze associations à avoir mis leurs revendications, leurs analyses en commun pour lutter contre les violences faites aux femmes. Elles travaillent sur tous les champs des violences causées par la domination patriarcale, les violences psychologiques, le viol, les mutilations sexuelles, la lesbophobie, le système prostitutionnel... Face à ces violences, les organisations, les associations, agissent et élaborent des propositions. Pour la première fois dans le mouvement des femmes, elles ont édité un livret, qui, à l'heure où les politiques se targuent de défendre les femmes, va nous démontre qu'encore beaucoup de promesses n'ont pas été tenues, beaucoup de moyens ne sont pas mis en place. Reconnaître, connaître les violences Souvent, les violences sont réduites à celles évoquées dans les journaux à la rubrique « faits divers » comme si on pouvait comparer des violences à la maison la mieux décorée pendant la période de Noël. Les violences faites aux filles, aux femmes, hétérosexuelles, lesbiennes, bi, handicapées, sont invisibilisées : cachez ce sein que je ne saurais voir. Le 25 Novembre n'est pas une journée mémoire mais une journée de prise de conscience. Connaître les violences c'est accepter qu'elles se déploient dans toutes les sphères de la vie privée, sociale, scolaire, professionnelle. D'après une enquête de UnWomen menée dans quatre régions, une fille sur quatre déclare ne jamais se sentir en sécurité lors de l'utilisation des toilettes en milieu scolaire. Cette insécurité ne cesse de croître tout au long de la vie, et cette violence s'exerce aussi par les plus proches, dans les lieux privés. Les services publics, l'école en premier lieu, doivent former leur professionnel-les à la reconnaissance de ces violences multiples et à l'accompagnement des filles et femmes victimes. Les violences, un continuum La domination patriarcale s'appuie sur ces violences pour conserver les femmes en position de dominées dans la société. La violence fait peur, broit, tue. Mettre en cause les paroles d'une femme qui parle ou se défend, ne pas l'écouter, c'est aussi permettre au patriarcat de persister, en s'appuyant sur celles et ceux qui se taisent pour progresser et faire taire les femmes. La fillette qui longe les murs dans la cour d'école, la mère de famille dont on aperçoit les bleux sous le fond de teint quand elle renouvele l'inscription de ses enfants à la crèche, celle à qui il est impossible de prendre un café après le travail parce qu'il « faut qu'elle rentre », méritent que nous ouvrions les yeux, que nous leur parlions, qu'elles comptent. Les plus en danger ce sont elles, pas nous qui pouvons dénoncer. Reconnaitre et faire progresser les droits des victimes, agir sur la justice. Les propositions des associations sont claires, reconnaître les droits des victimes, donner les moyens de leur protection, des dispositifs d'accueil et d'accompagnement efficaces, leur sécurisation. Car c'est bien ce qui importe dans la lutte contre les violences, la protection des victimes contre leur harceleur, leur violeur, leur assassin. De la cour d'école au travail, à la maison, dans le lit, dans la rue, les femmes ne sont pas des proies. Notre rôle est de faire en sorte que les lois soient d'abord appliquées et aussi abondées : mesures d'éloignement et de protection, des dispositifs d'accueil et d'accompagnement efficaces et coordonnées et donc des moyens.

Revue Ecole Emancipée, 2015
Les textes officiels comptent un grand absent, la question des moyens matériels qui seront accor... more Les textes officiels comptent un grand absent, la question des moyens matériels qui seront accordés à la mise en oeuvre de la « constitution d'une culture de l'égalité et du respect mutuel partagée ».
Moyens accordés aux établissements et aux associations d'éducation populaire qui participent à la progression de la prise de conscience collective du sexisme.
Si le Code de l'éducation propose de dispenser, à tous les niveaux de scolarité, « une information consacrée à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple », cela n'est pas encore une réalité sur le terrain.
Des séances d'informations peuvent être animées par des intervenant-es extérieur-es (tous les personnels ne sont pas formés ou ne souhaitent pas intervenir) et leurs séances nécessitent rémunération.
Depuis juin 2014 et le plan d'action, les Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) des établissements du second degré par exemple n'ont pourtant pas vu leur dotation progresser.
Est-il possible dans un établissement scolaire sans personnel particulièrement investi de mettre en place des actions en se passant de l'expertise d'associations qui sont elles-mêmes parfois à l'agonie ? [1]

Revue Ecole Emancipée, 2011
Lors d'une conférence de presse du collectif Racine, le 14 avril 2016, Marion Maréchal Le Pen d... more Lors d'une conférence de presse du collectif Racine, le 14 avril 2016, Marion Maréchal Le Pen déclarait : « L'école est au cœur de nos préoccupations pour 2017 ». Et le 23 septembre, le FN a consacré sa première convention présidentielle thématique à l’École et l’Enseignement supérieur.
Le discours du FN sur l'école et sur les enseignant-es a-t-il changé ? On se souvient de Jean- Marie Le Pen traitant les profs de « crassouillards » (entre autres). Mais l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti s'est accompagnée de la mise en place d'une stratégie de dédiabolisation, dans son objectif clairement affiché de conquête du pouvoir. Usant de positionnements à géométrie variable, elle cible en particulier les électorats qui lui étaient plutôt réfractaires, dont les fonctionnaires et les femmes. Il n'est donc pas surprenant qu'elle tente de séduire les enseignant-es, à rebours des positions de son père.

Revue Ecole Emancipée, 2011
A la bourse du travail de Paris, métro filles du calvaire (cela ne s'invente pas !) c'est plus de... more A la bourse du travail de Paris, métro filles du calvaire (cela ne s'invente pas !) c'est plus de 400 militant-es de la FSU, de Solidaires et de la CGT qui se sont réuni-es lors du stage intersyndical femmes qui existe depuis 1998. Au programme cette année, les violences faites aux femmes, femmes immigrées et engagement syndical, inventer une culture de la mixité, pour un langage égalitaire. La salle et la tribune ne se sont tues que lorsque Nora, Dorothée, Keira et Anissa ont pris la parole sur le grand écran. « Elles ont choisi de s'engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salariés dans les secteurs du nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d'industries à l'agonie, où l'on retrouve nombre de femmes issues de l'immigration. […] Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les femmes immigrées. Activistes en milieu masculin, elles sortent des rôles féminins attendus. ». Ces quatre femmes nous font part de leur investissement militant dans « D'égal à égales » de Corinne Mélis et Christophe Cordier. Si on y apprend notamment que le directeur de Disneyland Paris a du faire un tour dans les chambres les jours de grève des personnels de nettoyage on y voit surtout combien l'engagement pour de meilleures conditions de travail amène les salarié-es à relever la tête, ou ne jamais la baisser, la difficulté d'être une femme dans un milieu d'hommes, milieu du travail ou syndical, comment l'action syndicale de ces femmes permet à chacune d'entre elles d'accéder à une émancipation tant individuelle que collective. Le masculin l'emporte sur le féminin… Le dernier débat, novateur, aura sans doute également interpellé les présent-es sur leurs pratiques quotidiennes. Comment le langage que nous employons, les mots que nous écrivons peuvent reproduire incessamment les inégalités. Chantale Santerre, féministe québécoise, nous a, au moins à certain-es, appris de nouveaux adjectifs comme épicène (pour qualifier un mot qui s'écrit de la même manière au féminin et au masculin), et, grâce à de moult exemples de grammaire française où « le masculin l'emporte sur le féminin » (cent femmes et un chien sont présents), sans aucun doute convaincu la salle de la nécessité de travailler au langage. L'invisibilité quasi systématique du féminin dans le langage courant ne serait-il pas lui-même créateur d'inégalité ? Une matinée a été consacrée à la question de la mixité, à l'école, au travail, dans le syndicalisme. Et c'est la question « comment inventer une culture de l'égalité des sexes » plus que la question de la mixité qui aura été abordée en ce qui concerne l'école. Comment interroger les différences pour savoir ce qu'elles cachent comme inégalités, comment sortir de cette vision naturaliste qui se perpétue sur LA différence des sexes, comment penser la mixité comme une émancipation ? Et c'est dans l'intervention sur la mixité au travail que l'on retrouve l'invisibilité à laquelle les femmes doivent faire face. Une intervention d'une chercheuse ayant mené une étude dans un syndicat rappelle que notre monde militant n'est pas hors de ces schémas. Lier l'action syndicale et les droits des femmes fut également l'objet des interventions sur les violences faites aux femmes : violences physiques ou psychologiques, harcèlement, mutilations, viols…(voir dans un numéro précédent de la Revue l'interview de Suzy Rotjman). Une intervenante de l'association contre les violences faites aux femmes au travail a pointé que les syndicats étaient les derniers interlocuteurs contactés par les victimes de violences au travail.

Revue Ecole Emancipée, 2011
Les révolutions et soulèvements dans le monde arabe traduisent des revendications démocratiques e... more Les révolutions et soulèvements dans le monde arabe traduisent des revendications démocratiques et sociales, émancipatrices. Les droits des femmes et donc l'exigence d'égalité formelle ne sauraient être oubliés dans les processus à l'oeuvre. Les mouvements de femmes en Tunisie, en Egypte, mais également en Algérie, au Maroc, revendiquent et exigent la prise en compte des revendications spécifiques aux femmes. « Le statut des femmes dans une société est un indicateur permanent du degré de modernité de cette société » NJ Neila Jrad , féministe tunisienne, souligne à propos du processus qui a été à l'oeuvre en Tunisie le paradoxe entre l'importante mobilisation des femmes et l'invisibilité qui est pourtant la leur tant dans les nouvelles institutions que dans les comités de quartiers. Elle évoque également les violences spécifiques dont elles ont été victimes dans les manifestations : « pourtant, dans cette révolution qui fut celle de la révolte conte l'atteinte à la dignité humaine, ces violences policières faites aux femmes méritaient largement d'être signalées ». Le 13 mars 2011 se tenait en Tunisie une conférence nationale des femmes pour l'égalité et la citoyenneté. A la sortie de cette conférence a été publiée "La Déclaration des Tunisiennes pour l'égalité et la citoyenneté". Lors de leurs travaux, les participantes ont rappelé la nécessité de rendre effective l'égalité, notamment par l'intégration dans la Loi fondamentale de nouvelles dispositions comme de dispositions internationales auparavant refusées. Faire face à toute forme de violence matérielle et morale, aux pratiques humiliantes ou portant atteinte à la dignité de la femme, garantir les mesures de protection et de soutien aux femmes victimes de violence, sont les objectifs de la Loi qu'elles souhaitent voir voter aujourd'hui. Intégrer les femmes dans les processus démocratiques En Egypte, des revendications spécifiques sont également mises en avant par les mouvements des femmes : abrogation du code de statut personnel, la mise en place d'un Etat laïque et la participation de femmes aux commissions de réforme de la constitution. Rappelons que dans ce pays,encore 91% (chiffres 2009) des femmes entre 15 et 49 ans sont excisées (97 % en 2004, en 2008, l'excision a été criminalisée). Une pétition a été initiée fin février pour dénoncer la constitution du Comité constitutionnel qui ne comportait aucune femme expert juridique. Cette pétition a également été l'occasion de rappeler, comme en Tunisie, la nécessité de prendre en compte les femmes dans le processus démocratique : « Par la présente, nous nous interrogeons sur les critères selon lesquels les membre du Comité Constitutionnel ont été choisis ; sont-ils basés sur des critères politiques ou sur des valeurs d'égalité et de justice comme énoncés par la révolution ? ». Les Codes de la famille, carcans pour les femmes. En Algérie et au Maroc, les femmes ont également des revendications spécifiques et ont su rappeler pendant tout le début d'année les revendications qui sont les leurs-notamment : abrogation du Code de la famille en Algérie, application réelle du nouveau code de la famille (mariage des filles à 18 ans notamment) au Maroc, augmentation des quotas de femmes aux conseils communaux au Maroc. Le code de la famille algérien organise l' incapacité juridique des femmes : tuteur matrimonial, légalisation de la polygamie, mari comme « chef de famille », limitation du droit de circulation de la femme, négation du droit de divorcer engendrée par les conditions imposée aux femmes, précarisation matérielle et parentale de la femme divorcée, et cette liste n'est pas exhaustive. Les femmes algériennes exigent l'abrogation du code de la famille et l'application de lois égalitaires comme des objectifs mais également des moyens de « poser en profondeur la question démocratique sous l'angle de la séparation de la religion des affaires publiques ». Dans les conseils communaux marocains, un quota de 12% est attribué aux femmes. Le 9 Mars, un chantier de réforme constitutionnelle est lancé par Mohamed VI pour « renforcer

Revue Ecole Emancipée, 2010
La veille du 6 novembre qui a vu deux manifestations se rejoindre à Paris, celle contre la réform... more La veille du 6 novembre qui a vu deux manifestations se rejoindre à Paris, celle contre la réforme des retraites et celle à l'initiative de l'ANCIC, la CADAC et le Planning Familial, la Ministre de la Santé a annoncé que les forfaits IVG versés par la Sécurité sociale aux établissements pratiquant des avortements seraient être augmentés de 50% d'ici la fin de l'année. La revalorisation de l'acte, nécessaire et revendiquée, ne saurait pourtant remplacer des mesures comme l'allongement du délai légal, la réouverture de centres IVG, de véritables moyens pour l'éducation à la sexualité dans nos établissements scolaires, des délais de rendezvous réduits, la possibilité laissée aux femmes de la méthode d'avortement... la liste est encore longue. La liberté de choisir pour cible 210000 avortements par an en France, une femme vivant en France sur deux aura recours à l'IVG. Aujourd'hui, la Loi Hôpital Patients Territoires, par la restructuration, le regroupement des établissements de santé, a des conséquences dramatiques dans l'égal accès des femmes au droit à l'avortement : la suppression de centres IVG, la perte de personnels accompagnant. De trop nombreuses femmes ne peuvent exercer ce droit, oui, le droit à l'avortement est aujourd'hui en danger. Des luttes se mènent aujourd'hui sur les lieux des fermetures de centre, la mobilisation est moins visible que d'autres, elle est moins investie également-on pense encore trop souvent que le droit (et donc la possibilité) d'avorter est acquis-mais elle se mène sur la durée. Des collectifs locaux, dans la région parisienne notamment, se sont mis en place pour défendre les centres menacés. L'enjeu de la lutte pour le droit à l'avortement aujourd'hui est liée à celle de la mobilisation sur les services publics et notamment l'hôpital. Avorter aujourd'hui, c'est d'abord chercher l'information, l'accompagnement-souvent grâce au réseau associatif-ne pas avoir le choix du lieu et de la méthode, se voir repoussée dans des délais qui poussent à devoir avorter à l'étranger, se voir retirer tout simplement la possibilité de choisir. Malgré l'allongement des délais en 2001 et la possibilité pour les mineures d'avorter sans l'autorisation parentale, le nombre de femmes en difficulté ne diminue pas, car parallèlement à ces textes, l'offre de soins de l'hôpital public n'a cessé de baisser. La culpabilisation des femmes-comment peut-on avorter avec les moyens de contraception d'aujourd'hui ?-est réelle. Mais concrètement, en termes de prévention, d'accompagnement des femmes dans leur vie sexuelle, d'accueil en gynécologie médicale (en extinction), le service public n'assume pas sa mission. Contraception : quelle information ? En janvier 2010, la Haute Autorité de santé) s'était dite favorable au remboursement de la« pilule du surlendemain », utilisable jusqu'à 5 jours après un rapport à risque de grossesse non désirée. Aujourd'hui, celle ci n'est délivrée que sur ordonnance et remboursée à 65 %. Combien d'adolescentes-et tout simplement de femmes-savent qu'elles peuvent obtenir la pilule du lendemain sans ordonnance et de manière anonyme en pharmacie (et gratuite pour les mineures qui en font la demande), en centre de planification familiale ou dans les infirmeries scolaires ? Des pistes ?

Revue Ecole Emancipée , 2010
Fermetures de centres IVG, Marche Mondiale des Femmes, quarantième anniversaire du mouvement des ... more Fermetures de centres IVG, Marche Mondiale des Femmes, quarantième anniversaire du mouvement des femmes, manifestation nationale pour l'avortement le 6 Novembre, 2010 aura été et sera jalonnée de rendezvous féministes, de luttes, de rencontres. Cette émulation collective créée, non seulement par les 40 ans, mais également par la Marche Mondiale, sans parler de la lutte contre l'attaque du gouvernement sur les retraites, dans laquelle le mouvement féministe prend toute sa place, ne saurait s'expliquer sans la pérennité du mouvement des femmes, qui, malgré les difficultés, n'a cessé de lutter pour des droits nouveaux. Le colloque "Faire et écrire l'histoire : féminisme et lutte de classes, de 1970 à nos jours" organisé par le Collectif National pour les Droits des Femmes à Paris le 25 septembre 2010 fait partie des initiatives qui permettront de connaître l'histoire du mouvement des femmes et de ce courant « Lutte de Classes » dont des syndicalistes-notamment-d'aujourd'hui se réclament. Un mouvement divisé Le Mouvement de libération des femmes n'a jamais été uniforme, plusieurs courants le composent toujours :-le courant psychanalyse et politique, différentialiste, qui revendique la fonction procréatrice des femmes comme les plaçant, de fait, du côté de la vie, de la paix en opposition au omdèle phallocratique.-Le courant des féministes radicales, qui affirme la construction sociale des genres comme moyen de légitimation de la domination masculine. Sa particularité est d'affirmer l'unicité des femmes créée par le système patriarcal-notamment à travers l'analyse du travail domestique, non salarié-, qui,de fait, engendre une lutte systématiquement no-mixte, refusant par la même de construire la lutte pour les droits des femmes avec les hommes, mais également les femmes, des mouvements syndicaux.-Le courant lutte de classes basant son analyse sur l'articulation entre rapports de classe et rapports sociaux de sexe et donc revendiquant la nécessité d'un travail unitaire d'une part mais également d'un travail à l'intérieur des organisations existantes, la nécessité de travailler dans les entreprises, considérant que le groupe des femmes ne peut être uniforme socialement car touché lui aussi par l'organisation des rapports sociaux de production. « Les femmes ne peuvent pas se dédoubler : elles sont à la fois exploitées comme salariées et opprimées en tant que femmes, dans leur vie quotidienne et sur les lieux de travail. » 1 Des revendications en 1970 qui fondent toujours les luttes La lutte des femmes reposait sur des axes principaux : la liberté de disposer de son corps, « le privé est politique », la société n'est pas seulement capitaliste mais patriarcale, la revendication d'autonomie (des partis, du pouvoir politique en place...) du mouvement. Les luttes contre les fermetures des centres Ivg, le non remboursement de certains moyens de contraception, les violences faites aux femmes, l'hypersexualisation permanente qui est faite du corps des femmes, la difficulté des organisations à travailler sur la question des droits des femmes de manière spécifique, démontre qu'aujourd'hui, il est plus que nécessaire de se réengager de manière massive dans ce mouvement. Travailler syndicalement sur ces questions « Quelle que soit la période, le travail domestique des femmes permet à l'État de faire des économies en matière d'équipements collectifs et au patronat de payer moins cher ses salarié-e-s. Si 1 Josette Trat Article « Les femmes dans les luttes et les mouvements sociaux » http://www.europe-solidaire.org
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Violences faites aux femmes
Viol
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Tout a commencé par un mail sur un projet féministe de création vidéo, un appel à projet de l'association Télédebout. Puis les étoiles dans les yeux à la lecture, la proposition aux élèves, les questions sur le matériel (que nous n'avons pas … encore) et un foisonnement d'idées. Comment on fait, on commence par quoi, on a envie de faire quoi ? Trois élèves internes s'emparent de la proposition, elles sont motivées, foisonnent d'idées. Deux des trois recommencent l'année suivante, Buzzons donne accès aux archives féministes, elles s'en servent. Elles veulent tout dénoncer ! Ensuite, ce sont les élèves qu'elles ont interrogé-es et d'autres qui vont vu le film qui veulent s'engager pour la 3ème année. Buzzons les emballe, alors on décide de projets de classe (plus facile en termes d'organisation) pour les saisons 4-5-6 (Bac Pro Accueil Relations Clients Usagers, Bac Pro Gestion Administration, Bac Pro Boulangerie Pâtisserie, CAP Cuisine, les élèves en ULIS-Unité locale d'intégration scolaire). Buzzons c'est 6 ans d'ADN féministe en perfusion, de brainstorming, des heures de travail et de réflexion avant d'écrire un scénario, de débats engagés, contradictoires, animés parfois, de déconstruction des inégalités et des dominations toujours.
« On est doublement infantilisée et maltraitée, doublement discriminée. C'est une discrimination intersectionnelle, où plusieurs systèmes de dominations, validisme, patriarcat ou capitalisme, sont à l'oeuvre. » Elisa Rojas 16 % des femmes en Europe présentent au moins une forme ou une autre de handicap. Chacune d'entre elles fait face à des inégalités, des discriminations, des violences dans chaque pan de sa vie au croisement des dominations. Qu'elles soient institutionnelles, physiques, verbales, psychologiques, médicales, sexuelles, stérilisation et l'avortement forcés, socio-économiques, de logement, socialement excluantes, discriminations sexistes, ces violences sont décuplées, car elles sont femmes handicapées. Et la pandémie n'a eu de cesse de les accentuer. Une enquête du Parlement européen en 2007 signifiait que 80 % des femmes handicapées en Europe étaient victimes de violence et/ou de maltraitance. La silenciation du quotidien des femmes handicapées reste une discrimination supplémentaire. Le validisme « C'est la discrimination spécifiquement subie par les personnes handicapées. On les considère souvent inférieures, moins intéressantes, incapables de décider pour elles-mêmes. Il peut se manifester par du rejet (violences, exclusion, refus de rendre accessible…) mais aussi sous forme de "validisme gentil" (infantilisation, surprotection, pitié ou au contraire héroïsation). » Céline Extenso, fondatrice du collectif national féministe Les Dévalideuses (interview à « faire-face »)
A la faveur de la campagne présidentielle et des leaders autoproclamés pour sauver la « Nation », l'instrumentalisation des droits des femmes va aller bon train. Elle n'est pas nouvelle mais la période qui commence appelle à une vigilance accrue tant de la part du mouvement féministe que des organisations syndicales mixtes dont les milieux de travail ne sont pas épargnés par les discours racistes et misogynes.
Le début de cette année 2021 s'illustre par une vague de réactions de la droite française conservatrice qui se retranche aujourd'hui derrière son profil le plus réactionnaire, bien qu'elle a loué Simone Veil à son décès.
L'allongement du délai de l'IVG à 14 semaines de grossesse était pourtant en passe de s'ancrer dans le quotidien des femmes, suite au vote positif en première lecture à l'Assemblée nationale en octobre. C'était sans compter le rejet du projet de loi au Sénat et les 423 amendements déposés à l'Assemblée par les députés LR, lors de l'examen en 2e lecture le 16 février 2021, qui ont entraîné son retrait, eu égard à cette obstruction massive du débat.
De Tartuffe en Scylla de la morale, il n'y a qu'un pas que certains règlements intérieurs, ainsi que celles et ceux qui les font appliquer, franchissent allègrement.
Le Code de l'Éducation ne comporte aucune liste de tenues autorisées ou interdites aux élèves. Le cadre juridique général laisse aux établissements scolaires le soin de déterminer les autorisations ou interdictions à établir. Les règlements intérieurs doivent théoriquement être élaborés au sein de la communauté scolaire avec les personnels et les usager-es, dont les élèves, puis voté en Conseil d'administration dans le second degré. Ce qui signifie que la « correction » est laissée à l'appréciation des personnels, qui ont intégré les stéréotypes sexistes, comme toute la société, et dont le jugement peut être implicite et normatif.
Comme l'indiquent les préconisations relatives aux tenues vestimentaires des élèves de l'académie de Créteil (septembre 2019), « l'expression "tenue correcte" évoquée dans les textes peut donner lieu à des interprétations très différentes : elle se réfère à des codes et des usages qui varient selon les milieux sociaux, les goûts, les références culturelles, les époques, les régions, les modes ».
restent encore des impensés tant sociaux qu'institutionnels.
Une note de la direction de la maison d'arrêt de Rennes sur les tenues vestimentaires des détenues à l'été 2017 est significative de la persistance des stéréotypes : « Les vêtements laissant paraître des parties du corps dénudées doivent être interdits au-delà de la cellule. Il en est ainsi des vêtements suivants : short court (en deçà du genou), débardeur (laissant paraître la poitrine et les bras nus), ... ». Au 1 er janvier 2018, 2 975 femmes étaient détenues sur un total de 68 974 personnes incarcérées, soit 3,7 % des détenu-es.
Moyens accordés aux établissements et aux associations d'éducation populaire qui participent à la progression de la prise de conscience collective du sexisme.
Si le Code de l'éducation propose de dispenser, à tous les niveaux de scolarité, « une information consacrée à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple », cela n'est pas encore une réalité sur le terrain.
Des séances d'informations peuvent être animées par des intervenant-es extérieur-es (tous les personnels ne sont pas formés ou ne souhaitent pas intervenir) et leurs séances nécessitent rémunération.
Depuis juin 2014 et le plan d'action, les Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) des établissements du second degré par exemple n'ont pourtant pas vu leur dotation progresser.
Est-il possible dans un établissement scolaire sans personnel particulièrement investi de mettre en place des actions en se passant de l'expertise d'associations qui sont elles-mêmes parfois à l'agonie ? [1]
Le discours du FN sur l'école et sur les enseignant-es a-t-il changé ? On se souvient de Jean- Marie Le Pen traitant les profs de « crassouillards » (entre autres). Mais l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti s'est accompagnée de la mise en place d'une stratégie de dédiabolisation, dans son objectif clairement affiché de conquête du pouvoir. Usant de positionnements à géométrie variable, elle cible en particulier les électorats qui lui étaient plutôt réfractaires, dont les fonctionnaires et les femmes. Il n'est donc pas surprenant qu'elle tente de séduire les enseignant-es, à rebours des positions de son père.
Violences faites aux femmes
Viol
Tout a commencé par un mail sur un projet féministe de création vidéo, un appel à projet de l'association Télédebout. Puis les étoiles dans les yeux à la lecture, la proposition aux élèves, les questions sur le matériel (que nous n'avons pas … encore) et un foisonnement d'idées. Comment on fait, on commence par quoi, on a envie de faire quoi ? Trois élèves internes s'emparent de la proposition, elles sont motivées, foisonnent d'idées. Deux des trois recommencent l'année suivante, Buzzons donne accès aux archives féministes, elles s'en servent. Elles veulent tout dénoncer ! Ensuite, ce sont les élèves qu'elles ont interrogé-es et d'autres qui vont vu le film qui veulent s'engager pour la 3ème année. Buzzons les emballe, alors on décide de projets de classe (plus facile en termes d'organisation) pour les saisons 4-5-6 (Bac Pro Accueil Relations Clients Usagers, Bac Pro Gestion Administration, Bac Pro Boulangerie Pâtisserie, CAP Cuisine, les élèves en ULIS-Unité locale d'intégration scolaire). Buzzons c'est 6 ans d'ADN féministe en perfusion, de brainstorming, des heures de travail et de réflexion avant d'écrire un scénario, de débats engagés, contradictoires, animés parfois, de déconstruction des inégalités et des dominations toujours.
« On est doublement infantilisée et maltraitée, doublement discriminée. C'est une discrimination intersectionnelle, où plusieurs systèmes de dominations, validisme, patriarcat ou capitalisme, sont à l'oeuvre. » Elisa Rojas 16 % des femmes en Europe présentent au moins une forme ou une autre de handicap. Chacune d'entre elles fait face à des inégalités, des discriminations, des violences dans chaque pan de sa vie au croisement des dominations. Qu'elles soient institutionnelles, physiques, verbales, psychologiques, médicales, sexuelles, stérilisation et l'avortement forcés, socio-économiques, de logement, socialement excluantes, discriminations sexistes, ces violences sont décuplées, car elles sont femmes handicapées. Et la pandémie n'a eu de cesse de les accentuer. Une enquête du Parlement européen en 2007 signifiait que 80 % des femmes handicapées en Europe étaient victimes de violence et/ou de maltraitance. La silenciation du quotidien des femmes handicapées reste une discrimination supplémentaire. Le validisme « C'est la discrimination spécifiquement subie par les personnes handicapées. On les considère souvent inférieures, moins intéressantes, incapables de décider pour elles-mêmes. Il peut se manifester par du rejet (violences, exclusion, refus de rendre accessible…) mais aussi sous forme de "validisme gentil" (infantilisation, surprotection, pitié ou au contraire héroïsation). » Céline Extenso, fondatrice du collectif national féministe Les Dévalideuses (interview à « faire-face »)
A la faveur de la campagne présidentielle et des leaders autoproclamés pour sauver la « Nation », l'instrumentalisation des droits des femmes va aller bon train. Elle n'est pas nouvelle mais la période qui commence appelle à une vigilance accrue tant de la part du mouvement féministe que des organisations syndicales mixtes dont les milieux de travail ne sont pas épargnés par les discours racistes et misogynes.
Le début de cette année 2021 s'illustre par une vague de réactions de la droite française conservatrice qui se retranche aujourd'hui derrière son profil le plus réactionnaire, bien qu'elle a loué Simone Veil à son décès.
L'allongement du délai de l'IVG à 14 semaines de grossesse était pourtant en passe de s'ancrer dans le quotidien des femmes, suite au vote positif en première lecture à l'Assemblée nationale en octobre. C'était sans compter le rejet du projet de loi au Sénat et les 423 amendements déposés à l'Assemblée par les députés LR, lors de l'examen en 2e lecture le 16 février 2021, qui ont entraîné son retrait, eu égard à cette obstruction massive du débat.
De Tartuffe en Scylla de la morale, il n'y a qu'un pas que certains règlements intérieurs, ainsi que celles et ceux qui les font appliquer, franchissent allègrement.
Le Code de l'Éducation ne comporte aucune liste de tenues autorisées ou interdites aux élèves. Le cadre juridique général laisse aux établissements scolaires le soin de déterminer les autorisations ou interdictions à établir. Les règlements intérieurs doivent théoriquement être élaborés au sein de la communauté scolaire avec les personnels et les usager-es, dont les élèves, puis voté en Conseil d'administration dans le second degré. Ce qui signifie que la « correction » est laissée à l'appréciation des personnels, qui ont intégré les stéréotypes sexistes, comme toute la société, et dont le jugement peut être implicite et normatif.
Comme l'indiquent les préconisations relatives aux tenues vestimentaires des élèves de l'académie de Créteil (septembre 2019), « l'expression "tenue correcte" évoquée dans les textes peut donner lieu à des interprétations très différentes : elle se réfère à des codes et des usages qui varient selon les milieux sociaux, les goûts, les références culturelles, les époques, les régions, les modes ».
restent encore des impensés tant sociaux qu'institutionnels.
Une note de la direction de la maison d'arrêt de Rennes sur les tenues vestimentaires des détenues à l'été 2017 est significative de la persistance des stéréotypes : « Les vêtements laissant paraître des parties du corps dénudées doivent être interdits au-delà de la cellule. Il en est ainsi des vêtements suivants : short court (en deçà du genou), débardeur (laissant paraître la poitrine et les bras nus), ... ». Au 1 er janvier 2018, 2 975 femmes étaient détenues sur un total de 68 974 personnes incarcérées, soit 3,7 % des détenu-es.
Moyens accordés aux établissements et aux associations d'éducation populaire qui participent à la progression de la prise de conscience collective du sexisme.
Si le Code de l'éducation propose de dispenser, à tous les niveaux de scolarité, « une information consacrée à l'égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple », cela n'est pas encore une réalité sur le terrain.
Des séances d'informations peuvent être animées par des intervenant-es extérieur-es (tous les personnels ne sont pas formés ou ne souhaitent pas intervenir) et leurs séances nécessitent rémunération.
Depuis juin 2014 et le plan d'action, les Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) des établissements du second degré par exemple n'ont pourtant pas vu leur dotation progresser.
Est-il possible dans un établissement scolaire sans personnel particulièrement investi de mettre en place des actions en se passant de l'expertise d'associations qui sont elles-mêmes parfois à l'agonie ? [1]
Le discours du FN sur l'école et sur les enseignant-es a-t-il changé ? On se souvient de Jean- Marie Le Pen traitant les profs de « crassouillards » (entre autres). Mais l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti s'est accompagnée de la mise en place d'une stratégie de dédiabolisation, dans son objectif clairement affiché de conquête du pouvoir. Usant de positionnements à géométrie variable, elle cible en particulier les électorats qui lui étaient plutôt réfractaires, dont les fonctionnaires et les femmes. Il n'est donc pas surprenant qu'elle tente de séduire les enseignant-es, à rebours des positions de son père.
Dès qu'apparut la notion de « genre » dans les manuels scolaires consacrés aux SVT, débuta une polémique insensée développant l'idée que l'on allait nier la différenciation sexuelle. Les mouvements récemment apparus dans les écoles, suscités par diverses forces réactionnaires, n'ont fait que l'amplifier. Or, s'il y a en chacun de nous des caractéristiques biologiques, un corps qui nous précède, corps de femme, d'homme, les stéréotypes de genre procèdent bien pour leur part de l'éducation. C'est notamment au nom de la différence des corps que la hiérarchisation sociale des sexes, et donc des genres, est justifiée par celles et ceux qui prônent la complémentarité et non l'égalité des sexes. À cause de ce corps nous sont attri-buées des capacités et des compé-tences spécifiques. C'est ce corps qui permet à l'Autre de nous jauger, nous classer, nous percevoir laid ou beau, laide ou belle, capable ou non d'au-torité ou de puissance, du genre féminin ou masculin. Ce corps qui nous embarrasse parfois, ce corps qui souffre, éprouve du plaisir, s'épanouit ou non dans la maternité, ce corps maltraité, ce corps envié, caché, ce corps qui travaille, est en action à chaque instant, dans chaque sphère de nos vies, privée, publique ou professionnelle. C'est au nom de ce corps sexué que les genres se contruisent : si « on ne naît pas femme, on le devient », on naît toujours de sexe féminin ou masculin. De cette naissance découle une vie liée au genre attribué à notre sexe et à la place de ce genre dans la société. Le droit à la liberté de ce corps est un véritable enjeu dans les luttes d'émanci-pation des femmes, il a été et est toujours au centre des luttes pour l'égalité des sexes : IVG, contraception, libération sexuelle, image du corps des femmes, violences, viol, harcèlement sexuel, vieillissement, mode, droit au travail... À l'heure de réformes réactionnaires sur l'IVG en Europe et dans le monde, à l'heure des débats sur la Gestation pour autrui, sur l'abolition de la prostitution, à l'heure ou de plus en plus de femmes meurent de violences conjugales, où les injonctions de beauté, de sexualité, sont de plus en plus pressantes, il est primordial de réfléchir à la place du corps dans notre quotidien. Défendre les droits des femmes à disposer à tous les moments de leur corps est un enjeu syndical, humain et politique. Ce huit pages a pour objectif de l'expliciter et de redonner les repères nécessaires à la réflexion et l'action.
L'histoire des femmes a changé . Dans ses objets, ses points de vue. Elle est partie d'une histoire du corps et des rôles privés pour aller vers une histoire des femmes dans l'espace public de la Cité, du travail, de la politique, de la guerre, de la création.
Michelle Perrot Mon histoire des femmes
Dessinée, écrite, l'histoire mal connue et peu apprise des femmes, de femmes, se raconte sur le modèle de portraits. Les « Culottées » de Pénélope Bagieu ne sont pas seules !
Le mois de Mai 2017 aura vu « 120 battements par minute » gagner un prix du Jury à Cannes, des mobilisations concernant les camps d'enfermement et de torture des LGBT en Tchétchénie faisant écho au silence = mort d'Act Up, une chaîne télé laisser voir une séquence homophobe sans sourciller, une maire de Paris assimiler des ateliers non mixtes à du racisme.
La lecture du dernier ouvrage de Philippe Corbé sorti ce même mois apparaît comme une réponse littéraire et politique et comme un cri d'alarme sur l'homophobie ordinaire.
Leur histoire, notre histoire.
12 Juin 2016, 49 mort-es au Pulse, Orlando. Si Philippe Corbé, correspondant d'RTL aux Etats-Unis, commence son livre par cet attentat homophobe, son écriture nous raconte bien plus : une histoire de l'homophobie et des combats LGBT aux Etats Unis avec en filigrane son histoire personnelle. Eddie Justice, Shane Tomloson, et tout-es les autres vont accompagner notre lecture ; leurs mères, leurs pères, leurs frères et sœurs et leurs ami-es qui parfois les avaient accompagné-es. Le choix de P Corbé de nommer et raconter chaque victime rend la lecture parfois difficile, la douleur est plus forte à l'évocation des vies volées. « J'irai danser à Orlando » porte un coup à chaque page, à chaque chapitre, et rappelle la lettre d'adieu de Che Guevara à ses enfants : « Soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre cœur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui dans le monde » finalement pas si éloigné de ce mot du père de l'auteur : « On aurait pleuré ensemble ». On souffre et on peut pleurer tout au long de ces 345 pages.
Elle raconte au jury populaire qui tapera son jugement sur son boîtier électronique ( 1-2-3 faites votre choix ).
« Artémis a demandé – Pour protéger les femmes on pourra tuer les hommes ?
Héra a concédé – Quelques uns certainement
Hestia – Mais on ne te promet rien »
Soirée du Mercredi 24 Novembre 2021 à l'ABC-Toulouse
Ingrid Darroman
C'est compliqué de parler de Buzzons, parce que Buzzons avant d'être un concours, c'est une histoire d'amour. Oui, c'est un peu niais, un peu «gnangnan» mais on est à une soirée d'anniversaire, alors tous les chamallows sont permis.
10 ans de travail, 10 ans d'images, parfois sans son, noir et blanc, couleurs, en plus ou moins 2 minutes, 6 minutes 59 secondes ou 7 minutes, à rendre avant le 15 Mars ou le 1 er Avril, une gageure que ce concours ! Oui, une gageure. Car en 2011, et bien ce n'était pas gagné ! Metoo n'avait pas fait trembler le monde, mais Barbara et Joséfine n'avaient peur de rien et surtout de personne. Elles nous demandaient si on voulait changer le monde ! Nous sommes des milliers aujourd'hui à leur avoir dit oui. Pour le meilleur et pour le pire parce qu'en coulisses, avant les belles vidéos dont vous verrez des extraits ce soir, la préparation est pire que celle d'un concert de rock star.
Les supports sont très divers et il est difficile pour une intervenante de s'y retrouver dans la jungle des matériaux existants. Parmi ces outils, rares sont ceux crées exclusivement par les jeunes.
Dans le cadre scolaire, l'appropriation par les élèves de leurs supports de travail, notamment sur la question de l'égalité fillesgarçons, est pourtant un enjeu fondamental, tant au niveau de l'apprentissage de l'autonomie que de l'élaboration de contenus pédagogiques.
L'exposition Eurosutra, la sexualité des ados dans tous ses états est le fruit d'un travail de création d'élèves pour d'autres élèves, d'apprenants auprès d'autres apprenants, pour aborder le sujet de la sexualité, des rapports filles garçons et des stéréotypes de genre.
L'expérience de ce projet, qui perdure aujourd'hui malgré l'obtention par les élèves de leur baccalauréat, fut enrichissante tant au niveau humain qu'en termes éducatifs et pédagogiques.
Deux ans et demi de travail sur un projet sur la sexualité et la question du genre était une gageure dont nous n'aurions pas espéré autant de réussites.
Nous allons donc essayer de vous conter cette histoire, sans la sublimer, pour la partager tout simplement.
Des réponses pour le quotidien
À tous les niveaux de leur scolarité, les élèves sont confrontées au sexisme ordinaire : en classe, dans la cour de l'établissement, les internats, les abords des établissements. Entre filles et garçons ou entre élèves du même sexe, il n'est pas rare que les sources des conflits soient des insultes misogynes ou homophobes.
Le travail avec les élèves sur l'égalité fillesgarçons fait partie des enjeux primordiaux de l'éducation : permettre aux élèves de comprendre les discriminations quotidiennes, les décrypter, et analyser leur impact sur leurs vies d'élèves pour les combattre.
Le projet éducatif Eurosutra a identifié ainsi cette nécessité :
"L'objectif était de permettre aux adolescents de l'établissement de parler de leur sexualité et ainsi, de créer un outil d'éducation à la sexualité ́ pour les adolescents construit par des pairs, avec des mots et des analyses de pairs ; aborder par ce travail sur la sexualité la question du genre et des inégalités entre hommes et femmes."1
(Panneau 2
En Septembre 2009, l'Association Les Eco-Liés a élaboré un appel à projets « Eurosutra, Sexe et stéréotypes en Eu-rope, pour un rapprochement des cultures » destiné à construire un réseau de groupes de jeunes travaillant, notamment, sur la sexualité. Deux personnels du lycée Lautréamont nous ont donc proposé (nous étions en 2 nde Baccalauréat Professionnel Comptabilité) de répondre à cet appel. Nous y avons répondu positivement, avons choisi parmi les thèmes proposés « Le Sexe aujourd'hui » et « Le sexe et l'art »… et depuis, n'avons cessé de travailler…. L'objectif du projet était de faire parler les adolescents sur la sexualité, leur sexualité, un sujet tabou. Parler de sexualité, sans systématiquement parler de prévention, tout en en parlant. De parler de la sexualité des lles et des garçons, de la construction des stéréotypes sur les sexes, du genre, des stéréotypes que nous avons intégrés. Parler de sexualité pour parler des schémas qui perdurent. Depuis Janvier 2009, il a été réservé une heure par semaine dans notre emploi du temps pour le projet. Nous avons commencé par chercher les dé nitions des mots liés à la sexualité : sexe, sexualité, pornographie, normes, tabous, orgasmes, plaisir, genre, hétérosexualité, homosexualité, bisexualité…, plaisir, désir… Nous avons eu des débats sur les mots et les concepts en classe. Ensuite, nous avons fait des recherches sur les droits des femmes dans le monde, l'excision, l'homosexualité et l'homophobie dans le monde… Nous sommes allé-es voir le film « Fleur du désert » sur l'excision. Nous avons décidé de nous mettre au travail sur un questionnaire destiné à l'ensemble des élèves. Chacun-e d'entre nous a du proposer dix questions qu'elle/il souhaitait voir dans le questionnaire. En classe, nous avons choisi celles qui nous plaisaient le plus, nous les avons rassemblées, triées. Ensuite, nous les avons envoyées à Gwénaël Lefeuvre, maître de conférence en sociologie à l'Université Toulouse Le Mirail, qui nous a donné des pistes de travail. Ensuite, nous avons mis en place les questions. Nous sommes allé-es à Toulouse présenter le projet et tester les questionnaires auprès des présent-es à la Journée Eurosutra organisée par les Eco-Liés dont Sophia Idayassine est la coordinatrice de projet et avec qui nous avons des contacts depuis le début du projet. Au retour, nous avons testé le questionnaire auprès de deux classes de terminales et ensuite nous l'avons nalisé. Les vacances d'été sont arrivées puis à la rentrée, Gwénaël et nous avons revu le questionnaire une dernière fois avant d'organiser sa distribution. Chaque classe du lycée a été divisée en deux, et les élèves sont venues dans une salle spéci que où les chaises et tables étaient bien séparées pour respecter l'anonymat du questionnaire. L'enquête auprès des 23 classes et 409 élèves a duré d'Octobre 2010 à Janvier 2011. En décembre 2010, Sophia et Gwénaël sont venues passer une journée au lycée avec nous pour discuter du projet et commencer à ré échir au traitement du questionnaire. Nous avons eu une grande période de stage mais les quelques heures qui nous restaient ont été consacrées à l'élaboration des hypothèses concernant les réponses des élèves. Chacun-e d'entre nous a émis cinq hypothèses. Ensuite, les assistant-es d'éducation du lycée ont rentré les résultats du questionnaire dans un logiciel pour pouvoir les traiter plus facilement (409 élèves, 37 questions, plus de 80 heures de travail !) Au retour de notre stage, nous avons travaillé sur les résultats du questionnaire pour véri er nos hypothèses et les débats ont commencé… Les journées portes ouvertes du lycée ont eu lieu et nous avons présenté une exposition papier avec nos hypothèses et les résultats du questionnaire aux personnes (futurs élèves et familles) qui visitaient le lycée. Depuis les portes ouvertes, nous avons nalisé le nombre de panneaux que nous avons organisés par thèmes. Toutes les séances qui ont suivi ont été organisées ainsi : nous avons pris les hypothèses, les résultats et nous en avons débattus… Chaque panneau est organisé comme suit : titre / hypothèses de base / résultats du questionnaire / analyse et débats par les élèves. L'objectif de chaque panneau n'est pas de dire ou non ce qu'il faut penser, mais d'emmener la personne qui le lit à se poser des questions, à réfléchir au thème, à voir quels débats peuvent émerger… La Région Midi Pyrénées, le Conseil Général des Hautes Pyrénées, la Mutualité Française et la MGEN ont accepté de subventionner ce projet ce qui a permis qu'un graphiste (Vincent Huet) mette en forme l'exposition.