Papers by Clarisse Rasoamampionona

Études Océan Indien, 2008
Depuis plus d'un siècle et demi, le malgache entre dans la grande famille des langues écrites. Dè... more Depuis plus d'un siècle et demi, le malgache entre dans la grande famille des langues écrites. Dès 1823 en effet, les caractères latins sont agréés pour la transcription du malgache. L'essentiel des textes est en langue régionale merina (région d'Antananarivo), homologuée comme langue officielle. Les Malgaches ont, d'ailleurs considéré celle-ci, qui doit beaucoup au malgache biblique, comme la langue par excellence, les expressions orales des autres régions étant qualifiées de dialectes. Toutefois, un sursaut de sentiment national s'est manifesté vers les années 80, avec la volonté d'intégrer le dialectal dans la construction du malgache commun, en utilisant des vocables des tenim-paritra (langues régionales). La plupart des chercheurs minimisaient l'apport des autres régions hors de l'Imerina du point de vue culture, car il fut un temps où les préoccupations portaient essentiellement sur des thèmes concernant les Malgaches en général. En vérité, les chercheurs amalgamaient dans leur raisonnement les Merina et les Malgaches. Plus tard, des efforts furent fournis par certains pour prouver que les régions constituent des sources culturelles spécifiques, originales, bien que souvent non écrites. Des natifs betsileo 1 ont cherché à promouvoir l'expression orale betsileo en la couchant par écrit. Ainsi, le pasteur Rainihifina a été parmi les plus éminents à faire cette tentative dans les trois tomes de son principal ouvrage Lovantsaina (Héritage de l'esprit), réparti comme suit : 1-Tantara betsileo (Histoire betsileo) ; 2-Fomba betsileo (Coutumes betsileo) ; 3-Literatiora betsileo (Littérature betsileo). Avant lui, le révérend père Dubois, dans sa Monographie du Betsileo (1938), a transcrit, lui aussi, des textes culturellement importants. La tentative va être reprise par Ratongavao et Rabenala qui, de janvier 1967 à février 1976, écrivirent et éditèrent une revue intitulée Vako-drazana. Cette revue permettra de dissiper l'ombre qui, naguère, couvrait le patrimoine betsileo et montrera les voies à suivre quant aux études ultérieures sur la langue et la culture de ce groupe. En effet, c'est une revue qui veut faire vivre et revivre Vako-drazana, revue littéraire betsileo Études océan Indien, 40-41 | 2008 la culture betsileo à travers des écrits comme les contes, histoires, kabary (discours ou joutes oratoires), poèmes et ohabolana (proverbes). La revue Vako-drazana et ses auteurs La revue est une coproduction de Jean-Marie Ratongavao et de Toussaint Rabenala. Ratongavao (1908-1983) est né à Marovovotany (Talata Ampano, Fianarantsoa) et enterré dans la même localité, son village natal. Ayant poursuivi toutes ses études dans les écoles catholiques, il enseigna durant sa vie active au sein de ces établissements confessionnels. Il exerça à Anjanamalaza (Vohimarina-Lamosina), à Berangotra, à Andrainarivo (Ambalavao), à Andranovorivato et à Talata Ampano. À sa retraite, il ouvrit à Marovovotany une école privée à laquelle il donna un nom significatif : Soava dia (Bon voyage). Ratongavao, dès sa jeunesse, fut attiré par la littérature traditionnelle betsileo qu'il affectionnait et dont il pratiquait déjà l'art. Il devint rédacteur en chef du journal Fanilo (Flambeau) du père Job Rajaobelina, en même temps qu'il travaillait à Andranovorivato et à Talata Ampano. En 1967, il créa le journal Vako-drazana dont il fut le copropriétaire avec Rabenala. Le coauteur du journal-revue Vako-drazana, Rabenala, quant à lui, originaire d'Andranovorivato, vit le jour le 5 décembre 1937 à Ambalavao. Il fit ses études dans les écoles catholiques d'Andranovorivato de Fianarantsoa et d'Antananarivo. Il enseigna dans des établissements catholiques de 1959 à 1964. Ensuite, jusqu'en 1968, il devait s'occuper du journal Vako-drazana, dont il fut le rédacteur en chef. Il entra dans l'enseignement public, à la Direction provinciale de l'enseignement à Fianarantsoa. Rabenala est intéressé par l'histoire, et c'est cet amour de jeunesse, d'une part, et l'influence de la forte personnalité de Ratongavao, qui est à la fois son ami et son beaupère, d'autre part qui lui firent prendre la décision de consacrer une partie de sa jeunesse à l'élaboration du journal. Leur parfaite collaboration est sensible dans toute l'oeuvre qu'ils ont entreprise ensemble. Rabenala stipule d'ailleurs que leur technique d'approche, pour toutes les catégories d'articles à publier, part du principe que toute information doit provenir d'une source sûre. C'est, effectivement, une des raisons qui poussèrent les coauteurs à entreprendre des enquêtes et des recherches sur le terrain même. Leurs terrains de recherches privilégiés se situent dans la zone de Vohibato et de Tsieniparihy, leur région d'origine, laquelle a fait l'objet d'une publication par les deux auteurs (Vakodrazana, 1969, p. 26). Présentation de la revue 2 10 Vako-drazana paraît pour la première fois en janvier 1967. La date du 13 janvier 1967, marquée sur la première page du premier numéro, est doublée de celle de sa sortie officielle du 6 février 1967, date de dépôt légal de celui-ci. La dernière parution est enregistrée sous dépôt légal en date du 9 février 1976. Elle accuse donc neuf années d'existence mouvementée.
Études Océan Indien, Dec 30, 2014
Études Océan Indien, 2014
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