Papers by Charles Heimberg

Publications des Archives nationales eBooks, 2022
Aux origines : l'héritage des réformes éducatives pensées par les lettrés de l'Ilustración L'Inst... more Aux origines : l'héritage des réformes éducatives pensées par les lettrés de l'Ilustración L'Institution libre d'enseignement, création et développement : 1875-1939 « Passeurs » majeurs de l'ILE Constitution d'espaces de médiation pédagogique L'ILE et la II e République espagnole : le projet des Missions pédagogiques La guerre civile et ses suites : ruptures et continuités Bilan d'une expérience d'émancipation populaire par l'accès au savoir et à la culture des élites... 10 Enfin, tout comme à la BnF, s'est tenu, en novembre 2019, un colloque intitulé L'émancipation populaire par l'art, d'hier à aujourd'hui 9. Il s'est focalisé sur les relations entre éducation populaire et domaine artistique, en faisant la part belle au théâtre, aux beaux-arts, à la photographie et au cinéma, sans oublier l'éducation à l'image à l'heure du numérique. La performance artistique a également été mise à l'honneur avec une conférence gesticulée du collectif Daja 10. Le théâtre est ainsi particulièrement interrogé, dans la continuité du constat fait à l'occasion de la parution des actes du colloque de Lille 11 qu'il manquait des travaux sur le théâtre d'éducation populaire et sur la pédagogie à l'oeuvre. Peuple et Culture est née dans les maquis pendant la Seconde Guerre mondiale. « Rendre la culture au peuple et le peuple à la culture, voilà notre but », proclame le manifeste de l'association, en 1945. Damien Lenouvel présenta dans son atelier les méthodes qu'inventa Peuple et Culture tels l'entraînement mental et la méthode Tandem, pour développer une pratique effective d'exercice de la citoyenneté. Un objectif commun à toutes les associations d'éducation populaire : mettre les personnes en situation d'agir sur le monde, quels que soient leur origine, leur âge, leur milieu d'appartenance. Sylvie Dreyfus-Alphandéry. Considérez-vous que l'éducation populaire soit porteuse d'un projet émancipateur par la diffusion, notamment, de savoirs pour agir sur le monde ? Si oui, quels sont ces savoirs ou ces pratiques d'apprentissage ? Damien Lenouvel. À toutes les époques, nous notons la présence d'une dialogique au sein des pratiques dites d'éducation populaire : diffuser des savoirs et faire émerger des savoirs à partir des connaissances, des questions et des pratiques culturelles des citoyens. Dans le temps long propre aux mouvements sociaux, c'est par l'exploration de cette tension permanente entre ces deux formes que l'on se représentait « vivre » un rapport émancipateur à la culture. Serge Gerbaud. Vaste question que l'Encyclopédie de d'Alembert ou les philosophes des XIX e et XX e siècles n'ont fait qu'ébaucher, voire seulement « ébarber ». Je suggérerai, peut-être, d'agir sérieusement en vue d'éradiquer toute forme de stigmatisations, de pauvretés, d'inégalités et d'organiser les relations entre les humains, les groupes, les nations (?) et les générations sur un mode de « reconnaissance » faisant de l'Autre, quel qu'il soit, l'essentiel de nos fraternités. Mais là… Je dois arrêter sous peine d'utopie caractérisée, celle qui peut conduire au billot ou à l'échafaud ! Christian Gautellier et Jean-Baptiste Clerico. Continuer de donner à la culture une place centrale. Il s'agit d'entendre « culture » comme étant ce qui relie les êtres humains au sein d'un groupe donné, ce qui est commun aux personnes partageant une communauté de destin, ce qui est partagé, transmis, ce qui est créé, ce qui est produit. Les Ceméa se retrouvent dans la définition de l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Les actions que les Ceméa mettent en oeuvre participent à cette appropriation culturelle, mais également à une évolution culturelle afin d'éviter, tant que faire se peut, toutes

Introduction L'intelligibilité du passé n'a pas toujours eu partie liée avec le récit. La mise en... more Introduction L'intelligibilité du passé n'a pas toujours eu partie liée avec le récit. La mise en intrigue est aujourd'hui souvent assimilée à l'expérience et au savoir historiques comme tels, mais un léger effort de mémoire disciplinaire suffit à rappeler combien cette évidence est récente-et sa justification encore précaire. L'examen de ce consensus historiographique, actuellement si prégnant, n'est pas de la seule compétence des historiens ; il incombe également aux didacticiens de l'histoire dont les objets se voient depuis peu traversés par une demande sociale de récits scolaires. La réhabilitation en cours de la narration dans la recherche et dans l'enseignement engage en effet les ambitions et les finalités que l'on assigne aussi bien à l'histoire savante qu'aux rapports au passé transmis dans les classes. Le refus du récit Au début du XX e siècle, les historiens positivistes comme Charles Seignobos, Charles-Victor Langlois ou même Gustave Lanson, pour ne prendre que l'exemple de la France, se sont revendiqués des sciences naturelles et expérimentales pour défendre le strict établissement méthodique des faits isolés, la « critique des sources », rejetant du même coup le travail du tissage narratif dans l'enfer des tentations littéraires. Mais il leur fallait malgré tout produire un certain enchaînement de ces faits pour présenter le passé : la simple chronologie compensa alors leur indifférence pour le récit. L'École des Annales, apparue dans les années 1930 et dont l'influence fut mondiale durant la seconde moitié du XX e siècle, opta très vite dans ses tropismes majeurs, à côté d'une ouverture au comparatisme entre espaces géographiques prônée par Marc Bloch, pour l'histoire immobile conceptualisée par Fernand Braudel ou pour l'histoire sérielle défendue par Pierre Chaunu. Les immenses stases géologiques des environnements humains, la longue durée des mentalités collectives et la rémanence de représentations sociales sur plusieurs siècles n'offraient guère de prises au narratif ; les courbes de prix, les variations démographiques et les inventaires de biens légués après décès dessinaient pour leur part des enchaînements croisés de variables et de matrices qu'aucune mise en intrigue n'aurait alors pu prétendre épuiser. Le récit était une conséquence possible de ces enquêtes, et non leur prérequis, leur ambition ou leur visée.

Tréma, 2022
La notion d'engagement dans le cadre scolaire est éminemment polysémique, mais elle est surtout l... more La notion d'engagement dans le cadre scolaire est éminemment polysémique, mais elle est surtout lourde d'ambigüités. L'école a-t-elle pour rôle de favoriser l'engagement politique, social et environnemental des nouvelles générations ? Et comment doit-elle se profiler par rapport à la nature et aux causes de cet engagement ? S'agit-il de promouvoir l'idée de bénévolat dans une société libérale qui prône la responsabilité individuelle ? Y a-t-il des thématiques sur lesquelles s'engager qui sont à valoriser quand d'autres devraient être mis à distance ? La désignation d'un cadre commun de valeurs et de principes du bien commun est-elle nécessaire, et même possible, dans une école respectueuse des droits humains de tous et de chacun ? Et surtout, quels doivent être l'espace d'initiative et la liberté des élèves pour s'approprier cette notion d'engagement ? 2 Ces questions sont d'une grande complexité et nous ne prétendons pas y répondre ici. Mais elles peuvent inspirer des réflexions très utiles pour la formation et ses protagonistes. Pour les appréhender, il y a d'abord lieu de souligner la pluralité des finalités assignées à l'institution scolaire, et aux tensions qu'elle provoque, parce que ces mêmes tensions agissent aussi sur cette question de l'engagement. Historiquement, l'école publique répond à deux grandes catégories de finalités. La première concerne la préparation des nouvelles générations à leur insertion dans le monde économique et professionnel en fonction à la fois des besoins découlant de son évolution du point de vue de ses gestionnaires et des attentes populaires en termes d'insertion, voire d'ascension sociale selon les époques. La seconde porte sur la capacité de toutes et tous d'exercer ses droits politiques dans une démocratie représentative qu'il s'agit en même temps de préserver face aux aléas de l'histoire. Et bien entendu, dans un cas comme dans l'autre, les manières de concevoir et de poursuivre ces finalités sont forcément très diverses et soumises à des options politiques contrastées.
Le volet genevois de l’enquête concerne un nombre limité d’élèves et s’inscrit dans un contexte c... more Le volet genevois de l’enquête concerne un nombre limité d’élèves et s’inscrit dans un contexte culturel et scolaire où l’histoire suisse n’a pas une place évidente en tant que telle dans les représentations du passé. L’examen des résultats nécessite par ailleurs une certaine prudence quant aux conclusions à en tirer : ces récits, ou tentatives de récit, n’expriment que des représentations ponctuelles et ne nous disent rien, par exemple, de ce qui est enseigné ou pas, voire appris ou pas, dan..
Argumentaire La polysemie de la notion d’engagement telle qu’elle est mobilisee autour de la ques... more Argumentaire La polysemie de la notion d’engagement telle qu’elle est mobilisee autour de la question scolaire et dans le contexte de l’ecole oscille entre inculcation et ouverture de possibles, ce qui en fait une question discutee. L’engagement des jeunes releve parfois d’une adhesion a des valeurs pronees par l’ecole. Il peut egalement s’exprimer en dehors de l’ecole et s’orienter vers une critique de l’ideologie dominante qui prevaut dans la societe. Il est des lors necessaire d’articuler ...

Com que vivim en una època de forta tensió de la memòria després de la desaparició anunciada dels... more Com que vivim en una època de forta tensió de la memòria després de la desaparició anunciada dels darrers testimonis de la Shoah i dels estralls humans de la barbàrie feixista, la interacció entre la història i la memòria ens planteja problemes de llegibilitat. Encara som a l'època dels testimonis? En una societat del tot-memòria? Som en un món on la figura de la víctima ha agafat tanta importància que acaba amagant altres aspectes de les tragèdies del passat? En quina mesura les nostres referències de la memòria impliquen tradicions inventades? En la nostra tasca pedagògica, tenim primer de tot un deure de memòria o un deure d'història? Evidentment, a les nostres ments regna una certa confusió que mereix una mica de reflexió. A l'escola, com en altres llocs, el tema de la memòria està lligat al de la identitat. Tant pel que fa a les persones com pel que fa als grups, implica una determinada forma de pluralitat, i una bona part de bricolatge, que la història de les migracions i de les evolucions socials mai no ha deixat de reforçar. En aparença, la qüestió nacional és la més decisiva en el camp de la construcció identitària. En efecte, és la que més ha alimentat les nombroses tradicions inventades del segle xix que van contribuir a forjar i a legitimar els múltiples estats nació que han emergit en aquesta època. Des de llavors, la història i la memòria s'han confós molt al servei de les construccions identitàries, però també, desgraciadament, per legitimar unes reivindicacions de poder i de dominació, per exacerbar conflictes i per marcar diferències. Si la història escolar contemporània ha exercit durant molt temps un paper de transmissió d'aquestes visions tancades sobre si mateixes, avui dia s'ha d'enfrontar amb nous reptes en les nostres societats multiculturals. Importa especialment que esdevingui el vector d'una història de tots, capaç de tenir en compte la comunitat de destinació de la humanitat i de permetre que cadascú hi trobi un lloc (Heimberg, 2005 i 2005b). Això implica que ha d'aconseguir superar la confusió entre història i memòria en què s'han basat la majoria de les manipulacions del passat de les quals ha estat el vector. Durant l'hivern dels anys 2004-2005, es va presentar la doble exposició «Història i Memòria» a la Suïssa francòfona, al castell de Prangins, després d'un període de conflicte de memòries intens al país. 1 Es tractava aleshores de mostrar paral•lelament els resultats dels treballs de la Comissió Independent d'Experts Suïssa-Segona
Ha publicat nombrosos articles i llibres, entre els quals destaquen Enseñar ciencias sociales i H... more Ha publicat nombrosos articles i llibres, entre els quals destaquen Enseñar ciencias sociales i Haciendo memoria en el país del Nunca Más.

Le rapport entre la recherche en didactique des disciplines scolaires et la notion d’innovation m... more Le rapport entre la recherche en didactique des disciplines scolaires et la notion d’innovation merite d’etre interroge. Quelles sont en effet les finalites de ladite recherche? Visent-elles en priorite une mise en perspective analytique des programmes et des ressources scolaires? Une meilleure connaissance des pratiques effectives au sein de la classe? Ou bien une meilleure perception des processus qui aboutissent aux apprentissages des eleves? Cherchent-elles a produire des etats des lieux substantiels ou a encourager l’innovation et l’evolution des pratiques? Et si c’etait le cas, dans quelles perspectives et selon quels criteres? En effet, comment definir et identifier une pratique innovante dans la classe? Repondre a ces differentes questions conduit le chercheur, et le praticienchercheur qui intervient dans la formation des enseignants, a orienter ses travaux dans une direction donnee, mais aussi a les situer par rapport a des questions vives qui touchent sa discipline et qui ...
Vygotski et les recherches en éducation et en didactiques, 2008
El articulo forma parte de un monografico dedicado a la educacion para la ciudadania. - Traduccio... more El articulo forma parte de un monografico dedicado a la educacion para la ciudadania. - Traduccion realizada por Ramon Lopez Facal.
Cahiers Pedagogiques, 2011

Appel à communication La Première Guerre mondiale a vu apparaître un genre nouveau sur la scène é... more Appel à communication La Première Guerre mondiale a vu apparaître un genre nouveau sur la scène éditoriale européenne : le témoignage. Rares furent ceux qui s'avisèrent, à l'époque, de la valeur inestimable que recélaient les récits des rescapés et du bouleversement qu'annonçait l'émergence de cette parole testimoniale émanée de combattants stupéfaits par ce qu'ils avaient découvert au front et déterminés à faire connaître aux vivants le visage de la guerre réellement vécue. La clairvoyance de Jean Norton Cru (1879-1949) n'en est que plus remarquable. Cet Ardéchois cosmopolite, professeur de français aux États-Unis rappelé en 1914, passa vingt-huit mois dans les tranchées et quinze ans à s'interroger sur la forme que ses compagnons d'armes avaient choisi de donner à leurs écrits. L'intense activité critique qu'il déploya afin de valoriser les récits des survivants, activité dont rend compte un ouvrage essentiel, Témoins (1929), qualifié de « m...
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