Books by Céline Labrune Badiane

La Casamance, région située au Sénégal, au sud de la Gambie et au nord de la Guinée Bissau, occup... more La Casamance, région située au Sénégal, au sud de la Gambie et au nord de la Guinée Bissau, occupe une place singulière dans l'histoire et l' espace colonial et post-colonial sénégalais. La région de Ziguinchor, partie occidentale de la Casamance, bien que tardivement et fragilement soumise à l' ordre colonial, est aussi la plus scolarisée du Sénégal, voire de l' Afrique-Occidentale française, à partir des années 1930 et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Malgré le conflit indépendantiste qui y sévit depuis 1982, les taux de scolarisation y demeurent parmi les plus élevés, et l' école apparaît toujours comme le chemin privilégié de l'ascension sociale et de l'insertion professionnelle. Pour comprendre ce qui peut sembler au premier abord paradoxal, cet ouvrage explore la longue histoire de l' école en Casamance à l' époque coloniale. Il s'attache à identifier les dynamiques politiques, économiques et sociales, à différentes échelles, qui ont conduit à l'institution de l' école en Casamance. Dans un contexte de profondes mutations, face à un pouvoir colonial coercitif, les Casamançais n' ont pas une attitude figée face à l'institution scolaire. Ils l'intègrent à leurs pratiques sociales selon des modalités, des rythmes et des logiques multiples. En s'appuyant sur des entretiens menés auprès des acteurs (élèves, enseignants, inspecteurs de l' enseignement) et des archives des écoles (monographies, registre matricule…), Céline Labrune Badiane restitue le point de vue et les expériences vécues de l' ensemble des élèves. L'analyse du processus de scolarisation à l' échelle locale permet de rendre compte de la diversité et de la complexité du rapport des individus, des communautés et des groupes sociaux à l' école et plus largement à l'État colonial. Pour reprendre les termes de l'historien Jacques Revel, il s'agit d'une « histoire totale vue d' en bas ». Céline Labrune Badiane est maîtresse de conférences en Histoire contemporaine à l'Université Assane Seck de Ziguinchor (Sénégal). Ses recherches portent sur l'histoire de l' éducation en Afrique de l'Ouest, dans une perspective d'histoire sociale, et sur les circulations des acteurs, des idées et des imaginaires dans l' Atlantique francophone contemporain, à partir de l' Afrique. Cet ouvrage est une version remaniée et actualisée de sa thèse, soutenue à l'
Papers by Céline Labrune Badiane
Archipelies , 2022
Céline Labrune Badiane, « Des fonctionnaires coloniaux « pareils aux autres » ? Portrait croisé d... more Céline Labrune Badiane, « Des fonctionnaires coloniaux « pareils aux autres » ? Portrait croisé de Félix Éboué et de René Maran, deux Guyanais dans l'administration coloniale en Afrique Équatoriale française », Archipélies [En ligne], 14 | 2022, mis en ligne le , consulté le 19 décembre 2022.
Tsingy, 2022
Cet article retrace le parcours scolaire de l'intellectuel et homme politique sénégalais Assane S... more Cet article retrace le parcours scolaire de l'intellectuel et homme politique sénégalais Assane Seck, de son village de Casamance à l'école normale William Ponty, principalement à partir de son cahier Ponty écrit en 1941.
Cahiers Afrique , 2012
In Cahier Afrique n°28, sous la direction d'Odile Goerg et de Françoise Raison-Jourde.

Casamance 1 occupies a unique place in Senegal's school history 2. Its western part, the Ziguinch... more Casamance 1 occupies a unique place in Senegal's school history 2. Its western part, the Ziguinchor region, is the region with the highest schooling in Senegal, with a net enrolment ratio of 77.8% 3 in 2013. This phenomenon is not new. Populations expressed an early "desire" for schools, earlier than elsewhere in Senegal, asking the colonial authorities, and then the Senegalese State, to send teachers to the schools they had themselves built. At first sight, this may seem paradoxical in a region considered difficult to "pacify" and then to administer by the colonial power, more recently the site of an independence conflict that broke out in the early 1980s. Studies on Casamance (Foucher 2002, Marut 2012) have highlighted the high school enrolment ratio in the Ziguinchor region, and the links between this early success, and the emergence of nationalism. What does the strong and early school investment of the Casamance people tell us about their relationship to the colonial and postcolonial state? In what ways have it become a major social and political issue in the region to the point of questioning its belonging to the Senegalese nation? To answer those questions, this chapter examines the region's long school history, which reflects the complexity of the relationship between populations, school, state, and nation. In this perspective, I show that during the colonial period, for political, economical, and religious 4 reasons, the colonial state and Christian missionaries established more schools in Casamance than elsewhere in Senegal. Thus, the conjunction between the larger, more diversified and earlier school availability, and the social demands for schooling in a specific political and socioeconomic context account for the distinctive school enrolment process in Casamance. Colonial education was perceived for what it was in its conception, an instrument of domination, but also means to access better socioeconomic conditions and emancipation, as it has been the case for a tiny minority of the population. Requests for schools were more and more important after the Second World War and especially after 1960. Senegal's independence profoundly changed the way people in Casamance view the
Afrika Zamani, 2009
© Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique & Association des... more © Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique & Association des historiens africains 2012 (

Lorsque le Sénégal accède à l'indépendance, le pays dispose du dispositif scolaire le plus dévelo... more Lorsque le Sénégal accède à l'indépendance, le pays dispose du dispositif scolaire le plus développé et le taux de scolarisation le plus élevé (27 %) des anciennes colonies françaises d'Afrique de l'Ouest. Un quart des élèves sénégalais est scolarisé dans le sud du Sénégal, en Casamance, alors que les Casamançais représentent 16 % de la population totale 1. Outre les Quatre Communes, c'est en effet en Casamance que l'offre scolaire publique et privée fut la plus développée 2 et le taux de scolarisation le plus élevé à l'époque coloniale 3. Pour des raisons d'ordre politique, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'État colonial a en effet soutenu la scolarisation en ouvrant des écoles afin de consolider son influence dans cette région réputée difficile à « pacifier » et à administrer. L'école jouait ainsi un rôle fondamental dans la colonisation en transmettant la langue et les valeurs du colonisateur. L'Église, soucieuse de s'implanter en profondeur dans la région la moins islamisée du Sénégal, participa à cet effort. Au cours des années trente et surtout après la Seconde Guerre mondiale, les populations casamançaises ont largement investi l'école, voie privilégiée d'ascension sociale et d'accès à la fonction publique 4. Seul un établissement d'enseignement secondaire fut néanmoins créé au cours de cette période : le cours complémentaire de Sédhiou en 1947 qui fut transféré à Ziguinchor en
Distribution électronique Cairn.info pour Editions Karthala. © Editions Karthala. Tous droits rés... more Distribution électronique Cairn.info pour Editions Karthala. © Editions Karthala. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Céline Labrune Badiane, 2019
Son autobiographie a été écrite et publiée une quarantaine d'années après son retour d'Afrique. 7... more Son autobiographie a été écrite et publiée une quarantaine d'années après son retour d'Afrique. 7 En référence à la question posée par F. Ekotto : « Is a blackman always black ? », Ekotto F., Race and sex across the French Atlantic. The color of black literary, philosophical and theater discourse, Lexington books, Lanham, 136 p.

Outre-mers, 2013
Céline Labrune-Badiane Concours CNRS n°33-03 Voyages vers un « continent imaginaire » 1 . Antilla... more Céline Labrune-Badiane Concours CNRS n°33-03 Voyages vers un « continent imaginaire » 1 . Antillais au Sénégal (1960Sénégal ( -1970) ) Dès la fin du XIXème siècle, des Antillais et des Guyanais circulent entre la Caraïbe et l'Afrique en tant que fonctionnaires de l'administration coloniale pour la plupart, militaires ou exerçant des professions libérales . Nourris par les discours assimilationnistes, ils se considèrent comme Européens et sont perçus comme tels. A partir de 1945, et surtout des années 1960, avec la diffusion des idées du mouvement de la Négritude et du fait des déceptions liées à la départementalisation telle qu'elle a été mise en place 2 , dans le contexte des indépendances africaines, le rapport des Antillais à l'Europe et l'Afrique se transforme . Au cours de cette période, émerge une pluralité de récits identitaires dans lesquels l'Afrique a une place plus ou moins importante : les partisans de l'assimilation la mettent à distance ; les partisans du retour vers l'Afrique la considère comme « la patrie authentique » 3 ou encore les indépendantistes valorisent avant tout leur antillanité. C'est dans ce contexte que les migrations des Antillais et des Guyanais vers l'Afrique s'inscrivent au début des années 1960. Coopérants, entrepreneurs privés, artistes, écrivains s'établissent dans les anciennes colonies françaises d'Afrique de l'ouest (Guinée, Côte d'Ivoire, Haute-Volta…). Du fait de sa place dans l'Empire français en Afrique, des relations entre Senghor, Césaire et Damas, le Sénégal est l'un des pays d'accueil privilégié 4 . Pour une poignée d'intellectuels, cette migration est vécue comme un « retour » vers la terre ancestrale 5 . La filiation avec l'Afrique, et plus particulièrement, la question du « retour » sur la « terre-mère » est constitutive des identités diasporiques noires caribéennes . Nombreux sont les mouvements intellectuels, politiques ou encore religieux qui la pensent : Rastafarisme (Bonacci, 2007), Négritude, Afrocentrisme… (Howe, 1999 ;. Ce désir d'Afrique se concrétise sous différentes formes : retours « sur place », « pèlerinages identitaires » (C. Sitchet), immersion temporaire, tourisme mémoriel à Gorée ou Ouidah….et retours réels. Au sein de l'espace francophone, ces « retours » sont essentiellement le fruit d'initiatives personnelles et aucun projet collectif n'a été formulé. Ce phénomène reste ainsi marginal mais a toutefois été valorisé, amplifié, parfois suscité 6 par les sympathisants et les théoriciens du mouvement de la Négritude. Ainsi, lors de son voyage à la Martinique en 1976, Senghor fait part à son auditoire des liens amicaux qui le lient aux Antillais depuis Paris où il a rencontré Césaire mais aussi « à Dakar, [où il a] de nombreux Antillais comme collaborateurs : des Martiniquais, des Guadeloupéens, des Haïtiens ».
Histoire de l’éducation, 2010
L'enseignement dans l'empire colonial français (XIXe-XXe siècles) Peut-on parler d'un « désir d'é... more L'enseignement dans l'empire colonial français (XIXe-XXe siècles) Peut-on parler d'un « désir d'école » en Casamance ? (1860-1930)
Textbook by Céline Labrune Badiane
La France et l’Afrique (1830-1962), Isabelle Surun (dir.), éd. Atlande, Collection Clefs concours... more La France et l’Afrique (1830-1962), Isabelle Surun (dir.), éd. Atlande, Collection Clefs concours, Paris 2020.
Autres écrits by Céline Labrune Badiane
AOC, 2019
Non les élèves africains n’ont jamais récité « Nos ancêtres les Gaulois…». Contre ce type de lect... more Non les élèves africains n’ont jamais récité « Nos ancêtres les Gaulois…». Contre ce type de lectures nostalgiques ou chromatiques simplificatrices, il convient de restituer la complexité de la situation scolaire coloniale. Sans que ce sens nécessaire de la nuance ne conduise pour autant à en euphémiser la violence symbolique et les impasses constitutives, car l’école en contexte colonial n’a jamais été la réplique de son modèle métropolitain, mais plutôt sa torsion conservatrice.
PHARE, 2009
Tour à tour considérée comme moyen de domination et d'émancipation, de contrôle et de promotion s... more Tour à tour considérée comme moyen de domination et d'émancipation, de contrôle et de promotion sociale, l'école coloniale a suscité de nombreuses réactions parmi les populations : acceptation, refus, accommodement… Les luttes de pouvoir, entre l'Administration et l'Eglise ou entre les chefs, les initiatives populaires, à partir des années 50 dans la subdivision de Bignona surtout, ou individuelles, ont marqué la mémoire de l'école et laissé des traces matérielles et immatérielles qui constituent un important patrimoine dont le sauvetage est urgent. Dans cet article, nous attirerons surtout l'attention du lecteur sur les bâtiments scolaires et les archives, sources indispensables pour l'historien de l'éducation et aussi témoins d'histoire commune à l'ensemble des sénégalais.
Drafts by Céline Labrune Badiane

Si les débats autour de la notion de métissage et de « race » au sein du mouvement de la Négritud... more Si les débats autour de la notion de métissage et de « race » au sein du mouvement de la Négritude parisienne, atlantique ou caribéenne des années 1930 sont bien connus, la genèse ainsi que la teneur des débats intellectuels autour de ces mêmes questions en Afrique Occidentale Française à la même période le sont beaucoup moins 1. Le « métissage culturel » engendré par la conquête coloniale ne se comprend pas sans la part de violence, tant symbolique que réelle, du « contact culturel » imposé. Au contraire du métis biologique, le « métis culturel » ne naît pas ainsi mais le devient par son passage par l'école française, où il est contraint de se défaire d'une part de sa culture d'origine et de ses valeurs et d'intégrer des valeurs et des éléments d'une culture étrangère, la culture française, présentée comme supérieure. L'assimilation étant un horizon sans cesse repoussé, il ne s'agissait pas dès lors de substituer entièrement l'une aux autres. Ainsi s'accomplissait la « mission civilisatrice » menée par la France qui devait aboutir à la formation d'un nouvel être, nécessairement hybride, non totalement « assimilé », ni Français ni Africain, entre les deux. Si les autorités coloniales ont tenté de contrôler le métissage biologique 2 , le « métissage culturel » était donc le résultat de la « mission civilisatrice ». De fait, la notion de « métissage culturel » n'est pas directement employée par les autorités coloniales dans l'Entre-deux-guerres. C'est de « problème culturel » d'« évolution culturelle » et d' « assimilation » dont il est question, autant de formulations reflétant une vision hiérarchisée de l'humanité 3. Les années 1930 constituent une inflexion majeure dans la politique éducative menée par l'État colonial 4 , instruit par l'émergence d'une première génération d'assimilés dans les Quatre Communes du Sénégal 5 qui a revendiqué l'égalité politique et obtenu la citoyenneté. L'objectif est désormais de faire émerger chez les nouvelles générations d'élites scolarisées une culture « franco-africaine » paramétrée d'en haut, délimitant une « juste distance », faite d'acculturation contrôlée, sans rupture totale avec le milieu d'origine 6. Cette préoccupation illustre la double injonction contradictoire, inhérente au projet colonial, qui consiste en même temps à conserver et à changer 7 , afin de ne pas abolir la différence fondamentale entre
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