Papers by Antigone Vlavianou

Sygkrisī, Jan 31, 2017
In sinu temporis Les avatars du temps chez Dino Buzzati (Le Désert des Tartar es / Il Deserto dei... more In sinu temporis Les avatars du temps chez Dino Buzzati (Le Désert des Tartar es / Il Deserto dei Tartan, 1940) et Ménis Koumandaréas (Le Beau Capitaine / Ο Ωραίος Λοχαγός, 1982)* S'il est vrai que «l'expérience de la temporalité commande les formes que revêt la littérature» 1 , il est également vrai que la littérature est un art par excellence du Temps: qu'on écrive au temps, sur le temps, face au temps ou, parfois, contre le temps «pour sauver quelque chose de la ruée [inexorable] du monde vers l'anéantissement» 2 , l'oeuvre littéraire ne décrit que l'attitude de l'homme dans le temps-in sinu temporis-ainsi que son inaptitude à dompter ce par où passe son être, c'est-à-dire, l'écoulement du Temps. Est-ce par hasard que dans la tradition grecque, Cronos, le plus jeune des Titans, fils d'Ouranos, qui, de plus, a dévoré ses enfants et détruit ses propres créations, a été identifié au Temps? Cfhjronos, devenu le symbole de la suspension du temps, a rejeté toute idée de réconciliation avec cette puissance absorbante de la nature, cette implacable anankè qui, oscillant entre le ciel (Ouranos) et la terre (Gaia), provoque la perte des individus. De Parmenide à Aristote, d'Empedocle à Platon et Plotin, d'Heraclite à Hegel, en passant par la religion chrétienne et sa vision téléologique du temps, «deux conceptions du temps se partagent le champ de la spéculation philosophique: une vision cyclique du temps comme un "éternel retour" et comme illusion, et un temps linéaire, celui d'une histoire et d'un salut, à moins que ce ne soit celui d'une perte» 3. Le complexité des deux oeuvres que nous avons choisies pour limiter notre champ de recherche dans les années '40-'80, à savoir 77 Deserto dei Tartari de Dino Buzzati, publié en 1940, et Ο Ωραίος Λοχαγός de Ménis

Avatars de l’identité : écritures du non-dit dans la prose de D. T. Analis à l’instar de Camus dans Le Premier Homme
Neohelicon, May 28, 2013
RésuméQu’est-ce qui incite Dimitri T. Analis (1938) – poète grec d’expression française et spécia... more RésuméQu’est-ce qui incite Dimitri T. Analis (1938) – poète grec d’expression française et spécialiste des relations internationales, après avoir publié plusieurs recueils de poèmes et de nombreux ouvrages et essais sur les relations Nord-Sud, à se tourner vers la prose ces dix dernières années, et à faire du récit de la vie de Panayotis Kerylos, un simple tailleur immigré, celui de sa propre vie ? (« L’habit vide », L’Autre Royaume, 2003). Qu’est-ce qui l’engage ainsi à entamer dans la même époque, à l’instar de son héros, un voyage intérieur « dans la géographie de son âme », en prenant des « notes en marge du siècle » sous forme de maximes et de textes brefs (Éloge de la proie, 2005) à la manière des aphorismes camusiens qui closent Le Premier Homme (1994), récit autobiographique inachevé, retrouvé dans le sac de l’auteur le jour de sa mort accidentelle ? Si « écrire, c’est trouver une parole apte à communiquer aux autres le « non-dit » » (Éloge de la proie), quelle est la part dans cette entreprise du retour à la première patrie (la Grèce ou l’Algérie) et celle de l’entrevue (visionnaire ?) avec la mort en tant que non-dit dans l’écriture de Dimitri T. Analis, sur les traces d’Albert Camus ?

La compassion des mo(r)ts chez Vénus Khoury-Ghata
« Il n’y a rien apres la mort / du brouillard sur du brouillard / de la neige sur la neige / un t... more « Il n’y a rien apres la mort / du brouillard sur du brouillard / de la neige sur la neige / un temps circulaire / cri[e] un macchabee » dans un poeme du recueil de Venus Khoury-Ghata « Les meres et la Mediterranee », inclus dans son Livre des suppliques, « mais personne ne le cr[oi]t »1 ; surtout pas elle qui, dans son recueil homonyme Elle dit affirme « qu’ il suffit d’attendre la cinquieme saison / pour que ses morts lui reviennent larmes doucereuses / sur les joues du pommier »,2 chevauchant « le brouillard », souillant « le palier » pour revenir aupres d’elle et se mettre a lui parler. Si « mourir donne l’impression de courir »,3 selon un autre vers extrait de son recueil Inhumations, en trouant le brouillard, en enjambant les murs, en se precipitant dans les pages du sommeil4 des siens, a quoi ressemble la parole des morts chez Khoury-Ghata, qui pretend « qu’il suffit de ramasser le[ur]s mots pour en faire des livres »5 et precise qu’elle « ecri[t] comme on crie pour transformer les morts en vivants [et] retrouver des lieux perdus »6 ?Et partant, ou s’arretent ses propres paroles et ou commencent les mots dictes par les trepasses ? Comment demeler la fiction de la realite, le mensonge de la verite, le present du passe7 dans une œuvre ou — de son propre aveu — « il [lui] est impossible de faire la part du vrai et de l’invente »?8 Bref, ou la mort commence-t-elle, ou la vie s’arrete-t-elle ? Comment en faire le tri dans une ecriture prolifique et confirmee, alternant pros

La compassion des mo(r)ts chez Vénus Khoury-Ghata
Vénus Khoury-Ghata. Pour un dialogue transculturel
« Il n’y a rien apres la mort / du brouillard sur du brouillard / de la neige sur la neige / un t... more « Il n’y a rien apres la mort / du brouillard sur du brouillard / de la neige sur la neige / un temps circulaire / cri[e] un macchabee » dans un poeme du recueil de Venus Khoury-Ghata « Les meres et la Mediterranee », inclus dans son Livre des suppliques, « mais personne ne le cr[oi]t »1 ; surtout pas elle qui, dans son recueil homonyme Elle dit affirme « qu’ il suffit d’attendre la cinquieme saison / pour que ses morts lui reviennent larmes doucereuses / sur les joues du pommier »,2 chevauchant « le brouillard », souillant « le palier » pour revenir aupres d’elle et se mettre a lui parler. Si « mourir donne l’impression de courir »,3 selon un autre vers extrait de son recueil Inhumations, en trouant le brouillard, en enjambant les murs, en se precipitant dans les pages du sommeil4 des siens, a quoi ressemble la parole des morts chez Khoury-Ghata, qui pretend « qu’il suffit de ramasser le[ur]s mots pour en faire des livres »5 et precise qu’elle « ecri[t] comme on crie pour transformer les morts en vivants [et] retrouver des lieux perdus »6 ?Et partant, ou s’arretent ses propres paroles et ou commencent les mots dictes par les trepasses ? Comment demeler la fiction de la realite, le mensonge de la verite, le present du passe7 dans une œuvre ou — de son propre aveu — « il [lui] est impossible de faire la part du vrai et de l’invente »?8 Bref, ou la mort commence-t-elle, ou la vie s’arrete-t-elle ? Comment en faire le tri dans une ecriture prolifique et confirmee, alternant pros

Σύγκριση, 2019
Des langues pour vivre-le français pour survivre 1 S'il est vrai que la force d'une oeuvre est so... more Des langues pour vivre-le français pour survivre 1 S'il est vrai que la force d'une oeuvre est souvent à la mesure du silence qu'elle a dû traverser et vaincre pour voir le jour, ceci est tout aussi vrai de la langue d'expression d'une oeuvre, comme c'est le cas pour Dimitri T. Analis et Vénus Khoury-Ghata, tous deux auteurs étrangers d'expression française. Né à Athènes, Dimitri T. Analis (1938-2012) a fait des études de droit et de sciences politiques à Paris, à Genève et à Lausanne. En tant qu'auteur grec, il choisit d'écrire en langue française. Pourtant, sa carrière de diplomate spécialiste des minorités et des relations sud-est aurait pu l'éloigner de la littérature aussi bien que de la langue française. Quels sont donc les facteurs qui l'ont incité à choisir le français comme langue d'expression, alors même qu'il restait persuadé que «le hasard n'en est jamais un, puisqu'il forme aussi le destin» («Ma francophonie, par quels chemins?», 2) d'un écrivain? Vis-à-vis de quel danger soutient-il, d'ailleurs, que « le français [lui a] sauvé la vie»? (ibid.) D'autre part, quelle crise personnelle ou nationale a poussé Vénus Khoury-Ghata (1932-), poète, romancière et nouvelliste libanaise francophone, à choisir le français comme langue d'expression, elle qui dénonce via son oeuvre l'obsession des frontières, et appelle à la rencontre des cultures dans le monde? En effet, quel est le rôle de la langue française dans la construction de l'imaginaire des deux auteurs, sachant que leurs oeuvres respectives témoignent toutes deux d'une crise personnelle et politique vis-à-vis des guerres civiles grecque et libanaise ? Et partant, quels sont les enjeux culturels dans la veine bilingue des traductions d'Analis et de Khoury-Ghata, dont l'imaginaire puise dans la réalité grecque et libanaise, voire dans la mythologie, la tragédie antique et la culture arabe, respectivement ? *** «C'est très rarement que j'ai tenté de théoriser ou même d'analyser mes propres écrits, surtout la poésie qui est à la base de l'oral comme de l'écrit et m'offre, de jour comme de nuit, les réponses qui persistent sans jamais épuiser les questions. Car, la clarté du langage m'a été donnée en français. Elle a illuminé, elle éclaire toujours, les racines du grec moderne, l'ancien ayant fondé le monde occidental, ranimé par le latin qui a donné naissance à l'Europe et en grande partie au monde moderne », déclare Analis dans le texte inédit de son intervention au Colloque International, organisé en mars 2010 par le Département de Langue et de Littérature Françaises de L'Université d'Athènes sous le titre «Dialogue des cultures dans l'espace méditerranéen et les Balkans : le français langue
Σύγκριση, 2017
H αλλόκοτη —παθολογική, σχεδόν— βίωση της απώλειας του χρόνου από τους κεντρικούς ήρωες των εν λό... more H αλλόκοτη —παθολογική, σχεδόν— βίωση της απώλειας του χρόνου από τους κεντρικούς ήρωες των εν λόγω μυθιστορημάτων, οι οποίοι είναι στρατιωτικοί. Η ασύνειδη διαφυγή του χρόνου ως προσωπική εμπειρία ζωής, όπου η πανομοιότυπη επανάληψη μιας αυστηρά καθορισμένης καθημερινότητας και η παγιωμένη προσδοκία μιας δικαίωσης ή μιας ηρωικής επιβεβαίωσης σ' ένα απώτερο μέλλον, καταργούν το παρελθόν και δαπανούν το παρόν ώς τα έσχατα όρια της απώλειας της λογικής ή της ίδιας της ζωής. Η «αναζήτηση του χαμένου χρόνου» για τον Marcel Proust δεν καταλήγει, λοιπόν, εδώ —μέσα από ποικίλες α-χρονικές ενσαρκώσεις και μεταμορφώσεις— στην εύρεση ενός «ξανακερδισμένου χρόνου», αλλά στην τραγική συνείδηση ενός «απολεσθέντος χρόνου» (ταυτόσημου με την απώλεια της ζωής του Drogo) ή στην παρανοϊκή έπαρση ενός «απολυμένου χρόνου» (ταυτόσημου με την απόλυση της λογικής του «ωραίου λοχαγού»).

Avatars de l’identité : écritures du non-dit dans la prose de D. T. Analis à l’instar de Camus dans Le Premier Homme
Neohelicon, 2013
RésuméQu’est-ce qui incite Dimitri T. Analis (1938) – poète grec d’expression française et spécia... more RésuméQu’est-ce qui incite Dimitri T. Analis (1938) – poète grec d’expression française et spécialiste des relations internationales, après avoir publié plusieurs recueils de poèmes et de nombreux ouvrages et essais sur les relations Nord-Sud, à se tourner vers la prose ces dix dernières années, et à faire du récit de la vie de Panayotis Kerylos, un simple tailleur immigré, celui de sa propre vie ? (« L’habit vide », L’Autre Royaume, 2003). Qu’est-ce qui l’engage ainsi à entamer dans la même époque, à l’instar de son héros, un voyage intérieur « dans la géographie de son âme », en prenant des « notes en marge du siècle » sous forme de maximes et de textes brefs (Éloge de la proie, 2005) à la manière des aphorismes camusiens qui closent Le Premier Homme (1994), récit autobiographique inachevé, retrouvé dans le sac de l’auteur le jour de sa mort accidentelle ? Si « écrire, c’est trouver une parole apte à communiquer aux autres le « non-dit » » (Éloge de la proie), quelle est la part dans cette entreprise du retour à la première patrie (la Grèce ou l’Algérie) et celle de l’entrevue (visionnaire ?) avec la mort en tant que non-dit dans l’écriture de Dimitri T. Analis, sur les traces d’Albert Camus ?
Autobio-oraison (Gustave Roud ? Air de la Solitude, Georges Ioannou ? La Trappe)
Neohelicon, 2004
ANTIGONE VLAVIANOU AUTOBIO-ORAISON (GUSTAVE ROUD AIR DE LA SOLITUDE, GEORGES IOANNOU LA TRAPP... more ANTIGONE VLAVIANOU AUTOBIO-ORAISON (GUSTAVE ROUD AIR DE LA SOLITUDE, GEORGES IOANNOU LA TRAPPE) ... solu d' « une souveraine solitude ». 26 Et G. Roud à commenter : « [
] La grande ab-sence repren[d] règne dans ce cur lentement déserté. ...
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