Papers by Alioune Badara Diop

Pour la premiere fois depuis 1952, les urnes ont consacre une nouvelle majorite politique au Sene... more Pour la premiere fois depuis 1952, les urnes ont consacre une nouvelle majorite politique au Senegal. La defaite politique d'Abdou Diouf a la presidentielle de 2000 et celle de son parti, le PS aux legislatives d'avril 2001 s'expliquent par une longue conjoncture de crise sociale et economique a laquelle sont venus se greffer des facteurs politiques destructurants lies notamment au congres extraordinaire de mars 1996. Des leaders historiques socialistes representatifs du mode traditionnel de domination politique contestent la legitimite du nouveau Premier secretaire Ousmane Tanor Dieng impose par Diouf et presente comme son "dauphin putatif". C'est la fin d'un demi-siecle d'hegemonie electorale. Cette these analyse et interprete la trajectoire de crise proteiforme qui "travaille" le tissu socio-politique du Fouta-Tooro de 1983 a 2001. A la lumiere de trois logiques sociales fondamentales - stratification distributive, don et contre-don, monopole tooroodo - l'auteur questionne la crise de l'Etat et le mode de destabilisation des regulations routinieres pour expliquer comment on est passe de la logiques des "elections sans risque" a une democratie electorale credible permettant l'alternance.

Alternatives Sud, 2010
La « démocratisation » du Sénégal a permis l'émergence de mouvements sociaux, le plus souvent spo... more La « démocratisation » du Sénégal a permis l'émergence de mouvements sociaux, le plus souvent sporadiques et sans lendemain, parfois autonomes et mobilisés sur des enjeux fondamentaux. Mais les régimes de Diop et Wade ont développé une stratégie similaire de réduction du champ de la contestation, soit en canalisant les mouvements par la cooptation, soit en suscitant une série d'initiatives appelées à noyauter les acteurs les plus hostiles. Au Sénégal, l'éventualité d'une déstabilisation politique à l'initiative du « front social » n'a jamais été le cauchemar des autorités. Le président Wade dont le règne de dix ans est parsemé de contestations sourdes relayées par l'opposition et la société civile, n'a à vrai dire connu que deux mouvements sociaux « cauchemardesques » : la jacquerie des « marchands ambulants » de Sandaga et les émeutes violentes des jeunes de Kédougou. Deux raisons expliquent cela : d'une part, l'inféodation des principaux leaders syndicaux au régime, et d'autre part, une culture du dialogue social proprement sénégalaise, parrainée par les figures emblématiques de l'islam et par l'Église catholique, dont la neutralité politique exemplaire joue le rôle de régulateur social en période de crise.
Si les resistances senegalaises ne se lisent plus en termes de manifestations et de greves comme ... more Si les resistances senegalaises ne se lisent plus en termes de manifestations et de greves comme c’etait le cas sous le president Wade, elles n’en sont pas moins presentes et renseignent sur les vices de la democratie senegalaise : l’institutionnalisation d’un systeme fonde sur la logique de « partis cartels » hegemoniques et la judiciarisation rampante du politique.
Au Senegal, les rapports Etat - syndicats ont historiquement oscille entre cooptation autoritaire... more Au Senegal, les rapports Etat - syndicats ont historiquement oscille entre cooptation autoritaire, bras de fer, affaiblissement par l’achat et la fragmentation et tentatives de pacification sociale par la concertation. Ce dernier registre est privilegie par le pourtant liberal president Macky Sall, ce qui n’empeche pas les acteurs syndicaux d’exprimer ponctuellement leur desaccord, voire une defiance ouverte.
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