
Frank PIEROBON
Frank Pierobon est un philosophe et dramaturge français né à Rabat en 1955. Il vit en Belgique et enseigne la philosophie de l'art à l'Institut des hautes études des communications sociales (IHECS), à Bruxelles
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Address: 18 Panlevé - B-7880 FLOBECQ, Belgium
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Books by Frank PIEROBON
Ce gain interprétatif est mis à profit dans la seconde partie de L’oeil solaire, où sont réévalués philosophiquement le refus très marqué d’un Socrate par rapport à l’écriture et son articulation avec sa propre réincarnation scripturale, le dialogue, forme littéraire tout à fait nouvelle pour l’époque. Frank Pierobon met ainsi en lumière la double valence de l’écriture platonicienne, à la fois testimoniale – redonnant vie à Socrate pensant – et eidétique – réactivant le mouvement débordant de la pensée à partir de la figure du philosophe. Il propose ainsi une réflexion novatrice sur la pensée selon qu’elle naisse du dialogue et de la vie (où l’échange de regards joue un rôle essentiel) ou bien de l’écriture.
Dans son analyse, Frank Pierobon utilise des outils philosophiques particulièrement sophistiqués pour évaluer la critique apparemment sévère que ce film adresse à la Modernité technoscientifique, dont pourtant il fait lui-même partie, et pour déconstruire la belle image d’un monde de bons sauvages à la Rousseau, dont la caractéristique est le fusionnel. Il utilise, pour ce faire, un opérateur logique emprunté à Jacques Lacan, le « pas-tout » et emprunte à la phénoménologie divers outils pour rendre compte de l’impact des technologies d’avant-garde (performance capture et 3-D) sur la vision du spectateur. Ce faisant, l’auteur montre comment la sophistication ainsi atteinte permet de proposer le fantasme comme alternative préférable à un réel forcément dévalué.
C’est ainsi que Frank Pierobon peut arriver à cette étonnante conclusion, selon laquelle le succès exceptionnel d’Avatar pourrait bien être dû au fait que le film tend un miroir magique aux spectateurs dans lequel ceux-ci se voient idéalement rassemblés au sein d’une communauté fusionnelle et régressive, sans prendre conscience qu’ils ne forment rien d’autre qu’un public de cinéma, par définition invisible et plongé dans le noir.
Quant à l’intrigue dont la presse a critiqué le format rudimentaire, l’auteur propose des rapprochements saisissants entre l’hégémonie croissante des intrigues policières dans l’audiovisuel de masse (la télévision), le fonctionnement propre au jeu vidéo (dont Avatar est profondément tributaire) et le désenchantement wébérien de notre société, à savoir sa perte quasi totale de toute ouverture sur l’Autre et le transcendant. L’intrigue d’Avatar, conclut-il, est une méta-intrigue qui procède par transgressions réitérées au départ d’un canevas basique de lutte au finish.
Enfin, dans cet ouvrage dont la verve est souvent espiègle, Frank Pierobon en arrive à la conclusion étonnante selon laquelle Avatar peut être perçu comme une liturgie mystique de désincarnation, c’est-à-dire comme l’antithèse de l’incarnation christique. La fantasmagorie audiovisuelle se métamorphoserait par là en idéal transcendantal, et la transe du spectateur, en l’équivalent postmoderne d’une méditation, voire même d’une prière. Quand le spectacle de cinéma réussit, il produit largement cette hallucination fervente qui permet de participer pleinement de la substance du rêve comme s’il n’y avait rien de mieux à espérer de la vie.
Il convenait donc d’examiner dans le plus grand détail la manière dont, à travers son œuvre, Kant recevait et discutait les conceptions mathématiques de son temps, et en particulier la tension marquée entre la géométrie et l’arithmétique.
Ce faisant, il redevient possible de recontextualiser le concept kantien d’intuition par rapport aux évidences de son temps, qui ne sont plus tout à fait les nôtres. Les réticences de Kant vis-à-vis des concepts les plus problématiques de l’algèbre se laissent ainsi interpréter à nouveaux frais, faisant ressortir la signification de l’architectonique.
Papers by Frank PIEROBON
Ce gain interprétatif est mis à profit dans la seconde partie de L’oeil solaire, où sont réévalués philosophiquement le refus très marqué d’un Socrate par rapport à l’écriture et son articulation avec sa propre réincarnation scripturale, le dialogue, forme littéraire tout à fait nouvelle pour l’époque. Frank Pierobon met ainsi en lumière la double valence de l’écriture platonicienne, à la fois testimoniale – redonnant vie à Socrate pensant – et eidétique – réactivant le mouvement débordant de la pensée à partir de la figure du philosophe. Il propose ainsi une réflexion novatrice sur la pensée selon qu’elle naisse du dialogue et de la vie (où l’échange de regards joue un rôle essentiel) ou bien de l’écriture.
Dans son analyse, Frank Pierobon utilise des outils philosophiques particulièrement sophistiqués pour évaluer la critique apparemment sévère que ce film adresse à la Modernité technoscientifique, dont pourtant il fait lui-même partie, et pour déconstruire la belle image d’un monde de bons sauvages à la Rousseau, dont la caractéristique est le fusionnel. Il utilise, pour ce faire, un opérateur logique emprunté à Jacques Lacan, le « pas-tout » et emprunte à la phénoménologie divers outils pour rendre compte de l’impact des technologies d’avant-garde (performance capture et 3-D) sur la vision du spectateur. Ce faisant, l’auteur montre comment la sophistication ainsi atteinte permet de proposer le fantasme comme alternative préférable à un réel forcément dévalué.
C’est ainsi que Frank Pierobon peut arriver à cette étonnante conclusion, selon laquelle le succès exceptionnel d’Avatar pourrait bien être dû au fait que le film tend un miroir magique aux spectateurs dans lequel ceux-ci se voient idéalement rassemblés au sein d’une communauté fusionnelle et régressive, sans prendre conscience qu’ils ne forment rien d’autre qu’un public de cinéma, par définition invisible et plongé dans le noir.
Quant à l’intrigue dont la presse a critiqué le format rudimentaire, l’auteur propose des rapprochements saisissants entre l’hégémonie croissante des intrigues policières dans l’audiovisuel de masse (la télévision), le fonctionnement propre au jeu vidéo (dont Avatar est profondément tributaire) et le désenchantement wébérien de notre société, à savoir sa perte quasi totale de toute ouverture sur l’Autre et le transcendant. L’intrigue d’Avatar, conclut-il, est une méta-intrigue qui procède par transgressions réitérées au départ d’un canevas basique de lutte au finish.
Enfin, dans cet ouvrage dont la verve est souvent espiègle, Frank Pierobon en arrive à la conclusion étonnante selon laquelle Avatar peut être perçu comme une liturgie mystique de désincarnation, c’est-à-dire comme l’antithèse de l’incarnation christique. La fantasmagorie audiovisuelle se métamorphoserait par là en idéal transcendantal, et la transe du spectateur, en l’équivalent postmoderne d’une méditation, voire même d’une prière. Quand le spectacle de cinéma réussit, il produit largement cette hallucination fervente qui permet de participer pleinement de la substance du rêve comme s’il n’y avait rien de mieux à espérer de la vie.
Il convenait donc d’examiner dans le plus grand détail la manière dont, à travers son œuvre, Kant recevait et discutait les conceptions mathématiques de son temps, et en particulier la tension marquée entre la géométrie et l’arithmétique.
Ce faisant, il redevient possible de recontextualiser le concept kantien d’intuition par rapport aux évidences de son temps, qui ne sont plus tout à fait les nôtres. Les réticences de Kant vis-à-vis des concepts les plus problématiques de l’algèbre se laissent ainsi interpréter à nouveaux frais, faisant ressortir la signification de l’architectonique.