Papers by Nicolas Lakshmanan-Minet

Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Jun 1, 2023
On rencontre très fréquemment de grandes confusions méthodologiques quant à ces deux expressions-... more On rencontre très fréquemment de grandes confusions méthodologiques quant à ces deux expressions-des confusions d'autant plus dommageables qu'elles sont accompagnées d'une grande assurance. On considère généralement que la langue écrite n'est qu'une forme de la langue parlée, ou orale ; mais beaucoup pensent que ces deux formes de langue devraient être bien séparées : pour de nombreux universitaires, une bonne langue écrite devrait éviter certains usages oraux, et d'autres pensent qu'un discours écrit n'est qu'une sorte de cadavre de la vivante langue parlée. Ni la forme écrite de la langue, ni la forme orale ne devraient être complètement séparées l'une de l'autre, car, par nature, la langue écrite doit être parlée, et la langue parlée, par nature, peut être écrite d'une manière ou d'une autre. Par conséquent, aucune d'entre elles ne doit être considérée comme supérieure à l'autre ; mais pour le comprendre, il nous faut définir ces deux concepts, ce qui les rapproche, ce qui les oppose, comment ils sont liés l'un à l'autre, de façon beaucoup plus précise que ce qu'on sous-entend généralement. I. LA LANGUE EST UNE, PARCE QU'ELLE EST HUMAINE A. L'enveloppe de la parole Commençons par essayer de définir ce qu'est « la langue écrite ». Peut-être serait-il de bonne méthode d'être humble, et de commencer par se demander ce qu'est « un discours écrit ». Est-ce que le papier parsemé d'encre sur lequel est inscrit ce discours, ou tel document informatique, codé dans la mémoire de l'ordinateur, ou affiché sur un écran, est ce discours écrit ? Non ; en réalité, ce qui est dessiné sur une feuille de papier, ou sur un écran, n'est pas un discours, de même que la pomme que peint Magritte n'est pas une pomme. Que ce discours soit, par exemple, un roman, bien rangé dans ma bibliothèque, n'y change rien. Le roman est réalité n'est pas le codex regroupant des feuilles couvertes de petits dessins noirs, qui se trouve physiquement posé là. Le roman, c'est ce qui m'advient quand je transforme en une série de représentations mentales, avec l'aide de mes yeux, et aussi sans doute d'une certaine façon, à l'aide de mes oreilles et de ma bouche, le tout étant évidemment articulé par mon cerveau. Autrement dit le texte, ou le discours écrit, n'est pas la seule encre déposée sur le papier ; il est ce qui advient quand un être humain lit ce texte. 1. Il me faudra préciser le sens de ce terme ici par la suite.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 13, 2022
À propos de l'enchâssement des propositions Dans sa Grammaire de la phrase française, Pierre Le G... more À propos de l'enchâssement des propositions Dans sa Grammaire de la phrase française, Pierre Le Goffic indique une position largement partagée aujourd'hui dans les facultés des Lettres de l'université française, à propos de ce qu'on a appelé au XX e siècle, en grammaire scolaire, l'analyse logique. Il s'agit pour lui de récuser le découpage linéaire des propositions, où la proposition principale est distinguée du système phrastique dans son ensemble. Autrement dit, pour lui, dans « Je dis
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 13, 2022
La négation explétive et le subjonctif Les explications qu'on a données jusqu'ici pour ce qu'on a... more La négation explétive et le subjonctif Les explications qu'on a données jusqu'ici pour ce qu'on appelle la négation « explétive » en français moderne ne sont, à notre sens, pas suffisantes, y compris celle, assez classique maintenant, de Damourette et Pichon : elle est en réalité assez inexacte. En fait, pour comprendre ce phénomène, il faut d'abord distinguer les deux formes
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Jul 20, 2022
Pourquoi il faut cesser de déplacer les compléments Effets délétères du déplacement des complémen... more Pourquoi il faut cesser de déplacer les compléments Effets délétères du déplacement des compléments dans les classes Nous pensons que la définition du complément circonstanciel comme complément déplaçable dans la phrase n'est pas pertinente au plan scientifique ; nous avons développé cette idée ailleurs. Mais admettons ici que l'idée soit théoriquement intéressante et importante, et contentons-nous d'observer si le fait de faire manipuler les phrases en déplaçant les compléments fait travailler la langue de façon à faire progresser les élèves, pour, en particulier savoir mieux écrire.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Jun 12, 2023
Les circonstancielles sont-elles circonstancielles ? Contribution au rapport du jury sur la quest... more Les circonstancielles sont-elles circonstancielles ? Contribution au rapport du jury sur la question de grammaire au CAPES externe de Lettres modernes de la session 2022 « Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens. »
Les épopées d'Homère et de Virgile, la Chanson de Roland sont marquées par une alternance qui peu... more Les épopées d'Homère et de Virgile, la Chanson de Roland sont marquées par une alternance qui peut paraître capricieuse. En fait, on la saisit beaucoup mieux dès lors qu'on prend en compte la présence des corps : ceux du jongleur, de l'aède, du récitant ; le corps du public. Postures, gestuelle, mouvements, regard, souffle, musique s'articulent à cette alternance pour en faire une véritable danse. Cette thèse étudie d'abord comment dansent chacun des temps principaux du récit dans ces épopées, en accordant la priorité à Homère et au Roland ; puis elle étudie comment cette danse des temps prend corps dans chacune des petites pièces dont nous décelons que sont composées les épopées anciennes comme le Roland : les laisses.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 25, 2022
En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le... more En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le regretté professeur Milhe-Poutingon qualifia de phénoménologique. 2. Jean-Paul Confais, Temps mode aspect, 1995. 1. Might et could d'une part, et should et would d'autre part, sont pour ce qui nous intéresse équivalents. 1. Comme on le voit, on pouvait avoir, au XVI e siècle, un « ne » ou un « non » explétif avec un infinitif.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Jun 13, 2023
Réflexion sur l'opportunité, en grammaire scolaire de redéfinir la notion de proposition subordon... more Réflexion sur l'opportunité, en grammaire scolaire de redéfinir la notion de proposition subordonnée conjonctive circonstancielle, à partir d'une question posée pour le CAPES de Lettres 2022.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 13, 2022
La négation explétive et le subjonctif Les explications qu'on a données jusqu'ici pour ce qu'on a... more La négation explétive et le subjonctif Les explications qu'on a données jusqu'ici pour ce qu'on appelle la négation « explétive » en français moderne ne sont, à notre sens, pas suffisantes, y compris celle, assez classique maintenant, de Damourette et Pichon : elle est en réalité assez inexacte. En fait, pour comprendre ce phénomène, il faut d'abord distinguer les deux formes
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 25, 2022
En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le... more En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le regretté professeur Milhe-Poutingon qualifia de phénoménologique. 2. Jean-Paul Confais, Temps mode aspect, 1995. 1. Might et could d'une part, et should et would d'autre part, sont pour ce qui nous intéresse équivalents. 1. Comme on le voit, on pouvait avoir, au XVI e siècle, un « ne » ou un « non » explétif avec un infinitif.
Zenodo (CERN European Organization for Nuclear Research), Dec 13, 2022
À propos de l'enchâssement des propositions Dans sa Grammaire de la phrase française, Pierre Le G... more À propos de l'enchâssement des propositions Dans sa Grammaire de la phrase française, Pierre Le Goffic indique une position largement partagée aujourd'hui dans les facultés des Lettres de l'université française, à propos de ce qu'on a appelé au XX e siècle, en grammaire scolaire, l'analyse logique. Il s'agit pour lui de récuser le découpage linéaire des propositions, où la proposition principale est distinguée du système phrastique dans son ensemble. Autrement dit, pour lui, dans « Je dis
En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le... more En somme, nous restons ici fidèle à la méthode qui a guidé la rédaction de notre thèse, et que le regretté professeur Milhe-Poutingon qualifia de phénoménologique. 2. Jean-Paul Confais, Temps mode aspect, 1995. 1. Might et could d'une part, et should et would d'autre part, sont pour ce qui nous intéresse équivalents. 1. Comme on le voit, on pouvait avoir, au XVI e siècle, un « ne » ou un « non » explétif avec un infinitif.
Cet article propose une nouvelle interprétation de la négation explétive quand elle est utilisée ... more Cet article propose une nouvelle interprétation de la négation explétive quand elle est utilisée avec le subjonctif, dans les formules comme «Je crains qu'il ne vienne»
CERN European Organization for Nuclear Research - Zenodo, Jul 20, 2022
Pourquoi il faut cesser de déplacer les compléments Effets délétères du déplacement des complémen... more Pourquoi il faut cesser de déplacer les compléments Effets délétères du déplacement des compléments dans les classes Nous pensons que la définition du complément circonstanciel comme complément déplaçable dans la phrase n'est pas pertinente au plan scientifique ; nous avons développé cette idée ailleurs. Mais admettons ici que l'idée soit théoriquement intéressante et importante, et contentons-nous d'observer si le fait de faire manipuler les phrases en déplaçant les compléments fait travailler la langue de façon à faire progresser les élèves, pour, en particulier savoir mieux écrire.
Le présent de l'indicatif grec présente peu ou prou les mêmes valeurs que celui du français: ... more Le présent de l'indicatif grec présente peu ou prou les mêmes valeurs que celui du français: présent d'énonciation, présent d'habitude, présent de vérité générale, présent de narration. Il faut cependant ajouter à ces valeurs le présent dē cōnātū, qui marque l'effort, la tentative. Ainsi, au vers 12: Ἠϝέ τι Μυρμιδόνεσσι πιφαύσκεαι (« Ou bien cherches-tu à annoncer quelque chose aux Myrmidons ? »). Comme en français, au plan morphologique, il partage son thème avec l’imparfait de l’indicatif, ..
Il s'agit d'accompagner l'écriture de ma thèse intitulée « La danse des temps dans l&... more Il s'agit d'accompagner l'écriture de ma thèse intitulée « La danse des temps dans l'épopée, d'Homère au Roland ». Elle étudie le jeu des temps chez Homère, Virgile et le Roland, pour y faire le lien avec la présence du corps de l'aède, du cantor, du jongleur qui interagit avec son public. L'une des idées essentielles de ce travail est l'existence de deux lignes temporelles sur lesquelles danse le récitant : le présent de narration d'un côté, et le « présent du narrateur » de l'autre. L'appro..

Les épopées d’Homère et de Virgile, la Chanson de Roland sont marquées par une alternance qui peu... more Les épopées d’Homère et de Virgile, la Chanson de Roland sont marquées par une alternance qui peut paraître capricieuse. En fait, on la saisit beaucoup mieux dès lors qu’on prend en compte la présence des corps : ceux du jongleur, de l’aède, du récitant ; le corps du public. Postures, gestuelle, mouvements, regard, souffle, musique s’articulent à cette alternance pour en faire une véritable danse. Cette thèse étudie d’abord comment dansent chacun des temps principaux du récit dans ces épopées, en accordant la priorité à Homère et au Roland ; puis elle étudie comment cette danse des temps prend corps dans chacune des petites pièces dont nous décelons que sont composées les épopées anciennes comme le Roland : les laisses.The Homeric and Virgilian epics, as well as the Chanson de Roland are full of tenseswitching, the use of which might seem capricious to the modern reader. It is in fact much better understood when bodies’ presence is taken into account — these bodies being the bard’s ...
Ce que l’étude du présent de l’indicatif dans les discours des personnages du Roland permet d’obs... more Ce que l’étude du présent de l’indicatif dans les discours des personnages du Roland permet d’observer, c’est le caractère paradoxal de ce tiroir verbal : ce porte-drapeau de l’ensemble du mode indicatif est en fait un temps tout ce qu’il y a de plus subjectif. Si le locuteur « indique » un fait, un événement par son propos, il indique aussi que c’est lui-même qui dit que c’est vrai, que c’est pour lui-même que c’est vrai maintenant — ou plutôt pour ce qu’il estime être « maintenant » pour lu..
Voici une version β d'une édition du Roland, basée sur celle de Segre (1989), où le jeu des t... more Voici une version β d'une édition du Roland, basée sur celle de Segre (1989), où le jeu des temps, entre présent du locuteur, présent du narrateur, présent de la narration devrait apparaître visuellement au lecteur. Elle est cependant encore très imparfaite — alors si des romanistes passent par là et qu'il leur chante de jeter un œil ici ou là... Les temps du locuteur sont l'essentiel des temps utilisés dans les discours des personnages; ils sont en couleurs, mais pas graissés. Les temps «du..
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