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Risques biologiques en milieu pro

Le document présente les risques biologiques en milieu professionnel, en mettant l'accent sur le rôle de l'INRS dans la prévention des risques liés aux agents biologiques. Il décrit les différents types d'agents biologiques, leurs effets sur la santé, ainsi que les démarches d'évaluation et de prévention à adopter. Destiné aux professionnels de la santé au travail, ce guide vise à fournir des outils pour gérer les risques biologiques en entreprise.

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Risques biologiques en milieu pro

Le document présente les risques biologiques en milieu professionnel, en mettant l'accent sur le rôle de l'INRS dans la prévention des risques liés aux agents biologiques. Il décrit les différents types d'agents biologiques, leurs effets sur la santé, ainsi que les démarches d'évaluation et de prévention à adopter. Destiné aux professionnels de la santé au travail, ce guide vise à fournir des outils pour gérer les risques biologiques en entreprise.

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Les risques biologiques

en milieu professionnel
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques


professionnels, l’INRS est un organisme scientifique
et technique qui travaille, au plan institutionnel,
avec la Cnam, les Carsat, Cramif, CGSS
et plus ponctuellement pour les services de l’État
ainsi que pour tout autre organisme s’occupant
de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires
qu’il met à la disposition de tous ceux qui, en entreprise,
sont chargés de la prévention : chef d’entreprise, médecin
du travail, instances représentatives du personnel, salariés.
Face à la complexité des problèmes, l’Institut dispose
de compétences scientifiques, techniques et médicales
couvrant une très grande variété de disciplines, toutes
au service de la maîtrise des risques professionnels.
Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents
intéressant l’hygiène et la sécurité du travail :
publications (périodiques ou non), affiches,
audiovisuels, sites Internet… Les publications de l’INRS
sont diffusées par les Carsat. Pour les obtenir,
adressez-vous au service Prévention de la caisse régionale
ou de la caisse générale de votre circonscription,
dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure.
L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901)
constituée sous l’égide de la Cnam et soumise
au contrôle financier de l’État. Géré par un conseil
d’administration constitué à parité d’un collège
représentant les employeurs et d’un collège
représentant les salariés, il est présidé alternativement
par un représentant de chacun des deux collèges.
Son financement est assuré en quasi-totalité
par la Cnam sur le Fonds national de prévention
des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat),


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif)
et les caisses générales de sécurité sociale (CGSS)

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail,


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France
et les caisses générales de sécurité sociale disposent,
pour participer à la diminution des risques professionnels
dans leur région, d’un service Prévention composé
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité.
Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention
des risques professionnels et s’appuyant sur l’expérience
quotidienne de l’entreprise, ils sont en mesure
de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail,
instances représentatives du personnel, etc.) dans
la mise en œuvre des démarches et outils de prévention
les mieux adaptés à chaque situation. Ils assurent la mise
à disposition de tous les documents édités par l’INRS.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS,


de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction,
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans
et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).

© INRS, 2019. Conception graphique : Sophie Boulet. Mise en pages : Cécile Chassériau. Illustrations : Muriel Kerba.
© Photos de couverture : Gaël Kerbaol/INRS, Albert Pereira pour l’INRS.
Les risques biologiques
en milieu professionnel

ED 6034
avril 2019
Cette brochure est issue de la réflexion d’un groupe de travail INRS sur les risques biologiques constitué de :
Dominique Abiteboul, Isabelle Balty, Marie-Cécile Bayeux-Dunglas, Véronique Caron, Christine David, Anne Delépine et Philippe Duquenne.
Sommaire
Introduction................................................................................................................... 5

1 Les agents biologiques..................................................................................... 6


1.1. Les micro-organismes.................................................................................... 7
1.2. Les cultures cellulaires................................................................................. 10
1.3. Les prions...................................................................................................... 10

2 Les effets sur la santé..................................................................................... 11


2.1. Les risques infectieux................................................................................... 12
2.2. Les risques allergiques................................................................................. 13
2.3. Les risques toxiniques.................................................................................. 13
2.4. Les risques cancérogènes............................................................................ 13
2.5. Le classement réglementaire des agents biologiques............................. 14

3 Évaluation des risques biologiques............................................................ 16


3.1. Repérer le danger = repérer le réservoir.................................................... 18
3.2. Repérer les expositions................................................................................ 21
3.3. Évaluer les risques........................................................................................ 23

4 Démarche de prévention des risques......................................................... 24


4.1. Agir sur le réservoir...................................................................................... 25
4.2. Agir sur l’exposition pour éviter la transmission....................................... 26
4.3. Agir sur l’hôte............................................................................................... 29
4.4. Informer et former....................................................................................... 29

5 Exemples d’évaluation et de prévention des risques........................... 30


5.1. Travail en présence d’oiseaux ou de leurs fientes..................................... 31
5.2. Interventions sur une tour aéroréfrigérante.............................................. 33
5.3. Manipulation de virus pathogène en laboratoire de recherche.............. 35

Conclusion................................................................................................................... 36

Pour en savoir plus..................................................................................................... 37

Annexes....................................................................................................................... 38
I. Risques biologiques et maladies professionnelles............................................... 39
II. Échantillonnage et analyse des bioaérosols........................................................ 40
III. Suivi en santé au travail – Place et limites de la vaccination........................... 41
Introduction

L es agents biologiques sont présents chez tous les êtres


vivants et dans l’environnement. Ils sont indispensables
à la vie. La plupart sont inoffensifs pour l’homme mais certains
peuvent être à l’origine de maladies. Quand leur présence devient-
elle problématique ? Quels en sont les dangers ? Comment gérer les
risques en milieu professionnel ?
Ce guide s’adresse aux préventeurs agissant dans le domaine de
la santé au travail, en particulier aux agents des caisses régio­nales
d’assurance maladie (Carsat/Cramif/CGSS), médecins du travail,
inter­­venants en prévention des risques professionnels (IPRP), membres
de CHSCT/CSE, chargés d’hygiène et sécurité en entreprise. Il a pour
objectif de leur donner les éléments d’une démarche d’éva­luation et
de prévention des risques biologiques s’appuyant sur les principes
généraux de prévention édictés par le Code du travail qui s’appliquent
dans tous les domaines des risques professionnels.

Remarque : Vous pouvez retrouver ces principes sur www.inrs.fr/


demarche/principes-generaux.

5
1

Les agents biologiques

6
L es agents biologiques sont présents chez
les êtres vivants (êtres humains, animaux,
plantes) et dans l’environnement (eaux, sols).
En santé au travail, les « agents biologiques » sont
définis réglementairement 1 et recouvrent « les
micro-organismes y compris les micro-organismes
génétiquement modifiés, les cultures cellulaires et
La plupart des agents biologiques sont inof- les endoparasites humains susceptibles de provo-
fensifs pour l’homme. Certains micro-organismes quer une infection, une allergie ou une intoxication ».
assurent même des fonctions indispensables ;
par exemple, la flore intestinale, composée de
nombreuses bactéries, a un rôle essentiel dans la 1.1. Les micro-organismes
digestion.
Les micro-organismes sont des organismes
D’autres sont utilisés par l’homme pour la vivants capables de se reproduire ou de trans-
production de denrées alimentaires (pain, fro- férer du matériel génétique. Ils se répartissent
mages…), la recherche scientifique, ou encore en différentes catégories : bactéries, champi-
pour la production par voie biotechnologique gnons microscopiques, virus, parasites (voir
dans les secteurs pharmaceutique, agroalimen- figure 1 page suivante et ED 1172).
taire, de la chimie fine, de l’énergie… Ils peuvent être modifiés en insérant des
gènes d’autres organismes dans leur génome
Certains agents biologiques peuvent en re- afin de leur faire produire de nouvelles molécules
vanche être à l’origine de maladies, notamment (insuline, protéines…). On parle alors d’orga-
dans le cadre du travail. nismes génétiquement modifiés (OGM).

1. Article R. 4421-2 du Code du travail.


2. Les agents biologiques, INRS, coll. « Fiche pratique de sécurité », ED 117.

Partie 1 – Les agents biologiques 7


Figure 1. Les différentes familles de micro-organismes

Type d’agents Différentes Exemples


biologiques et taille dénominations d’agents biologiques

Bactéries Bacilles (forme de bâtonnet) Mycobacterium tuberculosis3 (bacille


1 à 10 microns de la tuberculose)
Listeria monocytogenes (agent de la listeriose)

Méningocoque
Coques (forme ronde) Staphylocoque
Streptocoque
Certaines bactéries Gram positif4, en particulier vivant dans le sol, peuvent former des spores
de résistance lorsque les conditions environnementales sont défavorables. Ces spores peuvent persister
longtemps dans l’environnement (par exemple Bacillus anthracis transmettant pendant de longues années
la maladie du charbon aux troupeaux pâturant dans des « champs maudits »).
La paroi des bactéries Gram négatif4 est composée notamment d’endotoxines qui sont libérées lors de la division
ou de la mort de ces bactéries et peuvent être responsables de divers symptômes lorsqu’elles sont inhalées.
Certaines bactéries Gram négatif4 (salmonelle, Escherichia coli…) ou Gram positif (Clostridium botulinum,
Bacillus cereus…) secrètent des exotoxines, qui peuvent également être à l’origine de pathologies.

Champignons Levures (forme ronde) Candida


microscopiques Cryptococcus
(mycètes)
1 à 100 microns Moisissures (filaments Aspergillus
ramifiés) Penicillium

Les moisissures se reproduisent notamment en émettant des spores fongiques caractéristiques de chaque
espèce. Ces spores se dispersent facilement dans l’environnement.
Les moisissures décomposent les matières organiques et produisent des molécules volatiles responsables
de l’odeur caractéristique de moisi. Par ailleurs, dans certaines conditions environnementales,
certaines d’entre elles secrètent des toxines appelées mycotoxines.

Virus Virus de l’immunodéficience humaine (VIH)


Environ Virus de l’hépatite B (VHB)
0,1 micron Cytomégalovirus (CMV)
Virus de la varicelle et du zona (VZV)

Les virus ne sont pas des cellules au sens strict. Ils se composent uniquement d’un génome entouré
d’une coque. Cette coque peut être parfois doublée d’une enveloppe facilement détruite, ce qui fragilise
le virus. Les virus ne peuvent se multiplier qu’à l’intérieur de cellules spécifiques de l’homme, d’animaux,
d’insectes, de végétaux ou de micro-organismes.

Parasites
10 microns Protozoaires Toxoplasma gondii (agent de la toxoplasmose)
à 2 cm Plasmodium falciparum (agent du paludisme)

50 microns à 8 m Helminthes (vers) Tænia


Ascaris
Oxyure
Les parasites vivent aux dépens d’un organisme d’une autre espèce. Au cours de leur vie les parasites peuvent
avoir des formes et des localisations très variables. Par exemple, l’œuf d’un parasite peut se développer
dans le sol jusqu’à un stade larvaire déterminé. La larve peut être absorbée par un hôte intermédiaire
dans lequel elle se transforme en d’autres stades larvaires. Elle sort ensuite de l’hôte intermédiaire et contamine
l’hôte définitif. Dans ce dernier, le parasite atteint le stade adulte, se reproduit et émet des œufs qui sont éliminés
ensuite dans l’environnement extérieur, puis le cycle peut recommencer. L’hôte définitif peut se contaminer
de façon directe mais également par l’intermédiaire d’un hôte vecteur comme un moustique, une tique…
qui porte une forme infestante du parasite et qui la transmet à l’hôte définitif lors d’une piqûre.

3. On désigne généralement les agents biologiques par leurs noms de genre et d’espèce : ici Mycobacterium est le nom de genre et tuberculosis le nom d’espèce.
4. Une bactérie est dite Gram positif ou Gram négatif selon la réaction à une coloration effectuée en laboratoire inventée par M. Gram en 1884.

8 INRS
Il existe une multitude d’agents biologiques. développent mieux en absence d’oxygène. La plu-
Chacun a des caractéristiques propres lui per- part des bactéries, champignons et protozoaires
mettant de se développer chez certains hôtes se multiplient en présence d’humidité et si la
ou dans certains milieux. Ainsi, selon les cas, les température est plutôt chaude. Cependant, on
agents biologiques peuvent être présents chez peut trouver des agents biologiques dans tous
des êtres vivants (homme, animaux, plantes) ou types d’environnements, même extrêmes. Leur
dans l’environnement (eaux, sols). concentration peut varier selon les conditions
rencontrées : zones géographiques tropicales/
Les micro-organismes sont des êtres vivants. tempérées, été/hiver, etc.
Leur durée de vie est limitée. Ils ont besoin
de nourriture et de certaines conditions pour Les micro-organismes se développant chez
se reproduire. Chaque agent biologique a des les êtres vivants peuvent avoir des spécificités
spécificités de croissance. Ainsi, certains micro- d’espèce. Certains se développent uniquement
organismes peuvent se nourrir de matière orga- chez l’homme, d’autres chez l’homme et cer-
nique et d’autres de matière inorganique, comme taines espèces animales et d’autres encore uni-
il existe des micro-organismes aérobies qui ont quement chez les animaux (voir figure 2).
besoin d’oxygène et d’autres, anaérobies, qui se

Figure 2. Les agents biologiques sont des êtres vivants

Caractéristiques Exemples
Spécificité d’espèce Coqueluche chez l’homme
Brucellose chez les ruminants et l’homme
Fièvre aphteuse chez les bovins, caprins, ovins

Conditions Les Legionella pneumophila se multiplient dans les eaux douces,


environnementales à des températures comprises entre 25 °C et 45 °C.
spécifiques (taux Les Listeria peuvent se développer à partir de températures légèrement
d’humidité, luminosité, inférieures à 0 °C jusqu’à des températures atteignant 45 °C et à des pH
température…) compris entre 5,6 et 9,6.

Besoins nutritifs Certaines bactéries se nourrissent d’hydrocarbures et peuvent être


utilisées en dépollution, d’autres se nourrissent de matières organiques
ou minérales...

Reproduction La levure du boulanger (Saccharomyces cerevisiae) double sa population


en 24 heures, à 37 °C.
La bactérie Escherichia coli double sa population en 30 minutes, à 40 °C.
Durée de vie limitée Les virus de la grippe ne survivent que quelques heures
dans des secrétions séchées.
Dans le milieu extérieur, les leptospires pathogènes ne se multiplient
pas mais elles survivent jusqu’à six mois dans l’eau ou les sols boueux
à pH légèrement alcalin, de très faible salinité et à l’abri du soleil.

Partie 1 – Les agents biologiques 9


1.2. Les cultures cellulaires 1.3. Les prions

Les cellules provenant d’un animal ou d’un Bien que n’étant pas des organismes vivants,
être humain peuvent être isolées et cultivées les prions ou agents transmissibles non conven-
dans des milieux reconstituant leur environne- tionnels (ATNC) sont classés dans la liste des
ment. Les cultures cellulaires peuvent ainsi être agents biologiques pathogènes6. Il s’agit de
utilisées dans certaines techniques de greffe, protéines de la membrane des cellules du sys-
pour la production de substances, ou encore tème nerveux central. Sous une forme anormale
pour servir d’hôte à des virus que l’on souhaite (prion), elles provoquent des maladies dégéné-
étudier. Dans ce cadre, les cultures cellulaires ratives du système nerveux central. Il existe
sont susceptibles d’être contaminées par des différents prions qui sont notamment respon-
agents biologiques pathogènes. C’est pourquoi sables de « la maladie de la vache folle » chez
elles entrent dans la définition des agents biolo- les bovins, et de la maladie de Creutzfeldt-Jacob
giques prévue par le Code du travail5. chez l’homme.

5. Article R. 4421-2 du Code du travail.


6. A rrêté du 18 juillet 1994 modifié fixant la liste des agents biologiques pathogènes.

10 INRS
2

Les effets sur la santé

11
O n distingue quatre types de risques
pouvant résulter d’une exposition à
des agents biologiques : les risques infectieux,
Selon l’agent biologique en cause :
le délai d’apparition des symptômes peut se
compter en heures, jours ou mois après la conta-
allergiques, toxiniques et cancérogènes. Les mination ;
risques les plus fréquents et les mieux connus les manifestations sont variées (lésion cuta-
sont les risques infectieux. Les risques aller- née, pneumonie, hépatite…) ;
giques et toxiniques sont beaucoup plus rares. la gravité de la maladie est variable (simple
Quant au risque de cancer, il est exceptionnel. fièvre, complications cardiaques, pulmonaires,
décès) ;
certaines infections, peuvent perturber le bon
2.1. Les risques infectieux déroulement ou l’issue d’une grossesse (avortement,
prématurité, malformation…) comme la fièvre Q,
Les infections sont dues à la pénétration la rubéole, la toxoplasmose ou le virus Zika.
puis à la multiplication d’un micro-organisme
(bactéries, virus, champignons, parasites7) dans La quantité d’agents biologiques qui pénètre
le corps. dans l’organisme et l’état immunitaire de l’hôte
Exemples de maladies infectieuses : tubercu- jouent également un rôle dans le développe-
lose (voir ED 44138), hépatite B, leptospirose, ment éventuel de la maladie.
grippe
Des facteurs individuels de l’hôte inter-
Le pouvoir pathogène9 d’un agent biolo- ­­­vien­nent dans le risque de développer une infec-
gique varie selon l’espèce. Ainsi, un agent tion après une contamination. Ainsi, certains
infectieux peut entraîner une maladie unique- salariés peuvent avoir acquis une immunité
ment pour certaines espèces animales (par vis-à-vis d’un agent pathogène après un contact
exemple la fièvre aphteuse chez les bovins, avec celui-ci, qu’ils aient été malades ou non.
caprins, ovins) ou uniquement pour l’homme Cependant, toutes les maladies infectieuses ne
(par exemple la coqueluche, la varicelle…). procurent pas une immunité durable.
D’autres agents infectieux sont pathogènes à Une immunité peut également être acquise
la fois pour l’homme et l’animal, provoquant par la vaccination mais le nombre d’agents infec-
des infections appelées zoonoses (par exemple tieux pour lesquels on dispose d’un vaccin est
la brucellose chez les ruminants et l’homme). très limité. À noter que la plupart des vaccins,
pour être efficaces, nécessitent des rappels
Les voies de pénétration d’un agent biolo- réguliers (voir annexe III).
gique dans l’organisme peuvent être : la peau, Certaines situations peuvent, à l’inverse, en-
les muqueuses (yeux, nez, bouche), la voie res- traîner une baisse de l’immunité, par exemple la
piratoire ou la voie digestive. La transmission prise de traitements immunosuppresseurs après
des maladies infectieuses, selon l’agent biolo- une greffe d’organe ou pour des maladies auto-
gique, est possible par contact avec la peau ou immunes, une chimiothérapie anticancéreuse,
les muqueuses, par inoculation, par inhalation certains stades de l’infection par le virus de l’im-
de gouttelettes ou d’aérosols, ou par inges- munodéficience humaine (VIH)… L’immunodé-
tion. La contamination n’est possible que si pression peut entraîner une plus grande sensibi-
la voie de pénétration correspond au mode lité aux infections (infections récidivantes) et un
de transmission de l’agent biologique. Ainsi, risque accru d’infections sévères (par exemple
seules les légionelles pénétrant dans l’orga- infection invasive à pneumocoque chez les sujets
nisme par inhalation de micro-gouttelettes sous chimiothérapie).
d’eau contaminée peuvent être à l’origine de
maladie. En revanche, boire de l’eau conta- Par ailleurs, certains agents biologiques
minée par des légionelles n’entraîne pas de habituellement peu ou pas pathogènes peuvent
maladie. entraîner des infections dites « opportunistes »

7. Pour les parasites, on parle d’infestation.


8. Tuberculose, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4413.
9. Capacité d’un agent biologique à provoquer une maladie.

12 INRS
parfois sévères sur des personnes fragiles (par 2.3. Les risques toxiniques
exemple aspergillose invasive en cas d’immu-
nodépression sévère ou de pathologie pulmo- Certains agents biologiques peuvent pro-
naire sous-jacente, ou toxoplasmose cérébrale au duire des molécules (toxines) pouvant entraîner
stade sida). des répercussions variables sur la santé.

On distingue différents types de toxines :


2.2. Les risques allergiques les exotoxines, qui sont secrétées par certaines
bactéries, avec des effets divers sur la santé tels
L’allergie correspond à l’hypersensibilité que des troubles intestinaux (E. coli O 157 après
d’une personne à une substance présente dans pénétration par voie digestive), des atteintes cuta-
l’environnement et inoffensive pour le plus nées (Staphylococcus aureus par pénétration cuta-
grand nombre. Elle résulte d’une réaction ina- née) ou des troubles neurologiques (Clostridium
daptée de l’organisme après un contact avec tetani après inoculation) ;
une molécule allergisante appelée allergène. les endotoxines, composants de la paroi des
Le plus souvent une première phase de sensi­ bactéries dites Gram négatif4, qui sont libérées
bilisation à l’allergène ne donne aucun symp- lors de la division ou de la mort de ces bactéries.
tôme et passe inaperçue ; puis survient une En milieu de travail, elles peuvent être à l’ori-
deuxième phase de déclenchement au cours de gine d’effets variés lorsqu’elles sont inhalées
laquelle se manifestent les symptômes. (voir ED 441213) :
l en cas d’exposition massive à des poussières

Certains agents biologiques peuvent être contaminées : fièvre passagère, accompagnée


à l’origine de manifestations allergiques. En de courbatures ressemblant à un début d’état
milieu de travail, les agents biologiques sensibi- grippal appelé syndrome toxique des pous-
lisants le sont essentiellement par voie respira- sières organiques ou ODTS pour Organic Dust
toire. Toxic Syndrom,
C’est le cas par exemple de certaines moisis- l en cas d’expositions répétées : atteinte

sures (voir ED 441610) ou de bactéries actinomy- broncho-pulmonaire pouvant devenir chro-


cètes11. nique (évolution possible vers une insuffi-
sance respiratoire) ;
Cela peut se manifester par : les mycotoxines, produites par quelques moi­­sis­
une rhinite (écoulement nasal, éternuements…) sures dans certaines conditions d’humidité et de
ou un asthme (essoufflement, oppression thora- température et sur certains substrats (céré­ales,
cique, toux sèche…) rythmés par l’activité pro- épices…). L’ingestion d’aliments contaminés peut
fessionnelle ; provoquer, selon le type de mycotoxines, des
ou encore une pneumopathie d’hypersensibi- atteintes hépatiques, rénales, neurologiques,
lité (PHS) qui correspond à une atteinte du tissu des désordres immunologiques, voire des cancers
pulmonaire entraînant des difficultés respira- pour certaines. En revanche, leurs effets lors
toires, et pouvant avoir un retentissement sur d’une exposition cutanée ou respiratoire ne sont
la fonction respiratoire. Ce type de pathologie pas clairement établis (voir ED 441114).
est très rare en milieu professionnel.

Si la survenue d’une PHS dépend de l’impor- 2.4. Les risques cancérogènes


tance de la concentration de l’allergène dans
l’air, cela n’est pas le cas pour les autres types Un cancer est une tumeur maligne formée
de manifestations allergiques qui peuvent par la multiplication désordonnée de cellules. En
être déclenchées par de faibles quantités (voir population générale certains virus (papilloma-
ED 441412). virus…) et certaines mycotoxines (aflatoxines)

10. Moisissures en milieu de travail, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4416.
11. Notamment les actinomycètes thermophiles qui sont des bactéries vivant normalement dans l’environnement.
12. Risques biologiques en milieu de travail et maladies respiratoires d’origine allergique et/ou toxinique, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4414.
13. Endotoxines en milieu de travail, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4412.
14. Mycotoxines en milieu de travail, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4411.

Partie 2 – Les effets sur la santé 13


peuvent provoquer des cancers. Certaines infec- 2.5. Le classement réglementaire
tions sont également connues comme pouvant des agents biologiques
évoluer vers un cancer. Par exemple, une infec-
tion chronique par le virus de l’hépatite B peut La réglementation du travail classe les
évoluer vers un cancer du foie. agents biologiques en fonction de leur risque
La liste des agents cancérogènes, mutagènes infectieux en quatre groupes de pathogénicité
et toxiques pour la reproduction de l’Union croissante notés de 1 à 4 (article R. 4421-3 du
euro­péenne ne concerne que les substances Code du travail) (voir figure 3 page suivante
chimiques et donc aucun agent biologique et TJ 2415).
ou pro­duit d’agent biologique n’y figure. En Ce classement est le résultat d’un consensus
revanche, certains agents biologiques et toxines entre experts des différents États membres de
sont classés par le Centre international de l’Union européenne. Il ne s’agit pas d’un classe-
recherche contre le cancer (CIRC). Cependant ment strictement scientifique mais d’un outil
les conditions de contamination par ces agents d’aide à l’évaluation des risques, en particulier
sont rarement réunies en situation de travail. lors de manipulation de ces agents biologiques
en laboratoire.
Le classement tient compte des critères
Les effets sur la santé en milieu suivants : la pathogénicité chez l’homme, le
professionnel danger pour les travailleurs, les possibilités
de propagation dans la collectivité et l’exis-
On manque de données chiffrées sur les
tence d’une prophylaxie (prévention technique
risques biologiques en milieu profession­
ou médicale) ou d’un traitement efficace (voir
nel. En France, quelques infections sont à
figure 3).
déclaration obligatoire, mais leur lien avec
une exposition professionnelle n’est que ra­
rement documenté dans ce cadre. L’arrêté du 18 juillet 1994 modifié liste les
Par ailleurs, certaines maladies infectieuses agents biologiques des groupes 2, 3 et 4 (voir
sont fréquentes dans la population géné­ figure 4, base de données Baobab16 et TO 2817). Il
rale, rendant souvent difficile l’attribution n’existe pas de liste des agents du groupe 1, ces
au seul milieu professionnel (exemple : grippe agents étant innombrables. Le fait qu’un agent
et milieu de soins). Même les statistiques biologique ne soit pas classé dans les groupes
nationales des maladies professionnelles 2, 3 ou 4 ne signifie pas automatiquement qu’il
doivent être interprétées avec prudence du soit non pathogène pour l’homme. Il peut s’agir
fait de l’absence fréquente de déclaration : notamment d’un nouvel agent infectieux qui
soit parce que le lien avec la profession n’est n’est pas encore classé. Si l’innocuité de l’agent
pas toujours fait, ni par le médecin, ni par n’est pas connue de longue date, seule l’évalua-
le malade ; tion des risques, faite notamment au moyen
soit parce que, la maladie ayant guéri sans d’une étude bibliographique, peut autoriser à
séquelle, l’intéressé ne juge pas utile d’établir dire qu’il n’est pas pathogène.
un dossier de demande de reconnaissance en Les risques allergiques, toxiniques et can-
maladie professionnelle (voir annexe I). cérogènes ne sont pas pris en compte par
Le faible nombre de cas de maladies pro­ ce classement. Néanmoins, dans l’arrêté du
fessionnelles (MP) liées aux agents biolo­ 18 juillet 1994 modifié, les agents biologiques
giques d’après les statistiques nationales des classés 2 et 3 concernés par des effets aller-
tableaux de MP ne doit pas conduire à sous- gisants sont signalés par une lettre A (par
estimer les risques biologiques, ni à négliger exemple Aspergillus fumigatus). Une lettre T
la mise en place d’actions de prévention en signale les bactéries susceptibles de produire
milieu professionnel. des exotoxines (par exemple Clostridium tetani)
(voir chapitre 2.3).

15. Les risques biologiques sur les lieux de travail, coll. « Aide-mémoire juridique », INRS, TJ 24.
16. Baobab : base de données de l’INRS donnant des informations synthétiques sur tous les agents biologiques classés.
17. Classement des agents biologiques, INRS, TO 28 (tiré de la revue Références en santé au travail et accessible sur www.inrs.fr/publications/rst).

14 INRS
La lettre V signifie qu’un vaccin efficace risques peut conduire à un assouplissement
était disponible en France à la date de parution de certaines règles de prévention, en particulier
de l’arrêté. Toutefois ces vaccins peuvent avoir concernant les mesures de confinement en
été abandonnés depuis lors (comme le vaccin laboratoire.
contre la variole), ou être accessibles sous cer- Le groupe 4 ne comprend que des virus,
taines conditions ou dans des centres de vacci- tels que les virus responsables de la variole
nation spécialisés (par exemple le vaccin contre (maladie officiellement éradiquée) ou de fièvres
la fièvre jaune). hémorragiques. Ces virus ne se trouvent pas
Enfin, certains agents biologiques du groupe 3 naturellement en France, mais l’introduction
sont marqués d’un astérisque lorsqu’ils ne d’un tel agent biologique est possible, par
sont normalement pas transmissibles par voie exemple en cas d’arrivée d’un malade en prove-
aérienne. Pour ces agents, l’évaluation des nance d’une zone à risque (exemple : Ebola…).

Figure 3. Présentation simplifiée de la classification réglementaire des agents biologiques


pour le risque infectieux
Groupe Pathogénicité Danger pour Propagation dans Existence d’une prophylaxie
chez l’homme les travailleurs la collectivité et/ou d’un traitement efficace
1 Non – – –
2 Oui Oui Peu probable Oui
3 Oui Oui Possible Oui
4 Oui Oui Risque élevé Non

Figure 4. Exemples d’agents biologiques des différents groupes de risque infectieux


Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 3* Groupe 4
Bactéries Escherichia coli Clostridium Bacillus Escherichia
K12, souche tetani, anthracis, coli souches
utilisée en génie (tétanos) (charbon), cytotoxiques (ex. :
génétique Mycobacterium O157 : H7 ou O103…)
tuberculosis, (gastro-entérites
(tuberculose) sévères)
Virus Virus de la Virus de Virus Hantaan VIH virus de Virus
mosaïque du la rougeole (fièvre l’immunodéficience de la variole
tabac, attaquant hémorragique humaine (sida), Virus Ebola
les feuilles de la avec syndrome Virus de la rage
plante rénal)

Champignons Saccharomyces Candida Histoplasma – –


cerevisiae, albicans capsulatum
la levure de (mycoses (atteinte
boulanger cutanées, pulmonaire)
digestives
ou génitales)

Partie 2 – Les effets sur la santé 15


3

Évaluation des risques


biologiques

16
L a démarche d’évaluation des risques bio-
logiques est le plus souvent qualitative.
Elle est facilitée par l’utilisation de la notion
repérer les activités pouvant exposer le travail-
leur aux agents biologiques contenus dans ce
réservoir.
de chaîne de transmission, constituée de trois
maillons (voir figure 5) : Le risque que cette exposition entraîne une
le réservoir contenant les agents biologiques ; maladie dépend ensuite des modes de trans-
les modes de transmission des agents biolo- mission (inhalation, contact…) des agents bio-
giques ; logiques présents dans le réservoir et de l’état
l’hôte potentiel qu’est le travailleur. immunitaire du travailleur exposé.

Cette démarche d’évaluation des risques bio-


logiques en milieu professionnel consiste à :
rechercher la présence de réservoirs où sont
susceptibles de se développer des agents biolo-
giques potentiellement dangereux ;

Figure 5. La chaîne de transmission

Réservoir
•H  omme
• A nimal
• E nvironnement : sol, eau,
déchets...

Transmission
• P ar inhalation
• P ar ingestion
• P ar contact avec la peau
ou les muqueuses
• P ar inoculation

Hôte
• I mmunité
• T errain particulier :
grossesse,
immunodépression...

Partie 3 – Évaluation des risques biologiques 17


3.1. Repérer le danger = un diagnostic de tuberculose pulmonaire conta-
repérer le réservoir gieuse, un chat porteur d’une mycose cutanée
visible, un circuit d’eau de refroidissement conta-
Pour repérer le danger, on s’intéresse au ré- miné par des légionelles…
servoir susceptible de contenir un ou plusieurs Cependant, dans ces situations, même si un
agents biologiques pathogènes. agent biologique est bien identifié, le réservoir est
parfois susceptible de contenir d’autres agents
Le réservoir est l’endroit dans lequel s’accu- biologiques pathogènes. Ainsi, le patient atteint
mulent ou prolifèrent les agents biologiques de tuberculose pulmonaire peut également être
pathogènes. Il peut s’agir : porteur du virus de l’immunodéficience humaine
d’organismes vivants : tout ou partie d’un être (VIH), ou encore l’eau du circuit de refroidissement
humain (peau, poumon, salive, sang…) ou d’un contaminée par les légionelles contient générale-
animal (déjections, produits d’avortement, cuir ment des amibes, ou d’autres bactéries ayant les
et laine non traités, salive, urines…), ou encore mêmes conditions de croissance.
de végétaux… ;
de matières inanimées : le sol, l’eau et en par-
Réservoir contenant des agents biologiques
ticulier les eaux usées, un objet contaminé (se- non identifiés
ringue abandonnée contenant du sang…), des
déchets, ou encore des poussières contaminées. Dans la plupart des cas, il est difficile de savoir
précisément quels agents biologiques contient
le réservoir. Toutefois, le repérage du réservoir
Réservoir contenant un agent biologique
et des dangers qu’il représente potentiellement
identifié
peut s’appuyer sur :
Dans certaines situations de travail, le réser- la mémoire collective relative à des maladies
voir est facile à repérer car il contient un agent survenant dans certaines professions ;
biologique bien identifié qui est l’objet même du les données de la littérature citant :
travail (par exemple un bioréacteur contenant une l les réservoirs susceptibles de contenir des

souche d’une bactérie produisant un antibiotique). agents biologiques pathogènes : fluides de


coupe, fientes d’oiseaux, végétaux moisis…,
De la même façon, des réservoirs peuvent l des maladies rencontrées dans un type d’acti-

être repérés comme contenant un agent biolo- vité donné : troubles respiratoires en élevage de
gique particulier : par exemple un malade avec volailles, infection à cytomegalovirus en crèche… ;
© Guillaume J. Plisson pour l’INRS

© Christine David/INRS

Milieu de soins Animalerie d’oiseaux de compagnie

18 INRS
Utilisation de fontaines de biodégradation
© Fabrice Dimier pour l’INRS

© Gaël Kerbaol/INRS

Crèche

les tableaux de maladies professionnelles Le repérage des réservoirs et de leurs dan-


(voir annexe I) qui citent les activités mettant gers, accessible sans connaissance médicale par-
les travailleurs en contact avec des réservoirs et ticulière, peut être affiné par des connaissances
susceptibles d’être à l’origine d’une contamina- ayant trait à des données épidémiologiques spé-
tion (travaux effectués dans les égouts, travaux cifiques, des particularités régionales etc., d’où
au contact de bovins, travaux effectués par les l’intérêt d’une évaluation en équipe pluridiscipli-
personnels de soins…) ; naire intégrant le médecin du travail.
la présence de facteurs favorisant le dévelop- Le tableau de la figure 6 page suivante reprend
pement d’agents biologiques tels que la présence les principaux réservoirs et des exemples de sec-
d’humidité et de matière organique ou inorga- teurs professionnels concernés.
nique dans l’environnement (dégât des eaux dans
un local, fluides de coupe aqueux…).

Partie 3 – Évaluation des risques biologiques 19


Figure 6. Principaux secteurs professionnels concernés par les risques biologiques

Réservoirs d’agents biologiques Exemples de secteurs professionnels concernés


Homme ou produit biologique d’origine humaine • Soins en établissement ou à domicile
• Laboratoires de biologie médicale
• Thanatopraxie
• Services à la personne
• Secteur de la petite enfance
Animaux ou produits d’origine animale • Élevage
• Soins vétérinaires
• Abattoirs
• Centres d’équarrissage
• Animaleries
• Métiers de la forêt et de la nature
Végétaux • Agriculture
• Industries du coton, du lin
Aliments •T  ransformation de produits animaux ou végétaux
(viande, poisson, lait, fruits, céréales…)
•C  harcuterie-salaisons, affinage de fromages
(utilisation de moisissures)
Déchets •C  ollecte, tri et transformation de déchets organiques
Eaux usées •É  gouts
•S  tations d’épuration
Fluides industriels •M  étallurgie
Milieux de culture d’agents biologiques • L aboratoires de recherche
• I ndustries de biotechnologie (production
de vaccins, de biocarburants…)
Remarque :
Dans tous les secteurs mentionnés ci-dessus :
•N  ettoyage
•M  aintenance (maintenance d’automates
de laboratoires, travaux d’électricité
ou de plomberie en zones à risques…)
© Gaël Kerbaol/INRS
© Gaël Kerbaol/INRS

Collecte des déchets

Abattoir de bovins

20 INRS
3.2. Repérer les expositions et les soignants. Mais s’il s’agit d’un patient
atteint d’une tuberculose dont la localisation est
Une fois le réservoir repéré, il est nécessaire exclusivement osseuse, il n’y a pas de risque d’ex-
d’analyser les procédés de travail afin d’identifier position pour l’entourage au contact du patient.
les modes d’exposition possibles.
En milieu professionnel, les personnels peuvent Exposition à un réservoir susceptible
être exposés aux agents biologiques de diffé- de contenir de multiples agents
rentes façons (voir figure 7 page suivante) : biologiques
par inhalation de particules solides ou liquides ;
par contact de la peau ou des muqueuses (yeux, Dans de nombreuses situations le réservoir
nez, bouche) avec des matières ou surfaces conta- est susceptible de contenir plusieurs agents bio-
minées ; logiques sans que l’on puisse les identifier pré-
par inoculation : piqûre ou coupure avec des cisément. Cependant, selon le réservoir, la pré-
objets contaminés, morsure d’animal ou piqûre sence de certains agents biologiques pathogènes
d’insecte ; est vraisemblable (agent de la leptospirose dans
par ingestion en portant les mains ou un objet les eaux des égouts…). À partir des modes de
souillés à la bouche voire à la suite d’une projec- transmission habituels de ces agents biologiques
tion sur la bouche. il convient de déterminer quelles expositions ob-
servées lors de l’activité peuvent entraîner une
contamination (voir figure 7 page suivante).
Dans certains cas, le travailleur ne sera pas
exposé directement au réservoir, mais il peut être
Par exemple, dans une station d’épuration,
exposé par contact avec une surface, un objet,
le nettoyage au jet d’eau à haute pression des
etc. contaminé par le réservoir, comme lors du
surfaces souillées par des boues activées crée
nettoyage d’une paillasse de laboratoire souillée
des aérosols, ce qui expose le salarié à l’inhala-
par des produits biologiques, de l’entretien des
tion d’endotoxines présentes dans les boues et
tables à langer des crèches…
nocives par voie respiratoire. En outre, la mani-
pulation de pièces souillées par des eaux usées
Il n’y a risque de transmission d’un agent peut exposer ce salarié à des agents biologiques
biologique que si l’exposition identifiée est transmissibles par voie digestive s’il porte ses
compatible avec le mode de transmission mains contaminées à la bouche ou à des agents
habituel de cet agent biologique. transmissibles par voie cutanéo-muqueuse s’il se
blesse ou se frotte les yeux avec des mains sales.

Exposition à un réservoir contenant


un agent biologique identifié
Quand il s’agit d’un réservoir comportant un
seul agent biologique dont on connaît les modes
de transmission, il convient de repérer si les expo-
sitions observées correspondent aux modes de
© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS

transmission de cet agent.

Par exemple, un patient tuberculeux repré-


sente un réservoir de la bactérie Mycobacte-
rium tuberculosis transmissible par voie res-
piratoire. Si le patient atteint d’une forme
pulmonaire tousse et crache, il existe un risque
d’inhalation d’air contaminé par les bactéries
pour tout son entourage, les autres malades Station d’épuration

Partie 3 – Évaluation des risques biologiques 21


Figure 7. Modalités d’exposition et exemples de situations en milieu professionnel

Modalités d’exposition Exemples de situations potentiellement exposantes
Inhalation • Soins à un malade qui tousse
• Balayage de surfaces contaminées par des fientes d’oiseaux
• Tri de déchets générant des poussières
• Utilisation de jets d’eau à haute pression sur des surfaces contaminées

Contact avec la peau • Projection d’eau sale dans les yeux lors d’un prélèvement d’eau de bassin
ou les muqueuses de station d’épuration
• Réalisation de la toilette d’une personne atteinte de gale
• Port des mains contaminées au visage ou aux yeux lors du ramassage
des poubelles

Inoculation • Piqûre lors d’un prélèvement veineux


• Blessure avec un outil souillé par la terre sur un chantier de travaux publics
• Piqûre de moustique ou morsure de tique lors du travail en extérieur
• Morsure d’animal lors de soins en cabinet vétérinaire

Ingestion • Port des mains ou d’un objet contaminé à la bouche dans un laboratoire
d’analyses médicales
• Prise d’aliments ou d’une cigarette avec des mains contaminées
après avoir nettoyé des cages en animalerie
• Projection d’eau sale sur la bouche lors de l’entretien de berges

Cabinet vétérinaire
© Gaël Kerbaol/INRS

© Patrick Delapierre pour l’INRS


© Albert Pereira pour l’INRS

Milieu de soins

Cabine de tri de déchets

22 INRS
3.3. Évaluer les risques Pour les autres risques biologiques, une éva-
luation quantitative peut présenter un intérêt
Pour évaluer les risques biologiques, il faut pour préciser les expositions dans certains
donc : milieux professionnels. Ainsi, la métrologie
tout d’abord repérer les réservoirs contenant : des bioaérosols peut être utilisée pour évaluer
l un agent biologique pathogène identifié, les expositions par inhalation aux endotoxines,
l ou un ensemble d’agents biologiques patho- aux moisissures..., par exemple en centre de tri
gènes non précisément identifiés mais poten- de déchets ménagers, en usine de compostage,
tiellement présents ; en élevage de volailles ou lors de l’affinage de
puis repérer les tâches ou les procédés de fromages, de la fabrication de saucissons secs…
travail exposant les personnes au réservoir, en (voir annexe II).
tenant compte des modes de transmission (inha-
lation, contact avec la peau ou les muqueuses, L’état de santé de l’opérateur exposé, notam-
inoculation, ingestion) : ment son état immunitaire, d’éventuels antécé-
l d
 e l’agent biologique pathogène identifié, dents d’allergie ou une grossesse en cours jouent
l ou des agents biologiques pathogènes les plus un rôle dans le risque de développer une patholo-
probables. gie (voir chapitre 2.1). Le médecin du travail prend
en compte ce point particulier dans l’évaluation
Cette évaluation qualitative est suffisante des risques (voir annexe III).
pour engager la mise en œuvre de mesures de
prévention. Elle doit aussi prendre en compte la La démarche d’évaluation des risques bio-
gravité des dommages potentiels pour la santé logiques, qui consiste à identifier les risques
des travailleurs et la fréquence des expositions. auxquels sont soumis les salariés d’un établis-
sement, a pour objectif de mettre en place des
Concernant l’évaluation quantitative par actions de prévention pertinentes.
recours à la métrologie des bioaérosols, elle est Cela impose de hiérarchiser les risques à pré-
complexe et n’est pas indiquée pour les risques venir, en tenant compte :
infectieux. Il peut suffire d’une exposition de l’organisation du poste et des procédures
ponctuelle à une quantité très limitée d’agents de travail ;
biologiques (quelques unités) pour être conta- des mesures de prévention déjà mises en place ;

miné. des besoins en formation et information.

Partie 3 – Évaluation des risques biologiques 23


4

Démarche
de prévention
des risques

24
L a prévention des risques biologiques
consiste à rompre la chaîne de transmis-
sion en agissant prioritairement sur le réservoir
4.1. Agir sur le réservoir

Supprimer les conditions favorisant


puis sur l’exposition. le développement des agents biologiques

Les principes de prévention des risques bio- Le nettoyage régulier des surfaces élimine
logiques prévoient de combattre en premier lieu la matière organique servant d’« aliment » aux
les risques à la source, de remplacer ce qui est agents biologiques et en réduit le nombre. Les
dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou produits de nettoyage peuvent de plus tuer cer-
moins dangereux et de prendre des mesures de tains micro-organismes. Pour faciliter ces opé-
protection collective avant d’envisager la mise à rations, les surfaces doivent être étanches et
disposition d’équipements de protection indivi- facilement accessibles.
duelle (EPI). L’ensemble de ces mesures est inté- Une ventilation générale en bon état de fonction-
gré le plus en amont possible, dès la conception nement limite l’humidité qui favorise le développe-
d’un procédé, d’une organisation du travail ou ment des micro-organismes (voir ED 69519).
d’un local (voir encadré ci-dessous). L’entretien et la maintenance des locaux per-
mettent de lutter contre le développement de moi-
sissures (voir ED 629920).
De plus, les personnels, y compris intérimaires Le ramassage et le traitement rapide des dé-
et intervenants extérieurs, doivent être informés et chets évitent la prolifération des bactéries et
formés sur les risques et les mesures de prévention. moisissures. Dans l’attente, il convient de pro-
téger ces déchets des intempéries et des ani-
maux (rongeurs, oiseaux, insectes).
Réglementation applicable
La lutte contre la prolifération des insectes et
en matière de prévention
des rongeurs limite la dispersion des agents biolo-
des risques biologiques
giques pathogènes qu’ils pourraient véhiculer (ne
Les dispositions réglementaires relatives à la pas laisser de nourriture pouvant attirer les rats,
prévention des risques biologiques relèvent détruire les gîtes larvaires des moustiques…).
des articles R. 4421-1 à R. 4427-5 du Code Le foin doit être ramassé avant qu’il ne moi-
du travail. Elles s’appliquent aux établisse­ sisse et les balles doivent être protégées de la
ments dans lesquels la nature de l’activité pluie (voir ED 441521).
peut conduire à exposer les travailleurs à des Le changement régulier des litières de chat
agents biologiques. Plusieurs arrêtés d’appli­ évite le développement de l’agent de la toxo-
cation les complètent. plasmose pouvant se trouver dans les fèces
L’aide-mémoire juridique de l’INRS sur les (voir ED 630222).
risques biologiques sur les lieux de travail La tonte des hautes herbes limite la possibilité
fait le point sur ces différents textes18. de contact avec les tiques (voir ED 630423).
De bonnes conditions d’élevage (lutte contre le
stress des animaux, hygiène générale…) réduisent
Ce chapitre aborde des exemples de mesures le risque que les animaux soient infectés.
de prévention possibles dans des secteurs pro- Dans le cas des fluides de coupe, le nettoyage
fessionnels variés. et la désinfection du circuit lors du change-
ment de fluide, l’utilisation de la concentration
recommandée par le fabricant, la filtration des
débris métalliques et des huiles permettent de
limiter la prolifération des agents biologiques
(voir ND 229024).

18. Les risques biologiques sur les lieux de travail, coll. « Aide-mémoire juridique », INRS, TJ 24.
19. Principes généraux de ventilation, coll. « Guide pratique de ventilation », INRS, ED 695.
20. Surfaces contaminées par des moisissures : que faire ?, INRS, ED 6299.
21. Risques biologiques et maladies respiratoires d’origine allergique ou toxinique en milieu agricole, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4415.
22. Travail en animalerie. Comment se protéger des zoonoses ?, INRS, ED 6302.
23. Maladie de Lyme et travail. Comment se protéger ?, INRS, ED 6304.
24. Contamination des fluides de coupe aqueux et prévention des risques biologiques, INRS, ND 2290.
Partie 4 – Démarche de prévention des risques 25
Éliminer les agents biologiques pathogènes
La vaccination limite l’apparition de maladies
contagieuses chez l’homme ou chez l’animal.
Le diagnostic précoce et le traitement au plus
tôt des « individus réservoirs » limitent l’exposi-
tion des professionnels du secteur social ou de

© Patrick Delapierre pour l’INRS


la santé.
Le dépistage et le traitement au plus tôt
des « animaux réservoirs » limitent l’exposition
des professionnels de l’élevage et des soins aux
animaux.
Dans certains cas, l’euthanasie d’un animal ou
l’abattage d’un troupeau peut être nécessaire.
Utilisation d’un conteneur à DASRI
La désinfection des surfaces (diminution du
nombre de micro-organismes présents), voire la
stérilisation du matériel (élimination de tous les
micro-organismes présents) peuvent être exi- La protection des animaux d’élevage contre les
gés dans certains secteurs professionnels tels contacts avec les animaux sauvages (clôtures,
que la santé, l’agroalimentaire… (voir ED 618825). grillages…) évite leur contamination éventuelle.

Substituer les agents 4.2. Agir sur l’exposition


biologiques pathogènes pour éviter la transmission
Le remplacement d’une souche pathogène par
une souche pas ou peu pathogène est parfois Substituer les procédés exposants
possible dans les laboratoires de recherche bio- Les procédés exposants sont remplacés par
logique. d’autres pas ou peu exposants. Par exemple, le jet
La modification génétique d’un agent bio- d’eau à haute pression employé pour nettoyer les
logique peut supprimer ses propriétés patho- surfaces peut être utilisé avec une pression plus
gènes, comme les virus modifiés employés en faible, voire être remplacé par une raclette ou un
biotechnologie pour introduire un gène dans aspirateur.
une cellule (voir ED 613126). En biotechnologie, les agents biologiques em­
ployés pour faire pénétrer un gène dans une cel-
Confiner le réservoir d’agents lule peuvent, dans certains cas, être remplacés
biologiques pathogènes par des techniques faisant appel à des procédés
Les échantillons, les matières infectieuses ou physiques (électroporation, chauffage…).
les déchets d’activités de soins à risques infec-
tieux (DASRI) sont transportés dans des conte- Confiner les procédés exposants
neurs clos spécifiques (voir ED 91827).
Les procédés exposant le personnel sont
L’isolement d’un animal contaminé ou d’un
confinés pour éviter tout contact, toute
patient malade limite la dissémination de la ma-
projection ou toute dispersion de bioaérosols.
ladie (voir TJ 2428).
Par exemple, les filtres-presses des stations
d’épuration sont capotés pour éviter la disper-
Contrôler l’introduction sion de bioaérosols (voir ED 615229), les manipula-
d’animaux contaminés tions en laboratoire générant des bioaérosols ou
La mise en quarantaine des animaux à leur arrivée des projections d’agents biologiques pathogènes
dans une animalerie ou un élevage évite l’intro- sont réalisées sous poste de sécurité microbio­
duction d’agents biologiques pathogènes. logique (voir ND 220130).
25. La désinfection des surfaces en laboratoire de biologie, INRS, ED 6188.
26. Les risques biologiques liés aux techniques de génie génétique en laboratoire, INRS, ED 6131.
27. Déchets infectieux. Élimination des DASRI et assimilés, INRS, ED 918.
28. Les risques biologiques sur les lieux de travail, coll. « Aide-mémoire juridique », INRS, TJ 24.
29. Station d’épuration des eaux usées. Prévention des risques biologiques, INRS, ED 6152.
30. Postes de sécurité microbiologique. Postes de sécurité cytotoxique. Choix et utilisation, INRS, ND 2201.

26 INRS
Figure 8. Pictogramme risques biologiques
(arrêté du 4 novembre 1993 relatif à la signalisation
de sécurité et de santé au travail)
© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS

Laboratoire de niveau de confinement 3


Mettre en place une ventilation adaptée
Les locaux où sont émis des bioaérosols font
l’objet de mesures de captage et ventilation ap-
propriées, par exemple dans les locaux d’accro-
Les locaux (laboratoire d’analyses, de recherche chage des volailles en abattoir (voir ED 627934),
et d’enseignement, industrie de biotechnologies…) dans les centres de tri des déchets ménagers
où sont manipulés des agents biologiques patho- (voir ED 609835) ou dans les locaux de brossage
gènes répondent à des niveaux de confinement de saucissons.
minimum, choisis en fonction de l’évaluation des
risques biologiques et du type d’établissement
(voir TJ 2431, ED 99932 et ED 604833).

Limiter le nombre de personnes exposées


Les « zones contaminées » (salle technique de
laboratoire, hall d’abattage d’animaux…) sont
séparées physiquement des « zones propres »
© Carsat Centre-Ouest

(locaux administratifs, salle de restauration…).


La ventilation générale est conçue de façon à
ce que l’air extrait d’un « local contaminé » n’ali-
mente pas un « local propre ».
L’accès aux locaux où sont présents des per-­
Brossage de saucissons
sonnes ou des animaux susceptibles d’être
infectés est réservé aux seuls professionnels
Utiliser des matériels de sécurité
indispensables.
La « marche en avant » est respectée pour Dans les activités de soins, l’utilisation de
éviter de contaminer les « zones propres », matériels de sécurité réduit le risque de piqûre
comme dans les unités de désinfection des ou blessure avec des aiguilles ou des scalpels
dispositifs médicaux ou dans les abattoirs. (voir la base matériels de protection Geres36
Un pictogramme de signalisation est apposé et TJ 2431).
sur les accès aux zones présentant un risque Pour les soins aux animaux, des matériels de
biologique, sur tout poste de travail concerné et contention adaptés à l’espèce facilitent la tâche.
toute enceinte enfermant des agents biologiques Des écrans de protection peuvent être installés
(boîte ou réfrigérateur contenant des échantil- contre les projections de liquides ou de goutte-
lons…) (voir figure 8). lettes.
31. Les risques biologiques sur les lieux de travail, coll. « Aide-mémoire juridique », INRS, TJ 24.
32. Conception des laboratoires d’analyses biologiques, INRS, ED 999.
33. Laboratoires d’analyses médicales. Évaluation et prévention des risques infectieux, INRS, ED 6048.
34. Ventilation des postes d’accrochage en abattoir de volailles, INRS, ED 6279.
35. Centre de tri de déchets recyclables secs ménagers et assimilés issus des collectes séparées, INRS, ED 6098.
36. Guide des matériels de protection : http://www.geres.org/materiels.

Partie 4 – Démarche de prévention des risques 27


Porter des équipements de protection Lutter contre les vecteurs
individuelle (EPI)
L’utilisation de répulsifs permet de limiter la
Lorsque la mise en place des mesures de pro- transmission de maladies vectorielles (antimous-
tection collective n’est pas techniquement possible, tiques pour la dengue, le chikungunya... ; anti-
qu’elles sont insuffisantes ou qu’elles ne peuvent tiques pour la maladie de Lyme).
pas être mises en place rapidement (du fait de la
remise en cause de l’organisation du travail, de la
Respecter les mesures d’hygiène
conception des locaux ou du matériel…), il peut
être nécessaire de recourir à des EPI. Les mesures d’hygiène sont à respecter en
toute circonstance (voir encadré page suivante).
Les gants étanches protègent la peau des Elles ont pour objectifs d’éviter :
contacts avec des surfaces et objets contaminés de se contaminer par contact ou par ingestion ;
(voir ED 11837). de transporter des agents biologiques hors
Les lunettes-masques et écrans faciaux pro- des « zones contaminées » et de contaminer son
tègent des projections de liquides ou de poussières entourage professionnel et familial.
contaminés vers les yeux ou le visage (voir ED 79838).
Les appareils de protection respiratoire antiaé-
rosols protègent contre l’inhalation d’agents bio-
logiques (voir ED 10539, ED 610640, ED 627341, A 76342).
Les vêtements de protection protègent des
contacts avec des agents biologiques. Il existe
différents types de vêtements choisis selon
l’évaluation du risque (voir ED 14343et ED 630644).

© Gaël Kerbaol/INRS
Des procédures de port des EPI et de déshabillage
doivent être élaborées afin d’assurer une protec-
tion efficace et d’éviter toute contamination lors
du retrait d’EPI souillés (voir ED 616545, ED 616646,
ED 6167 47, ED 616848, ED 616949, ED 630644). EPI en milieu de soins pour la prise en charge des patients
atteints d’infection à risque épidémique

37. Gants contre les micro-organismes, coll. « Fiche pratique de sécurité », INRS, ED 145.
38. Les équipements de protection individuelle des yeux et du visage. Choix et utilisation, INRS, ED 798.
39. Appareils de protection respiratoire et risques biologiques, coll. « Fiche pratique de sécurité », INRS, ED 146.
40. Les appareils de protection respiratoire. Choix et utilisation, INRS, ED 6106.
41. Protection respiratoire. Réaliser des essais d’ajustement, INRS, ED 6273.
42. Infections à transmission respiratoire : quel masque porter ?, INRS, affichette A 763.
43. Vêtements de protection contre les risques infectieux. Aide au choix sur la base des caractéristiques normalisées, coll. « Fiche pratique de sécurité », INRS, ED 143.
44. Prise en charge des patients atteints d’infection liée à un risque épidémique. Tenues de protection des soignants et procédures de déshabillage, INRS, ED 6306.
45. Risques chimiques ou biologiques. Retirer sa tenue de protection en toute sécurité. Cas n° 1 : Décontamination sous la douche, INRS, ED 6165.
46. Risques chimiques ou biologiques. Retirer sa tenue de protection en toute sécurité. Cas n° 2 : Décontamination avec aspirateur, INRS, ED 6166.
47. Risques chimiques ou biologiques. Retirer sa tenue de protection en toute sécurité. Cas n° 3 : Sans décontamination de la tenue, INRS, ED 6167.
48. Risques chimiques ou biologiques. Retirer ses gants en toute sécurité. Gants à usage unique, INRS, ED 6168.
49. Risques chimiques ou biologiques. Retirer ses gants en toute sécurité. Gants réutilisables, INRS, ED 6169.

28 INRS
4.3. Agir sur l’hôte
Principales mesures d’hygiène face
aux risques biologiques En complément des mesures techniques déve-
loppées ci-dessus, certaines mesures de préven-
Porter une tenue de travail spécifique tion médicale peuvent être nécessaires en fonc-
avant d’entrer dans une « zone contaminée ». tion des recommandations du médecin du travail :
Réaliser une hygiène des mains (lavage à vaccination des travailleurs en fonction des
l’eau et au savon ou friction hydroalcoolique risques au poste de travail ;
selon les situations) en quittant son poste de traitement prophylactique avant un déplace-
travail, avant de manger, boire ou fumer, après ment en zone d’endémie (paludisme…) ;
avoir ôté ses gants et après tout contact avec, traitement ou vaccination après exposition
par exemple, un objet ou un animal potentiel- accidentelle à un agent biologique pathogène
lement contaminé (voir ED 617050, ED 5851, (rougeole, VIH, rage…) (voir Eficatt56, A 77557) ;
A 77452, ED 6257 53, Anim 02354). précautions spécifiques (aménagement de poste,
En cas de blessure, laver immédiatement vaccinations…) pour certains travailleurs tels que
la plaie avec de l’eau potable et du savon les femmes enceintes, les personnels immunodé-
puis désinfecter (voir A 77655). primés, allergiques…
Protéger toute plaie avec un pansement
imperméable. 4.4. Informer et former
Ne pas porter les mains ni un objet (stylo
par exemple) à la bouche. L’information et la formation des travailleurs
Dans tous les cas, ôter ses vêtements de concernent tous les personnels, y compris les in-
travail en quittant son poste. térimaires et les intervenants d’entreprises exté-
Dans certains secteurs, prendre une rieures. L’information porte entre autres sur les
douche après le travail. risques biologiques, les précautions à prendre
pour éviter l’exposition, le port et l’utilisation des
Pour respecter ces mesures, les moyens EPI, la procédure à suivre en cas d’accident, etc.
suivants doivent être mis à disposition : Elle doit être donnée avant que les travailleurs
des vestiaires séparant les vêtements de exercent une activité impliquant un contact avec
ville et les vêtements de travail ; des agents biologiques (voir DM 033358). Elle doit
des sanitaires ; en outre être répétée régulièrement, en prenant
de l’eau, du savon liquide, des essuie- notamment en considération l’évolution des risques,
mains jetables et une poubelle permettant ainsi que les éventuelles modifications des pro-
le lavage des mains, y compris sur les chan­ cédés de travail.
tiers mobiles et dans les véhicules ; La formation permet d’une part de s’assurer
des solutions hydroalcooliques ; que les procédures sont bien comprises et
des douches, recommandées dans certains d’autre part favorise la mise en œuvre de bonnes
secteurs. pratiques, telles que l’ajustement des EPI (voir
Anim 02459) et le respect des mesures d’hygiène.

50. Lavez-vous les mains pour vous protéger et protéger les autres, INRS, ED 6170.
51. Produits d’hygiène cutanée à usage professionnel, coll. « Fiche pratique de sécurité », INRS, ED 58.
52. Hygiène des mains par friction hydroalcoolique, INRS, affichette A 774.
53. Hygiène des mains autour des soins, INRS, ED 6257.
54. Se laver les mains pour limiter les risques d’infection, INRS, animation sur inrs.fr Anim 023.
55. Conduite à tenir en cas de blessure au travail, INRS, affichette A 776.
56. Eficatt (exposition fortuite à un agent infectieux et conduite à tenir en milieu de travail), base de données INRS www.inrs.fr/eficatt.
57. Conduite à tenir en cas d’accident avec exposition au sang (AES), INRS, affichette A 775.
58. Une enquête de l’agent Bio 07. Un multimédia sur les risques biologiques au travail, INRS, DM 0333.
59. Masque jetable : comment bien l’ajuster ?, INRS, animation sur inrs.fr Anim 024.

Partie 4 – Démarche de prévention des risques 29


5

Exemples d ’évaluation
et de prévention des risques

30
© Gaël Kerbaol/INRS
Abattoir de volailles

5.1. Travail en présence d’oiseaux effectuant la collecte et la valorisation des plumes,


ou de leurs fientes le personnel des animaleries, les vétérinaires, les
taxidermistes, mais aussi les personnes travail-
Les oiseaux peuvent héberger dans leur lant sur des sites pollués par les fientes d’oiseaux
système digestif des bactéries pathogènes sauvages, lors de la réfection de toitures, la
pour l’homme. Ainsi, certaines espèces d’oi- pose d’antennes… Par ailleurs, lors de certaines
seaux (perruches, perroquets, pigeons, dindes, tâches dans des milieux particulièrement conta-
canards…) peuvent porter la bactérie Chlamydia minés comme les élevages et les abattoirs de
psittaci qui est excrétée dans leurs fientes, volailles, l’exposition aux endotoxines est possible.
contaminant le plumage et l’environnement.
Les fientes desséchées forment alors des pous- Les mesures de prévention visent à limiter
sières contenant Chlamydia psittaci. L’inha- l’exposition aux aérosols de poussières de
lation de cette bactérie peut être responsable fientes. Ces mesures sont adaptées à l’activité
chez l’homme d’une infection pulmonaire, professionnelle (voir figure 9 page suivante).
appelée ornithose 60 (voir ED 615161). Par ailleurs,
comme tous les êtres vivants, les oiseaux sont L’information et la formation sur les risques
porteurs de bactéries Gram négatif dans leur et les moyens de prévention doivent être
système digestif. Ces bactéries peuvent libérer généralisées à tous les travailleurs pouvant
des endotoxines qui vont contaminer l’environ­ être exposés. Ils doivent également connaître
ne­ment des animaux. L’inhalation de ces endo­ les premiers symptômes de la maladie. Ainsi,
toxines peut provoquer chez l’homme des en cas de signes respiratoires, un travailleur
troubles respiratoires. pourra attirer l’attention de son médecin sur
Les travailleurs à risque de développer une l’éventualité d’une origine professionnelle de la
ornithose sont notamment les éleveurs, les maladie, ce qui permet d’orienter, si nécessaire,
ramas­seurs et transporteurs de volailles, les le choix d’un traitement antibiotique adapté à
salariés d’abattoirs de volailles, les travailleurs l’ornithose.
60. Également appelée ornithose-psittacose.
61. Vous travaillez en abattoir de volailles. L’ornithose vous concerne, INRS, ED 6151.

Partie 5 – Exemples d’évaluation et de prévention des risques 31


Figure 9. Évaluation et prévention des risques notamment d’ornithose liés au travail en présence
d’oiseaux ou de leurs fientes

Évaluation des risques Mesures de prévention selon l’activité professionnelle

Animalerie d’oiseaux Abattoir Travaux sur toitures,


d’ornement de volailles dans les combles,
etc. souillés par
des fientes d’oiseaux

Réservoir : • Si importation : effectuer Pas d’action possible Quand cela est
oiseaux un contrôle sanitaire (chez les volailles, possible, empêcher
à l’entrée. l’ornithose est souvent l’accès des oiseaux
• Optimiser les conditions inapparente (par exemple pose
d’élevage (densité et n’est pas dépistée de grillage, de filet…).
des animaux, conditions car elle ne rend pas
de température et la viande impropre
d’humidité, hygiène à la consommation).
des cages et volières
(voir ED 630262).
• Protéger contre
les contacts avec
les oiseaux sauvages.
• Surveiller et détecter
la maladie.
• Traiter les oiseaux
malades.

Exposition : • Limiter l’accès • Limiter l’agitation • Limiter la mise


inhalation à ces oiseaux aux seules des volailles (lumière en suspension
de poussières personnes indispensables bleue…). des poussières.
contaminées et après les avoir • Capter à la source • Ventiler les locaux.
par des fientes informées des risques et ventiler les postes • Éviter le grattage
et des précautions d’accrochage, de saignée, à sec des fientes…
à prendre. de plumage (voir EC 2063, • Nettoyer en évitant
ED 627964). les jets d’eau
• Nettoyer les machines à haute pression.
et les locaux en limitant
l’utilisation de jets d’eau
à haute pression.

• Isoler les oiseaux malades. — —

• Porter un appareil • Porter un appareil • Porter un appareil


de protection respiratoire de protection respiratoire de protection
pour les manipulations sur les postes exposés. respiratoire
des oiseaux malades selon les conditions
ou de leurs cages. de travail,
par exemple
dans les locaux
très souillés,
en milieu confiné…

62. Travail en animalerie. Comment se protéger des zoonoses ? INRS, ED 6302.


63. Exposition aux poussières émises par les volailles aux postes d’accrochage en abattoirs. Étude de cas, INRS, EC 20.
64. Ventilation des postes d’accrochage en abattoir de volailles, INRS, ED 6279.

32 INRS
5.2. Interventions sur une tour élevée, présence de chlore). Lorsque les condi-
aéroréfrigérante tions s’améliorent, elles sortent des amibes et
sont alors capables de recoloniser le milieu.
Une tour aéroréfrigérante (TAR) sert à refroi-
dir l’eau provenant d’un système de climatisation Certains de ces agents biologiques qui colo-
ou d’un procédé industriel. L’eau réchauffée est nisent l’eau des TAR peuvent avoir des effets sur
pulvérisée dans un flux d’air provenant de l’exté- la santé. Par exemple, l’inhalation de microgoutte-
rieur : d’un côté, l’eau refroidie retourne vers le lettes d’eau contenant des légionelles peut provo-
procédé, de l’autre côté l’air se charge de vapeur quer une légionellose, infection pulmonaire poten-
d’eau et entraîne des microgouttelettes (< 5 mi- tiellement grave, la projection dans les yeux d’eau
cromètres) qui peuvent être rejetées dans l’envi- contenant des agents biologiques est susceptible
ronnement (voir figure 10). de provoquer des atteintes oculaires…

Les circuits de refroidissement et les tours Afin d’éviter la transmission de L. pneumo-


aéroréfrigérantes associées peuvent contenir phila, des mesures de prévention contre l’inhala-
des micro-organismes comme les légionelles, les tion de bioaérosols doivent être mises en œuvre,
amibes, etc., qui y trouvent des températures fa- comme le décrit la figure 11 page suivante. Elles
vorables et des apports en nourriture suffisants sont complétées par des mesures de prévention
(poussières apportées par l’air extérieur, pro- contre les projections d’eau. Les procédures de
duits de corrosion des métaux, bactéries servant travail doivent être rédigées et mises à la dispo-
de nourriture aux amibes…). sition des intervenants. Toutes les interventions
sont consignées dans le carnet de suivi de la tour
L’ensemble de ces micro-organismes vit en afin de permettre leur traçabilité.
communauté et produit une couche visqueuse,
notamment lorsque l’eau circule trop lentement. Enfin, une information et une formation des
Ce biofilm protège les micro-organismes des travailleurs doivent être organisées. L’informa-
« agressions » physiques et chimiques. De plus, tion insistera sur la nécessité de consulter rapi-
des bactéries comme Legionella pneumophila, dement un médecin en présence de symptômes
habituellement détruites par les amibes, peuvent évocateurs. En cas de légionellose, il est en effet
s’y abriter ce qui leur permet de résister et de se important de faire le diagnostic le plus tôt pos-
multiplier quand les conditions environnemen- sible afin de traiter rapidement avec un antibio-
tales deviennent défavorables (température trop tique adapté.

Figure 10. Schéma d’une tour aéroréfrigérante de type « humide »


Panache constitué
de vapeur et de gouttelettes d'eau

Séparateur
de gouttelettes
Entrée d'eau à refroidir
Rampes
de distribution
de l'eau

Surface d'échange
thermique ou packing
Procédé
Échangeur
à refroidir

Ventilateur

Sortie d'eau refroidie Bassin de recueil de l'eau Air extérieur

Partie 5 – Exemples d’évaluation et de prévention des risques 33


Figure 11. Évaluation et prévention des risques liés à une tour aéroréfrigérante

Évaluation des risques Exemples d’actions de prévention

Réservoir : eau Lutte contre la prolifération du biofilm


Eau susceptible de contenir : Bonne conception et gestion adaptée des équipements :
• L. pneumophila • Filtration de l’air aspiré (les poussières en suspension dans l’air,
• Amibes introduites dans l’eau du circuit, favorisent le développement
• Autres bactéries des micro-organismes)
• Accessibilité des équipements pour les interventions
de maintenance et d’entretien
• Absence de bras morts où l’eau circule peu
• Vitesse de circulation de l’eau suffisamment élevée pour limiter
la formation de biofilm
• Choix de matériaux peu sensibles à la corrosion, à l’entartrage,
à la formation d’un biofilm et faciles à nettoyer
Programme de maintenance et d’entretien approprié
aux conditions d’exploitation :
• Maintien de la tour en état de propreté
• Avant remise en service lors d’un arrêt prolongé et au moins
une fois par an, vidange, nettoyage et désinfection de l’installation
• Traitement de l’eau pour lutter contre l’entartrage, la corrosion
et le développement des micro-organismes…

Exposition : inhalation Réduction de l’émission d’aérosols


de microgouttelettes Vers l’extérieur de la tour :
Microgouttelettes susceptibles • Présence d’un pare-gouttelettes
de contenir L. pneumophila À l’intérieur de la tour :
transmissible par voie respiratoire • Arrêt de la tour pour les interventions de contrôle ou
de maintenance, quand c’est possible
• Réduction de l’utilisation de jet d’eau à haute pression
lors du nettoyage…
Protection des voies respiratoires
Port d’un appareil de protection respiratoire choisi en fonction
du type et de la durée de l’intervention, afin de procurer
une protection et un confort adaptés :
• Demi-masque jetable FFP3 pour les interventions de courte durée
• Masque à ventilation assistée équipé d’un filtre P3
pour les interventions de longue durée ou générant une grande
quantité d’aérosols

Exposition : projection Protection du visage


d’eau par exemple lors Masque complet ou visière en complément du demi-masque
du nettoyage de protection respiratoire
Eau susceptible de contenir
des agents biologiques pouvant Procédure à prévoir en cas de projection oculaire
entraîner des atteintes oculaires

De façon générale :
Limitation du nombre des intervenants
Information et formation des opérateurs
Respect des mesures d’hygiène.

34 INRS
5.3. Manipulation de virus pathogène Le virus VIH pathogène étant contagieux
en laboratoire de recherche par voie sanguine, une blessure avec un objet
contaminé pourrait entraîner une contamina-
tion du technicien. Parmi le matériel employé
pour réaliser cette manipulation, les pipettes,
les boîtes de culture, les flacons… pourraient

© Grégoire Maisonneuve pour l’INRS


représenter un risque de blessure en cas de
bris. La projection de milieux de culture conta­
minés, en particulier liquides, pourrait également
être source de contamination, en cas de contact
avec les muqueuses oculaires notamment.

Des mesures de prévention doivent être prises


pour éviter tout contact (par blessure, projection
Laboratoire de recherche sur les muqueuses…) avec le virus pathogène.
Le matériel en verre réutilisable n’est plus utilisé,
Certains laboratoires de biotechnologie mo- pour éviter que les techniciens ne se contaminent
difient le virus de l’immunodéficience humaine en se blessant (voir figure 12).
(VIH) pour le rendre non pathogène. Ce virus Le personnel est informé des risques et formé
modifié est ensuite utilisé dans les laboratoires aux bonnes pratiques en laboratoire, ainsi qu’à
de recherche comme vecteur pour faire entrer la conduite à tenir en cas d’accident avec expo-
des gènes d’intérêt65 dans l’ADN66 de cellules sition aux milieux de culture contenant du VIH
humaines. (voir A 77567).

Figure 12. Évaluation et prévention des risques liés à la manipulation de VIH



Évaluation des risques Exemples d’actions de prévention

Réservoir : milieux de culture de cellules Pas d’action possible car il est impossible
et solutions contenant des concentrations de supprimer ici le virus VIH qui est l’objet du travail.
importantes de VIH

Exposition :
Piqûre ou coupure à l’occasion du bris • Travailler exclusivement avec du matériel
de matériels en verre contaminés par le VIH en plastique à usage unique non piquant/coupant.

Contact avec une peau lésée ou les muqueuses • Protéger les plaies préexistantes à l’aide d’un pansement.
Le virus se transmet par voie sanguine lors • Porter des gants et des vêtements de protection
de blessure ou de contact cutanéo-muqueux. couvrants.

De façon générale :
• Appliquer les mesures techniques de prévention qui doivent être mises en œuvre dans les laboratoires
(voir TJ 2468, ED 613169).
• Établir une conduite à tenir en cas d’AES67.

65. G
 ène d’intérêt : Gène codant pour une nouvelle protéine servant par exemple dans la recherche contre le cancer, le traitement de certaines maladies,
la production d’enzymes…
66. A
 DN : Acide désoxyribonucléique qui porte les gènes d’une cellule.
67. Conduite à tenir en cas d’accident avec exposition au sang (AES), INRS, affichette A 775.
68. Les risques biologiques sur les lieux de travail, coll. « Aide-mémoire juridique » INRS, TJ 24.
69. Les risques biologiques liés aux techniques de génie génétique en laboratoire, INRS, ED 6131.

Partie 5 – Exemples d’évaluation et de prévention des risques 35


Conclusion

L a prévention des risques biologiques


en milieu de travail s’intègre à la dé-
marche habituelle de prévention des risques
Il s’agit d’adapter cette démarche de
prévention classique à la spécificité des
risques biologiques. Le concept de chaîne
professionnels : de transmission est un « fil rouge » que
identification et description des dangers ; chaque préventeur peut s’approprier comme
analyse de l’exposition potentielle du tra- démarche d’évaluation des risques présents
vailleur par la connaissance des procédés sur le lieu de travail. L’évaluation des risques
utilisés et l’étude du poste de travail ; biologiques doit être systématiquement
hiérarchisation des risques ; intégrée dans toute démarche d’évaluation
définition de stratégies de réduction des des risques professionnels et figurer sur le
risques, contrôle de la mise en place des document unique au même titre que celle des
mesures de protection retenues et vérifica- autres risques (voir ED 441070).
tion que le risque n’a pas été déplacé.

70. Document unique et risques biologiques, coll. « Fiche agents biologiques », INRS, ED 4410.

36 INRS
Pour en savoir plus

Toutes les références INRS citées dans cette À partir de l’onglet « Métiers et secteurs
brochure sont accessibles en pdf sur www. d’activité », les risques biologiques sont
inrs.fr en entrant la référence dans le moteur abordés dans les secteurs suivants : santé
de recherche du site en haut à droite de la page. et aide à la personne (hôpitaux et cliniques,
soins à domicile, aide à domicile, métiers
Le site de l’INRS offre de nombreux outils de la petite enfance, Ehpad), cabinets den-
d’aide à l’évaluation des risques biologiques. taires, laboratoires d’analyses biologiques,
agroalimentaire, biotechnologie et métiers
À partir de l’onglet « Risques », une page de l’environnement.
est spécifiquement dédiée aux risques biolo- Ces pages web donnent accès aux docu-
giques : www.inrs.fr/risques/biologiques. ments traitant des risques biologiques (bro-
Y sont repris, outre des généralités, la défi- chures, articles, affiches, animations).
nition des agents biologiques, leur mode de
transmission, leurs effets sur la santé et les L’onglet « Publications et outils » donne
moyens de prévention à mettre en place. accès à deux bases de données qui concernent
Sont également détaillées la réglementation les risques biologiques :
liée aux agents biologiques et celle concer- • Baobab : www.inrs.fr/baobab ;
nant les accidents de travail et les maladies • Eficatt (Exposition fortuite à un agent
professionnelles imputables à des agents infectieux et conduite à tenir en milieu de
biologiques. Sur les mêmes thématiques, un travail) : www.inrs.fr/eficatt.
focus est fait sur les zoonoses.

Annexes 37
Annexes

38 INRS
ANNEXE I
RISQUES BIOLOGIQUES ET MALADIES PROFESSIONNELLES

U ne pathologie infectieuse, immuno-allergique


ou toxinique est dite « professionnelle » si
elle est la conséquence de l’exposition d’un travail-
l le délai entre la cessation d’exposition à l’agent
biologique supposé à l’origine de la maladie et la
première constatation de celle-ci n’excède pas le
leur à un agent biologique pouvant la provoquer, délai maximal, appelé « délai de prise en charge »
dans le cadre de son activité professionnelle. figurant dans le tableau,
l la victime exerce, ou a exercé, un travail relevant
Au régime général de la Sécurité sociale (RG) de la liste limitative des travaux du tableau ;
comme au régime agricole (RA), il existe aujourd’hui dans ce premier cas, le malade ou ses ayants droit
une vingtaine de tableaux de maladies profession- n’ont pas à prouver l’existence d’un lien entre la
nelles relatifs au risque infectieux (concernant survenue de la maladie et l’activité professionnelle ;
environ 50 maladies) et un tableau pour le risque
toxinique. Le risque immuno-allergique concerne 2. soit de la reconnaissance d’un lien existant entre
deux tableaux pour le RG et un au RA. Le risque l’activité professionnelle du travailleur et sa maladie
si le malade ne remplit pas une des conditions
cancérogène n’apparaît que dans les tableaux n° 45
administratives du tableau (délai de prise en charge,
(RG) et n° 33 (RA) relatifs aux hépatites virales.
liste de travaux), ou s’il est atteint d’une affection
grave (ou ayant entraîné son décès) non mention­née
La reconnaissance du caractère professionnel
dans un tableau de maladie professionnelle. Dans ce
résulte : cas, le comité régional de reconnaissance des mala-
1. soit d’une présomption de l’origine profession- dies profes­sionnelles (CRRMP) dont relève sa caisse
nelle si le malade remplit toutes les conditions ins- primaire d’assu­rance maladie (CPAM) ou sa caisse de
crites au tableau : mutua­lité sociale agricole (MSA) cherchera à établir
l le salarié a été habituellement exposé au risque s’il existe ou pas un lien entre l’activité professionnelle
pris en compte par ce tableau, du salarié et sa maladie.

Tableaux de maladies professionnelles et risques biologiques


N° du tableau N° du tableau Maladie
du régime général du régime agricole
Risques infectieux
7 1 Tétanos
18 4 Charbon
19 5 et 5 bis Spirochétoses (leptospirose, maladie de Lyme)
24 6 Brucellose
28 2 Ankylostomose
40 16 Tuberculoses et infections à mycobactéries atypiques
45 33 Hépatites virales A, B, C, D et E
46 15 Mycoses cutanées
53 49 Rickettsioses et fièvre Q
54 38 Poliomyélite
55 _ Amibiase
56 30 Rage
68 7 Tularémie
76 _ Maladies dues à des agents biologiques contractées en milieu
de soins
77 15 Périonyxis et onyxis
80 _ Kératoconjonctivites virales
86 50 Pasteurellose
87 52 Ornithose-psittacose
88 51 Rouget du porc
92 55 Infections à Streptococcus suis
96 56 Infections à hantavirus
Risques immuno-allergiques
66 45 A Rhinites et asthmes
66 bis 45 B, C et D Pneumopathies d’hypersensibilité
Risques toxiniques
90 54 Affections respiratoires consécutives à l’inhalation de poussières
textiles végétales
Pour plus d’information, consulter le guide des maladies professionnelles (INRS, réf. ED 835) ou le site www.inrs.fr/mp.

Annexes 39
ANNEXE II
ÉCHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES BIOAÉROSOLS

L es bioaérosols sont définis comme des enti-


tés d’origine biologique en suspension dans
l’air. Ils peuvent contenir des micro-organismes, qui
micro-organismes dans l’air et la norme NF EN 14031
sur le mesurage des endotoxines.

sont des organismes vivants microscopiques omni- Des expositions aux bioaérosols ont été mises
présents dans l’environnement. Les entités micro- en évidence dans plusieurs secteurs d’activité,
biennes (telles que les cellules, les spores, leurs com- mais les connaissances actuelles ne permettent
posants et leurs métabolites) peuvent être émises pas d’établir une relation claire entre les niveaux
dans l’air des lieux de travail à partir des procédés de concentration mesurés et les symptômes obser-
dans lesquels elles sont impliquées ou lors de la vés. Par conséquent, il n’y a pas de valeurs limites
manipulation de matières contaminées. d’exposition professionnelle (VLEP) pour les agents
biologiques en suspension dans l’air et l’interpré-
Des méthodes de mesures sont disponibles pour tation des données d’exposition aux bioaérosols en
évaluer les expositions professionnelles aux bioaéro- termes de risques biologiques encourus est encore
sols. La mesure des concentrations en polluants biolo- incertaine. Le recours à la mesure peut cependant
giques dans l’air se déroule en deux étapes principales : être utile par exemple pour guider la mise en place
le prélèvement qui consiste à faire passer un vo- de mesures de prévention. Pour cela, il est indispen-
lume d’air connu sur un support de collecte pour y sable que la stratégie de mesurage soit bien définie.
piéger les polluants ; D’abord, des mesurages comparatifs (air intérieur /
puis l’analyse de l’échantillon prélevé qui se fait de air extérieur ; air de local à problème / air de local simi-
manière différée au laboratoire. laire sans problème…) devront être effectués le même
jour, dans des conditions similaires et avec le même
Les méthodes et appareils permettant d’échan- type d’appareils, afin de faciliter l’interprétation des
tillonner les bioaérosols incluent l’échantillonnage résultats. Des rapprochements pourront être tentés
par filtration ou en voie liquide (CIP 10-M). L’ana- avec les données publiées dans la littérature pour des
lyse des échantillons est effectuée par le biais des activités similaires, en tenant compte de toutes les
méthodes utilisées classiquement en microbiologie. réserves listées ci-dessus sur les appareils et les mé-
Parmi ces méthodes, on peut citer la culture sur mi- thodes non standardisés, ainsi que sur les variations
lieu gélosé ou encore les méthodes de biologie molé- saisonnières et climatiques. L’interprétation des
culaire. D’autres méthodes permettent de doser des résultats doit aussi prendre en considération le maxi-
constituants cellulaires comme les endotoxines bac- mum d’informations rassemblées lors de l’échantil-
tériennes ou les ergostérols fongiques. lonnage, du transport et de l’analyse des échantil-
lons. Ensuite, les expositions mesurées peuvent être
Plusieurs méthodes ont été développées et ca- comparées aux valeurs guides qui sont proposées
ractérisées par l’INRS pour mesurer certaines par- par certains pays ou dans des articles scientifiques.
ticules d’origine biologique en suspension dans l’air Toutefois, il n’y a pas de consensus international pour
des atmosphères de travail : les micro-organismes ces valeurs et la plupart ne sont pas reliées à des
cultivables, les endotoxines et plusieurs myco- effets sur la santé. En France, le réseau Assurance
toxines (aflatoxines, l’ochratoxine A, la zéaralénone, maladie Prévention des risques professionnels a
la fumonisie B1 et les mycotoxines HT2 et T2). Ces défini deux valeurs guide pour les endotoxines en
méthodes ont été développées dans un objectif de fonction des résultats d’analyses effectuées dans
standardisation afin que les mesures effectuées au différents secteurs (voir NT 2572).
sein du réseau Assurance maladie – Risques profes-
sionnels et leur interprétation soient homogènes
et comparables (voir DO 2271). Les protocoles de me-
sures, détaillés et complets, sont consultables dans
la base de données Métropol (www.inrs.fr/metropol).
Par ailleurs, des normes européennes existent pour
le mesurage des micro-organismes dans l’atmosphère
des lieux de travail. Ainsi, la norme NF EN 13098
donne les recommandations sur le mesurage des

71. Les risques biologiques au travail, INRS, DO 22.


72. V aleurs guides endotoxines. Interprétation des résultats de métrologie des bioaérosols, INRS, NT 25.

40 INRS
ANNEXE III
SUIVI EN SANTÉ AU TRAVAIL – PLACE ET LIMITES DE LA VACCINATION

L es services de santé au travail ont pour mis-


sion exclusive d’éviter toute altération de la
santé des travailleurs du fait de leur travail. À cette
de groupe 2, cette visite initiale doit avoir lieu avant
la prise de poste (article R. 4624-10 du Code du tra-
vail). Les VIP suivantes se feront avec une périodicité
fin : fixée par le médecin du travail (maximum 5 ans). Elles
ils conduisent les actions de santé au travail, dans le donnent lieu à la remise d’une attestation de suivi.
but de préserver la santé physique et mentale des tra-
vailleurs tout au long de leur parcours professionnel ; Si l’évaluation du risque met en évidence une
ils conseillent les employeurs, les travailleurs et exposition potentielle à des agents biologiques de
leurs représentants sur les dispositions et mesures groupe 3 ou 4, les salariés doivent alors bénéficier
nécessaires afin d’éviter ou de diminuer les risques d’un suivi individuel renforcé (SIR – article R. 4426-7
professionnels et d’améliorer les conditions de travail ; du Code du travail). Le salarié bénéficie alors
ils assurent la surveillance de l’état de santé des d’un examen médical d’aptitude à l’embauche, qui
travailleurs en fonction des risques concernant leur se substitue à la VIP, effectué par le médecin du
santé au travail, leur sécurité et celles des tiers ; travail préalablement à l’affectation sur le poste.
ils participent au suivi et contribuent à la traçabilité Le groupe 4 ne comprend que des virus non ren-
des expositions professionnelles et à la veille sanitaire. contrés en France, sauf introduction accidentelle, cas
exceptionnel importé en milieu de soins (maladie à
Le suivi en santé au travail permet de : virus Ebola…), ou travaux de recherche sur ces virus.
recueillir des informations sur les conditions d’ex- Les agents biologiques de groupe 3 peuvent être
position du salarié et son état de santé ; rencontrés dans certains secteurs professionnels,
prescrire si nécessaire des examens complémentaires ; notamment avec contacts interhumains (tubercu-
renouveler l’information du salarié sur son exposi- lose, hépatites B et C…) ou avec certains animaux,
tion professionnelle (notamment à des agents biolo- ainsi qu’en laboratoire de recherche. Cependant,
giques) et sur les mesures de prévention collectives il convient d’évaluer en fonction des métiers
et individuelles adaptées à son poste de travail ; concernés si les risques d’exposition sont présents
rappeler les règles d’hygiène individuelle partici- (exemple : risque de contracter les virus VHB et VIH
pant à cette prévention ; uniquement lors d’AES…) et ce même si les mesures
faire le point sur les vaccinations ; de prévention sont en place.
prêter une attention particulière aux femmes en-
ceintes. Il convient de noter, qu’en dehors des visites
Le suivi de l’état de santé des travailleurs est prévues soit dans le cadre du suivi « classique » de
l’occasion de recueillir les informations en vue d’une l’état de santé (VIP), soit dans le cadre d’un SIR, le
veille sanitaire professionnelle et/ou d’études épidé- salarié ainsi que l’employeur ont toujours la possi-
miologiques. bilité de demander une visite auprès du médecin
du travail. Le médecin du travail peut également
organiser lui-même une visite médicale pour tout
1. Suivi individuel en santé au travail travailleur le nécessitant.
et risques biologiques

Le Code du travail prévoit que « tout travailleur 2. Place et limites de la vaccination


bénéficie d’un suivi individuel de son état de santé ».
Ce suivi comprend, en général, une visite d’infor- En milieu de travail, la vaccination doit être inté-
mation et de prévention (VIP) dans un délai de trois grée à la démarche globale de prévention des risques
mois après la prise de poste, effectuée par le méde- biologiques élaborée par l’employeur en collabora-
cin du travail ou, sous l’autorité de celui-ci, par le col- tion avec le médecin du travail. Pour pouvoir poser
laborateur médecin, l’interne en médecine du travail l’indication d’une vaccination en milieu de travail, il
ou l’infirmier. est nécessaire d’évaluer préalablement le risque.

Dans le cas où l’évaluation du risque montre que La vaccination est destinée à renforcer la pro-
le salarié peut être exposé à des agents biologiques tection du salarié mais elle ne saurait remplacer les

Annexes 41
mesures de protection collectives et individuelles le Code du travail (article R. 4426-6) qui prévoit
prises en amont visant à réduire l’exposition et à qu’un employeur sur proposition du médecin du tra-
protéger le travailleur. S’agissant d’un acte médical, vail peut recommander une vaccination. Il peut s’agir
il revient au médecin du travail de proposer à l’em- par exemple de la vaccination contre la leptospirose
ployeur de recommander telle ou telle vaccination pour les égoutiers, de la vaccination contre la grippe
(article R. 4426-6 du Code du travail). Il se basera sur : en Ehpad (établissement hospitalier pour personnes
les éléments d’évaluation des risques qui lui sont âgées dépendantes), ou bien encore de la vaccina-
communiqués par l’employeur, ainsi que sur sa propre tion contre la coqueluche ou la rougeole en crèche…
évaluation, figurant dans la fiche d’entreprise ;
les recommandations en milieu professionnel Le salarié doit être informé par le médecin du
du calendrier vaccinal73 (vaccinations obligatoires et travail sur les risques encourus au poste de travail,
recommandées). sur les avantages et les limites de la vaccination et
sur d’éventuels effets secondaires. Aucune vaccina-
Les vaccinations en milieu de travail ont deux tion ne peut être pratiquée sans l’accord explicite
objectifs : du travailleur. Il a le choix du médecin vaccinateur
prémunir les salariés contre un risque profession- (médecin traitant, médecin du travail…).
nel en leur assurant, par cet acte de prévention pri-
maire, une protection individuelle ;
rompre la chaîne de transmission et ainsi éviter, en
les immunisant, qu’ils ne contaminent leur entourage
(collègues, patients en milieu de soins, proches…).
Elles sont régies par :
le Code de la santé publique (articles L. 3111-4,
L. 3112-1, R. 3112-1 et R. 3112-2) rendant obligatoires
certaines vaccinations pour certains professionnels
exposés ou exposant les personnes dont ils ont la
charge à un risque de contamination : vaccination
contre l’hépatite B pour les professionnels de santé,
par exemple ;

73. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales, mis à jour tous les ans, accessible sur le site du ministère de la Santé.

42 INRS
Annexes 43
Pour commander les brochures et les affiches de l’INRS,
adressez-vous au service Prévention de votre Carsat, Cram ou CGSS.

Services Prévention des Carsat et Cram


Carsat ALSACE-MOSELLE Carsat BRETAGNE Carsat NORD-EST
(67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
14, rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan) 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
CS 10392 236, rue de Châteaugiron 55 Meuse, 88 Vosges)
67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex 09 81 à 85, rue de Metz
tél. 03 88 14 33 00 tél. 02 99 26 74 63 54073 Nancy cedex
fax 03 88 23 54 13 fax 02 99 26 70 48 tél. 03 83 34 49 02
[email protected] [email protected] fax 03 83 34 48 70
www.carsat-alsacemoselle.fr www.carsat-bretagne.fr [email protected]
www.carsat-nordest.fr
(57 Moselle) Carsat CENTRE - VAL DE LOIRE
3, place du Roi-George (18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, Carsat NORD-PICARDIE
BP 31062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret) (02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,
57036 Metz cedex 1 36, rue Xaintrailles 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)
tél. 03 87 66 86 22 CS44406 11, allée Vauban
fax 03 87 55 98 65 45044 Orléans cedex 1 59662 Villeneuve-d’Ascq cedex
www.carsat-alsacemoselle.fr tél. 02 38 79 70 21 tél. 03 20 05 60 28
[email protected] fax 03 20 05 79 30
(68 Haut-Rhin) www.carsat-cvl.fr [email protected]
11, avenue De-Lattre-de-Tassigny www.carsat-nordpicardie.fr
BP 70488 Carsat CENTRE-OUEST
68018 Colmar cedex (16 Charente, 17 Charente-Maritime, Carsat NORMANDIE
tél. 03 69 45 10 12 19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres, (14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche,
fax 03 89 21 62 21 86 Vienne, 87 Haute-Vienne) 61 Orne, 76 Seine-Maritime)
www.carsat-alsacemoselle.fr 37, avenue du Président-René-Coty Avenue du Grand-Cours
87048 Limoges cedex 76028 Rouen cedex
Carsat AQUITAINE tél. 05 55 45 39 04 tél. 02 35 03 58 22
(24 Dordogne, 33 Gironde, fax 05 55 45 71 45 fax 02 35 03 60 76
40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, [email protected] [email protected]
64 Pyrénées-Atlantiques) www.carsat-centreouest.fr www.carsat-normandie.fr
80, avenue de la Jallère
33053 Bordeaux cedex Cram ÎLE-DE-FRANCE Carsat PAYS DE LA LOIRE
tél. 05 56 11 64 36 (75 Paris, 77 Seine-et-Marne, (44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire,
documentation.prevention@ 78 Yvelines, 91 Essonne, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)
carsat-aquitaine.fr 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis, 2, place de Bretagne
www.carsat-aquitaine.fr 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise) 44932 Nantes cedex 9
17-19, place de l’Argonne tél. 02 51 72 84 08
Carsat AUVERGNE 75019 Paris fax 02 51 82 31 62
(03 Allier, 15 Cantal, tél. 01 40 05 32 64 [email protected]
43 Haute-Loire, fax 01 40 05 38 84 www.carsat-pl.fr
63 Puy-de-Dôme) [email protected]
Espace Entreprises www.cramif.fr Carsat RHÔNE-ALPES
Clermont République (01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère,
63036 Clermont-Ferrand cedex 9 Carsat LANGUEDOC-ROUSSILLON 42 Loire, 69 Rhône, 73 Savoie,
tél. 04 73 42 70 19 (11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 74 Haute-Savoie)
fax 04 73 42 70 15 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales) 26, rue d’Aubigny
[email protected] 29, cours Gambetta 69436 Lyon cedex 3
www.carsat-auvergne.fr 34068 Montpellier cedex 2 tél. 04 72 91 97 92
tél. 04 67 12 95 55 fax 04 72 91 98 55
Carsat BOURGOGNE - fax 04 67 12 95 56 [email protected]
FRANCHE-COMTÉ [email protected] www.carsat-ra.fr
(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, www.carsat-lr.fr
39 Jura, 58 Nièvre, Carsat SUD-EST
70 Haute-Saône, Carsat MIDI-PYRÉNÉES (04 Alpes-de-Haute-Provence,
71 Saône-et-Loire, 89 Yonne, (09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
90 Territoire de Belfort) 32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse-du-Sud,
46, rue Elsa-Triolet 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne) 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
21044 Dijon cedex 2, rue Georges-Vivent 35, rue George
tél. 03 80 33 13 92 31065 Toulouse cedex 9 13386 Marseille cedex 20
fax 03 80 33 19 62 tél. 36 79 tél. 04 91 85 85 36
[email protected] fax 05 62 14 88 24 fax 04 91 85 75 66
www.carsat-bfc.fr [email protected] [email protected]
www.carsat-mp.fr www.carsat-sudest.fr

Services Prévention des CGSS


CGSS GUADELOUPE CGSS LA RÉUNION
Espace Amédée Fengarol, bât. H 4, boulevard Doret, CS 53001
Parc d’activités La Providence, ZAC de Dothémare 97741 Saint-Denis cedex 9
97139 Les Abymes tél. 02 62 90 47 00 – fax 02 62 90 47 01
tél. 05 90 21 46 00 – fax 05 90 21 46 13 [email protected]
[email protected] www.cgss-reunion.fr
www.cgss-guadeloupe.fr
CGSS MARTINIQUE
CGSS GUYANE Quartier Place-d’Armes,
Direction des risques professionnels 97210 Le Lamentin cedex 2
CS 37015, 97307 Cayenne cedex tél. 05 96 66 51 31 et 05 96 66 76 19 – fax 05 96 51 81 54
tél. 05 94 29 83 04 – fax 05 94 29 83 01 [email protected]
[email protected] www.cgss-martinique.fr

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N° d’imprimeur : xxxxxx - Dépôt légal : mois 2016 - Imprimé en France
Cette brochure a pour objectif d’inciter l’ensemble
des préventeurs à intégrer de façon systématique l’évaluation
des risques biologiques dans leur démarche
générale de prévention des risques en entreprise,
quel que soit le secteur d’activité.

Elle apporte en termes simples l’essentiel des connaissances


sur les risques biologiques en milieu de travail (risques
de type infectieux, allergique, toxinique ou cancérogène)
et propose d’utiliser la chaîne de transmission
comme fil rouge pour l’évaluation des risques.

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles
• •
65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris Tél. 01 40 44 30 00 [email protected]

Édition INRS ED 6034


2e édition • avril 2019 • 5 000 ex. • ISBN 978-2-7389-2449-0

u L’INRS est financé par la Sécurité sociale - Assurance maladie / Risques professionnels t

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