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Examens Parasitologiques Des Selles

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Examens parasitologiques des selles

6 EXAMENS PARASITOLOGIQUES
DES SELLES
Rédigé par Pr Menan Hervé (Côte d’Ivoire), Relu par Pr Diallo Mouctar (Mali) et
Pr Doumbo Niaré Safiatou (Mali)

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 125


Examens parasitologiques des selles

Introduction
L’intestin et les voies biliaires constituent des habitats de prédilection pour certains parasites
qui utilisent comme mode de sortie dans le milieu extérieur, l’émission des selles.
L’examen parasitologique des selles (EPS) permet donc la mise en évidence et l’identification
de ces parasites qui peuvent être retrouvés sous différentes formes :
- Vers adultes : ascaris, oxyure, anneaux de Taenia, etc. ;
- Œufs : œufs d’helminthes ;
- Larves : larves rhabditoïdes d’anguillules et d’ankylostomes ;
- Formes végétatives ou trophozoïtes et formes kystiques de protozoaires,
- Oocystes de coccidies
Nous ne ferons pas mention, dans ce chapitre, des examens pour la recherche des
champignons tels que les microsporidies (voir chapitre sur les microsporidies) et les levures
(voir chapitre sur le diagnostic biologique des mycoses).
L’EPS est justifié devant l’apparition de troubles digestifs de type nausées, vomissements,
douleurs abdominales ou diarrhée qui ne sont pas des signes obligatoires de parasitose.
Une démarche rigoureuse doit être observée dans la réalisation des EPS. Elle débute par le
prélèvement des selles, ensuite viennent l’examen macroscopique, l’examen microscopique
direct, les techniques de concentration et éventuellement les techniques spéciales.

I. Conditions de prélèvement et de conservation des


selles
Le prélèvement des selles constitue une étape très importante, car il contribue à garantir la
qualité des examens et la fiabilité des résultats.

A. Préparation du sujet
Si l’examen est programmé, il faut déconseiller aux malades, 2 ou 3 jours avant, un régime
alimentaire riche en résidus. Il faudra éviter les fruits et légumes verts. Il faudra également
interdire les produits tels que l’huile de paraffine, les mucilages, le charbon végétal, les sels
de magnésium, les sels de bismuth, le kaolin, les huiles laxatives, la baryte, les suppositoires
et autres substances rémanentes intestinales qui pourraient masquer les parasites. Si l’on
veut faire un lavement baryté pour une radiographie, il doit être réalisé après l’EPS, car la
baryte met 10 à 15 jours avant d’être totalement éliminée.
On pourra également, si possible, interrompre tout traitement par les antibiotiques
intestinaux (ex. : sulfamides) qui sont susceptibles d’agir sur la flore intestinale et les
protozoaires. D’une façon générale, toute prise d’antiparasitaire intestinal doit être signalée.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 126


Examens parasitologiques des selles

B. Réactivation des selles


Elle consiste à provoquer une accélération du transit dans le but de faire apparaître dans les
selles liquides ou molles les formes végétatives des protozoaires et parfois les larves
rhabditoïdes d’anguillule.
Pour ce faire, la veille de l’examen, l’on administre au patient un laxatif léger : sulfate de
magnésium (1 cuillérée à café diluée dans un verre d’eau sucrée). Le lendemain matin,
répéter la même dose et, au besoin, donner une 3ème dose.
Le malade aura alors la diarrhée, et l’on recueille la deuxième émission de selles pour y
rechercher les formes végétatives de protozoaires.

C. Recueil des selles


L’émission de formes parasitaires dans les selles n’est pas continue.
Un examen parasitologique des selles doit être réalisé sur au moins trois selles émises à
quelques jours (2 jours si possible) d’intervalle (afin d’éviter les phases négatives
d’émission).
Les selles doivent être recueillies dans les boîtes en verre ou en plastique transparent pour
pouvoir observer tout le spécimen biologique. Il doit s’agir d’un récipient d’ouverture
suffisamment large avec un couvercle.

Pot pour recueil des selles

Les malades doivent déféquer directement dans le récipient en émettant une quantité
suffisante de selles.
Les boîtes d’allumettes ou les pots en carton sont à proscrire.

D. Délai entre la défécation et l’examen parasitologique


L’échantillon de selles doit parvenir très rapidement au laboratoire c’est-à-dire dans la demi-
heure qui suit son émission, car les formes végétatives de protozoaires vont se décomposer
ou se modifier assez rapidement après l’émission de la selle et ne seront plus
reconnaissables. De même, si l’examen est trop retardé, des œufs d’oxyure ou
d’ankylostomes peuvent éclore et donner des larves qu’il faudra pouvoir reconnaître.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 127


Examens parasitologiques des selles

E. Conservation des selles


En cas de conservation provisoire :
Les flacons de selles hermétiquement fermés seront mis à la température de +4°C. Ceci
permet de conserver pendant quelques jours voire une semaine les œufs et larves
d’helminthes ainsi que les kystes de protozoaires.
En cas conservation plus longue :
L’eau formolée à 10% permet la conservation des kystes de protozoaires, des œufs et à un
degré moindre les larves d’helminthes.
Pour se faire, l’on mélange 1 volume de matières fécales à 3 volumes de la solution de
formol jusqu’à obtention d’une suspension homogène. Filtrer et conserver le filtrat dans un
flacon.
Des flacons prêts à l’emploi commerciaux sont disponibles dans le commerce et contiennent
le SAF (Sodium Acetate Formalin ou Formol d'acétate de sodium).
Les selles peuvent être également conservées dans une solution de MIF (Merthiolate Iode
Fomol). C’est la technique de MIF conservation ou de MIF stockage ou MIF coloration. Le
protocole est le suivant:
- Verser 2,35ml de la solution Merthiolate Formol dans 0,15ml d’une solution iodo-
iodurée ;
- Ajouter un petit pois de selles ;
- Laisser sédimenter 20 à 30 min;
- Prélever 1 à 2 gouttes au dessus du sédiment à l’aide d’une pipette Pasteur ;
- Observer au microscope entre lame et lamelle.
Les flacons de selles colorées seront mis à l’abri de la lumière. La méthode de MIF
conservation permet une bonne conservation des éléments copro-parasitaires sur plusieurs
mois ou années. Elle permet également l’identification des formes végétatives et kystiques
de protozoaires par la mise en évidence de leur structure interne.
Pour la conservation longue, on peut également réaliser un frottis de selles coloré à
l’hématoxyline ferrique (bonne coloration des noyaux des formes végétatives de
protozoaires). C’est la methode de coloration de référence pour l’identification des
protozoaires intestinaux. Elle est onéreuse et peu utilisée dans les laboratoires africains.
Il est aussi possible de colorer le frottis de selles par la technique de Ziehl-Neelsen (bonne
coloration des oocystes de cryptosporidies).
On peut aussi faire appel à la technique de lutage qui permet de conserver les parasites
pendant des mois. On dépose du vernis à ongle transparent autour de la lamelle sur une
lame. Cette méthode est valable surtout pour les œufs d’helminthes. Les kystes de
protozoaires et les larves d’helminthes ne résistent pas longtemps.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 128


Examens parasitologiques des selles

II. Examens des selles

A. Examens directs

1. Examen macroscopique
Il constitue une étape indispensable et renseigne sur:
- la consistance des selles (molle, moulée, liquide, …) ;
- la couleur des selles (jaunâtre, verdâtre, brun, noirâtre, …) ;
- la présence éventuelle de glaire, de sang, de pus, de mucus ;
- la présence éventuelle de parasites adultes visibles à l’œil nu (ascaris, oxyure, des
anneaux de ténia). On pourra également observer de faux parasites (débris
végétaux …) ;
- l’odeur (fade, fécaloïde, fétide).

Les selles diarrhéiques ou glairo-sanguinolentes orientent vers la recherche de formes


végétatives de protozoaires.
Les selles dures ou moulées font suspecter la présence d’œufs d’helminthes et de kystes de
protozoaires.

2. Examen microscopique direct


C’est une étape incontournable et majeure de l’EPS.
L’examen microscopique direct permet de dépister les œufs et les larves d’helminthes, les
kystes et les formes végétatives d’amibes et de flagellés, les oocystes de coccidies et les
spores de microsporidies.
Il permet en particulier d’observer vivantes les formes végétatives de protozoaires et les
larves d’helminthes. On peut ainsi apprécier leurs caractères de mobilité. Il permet aussi de
retrouver les parasites qui se concentrent mal par les techniques standards de concentration
(œufs non fécondés d’Ascaris lumbricoides, embryophores de Taenia sp). Cette technique
permet aussi d’apprécier l’état digestif du patient.
Mode opératoire :
 S’il s’agit d’une selle de consistance ferme :
- prélever un fragment en piquant à l’aide d’un pique à cheveux ou d’une baguette
de verre à plusieurs endroits ;
- délayer une petite portion de la selle dans une goutte de sérum physiologique
déposée sur une lame porte-objet propre et bien dégraissée ;
- recouvrir d’une lamelle de sorte que la suspension s’étale de façon homogène en
dessous. La suspension doit être mince et transparente;

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 129


Examens parasitologiques des selles

- examiner au microscope à l’objectif x 10 puis x 40si l’on a repéré un élément


suspect.

Différentes étapes de la préparation de la lame à observer lors de l’examen direct. En cas de


présence de kystes de protozoaires, l’on peut déposer à un bord de la lamelle, une goutte
d’une solution de lugol à 1% qui diffusera par capillarité. La composition du lugol à 1% est la
suivante :
- iode 1g.
- iodure de potassium 2g.
- eau distillée 100ml.
Le lugol colore en jaune-brun les membranes externes des kystes ainsi que leur contenu
cytoplasmique et nucléaire, ce qui permet de bien les identifier.
 Si la selle est diarrhéique, on procède de la même manière que précédemment sauf
qu’ici l’on peut se passer du sérum physiologique.
 Si la selle est dysentérique, le prélèvement se fera de préférence sur les zones glairo-
sanguinolentes pour rechercher les formes végétatives d’Entamoeba histolytica
histolytica mais aussi les œufs de Schistosoma mansoni.
Inconvénient : du fait de la faible quantité de selles, l’on peut avoir un résultat faussement
négatif.

B. Méthodes de concentration parasitaire


Principe général :
Les techniques de concentration parasitologique sont des méthodes par lesquelles l’on
essaie, à partir d’une grande quantité de matières fécales, de rassembler dans un faible
volume les parasites après élimination des résidus de la digestion. Pour ce faire, l’on joue sur
les densités et affinités différentes de ces résidus et des parasites recherchés.
La technique idéale qui concentrerait tous les parasites n’existe pas. Il convient donc
d’utiliser plusieurs techniques de concentration pour observer le maximum d’éléments
coproparasitaires.
Quel que soit le résultat de l’examen microscopique direct, un bon laboratoire se doit
d’effectuer plusieurs techniques de concentration. Parmi ces techniques, on doit utiliser :

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 130


Examens parasitologiques des selles

- une technique standard de concentration qui, en règle générale, permet de concentrer


la plupart des parasites ;
- une technique spéciale que l’on utilise dans des cas particuliers. Il s’agit d’une
recherche orientée par le contexte clinique. Elle est déclenchée par le clinicien, qui doit
préciser la parasitose suspectée.
Les techniques de concentrations parasitaires se répartissent en deux grands groupes :
- les méthodes physiques;
- les méthodes physico-chimiques ou diphasiques basées sur l’action combinée de la
sédimentation et le pouvoir dissolvant de l’éther.

Etapes communes aux méthodes physiques et physico-chimiques


Dilution
Quel que soit le liquide de dilution, les selles devront être triturées, à l’aide d’une baguette
de verre, dans un verre à pied. On ajoute, au début, une très petite quantité de liquide pour
obtenir une pâte. Ajouter au fur et à mesure le liquide, jusqu’à obtention d’une suspension
homogène assez fluide. Le résultat sera un diluât correspondant à ce qui est recommandé
pour la technique choisie.
Filtration
Pour éliminer les particules alimentaires non fragmentées (peaux de fruit ou de légume par
exemple), le diluât obtenu est filtré à travers une passoire (tamis chinois) à mailles fines.
Recueillir le filtrat dans un autre verre à pied.
Un peu de liquide propre permet de rincer la passoire et d’emporter les éventuels œufs
restés dans les mailles.
La passoire après usage sera brossée et flambée (destruction d’œufs éventuellement restés
accrochés dans les mailles).
Brève sédimentation
Laisser sédimenter, dans un verre à pied, le filtrat recueilli pendant 30 secondes à 1 mn.
Cette sédimentation permet aux petits éléments lourds de tomber dans le fond du verre à
pied.

1. Les méthodes physiques


Principe : elles sont basées sur la différence de densité entre les débris gênants des selles et
les éléments parasitaires.
On distingue :
- les techniques par sédimentation ;
- les techniques par flottation.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 131


Examens parasitologiques des selles

a. Techniques par sédimentation


La dilution se fait dans un liquide de faible densité, ce qui permet aux éléments parasitaires
de se déposer.

 Technique par simple sédimentation multiple


- Triturer 10 à 20g de selles dans de l’eau physiologique (à défaut utiliser l’eau
distillée ou l’eau du robinet) ;
- Filtrer et recueillir le filtrat dans un grand verre à pied ;
- Ajouter 250 à 500ml d’eau ;
- Agiter et laisser sédimenter 1 heure ;
- Rejeter le surnageant et remettre à nouveau 250 à 500ml d’eau physiologique ;
- Recommencer l’opération jusqu’à ce que le surnageant soit clair ;
- Examiner le culot.

Il existe 2 méthodes d’examen du culot :


- Méthode des 3 prélèvements : faire un prélèvement en surface, au milieu et au
fond du culot ;
- Méthode de prélèvement unique après avoir homogénéiser le culot.
Remarque : l’utilisation d’eau de robinet entraîne l’éclosion des œufs de schistosomes. On
peut aussi y retrouver des larves rhabditoïdes d’helminthes.

Avantages
Cette méthode est simple et peu coûteuse, car ne nécessite pas de produit chimique
particulier.
De plus, elle n'utilise pas de solutions denses, par conséquent les éléments parasitaires sont
isolés sans déformation.
L’indication la plus intéressante de la sédimentation est la recherche d'œufs lourds (ex :
œufs de Trématodes, œufs atypiques d’ascaris) et de larves d’anguillule.
Inconvénients
C'est une méthode longue.
Il existe beaucoup de débris fécaux (selles riches en féculent) qui sédimentent aussi vite que
les parasites recherchés, et l’examen microscopique n’est pas toujours facile.

 Sédimentation-centrifugation
C’est une technique semblable à la précédente. Mais ici, au lieu de laisser sédimenter, on
récupère une partie du filtrat et on centrifuge à 1500 tr/min pendant 1 min. On rejette le
surnageant, on reprend le culot par l’eau physiologique, et on centrifuge jusqu’à ce que le
surnageant soit clair.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 132


Examens parasitologiques des selles

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Prélever Ajouter de Homogénéiser Filtrer Transvaser Centrifuger Rejeter le Ajouter de Centrifuger Examiner le
l’échantillon l’eau dans un surnageant l’eau culot au
tube à essai microscope

Avantages
Technique plus rapide que la précédente, moins de manipulations
Inconvénients
On n’utilise pas les 10 à 20g de selles (puisqu’on utilise une partie des selles).

 Sédimentation en eau glycérinée (technique de Faust-Ingalls)

Le liquide de dilution est l’eau glycérinée à 5%.


Mode opératoire
- Diluer 5 grammes de selles dans 300ml d’eau glycérinée à 0,5% ;
- Pratiquer trois sédimentations successives en verre à pied d’une durée de 1 heure, 45
minutes puis 30 minutes ;
- Rejeter le dernier surnageant ;
- Effectuer des prélèvements à différents niveaux pour l’analyse.
Avantages
Technique de terrain employée pour rechercher les œufs de S. mansoni mais permet aussi
de trouver des œufs d’ascaris non fécondés et des larves d’anguillule.
Inconvénients
Technique longue.
Ne concentre pas les autres parasites.
L’examen microscopique peut être rendu difficile par la présence de certains résidus.

b. Techniques par flottation


Principe : les œufs ont une coque qui les protège pendant un certain temps, de la
pénétration de liquide plus dense. Une dilution avec ces liquides aura tendance à les laisser
flotter en surface tandis que les résidus plus lourds ou ceux qui s’imprègnent rapidement
tombent dans le fond des récipients.
La manipulation doit être rapide car certains œufs peuvent s’imprégner de liquide et
redescendre au fond du récipient. Avant les examens, il faut éviter les aliments gras et
médicaments à base d’huile de paraffine.
 Technique de Willis
Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 133
Examens parasitologiques des selles

Le liquide de dilution est une solution aqueuse de chlorure de sodium saturée à 25% (25g e
NaCl dans 100ml d’eau distillée environ ; densité = 1200).
Mode opératoire
- Diluer les selles au dixième environ dans le liquide de dilution (1 à 2g de selles dans 20
ml) ;
- Filtrer rapidement ;
- Laisser reposer le filtrat pendant 30 secondes ;
- Remplir avec le surnageant du filtrat un tube jusqu’à la limite supérieure (léger
bombement du liquide au dessus du bord) ;
- Placer délicatement une lamelle qui doit recouvrir tout le tube sans bulle d’air ;
- Laisser en contact pendant 15 mn ;
- Retirer la lamelle et la déposer sur une lame porte-objet ;
- Observer au microscope au grossissement x 10 puis x 40.
Avantages
- Simplicité et rapidité d’exécution;
- Faible prix de revient;
- Concentre bien les œufs d’ankylostome et d’Hymenolepis.
Inconvénient
La solution de chlorure de sodium pénètre assez facilement dans les œufs, et il ne faut pas
dépasser le temps prescrit dans le déroulement de la technique.

 Technique de Faust simplifiée

Liquide de dilution : solution saturée de sulfate de zinc à 33% (ZnSO4 : 331g, eau distillée
qsp : 1000ml).
Mode opératoire
- Diluer au dixième les selles dans une solution saturée de sulfate de zinc ;
- Tamiser et centrifuger pendant une minute à 2300 tours/minute ;
- Prélever à l’anse métallique une couche superficielle et déposer sur une lame pour
examen.
Intérêt
Méthode simplifiée qui se contente d’une seule centrifugation contrairement à la méthode
originelle qui nécessite plusieurs sédimentations dans l’eau par centrifugation avant la
flottation.
Inconvénients
La densité du liquide de dilution (1,18) est proche de celle de la dilution de Willis et n’a pas
l’avantage de la simplicité pour se procurer le sulfate de zinc. Cette méthode ne permet
guère de trouver plus d’œufs que la méthode de Willis. Elle exige l’utilisation d’une
centrifugeuse.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 134


Examens parasitologiques des selles

 Technique de Janeckso-Urbanyi
Liquide de dilution : Solution iodomercurique
Biiodure de mercure 150g
Iodure de potassium 110g
Eau distillée 400ml

Dissoudre l’iodure de potassium dans un peu d’eau. Ajouter le biiodure de mercure en


remuant. Après dissolution complète, ajouter le reste de l’eau.
Mode opératoire
- Délayer 3 à 5g de selles dans 20ml de la solution d'iodomercurate ;
- Tamiser et centrifuger le filtrat recueilli dans un tube à fond conique pendant 3-4
minutes à 2 500 tours ;
- Prélever immédiatement quelques gouttes de la couche superficielle à l'aide d’une
anse ou d’une baguette de verre ou d'une pipette Pasteur ;
- Observer au microscope entre lame et lamelle.
Avantages
Cette méthode concentre bien les œufs de grande douve du foie, de schistosomes et
d’ankylostomidés ainsi que les larves d’anguillules.
Elle concentre assez bien les embryophores de ténia et les œufs de trichocéphales.
Inconvénients
La solution iodo-mercurique est coûteuse, toxique et très corrosive.
C’est une méthode inefficace pour trouver les kystes sauf ceux de giardia.

2. Les méthodes physico-chimiques ou méthodes


diphasiques

a. Principe
Ces méthodes consistent à mettre les selles en présence de 2 phases non miscibles : une
aqueuse et une organique (éther).
En plus de l’action dissolvante de l’éther, la mise en jeu de 2 phases non miscibles réalise
pour chaque élément fécal un coefficient de partage dont la valeur dépend de sa balance
hydrophile / lipophile permettant ainsi de concentrer les éléments parasitaires dans le culot
de centrifugation.
Points communs
- Les selles triturées (dilution au dixième environ) dans le liquide de dilution choisie
(selon la méthode) sont tamisées à travers une passoire ;
- Après moins d’une minute de brève sédimentation, le filtrat est versé dans un tube à
centrifuger à fond conique en le remplissant à moitié ou aux deux tiers ;

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 135


Examens parasitologiques des selles

- On ajoute de l’éther (au 1/3 en général ou au 1/2) en laissant un espace vide de 1 cm


au dessus de la couche éthérée pour permettre une bonne agitation ;
- Le tube bouché avec le doigt est alors agité énergiquement pour obtenir une
suspension homogène ;
- Centrifuger à 1500-2000 tours/ min. pendant 1 à 3 min.
-

Résultats :

Après centrifugation, les constituants de la suspension sont répartis en quatre couches avec
du haut vers le bas :
- Couche superficielle éthérée colorée par les corps éthéro-solubles (graisses diverses) ;
- Couche épaisse et adhérant aux parois du tube, contenant les résidus lipophiles encore
appelée le gâteau ;
- Couche de solution aqueuse de dilution colorée par les corps hydrosolubles ;
- Culot devant contenir les parasites et qui doit être aussi petit que possible voire
presque indiscernable à l’œil nu.
Récupération du culot de centrifugation :
- Décoller la couche des résidus lipophiles (le gâteau) à l’aide d’une baguette de verre ;
- Retourner le tube au dessus de l’évier (en faisant couler de l’eau ;
- Essuyer les parois du tube avec un coton monté sur une pince en laissant toujours le
tube avec l’ouverture dirigée vers le bas pour éviter de souiller le culot avec les
résidus ;
- Retourner alors le tube et ajouter 1 à 2 gouttes de sérum physiologique pour remettre
en suspension le culot ;
- Prélever le culot à l’aide d’une pipette Pasteur et observer au microscope entre lame
et lamelle.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 136


Examens parasitologiques des selles

b. Technique de Telemann-Rivas
Réactifs : solution aqueuse à 5% d’acide acétique cristallisable, éther éthylique.
Mode opératoire
Dans cette technique, l’on met dans le tube à centrifuger un volume égal de filtrat et
d’éther.
Avantages
Simple, concentre bien les œufs de trichocéphale, d’ankylostomidés, les larves d’anguillules
et les kystes de Giardia intestinalis. La coque des kystes d’Entamoeba histolytica se dédouble
ce qui constitue un élément de diagnostic intéressant.
Inconvénients
Les œufs d’ascaris, de grande douve, de schistosome sont souvent en défaut car restent
dans la couche lipophile. Ils sont donc mal concentrés.

c. Technique de Bailenger
Solution de dilution : Tampon acéto-acétique pH 5
Composition :
- Acétate de sodium cristallisé 15g
- Acide acétique 3,60ml
- Eau distillée qsp 1000ml
Mode opératoire
- Délayer 2 à 3 g de selles avec 10 fois son volume en tampon ;
- Tamiser sur tamis métallique et recueillir dans 1 tube en verre à centrifuger ;
- Ajouter 1 volume égal d’éther et agiter vigoureusement ;
- Centrifuger à 2500 tours /min pendant 3 min ;
- Retirer couches supérieures et examiner le sédiment entre lame et lamelle.
Avantages :
Cette méthode analogue à la méthode de Telemann-Rivas donne de meilleurs résultats.
Elle est beaucoup plus fiable dans la recherche des kystes et œufs se concentrant bien dans
un pH aux environ de 5 (giardia, amibes, trichocéphales, ankylostomes).
NB : Pour rechercher les œufs de schistosomes ou d’ascaris, il est nécessaire de ramener le
pH à 7.
Inconvénient
Le culot est souvent épais.

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Examens parasitologiques des selles

d. Technique de Ritchie simplifiée


Réactifs :
- Solution aqueuse à 10% de formol pur (formol pur = solution formaldéhyde officinale à
33%) ;
- Éther.
Mode opératoire
- Délayer 1 volume de selles dans 10 volumes d’eau formolée à 10% ;
- Tamiser sur tamis métallique, laisser sédimenter 30 sec ;
- Recueillir le filtrat dans un tube à centrifuger à fond conique ;
- Ajouter l’éther au 1/3;
- Agiter vigoureusement et émulsionner;
- Centrifuger à 1500 tours / min pendant 3 minutes ;
- Récupérer le culot en éliminant les couches supérieures. Examiner.
Intérêts
Technique standard de concentration utilisée en routine par beaucoup de laboratoires.
C’est une méthode pouvant être utilisée sur les selles formolées donc sur les selles
collectées durant les enquêtes épidémiologiques.
Elle concentre bien les kystes et oocystes de protozoaires, la plupart des œufs et larves
d’helminthes.
Inconvénients
Le culot souvent épais peut être difficile à lire.
NB : Dans la technique de Ritchie initiale, des phases de sédimentation-centrifugation sont
réalisées au préalable, et l’ajout d’eau formolée, se fait sur le culot dont le surnageant est
clair. C’est donc une technique plus longue, mais qui, au final, permet d’avoir un culot moins
épais.

e. Technique de Blagg ou de MIF concentration


Réactifs :
- Éther éthylique;
- Solution de Merthiolate Iode Formol (à préparer extemporanément).
La solution de MIF est préparée à partir d’une solution A de merthiolate-formol et d’une
solution iodo-iodurée (lugol) à 5% dite B.
Ainsi, la solution de MIF sera préparée juste avant son utilisation en ajoutant dans un
récipient contenant 11,75ml de A, 0,75ml de B.
Mode opératoire
- Diluer 1g de selles dans 10 ml du réactif de MIF ;

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Examens parasitologiques des selles

- Tamiser (attendre 10 min. pour éviter d’avoir un culot épais par la suite) ;
- Recueillir le filtrat dans un tube à centrifuger à fond conique ;
- Ajouter 1 volume d’éther pour 2 volumes de filtrat ;
- Emulsionner par agitation énergique;
- Laisser reposer 2 min.
Deux cas de figures peuvent se présenter :
- La suspension est homogène et stable (l’éther ne surnage pas). Dans ce cas, centrifuger
à 1500-2000 tours / min. pendant 1 min ;
- La suspension est instable (l’éther forme une couche superficielle). Ajouter alors 1 ml
d’eau distillée et recommencer l’agitation. Remettre de l’eau jusqu’à obtention d’une
suspension stable après 2 min puis centrifuger.
La suite des manipulations est commune aux méthodes diphasiques.
Avantages
Cette méthode permet de concentrer les œufs de schistosome, d’ascaris, d’Hymenolepis
nana. Les kystes de protozoaires et les formes végétatives sont bien concentrés et colorés
et, ainsi facilement identifiables.
Inconvénients
Le culot obtenu est souvent important, et le réactif est très salissant.

Des kits prêts à l’emploi de cette méthode sont vendus dans le commerce.
Exemple : Iodesine – Color FUMOUZE ®

f. Méthode de Thébault simplifiée par Valentin et Solle


Réactif : solution d’acide trichloroacétique (ATA) formolée. Ether.
Mode opératoire
- Diluer 10 g de selles dans environ 100ml de solution d’acide trichloroacétique ;
- Tamiser et laisser sédimenter 1 min le filtrat ;
- Verser le filtrat dans une ampoule à décanter ;
- Ajouter une quantité égale d’éther;
- Agiter vigoureusement en faisant évacuer l’éther vaporisé par ouverture du robinet
tenu en haut ;
- Laisser reposer 2 à 10 minutes avant de retirer le bouchon
- Recueillir la phase inférieure dans un tube à centrifuger à fond conique
- Centrifuger à 2000 tours / min. pendant 1 min.
- Rejeter le surnageant et examiner le culot.
NB : Dans la technique originelle, le culot est repris par une technique de flottation avec une
solution bromurée (méthode combinée).

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 139


Examens parasitologiques des selles

Avantages
Plus grande quantité de selles.
Cette technique concentre bien les kystes de petites amibes et en particulier les Endolimax
nana dont les noyaux deviennent nets (grâce au formol du liquide de dilution). Bonne
concentration aussi des kystes de Pseudolimax butschlii, E. histolytica.
Inconvénients
Cette méthode concentre mal les œufs d’helminthes.
Elle consomme beaucoup d’éther.

3. Méthodes combinées ou méthodes mixtes


Chaque méthode de concentration proposée présente l’inconvénient d’éliminer des
parasites. Elle doit donc être choisie en fonction de ce que l’on recherche
préférentiellement. Ainsi, pour avoir plus de chance de retrouver le maximum de parasites
dans les selles, les méthodes combinées sont plus intéressantes.

a. Technique de Junod
Mode opératoire
Cette technique comprend 3 temps :
- Faire une MIF concentration ou une concentration par la méthode de Bailenger :
obtention d’un culot de centrifugation épais ;
- Le culot (culot 1) issu de la première étape est repris par 4ml d’une solution de sulfate
de zinc (Faust-Ingalls). Après homogénéisation, on centrifuge 1500 tours / min pendant
30 sec. Le surnageant est mis dans un tube à centrifuger. On le dilue au ¼ avec de l’eau
distillée. Centrifuger à 1500-2000 tours / min. pendant 1 à 2 min. Examiner le culot.
Résultat : concentration des kystes de protozoaires, des larves d’anguillule, des œufs
de trichocéphale, des œufs d’ankylostomidés et d’ascaris ;
- Reprendre le culot 2 (obtenu après ajout de sulfate de zinc) dans une solution
d’iodomercurate de potassium (Janeckso-Urbanyi).
Résultat : concentration des œufs de schistosomes, des œufs de Fasciola hepatica et
les embryophores de ténia.
Inconvénients
C’est une technique longue avec de nombreuses manipulations. Inconvénients liés à
l’utilisation d’une solution d’iodo-mercurate.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 140


Examens parasitologiques des selles

b. Technique de Junod modifiée


Réactifs :
Solution de formol diluée à 10%
Éther éthylique
Solution d’iodomercurate de potassium
Mode opératoire
- Diluer 2 à 3 noix de selles dans 50ml d’une solution diluée de formol à 10% ;
- Tamiser et transférer dans un tube à fond conique rempli aux ¾ ;
- Rajouter l’éther jusqu’en haut et agiter vigoureusement pendant 30 sec ;
- Centrifuger à 2500 tours / min pendant 3 à 5 minutes ;
- Reprendre le culot par 10ml de solution d’iodomercurate de potassium ;
- Remettre en suspension et centrifuger 30 secondes à 2500 tours / min
- Verser délicatement le surnageant dans un autre tube conique, le remplir d’eau et
centrifuger 3 minutes à 2500 tours / min ;
- Vider le surnageant. Examiner le culot.
Avantages
Excellente technique pour concentrer et retrouver la plupart des kystes, œufs, larves.
Inconvénient
Technique longue qui revient chère.

C. Techniques spéciales

1. Le scotch-test anal de GRAHAM


Mode opératoire
• Appliquer un morceau de cellophane adhésive (scotch) au niveau de la marge anale le
matin, avant défécation et avant toute toilette intime ;
• Appliquer le scotch sur une lame porte-objet ;
• Examiner au microscope avec peu de lumière.
Intérêt
Technique de référence pour la mise en évidence d'œufs d'Enterobius vermicularis (oxyure).
On peut rechercher aussi les embryophores de Taenia saginata.

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Examens parasitologiques des selles

2. Méthode de Baermann
Principe
Les larves d’anguillule ont un thermotropisme et un hygrotropisme positifs. En mettant en
contact des selles contenant des larves avec de l’eau chaude, celles-ci seront attirées vers
l’eau, où elles seront facilement repérées.
Mode opératoire
- Disposer 1 carré de gaze double dans 1 passoire à fond conique (type chinois) ;
- Y déposer une noix de selle et la recouvrir ;
- Poser la passoire dans un entonnoir muni d’un robinet. On pourra aussi employer un
entonnoir ordinaire se terminant par un tuyau de caoutchouc fermé d’une pince de
Mohr ;
- Y mettre de l’eau tiède (40°C) jusqu’à immerger le fond de la passoire. L’eau doit
effleurer la selle;
- Laisser en contact pendant 3 h (24h au maximum). Les larves quittent la selle pour se
retrouver dans l’eau tiède ;
- Ouvrir le robinet ou la pince de Mohr pour recueillir le liquide dans un tube à
centrifuger à fond conique ;
- Centrifuge à 1500 tr/min pendant 5 min ;
- Examiner le culot entre lame et lamelle.

Source : Melissa B, The Plants heath, 2008


(traduit en français par Menan)
Schéma de la technique de Baermann

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 142


Examens parasitologiques des selles

Intérêt
C’est une technique de recherche des larves d’anguillules et éventuellement les larves
d’ankylostomidés (si examen différé).

Cette technique a été modifiée par l’équipe de parasitologie de l’UFR Sciences


Pharmaceutiques d’Abidjan (Kiki-Barro et al., 2017). L’entonnoir en verre et la potence en
fer ou en bois ont éte remplacés par une petite bouteille d’eau minérale vidée de son
contenu. La bouteille est coupée en 2 de façon horizontale au niveau du 1/3 supérieur. La
partie inférieure de la bouteille remplace la potence et sert de support tandis que la partie
supérieure de la bouteille sert d’entonnoir. C’est une modification qui a été validée après
plusieurs tests de concordance et qui donne les mêmes résultats que la méthode originale
de Baermann. Cette méthode modifiée présente l’avantage d’un coût extrêmement réduit,
et surtout de sa réalisation aisée même dans les campagnes de masse.

Baermann modifié Baermann classique

3. Coproculture

a. Coproculture des helminthes


La coproculture des helminthes s’applique à des vers capables d’avoir une évolution larvaire
dans le milieu extérieur.
L’indication principale est le diagnostic différentiel des larves d’ankylostomidés : Necator
americanus, Ancylostoma duodenale, Trichostrongylus sp.
Elle permet également d’obtenir en grande quantité des larves infestantes pour des essais
thérapeutiques.
Elle peut également favoriser le diagnostic biologique de l’anguillulose en cas de pauci-
infestation donnant un test de Baermann négatif.
Modes opératoires

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 143


Examens parasitologiques des selles

Il existe 3 techniques de coproculture des helminthes :


• Culture sur charbon en boîte de Pétri
- Mélanger dans un verre à pied une même quantité de selles et de poudre de
charbon ;
- Ajouter progressivement un peu d’eau stérile pour former une pâte molle ;
- Verser cette pâte dans une boîte de Pétri en respectant les bords de la boîte et en
faisant au centre un petit monticule qui touche le couvercle de la boîte ;
- Mettre à l’étuve 25°C pendant 48h.
La lecture peut se faire selon deux modalités :
- Retourner le couvercle et examiner à la loupe les gouttelettes de liquide présentes
sur le couvercle ;
- Ajouter 1 à 2ml d’eau distillée stérile. Prélever le liquide. Centrifuger à 2500 tours /
min pendant 5 min. Examiner le culot.
• Culture sur papier buvard en boîte de Pétri
- Envelopper 3 lames porte-objets dans 1 papier buvard ou papier filtre sur plusieurs
épaisseurs ;
- Déposer ce dispositif dans une boîte de Pétri ;
- Etaler en couche mince 1 à 2g de selles sur la face supérieure du papier ;
- Ajouter 10ml d’eau distillée stérile dans la boîte de Pétri sans noyer la selle ;
- Recouvrir la boîte et la mettre à l’étuve à 25°C pendant 48 h.
- Lecture : 2 modes
Enlever le couvercle et rechercher à l’aide d’une loupe les larves dans l’eau.
Pipeter le liquide et le mettre dans un tube à fond conique. Centrifuger à 2500
tours / min pendant 5 min. Remettre le surnageant dans la boîte de Pétri et la
porter à l’étuve. Lire le culot au microscope.
• Culture sur papier buvard en tube à essai
- Découper des languettes de papier buvard de sorte à les faire entrer aisément dans
un tube à essai ;
- Étaler une fine couche de selles 1-2g sur toute la longueur du papier sauf aux
extrémités (laisser 2-3cm sur chaque extrémité) ;
- Introduire ce papier dans un tube à essai contenant 5ml d’eau distillée stérile sans
noyer la selle ;
- Mettre à l’étuve à 25°C en prenant soin de fermer le tube pour éviter la
dessication ;
- Lecture au bout de 48 h :
.retirer le papier buvard;
.verser la totalité du liquide dans un tube à fond conique ;
.centrifuger et examiner le culot.
Résultats des coprocultures des helminthes :
Au 2ème jour (48h), on peut retrouver :
- des larves rhabditoïdes d’ankylostomidés;

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 144


Examens parasitologiques des selles

- des larves strongyloïdes infestantes d’anguillule (cycle externe direct ou cycle


court).
Aux 3ème, 4ème et 5ème jours, on recherchera :
- les larves strongyloïdes d’ankylostomidés;
- les larves strongyloïdes d’anguillule (cycle court) ;
- des adultes mâles et femelles d’anguillule (cycle externe indirect).
Du 6ème au 9ème jour, l’on peut retrouver :
- les larves strongyloïdes infestantes (enkystées) d’ankylostomidés ;
- les larves rhabditoïdes d’anguillule (2ème génération) ;
- les larves strongyloïdes infestantes d’anguillule (2ème génération) ;
- les adultes stercoraires d’anguillules.

Tableau 6. 1 : Avantages et inconvénients des différentes techniques de coproculture des


helminthes

Avantages Inconvénients
Buvard Liquide clair Risque d’assèchement
Boîte de Pétri Grande quantité de selles Risque d’assèchement
Charbon
Lecture rapide Lecture gênée par le
charbon : larves « sales »
Tube à essai Larves propres Faire plusieurs tubes pour
Liquide propre examiner une quantité
Faible risque de séchage notable de selles

b. Coproculture des protozoaires


La culture des protozoaires permet de déceler les parasitoses discrètes et aussi d’identifier
de façon plus sûre les parasites intestinaux. Cette technique de culture est mise en œuvre
chaque fois que l’examen direct pourra déceler les formes végétatives ou trophozoïtes
difficiles à identifier.
La culture des protozoaires nécessite un milieu diphasique de l’institut Pasteur qui est le
milieu LAMY.
Ce milieu comporte deux phases :
- un support solide, qui est constitué du sérum de cheval coagulé en position incliné
dans un tube à essai ;
- la phase liquide, qui est constituée d’une ampoule contenant du sérum de cheval
liquide avec une solution de Ringer et de l’amidon de riz.
Mode opératoire

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 145


Examens parasitologiques des selles

- Au moment de l’emploi, verser dans des conditions de stérilité le contenu de


l’ampoule dans le tube de sérum coagulé et réchauffer à 37°C ;
- Ensemencer, à l’aide d’une pipette Pasteur stérile, le fond du tube avec une petite
parcelle de matières fécales ;
- Fermer le tube et mettre à l’étuve à 37°C ;
- La lecture se fait au bout de 24 à 48 h.
On recueille quelques grains d’amidon et du liquide que l’on examine entre lame et lamelle
au microscope.
En cas de culture négative, prélever quelques gouttes pour ensemencer un nouveau milieu
(subculture).

4. Recherche d’oocystes de cryptosporidies


Ce sont des protozoaires que l’on retrouve chez l’homme et chez les animaux. Ils sont
responsables de cryptosporidiose qui se manifeste par la diarrhée avec plusieurs selles par
jour (selles liquides, pâteuses). L’élimination des oocystes de cryptosporidies se fait par
intermittence.
La recherche de ces oocystes se fait après la mise en œuvre de techniques de coloration,
notamment la technique de ZIEHL-NEELSEN modifiée par HENRIKSEN et POHLENZ.
Mode opératoire
- Faire un frottis de selles (liquide) ou à partir du culot de Ritchie sur une lame ;
- Sécher à l'air ;
- Fixer au méthanol pendant 5 min ;
- Sécher à l’air ;
- Recouvrir le frottis fixé par la fuschine phéniquée de Ziehl 1h ;
- Rincer à l'eau ;
- Différencier par une solution d'acide sulfurique à 2% : 15-20 secondes ;
- Rincer à l'eau ;
- Recouvrir le frottis par une solution de vert de malachite à 5% pendant 5 min ;
- Rincer à l'eau ;
- Sécher à l'air ;
- Lire au microscope à l’objectif à immersion.
Résultat
Les oocystes de Cryptosporidium sont ronds ou ovoïdes et apparaissent bien colorés en
rouge vif sur fond vert avec un cytoplasme granuleux.
Cette technique colore aussi en rouge les oocystes de Cyclospora et d’Cystoisospora belli.

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Examens parasitologiques des selles

D. Technique de numération des œufs d’helminthes :


technique de KATO-KATZ

C’est une technique d’examen coprologique décrite en 1954 par KATO et MIURA.

1. Principe
La méthode de KATO consiste en l’utilisation du pouvoir éclaircissant du papier cellophane
imbibé de glycérine sur un étalement relativement épais de matières fécales.

2. Matériel
- spatule et plaques perforées en plastique,
- tamis en nylon,
- lames porte-objets,
- papiers cellophane découpés en rectangle de 25mm sur 30mm,
- papier buvard,
- pincette.

3. Réactifs
- glycérine ……………… 100ml
- eau distillée …………… 100ml
- vert de malachite 3% …. 1ml

4. Mode opératoire
- Au moins 24 heures avant les analyses, des rectangles de cellophane de la dimension
d’une grande lamelle de microscope sont immergés dans le mélange glycériné ;
- Prélever les selles et les passer à travers le tamis au moyen d’une spatule afin de
séparer la matière fécale des gros débris ;
- Mettre la matière fécale tamisée dans la plaque perforée qui est posée à plat au milieu
d’une lame. La partie évidée est entièrement remplie de matière fécale jusqu’à
hauteur de la surface de la plaque. La plaque est entièrement retiree ;
- Sur la lame porte-objets, on aura ainsi déposé environ 50mg de selles que l’on
recouvre de la lamelle de cellophane égouttée ;

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 147


Examens parasitologiques des selles

- Après avoir amorcé l’étalement à l’aide d’une pincette, on retourne le tout contre un
papier buvard disposé sur une surface plane ;
- A l’aide du pouce, on exerce une pression régulière jusqu’à ce que l’échantillon couvre
une aire égale à la surface de la lamelle de cellophane ;
- Le papier buvard adsorbe le liquide d’éclaircissement en excès. On laisse reposer la
préparation ;
- L’étalement fécal est alors opaque. Au bout d’un certain temps (15 à 20 min) la
préparation a éclairci. Elle est lue au grossissement x 10 et x 40;
- On compte le nombre d’œufs par espèce parasitaire contenu dans les 50mg de
matière fécale. Par une règle de trois, on trouve le nombre d’œufs par gramme de
selles.
Remarque : La méthode que nous venons de décrire est celle de KATO-KATZ qui est une
méthode quantitative (technique de numération des œufs d’helminthes). Cependant avec la
méthode de KATO, un examen qualitatif simple est possible. Dans ce dernier cas, on prélève
une quantité indéterminée de selles (environ 30 à 75mg) qu’on dépose directement sur
lame.

5. Intérêts
C’est une technique de concentration et de numération des œufs d’helminthes. La
numération des œufs d’helminthes permet de mesurer l’importance d’un portage
parasitaire et partant d’apprécier son retentissement physiologique (ex : anémie due aux
ankylostomes). Elle permet aussi d’évaluer l’efficacité d’un traitement anthelminthique.
Par sa simplicité de réalisation, son extrême sensibilité, son faible prix de revient, la
technique de KATO convient parfaitement pour les enquêtes épidémiologiques.

6. Inconvénients
Elle ne permet pas de voir les formes végétatives et kystiques de protozoaires et les larves
d’helminthes. Cette technique n’est pas applicable sur des selles liquides.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 148


Examens parasitologiques des selles

Bibliographie

Melissa B, The Plants health, 2008


Kiki-Barro PCM, Aka Hepkangjin J, Kassi FK, Henriette Vanga-Bosson H, Konaté A, Angora EK,
Akoua Valérie Bedia-Tanoh AV, Djohan V, Kamagaté T, Sébastien Miezan, N’guessan NA,
William Yavo W and Menan EIH. Comparative study between the Baermann
conventional and a simplified Baermann devices for the diagnosis of Strongyloides
stercoralis. African Journal of Parasitology Research 2017; 4 (5): 219-226.

Manuel de la Société Africaine de Parasitologie (SoAP) – Tome 3 – Diagnostic Biologique 149

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