Dragon Ball Daima - Critique
Jan jaka jaan !
En octobre 2023, la Toei annonce Dragon Ball Daima, ou les nouvelles aventures de Goku & cie. dans l'éponyme Royaume des Démons. L’accueil fait à l’annonce de la série oscille entre indifférence et mécontentement. Les héros changés en enfants, ça fait remonter de mauvais souvenirs. D’autant plus lorsque plusieurs arcs du manga de Dragon Ball Super attendent patiemment d’être adaptés depuis un bon moment.
Quelques mois plus tard, il y a en fait un an, la triste nouvelle du décès d’Akira Toriyama nous parvient, cristallisant Daima comme la possible dernière œuvre sur laquelle le mangaka aura travaillé directement. Un héritage lourd pour une petite série d’une vingtaine d’épisodes au ton léger, mais au final, est-ce que c’est justement pas de ça dont on avait besoin ?
Dragon Ball GT ? Jamais entendu parler
Daima se déroule entre la fin de l’arc Buu et le début de Dragon Ball Super. Après la défaite de Buu, le roi du Royaume des Démons se rend sur Terre pour y utiliser les Dragon Balls, voler leur créateur Dendé et enfin rajeunir les héros au maximum afin qu’ils ne lui pose pas de problème (c’est bien mal connaître la troupe m’enfin).
Il est évident que ce pitch rappellera à beaucoup de monde GT, à la différence près que l’inconnu n’est plus l’espace mais la terre d’origine des Démons. Les similitudes s’arrêtent ici (normalement...).
On suit Goku, Végéta, Piccolo et Bulma dans cet environnement entièrement nouveau et plein de surprises, avec ses propres règles. L’exposition autour des Démons ouvre la porte a pas mal de nouveau lore auquel on ne s’attendait pas mais que l’on accueille à bras ouverts : histoire, origine de certains personnages, contexte additionnels pour d'autres... On a beaucoup aimé être surpris par certaines annonces.
Mais tous ces lieux seraient bien vides sans personnages. Alliés ou ennemis, les nouvelles têtes font beaucoup de bien. Le ridicule Pilaf Gomah accompagné des intimidants Degesu et Arinsu, le silencieux Goliro, l’attachante Panzy, l’énigmatique vieux Namek Neva… Sans oublier les adorables Majin Duu et Kuu et même les Tamagamis. Les personnages Puis Hybis. Gloire à Hybis.
L'appel de l'aventure
Le voyage chez les Démons et cette dynamique de groupe renouvelée par les nouveaux permet une légèreté que Dragon Ball avait jusque là un peu perdu. On laisse le temps aux personnages d’interagir, de discuter, d’explorer l’étrange Domaine, de faire des vannes (enfin pas trop longtemps parce qu’il faut tout boucler en 20 épisodes).
Mais bon, on ne va quand même pas empêcher nos sayiens de se battre. La tranquillité apparente du voyage est ponctuée de combats qui sont parmi les mieux réalisés de la série. Goku contre le premier Tamagami est une pépite de chorégraphie (et on ira pas plus loin pour ne rien spoil d’autre). Les autres affrontements ne sont pas en reste non plus. Nous sommes bien loin des horribles débuts de Dragon Ball Super. Le temps a été donné aux artistes pour cuisiner, et le plat est succulent.
Final Incohérence
Il existe toujours çà et là des défauts de rythme, certains épisodes étant un peu plus mous, et de structure (combien d’avions se sont fait volés / cassés ou que sais-je encore en seulement 20 épisodes ?). Les résolutions souvent burlesques (très drôles d’après nous) de certaines situations ne plairont par ailleurs pas à tout le monde... Daima nous renvoie d’abord aux débuts de DB où l’aventure, et parfois la blague, prime sur le reste.
Et quel meilleur exemple que le climax pour le démontrer. Les derniers épisodes introduisent concepts et possibles ponts avec Super pour qu’au final… rien ne soit réellement résolu dans le vingtième. Non pas que la fin ne soit pas satisfaisante, loin de là. Raccrocher les wagons était pourtant faisable, et maintenant, les fans s’arrachent les cheveux sur le pourquoi du comment de tel ou tel retcon.
Est-ce que les évènements de Daima seront mentionnés dans les prochains chapitres de Super ? Est-ce que Dragon Ball a maintenant plusieurs temporalités canons comme Zelda ? Ah mais tel producteur a dit ceci, l'autre a dit ça... Il est vrai qu'en tant que série s'inscrivant supposément dans un univers plus large, il y a de quoi faire grincer des dents.
Tout ça tandis que Mr. Toriyama rigole bien depuis l’Au-Delà. Mais si lui n’a que faire de la cohérence, alors pourquoi devrions nous ? Le bonhomme était connu pour parfois improviser les chapitres d'une semaine sur l'autre après tout.
Ceci dit, hors des considérations canon / pas canon, Daima souffre quand même de quelques défauts, surtout au niveau du rythme. Le début est trop lent et les choses accélèrent trop vite à la fin. Mais par-dessus tout, la série est trop courte. On découvre l'immense et complexe Royaume des Démons, des bribes de son histoire, un éventail de personnages, pour que tout se termine brusquement, et c'est un peu dommage.
Conseil d'ami, mettez aussi de côté vos scooters et toute notion de power scaling. Même avec des justifications rapides sur les corps d'enfant et l'environnement différent, si on y réfléchit trop, le nivellement des forces de Daima, c'est pas ça.
Verdict
Daima a éveillé en nous la même étincelle que les premiers tomes de Dragon Ball. Toriyama exauce les ultimes vœux de certains au détriment de la continuité. Hors des soucis de cohérence qui seront plus ou moins tolérés, Daima fut un plaisir à suivre hebdomadairement, même avec quelques moments plus mous. On regrette simplement de ne pas avoir pu passer plus de temps au Royaume des Démons avec ses habitants.
Critique Dragon Ball Daima - Les derniers Vœux
