Events by Juliette Gaillemain-Meeus

Les figures antiques de rebelles, de contestataires, de révoltés abondent, aussi bien dans le cha... more Les figures antiques de rebelles, de contestataires, de révoltés abondent, aussi bien dans le champ de l’imaginaire mythologique et littéraire que dans le champ historique et leur présence demeure souvent vivace dans les sociétés contemporaines : les mythologies, les religions, les tragédies regorgent de figures devenues les archétypes de l’infraction absolue, et leurs fantômes ne cessent de hanter les mémoires occidentales.
Ces figures se caractérisent par l’accomplissement d’un acte ou l’adoption d’une conduite qui questionne l’ordre établi qu’il soit divin, social ou politique : Prométhée, Tantale, Niobé, Icare se rendent coupables d’enfreindre une prescription divine ; Antigone, pour sa part, menace les lois de la cité en en révélant l’absurdité ; Socrate passe pour un individu atopos (bizarre) aux yeux de ses interlocuteurs parce qu’il pratique un écart philosophique, tandis que les philosophes hellénistiques, à l’image de Diogène le Cynique, vont jusqu’à remettre en cause les normes sociales ; l’extraordinaire pouvoir politique de Pompée puis de César se fonde sur la remise en cause par ces imperatores des normes du mos maiorum ; Sénèque et Ovide commettent quant à eux des imprudences politico-littéraires. Ces transgressions sont fréquemment punies par l’exil, la mort ou la damnation, aussi les dangers évoqués par Prométhée sont-ils bien réels. La sanction n’est cependant pas synonyme de stérilité : en dépit de ce châtiment, la remise en cause d’un ordre ancien aboutit parfois à la fondation d’un ordre nouveau qui contribue à repousser ou à redéfinir la limite originelle.
La notion de transgression, profondément renouvelée par les travaux pionniers de Michel Foucault qui ont conduit à la repenser dans son rapport aux normes et à l’autorité en général, est au cœur de nombreuses réflexions contemporaines élaborées dans plusieurs branches des Sciences Sociales, en particulier dans le cadre de la sociologie de la déviance. Elle demeure cependant peu exploitée dans les études antiques malgré son importance dans les sociétés anciennes comme en témoignent l’abondance et la multiplicité des figures évoquées ci-dessus. Ainsi, si les recherches consacrées à la transgression ou à des notions voisines (marge, limite, frontière, écart...) se multiplient, une typologie de l’acte transgressif antique demeure à produire.
Après une première journée d’études autour de la définition du concept de transgression et des modalités de son application aux sociétés, aux cultures et aux littératures de l’Antiquité méditerranéenne, le laboratoire TAntALE organise ainsi une seconde journée réunissant des études consacrées à certaines de ces figures qui incarnent la remise en cause de l’ordre établi ainsi qu’aux formes que l’acte transgressif revêt dans les situations de rébellion, de contestation, de refus, de désobéissance, de révolte ou, quand l’acte transgressif conduit à la mise en place d’un ordre nouveau, d’innovation. Cette journée aura donc pour but aussi bien d’étudier la façon dont ces figures sont construites dans un cadre socio-politique donné, que de définir l’acte transgressif à travers l’étude des conditions de sa réalisation dans les sociétés antiques et d’en proposer une typologie en fonction, par exemple, des motivations et des finalités invoquées. Qui transgresse ? Que, pourquoi et comment transgresse-t-on ? Quels sont les risques encourus ? Les châtiments ? On pourra ainsi questionner le rapport de la transgression au bien commun, notamment autour de la notion de sacrifice, ou au contraire son rapport à l’intérêt personnel, en se demandant si la transgression est volontaire ou involontaire, inconsciente, assumée.

Nous vous invitons toutes et tous à la première séance du séminaire de notre nouveau laboratoire ... more Nous vous invitons toutes et tous à la première séance du séminaire de notre nouveau laboratoire junior, TAntALE qui se tiendra le mercredi 27 février de 15h à 17h à l'ENS (site Descartes) en salle D2-034.
Créé en janvier à l'ENS et centré sur la transgression dans l'Antiquité (d'où son nom : TANTALE, Transgression dans l'Antiquité : Approche des Limites et des Écarts), il regroupe de jeunes chercheur.e.s en Sciences de l'Antiquité issus de plusieurs établissements et s'est donné pour objectif d'étudier, dans une approche pluridisciplinaire, la notion de transgression dans les civilisations anciennes, en particulier en Grèce et à Rome.
Cette première séance de séminaire portera sur :
"Les manifestations scientifiques organisées par des collectifs de doctorants : est-ce possible ? comment s'organiser ?"
Elle s'adressera donc principalement aux doctorant.e.s mais sera pour nous l'occasion de faire le lancement officiel de notre laboratoire junior et c'est pour cette raison que nous avons pensé utile de poser la question qui nous intéresse et nous touche au premier plan : comment, en tant que doctorant.e.s, peut-on organiser des manifestations scientifiques ?
Pour répondre à cette question et à toutes celles qui en découlent, Philipp Jonke, du laboratoire junior PrEuX et Louise Fauchier, du séminaire de recherche HiBiSA,viendront nous faire profiter de leurs expériences et répondre à nos interrogations.
Nous n'oublierons pas pour autant notre sujet et profiterons de ce moment pour laisser Halima Benchikh-Lehocine présenter le laboratoire junior TAntALE et son programme de recherche et terminerons nos discussions et nos débats autour d'un verre.
Rendez-vous donc le 27 février, de 15h à 17h à l'ENS en salle D2-034 pour cette première séance de séminaire.
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Ces figures se caractérisent par l’accomplissement d’un acte ou l’adoption d’une conduite qui questionne l’ordre établi qu’il soit divin, social ou politique : Prométhée, Tantale, Niobé, Icare se rendent coupables d’enfreindre une prescription divine ; Antigone, pour sa part, menace les lois de la cité en en révélant l’absurdité ; Socrate passe pour un individu atopos (bizarre) aux yeux de ses interlocuteurs parce qu’il pratique un écart philosophique, tandis que les philosophes hellénistiques, à l’image de Diogène le Cynique, vont jusqu’à remettre en cause les normes sociales ; l’extraordinaire pouvoir politique de Pompée puis de César se fonde sur la remise en cause par ces imperatores des normes du mos maiorum ; Sénèque et Ovide commettent quant à eux des imprudences politico-littéraires. Ces transgressions sont fréquemment punies par l’exil, la mort ou la damnation, aussi les dangers évoqués par Prométhée sont-ils bien réels. La sanction n’est cependant pas synonyme de stérilité : en dépit de ce châtiment, la remise en cause d’un ordre ancien aboutit parfois à la fondation d’un ordre nouveau qui contribue à repousser ou à redéfinir la limite originelle.
La notion de transgression, profondément renouvelée par les travaux pionniers de Michel Foucault qui ont conduit à la repenser dans son rapport aux normes et à l’autorité en général, est au cœur de nombreuses réflexions contemporaines élaborées dans plusieurs branches des Sciences Sociales, en particulier dans le cadre de la sociologie de la déviance. Elle demeure cependant peu exploitée dans les études antiques malgré son importance dans les sociétés anciennes comme en témoignent l’abondance et la multiplicité des figures évoquées ci-dessus. Ainsi, si les recherches consacrées à la transgression ou à des notions voisines (marge, limite, frontière, écart...) se multiplient, une typologie de l’acte transgressif antique demeure à produire.
Après une première journée d’études autour de la définition du concept de transgression et des modalités de son application aux sociétés, aux cultures et aux littératures de l’Antiquité méditerranéenne, le laboratoire TAntALE organise ainsi une seconde journée réunissant des études consacrées à certaines de ces figures qui incarnent la remise en cause de l’ordre établi ainsi qu’aux formes que l’acte transgressif revêt dans les situations de rébellion, de contestation, de refus, de désobéissance, de révolte ou, quand l’acte transgressif conduit à la mise en place d’un ordre nouveau, d’innovation. Cette journée aura donc pour but aussi bien d’étudier la façon dont ces figures sont construites dans un cadre socio-politique donné, que de définir l’acte transgressif à travers l’étude des conditions de sa réalisation dans les sociétés antiques et d’en proposer une typologie en fonction, par exemple, des motivations et des finalités invoquées. Qui transgresse ? Que, pourquoi et comment transgresse-t-on ? Quels sont les risques encourus ? Les châtiments ? On pourra ainsi questionner le rapport de la transgression au bien commun, notamment autour de la notion de sacrifice, ou au contraire son rapport à l’intérêt personnel, en se demandant si la transgression est volontaire ou involontaire, inconsciente, assumée.
Créé en janvier à l'ENS et centré sur la transgression dans l'Antiquité (d'où son nom : TANTALE, Transgression dans l'Antiquité : Approche des Limites et des Écarts), il regroupe de jeunes chercheur.e.s en Sciences de l'Antiquité issus de plusieurs établissements et s'est donné pour objectif d'étudier, dans une approche pluridisciplinaire, la notion de transgression dans les civilisations anciennes, en particulier en Grèce et à Rome.
Cette première séance de séminaire portera sur :
"Les manifestations scientifiques organisées par des collectifs de doctorants : est-ce possible ? comment s'organiser ?"
Elle s'adressera donc principalement aux doctorant.e.s mais sera pour nous l'occasion de faire le lancement officiel de notre laboratoire junior et c'est pour cette raison que nous avons pensé utile de poser la question qui nous intéresse et nous touche au premier plan : comment, en tant que doctorant.e.s, peut-on organiser des manifestations scientifiques ?
Pour répondre à cette question et à toutes celles qui en découlent, Philipp Jonke, du laboratoire junior PrEuX et Louise Fauchier, du séminaire de recherche HiBiSA,viendront nous faire profiter de leurs expériences et répondre à nos interrogations.
Nous n'oublierons pas pour autant notre sujet et profiterons de ce moment pour laisser Halima Benchikh-Lehocine présenter le laboratoire junior TAntALE et son programme de recherche et terminerons nos discussions et nos débats autour d'un verre.
Rendez-vous donc le 27 février, de 15h à 17h à l'ENS en salle D2-034 pour cette première séance de séminaire.
Ces figures se caractérisent par l’accomplissement d’un acte ou l’adoption d’une conduite qui questionne l’ordre établi qu’il soit divin, social ou politique : Prométhée, Tantale, Niobé, Icare se rendent coupables d’enfreindre une prescription divine ; Antigone, pour sa part, menace les lois de la cité en en révélant l’absurdité ; Socrate passe pour un individu atopos (bizarre) aux yeux de ses interlocuteurs parce qu’il pratique un écart philosophique, tandis que les philosophes hellénistiques, à l’image de Diogène le Cynique, vont jusqu’à remettre en cause les normes sociales ; l’extraordinaire pouvoir politique de Pompée puis de César se fonde sur la remise en cause par ces imperatores des normes du mos maiorum ; Sénèque et Ovide commettent quant à eux des imprudences politico-littéraires. Ces transgressions sont fréquemment punies par l’exil, la mort ou la damnation, aussi les dangers évoqués par Prométhée sont-ils bien réels. La sanction n’est cependant pas synonyme de stérilité : en dépit de ce châtiment, la remise en cause d’un ordre ancien aboutit parfois à la fondation d’un ordre nouveau qui contribue à repousser ou à redéfinir la limite originelle.
La notion de transgression, profondément renouvelée par les travaux pionniers de Michel Foucault qui ont conduit à la repenser dans son rapport aux normes et à l’autorité en général, est au cœur de nombreuses réflexions contemporaines élaborées dans plusieurs branches des Sciences Sociales, en particulier dans le cadre de la sociologie de la déviance. Elle demeure cependant peu exploitée dans les études antiques malgré son importance dans les sociétés anciennes comme en témoignent l’abondance et la multiplicité des figures évoquées ci-dessus. Ainsi, si les recherches consacrées à la transgression ou à des notions voisines (marge, limite, frontière, écart...) se multiplient, une typologie de l’acte transgressif antique demeure à produire.
Après une première journée d’études autour de la définition du concept de transgression et des modalités de son application aux sociétés, aux cultures et aux littératures de l’Antiquité méditerranéenne, le laboratoire TAntALE organise ainsi une seconde journée réunissant des études consacrées à certaines de ces figures qui incarnent la remise en cause de l’ordre établi ainsi qu’aux formes que l’acte transgressif revêt dans les situations de rébellion, de contestation, de refus, de désobéissance, de révolte ou, quand l’acte transgressif conduit à la mise en place d’un ordre nouveau, d’innovation. Cette journée aura donc pour but aussi bien d’étudier la façon dont ces figures sont construites dans un cadre socio-politique donné, que de définir l’acte transgressif à travers l’étude des conditions de sa réalisation dans les sociétés antiques et d’en proposer une typologie en fonction, par exemple, des motivations et des finalités invoquées. Qui transgresse ? Que, pourquoi et comment transgresse-t-on ? Quels sont les risques encourus ? Les châtiments ? On pourra ainsi questionner le rapport de la transgression au bien commun, notamment autour de la notion de sacrifice, ou au contraire son rapport à l’intérêt personnel, en se demandant si la transgression est volontaire ou involontaire, inconsciente, assumée.
Créé en janvier à l'ENS et centré sur la transgression dans l'Antiquité (d'où son nom : TANTALE, Transgression dans l'Antiquité : Approche des Limites et des Écarts), il regroupe de jeunes chercheur.e.s en Sciences de l'Antiquité issus de plusieurs établissements et s'est donné pour objectif d'étudier, dans une approche pluridisciplinaire, la notion de transgression dans les civilisations anciennes, en particulier en Grèce et à Rome.
Cette première séance de séminaire portera sur :
"Les manifestations scientifiques organisées par des collectifs de doctorants : est-ce possible ? comment s'organiser ?"
Elle s'adressera donc principalement aux doctorant.e.s mais sera pour nous l'occasion de faire le lancement officiel de notre laboratoire junior et c'est pour cette raison que nous avons pensé utile de poser la question qui nous intéresse et nous touche au premier plan : comment, en tant que doctorant.e.s, peut-on organiser des manifestations scientifiques ?
Pour répondre à cette question et à toutes celles qui en découlent, Philipp Jonke, du laboratoire junior PrEuX et Louise Fauchier, du séminaire de recherche HiBiSA,viendront nous faire profiter de leurs expériences et répondre à nos interrogations.
Nous n'oublierons pas pour autant notre sujet et profiterons de ce moment pour laisser Halima Benchikh-Lehocine présenter le laboratoire junior TAntALE et son programme de recherche et terminerons nos discussions et nos débats autour d'un verre.
Rendez-vous donc le 27 février, de 15h à 17h à l'ENS en salle D2-034 pour cette première séance de séminaire.