Conference Presentations by Fauconnet Tatiana

Après une première édition autour du thème « Petites et grandes rencontres du XIX e siècle», Les ... more Après une première édition autour du thème « Petites et grandes rencontres du XIX e siècle», Les Rencontres du XIX e siècle proposent à nouveau de réunir, autour d'un colloque transversal, les jeunes dix-neuviémistes (doctorants et jeunes docteurs), par-delà les frontières des écoles doctorales et des champs historiographiques. Organisées par un comité issu d'une dizaine d'institutions différentes, elles proposent cette année de mettre en commun les travaux de chacun.e et de mener une réflexion collective autour du thème « Populaire ». ARGUMENTAIRE « Vous avez dit populaire ? » : ainsi titrait Pierre Bourdieu (1983) un article dans lequel il remettait en cause l'intérêt heuristique du recours à la notion de « populaire ». Noyé actuellement dans l'effusion de commentaires relatifs au mouvement social des Gilets Jaunes, l'adjectif « populaire » a essaimé ici ou là pour caractériser un quartier et ses habitants, un langage, une littérature, un art, une culture etc. Source de confusions, significations fluctuantes, le sens de l'adjectif « populaire » apparaît comme dilué dans son bouillon de définitions. Mais s'il est un siècle où l'ambition de saisir le « populaire » apparaît franchement, c'est bien le XIX e siècle. En effet, nombreux sont les observateurs qui s'engagent dans cette démarche a priori déroutante, comme Georges Sand traquant le « populaire » chez les paysans du Berry et s'obsédant à le mettre en texte, au risque d'une mise à mort des personnages : « Si je fais parler l'homme des champs comme il parle, il faut une traduction en regard pour le lecteur civilisé, et si je le fais parler comme nous parlons, j'en fais un être impossible » (Préface de François le Champi, 1847). Alors que le « peuple » s'invite en roman-feuilleton dans les colonnes de la presse, qu'il prend possession de l'espace public en investissant de nouvelles formes de mobilisation collective, qu'il se scolarise, qu'il participe aux premières élections au suffrage universel masculin... il devient dans le même temps, un objet social incontournable aux yeux de différents observateurs (publicistes, écrivains, chansonniers, politiques, etc.). Mais alors, qui est ce « peuple » ? Qu'est-ce qui lui « appartient » et qu'est-ce qui en « émane » ? Pourquoi s'obséder à le définir et que recouvre la catégorie du « populaire » ? Quels en sont ses usages et qui sont les acteurs le définissant ? Penser le XIX e siècle à partir de la notion de « populaire » peut déjà permettre d'interroger les formes de la hiérarchie culturelle d'une époque et ses critères de légitimité. Dans le sillage des travaux d'Howard Zinn (1980), les récents travaux de Michelle Zancarini-Fournel (Les luttes et les rêves. Une histoire populaire de la France de 1685 à nos jours, 2017) et de Gérard Noiriel (Une histoire populaire de la France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, 2018), optant pour une démarche socio-historique et s'emparant des concepts de « classes populaires » ou de « subalternes », ont montré comment la définition du « populaire » a été au cours de l'histoire un enjeu de luttes. Que l'on cherche à aborder la notion de « populaire » en l'opposant à des domaines qui ne le seraient pas ou que l'on s'interroge sur la pertinence de cette catégorie conceptuelle, quels enseignements peut-on tirer de sa mise à l'épreuve avec le XIX e siècle ? Il s'agit alors pour l'historien.ne, en démêlant l'écheveau des pratiques sociales et politiques des « classes populaires » et des « élites », en ville ou en campagne, en fonction de sa position sociale, de son genre, de son origine, d'interroger des réseaux de pratiques, des communautés d'interprétations du « populaire » ou de faire émerger des identités nationales, locales et sociales. Quelles archives alors, sont à même de révéler les réseaux de représentation d'un sujet social participant à la vie quotidienne d'une veillée familiale paysanne, ou à l'ambiance festive d'un cabaret urbain fréquenté par des travailleurs, 1

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Réunir, autour d'une thématique suffisamment large, les jeunes dix-neuviémistes (doctor... more FRA - ENG
Réunir, autour d'une thématique suffisamment large, les jeunes dix-neuviémistes (doctorants et jeunes docteurs), par-delà les frontières des écoles doctorales et des champs historiographiques : voilà ce à quoi aspirent les Rencontres du XIX e siècle, organisées par un comité issu de plus d'une dizaine d'institutions différentes. Avec justement, pour cette première édition, une réflexion autour de la rencontre, tant dans ses dimensions les plus concrètes que dans les sens métaphoriques qu'elle a pu revêtir au cours du XIX e siècle. ARGUMENTAIRE « Petites et grandes rencontres » : la distinction paraît datée, et fleure trop le choc de civilisations incommensurables, en même temps que le rejet pudique du corporel et de l'intime, pour paraître justiciable d'une véritable réflexion historienne. C'est, paradoxalement, ce qui impose de la mobiliser pour étudier le XIX e siècle, quitte à la prendre à rebrousse-poil. Car les hommes et les femmes de ce siècle, persuadé.e.s pour certain.e.s de vivre une époque parcourue d'amples lames de fond-depuis le souffle glorieux des idéaux de 1789 et la geste modernisatrice de la révolution industrielle jusqu'à la diffusion des utopies sociales et le progressif englobement colonial du monde-, thématisent eux-mêmes les grandes rencontres qui seraient au coeur de l'histoire : rencontre de la modernité, des cultures, des civilisations. Et c'est à leur époque que se joue la construction de cette sphère du personnel, de l'intime, où viennent se nicher la rencontre des corps et autres petites rencontres. Le XIX e siècle peut donc être lu comme celui de "l'étagement" des rencontres, depuis celles où l'on ne rencontrerait que l'autre, dans ce qu'il a de plus intime, jusqu'à celles où se jouerait, par-delà l'identité des protagonistes, quelque chose de plus grand qu'eux. Aussi importe-t-il de prendre à bras-le-corps cette discrimination des rencontres entre petites et grandes, entre rencontres anodines, où rien ne se jouerait de grand, et rencontres investies d'une signification historique véritable ou supposée, érigées en choc des civilisations ou chargées de fédérer de vastes communautés. S'il ne veut pas se retrouver lui-même prisonnier de ces distinctions héritées du XIX e siècle-dont on sait combien il façonne encore nos manières de penser-, l'historien n'a d'autre choix que de les prendre elles-mêmes pour objet d'investigation. Toute une histoire du XIX e siècle s'est ainsi employée, dans le sillage de Michel Foucault, à réviser cette distinction : des travaux d'histoire du genre, notamment, ont su creuser ce qu'il y a de politique, de macro au creux même de la rencontre des corps ; tandis que l'étude des sexualités coloniales, d'Ann Laura Stoler au récent Sexe, race & colonies, s'est efforcée de réinscrire l'intime au coeur de la rencontre coloniale. Remettre ces différentes formes de rencontre sur le même plan, c'est donc repenser le XIX e siècle à rebours des lectures qu'il a lui-même imposées de son histoire. Et, pour éviter de tomber dans le double piège d'une étude des rencontres qui occulte les corps, et d'une lecture qui ne voit plus qu'eux, pour dépasser en somme les petites rencontres comme les grandes, il importe de les ramener toutes à hauteur d'homme et de femme, à l'échelle d'une interaction ; c'est-à-dire, de leur appliquer les méthodes mises en oeuvre par d'autres sciences humaines (et notamment la sociologie) pour penser ces situations de face à face. Il s'agit de retrouver dans la rencontre le lieu d'une mise en scène de soi et d'un déchiffrement de l'autre, ainsi que l'espace d'une négociation. De la réinscrire dans un espace : on ne se rencontre pas n'importe où, certains lieux sont dédiés à la rencontre et la forme que prennent les rencontres est en tout cas tributaire du cadre où elles viennent se lover (et n'est-ce pas un espace de rencontre indirecte que le papier des correspondances officielles, amoureuses ou commerciales ?). Dans une temporalité, aussi : une rencontre se prépare, s'organise, ou bien s'impose dans une soudaineté imprévue, puis se remémore et se narre, notamment quand elle endosse la forme rétrospective d'une première fois. Sans oublier les codes, les normes et les contextes de la rencontre, qui comptent autant que ses effets. Cette approche à hauteur d'homme et de femme permet enfin de restituer, à condition de les manier avec prudence, une valeur heuristique à ces catégories de « grandes » et « petites » rencontres : on vit en effet une rencontre comme plus ou moins grande, significative, déterminante, on l'investit de charge émotionnelle, d'implications biographiques ou historiques, de significations. Est-ce la même chose que rencontrer le roi, un voisin, la guerre, la ville, la sexualité, la mer, le suffrage universel ou le tramway ? Ces quelques termes, jetés pêle-mêle sans la moindre volonté d'inventaire ou d'exhaustivité, doivent seulement donner une idée du spectre large que recouvre ici la notion de rencontre(s) : le décloisonnement des mondes sociaux, celui qu'immortalisait Delacroix sur les barricades de 1830 comme celui des casernes de la conscription, y trouve tout autant sa place que la mise en relation accélérée des continents ; la rencontre des paysans français avec les
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Réunir, autour d'une thématique suffisamment large, les jeunes dix-neuviémistes (doctorants et jeunes docteurs), par-delà les frontières des écoles doctorales et des champs historiographiques : voilà ce à quoi aspirent les Rencontres du XIX e siècle, organisées par un comité issu de plus d'une dizaine d'institutions différentes. Avec justement, pour cette première édition, une réflexion autour de la rencontre, tant dans ses dimensions les plus concrètes que dans les sens métaphoriques qu'elle a pu revêtir au cours du XIX e siècle. ARGUMENTAIRE « Petites et grandes rencontres » : la distinction paraît datée, et fleure trop le choc de civilisations incommensurables, en même temps que le rejet pudique du corporel et de l'intime, pour paraître justiciable d'une véritable réflexion historienne. C'est, paradoxalement, ce qui impose de la mobiliser pour étudier le XIX e siècle, quitte à la prendre à rebrousse-poil. Car les hommes et les femmes de ce siècle, persuadé.e.s pour certain.e.s de vivre une époque parcourue d'amples lames de fond-depuis le souffle glorieux des idéaux de 1789 et la geste modernisatrice de la révolution industrielle jusqu'à la diffusion des utopies sociales et le progressif englobement colonial du monde-, thématisent eux-mêmes les grandes rencontres qui seraient au coeur de l'histoire : rencontre de la modernité, des cultures, des civilisations. Et c'est à leur époque que se joue la construction de cette sphère du personnel, de l'intime, où viennent se nicher la rencontre des corps et autres petites rencontres. Le XIX e siècle peut donc être lu comme celui de "l'étagement" des rencontres, depuis celles où l'on ne rencontrerait que l'autre, dans ce qu'il a de plus intime, jusqu'à celles où se jouerait, par-delà l'identité des protagonistes, quelque chose de plus grand qu'eux. Aussi importe-t-il de prendre à bras-le-corps cette discrimination des rencontres entre petites et grandes, entre rencontres anodines, où rien ne se jouerait de grand, et rencontres investies d'une signification historique véritable ou supposée, érigées en choc des civilisations ou chargées de fédérer de vastes communautés. S'il ne veut pas se retrouver lui-même prisonnier de ces distinctions héritées du XIX e siècle-dont on sait combien il façonne encore nos manières de penser-, l'historien n'a d'autre choix que de les prendre elles-mêmes pour objet d'investigation. Toute une histoire du XIX e siècle s'est ainsi employée, dans le sillage de Michel Foucault, à réviser cette distinction : des travaux d'histoire du genre, notamment, ont su creuser ce qu'il y a de politique, de macro au creux même de la rencontre des corps ; tandis que l'étude des sexualités coloniales, d'Ann Laura Stoler au récent Sexe, race & colonies, s'est efforcée de réinscrire l'intime au coeur de la rencontre coloniale. Remettre ces différentes formes de rencontre sur le même plan, c'est donc repenser le XIX e siècle à rebours des lectures qu'il a lui-même imposées de son histoire. Et, pour éviter de tomber dans le double piège d'une étude des rencontres qui occulte les corps, et d'une lecture qui ne voit plus qu'eux, pour dépasser en somme les petites rencontres comme les grandes, il importe de les ramener toutes à hauteur d'homme et de femme, à l'échelle d'une interaction ; c'est-à-dire, de leur appliquer les méthodes mises en oeuvre par d'autres sciences humaines (et notamment la sociologie) pour penser ces situations de face à face. Il s'agit de retrouver dans la rencontre le lieu d'une mise en scène de soi et d'un déchiffrement de l'autre, ainsi que l'espace d'une négociation. De la réinscrire dans un espace : on ne se rencontre pas n'importe où, certains lieux sont dédiés à la rencontre et la forme que prennent les rencontres est en tout cas tributaire du cadre où elles viennent se lover (et n'est-ce pas un espace de rencontre indirecte que le papier des correspondances officielles, amoureuses ou commerciales ?). Dans une temporalité, aussi : une rencontre se prépare, s'organise, ou bien s'impose dans une soudaineté imprévue, puis se remémore et se narre, notamment quand elle endosse la forme rétrospective d'une première fois. Sans oublier les codes, les normes et les contextes de la rencontre, qui comptent autant que ses effets. Cette approche à hauteur d'homme et de femme permet enfin de restituer, à condition de les manier avec prudence, une valeur heuristique à ces catégories de « grandes » et « petites » rencontres : on vit en effet une rencontre comme plus ou moins grande, significative, déterminante, on l'investit de charge émotionnelle, d'implications biographiques ou historiques, de significations. Est-ce la même chose que rencontrer le roi, un voisin, la guerre, la ville, la sexualité, la mer, le suffrage universel ou le tramway ? Ces quelques termes, jetés pêle-mêle sans la moindre volonté d'inventaire ou d'exhaustivité, doivent seulement donner une idée du spectre large que recouvre ici la notion de rencontre(s) : le décloisonnement des mondes sociaux, celui qu'immortalisait Delacroix sur les barricades de 1830 comme celui des casernes de la conscription, y trouve tout autant sa place que la mise en relation accélérée des continents ; la rencontre des paysans français avec les
Réunir, autour d'une thématique suffisamment large, les jeunes dix-neuviémistes (doctorants et jeunes docteurs), par-delà les frontières des écoles doctorales et des champs historiographiques : voilà ce à quoi aspirent les Rencontres du XIX e siècle, organisées par un comité issu de plus d'une dizaine d'institutions différentes. Avec justement, pour cette première édition, une réflexion autour de la rencontre, tant dans ses dimensions les plus concrètes que dans les sens métaphoriques qu'elle a pu revêtir au cours du XIX e siècle. ARGUMENTAIRE « Petites et grandes rencontres » : la distinction paraît datée, et fleure trop le choc de civilisations incommensurables, en même temps que le rejet pudique du corporel et de l'intime, pour paraître justiciable d'une véritable réflexion historienne. C'est, paradoxalement, ce qui impose de la mobiliser pour étudier le XIX e siècle, quitte à la prendre à rebrousse-poil. Car les hommes et les femmes de ce siècle, persuadé.e.s pour certain.e.s de vivre une époque parcourue d'amples lames de fond-depuis le souffle glorieux des idéaux de 1789 et la geste modernisatrice de la révolution industrielle jusqu'à la diffusion des utopies sociales et le progressif englobement colonial du monde-, thématisent eux-mêmes les grandes rencontres qui seraient au coeur de l'histoire : rencontre de la modernité, des cultures, des civilisations. Et c'est à leur époque que se joue la construction de cette sphère du personnel, de l'intime, où viennent se nicher la rencontre des corps et autres petites rencontres. Le XIX e siècle peut donc être lu comme celui de "l'étagement" des rencontres, depuis celles où l'on ne rencontrerait que l'autre, dans ce qu'il a de plus intime, jusqu'à celles où se jouerait, par-delà l'identité des protagonistes, quelque chose de plus grand qu'eux. Aussi importe-t-il de prendre à bras-le-corps cette discrimination des rencontres entre petites et grandes, entre rencontres anodines, où rien ne se jouerait de grand, et rencontres investies d'une signification historique véritable ou supposée, érigées en choc des civilisations ou chargées de fédérer de vastes communautés. S'il ne veut pas se retrouver lui-même prisonnier de ces distinctions héritées du XIX e siècle-dont on sait combien il façonne encore nos manières de penser-, l'historien n'a d'autre choix que de les prendre elles-mêmes pour objet d'investigation. Toute une histoire du XIX e siècle s'est ainsi employée, dans le sillage de Michel Foucault, à réviser cette distinction : des travaux d'histoire du genre, notamment, ont su creuser ce qu'il y a de politique, de macro au creux même de la rencontre des corps ; tandis que l'étude des sexualités coloniales, d'Ann Laura Stoler au récent Sexe, race & colonies, s'est efforcée de réinscrire l'intime au coeur de la rencontre coloniale. Remettre ces différentes formes de rencontre sur le même plan, c'est donc repenser le XIX e siècle à rebours des lectures qu'il a lui-même imposées de son histoire. Et, pour éviter de tomber dans le double piège d'une étude des rencontres qui occulte les corps, et d'une lecture qui ne voit plus qu'eux, pour dépasser en somme les petites rencontres comme les grandes, il importe de les ramener toutes à hauteur d'homme et de femme, à l'échelle d'une interaction ; c'est-à-dire, de leur appliquer les méthodes mises en oeuvre par d'autres sciences humaines (et notamment la sociologie) pour penser ces situations de face à face. Il s'agit de retrouver dans la rencontre le lieu d'une mise en scène de soi et d'un déchiffrement de l'autre, ainsi que l'espace d'une négociation. De la réinscrire dans un espace : on ne se rencontre pas n'importe où, certains lieux sont dédiés à la rencontre et la forme que prennent les rencontres est en tout cas tributaire du cadre où elles viennent se lover (et n'est-ce pas un espace de rencontre indirecte que le papier des correspondances officielles, amoureuses ou commerciales ?). Dans une temporalité, aussi : une rencontre se prépare, s'organise, ou bien s'impose dans une soudaineté imprévue, puis se remémore et se narre, notamment quand elle endosse la forme rétrospective d'une première fois. Sans oublier les codes, les normes et les contextes de la rencontre, qui comptent autant que ses effets. Cette approche à hauteur d'homme et de femme permet enfin de restituer, à condition de les manier avec prudence, une valeur heuristique à ces catégories de « grandes » et « petites » rencontres : on vit en effet une rencontre comme plus ou moins grande, significative, déterminante, on l'investit de charge émotionnelle, d'implications biographiques ou historiques, de significations. Est-ce la même chose que rencontrer le roi, un voisin, la guerre, la ville, la sexualité, la mer, le suffrage universel ou le tramway ? Ces quelques termes, jetés pêle-mêle sans la moindre volonté d'inventaire ou d'exhaustivité, doivent seulement donner une idée du spectre large que recouvre ici la notion de rencontre(s) : le décloisonnement des mondes sociaux, celui qu'immortalisait Delacroix sur les barricades de 1830 comme celui des casernes de la conscription, y trouve tout autant sa place que la mise en relation accélérée des continents ; la rencontre des paysans français avec les