Arts et Language

This work investigates new forms of contemporary art called "art science", resulting from encounters between artists and scientists. We restrict our field of study to the process of crystallization, a phenomenon that questions each of the two worlds by the physical dynamics it conveys and by its imaginary power. Due to their specificity, which positions them at the confluence of artistic and scientific practices, the resulting artworks suggest a renewal of the artistic analysis to question the material itself, its agentivity and its presence effects. More generally, they reveal a new relationship to temporality, marked by a presentified past, building a historicity in its becoming.

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Dans ce travail, nous avons souhaité mener une enquête sur ces nouvelles formes de créations contemporaines dites « art science », résultant de rencontres entre artistes et scientifiques. Nous en avons restreint le champ d’étude au processus de cristallisation, phénomène questionnant chacun des deux mondes par les dynamiques physiques qu’il convoque et par sa puissance imaginaire. De par leur spécificité qui les positionne au confluent de pratiques artistiques et scientifiques, les œuvres résultantes suggèrent un renouvellement de l’analyse artistique pour s’interroger de façon plus détaillée sur le matériau même, son agentivité et ses effets de présence. Plus généralement, elles sont révélatrices d’un nouveau rapport à la temporalité, marqué par un passé présentifié, construisant une historicité dans son devenir.

My master thesis was dedicated to the study of an emerging form of contemporary art resulting from collaborations between artists and scientists. I conducted an exhaustive study to define the contours of this new art form and retrace its recent history. I also proposed a model of the aesthetic experience it entails.

Supervisor: Emanuele Coccia

One classical problem in metaethics is the problem of the “Wrong Kind of Reasons”, which arises within the overall framework of fitting-attitude theories of value. The argument that I will develop consists of examining the dynamics of emotional responses to reasons, accounted for by a property that I call “reason-sensitivity”. Elucidating the conditions under which this property is instantiated and can vary may make evident the specificity of the set of reasons to which emotions are sensitive. Constructing prototypical examples of ambivalent situations involving mixed emotions will prove crucial to this aim.

Dans le chapitre « Les relations de temps dans le verbe français », Benveniste organise les temps verbaux de la langue française en deux systèmes distincts auxquels il fait correspondre deux plans différents d'énonciation: celui de l'histoire et celui du discours. L'opposition entre formes énonciatives de l'histoire et du discours se réfère à l'emploi des formes verbales françaises : le parfait (le passé composé) entretient une double relation avec le passé simple (l'aoriste) et avec le présent. La forme verbale il a fait, par exemple, entretient avec il fit un lien diffèrent de celui qu'elle entretient avec le présent il fait. Cette distinction crée un problème théorique qu'il faut résoudre. C'est à ce propos que Benveniste nous indique l'existence des deux formes énonciatives : « Les temps d'un verbe français ne s'emploient pas comme les membres d'un système unique, ils se distribuent en deux systèmes distincts et complémentaires. […] tous les deux sont en usage concurrent et demeurent disponibles pour chaque locuteur. Ces deux systèmes manifestent deux plans d'énonciation différents, que nous distinguerons comme celui de l'histoire et celui du discours ». 1 Benveniste, en décrivant les deux plans d'énonciation du discours et de l'histoire, semble nous indiquer un schéma théorique précis où à chaque plan d'énonciation correspond un engagement différent de la voix du locuteur. Dans la forme énonciative de l'histoire, « il faut et il suffit que l'auteur reste fidèle à son propos d'historien et qu'il proscrive tout ce qui est étranger au récit des événements (discours, réflexions, comparaisons). A vrai dire, il n'y a même plus alors de narrateur. Les événements sont posés comme ils se sont produits à mesure qu'ils apparaissent à l'horizon de l'histoire » 2. La théorie benvenistienne semble admettre la correspondance entre auteur et locuteur et, par conséquent, la totale disparition du locuteur dans les récits historiques : le locuteur n'existe pas, il devient un narrateur des événements factuels. Pour Benveniste, il n'y a pas un « je » qui implique une prise de parole, une comparaison, un dialogue entre un locuteur et un auditeur. Au contraire, le plan énonciatif du discours suppose l'existence d'un locuteur qui doit chercher à influencer celui qui l'écoute.

EHESS – Arts et Langages Le montage pathétique entre sensibilité et concept : le « libre jeu » de la chapelle Albertoni.
L’œuvre organique conçue comme oscillation, libre mouvement entre éléments cognitifs et sensibles produit un « effet de connaissance ». Toutefois, la connaissance, comme affirme Eisenstein, « n’est pas un fait purement intellectuel » mais un processus qui fait appel au « jeu vif des passions ». La connaissance n’est plus liée au seul entendement ou aux éléments cognitifs et conceptuels : la partie conceptuelle dialogue avec sa contrepartie hypersensible.  Le « libre jeu » entre sensibilité et concept dévient celui entre les emblèmes (cœurs, grenades et roses), symboles codifiés de la tradition chrétienne, et les plis et le drap de la veste de la Bienheureuse.

Dès l’attention au dialogue warburgien, aux jeux d’orchestration entre images, rites et actions qu’il comporte, Giovanni Careri, dans son article, Aby Warburg. Rituel, Pathosformel et forme intermédiaire s’intéresse, dès le début, à l’expérience herméneutique qui en interprète la dynamique interne et toujours mouvante, qui en dépasse la singularité, qui en saisit la totalité des formes impliquées. Dans cette perspective, écrit Giovanni Careri, « la notion plus productive pour approcher aujourd’hui » de l’œuvre d’Aby Warburg, est celle d’interprétation. Le cadre herméneutique nous aidera, affirme Careri, à penser l’œuvre de Warburg comme une « méthode » et, parfois, une opération de configuration où chaque formulation dévient « une re-formulation ». Il s’agira de comprendre, autrement dit, les moments d’intensification comme résultat de la résurgence de certaines formules anciennes, les enjeux édifiant un espace originaire, pré-linguistique, où « certaines chose se trouvent » et, finalement, son lien avec la totalité de la vie.

« Ici comme ailleurs chez Foucault, le vrai n’est jamais à lui-même son propre fondement ».
Frédéric Gros 
L’œuvre de Michel Foucault a évidemment élargi le champ philosophique à une variété inconditionnée de champs disciplinaires : la sociologie, la psychanalyse, le champ juridique en sont juste des exemples parmi d’autres. Cependant, l’effort des commentaires des philosophes contemporains, en particulier en France, a été celui de rendre compte du cadre proprement philosophique de l’œuvre de Michel Foucault.

En 2011, Pietro Montani, professeur d’Esthétique à l’Université “Sapienza” de Rome, publiait «Dziga Vertov : l’occhio della rivoluzione », une édition critique qui réunit les textes que Vertov a écrits entre 1922 et 1942.  L’influence de cette œuvre sur le panorama de l’esthétique italienne conduit Giulio Piatti, doctorant à l’Université de Rome Tor Vergata, à publier, en 2014, l’article «Bergson et Vertov, nel segno di Deleuze », où il se propose d’établir un dialogue entre ses études précédentes sur la philosophie de Bergson et la redécouverte des potentialités inattendues des théories de Dziga Vertov. Une comparaison déjà établie par le philosophe français Gilles Deleuze dans son chef d’œuvre L’image-mouvement et, en particulier, dans la section Cinema 1 et que Piatti entend ici prolonger.

Et in Arcadia Ego , one of the representative works of Nicolas Poussin in the Baroque Ages in France, is a profound and meaningful work of art. Its theme, Arcadia, which is believed to begin in ancient Roman ballads or poetry such as in Virgile's works, has been developed opulently in visual images, and there exists a great volume of related texts. However, the discussion on Arcadia is not limited to the field of literature. Erwin Panofsky, the art historian, and Claude Lévi-Strauss, the anthropologist, have both commented on Et in Arcadia Ego and arrived at distinctive viewpoints and research results: Panofsky meticulously traces the historical context of the theme and has conducted textual research on the inscription in the paintings. Lévi-Strauss has proposed hypotheses on the changes in styles in different works with the same theme. This study is based on the ideas of these masters to analyze various images of Arcadia and unravel the inscriptions in the paintings, with an attempt to explore and understand the unspoken words hidden behind them. By means of philosophical discussion and analysis, the meaning of "Et in Arcadia Ego" is expected to be unraveled via the imagery of death. In addition, mise en abyme will be applied as the framework for this study to re-analyze various levels of "gaze" presented in Et in Arcadia Ego. The question on life and death is reflected through the symbol of death (e.g., the tomb), and the viewers in and of the painting could synchronously contemplate death. The findings show that the images reveal the essence of death in an obscure way, and by doing so, people can be firmly reminded that death does exist.