Papers by Kévin Costa

Bulletin de la Société préhistorique française, 2024
La mention de la trouvaille d’une épée en bronze dans la haute vallée de l’Aude, donnée et exposé... more La mention de la trouvaille d’une épée en bronze dans la haute vallée de l’Aude, donnée et exposée au syndicat d’initiatives de Quillan, est restée longtemps confidentielle. Une enquête a permis de retrouver cet objet et de situer l’emplacement de sa découverte près du col de Pradel dans la commune de Bessède-de-Sault (Aude). Il s’agit d’une lame d’épée plate et légèrement étranglée à languette large munie de six rivets sur deux rangs, qui présente des caractères typiques des productions de l’étape B de la culture d’El Argar datable au début du Bronze moyen (1600-1400 av. J.-C.). Cette épée argarique est la seconde trouvée en France après celle de la Rouvière à Chusclan (Gard), légèrement différente (plus courte, à un seul rang de rivets) et associée à d’autres lames de style rhodanien de la fin du Bronze ancien. Ces découvertes reflètent les dynamiques d’échanges de productions métalliques liées à la fois à leur rôle fonctionnel et symbolique et aux compétitions techniques et sociales des divers centres européens de fabrication. Pour autant les épées du Bronze ancien et moyen sont rares dans le Midi. La pièce ici évoquée a été mise au jour dans une aire du piémont pyrénéen (le Pays de Sault) encore peu étudiée mais dont les données disponibles renvoient à des cultures locales (Bronze ancien à traditions campaniformes, Bronze moyen à vases polypodes). Dans le contexte plus large nord-pyrénéen, des apports d’objets de cuivre ou de bronze de souche ibérique sont toutefois attestés lors de ces périodes. En composition élémentaire, l’épée de Bessède-de-Sault se révèle être un bronze à fort taux d’étain (10 % Sn) et à faible teneur d’impuretés, et des comparaisons sont proposées avec divers documents de France et de la péninsule Ibérique. La teneur en plomb est faible ; fortement radiogénique, ce dernier élément oriente vers un cuivre de souche égéenne ou, plus vraisemblablement en raison de la typologie caractéristique de la pièce, du sud de l’Espagne. Est également abordée la question de la genèse des épées en dans le sud-ouest de l’Europe. Trois pôles sont reconnus. D’une part certaines épées courtes s’inscrivent dans la tradition des poignards à languette du Chalcolithique ibérique. Un second pôle est constitué par les épées Bonnánaro de type Sant’Iroxi de Decimoputzu de Sardaigne, à rivets et en cuivre arsénié. Les épées argariques, auxquelles se rattache l’épée de Bessède-de-Sault, constituent le troisième de ces pôles de production originaux, à l’écart des foyers de l’Europe continentale.

Pêle-Mêle, Textes offerts à Jean Vaquer, 2024
Les Grands Causses et les régions adjacentes occupent une position centrale dans l’étude du Néoli... more Les Grands Causses et les régions adjacentes occupent une position centrale dans l’étude du Néolithique du sud de la France, tant sur le plan géographique qu’archéologique. Situées à la frontière sud du Massif central, ces régions, en contact avec le monde méditerranéen, sont riches en sites et vestiges préhistoriques datant du Néolithique et du Chalcolithique. On y trouve de nombreux sites funéraires, des pierres dressées, des habitats et des anciennes mines. Les Grands Causses se composent de plusieurs plateaux calcaires, séparés par des vallées profondes. Parmi ces plateaux figurent le causse du Larzac, le causse Rouge, le causse Noir et le causse Méjean, chacun offrant une diversité de paysages et de sols. Les premières occupations humaines significatives coïncident avec le développement de l’agriculture au Néolithique moyen. Le Néolithique final connaît une explosion démographique suivie d’un déclin inexpliqué à l’âge du Bronze ancien et moyen. Depuis la fin du XIXe siècle, les archéologues ont fouillé ces vestiges, permettant à G. Costantini de créer une synthèse en 1984 définissant les étapes principales de la chronologie régionale. Les recherches récentes ont affiné la compréhension de cette période, bien que plusieurs domaines restent à explorer. Les pratiques funéraires et symboliques de la région sont complexes. On y trouve de nombreux monuments funéraires, tels que des dolmens, tumulus et coffres, mais leur chronologie est souvent incertaine en raison du manque de datations précises. Les statues-menhirs et les pierres dressées, bien que souvent hors contexte et mal datées, indiquent des pratiques symboliques importantes. La métallurgie du cuivre est un élément central du Groupe des Treilles, une culture chalcolithique. La découverte d’un grand atelier de métallurgie au Planet (Fayet, Aveyron) a révélé une production de cuivre et de plomb à grande échelle dès le début du IIIe millé-naire avant J.-C., suggérant des sociétés bien organisées et hiérarchisées. Malgré les avancées, de nombreuses questions demeurent concernant l’origine et la fonction des monuments, la chronologie des dépôts funéraires et la signification des pratiques symboliques. Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre l’évolution des sociétés néolithiques et chalcolithiques, leur chronologie et leur organisation. Cette région offre un cadre unique pour étudier la complexité des sociétés humaines de cette époque, et les futures recherches promettent d’apporter des éclairages nouveaux et significatifs sur ces anciennes civilisations.

Programme Commun de Recherche, Dec 1, 2019
Le Programme Collectif de Recherche « Mines et métallurgie pré et protohistoriques en Occitanie »... more Le Programme Collectif de Recherche « Mines et métallurgie pré et protohistoriques en Occitanie » vise à caractériser la chaîne opératoire de la métallurgie à la Pré/Protohistoire de l’extraction jusqu’à l’objet fini. Ce programme a été initié afin de répondre aux problématiques rencontrées lors de la fouille du site du Planet. Sur ce site de métallurgie chalcolithique, les données pluridisciplinaires (Géologie, Archéologie, Minéralogie, Chimie, Environnement etc), sont rapidement indispensables. Sur le site du Planet (commune de Fayet, Aveyron) une approche pluridisciplinaire était déjàengagée mais de nombreuses questions sortaient du cadre de la fouille. Les découvertes du Planet nécessitaient une extension de la recherche afin de tenter de préciser la place de ce site métallurgique au sein des ensembles culturels de la fin du Néolithique mais aussi dans l'espace régional. Par ailleurs cette découverte offre l'occasion de caractériser la ou plutôt les chaînes opératoires de cette métallurgie ancienne qui a non seulement produit du cuivre mais aussi du plomb et probablement des métaux mixtes
Projet collectif de recherches Mines et métallurgies pré et protohistoriques en Occitanie, Dec 1, 2020
Le Projet Collectif de Recherche « Mines et métallurgies pré et protohistoriques en Occitanie » a... more Le Projet Collectif de Recherche « Mines et métallurgies pré et protohistoriques en Occitanie » a été initié afin de répondre aux problématiques métallurgiques rencontrées lors de la fouille du site du Planet

L’archéologie nécessite des méthodes d’enregistrement rigoureuses qui sont la base de l’approche ... more L’archéologie nécessite des méthodes d’enregistrement rigoureuses qui sont la base de l’approche scientifique de l’étude d’un site et de la construction d’un corpus. Comment doit-on enregistrer les données archéologiques ? Quelles sont les méthodes à notre disposition pour réaliser cette tâche sur le terrain et en laboratoire ? Cette publication fait suite à la 13e journée doctorale d’archéologie dont l’objectif était de débattre et de discuter autour de ces questions. Les communications et posters ont porté à la fois sur les différentes méthodes de fouilles et sur l’enregistrement des données, en laboratoire et sur le terrain, ainsi que sur leur partage. Les interventions ont mis en avant l’utilisation des nouvelles technologies pour l’enregistrement des données de terrain et de bases de données pour l’homogénéisation de la documentation de fouilles anciennes et récentes. Les cas d’étude présentés montrent également l’intérêt du partage de données en archéologie pour développer des approches pluridisciplinaires et complémentaires.Archaeology requires rigorous recording methods that are the basis of a scientific approach to the analysis of an archaeological site and for the construction of a suitable corpus. How should archaeological data be recorded? Which methods are available to perform it during the excavation and in the following laboratory analysis? This publication follows the 13th PhD day in archaeology centred around the debate and the discussion on these questions. Talks and posters covered both the different excavation methods and the archaeological data saving and registration, both in the laboratory and in the archaeological sites. The interventions highlighted the use of new technologies for recording field data and databases to homogenize past and recent archaeological documentation. The cases of study presented highlight the importance of sharing archaeological data and encourage to develop multidisciplinary and complementary approaches

Materials and Manufacturing Processes, 2020
ABSTRACT Metal artifacts, constituting hoards, were deliberately abandoned for various reasons. I... more ABSTRACT Metal artifacts, constituting hoards, were deliberately abandoned for various reasons. In order to study hoards, an interdisciplinary, mainly metallic, database was created as part of the DEPOMETAL research program, and work on elemental compositions of copper-based artifacts was carried out on a national scale. A statistical protocol allowing chronological and geographical clustering of artifacts was developed and combined with a Geographic Information System (GIS) to characterize elemental compositions. For the period between 1350 and 1150 BCE, elemental compositions differ significantly between East and West France. Between 1150 and 950 BCE, there is a strong influence from the Alpine culture up to the mid-western part of France. This observation highlights relationships already observed for previous periods, but never demonstrated for this one. Between 950 and 800 BCE, the difference with the previous period is the revival of the Atlantic networks in mid west France. The study offers a new perspective on supply networks for the end of the Bronze Age in France. The cultural, and therefore identity defining, factors strongly influenced supply networks and also influenced the location of exploited deposits. This conclusion is innovative in the case of the Atlantic coast, which is often still presented as copper-free and dependent on alpine imports.
Paysages pour l'Homme, Acte du colloque international en Hommage à Paul Ambert, Cabrières (Hérault), du 15 au 19 octobre 2019, 2019

Proceedings of the 5th International Conference " Archaeometallurgy in Europe "At: Miskol, Hungary, 2021
he site of Le Planet (Fayet) occupies the side of a small, heavily wooded valley in South Aveyron... more he site of Le Planet (Fayet) occupies the side of a small, heavily wooded valley in South Aveyron (France). It was identified in 2015 thanks to the discovery of a statue-menhir (Tauriac group). A probing carried out 25 m from the stele, on a slightly raised area, revealed archaeological horizons preserved under powerful anthropic and colluvial deposits. A thick stratigraphy, with more than 3 m of sediment, revealed more than twenty levels of occupation marking the final Neolithic (Treilles group, dated between 2850 and 2580 BC). The site yielded numerous open-air housing structures, remains of architectural features and earthworks, and for ancient horizons two stone (pebbles) wall constructions. The greatest interest of the site lies in a set of installations for the metallurgical treatment of copper, in an exceptional state of conservation (pyro-metallurgical furnaces, waste pits, slag...). Several types of ore were treated: malachite, tetrahedrite and bournonite (ore composed of lead, antimony and copper). This ancient chalcolithic metallurgy exploiting copper ore from neighbouring mines also produced lead. This article is an opportunity to present and characterize for the first time the different elements of the extractive metallurgy “chaine opératoire” found on the site.

Proceedings of the 5th International Conference " Archaeometallurgy in Europe "At: Miskolc, Hungary, 2021
Archaeometric data concerning elemental compositions are increasingly available for objects made ... more Archaeometric data concerning elemental compositions are increasingly available for objects made of copper alloys dating from protohistory. However, data expressed in percentages or ppm do not make their processing easy. Descriptive statistics allow us to highlight dilution effects of trace elements as a function of the alloy elements. Multivariate statistics applied to raw trace element data are also impacted by this dependence between data. We propose here a preparation of the data according to a calculation of proportion between trace elements combined with a treatment of multivariate statistics. This method applied to artefacts dating from 950 to 850 BCE allows us to identify regional chemical signatures and to discuss raw material supply networks. In addition, the patterns of trace elements are clearly identifiable in the different statistical classes highlighted. This confirms the multiple sources of supply that coexist within the different cultural domains and the link between archaeological cultures and exchange networks.

Materials and Manufacturing Processes, 2020
Metal artifacts, constituting hoards, were deliberately abandoned for various reasons. In order t... more Metal artifacts, constituting hoards, were deliberately abandoned for various reasons. In order to study hoards, an interdisciplinary, mainly metallic, database was created as part of the DEPOMETAL research program, and work on elemental compositions of copper-based artifacts was carried out on a national scale. A statistical protocol allowing chronological and geographical clustering of artifacts was developed and combined with a Geographic Information System (GIS) to characterize elemental compositions. For the period between 1350 and 1150 BCE, elemental compositions differ significantly between East and West France. Between 1150 and 950 BCE, there is a strong influence from the Alpine culture up to the mid-western part of France. This observation highlights relationships already observed for previous periods, but never demonstrated for this one. Between 950 and 800 BCE, the difference with the previous period is the revival of the Atlantic networks in mid west France. The study offers a new perspective on supply networks for the end of the Bronze Age in France. The cultural, and therefore identity defining, factors strongly influenced supply networks and also influenced the location of exploited deposits. This conclusion is innovative in the case of the Atlantic coast, which is often still presented as copper-free and dependent on alpine imports.

BSGF - Earth Sciences Bulletin
The identification of mineral supply sources and trade routes are at the heart of the archaeologi... more The identification of mineral supply sources and trade routes are at the heart of the archaeological issues. The tracing of sources of metal production via lead isotopy has been used since the 1980s to identify the deposits from which the metal constituting the archaeological objects came. Such studies are based on mineral signature repositories and archaeologists have thus built up databases containing thousands of ore deposit analyses. The databases, however, only very rarely include geological information and are limited to geographic information. But considering only geographical data leads to many limitations of studies, including the overlapping of signatures between remote regions. This problem could nevertheless be circumvented by taking into account precise ore deposit data that enables to think in terms of restricted mineralized subsets. We illustrate this through the example of data collected in the Alps by Marcoux (1986) and Nimis et al. (2012). Taking into account geolo...

La base de données Oxalid rassemble des analyses isotopiques effectuées tant sur des minerais que... more La base de données Oxalid rassemble des analyses isotopiques effectuées tant sur des minerais que des produits (semi) finis datant majoritairement de l’âge du Bronze. Cette étude propose l’application d’un traitement statistique multivarié à cette base de données partagée. Un prétraitement est effectué dans le but de sélectionner les données de minerais. Cinq ratios isotopiques définissant la signature isotopique de ces minerais sont traités à l’aide des statistiques multivariées (CAH, AFD). Les regroupements effectués d’après les données analytiques sont confrontés à la localisation des échantillons analysés. Une fois la signature isotopique des gisements cuprifères définie, l’outil de détermination de provenance est testé. On utilise pour cela des lingots dont le gisement d’origine est connu. Le lien entre minerais et objets (semi-finis) est ainsi validé. Il devient alors possible de proposer une provenance aux artefacts archéologiques cuivreux pour lesquels la signature isotopique a été déterminée.
Thesis Chapters by Kévin Costa

Thèse de doctorat, 2023
Résumé
Au moyen d’un protocole statistique dédié, cette thèse s’attache à vérifier l’étonnante co... more Résumé
Au moyen d’un protocole statistique dédié, cette thèse s’attache à vérifier l’étonnante conviction traditionnelle qui persiste à nier l’usage important des cuivres des Massifs armoricain et central dans la production pourtant particulièrement massive de bronzes de l’âge du Bronze dans les régions de la façade atlantique française. Cette thèse propose une synthèse des très nombreuses données archéométallurgiques publiées jusqu’à présent pour l’Europe occidentale de la fin du Néolithique au début de l’âge du Fer, et de celles, inédites, issues d’analyses toutes récentes. Celles-ci ont été effectuées en majorité sur des objets découverts au sein de dépôts non funéraires. Ces ensembles clos, pour la plupart de fonction votive, se composent d’objets utilisés au cours d’une même phase chronologique et dont l’appartenance culturelle est identifiable à l’aide de la typochronologie. Ces artéfacts ont fait l’objet de nombreuses séries d’analyses des compositions élémentaires qui soulèvent de nombreux débats quant à la provenance du cuivre, en particulier dans le Complexe culturel atlantique. Les analyses inédites ont été réalisées grâces à la technique d’ICP-MS. Le protocole analytique développé ici résulte d’une collaboration avec le C2RMF. Il a permis une caractérisation des matériaux atlantiques sur le temps long et la quantification d’un nombre important d’éléments servant à la documentation du métal, dans le but d’un choix plus restreint d’échantillons pour l’élaboration d’études des ratios isotopiques. Ces derniers nous renseignent sur les réseaux d’échanges et mettent en avant les provenances depuis deux espaces jusque-là exclus des sources potentielles du cuivre du Complexe atlantique à l’âge du Bronze : le Massif central et le Massif armoricain. Le témoignage de réseaux d’échanges à plus longue distance a également pu être documenté, replaçant ainsi le Complexe atlantique dans une économie globale interconnectée à l’échelle de l’Europe tout entière. Ces travaux permettent ainsi de reconsidérer les connexions d’une ampleur inédite induites par la forte demande en métaux émanant de sociétés européennes beaucoup plus homogènes culturellement que jamais auparavant. Ces recherches renforcent les hypothèses sur la complexité et le fonctionnement des sociétés protohistoriques à partir du IIe millénaire BCE, et confirment le rôle moteur de la métallurgie dans ce processus.
Abstract
By a dedicated statistical protocol, this thesis aims to verify the traditional conviction that persists in denying the important use of coppers from the Armorican and Central Massifs in the particularly massive production of Bronze Age bronzes in the regions of the French Atlantic coast. This thesis presents a synthesis of the numerous archaeometallurgical data published for Western Europe from the late Neolithic to the early Iron Age, as well as unpublished data from very recent analyses. Data have been carried out mainly on objects discovered in non-funerary hoards. These closed sets, most of which have a votive function, are composed of objects used during the same chronological phase and whose cultural affiliation can be identified with the help of typochronology. These objects have been the subject of numerous series of elemental compositional analyses that raise many debates about the provenance of copper, particularly in the Atlantic Cultural Complex. The unpublished analyses were carried out using the ICP-MS technique. The analytical protocol developed here is the result of a collaboration with the C2RMF. It allowed the characterisation of Atlantic materials over a long period of time and the quantification of a large number of elements used for the documentation of the metal, with a view to a more restricted selection of samples for the elaboration of isotopic ratio studies. Lead isotopes provide information on exchange networks and show the origins of two areas previously excluded from potential sources of Bronze Age Atlantic Complex copper: the Massif Central and the Armorican Massif. The evidence of longer-distance trade networks has also been documented, thus placing the Atlantic domain within a global economy interconnected at the scale of the whole of Europe. This work thus allows us to reconsider the unprecedentedly large-scale connections induced by the high demand for metals from European societies that were much more culturally homogeneous than ever before. This research reinforces the hypotheses on the complexity and functioning of protohistoric societies from the 2nd millennium BCE onwards, and confirms the driving role of metallurgy in this process.

Master 2 Archéologie protohistorique, 2016
Le mobilier métallique, constituant des dépôts funéraires ou non, est délibérément délaissé pour ... more Le mobilier métallique, constituant des dépôts funéraires ou non, est délibérément délaissé pour des motivations diverses. Pour étudier les dépôts non funéraires, une base de données interdisciplinaire de ces derniers, à dominante métallique, a été réalisée dans le cadre du programme ANR DEPOMETAL et un travail sur les compositions élémentaires du mobilier à base de cuivre a été mené à l’échelle nationale pour la période de 1150 à 800 BCE. Cette étude va poser des questions quant à l'’importance des facteurs naturels et culturels au niveau du mobilier métallique des deux complexes culturels atlantique et nord-alpin. Un protocole statistique permettant des regroupements chronologiques et géographiques du mobilier a été élaboré et combiné à un SIG afin de caractériser les compositions élémentaires. Pour a période comprise en 1250 et 1150 BCE, les compositions élémentaires diffèrent de manière significative entre l’Est et l’Ouest de la France. Entre 1150 et 950 BCE, on notera la forte influence de la culture RSFo jusqu’au centre-ouest de la France. Cette observation met en évidence des relations déjà observées pour les périodes précédentes mais jamais démontrées pour ces dates. Entre 950 à 800 BCE, la différence majeure avec la période précédente est le regain des réseaux atlantiques dans le centre-ouest de la France. Ainsi, il semble possible de montrer que le facteur culturel, et donc identitaire, oriente fortement les choix au niveau des réseaux d’approvisionnement et influe sur la localisation des gisements exploités. L’étude offre un nouvel éclairage des réseaux d’approvisionnement pour la fin de l’âge du Bronze en France en révélant l’indépendance des réseaux d’échange en fonction des appartenances culturelles. Le facteur culturel et donc identitaire orientait fortement les choix au niveau des réseaux d’approvisionnement et influait sur la localisation des gisements exploités. Cette conclusion est particulièrement novatrice pour la façade atlantique, souvent présentée encore comme dépourvue du cuivre et dépendante d’importations alpines. Il s’avère que les cuivres utilisés en Bretagne et au Nord-Ouest du Massif Central ont des signatures chimiques différentes des cuivres alpins. Il convient, dorénavant, de déterminer s’il s’agit de cuivres locaux, du Massif armoricain ou du Massif central, ou d’importations autres que celles du massif alpin.
Master 2 Degrees, 2016
Ce mémoire de M2 vise à étudier l’environnement proche du site antique et médiéval de Marianna. C... more Ce mémoire de M2 vise à étudier l’environnement proche du site antique et médiéval de Marianna. Cette étude géoarchéologique est composée de deux approches. La première, cartographique, avec l’élaboration d’un SIG retrace l’évolution géomorphologique de la zone avec l’incorporation des plans anciens, de photographies aériennes depuis 1937 et enfin d’un relevé LIDAR. La seconde approche, consiste à l’étude des dépôts sédimentaires à proximité directe du site archéologique et au niveau du littoral et l’embouchure actuelle du Golo. Cette étude a permis la mise en évidence la place du littoral à la période antique et ainsi permis d’émettre une hypothèse quant à la position d’un port lié à la cité de Mariana. De plus, nous avons pu documenter davantage l’évolution du Golo depuis l’Antiquité.
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Papers by Kévin Costa
Thesis Chapters by Kévin Costa
Au moyen d’un protocole statistique dédié, cette thèse s’attache à vérifier l’étonnante conviction traditionnelle qui persiste à nier l’usage important des cuivres des Massifs armoricain et central dans la production pourtant particulièrement massive de bronzes de l’âge du Bronze dans les régions de la façade atlantique française. Cette thèse propose une synthèse des très nombreuses données archéométallurgiques publiées jusqu’à présent pour l’Europe occidentale de la fin du Néolithique au début de l’âge du Fer, et de celles, inédites, issues d’analyses toutes récentes. Celles-ci ont été effectuées en majorité sur des objets découverts au sein de dépôts non funéraires. Ces ensembles clos, pour la plupart de fonction votive, se composent d’objets utilisés au cours d’une même phase chronologique et dont l’appartenance culturelle est identifiable à l’aide de la typochronologie. Ces artéfacts ont fait l’objet de nombreuses séries d’analyses des compositions élémentaires qui soulèvent de nombreux débats quant à la provenance du cuivre, en particulier dans le Complexe culturel atlantique. Les analyses inédites ont été réalisées grâces à la technique d’ICP-MS. Le protocole analytique développé ici résulte d’une collaboration avec le C2RMF. Il a permis une caractérisation des matériaux atlantiques sur le temps long et la quantification d’un nombre important d’éléments servant à la documentation du métal, dans le but d’un choix plus restreint d’échantillons pour l’élaboration d’études des ratios isotopiques. Ces derniers nous renseignent sur les réseaux d’échanges et mettent en avant les provenances depuis deux espaces jusque-là exclus des sources potentielles du cuivre du Complexe atlantique à l’âge du Bronze : le Massif central et le Massif armoricain. Le témoignage de réseaux d’échanges à plus longue distance a également pu être documenté, replaçant ainsi le Complexe atlantique dans une économie globale interconnectée à l’échelle de l’Europe tout entière. Ces travaux permettent ainsi de reconsidérer les connexions d’une ampleur inédite induites par la forte demande en métaux émanant de sociétés européennes beaucoup plus homogènes culturellement que jamais auparavant. Ces recherches renforcent les hypothèses sur la complexité et le fonctionnement des sociétés protohistoriques à partir du IIe millénaire BCE, et confirment le rôle moteur de la métallurgie dans ce processus.
Abstract
By a dedicated statistical protocol, this thesis aims to verify the traditional conviction that persists in denying the important use of coppers from the Armorican and Central Massifs in the particularly massive production of Bronze Age bronzes in the regions of the French Atlantic coast. This thesis presents a synthesis of the numerous archaeometallurgical data published for Western Europe from the late Neolithic to the early Iron Age, as well as unpublished data from very recent analyses. Data have been carried out mainly on objects discovered in non-funerary hoards. These closed sets, most of which have a votive function, are composed of objects used during the same chronological phase and whose cultural affiliation can be identified with the help of typochronology. These objects have been the subject of numerous series of elemental compositional analyses that raise many debates about the provenance of copper, particularly in the Atlantic Cultural Complex. The unpublished analyses were carried out using the ICP-MS technique. The analytical protocol developed here is the result of a collaboration with the C2RMF. It allowed the characterisation of Atlantic materials over a long period of time and the quantification of a large number of elements used for the documentation of the metal, with a view to a more restricted selection of samples for the elaboration of isotopic ratio studies. Lead isotopes provide information on exchange networks and show the origins of two areas previously excluded from potential sources of Bronze Age Atlantic Complex copper: the Massif Central and the Armorican Massif. The evidence of longer-distance trade networks has also been documented, thus placing the Atlantic domain within a global economy interconnected at the scale of the whole of Europe. This work thus allows us to reconsider the unprecedentedly large-scale connections induced by the high demand for metals from European societies that were much more culturally homogeneous than ever before. This research reinforces the hypotheses on the complexity and functioning of protohistoric societies from the 2nd millennium BCE onwards, and confirms the driving role of metallurgy in this process.
Au moyen d’un protocole statistique dédié, cette thèse s’attache à vérifier l’étonnante conviction traditionnelle qui persiste à nier l’usage important des cuivres des Massifs armoricain et central dans la production pourtant particulièrement massive de bronzes de l’âge du Bronze dans les régions de la façade atlantique française. Cette thèse propose une synthèse des très nombreuses données archéométallurgiques publiées jusqu’à présent pour l’Europe occidentale de la fin du Néolithique au début de l’âge du Fer, et de celles, inédites, issues d’analyses toutes récentes. Celles-ci ont été effectuées en majorité sur des objets découverts au sein de dépôts non funéraires. Ces ensembles clos, pour la plupart de fonction votive, se composent d’objets utilisés au cours d’une même phase chronologique et dont l’appartenance culturelle est identifiable à l’aide de la typochronologie. Ces artéfacts ont fait l’objet de nombreuses séries d’analyses des compositions élémentaires qui soulèvent de nombreux débats quant à la provenance du cuivre, en particulier dans le Complexe culturel atlantique. Les analyses inédites ont été réalisées grâces à la technique d’ICP-MS. Le protocole analytique développé ici résulte d’une collaboration avec le C2RMF. Il a permis une caractérisation des matériaux atlantiques sur le temps long et la quantification d’un nombre important d’éléments servant à la documentation du métal, dans le but d’un choix plus restreint d’échantillons pour l’élaboration d’études des ratios isotopiques. Ces derniers nous renseignent sur les réseaux d’échanges et mettent en avant les provenances depuis deux espaces jusque-là exclus des sources potentielles du cuivre du Complexe atlantique à l’âge du Bronze : le Massif central et le Massif armoricain. Le témoignage de réseaux d’échanges à plus longue distance a également pu être documenté, replaçant ainsi le Complexe atlantique dans une économie globale interconnectée à l’échelle de l’Europe tout entière. Ces travaux permettent ainsi de reconsidérer les connexions d’une ampleur inédite induites par la forte demande en métaux émanant de sociétés européennes beaucoup plus homogènes culturellement que jamais auparavant. Ces recherches renforcent les hypothèses sur la complexité et le fonctionnement des sociétés protohistoriques à partir du IIe millénaire BCE, et confirment le rôle moteur de la métallurgie dans ce processus.
Abstract
By a dedicated statistical protocol, this thesis aims to verify the traditional conviction that persists in denying the important use of coppers from the Armorican and Central Massifs in the particularly massive production of Bronze Age bronzes in the regions of the French Atlantic coast. This thesis presents a synthesis of the numerous archaeometallurgical data published for Western Europe from the late Neolithic to the early Iron Age, as well as unpublished data from very recent analyses. Data have been carried out mainly on objects discovered in non-funerary hoards. These closed sets, most of which have a votive function, are composed of objects used during the same chronological phase and whose cultural affiliation can be identified with the help of typochronology. These objects have been the subject of numerous series of elemental compositional analyses that raise many debates about the provenance of copper, particularly in the Atlantic Cultural Complex. The unpublished analyses were carried out using the ICP-MS technique. The analytical protocol developed here is the result of a collaboration with the C2RMF. It allowed the characterisation of Atlantic materials over a long period of time and the quantification of a large number of elements used for the documentation of the metal, with a view to a more restricted selection of samples for the elaboration of isotopic ratio studies. Lead isotopes provide information on exchange networks and show the origins of two areas previously excluded from potential sources of Bronze Age Atlantic Complex copper: the Massif Central and the Armorican Massif. The evidence of longer-distance trade networks has also been documented, thus placing the Atlantic domain within a global economy interconnected at the scale of the whole of Europe. This work thus allows us to reconsider the unprecedentedly large-scale connections induced by the high demand for metals from European societies that were much more culturally homogeneous than ever before. This research reinforces the hypotheses on the complexity and functioning of protohistoric societies from the 2nd millennium BCE onwards, and confirms the driving role of metallurgy in this process.