Arts & Olfaction by Clara Muller

Talk at the 56th International AICA Congress, November 5, 2025 in Bucharest.
Often perceived a... more Talk at the 56th International AICA Congress, November 5, 2025 in Bucharest.
Often perceived as an immaterial abstraction, the air is hard to conceive as a material object because we are so entangled in it. It is nonetheless the stuff in which we dwell, bathe and breathe—up to 30,000 times a day. Although it usually goes unnoticed, the air circulates through our bodies and constitutes our most primal habitation. Since the early 1970s, some artists have started to create a new aesthesia of air, pushing it to the forefront of our perception and consciousness.Working with gases and volatile substances, they are bringing the air back into people's sphere of experience by rendering it “explicit” (Sloterdijk: 2009). From medium of life, the air has thus become an artistic medium for creating artworks primarily meant to be inhaled, engaging the body through its most vital function — rendering visibility and the notion spectatorship obsolete. [...]
Nez, la revue olfactive, 2024
A l'occasion de la Journée internationale de la lumière, cet article se propose d'explorer les li... more A l'occasion de la Journée internationale de la lumière, cet article se propose d'explorer les liens qu’ont entretenus et entretiennent encore les odeurs avec différents dispositifs lumineux, depuis les effluves plus ou moins importuns qui émanaient des lampes de nos ancêtres jusqu’aux projets de design les plus contemporains.

Commémorations olfactives dans l'art contemporain
Conférence donnée le 16 novembre 2023 à l'Institut Catholique de Paris.
Depuis le début du siè... more Conférence donnée le 16 novembre 2023 à l'Institut Catholique de Paris.
Depuis le début du siècle dernier, les odeurs se sont infiltrées dans les pratiques artistiques jusqu'à devenir, dans le travail de certains artistes, un médium de prédilection aux potentialités multiples. Or l'une des caractéristiques les mieux documentées des sensations olfactives est leur capacité à réveiller le passé. L'odeur est en effet à la fois ce qui s'évapore en premier et ce qui demeure « quand d'un passé ancien rien ne subsiste » (Proust, Du côté de chez Swann, 1913). Si la fugacité de l’odeur, invisible et intangible, semble plutôt manifester l'irrémédiabilité de la perte et de l'oubli, la puissance de la mémoire olfactive fait paradoxalement de l'odeur un moyen pertinent de faire souvenir et de s'inscrire dans la durée. Cette communication évoque ainsi un corpus d'œuvres olfactives liées à la mémoire collective, celle des événements, de l'histoire et des lieux, à travers les exemples d'installations pensées comme de véritables monuments volatiles. Entre impermanence et rémanence, ces œuvres jouent des ressorts propres à leur médium pour contrer les mécanismes de l'oubli et remplir, singulièrement, une fonction commémorative.
Garland Magazine, 2023
Clara Muller outlines the history of "olfactory design" and her interest in realizing past dreams... more Clara Muller outlines the history of "olfactory design" and her interest in realizing past dreams of a new art form.

Stratégies d'induction dans les pratiques olfactives contemporaines
Espace Art Actuel, 2023
La disparition de l'objet tangible en art amène immanquablement à une forme d'esthétique de l'exp... more La disparition de l'objet tangible en art amène immanquablement à une forme d'esthétique de l'expérience. Or, si comme l'écrit John Dewey, « les effets esthétiques appartiennent intrinsèquement à leur médium », nous pouvons nous demander ce que sont les effets qui appartiennent spécifiquement à l'odeur dans le champ artistique. Pour répondre à cette question, cet article s'appuie sur une sélection d'œuvres purement olfactives, c'est-à-dire ne recourant à aucun autre médium. Une analyse des mécanismes perceptifs de l'olfaction et des spécificités du circuit neuronal de l'information olfactive nous permet d'avancer l'hypothèse que les effets de l'odeur sont avant tout d'ordre instinctuel et émotionnel. Ainsi, dans le vide du white cube où elles se déploient, sur ce terrain qui fut longtemps celui de l'Œil pur, ces œuvres olfactives mono-sensorielles, dénuées de matérialité visible ou tangible, mettent en place ce que Yves Michaud nomme des « stratégies d'induction », provoquant un certain nombre d'effets physiologiques et émotionnels eux-mêmes porteurs de sens.

ASTASA, 2023
Cet article s’intéresse à une sélection d’œuvres olfactives conçues comme des interfaces sensorie... more Cet article s’intéresse à une sélection d’œuvres olfactives conçues comme des interfaces sensorielles permettant aux êtres humains de penser autrement leurs relations avec divers agents « non humains » : d’autres animaux, des végétaux et même des bactéries. Si tout art offre la possibilité d’envisager le réel de manière nouvelle, les œuvres olfactives, parce qu’elles réclament une attention non visuelle, longtemps jugée « animale », mais également parce que leur perception par le biais de la respiration mène à faire l’expérience consciente de l’air en tant qu’habitat partagé, permettent d’envisager de nouveaux modus vivendi et offrent une réponse sensible à la crise de notre relation au monde vivant. Le corpus d’œuvres respirables étudié dans cet article montre ainsi comment l’art peut aujourd’hui se fonder sur les sciences du vivant ainsi que sur les pensées de l’écologie pour entraîner l’avènement de nouvelles formes non seulement esthétiques, mais aussi ontologiques.
This article focuses on a selection of olfactory works conceived as sensory interfaces allowing human beings to initiate new kinds of relationships with various “non-human” agents: other animals, plants and even bacteria. Although all art offers the possibility of considering reality in a new way, olfactory works, because they require non-visual attention, long-considered “animal”, but also because their appreciation through breath leads to experience air as shared habitat, make it possible to contemplate new modus vivendi and offer a sensual response to the critical state of our relation to the living world. The body of breathable works studied in this article shows that art may be based on the life sciences as well as on the environmental humanities, which can lead to the advent of new forms, both aesthetic and ontological.
The Senses and Society, 2023
Nez, la revue olfactive, 2023
Les arts ont toujours joué un rôle considérable dans nos manières de concevoir les rapports entre... more Les arts ont toujours joué un rôle considérable dans nos manières de concevoir les rapports entre odeur et féminin. Longtemps la littérature, la peinture et le cinéma se sont fait les véhicules de croyances, de pratiques et de stéréotypes désormais éculés. Avec le développement de l’usage des odeurs comme médium même de la création, les artistes d’aujourd’hui non seulement affirment nouvellement la présence et la puissance du corps féminin par le biais de ses émanations, mais questionnent également les injonctions et codes olfactifs genrés nés avec la modernité.

ASTASA, 2022
A partir de la fin du XVIIIe, on dénombre plusieurs tentatives d'intégrer une dimension olfactive... more A partir de la fin du XVIIIe, on dénombre plusieurs tentatives d'intégrer une dimension olfactive à des attractions visuelles historiques, comme les fantasmagories ou les panoramas. Ces expérimentations permettent notamment l’avènement d’un genre différent de spectateurs et d’une esthétique de l’expérience, qui se développera considérablement dans les pratiques médiatiques et artistiques aux XXe et XXIe siècles. Ce nouveau paradigme immersif et cette nouvelle logique spectatorielle, qui émergent d’abord dans un contexte européen de course au sensationnel et de réflexion sur le concept d’art total, perdurent jusqu’à aujourd’hui.
Between the end of the 18th century and the 19th century, there were several attempts to turn historical visual attractions into poly-sensorial experiences, such as Phantasmagorias and Panoramas, to the point of integrating an olfactory dimension intended to favor illusion as well as immersion, paving the way for new forms of creation. These experiments specifically allowed the advent of a different kind of spectators – who, from « eyes, » become « bodies » – and of an aesthetics of experience that will develop considerably in artistic practices, including olfactory ones, in the 20th and 21st centuries. This new immersive paradigm and this new spectatorial logic, which first emerged in a European context of sensationalism and reflection on the concept of total art, persist until today. The multiple immersive olfactory apparatuses that have appeared in the arts, media and entertainment since the 20th century are their direct descendants.
Nez, la revue olfactive, n°13, 2022
On néglige souvent la dimension olfactive des espaces construits, placés en Occident sous l’empir... more On néglige souvent la dimension olfactive des espaces construits, placés en Occident sous l’empire de la vision. Pourtant, nos narines nous aident autant à nous repérer dans notre environnement qu’à détecter l’ambiance des lieux.

Mémoire de Master en Histoire de l'Art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la dir. de Pascal Rousseau, 2021
Dès le XIXe siècle, les modalités de perception de l'art se sont diversifiées en même temps que s... more Dès le XIXe siècle, les modalités de perception de l'art se sont diversifiées en même temps que se
modifiaient le rapport aux sens, leur hiérarchie et leur politisation. Au XXe siècle il a commencé à être
admis qu'une œuvre puisse être autre chose qu'un objet en deux ou trois dimensions simplement destiné à
être regardé. Depuis le débuts des années 1970, ont été créées un nombre significatif d'œuvres destinées à
être, au moins en partie, inhalées. En se fondant à la fois sur l'héritage de la dématérialisation de l'art, des
environnements, de l'esthétique des systèmes et sur une considération nouvelle du spectateur, des sens et
surtout du corps en tant qu'objet politique poreux à son environnement, les artistes ont inventé une
nouvelle modalité de création et de perception de l'art à partir de médiums volatiles qui prennent à parti le
corps des respirateurs pour créer une forme d'expérience incarnée aux enjeux hautement politiques. À l'ère
du Capitalocène, dans ce monde où respirer devient une lutte sans merci, et alors que les préoccupations
environnementales se sont fait une place dans les arts visuels, les questions de qualité de l'air, des conditions
atmosphériques et du changement climatique se manifestent particulièrement dans ces œuvres respirables
aux formes variées. Beaucoup ont ainsi été conçues de manière à interroger le rapport entre le corps et son
environnement aérobie dans le cadre d'une réflexion sur le désastre écologique mondial qui ne cesse de
prendre de l'ampleur depuis la révolution industrielle.
The major shifts in perception and attention that occurred in the West along with the process of
industrialization during the 19th century, reorganized the ratio and politicization of the senses. In the 20th
century it began to be admitted that artworks could be something else than a two or three dimensional
object simply intended to be looked at, and since the beginning of the 1970s, a significant number of works
have been created that are intended to be inhaled – at least in part. Based both on the heritage of the
dematerialization of art, of system aesthetics, of the environments, and on a new consideration of spectators,
of the senses and above all of the body as a political object, porous to its environment, artists have invented
a new way of creating and perceiving art, through the use of volatile mediums which partly take up the body
of the respirators in a form of embodied and highly political experience. In the age of the Capitalocene, in
this world where breathing has become a relentless struggle and while environmental concerns have
pervaded the visual arts, issues of air quality, atmospheric conditions, and climate change are particularly
tackled in these breathable artworks of varied forms. Many of them have thus been designed to question the
relationship between the body and its aerobic environment in the context of the global environmental crisis
that has been getting worse exponentially since the industrial revolution.

Olfactory Art in Brazil: From Neo-Concrete Art to the Political Work of Josely Carvalho.
Around 1960, as artists in North-America were introducing new sensory dimensions in their objects... more Around 1960, as artists in North-America were introducing new sensory dimensions in their objects, installations, and performances, and engaging with the dematerialization of the art object (Lippard 1973), some Brazilian Concrete artists began to move away from the formal, rationalist and mathematical constraints of geometric abstraction towards something that would “breach the frame”. With Neo-Concrete art rose a new form of spectatorship (that could hardly be called spectatorship anymore) and among other experimentations, the three most renowned Neo-Concrete artists – originally brought together by the Grupo Frente –, Hélio Oiticia (1937-1980), Lygia Clark (1920-1988), and Lygia Pape (1927-2004), engaged with the sense of smell in some of their works. So as contemporary Brazilian artist Josely Carvalho, whose work, since 2009, have embraced scent as a means to deal with the socio-political issues of a her native country.
Paper presented at Columbia University, Graduate School of Arts and Science, Department of Art History, in John A. Rajchman's "Art/Theory in a global Context" class, 2020.

in Debra Riley Parr, Gwen-Aël Lynn (ed.), Olfactory Art and the Political in an age of Resistance, Routledge, 2021
In the age of the Anthropocene, environmental concerns have increasingly transpired in the visual... more In the age of the Anthropocene, environmental concerns have increasingly transpired in the visual arts since the 1960s. Air pollution however, just like climate change, remains mostly invisible, partly disqualifying vision as an adequate means to address it. Olfactory artworks, on the contrary, building on the specificities of their form and medium, become highly relevant. They say an image is worth a thousand words. Might a scent be worth a thousand images? Drawing from environmental psychology literature, environmentalist theories, and various researches about atmospheric pollution, this chapter focuses on artworks addressing the issue through mimetic and evocative scents. Through their examples, it explores the various mechanisms and challenges at stakes when raising awareness about air pollution, and posits that such works, through embodied experience, can efficiently participate in a new essential narrative, weaving together bodies and ecologies in a world where breathing has become a relentless struggle.
A l'âge de l'Anthropocène, les problématiques environnementales transparaîssent de plus en plus dans les arts visuels, et ce depuis les années 1960. La pollution de l'air cependant, tout comme le changement climatique, demeure un phénomène généralement invisible, disqualifiant donc en partie la vue comme moyen d'aborder la question. Les œuvres olfactives en revanche,grâce aux spécificités de leur forme et de leur médium, semblent devenir particulièrement pertinentes. On dit qu'une image vaut mille mots. Une odeur pourrait-elle valoir mille images ? En se basant sur des travaux de psychologie environnementale, des théories environnementalistes, et diverses études concernant la pollution atmosphérique, ce chapitre s'intéresse à un ensemble d'œuvres qui abordent la problématique. A travers leurs exemples, sont explorés les divers mécanismes et défis en jeu lorsqu'il s'agit de provoquer une véritable prise conscience concernant cette problématique majeure de la pollution de l'air, et suggère que de telles œuvres, qui proposent une expérience incarnée, peuvent participer efficacement à l'élaboration d'un nouveau récit collectif enmêlant les corps et les écologies, dans un monde où respirer est devenu une lutte sans cesse recommencée.

Mémoire de Master en Histoire de l'Art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la dir. de Pascal Rousseau, 2019
Recent developments in art history have looked into the diverse empty exhibitions that punctuate ... more Recent developments in art history have looked into the diverse empty exhibitions that punctuate 20th and 21st century art. Nevertheless, seemingly empty art installations filling the white cube with scents have never been studied. It is however possible to sniff out at least twenty of these invisible olfactory works created during the last forty years. Such artworks reinvent the modalities of art creation and perception. Building on two antithetical approaches–disembodying the material and embodying the immaterial–artists have created a new form of empty works that establishes various interactions and dialectical relations with the white cube, based on tensions and oppositions between the specificities of the sense of smell and the qualities traditionally ascribed to the white cube.
Si l'histoire de l'art s'est récemment penchée sur les installations vides qui jalonnent le XXe siècle et le début du XXIe siècle, les œuvres apparemment vides mais emplissant le white cube d'odeurs n'ont encore jamais été étudiées. Depuis quarante ans, ont pourtant été créées au moins une vingtaine de ces œuvres olfactives invisibles qui réinventent les modalités de création et de perception de l'art. Selon deux démarches en antithèse – désincarner le matériel et incarner l'immatériel – les artistes ont inventé une nouvelle forme d'œuvres vides qui établissent avec l'espace du cube blanc des interactions et rapports dialectiques divers, reposant sur des tensions et oppositions entre les particularités du sens de l'odorat et les qualités traditionnellement attribuées au white cube.

in Mathilde Castel (dir.), Les Dispositifs olfactifs au musée, Le Contrepoint, 2018
"How much breathing space does an artwork need ?" In the 1950s and 1960s, curators were wondering... more "How much breathing space does an artwork need ?" In the 1950s and 1960s, curators were wondering. The question couldn't be better applied to olfactory artworks, which tend to monopolize space. Smells escape and spread, interferring with near-by works. While each artform associated with a sensory modality has its own dedicated space (concert hall, museum, restaurant...), olfactory art doesn't have any (yet), and museums, as for now, "are not conceived to contain, control or disperse odors". Exhibiting olfactory artworks in museums or galleries poses a series of challenges: in the white cube, that has become the norm in modern and contemporary art museums dominated by the modernist paradigm of visual hegemony, the visitor is, above all, an "Eye". Olfactory art, by deconstructing this paradigm, and reinventing the experience of art, induces a new museum experience and ipso facto requires a reinvention of art spaces. This chapter investigates these issues through the examples of a dozen artworks which olfactive materiality colonizes, in many different ways, the exhibition space.
« Quelle quantité d'espace faut-il à une œuvre [...] pour qu'elle « respire » ? » s'interrogeaient les commissaires dans les années 1950-1960. La question ne pourrait mieux se poser pour les œuvres olfactives, qui, intrinsèquement extensives, ont tendance à accaparer l'espace. Les odeurs s'échappent et se répandent, interférant avec les œuvres alentours. Alors que chaque art lié à une modalité sensorielle a son local spécifique (la salle de concert, le musée, le restaurant...), l'art olfactif n'a pas encore d'espace dédié et, pour l'instant, « les musées ne sont pas conçus pour contenir, contrôler ou disperser des odeurs ». Exposer l'art olfactif dans des musées ou galeries, a priori dédiés à la monstration de l'art, c'est donc se confronter à une série de problématiques -- spatiales, temporelles, climatiques et de réception. Dans le cube blanc, qui est devenu une norme dans les musées d'art moderne et contemporain dominés par le paradigme moderniste de l'hégémonie du visuel, le visiteur est avant tout un « Œil ». Or l'art olfactif, en déconstruisant ce paradigme et en transfigurant l'expérience artistique, induit un renouvellement de l'expérience muséale et réclame ipso facto une réinvention des espaces de l'art. Ce chapitre se penche sur ces questions à travers les exemples d'une dizaine œuvres dont la matérialité odorante colonise, de diverses manières, l'espace d'exposition.
Nez, la revue olfactive, n°6, 2018
Le « pape du pop art », qui a élevé au rang d’œuvres d’art des produits de grande consommation,... more Le « pape du pop art », qui a élevé au rang d’œuvres d’art des produits de grande consommation, était aussi un collectionneur compulsif. Notamment de parfums, tant pour leur senteur que pour leur flacon et ce qu’ils incarnaient de glamour.
Nez, the olfactory magazine, no.4, 2018
Can we experience art with our nose? Can artists express themselves through scent? These are amon... more Can we experience art with our nose? Can artists express themselves through scent? These are among the questions raised by an increasing number of exhibitions dedicated to interdisciplinary artworks which use odours, and sometimes perfume, as an integral element. To sniff out the answers, Nez takes a plunge into the modern history and development of what is now often called “olfactory art”.
Nez, la revue olfactive, n°4, 2018
L’art peut-il s’appréhender par le nez ? L’artiste peut-il s’exprimer par l’odeur ? C’est la que... more L’art peut-il s’appréhender par le nez ? L’artiste peut-il s’exprimer par l’odeur ? C’est la question que posent les expositions de plus en plus nombreuses consacrées aux œuvres, souvent composites, qui utilisent l’odeur et parfois le parfum comme matériau. La revue Nez propose un panorama non-exhaustif de cet art dit « olfactif ».
Nez, la revue olfactive, n°2, 2016
Ce nouveau génie du cinéma indépendant propose dans sa filmographie des mondes plus beaux que... more Ce nouveau génie du cinéma indépendant propose dans sa filmographie des mondes plus beaux que la réalité. Le parfum y trouve sa place, fugitif ingrédient de leur poésie.
Littérature & Olfaction by Clara Muller
Nez, la revue olfactive, n°17, 2024
Explorer l’œuvre de Henry David Thoreau, c’est se promener, tous les sens
en éveil, au sein d’un... more Explorer l’œuvre de Henry David Thoreau, c’est se promener, tous les sens
en éveil, au sein d’une nature vivante, foisonnante, dont l’être humain ne devrait
être qu’une parcelle et non le maître.
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Arts & Olfaction by Clara Muller
Often perceived as an immaterial abstraction, the air is hard to conceive as a material object because we are so entangled in it. It is nonetheless the stuff in which we dwell, bathe and breathe—up to 30,000 times a day. Although it usually goes unnoticed, the air circulates through our bodies and constitutes our most primal habitation. Since the early 1970s, some artists have started to create a new aesthesia of air, pushing it to the forefront of our perception and consciousness.Working with gases and volatile substances, they are bringing the air back into people's sphere of experience by rendering it “explicit” (Sloterdijk: 2009). From medium of life, the air has thus become an artistic medium for creating artworks primarily meant to be inhaled, engaging the body through its most vital function — rendering visibility and the notion spectatorship obsolete. [...]
Depuis le début du siècle dernier, les odeurs se sont infiltrées dans les pratiques artistiques jusqu'à devenir, dans le travail de certains artistes, un médium de prédilection aux potentialités multiples. Or l'une des caractéristiques les mieux documentées des sensations olfactives est leur capacité à réveiller le passé. L'odeur est en effet à la fois ce qui s'évapore en premier et ce qui demeure « quand d'un passé ancien rien ne subsiste » (Proust, Du côté de chez Swann, 1913). Si la fugacité de l’odeur, invisible et intangible, semble plutôt manifester l'irrémédiabilité de la perte et de l'oubli, la puissance de la mémoire olfactive fait paradoxalement de l'odeur un moyen pertinent de faire souvenir et de s'inscrire dans la durée. Cette communication évoque ainsi un corpus d'œuvres olfactives liées à la mémoire collective, celle des événements, de l'histoire et des lieux, à travers les exemples d'installations pensées comme de véritables monuments volatiles. Entre impermanence et rémanence, ces œuvres jouent des ressorts propres à leur médium pour contrer les mécanismes de l'oubli et remplir, singulièrement, une fonction commémorative.
This article focuses on a selection of olfactory works conceived as sensory interfaces allowing human beings to initiate new kinds of relationships with various “non-human” agents: other animals, plants and even bacteria. Although all art offers the possibility of considering reality in a new way, olfactory works, because they require non-visual attention, long-considered “animal”, but also because their appreciation through breath leads to experience air as shared habitat, make it possible to contemplate new modus vivendi and offer a sensual response to the critical state of our relation to the living world. The body of breathable works studied in this article shows that art may be based on the life sciences as well as on the environmental humanities, which can lead to the advent of new forms, both aesthetic and ontological.
Between the end of the 18th century and the 19th century, there were several attempts to turn historical visual attractions into poly-sensorial experiences, such as Phantasmagorias and Panoramas, to the point of integrating an olfactory dimension intended to favor illusion as well as immersion, paving the way for new forms of creation. These experiments specifically allowed the advent of a different kind of spectators – who, from « eyes, » become « bodies » – and of an aesthetics of experience that will develop considerably in artistic practices, including olfactory ones, in the 20th and 21st centuries. This new immersive paradigm and this new spectatorial logic, which first emerged in a European context of sensationalism and reflection on the concept of total art, persist until today. The multiple immersive olfactory apparatuses that have appeared in the arts, media and entertainment since the 20th century are their direct descendants.
modifiaient le rapport aux sens, leur hiérarchie et leur politisation. Au XXe siècle il a commencé à être
admis qu'une œuvre puisse être autre chose qu'un objet en deux ou trois dimensions simplement destiné à
être regardé. Depuis le débuts des années 1970, ont été créées un nombre significatif d'œuvres destinées à
être, au moins en partie, inhalées. En se fondant à la fois sur l'héritage de la dématérialisation de l'art, des
environnements, de l'esthétique des systèmes et sur une considération nouvelle du spectateur, des sens et
surtout du corps en tant qu'objet politique poreux à son environnement, les artistes ont inventé une
nouvelle modalité de création et de perception de l'art à partir de médiums volatiles qui prennent à parti le
corps des respirateurs pour créer une forme d'expérience incarnée aux enjeux hautement politiques. À l'ère
du Capitalocène, dans ce monde où respirer devient une lutte sans merci, et alors que les préoccupations
environnementales se sont fait une place dans les arts visuels, les questions de qualité de l'air, des conditions
atmosphériques et du changement climatique se manifestent particulièrement dans ces œuvres respirables
aux formes variées. Beaucoup ont ainsi été conçues de manière à interroger le rapport entre le corps et son
environnement aérobie dans le cadre d'une réflexion sur le désastre écologique mondial qui ne cesse de
prendre de l'ampleur depuis la révolution industrielle.
The major shifts in perception and attention that occurred in the West along with the process of
industrialization during the 19th century, reorganized the ratio and politicization of the senses. In the 20th
century it began to be admitted that artworks could be something else than a two or three dimensional
object simply intended to be looked at, and since the beginning of the 1970s, a significant number of works
have been created that are intended to be inhaled – at least in part. Based both on the heritage of the
dematerialization of art, of system aesthetics, of the environments, and on a new consideration of spectators,
of the senses and above all of the body as a political object, porous to its environment, artists have invented
a new way of creating and perceiving art, through the use of volatile mediums which partly take up the body
of the respirators in a form of embodied and highly political experience. In the age of the Capitalocene, in
this world where breathing has become a relentless struggle and while environmental concerns have
pervaded the visual arts, issues of air quality, atmospheric conditions, and climate change are particularly
tackled in these breathable artworks of varied forms. Many of them have thus been designed to question the
relationship between the body and its aerobic environment in the context of the global environmental crisis
that has been getting worse exponentially since the industrial revolution.
Paper presented at Columbia University, Graduate School of Arts and Science, Department of Art History, in John A. Rajchman's "Art/Theory in a global Context" class, 2020.
A l'âge de l'Anthropocène, les problématiques environnementales transparaîssent de plus en plus dans les arts visuels, et ce depuis les années 1960. La pollution de l'air cependant, tout comme le changement climatique, demeure un phénomène généralement invisible, disqualifiant donc en partie la vue comme moyen d'aborder la question. Les œuvres olfactives en revanche,grâce aux spécificités de leur forme et de leur médium, semblent devenir particulièrement pertinentes. On dit qu'une image vaut mille mots. Une odeur pourrait-elle valoir mille images ? En se basant sur des travaux de psychologie environnementale, des théories environnementalistes, et diverses études concernant la pollution atmosphérique, ce chapitre s'intéresse à un ensemble d'œuvres qui abordent la problématique. A travers leurs exemples, sont explorés les divers mécanismes et défis en jeu lorsqu'il s'agit de provoquer une véritable prise conscience concernant cette problématique majeure de la pollution de l'air, et suggère que de telles œuvres, qui proposent une expérience incarnée, peuvent participer efficacement à l'élaboration d'un nouveau récit collectif enmêlant les corps et les écologies, dans un monde où respirer est devenu une lutte sans cesse recommencée.
Si l'histoire de l'art s'est récemment penchée sur les installations vides qui jalonnent le XXe siècle et le début du XXIe siècle, les œuvres apparemment vides mais emplissant le white cube d'odeurs n'ont encore jamais été étudiées. Depuis quarante ans, ont pourtant été créées au moins une vingtaine de ces œuvres olfactives invisibles qui réinventent les modalités de création et de perception de l'art. Selon deux démarches en antithèse – désincarner le matériel et incarner l'immatériel – les artistes ont inventé une nouvelle forme d'œuvres vides qui établissent avec l'espace du cube blanc des interactions et rapports dialectiques divers, reposant sur des tensions et oppositions entre les particularités du sens de l'odorat et les qualités traditionnellement attribuées au white cube.
« Quelle quantité d'espace faut-il à une œuvre [...] pour qu'elle « respire » ? » s'interrogeaient les commissaires dans les années 1950-1960. La question ne pourrait mieux se poser pour les œuvres olfactives, qui, intrinsèquement extensives, ont tendance à accaparer l'espace. Les odeurs s'échappent et se répandent, interférant avec les œuvres alentours. Alors que chaque art lié à une modalité sensorielle a son local spécifique (la salle de concert, le musée, le restaurant...), l'art olfactif n'a pas encore d'espace dédié et, pour l'instant, « les musées ne sont pas conçus pour contenir, contrôler ou disperser des odeurs ». Exposer l'art olfactif dans des musées ou galeries, a priori dédiés à la monstration de l'art, c'est donc se confronter à une série de problématiques -- spatiales, temporelles, climatiques et de réception. Dans le cube blanc, qui est devenu une norme dans les musées d'art moderne et contemporain dominés par le paradigme moderniste de l'hégémonie du visuel, le visiteur est avant tout un « Œil ». Or l'art olfactif, en déconstruisant ce paradigme et en transfigurant l'expérience artistique, induit un renouvellement de l'expérience muséale et réclame ipso facto une réinvention des espaces de l'art. Ce chapitre se penche sur ces questions à travers les exemples d'une dizaine œuvres dont la matérialité odorante colonise, de diverses manières, l'espace d'exposition.
Littérature & Olfaction by Clara Muller
en éveil, au sein d’une nature vivante, foisonnante, dont l’être humain ne devrait
être qu’une parcelle et non le maître.
Often perceived as an immaterial abstraction, the air is hard to conceive as a material object because we are so entangled in it. It is nonetheless the stuff in which we dwell, bathe and breathe—up to 30,000 times a day. Although it usually goes unnoticed, the air circulates through our bodies and constitutes our most primal habitation. Since the early 1970s, some artists have started to create a new aesthesia of air, pushing it to the forefront of our perception and consciousness.Working with gases and volatile substances, they are bringing the air back into people's sphere of experience by rendering it “explicit” (Sloterdijk: 2009). From medium of life, the air has thus become an artistic medium for creating artworks primarily meant to be inhaled, engaging the body through its most vital function — rendering visibility and the notion spectatorship obsolete. [...]
Depuis le début du siècle dernier, les odeurs se sont infiltrées dans les pratiques artistiques jusqu'à devenir, dans le travail de certains artistes, un médium de prédilection aux potentialités multiples. Or l'une des caractéristiques les mieux documentées des sensations olfactives est leur capacité à réveiller le passé. L'odeur est en effet à la fois ce qui s'évapore en premier et ce qui demeure « quand d'un passé ancien rien ne subsiste » (Proust, Du côté de chez Swann, 1913). Si la fugacité de l’odeur, invisible et intangible, semble plutôt manifester l'irrémédiabilité de la perte et de l'oubli, la puissance de la mémoire olfactive fait paradoxalement de l'odeur un moyen pertinent de faire souvenir et de s'inscrire dans la durée. Cette communication évoque ainsi un corpus d'œuvres olfactives liées à la mémoire collective, celle des événements, de l'histoire et des lieux, à travers les exemples d'installations pensées comme de véritables monuments volatiles. Entre impermanence et rémanence, ces œuvres jouent des ressorts propres à leur médium pour contrer les mécanismes de l'oubli et remplir, singulièrement, une fonction commémorative.
This article focuses on a selection of olfactory works conceived as sensory interfaces allowing human beings to initiate new kinds of relationships with various “non-human” agents: other animals, plants and even bacteria. Although all art offers the possibility of considering reality in a new way, olfactory works, because they require non-visual attention, long-considered “animal”, but also because their appreciation through breath leads to experience air as shared habitat, make it possible to contemplate new modus vivendi and offer a sensual response to the critical state of our relation to the living world. The body of breathable works studied in this article shows that art may be based on the life sciences as well as on the environmental humanities, which can lead to the advent of new forms, both aesthetic and ontological.
Between the end of the 18th century and the 19th century, there were several attempts to turn historical visual attractions into poly-sensorial experiences, such as Phantasmagorias and Panoramas, to the point of integrating an olfactory dimension intended to favor illusion as well as immersion, paving the way for new forms of creation. These experiments specifically allowed the advent of a different kind of spectators – who, from « eyes, » become « bodies » – and of an aesthetics of experience that will develop considerably in artistic practices, including olfactory ones, in the 20th and 21st centuries. This new immersive paradigm and this new spectatorial logic, which first emerged in a European context of sensationalism and reflection on the concept of total art, persist until today. The multiple immersive olfactory apparatuses that have appeared in the arts, media and entertainment since the 20th century are their direct descendants.
modifiaient le rapport aux sens, leur hiérarchie et leur politisation. Au XXe siècle il a commencé à être
admis qu'une œuvre puisse être autre chose qu'un objet en deux ou trois dimensions simplement destiné à
être regardé. Depuis le débuts des années 1970, ont été créées un nombre significatif d'œuvres destinées à
être, au moins en partie, inhalées. En se fondant à la fois sur l'héritage de la dématérialisation de l'art, des
environnements, de l'esthétique des systèmes et sur une considération nouvelle du spectateur, des sens et
surtout du corps en tant qu'objet politique poreux à son environnement, les artistes ont inventé une
nouvelle modalité de création et de perception de l'art à partir de médiums volatiles qui prennent à parti le
corps des respirateurs pour créer une forme d'expérience incarnée aux enjeux hautement politiques. À l'ère
du Capitalocène, dans ce monde où respirer devient une lutte sans merci, et alors que les préoccupations
environnementales se sont fait une place dans les arts visuels, les questions de qualité de l'air, des conditions
atmosphériques et du changement climatique se manifestent particulièrement dans ces œuvres respirables
aux formes variées. Beaucoup ont ainsi été conçues de manière à interroger le rapport entre le corps et son
environnement aérobie dans le cadre d'une réflexion sur le désastre écologique mondial qui ne cesse de
prendre de l'ampleur depuis la révolution industrielle.
The major shifts in perception and attention that occurred in the West along with the process of
industrialization during the 19th century, reorganized the ratio and politicization of the senses. In the 20th
century it began to be admitted that artworks could be something else than a two or three dimensional
object simply intended to be looked at, and since the beginning of the 1970s, a significant number of works
have been created that are intended to be inhaled – at least in part. Based both on the heritage of the
dematerialization of art, of system aesthetics, of the environments, and on a new consideration of spectators,
of the senses and above all of the body as a political object, porous to its environment, artists have invented
a new way of creating and perceiving art, through the use of volatile mediums which partly take up the body
of the respirators in a form of embodied and highly political experience. In the age of the Capitalocene, in
this world where breathing has become a relentless struggle and while environmental concerns have
pervaded the visual arts, issues of air quality, atmospheric conditions, and climate change are particularly
tackled in these breathable artworks of varied forms. Many of them have thus been designed to question the
relationship between the body and its aerobic environment in the context of the global environmental crisis
that has been getting worse exponentially since the industrial revolution.
Paper presented at Columbia University, Graduate School of Arts and Science, Department of Art History, in John A. Rajchman's "Art/Theory in a global Context" class, 2020.
A l'âge de l'Anthropocène, les problématiques environnementales transparaîssent de plus en plus dans les arts visuels, et ce depuis les années 1960. La pollution de l'air cependant, tout comme le changement climatique, demeure un phénomène généralement invisible, disqualifiant donc en partie la vue comme moyen d'aborder la question. Les œuvres olfactives en revanche,grâce aux spécificités de leur forme et de leur médium, semblent devenir particulièrement pertinentes. On dit qu'une image vaut mille mots. Une odeur pourrait-elle valoir mille images ? En se basant sur des travaux de psychologie environnementale, des théories environnementalistes, et diverses études concernant la pollution atmosphérique, ce chapitre s'intéresse à un ensemble d'œuvres qui abordent la problématique. A travers leurs exemples, sont explorés les divers mécanismes et défis en jeu lorsqu'il s'agit de provoquer une véritable prise conscience concernant cette problématique majeure de la pollution de l'air, et suggère que de telles œuvres, qui proposent une expérience incarnée, peuvent participer efficacement à l'élaboration d'un nouveau récit collectif enmêlant les corps et les écologies, dans un monde où respirer est devenu une lutte sans cesse recommencée.
Si l'histoire de l'art s'est récemment penchée sur les installations vides qui jalonnent le XXe siècle et le début du XXIe siècle, les œuvres apparemment vides mais emplissant le white cube d'odeurs n'ont encore jamais été étudiées. Depuis quarante ans, ont pourtant été créées au moins une vingtaine de ces œuvres olfactives invisibles qui réinventent les modalités de création et de perception de l'art. Selon deux démarches en antithèse – désincarner le matériel et incarner l'immatériel – les artistes ont inventé une nouvelle forme d'œuvres vides qui établissent avec l'espace du cube blanc des interactions et rapports dialectiques divers, reposant sur des tensions et oppositions entre les particularités du sens de l'odorat et les qualités traditionnellement attribuées au white cube.
« Quelle quantité d'espace faut-il à une œuvre [...] pour qu'elle « respire » ? » s'interrogeaient les commissaires dans les années 1950-1960. La question ne pourrait mieux se poser pour les œuvres olfactives, qui, intrinsèquement extensives, ont tendance à accaparer l'espace. Les odeurs s'échappent et se répandent, interférant avec les œuvres alentours. Alors que chaque art lié à une modalité sensorielle a son local spécifique (la salle de concert, le musée, le restaurant...), l'art olfactif n'a pas encore d'espace dédié et, pour l'instant, « les musées ne sont pas conçus pour contenir, contrôler ou disperser des odeurs ». Exposer l'art olfactif dans des musées ou galeries, a priori dédiés à la monstration de l'art, c'est donc se confronter à une série de problématiques -- spatiales, temporelles, climatiques et de réception. Dans le cube blanc, qui est devenu une norme dans les musées d'art moderne et contemporain dominés par le paradigme moderniste de l'hégémonie du visuel, le visiteur est avant tout un « Œil ». Or l'art olfactif, en déconstruisant ce paradigme et en transfigurant l'expérience artistique, induit un renouvellement de l'expérience muséale et réclame ipso facto une réinvention des espaces de l'art. Ce chapitre se penche sur ces questions à travers les exemples d'une dizaine œuvres dont la matérialité odorante colonise, de diverses manières, l'espace d'exposition.
en éveil, au sein d’une nature vivante, foisonnante, dont l’être humain ne devrait
être qu’une parcelle et non le maître.
The laureate of the Nobel Prize in Literature left behind an oeuvre both poetic and fragrant. Fragrant with the flora of his native land, the salt of revolt and the wild honey of romantic passion.
Paper written in 2018 for Bruce Altshuler's Art Exhibition History since 1960 class at New York University, Department of Museum Studies.