Announcements by Mercedes Volait
La fabrique du Caire moderne, 2025

Antique Dealing and Creative Reuse in Cairo and Damascus 1850-1890: Intercultural Engagements with Architecture and Craft in the Age of Travel and Reform, 2021
The commodification of Islamic antiques intensified in the late Ottoman Empire, an age of domesti... more The commodification of Islamic antiques intensified in the late Ottoman Empire, an age of domestic reform and increased European interference following the Tanzimat (reorganisation) of 1839. Mercedes Volait examines the social life of typical objects moving from Cairo and Damascus to Paris, London, and beyond, uncovers the range of agencies and subjectivities involved in the trade of architectural salvage and historic handicraft, and traces impacts on private interiors, through creative reuse and Revival design, in Egypt, Europe and America. By devoting attention to both local and global engagements with Middle Eastern tangible heritage, the present volume invites to look anew at Orientalism in art and interior design, the canon of Islamic architecture and the translocation of historic works of art.

Seminar Announcement, 2021
Que les contours en aient été déterminés par les réformes ottomanes du XIXe siècle, par la coloni... more Que les contours en aient été déterminés par les réformes ottomanes du XIXe siècle, par la colonisation européenne, par les conditions de la Guerre froide et/ou celles de la décolonisation, les mondes de l’art du pourtour sud et est méditerranéen sont le produit à la fois d’interactions supranationales et d’enracinements locaux variés, qui se sont matérialisés par toutes sortes d’innovations et d’hybridations, d’échappées particulières et de dyschronies.
Deux façons de regarder ces mondes de l’art, et plus largement les cultures visuelles qui les traversent, coexistent sans grand contact entre elles. La première, nourrie de théorie postcoloniale ou décoloniale, et généralement située du côté européen du bassin méditerranéen, les considère sous domination occidentale et les analyse à l’aune quasi exclusive de ce prisme, tandis que la seconde, partant de l’autre rive et généralement porté par l’idéal national, privilégie une analyse internaliste, quitte à laisser de côté les linéaments qui inscrivent œuvres et auteurs dans des géographies plus vastes et des réseaux plus globaux.
Ces journées d’études, centrées sur des travaux doctoraux et post-doctoraux en cours, se veut l’occasion d’explorer d’autres perspectives, et en particulier celles qui tentent de tenir ensemble proximité du terrain et relation au monde extérieur, dans une approche ouverte aux interactions et à la multipolarité, sans ignorer pour autant les difficultés méthodologiques ainsi soulevées. La rencontre se donne en outre pour objectif de transgresser les approches conventionnelles par médium qui segmentent et obscurcissent les problématiques communes à l’ensemble de ces mondes et de ces cultures, qu’il s’agisse d’architecture, de peinture, de photographie, ou désormais d’art numérique.

I am pleased to announce the release of the digital catalogue of views of Cairo's monumental her... more I am pleased to announce the release of the digital catalogue of views of Cairo's monumental heritage taken by Italian photographer Beniamino Facchinelli (1839-1895) after his settling in 1875 in the Egyptian capital, where he died twenty years later. The catalogue currently features 726 high definition reproductions of images identified among the holdings of six libraries and museums across the globe; it is designed to incorporate further ones as they appear in collections willing to share their content in full Open Access mode.
It is estimated that Facchinelli produced about 1200 topographical views during his stay in Egypt, of which 900 have been already listed and located, though not all copyright-cleared yet. All images are authenticated through cross-referencing, and their original captions are listed in the entries, as well as the albums and publications where they were reproduced. The whole represents an unique documentation on buildings which have either disapeared since then, or been radically transformed in course of restoration; it also includes rare views on their furnishings. Because the photographs of the reconstructed corpus were often commissioned by dedicated preservationists and inserted in their publications (although without any credit to their author), one can closely follow through them how a vanishing architectural, visual and material culture was then viewed, valued and defended.
The catalogue can be accessed at:
http://facchinelli.huma-num.fr/

Seminars in the History of Collecting at the Wallace collection, 2019
In Egypt (as elsewhere), the late nineteenth century was a significant period for the demolition,... more In Egypt (as elsewhere), the late nineteenth century was a significant period for the demolition, fragmentation and re-use of historic architecture, as Cairo modernised rapidly under the Khedives, and a new self-conscious approach to the material past was emerging. This joint paper traces two major Cairo collections of art and architectural salvage, put on public display at the international exhibitions of 1867 and 1878 in Paris. The first was presented by the state architect Husayn Fahmi, and the second by the Khedive’s grand equerry, Gaston de Saint-Maurice. Both displays were included in Egypt’s national representation at these Paris events, part of a deliberate political programme to promote Egypt’s international profile and justify the rule of the Khedives over a rapidly modernising state. Both collections were purchased shortly thereafter by the South Kensington Museum (today the V&A). This presentation is part of an extensive research project into 19th-century collecting in Egypt and Syria, which centres on the V&A’s collections, inventories and archives.

Que les contours en aient été déterminés par des réformes
endogènes, par la colonisation, par les... more Que les contours en aient été déterminés par des réformes
endogènes, par la colonisation, par les conditions de la Guerre
froide et/ou celles de la décolonisation, la création artistique
sur le pourtour sud et est méditerranéen, et au-delà dans la
Péninsule arabique et en Asie centrale, a été le produit à la
fois d’interactions supranationales et d’enracinements locaux
variés, qui se sont matérialisés dans toutes sortes d’innovations
et d’hybridations, d’échappées particulières et de dyschronies.
L’étude et la déconstruction de ce champ artistique se sont
pourtant principalement occupées jusqu’à présent des stéréotypes
véhiculés par le « centre » sur ses
« périphéries ». L’objectif du séminaire
est de renverser la focale pour placer
le Maghreb et le Moyen-Orient en
tant que territoires de création artistique
au coeur de l’enquête. Il est
aussi de transgresser les approches par
médium qui segmentent et obscurcissent
les problématiques communes
aux arts plastiques, aux arts décoratifs
et à l’architecture de cette aire géoculturelle.
Dans cette exploration d’une
approche plurimédiale, plus interactionniste
et multipolaire des oeuvres
et des mondes de l’art qui y ont vu le jour, quelle importance
accorder aux caractéristiques visuelles, esthétiques et
techniques des oeuvres ? Leur prise en compte ne doit-elle
pas accompagner, voire enrichir l’analyse sociopolitique, dans
l’optique de contextualiser le regard et ainsi favoriser l’engagement
dans les territoires étudiés et vis-à-vis des sociétés qui
les composent ?
Ouvert aux masterants et doctorants, le séminaire s’adosse
aux travaux, outils et ressources numériques développés par
le laboratoire InVisu dans le cadre de contrats de recherche
français et européens et de partenariats diversifiés.
Mise en ligne du catalogue de l'exposition Le Caire sur le vif. Beniamino Facchinelli, photograph... more Mise en ligne du catalogue de l'exposition Le Caire sur le vif. Beniamino Facchinelli, photographe (1875-1898) organisée par l'Institut national d'histoire de l'art et le laboratoire InVisu (CNRS-INHA) en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (Galerie Colbert, salle Roberto Longhi, 21 avril-8 juillet 2017)

Volume 50 - 2016 of Annales islamologiques has been released on print and online (https://www.ope... more Volume 50 - 2016 of Annales islamologiques has been released on print and online (https://www.openedition.org/13825?lang=en) in November 2017. The guest-edited section is devoted to Architecture in Modern Egypt (“Bâtir, exposer, restaurer: une histoire architecturale de l’Égypte moderne”), and features 6 essays edited by Mercedes Volait. Fully illustrated by mostly unpublished iconography, the papers explore the large variety of contexts in which architecture blossomed between the mid-19th century and the 1960s. The era witnessed the reinvention of Coptic and Islamic tradition as well as large building and land developments, by corporates (e.g. Suez Canal Company), landed aristocracy (e.g. Halim and Djelal Waqf estates in Cairo) and the State (e.g. fairs and exhibitions).
The Varia section of the Annual includes five articles in French, in English and in Arabic. Three of them publish sources: two Arabic papyri from the end of the 8th or the 9th century, and a paper stemming from the documents of al-Ḥaram al-Šarīf, which sheds light on the situation of Non-Muslims in Mamluk Jerusalem. The two other articles deal with the science of Hadith in the medieval period, and with musicians and singers in Ibn Iyās’ early 16th-century chronicle.

le 17 MAI 2017 à l'INHA, 2 rue Vivienne à Paris
A l'occasion de la présentation en salle Roberto ... more le 17 MAI 2017 à l'INHA, 2 rue Vivienne à Paris
A l'occasion de la présentation en salle Roberto Longhi, du 21 avril au 8 juillet 2017, de l'exposition consacrée aux vues du Caire du photographe italien Beniamino Facchinelli (1839-1895), ce colloque se propose de revenir sur les multiples entreprises photographiques qui se sont vouées à l’inventaire des richesses artistiques du Caire ancien par le biais du nouveau medium. La photographie topographique n’est certes pas née au Caire, mais la cité des Fatimides et des Mamelouks en a été l’une des grandes capitales, au côté de Rome ou de Paris. Cette riche iconographie aurait par là-même contribué à la « médiévalisation » de la ville dans les représentations contemporaines, c’est-à-dire à la fixation d’un stéréotype visuel éloigné de la réalité urbaine de la capitale égyptienne. Outre la théorie critique, l’archéologie s’est également intéressée à cette imagerie pour documenter l’histoire des bâtiments photographiés. Plus rares sont les travaux qui se sont intéressés à l’histoire de ces corpus visuels, à leurs modes de constitution et de diffusion.
La rencontre ambitionne de revenir sur quelques grands jalons et raisons de ces opérations de photographie topographique, que la motivation en ait été commerciale, documentaire, artistique ou architecturale. Elle s’intéressera à la circulation des images produites ainsi qu’à leurs usages, de la création architecturale ou ornementale à l’édition de livres illustrés. Elle évoquera enfin les enseignements que peut livrer aujourd'hui cette iconographie historique sur la physionomie architecturale et urbaine du Caire historique et sur sa vie sociale.

Établi au Caire au cours des années 1870, le photographe Beniamino Facchinelli a réalisé quelque ... more Établi au Caire au cours des années 1870, le photographe Beniamino Facchinelli a réalisé quelque 1 200 vues des rues et monuments
du Caire. Ses photographies, qui répondent à des commandes passées par des amateurs français, britanniques ou suisses, engagés dans la conservation et la restauration des monuments de la ville, s’attachent
à en documenter au plus près la physionomie. Témoignage original de l’univers architectural, ornemental et urbain cairote avant les grandes restaurations du début du XXe siècle, les photographies de Facchinelli se distinguent par l’originalité de leur facture sans apprêt, proche de l’instantané. <elles saisissent, au-delà de l'architecture, la ville au quotidien, dans sa vie sociale et sa singularité humaine.
L'exposition, organisée du 21 avril au 8 juillet 2017 dans la salle Roberto Longhi de l'INHA, Galerie Colbert à Paris, présente une cinquantaine de tirages originaux dont les thèmes sont remis en contexte scientifique et patrimonial. Un catalogue accompagne l'exposition avec des contributions de Maryse Bideault, Jérôme Delatour, Thomas Cazentre et Mercedes Volait. L'exposition a bénéficié du soutien de la Bnf, du Musée du Louvre et de l'Institut de France.

Que les contours en aient été déterminés par la colonisation, par des « modernités indigènes », p... more Que les contours en aient été déterminés par la colonisation, par des « modernités indigènes », par les conditions de la Guerre froide ou désormais par le système de la « starchitecture », l’architecture et les arts qui lui sont liés sur le pourtour sud et est méditerranéen, et au-delà dans la Péninsule arabique, constituent un vaste champ d’étude encore largement en friche. Les mêmes grands noms - Le Corbusier à Alger, Écochard à Beyrouth - sont indéfiniment travaillés, au détriment de l’appréhension d’un paysage infiniment plus riche et plus complexe, qui prend à revers bien des certitudes et questionne les circuits et les enracinements de la pratique architecturale et décorative au cours de la période contemporaine.
Les difficultés propres à ce domaine de recherche ne peuvent être mésestimées. La tradition française d’esquiver l’étude des « passés troublés » - à l’heure où la recherche européenne en a fait l’une de ses priorités thématiques - ne facilite pas l’étude de l’architecture coloniale. La dimension globale de la pratique post-coloniale représente un autre défi. Parvenir à la saisir « à parts égales » (Bertrand, 2011) suppose des compétences linguistiques étendues afin d’être en mesure de tirer parti de toutes les documentations existantes, et notamment celles en langues non-européennes. Dans d’autres cas, l’extrême dispersion des sources, l’accès restreint, voire fermé, à certaines archives, leur disparition, ou à l’inverse la masse de données à traiter, forment autant de verrous supplémentaires à la connaissance.
Pour sa seconde année, le séminaire entend se centrer sur les sources et les méthodes que les chercheurs se donnent pour aborder ce parent pauvre de l’histoire de l’art et de la culture matérielle du monde contemporain, en termes de corpus, de découpages chronologiques et thématiques, de perspectives problématiques. Les séances offriront l’occasion de discuter les travaux européens les plus récents conduits dans ce champ de recherche.
Romain Bertrand, L'Histoire à parts égales, Paris, 2011

ABE Journal is pleased to announce the release of issue 8 | 2015, available at : http://abe.revue... more ABE Journal is pleased to announce the release of issue 8 | 2015, available at : http://abe.revues.org/2692. Its thematic section is devoted to "Ornemental tiles", and is guest-edited by Leïla el-Wakil (University of Geneva) with contributions by Anas Soufan, Antonio Bravo-Nieto and Thibault Bechini.
Founded in 2012, ABE Journal– Architecture Beyond Europe is a scholarly, double blind peer-reviewed journal dedicated to the study of 19th- and 20th-century architecture and urbanism outside of Europe. It focuses primarily on the transfers, adaptations and appropriations of forms, technologies, models and doctrines in colonial and postcolonial situations. Conceived as a place of exchange in an emerging and dynamic field of research, ABE aims to provide a specialist scholarly forum for the discussion and dissemination of ideas relating to architecture in the colonial and postcolonial realms, as well as to local forms of modernism. It publishes articles and contents in five languages: French, English, Spanish, German and Italian and is edited by the research center InVisu (CNRS/INHA) in Paris.
Issue 9-10 | 2016 of ABE Journal is due in December 2016 and features a themed section on "Dynamic Vernacular", guest-edited by Mark Crinson (University of Manchester).
Specific calls for papers are regularly open, with their own guest editors and schedule of deadlines, for works dealing with the subject of thematic sections under preparation. However, we welcome the submission of papers unrelated to specific thematic sections, as well as of new thematic section proposals, at all times.
All submissions should be sent to [email protected].

Après-midi d’études organisée par Anne-Laure Dupont (Université Paris-Sorbonne) et Mercedes Volai... more Après-midi d’études organisée par Anne-Laure Dupont (Université Paris-Sorbonne) et Mercedes Volait (CNRS, InVisu):
Au printemps 1900, l’homme de lettres et amateur d’art égyptien Ahmad Zaki (1867-1934) passe plusieurs semaines à Paris pour prendre connaissance des prouesses techniques et des richesses artistiques exposées dans les pavillons et les allées de l’Exposition universelle. Il en donne un récit vivant, sous forme de lettres bientôt réunies en livre sous le titre Al-Dunyâ fî Bârîs – L’Univers à Paris. À l’occasion de la parution en 2015 de sa première traduction en français (éditions Norma), cette après-midi d’études propose un retour sur les Expositions parisiennes de 1889 et de 1900 à travers, d’une part, la représentation des États musulmans (Empire ottoman, Égypte, Tunisie) dans leur matérialité (architecture des pavillons, objets exposés, performances organisées) et, d’autre part, les témoignages écrits laissés par des visiteurs arabes et turcs. L’objectif est d’interroger conjointement les ressorts de la mise en scène d’États indépendants ou passés sous domination coloniale dans une arène internationale, et les enjeux des écrits liés à ces manifestations, dans la variété de leurs genres. Il s’agit, ce faisant, d’inviter à un dialogue entre critique littéraire, histoire intellectuelle et histoire de l’art autour d’un objet commun.

Whether modernity is equated with Renaissance, Reformation, Enlightenment, or Industrial Revoluti... more Whether modernity is equated with Renaissance, Reformation, Enlightenment, or Industrial Revolution in the West, or with Islamic reformism, Tanzimat, or Nahda in the East, it can be safely assumed - considering the vast, often polemical, literature the notion has nurtured - that a basic dimension lays in new engagements with time and space.
Modern representations of time have been characterized both by a break with the immediate past, and a curiosity about earlier ages. The surge of interest in classical times is a well-known feature of European Renaissance that gave birth to myriad new intellectual activities, from collecting manuscripts and antiquities to circulating widely printed texts and engravings; new cleric figures, legitimized by their erudition, emerged in the process and paved somehow the way to the formation of the modern state. Shifting representations of ancient times in the Muslim world have generated less scholarship but are no less revealing. The Sublime Porte’s awakening to the political value of antiquities since the mid-eighteenth century is a good example of increased and novel uses of the material past. The modern reception of classical texts such as Ibn Khaldun’s Muqaddimah offers another perspective. The new forms of historical writing that resulted in turn gave birth to a new class of literati that transformed in the long run established social stratifications and professional identities.
Contested memories of things past may represent another crucial dimension of modernity, and this is nowhere more visible than in the enduring grief caused by the recurrent eruptions of violence that have characterized our modern times and the fragmented narratives they have legated. Outbursts followed in some instances dynamics of religious redefinition, that eventually fueled sectarianism and ascribed ethnicity to persuasion – a process that can be viewed indeed as inherent to modernity, whenever and wherever it takes place.
The incorporation of the world into the systems of knowledge is an equally salient feature of modernity that took varied forms and meanings depending from where it is viewed. Europe turned to distant civilizations to debate domestic issues as early as the seventeenth-century, at a time when an already exhausted Ottoman imperial system was being conscious of the limits of its model and forced to come to terms with European military and economic supremacy. By the nineteenth century, emulating European governance and culture had become standard currency throughout the Eastern Mediterranean, producing along the way many an idiosyncrasy.
Pleas have been made to think the integration of nations into the international state system in global terms, rather than in a Eurocentric way. French culture did dominate the social life and cosmopolitanism of many port cities around the Mediterranean in the imperial age, but Western Europe was soon to cease being the only location of authority at world scale. Japan emerged after its 1905 military victory over Russia as a privileged counterpoint to modernization without the imperialism and race ideology associated to the West. The interest in non-Western modernity is well reflected in the increasing number of Middle Eastern writings on the East that followed. These flows and counter-flows invite to challenge diffusionist notions of modernization (i.e. its gradual dissemination from Europe to the rest of the world), and to acknowledge the social dynamics that existed in many societies before, and beyond, their encounter with the West. They suggest not neglecting the long history of entanglements and transnational conditions that went into the co-production of modernity anywhere.
The Spring school invites to rethink the temporality and spatiality of modernity over a long time span and within enlarged geographies. It aims at pluralizing the notion of modernization, by trespassing usual national and civilizational boundaries.

Après une longue éclipse due au triomphe incontesté du modèle du White cube dans les dispositifs ... more Après une longue éclipse due au triomphe incontesté du modèle du White cube dans les dispositifs d’exposition, comme à l’invention de nouveaux types de musées de société, les salles historiques font retour aujourd’hui dans les musées, ainsi qu’en témoignent réouvertures ou réinstallations de period rooms un peu partout dans le monde. Simultanément, de nombreux artistes contemporains font usage de ces dispositifs au sein d’installations diverses. Une modalité particulière du rapport au passé, de l’écriture de l’histoire et de l’intervention critique sollicite ainsi l’attention des sciences humaines et sociales. Ce colloque international veut étudier comment des intérieurs historiques ont été à l’origine imaginés, conçus, utilisés, et à l’occasion d’une éventuelle seconde vie, sont désormais étudiés, restaurés, voire recyclés ou rebaptisés. On interrogera l’architecture et le décor de ces ensembles selon quatre thèmes. : les débats muséologiques, les modèles à l’œuvre dans les demeures de collectionneurs, les types européens d’intérieurs d’époque, ainsi que les publics et la mémoire engagée dans ces reconstitutions.
Première monographie jamais publiée sur Jules Bourgoin (1838-1908), cet ouvrage richement illustr... more Première monographie jamais publiée sur Jules Bourgoin (1838-1908), cet ouvrage richement illustré donne à découvrir le parcours, la pensée et la production d’un savant et d’un artiste éclectique, nourri d’une culture scientifique et philosophique approfondie, qui dessine et construit une véritable mathématique de l’ornement. Editions Picard, collection "D'une rive l'autre".

Séminaire hebdomadaire, le mardi de 15h à 17h, (12 séances de janvier à avril 2016)
Salle Walter... more Séminaire hebdomadaire, le mardi de 15h à 17h, (12 séances de janvier à avril 2016)
Salle Walter Benjamin, Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne 75002
Les XIXe et XXe siècles au sud et à l’est de la Méditerranée demeurent des périodes mal aimées des historiens de l’architecture comme des spécialistes des arts de l’Islam. Les premiers y sont venus par le biais de l’architecture coloniale, saisie comme extension extraterritoriale d’architectures nationales, qu’elle soit française, belge ou italienne, et considérée comme environnement bâti. La discipline des seconds les cantonne traditionnellement aux arts antérieurs à 1800, quand ce n’est pas à des périodes plus anciennes encore. Pris en tenaille entre deux perspectives déconnectées l’une de l’autre, un vaste pan de la production architecturale et décorative des deux siècles écoulés se retrouve ainsi en quelque sorte hors-champ, et pour tout dire en friche : mal documenté, peu étudié, insuffisamment contextualisé localement, pauvrement connecté internationalement.
Ce séminaire se veut un lieu de réflexion et d’échanges pour tous ceux qui s’intéressent à ce parent pauvre de l’art et de la culture matérielle du monde méditerranéen contemporain. Il est spécifiquement consacré à l’architecture et aux industries artisanales qui lui sont associées, que l’on s’efforcera de saisir dans leur écologie tant locale que globale. Le « relèvement des arts indigènes » à l’époque coloniale, en lien avec l’étude et la restauration des monuments historiques, et la postérité postcoloniale des initiatives nées durant la période coloniale, ont en effet représenté des secteurs très dynamiques de création, qui ont marqué en retour l’architecture et continuent à le faire.
Une attention particulière sera accordée à la question des sources, traditionnelles (revues d’architecture et fonds d’architectes) ou moins exploitées à ce jour (archives demeurées en mains privées, archives d’entreprise ou collections patrimoniales, par exemple), qui permettent aujourd’hui de systématiser l’étude de cette production.
Papers by Mercedes Volait
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 2, 2019
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific r... more HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d'enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Uploads
Announcements by Mercedes Volait
Deux façons de regarder ces mondes de l’art, et plus largement les cultures visuelles qui les traversent, coexistent sans grand contact entre elles. La première, nourrie de théorie postcoloniale ou décoloniale, et généralement située du côté européen du bassin méditerranéen, les considère sous domination occidentale et les analyse à l’aune quasi exclusive de ce prisme, tandis que la seconde, partant de l’autre rive et généralement porté par l’idéal national, privilégie une analyse internaliste, quitte à laisser de côté les linéaments qui inscrivent œuvres et auteurs dans des géographies plus vastes et des réseaux plus globaux.
Ces journées d’études, centrées sur des travaux doctoraux et post-doctoraux en cours, se veut l’occasion d’explorer d’autres perspectives, et en particulier celles qui tentent de tenir ensemble proximité du terrain et relation au monde extérieur, dans une approche ouverte aux interactions et à la multipolarité, sans ignorer pour autant les difficultés méthodologiques ainsi soulevées. La rencontre se donne en outre pour objectif de transgresser les approches conventionnelles par médium qui segmentent et obscurcissent les problématiques communes à l’ensemble de ces mondes et de ces cultures, qu’il s’agisse d’architecture, de peinture, de photographie, ou désormais d’art numérique.
It is estimated that Facchinelli produced about 1200 topographical views during his stay in Egypt, of which 900 have been already listed and located, though not all copyright-cleared yet. All images are authenticated through cross-referencing, and their original captions are listed in the entries, as well as the albums and publications where they were reproduced. The whole represents an unique documentation on buildings which have either disapeared since then, or been radically transformed in course of restoration; it also includes rare views on their furnishings. Because the photographs of the reconstructed corpus were often commissioned by dedicated preservationists and inserted in their publications (although without any credit to their author), one can closely follow through them how a vanishing architectural, visual and material culture was then viewed, valued and defended.
The catalogue can be accessed at:
http://facchinelli.huma-num.fr/
endogènes, par la colonisation, par les conditions de la Guerre
froide et/ou celles de la décolonisation, la création artistique
sur le pourtour sud et est méditerranéen, et au-delà dans la
Péninsule arabique et en Asie centrale, a été le produit à la
fois d’interactions supranationales et d’enracinements locaux
variés, qui se sont matérialisés dans toutes sortes d’innovations
et d’hybridations, d’échappées particulières et de dyschronies.
L’étude et la déconstruction de ce champ artistique se sont
pourtant principalement occupées jusqu’à présent des stéréotypes
véhiculés par le « centre » sur ses
« périphéries ». L’objectif du séminaire
est de renverser la focale pour placer
le Maghreb et le Moyen-Orient en
tant que territoires de création artistique
au coeur de l’enquête. Il est
aussi de transgresser les approches par
médium qui segmentent et obscurcissent
les problématiques communes
aux arts plastiques, aux arts décoratifs
et à l’architecture de cette aire géoculturelle.
Dans cette exploration d’une
approche plurimédiale, plus interactionniste
et multipolaire des oeuvres
et des mondes de l’art qui y ont vu le jour, quelle importance
accorder aux caractéristiques visuelles, esthétiques et
techniques des oeuvres ? Leur prise en compte ne doit-elle
pas accompagner, voire enrichir l’analyse sociopolitique, dans
l’optique de contextualiser le regard et ainsi favoriser l’engagement
dans les territoires étudiés et vis-à-vis des sociétés qui
les composent ?
Ouvert aux masterants et doctorants, le séminaire s’adosse
aux travaux, outils et ressources numériques développés par
le laboratoire InVisu dans le cadre de contrats de recherche
français et européens et de partenariats diversifiés.
The Varia section of the Annual includes five articles in French, in English and in Arabic. Three of them publish sources: two Arabic papyri from the end of the 8th or the 9th century, and a paper stemming from the documents of al-Ḥaram al-Šarīf, which sheds light on the situation of Non-Muslims in Mamluk Jerusalem. The two other articles deal with the science of Hadith in the medieval period, and with musicians and singers in Ibn Iyās’ early 16th-century chronicle.
A l'occasion de la présentation en salle Roberto Longhi, du 21 avril au 8 juillet 2017, de l'exposition consacrée aux vues du Caire du photographe italien Beniamino Facchinelli (1839-1895), ce colloque se propose de revenir sur les multiples entreprises photographiques qui se sont vouées à l’inventaire des richesses artistiques du Caire ancien par le biais du nouveau medium. La photographie topographique n’est certes pas née au Caire, mais la cité des Fatimides et des Mamelouks en a été l’une des grandes capitales, au côté de Rome ou de Paris. Cette riche iconographie aurait par là-même contribué à la « médiévalisation » de la ville dans les représentations contemporaines, c’est-à-dire à la fixation d’un stéréotype visuel éloigné de la réalité urbaine de la capitale égyptienne. Outre la théorie critique, l’archéologie s’est également intéressée à cette imagerie pour documenter l’histoire des bâtiments photographiés. Plus rares sont les travaux qui se sont intéressés à l’histoire de ces corpus visuels, à leurs modes de constitution et de diffusion.
La rencontre ambitionne de revenir sur quelques grands jalons et raisons de ces opérations de photographie topographique, que la motivation en ait été commerciale, documentaire, artistique ou architecturale. Elle s’intéressera à la circulation des images produites ainsi qu’à leurs usages, de la création architecturale ou ornementale à l’édition de livres illustrés. Elle évoquera enfin les enseignements que peut livrer aujourd'hui cette iconographie historique sur la physionomie architecturale et urbaine du Caire historique et sur sa vie sociale.
du Caire. Ses photographies, qui répondent à des commandes passées par des amateurs français, britanniques ou suisses, engagés dans la conservation et la restauration des monuments de la ville, s’attachent
à en documenter au plus près la physionomie. Témoignage original de l’univers architectural, ornemental et urbain cairote avant les grandes restaurations du début du XXe siècle, les photographies de Facchinelli se distinguent par l’originalité de leur facture sans apprêt, proche de l’instantané. <elles saisissent, au-delà de l'architecture, la ville au quotidien, dans sa vie sociale et sa singularité humaine.
L'exposition, organisée du 21 avril au 8 juillet 2017 dans la salle Roberto Longhi de l'INHA, Galerie Colbert à Paris, présente une cinquantaine de tirages originaux dont les thèmes sont remis en contexte scientifique et patrimonial. Un catalogue accompagne l'exposition avec des contributions de Maryse Bideault, Jérôme Delatour, Thomas Cazentre et Mercedes Volait. L'exposition a bénéficié du soutien de la Bnf, du Musée du Louvre et de l'Institut de France.
Les difficultés propres à ce domaine de recherche ne peuvent être mésestimées. La tradition française d’esquiver l’étude des « passés troublés » - à l’heure où la recherche européenne en a fait l’une de ses priorités thématiques - ne facilite pas l’étude de l’architecture coloniale. La dimension globale de la pratique post-coloniale représente un autre défi. Parvenir à la saisir « à parts égales » (Bertrand, 2011) suppose des compétences linguistiques étendues afin d’être en mesure de tirer parti de toutes les documentations existantes, et notamment celles en langues non-européennes. Dans d’autres cas, l’extrême dispersion des sources, l’accès restreint, voire fermé, à certaines archives, leur disparition, ou à l’inverse la masse de données à traiter, forment autant de verrous supplémentaires à la connaissance.
Pour sa seconde année, le séminaire entend se centrer sur les sources et les méthodes que les chercheurs se donnent pour aborder ce parent pauvre de l’histoire de l’art et de la culture matérielle du monde contemporain, en termes de corpus, de découpages chronologiques et thématiques, de perspectives problématiques. Les séances offriront l’occasion de discuter les travaux européens les plus récents conduits dans ce champ de recherche.
Romain Bertrand, L'Histoire à parts égales, Paris, 2011
Founded in 2012, ABE Journal– Architecture Beyond Europe is a scholarly, double blind peer-reviewed journal dedicated to the study of 19th- and 20th-century architecture and urbanism outside of Europe. It focuses primarily on the transfers, adaptations and appropriations of forms, technologies, models and doctrines in colonial and postcolonial situations. Conceived as a place of exchange in an emerging and dynamic field of research, ABE aims to provide a specialist scholarly forum for the discussion and dissemination of ideas relating to architecture in the colonial and postcolonial realms, as well as to local forms of modernism. It publishes articles and contents in five languages: French, English, Spanish, German and Italian and is edited by the research center InVisu (CNRS/INHA) in Paris.
Issue 9-10 | 2016 of ABE Journal is due in December 2016 and features a themed section on "Dynamic Vernacular", guest-edited by Mark Crinson (University of Manchester).
Specific calls for papers are regularly open, with their own guest editors and schedule of deadlines, for works dealing with the subject of thematic sections under preparation. However, we welcome the submission of papers unrelated to specific thematic sections, as well as of new thematic section proposals, at all times.
All submissions should be sent to [email protected].
Au printemps 1900, l’homme de lettres et amateur d’art égyptien Ahmad Zaki (1867-1934) passe plusieurs semaines à Paris pour prendre connaissance des prouesses techniques et des richesses artistiques exposées dans les pavillons et les allées de l’Exposition universelle. Il en donne un récit vivant, sous forme de lettres bientôt réunies en livre sous le titre Al-Dunyâ fî Bârîs – L’Univers à Paris. À l’occasion de la parution en 2015 de sa première traduction en français (éditions Norma), cette après-midi d’études propose un retour sur les Expositions parisiennes de 1889 et de 1900 à travers, d’une part, la représentation des États musulmans (Empire ottoman, Égypte, Tunisie) dans leur matérialité (architecture des pavillons, objets exposés, performances organisées) et, d’autre part, les témoignages écrits laissés par des visiteurs arabes et turcs. L’objectif est d’interroger conjointement les ressorts de la mise en scène d’États indépendants ou passés sous domination coloniale dans une arène internationale, et les enjeux des écrits liés à ces manifestations, dans la variété de leurs genres. Il s’agit, ce faisant, d’inviter à un dialogue entre critique littéraire, histoire intellectuelle et histoire de l’art autour d’un objet commun.
Modern representations of time have been characterized both by a break with the immediate past, and a curiosity about earlier ages. The surge of interest in classical times is a well-known feature of European Renaissance that gave birth to myriad new intellectual activities, from collecting manuscripts and antiquities to circulating widely printed texts and engravings; new cleric figures, legitimized by their erudition, emerged in the process and paved somehow the way to the formation of the modern state. Shifting representations of ancient times in the Muslim world have generated less scholarship but are no less revealing. The Sublime Porte’s awakening to the political value of antiquities since the mid-eighteenth century is a good example of increased and novel uses of the material past. The modern reception of classical texts such as Ibn Khaldun’s Muqaddimah offers another perspective. The new forms of historical writing that resulted in turn gave birth to a new class of literati that transformed in the long run established social stratifications and professional identities.
Contested memories of things past may represent another crucial dimension of modernity, and this is nowhere more visible than in the enduring grief caused by the recurrent eruptions of violence that have characterized our modern times and the fragmented narratives they have legated. Outbursts followed in some instances dynamics of religious redefinition, that eventually fueled sectarianism and ascribed ethnicity to persuasion – a process that can be viewed indeed as inherent to modernity, whenever and wherever it takes place.
The incorporation of the world into the systems of knowledge is an equally salient feature of modernity that took varied forms and meanings depending from where it is viewed. Europe turned to distant civilizations to debate domestic issues as early as the seventeenth-century, at a time when an already exhausted Ottoman imperial system was being conscious of the limits of its model and forced to come to terms with European military and economic supremacy. By the nineteenth century, emulating European governance and culture had become standard currency throughout the Eastern Mediterranean, producing along the way many an idiosyncrasy.
Pleas have been made to think the integration of nations into the international state system in global terms, rather than in a Eurocentric way. French culture did dominate the social life and cosmopolitanism of many port cities around the Mediterranean in the imperial age, but Western Europe was soon to cease being the only location of authority at world scale. Japan emerged after its 1905 military victory over Russia as a privileged counterpoint to modernization without the imperialism and race ideology associated to the West. The interest in non-Western modernity is well reflected in the increasing number of Middle Eastern writings on the East that followed. These flows and counter-flows invite to challenge diffusionist notions of modernization (i.e. its gradual dissemination from Europe to the rest of the world), and to acknowledge the social dynamics that existed in many societies before, and beyond, their encounter with the West. They suggest not neglecting the long history of entanglements and transnational conditions that went into the co-production of modernity anywhere.
The Spring school invites to rethink the temporality and spatiality of modernity over a long time span and within enlarged geographies. It aims at pluralizing the notion of modernization, by trespassing usual national and civilizational boundaries.
Salle Walter Benjamin, Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne 75002
Les XIXe et XXe siècles au sud et à l’est de la Méditerranée demeurent des périodes mal aimées des historiens de l’architecture comme des spécialistes des arts de l’Islam. Les premiers y sont venus par le biais de l’architecture coloniale, saisie comme extension extraterritoriale d’architectures nationales, qu’elle soit française, belge ou italienne, et considérée comme environnement bâti. La discipline des seconds les cantonne traditionnellement aux arts antérieurs à 1800, quand ce n’est pas à des périodes plus anciennes encore. Pris en tenaille entre deux perspectives déconnectées l’une de l’autre, un vaste pan de la production architecturale et décorative des deux siècles écoulés se retrouve ainsi en quelque sorte hors-champ, et pour tout dire en friche : mal documenté, peu étudié, insuffisamment contextualisé localement, pauvrement connecté internationalement.
Ce séminaire se veut un lieu de réflexion et d’échanges pour tous ceux qui s’intéressent à ce parent pauvre de l’art et de la culture matérielle du monde méditerranéen contemporain. Il est spécifiquement consacré à l’architecture et aux industries artisanales qui lui sont associées, que l’on s’efforcera de saisir dans leur écologie tant locale que globale. Le « relèvement des arts indigènes » à l’époque coloniale, en lien avec l’étude et la restauration des monuments historiques, et la postérité postcoloniale des initiatives nées durant la période coloniale, ont en effet représenté des secteurs très dynamiques de création, qui ont marqué en retour l’architecture et continuent à le faire.
Une attention particulière sera accordée à la question des sources, traditionnelles (revues d’architecture et fonds d’architectes) ou moins exploitées à ce jour (archives demeurées en mains privées, archives d’entreprise ou collections patrimoniales, par exemple), qui permettent aujourd’hui de systématiser l’étude de cette production.
Papers by Mercedes Volait
Deux façons de regarder ces mondes de l’art, et plus largement les cultures visuelles qui les traversent, coexistent sans grand contact entre elles. La première, nourrie de théorie postcoloniale ou décoloniale, et généralement située du côté européen du bassin méditerranéen, les considère sous domination occidentale et les analyse à l’aune quasi exclusive de ce prisme, tandis que la seconde, partant de l’autre rive et généralement porté par l’idéal national, privilégie une analyse internaliste, quitte à laisser de côté les linéaments qui inscrivent œuvres et auteurs dans des géographies plus vastes et des réseaux plus globaux.
Ces journées d’études, centrées sur des travaux doctoraux et post-doctoraux en cours, se veut l’occasion d’explorer d’autres perspectives, et en particulier celles qui tentent de tenir ensemble proximité du terrain et relation au monde extérieur, dans une approche ouverte aux interactions et à la multipolarité, sans ignorer pour autant les difficultés méthodologiques ainsi soulevées. La rencontre se donne en outre pour objectif de transgresser les approches conventionnelles par médium qui segmentent et obscurcissent les problématiques communes à l’ensemble de ces mondes et de ces cultures, qu’il s’agisse d’architecture, de peinture, de photographie, ou désormais d’art numérique.
It is estimated that Facchinelli produced about 1200 topographical views during his stay in Egypt, of which 900 have been already listed and located, though not all copyright-cleared yet. All images are authenticated through cross-referencing, and their original captions are listed in the entries, as well as the albums and publications where they were reproduced. The whole represents an unique documentation on buildings which have either disapeared since then, or been radically transformed in course of restoration; it also includes rare views on their furnishings. Because the photographs of the reconstructed corpus were often commissioned by dedicated preservationists and inserted in their publications (although without any credit to their author), one can closely follow through them how a vanishing architectural, visual and material culture was then viewed, valued and defended.
The catalogue can be accessed at:
http://facchinelli.huma-num.fr/
endogènes, par la colonisation, par les conditions de la Guerre
froide et/ou celles de la décolonisation, la création artistique
sur le pourtour sud et est méditerranéen, et au-delà dans la
Péninsule arabique et en Asie centrale, a été le produit à la
fois d’interactions supranationales et d’enracinements locaux
variés, qui se sont matérialisés dans toutes sortes d’innovations
et d’hybridations, d’échappées particulières et de dyschronies.
L’étude et la déconstruction de ce champ artistique se sont
pourtant principalement occupées jusqu’à présent des stéréotypes
véhiculés par le « centre » sur ses
« périphéries ». L’objectif du séminaire
est de renverser la focale pour placer
le Maghreb et le Moyen-Orient en
tant que territoires de création artistique
au coeur de l’enquête. Il est
aussi de transgresser les approches par
médium qui segmentent et obscurcissent
les problématiques communes
aux arts plastiques, aux arts décoratifs
et à l’architecture de cette aire géoculturelle.
Dans cette exploration d’une
approche plurimédiale, plus interactionniste
et multipolaire des oeuvres
et des mondes de l’art qui y ont vu le jour, quelle importance
accorder aux caractéristiques visuelles, esthétiques et
techniques des oeuvres ? Leur prise en compte ne doit-elle
pas accompagner, voire enrichir l’analyse sociopolitique, dans
l’optique de contextualiser le regard et ainsi favoriser l’engagement
dans les territoires étudiés et vis-à-vis des sociétés qui
les composent ?
Ouvert aux masterants et doctorants, le séminaire s’adosse
aux travaux, outils et ressources numériques développés par
le laboratoire InVisu dans le cadre de contrats de recherche
français et européens et de partenariats diversifiés.
The Varia section of the Annual includes five articles in French, in English and in Arabic. Three of them publish sources: two Arabic papyri from the end of the 8th or the 9th century, and a paper stemming from the documents of al-Ḥaram al-Šarīf, which sheds light on the situation of Non-Muslims in Mamluk Jerusalem. The two other articles deal with the science of Hadith in the medieval period, and with musicians and singers in Ibn Iyās’ early 16th-century chronicle.
A l'occasion de la présentation en salle Roberto Longhi, du 21 avril au 8 juillet 2017, de l'exposition consacrée aux vues du Caire du photographe italien Beniamino Facchinelli (1839-1895), ce colloque se propose de revenir sur les multiples entreprises photographiques qui se sont vouées à l’inventaire des richesses artistiques du Caire ancien par le biais du nouveau medium. La photographie topographique n’est certes pas née au Caire, mais la cité des Fatimides et des Mamelouks en a été l’une des grandes capitales, au côté de Rome ou de Paris. Cette riche iconographie aurait par là-même contribué à la « médiévalisation » de la ville dans les représentations contemporaines, c’est-à-dire à la fixation d’un stéréotype visuel éloigné de la réalité urbaine de la capitale égyptienne. Outre la théorie critique, l’archéologie s’est également intéressée à cette imagerie pour documenter l’histoire des bâtiments photographiés. Plus rares sont les travaux qui se sont intéressés à l’histoire de ces corpus visuels, à leurs modes de constitution et de diffusion.
La rencontre ambitionne de revenir sur quelques grands jalons et raisons de ces opérations de photographie topographique, que la motivation en ait été commerciale, documentaire, artistique ou architecturale. Elle s’intéressera à la circulation des images produites ainsi qu’à leurs usages, de la création architecturale ou ornementale à l’édition de livres illustrés. Elle évoquera enfin les enseignements que peut livrer aujourd'hui cette iconographie historique sur la physionomie architecturale et urbaine du Caire historique et sur sa vie sociale.
du Caire. Ses photographies, qui répondent à des commandes passées par des amateurs français, britanniques ou suisses, engagés dans la conservation et la restauration des monuments de la ville, s’attachent
à en documenter au plus près la physionomie. Témoignage original de l’univers architectural, ornemental et urbain cairote avant les grandes restaurations du début du XXe siècle, les photographies de Facchinelli se distinguent par l’originalité de leur facture sans apprêt, proche de l’instantané. <elles saisissent, au-delà de l'architecture, la ville au quotidien, dans sa vie sociale et sa singularité humaine.
L'exposition, organisée du 21 avril au 8 juillet 2017 dans la salle Roberto Longhi de l'INHA, Galerie Colbert à Paris, présente une cinquantaine de tirages originaux dont les thèmes sont remis en contexte scientifique et patrimonial. Un catalogue accompagne l'exposition avec des contributions de Maryse Bideault, Jérôme Delatour, Thomas Cazentre et Mercedes Volait. L'exposition a bénéficié du soutien de la Bnf, du Musée du Louvre et de l'Institut de France.
Les difficultés propres à ce domaine de recherche ne peuvent être mésestimées. La tradition française d’esquiver l’étude des « passés troublés » - à l’heure où la recherche européenne en a fait l’une de ses priorités thématiques - ne facilite pas l’étude de l’architecture coloniale. La dimension globale de la pratique post-coloniale représente un autre défi. Parvenir à la saisir « à parts égales » (Bertrand, 2011) suppose des compétences linguistiques étendues afin d’être en mesure de tirer parti de toutes les documentations existantes, et notamment celles en langues non-européennes. Dans d’autres cas, l’extrême dispersion des sources, l’accès restreint, voire fermé, à certaines archives, leur disparition, ou à l’inverse la masse de données à traiter, forment autant de verrous supplémentaires à la connaissance.
Pour sa seconde année, le séminaire entend se centrer sur les sources et les méthodes que les chercheurs se donnent pour aborder ce parent pauvre de l’histoire de l’art et de la culture matérielle du monde contemporain, en termes de corpus, de découpages chronologiques et thématiques, de perspectives problématiques. Les séances offriront l’occasion de discuter les travaux européens les plus récents conduits dans ce champ de recherche.
Romain Bertrand, L'Histoire à parts égales, Paris, 2011
Founded in 2012, ABE Journal– Architecture Beyond Europe is a scholarly, double blind peer-reviewed journal dedicated to the study of 19th- and 20th-century architecture and urbanism outside of Europe. It focuses primarily on the transfers, adaptations and appropriations of forms, technologies, models and doctrines in colonial and postcolonial situations. Conceived as a place of exchange in an emerging and dynamic field of research, ABE aims to provide a specialist scholarly forum for the discussion and dissemination of ideas relating to architecture in the colonial and postcolonial realms, as well as to local forms of modernism. It publishes articles and contents in five languages: French, English, Spanish, German and Italian and is edited by the research center InVisu (CNRS/INHA) in Paris.
Issue 9-10 | 2016 of ABE Journal is due in December 2016 and features a themed section on "Dynamic Vernacular", guest-edited by Mark Crinson (University of Manchester).
Specific calls for papers are regularly open, with their own guest editors and schedule of deadlines, for works dealing with the subject of thematic sections under preparation. However, we welcome the submission of papers unrelated to specific thematic sections, as well as of new thematic section proposals, at all times.
All submissions should be sent to [email protected].
Au printemps 1900, l’homme de lettres et amateur d’art égyptien Ahmad Zaki (1867-1934) passe plusieurs semaines à Paris pour prendre connaissance des prouesses techniques et des richesses artistiques exposées dans les pavillons et les allées de l’Exposition universelle. Il en donne un récit vivant, sous forme de lettres bientôt réunies en livre sous le titre Al-Dunyâ fî Bârîs – L’Univers à Paris. À l’occasion de la parution en 2015 de sa première traduction en français (éditions Norma), cette après-midi d’études propose un retour sur les Expositions parisiennes de 1889 et de 1900 à travers, d’une part, la représentation des États musulmans (Empire ottoman, Égypte, Tunisie) dans leur matérialité (architecture des pavillons, objets exposés, performances organisées) et, d’autre part, les témoignages écrits laissés par des visiteurs arabes et turcs. L’objectif est d’interroger conjointement les ressorts de la mise en scène d’États indépendants ou passés sous domination coloniale dans une arène internationale, et les enjeux des écrits liés à ces manifestations, dans la variété de leurs genres. Il s’agit, ce faisant, d’inviter à un dialogue entre critique littéraire, histoire intellectuelle et histoire de l’art autour d’un objet commun.
Modern representations of time have been characterized both by a break with the immediate past, and a curiosity about earlier ages. The surge of interest in classical times is a well-known feature of European Renaissance that gave birth to myriad new intellectual activities, from collecting manuscripts and antiquities to circulating widely printed texts and engravings; new cleric figures, legitimized by their erudition, emerged in the process and paved somehow the way to the formation of the modern state. Shifting representations of ancient times in the Muslim world have generated less scholarship but are no less revealing. The Sublime Porte’s awakening to the political value of antiquities since the mid-eighteenth century is a good example of increased and novel uses of the material past. The modern reception of classical texts such as Ibn Khaldun’s Muqaddimah offers another perspective. The new forms of historical writing that resulted in turn gave birth to a new class of literati that transformed in the long run established social stratifications and professional identities.
Contested memories of things past may represent another crucial dimension of modernity, and this is nowhere more visible than in the enduring grief caused by the recurrent eruptions of violence that have characterized our modern times and the fragmented narratives they have legated. Outbursts followed in some instances dynamics of religious redefinition, that eventually fueled sectarianism and ascribed ethnicity to persuasion – a process that can be viewed indeed as inherent to modernity, whenever and wherever it takes place.
The incorporation of the world into the systems of knowledge is an equally salient feature of modernity that took varied forms and meanings depending from where it is viewed. Europe turned to distant civilizations to debate domestic issues as early as the seventeenth-century, at a time when an already exhausted Ottoman imperial system was being conscious of the limits of its model and forced to come to terms with European military and economic supremacy. By the nineteenth century, emulating European governance and culture had become standard currency throughout the Eastern Mediterranean, producing along the way many an idiosyncrasy.
Pleas have been made to think the integration of nations into the international state system in global terms, rather than in a Eurocentric way. French culture did dominate the social life and cosmopolitanism of many port cities around the Mediterranean in the imperial age, but Western Europe was soon to cease being the only location of authority at world scale. Japan emerged after its 1905 military victory over Russia as a privileged counterpoint to modernization without the imperialism and race ideology associated to the West. The interest in non-Western modernity is well reflected in the increasing number of Middle Eastern writings on the East that followed. These flows and counter-flows invite to challenge diffusionist notions of modernization (i.e. its gradual dissemination from Europe to the rest of the world), and to acknowledge the social dynamics that existed in many societies before, and beyond, their encounter with the West. They suggest not neglecting the long history of entanglements and transnational conditions that went into the co-production of modernity anywhere.
The Spring school invites to rethink the temporality and spatiality of modernity over a long time span and within enlarged geographies. It aims at pluralizing the notion of modernization, by trespassing usual national and civilizational boundaries.
Salle Walter Benjamin, Galerie Colbert, INHA, 2 rue Vivienne 75002
Les XIXe et XXe siècles au sud et à l’est de la Méditerranée demeurent des périodes mal aimées des historiens de l’architecture comme des spécialistes des arts de l’Islam. Les premiers y sont venus par le biais de l’architecture coloniale, saisie comme extension extraterritoriale d’architectures nationales, qu’elle soit française, belge ou italienne, et considérée comme environnement bâti. La discipline des seconds les cantonne traditionnellement aux arts antérieurs à 1800, quand ce n’est pas à des périodes plus anciennes encore. Pris en tenaille entre deux perspectives déconnectées l’une de l’autre, un vaste pan de la production architecturale et décorative des deux siècles écoulés se retrouve ainsi en quelque sorte hors-champ, et pour tout dire en friche : mal documenté, peu étudié, insuffisamment contextualisé localement, pauvrement connecté internationalement.
Ce séminaire se veut un lieu de réflexion et d’échanges pour tous ceux qui s’intéressent à ce parent pauvre de l’art et de la culture matérielle du monde méditerranéen contemporain. Il est spécifiquement consacré à l’architecture et aux industries artisanales qui lui sont associées, que l’on s’efforcera de saisir dans leur écologie tant locale que globale. Le « relèvement des arts indigènes » à l’époque coloniale, en lien avec l’étude et la restauration des monuments historiques, et la postérité postcoloniale des initiatives nées durant la période coloniale, ont en effet représenté des secteurs très dynamiques de création, qui ont marqué en retour l’architecture et continuent à le faire.
Une attention particulière sera accordée à la question des sources, traditionnelles (revues d’architecture et fonds d’architectes) ou moins exploitées à ce jour (archives demeurées en mains privées, archives d’entreprise ou collections patrimoniales, par exemple), qui permettent aujourd’hui de systématiser l’étude de cette production.
Le texte est ici traduit pour la première fois et proposé in extenso, dans une édition annotée et enrichie par des contributions de Mercedes Volait (directeur de l’unité InVisu – INHA/CNRS), Randa Sabry (université du Caire), Alice Thomine-Berrada (musée d’’Orsay) et Sabine Mangold-Will (Bergische Universität Wuppertal), et par une riche iconographie en partie inédite. (22,5 × 24,5 cm, 256 pages ; 250 ill. coul.).
Ce livre a reçu le prix de la traduction du Festival de l’histoire de l’art de Fontainebleau en 2014.
la première fois. L’ensemble renouvelle, au travers d’une personnalité scientifique sans doute moins atypique qu’il n’y paraît, la connaissance des relations entre art du dessin, sensibilité ethnographique et science antiquaire au XIXᵉ siècle.
Si la reconnaissance de ce nouveau segment patrimonial est en bonne voie, et si de multiples initiatives s’attachent à sa requalification, les bases cognitives sur lesquelles appuyer décisions, priorités et arbitrages sont quasi inexistantes. On sait encore très peu de choses de l’histoire des constructions héritées des XIXe et XXe siècles en Égypte, de leurs protagonistes (du commanditaire à l’artisan), de leurs raisons d’être, de la singularité ou pas de leurs typologies, de la représentativité ou non de tel ou tel spécimen, des matériaux employés, des techniques de mise en œuvre, des processus de dénaturation du bâti. Inversement, une riche documentation est conservée dans les bibliothèques et les archives européennes, ainsi que des initiatives successives, dont certaines menées en partenariat avec l’IFAO depuis 1997, l’ont montré. Un vaste domaine d’investigation, connectant étude matérielle du bâti et étude des sources historiques, est ainsi ouvert à la recherche française, et à toute collaboration désireuse d’œuvrer au partage numérique de la connaissance et au développement d’une science ouverte.
Although predominantly European, the craze for Mamluk art was far from being one-side. The interest in, and revival of, Mamluk art and architecture involved multiple agencies and crossings. An early significant event is the display of a collection of Islamic woodwork by an Egyptian amateur at the Paris World’s Fair of 1867, that represented to most visitors their very first exposure to Mamluk craftsmanship. A later is the official Mamluk style promoted by the Administration of Awqaf in Egypt for religious buildings as from 1894.
Using selected examples, in Egypt and elsewhere, documented by little-known archive material, the talk will illustrate the distinct agencies and aesthetics, at times bewildering, involved in the discovery and revivalism of Mamluk art and architecture in the 19th c.
Through his 1914 donation to the Bern Historical Museum, Moser assured that after his disappearance the Orientalische Sammlung Henri Moser Charlottenfels (Oriental collection Henri Moser Charlottenfels) of over 4000 objects would remain available to the public in an exhibition hall specially built for that purpose. The conference wants to present Henri Moser and his collection in an international context. Does Moser’s activity of collecting and exhibiting Islamic art reflect a widespread tendency of his period? How have strategies of presentation, re-contextualisation and didactics changed since the 19th century? To what extent have private collections influenced the making of Islamic departments in national museums? And which role did private collectors such as Moser play in transmitting and appropriating Islamic art and architecture in the West during the 19th and early 20th century?
An international consortium of research institutes, universities and non-academic partners in six European countries has been awarded with a research grant from the Department for Research and Innovation of the European Commission in June 2018.
MIDA is coordinated by the ‘Centre National de la Recherche Scientifique’ (CNRS) in Paris. Twelve beneficiaries and thirteen partner organisations are part of the consortium including two units of the CNRS, UMS 2000, ‘Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman’ (IISMM, EHESS) and USR 3103, ‘L’information visuelle et textuelle en histoire de l’art: nouveaux terrains, corpus, outils’ (InVisu), as well as UMR 196, ‘Centre population et développement (CEPED, IRD). MIDA Scientific Coordinator is Pascal Buresi (CNRS-EHESS). The two other scientists in charge in France are Penelope Larzillière (Ceped, IRD), and Mercedes Volait (InVisu, CNRS). Partner organisations include École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Université Paris I Panthéon Sorbonne, and Centre Pompidou.
ITN programs are designed to combine scientific research with an intensive training trajectory for young scholars in order to equip them with the necessary comprehensive knowledge and skills. These researchers work in an inter-sectoral, interdisciplinary and international environment to deepen their knowledge and to find answers to pressing contemporary societal issues.
The MIDA-project rests on the premise that digitisation and technological innovations have a tremendous impact on Islam, the effects of which are diverse and ubiquitous. They include first and foremost modes of expression and communication of religious messages and traditions and modes of engagement with society. Digitisation and concurrent innovations as they emerged in the past decades belong to the list of comparable fundamental technological transformations in human history such as the invention of paper, printing technology, steam power, electricity and telecommunication, which constituted major upheavals, even if these were not experienced in all societies and by everyone at the same time, in the same way.
It is commonly recognised that the digital revolution will indeed deeply transform human societies, much as the industrial revolution did in the nineteenth century. However, the rapid changes that are currently taking place generate a sense of loss of control and instability among the general public, politicians, journalists, academics, and, not least, among Muslims themselves. The spread of modern digital media and new technologies of communication, production and dissemination, prompts researchers and social actors, Muslims and non-Muslims alike, to make sense of, and understand these developments. Consequently, they have shaken up Islam as a field of academic study and have impacted on the ways Islam is to be studied in the future. The specificity of the current digital revolution calls for a re-evaluation of past situations and reflection on future prospects.
MIDA assesses these developments in all their dimensions by formulating three major questions: How does digitisation (1) shape Islam (i.e. beliefs, practices, societies, activism, political organisations, social institutions, and outlooks); (2) modify the relation Muslims have with their past; (3) modify and reorganise scholarship and research on Islam.
MIDA takes Islam as a broad field, not confined to theological dimensions as such. The study of Islam implies the study of mediating practices and concomitant social, political and cultural implications in past and present and consists of three interlocking dimensions. The first concerns texts, doctrines, material culture, and rituals as means to bridge the distance between the individual and the divine and to generate religious experience and reflection. The second dimension concerns the social, cultural, visual and institutional environments and settings in which mediation takes place, and the actors that are involved. The third dimension concerns social and political institutions and power relations in which mediation is embedded. An overall aim of the project is to understand how digitisation instigates renewed attention for the impact of similar processes in the past.
For further information, please contact
[email protected]
www.itn-mida.org
Contributors to the volume include young researchers and established scholars from Western and Eastern Europe and beyond: Roger Nicholas Balsiger, Moya Carey, Valentina Colonna, Francine Giese, Hélène Guérin, Barbara Karl, Katrin Kaufmann, Sarah Keller, Agnieszka Kluczewska Wójcik, Inessa Kouteinikova, Axel Langer, Maria Medvedeva, Ágnes Sebestyén, Alban von Stockhausen, Ariane Varela Braga, Mercedes Volait.
Catania – Sicily: 5 – 9 of July 2021 (departure Saturday 10th)
Deadline: 1 April 2021
Host institution: Università degli Studi di Catania
The main objective of this school is to investigate the image–text relations in Muslim traditions by applying to different genres of images and texts and by thinking about how they are affected by translation or interpretation. The Summer School will bring together advanced academics and lecturers from different disciplines with doctoral and MA students to explore how the transfer of texts and images move from one culture to another in Muslim societies and beyond; and in what ways language functions as a mediator in this process.