Papers by Yoann Loir

Carnets, Nov 14, 2021
En formulant dans les dernières années de sa vie le projet d'un livre sur Baudelaire, Walter Benj... more En formulant dans les dernières années de sa vie le projet d'un livre sur Baudelaire, Walter Benjamin se donnait pour tâche de faire apparaître l'empreinte laissée par le poète dans le XIX e siècle aussi nettement « que celle d'une pierre qu'on aurait délogée un jour de la place qu'elle occupait depuis des décennies » (Benjamin, 2013a : 68). Nous montrerons qu'il s'agissait moins de montrer l'ancrage de l'oeuvre poétique dans son siècle que de l'extraire de son contexte historique pour y puiser des possibles. Le philosophe concevait les Fleurs du mal comme une « clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle pourrait être introduite » (Benjamin, 2013a : 1010), condition pour accéder à la connaissance historique du XX e siècle. Comprendre sa tentative d'appropriation du recueil suppose de suivre l'itinéraire qui part des réflexions du jeune traducteur jusqu'au moment où son oeuvre de maturité converge avec l'oeuvre lyrique pour en réécrire les motifs. En articulant les fragments du livre inachevé -dont l'écriture a été interrompue en 1940 par sa fuite pour échapper au pouvoir nazi et par son suicide dans la nuit du 26 septembre -nous pourrons faire ressortir les gestes poétiques que Benjamin a voulu faire passer dans la philosophie de l'histoire. Depuis ses premières tentatives de traduction en 1915 jusqu'à son dernier livre consacré à Baudelaire, Walter Benjamin aura tenté de délivrer le poète des Fleurs du mal « Une clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle po...

Depuis ses traductions de jeunesse jusqu’aux débordements de la liasse du Livre des Passages cons... more Depuis ses traductions de jeunesse jusqu’aux débordements de la liasse du Livre des Passages consacrée au poète à la fin des années 1930, Walter Benjamin a dialogué sans interruption avec l’œuvre de Baudelaire. À partir de ce qu’aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire (dont les manuscrits, confiés à Georges Bataille, ont été découverts par Giorgio Agamben en 1981), la thèse suit le mouvement de « convergence » des grands motifs de sa philosophie au contact de l’univers clos des Fleurs du mal. L’écriture matérialiste imprégnée de théologie interroge le chiffre du déclin de l’aura ainsi que le recours inactuel à l’allégorie et aux correspondances, conditions de survie du lyrisme dans le contexte historique du capitalisme qui aurait pu signer son arrêt de mort. L’opération critique de sauvetage séjourne dans les ambigüités politiques d’une œuvre qui apparaît à la fois comme symptôme et réponse à la réification. Pour dissiper l’apparence de répétition qui enva...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 5, 2023
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Aug 12, 2017
Que vaut la caution dantesque inventee pour defendre l’immoralite de Baudelaire ? L’article montr... more Que vaut la caution dantesque inventee pour defendre l’immoralite de Baudelaire ? L’article montre que la critique du xixe siecle qui le consacre « Dante francais » deplore qu’il n’ait su etre qu’une perversion du Dante catholique et angelique. Contre ce portrait, Baudelaire peint un visage sombre de Dante, allant jusqu’a deceler l’emprise de l’Enfer sur la Vita Nova. La Beatrice baudelairienne, paradoxalement idealisee pour sa cruaute, devient une allegorie du pouvoir de destruction de l’amour.

L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne.... more L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne.
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire à [email protected]
Lien visioconférence : https://univlyon3.webex.com/meet/yoann.loir Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf

Carnets, 2021
https://journals.openedition.org/carnets/13135
Formulating a book project on Baudelaire, Walte... more https://journals.openedition.org/carnets/13135
Formulating a book project on Baudelaire, Walter Benjamin set himself the task of making the poet's imprint on the nineteenth century appear as clearly as that of “a stone that one day is rolled away from the spot on which it has rested for decades”. We will show that it was less a question of showing the anchoring of the work in its century than of extracting it from its historical context in order to draw out possibilities. The philosopher conceived The Flowers of Evil as a "key made without the slightest idea of the lock into which it might one day be inserted", as a condition for access to knowledge of the 20th century. We will retrace the appropriation of the lyric work from the young translator's reflections to the moment when his mature work converges with it and rewrites its motifs. We will finally bring out how Benjamin’s philosophy of history welcomes baudelairian poetic gestures.
En formulant à la fin de sa vie le projet d’un livre sur Baudelaire, Walter Benjamin se donnait pour tâche de faire apparaître l’empreinte laissée par le poète dans le XIXe siècle aussi nettement « que celle d’une pierre qu’on aurait délogée un jour de la place qu’elle occupait depuis des décennies ». Nous montrerons qu’il s’agissait moins de montrer l’ancrage de l’œuvre dans son siècle que de l’extraire de son contexte historique pour y puiser des possibles. Le philosophe concevait les Fleurs du mal comme une « clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle pourrait être introduite », condition pour accéder à la connaissance du XXe siècle. Comprendre sa tentative d’appropriation du recueil suppose de suivre l’itinéraire qui part des réflexions du jeune traducteur jusqu’au moment où son œuvre de maturité converge avec l’œuvre lyrique pour en réécrire les motifs. Nous pourrons alors faire ressortir les gestes poétiques passés dans sa philosophie de l’histoire.

CHARLES BAUDELAIRE IN WALTER BENJAMIN’S WORK. AN ALLEGORICAL READING OF COMMODITY FETISHISM
From ... more CHARLES BAUDELAIRE IN WALTER BENJAMIN’S WORK. AN ALLEGORICAL READING OF COMMODITY FETISHISM
From his early translations to the overflowing of The Arcade Project’s convolute devoted to the poet at the end of the 1930s, Walter Benjamin had an uninterrupted dialogue with Baudelaire's work. Starting from what will have been the Baudelaire book, his last unfinished and fragmentary book (whose manuscripts, entrusted to Georges Bataille, were discovered by Giorgio Agamben in 1981), the thesis follows the movement of "convergence" of his main philosophical motifs within the closed universe of Les Fleurs du mal.
CHARLES BAUDELAIRE CHEZ WALTER BENJAMIN. LECTURE ALLÉGORIQUE DU FÉTICHISME DE LA MARCHANDISE.
Depuis ses traductions de jeunesse jusqu'aux débordements de la liasse du Livre des Passages consacrée au poète à la fin des années 1930, Walter Benjamin a dialogué sans interruption avec l'oeuvre de Baudelaire. À partir de ce qu'aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire (dont les manuscrits, confiés à Georges Bataille, ont été découverts par Giorgio Agamben en 1981), la thèse suit le mouvement de « convergence » des grands motifs de sa philosophie au contact de l'univers clos des Fleurs du mal.

« Le procès du « Dante français » : Baudelaire ou l’Enfer sans Vita nova » in Revue d’études dantesques, Paris, Garnier Classiques (Août 2017), Aug 2017
Que vaut la caution dantesque inventée pour défendre l’immoralité de Baudelaire ? L’article mont... more Que vaut la caution dantesque inventée pour défendre l’immoralité de Baudelaire ? L’article montre que la critique du xixe siècle qui le consacre « Dante français » déplore qu’il n’ait su être qu’une perversion du Dante catholique et angélique. Contre ce portrait, Baudelaire peint un visage sombre de Dante, allant jusqu’à déceler l’emprise de l’Enfer sur la Vita Nova. La Béatrice baudelairienne, paradoxalement idéalisée pour sa cruauté, devient une allégorie du pouvoir de destruction de l’amour.
What is the value of the Dantesque commendation invented to defend the immorality of Baudelaire? This article shows that the nineteenth-century criticism that calls him the “French Dante” deplores the fact that he could only be a perversion of the Catholic and angelic Dante. In contrast with this portrait, Baudelaire painted a dark vision of Dante, going as far as to detect the grip of Hell on the Vita Nova. The Baudelairean Beatrice, paradoxically idealized for her cruelty, becomes an allegory of the destructive power of love.
DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07116-7.p.0163
Au temps où les Naturphilosophen cherchaient encore à restituer les médiations entre esprit et na... more Au temps où les Naturphilosophen cherchaient encore à restituer les médiations entre esprit et nature en retravaillant l'héritage de la Renaissance allemande, le Logos se déchirait entre la voie moderne du déploiement du système et la voie traditionnelle des fermentations de la pensée. Un certain romantisme relève déjà la perte des pouvoirs de synthèse de l'esprit en mettant l'accent sur les opérations destructrices liées à cette religion moderne de l'esprit qui vient s'accomplir chez Hegel 1 . Le théosophe munichois Franz von Baader livre ainsi son sentiment à l'égard du philosophe nouvellement berlinois, qu'il affirme ne pouvoir mieux exprimer qu'à travers ce distique :
Talks by Yoann Loir

Avant sa disparition tragique en 1940, Walter Benjamin a confié à Georges Bataille les traces d'u... more Avant sa disparition tragique en 1940, Walter Benjamin a confié à Georges Bataille les traces d'un travail sur Baudelaire qui seront oubliées pendant une cinquantaine d'années avant d'être découvertes par Giorgio Agamben. Cette trouvaille, et l'édition à laquelle elle donna lieu en France fin 2013, fut pour nous l'occasion de pénétrer dans un espace laissé vide par la critique benjaminienne qui s'en tient généralement au projet des Passages et n'a jamais tenté de ressaisir son travail philosophique à partir de son lien singulier avec le poète qui l'accompagna d'un bout à l'autre de sa vie. Réciproquement, les articulations du livre en construction devaient permettre de restituer l'entrecroisement des motifs benjaminiens, le plus souvent repris de manière isolée par la critique baudelairienne. Si dans les ramifications du Baudelaire résonnent les harmoniques de la pensée et des oeuvres de Benjamin et de Baudelaire, il y a là autre chose que la possibilité de juger de la pertinence d'une interprétation définitive du poète ou d'en archiver les restes. Ce corpus éclaté de références et de citations brutes déjà consignées dans le Livre des passages, d'ébauches et de notes parfois tracées sur des papiers publicitaires est avant tout une invitation à se perdre dans une architecture labyrinthique laissée en plans, dans un massif de fragments qui n'a au premier abord aucune armature solide, sinon la seule reliure du livre.
Announcements of events and seminars by Yoann Loir

L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne.... more L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne.
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire une semaine avant à [email protected]
Lien visioconférence : https://univlyon3.webex.com/meet/yoann.loir
Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf

L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne
... more L'événement se déroulera à l'USIC (18 rue de Varenne, 75007 Paris) et pourra être suivi en ligne
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de
marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit cette société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire une semaine avant à [email protected]
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19-20 maggio, 2022
Seminario di studi
Dottorato di ricerca in "Filologia e critica" - Università di Siena
Books by Yoann Loir

Depuis ses traductions de jeunesse jusqu’aux dernières recherches de l’exil parisien, Walter Benj... more Depuis ses traductions de jeunesse jusqu’aux dernières recherches de l’exil parisien, Walter Benjamin a reconnu dans l’œuvre poétique de Baudelaire une « clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle pourrait être introduite ». Laissé en plan au moment de sa mort, le Baudelaire porte la trace de la convergence des motifs extrêmes de sa philosophie, l’allégorie et le fétichisme de la marchandise. En montrant que la production lyrique s’approprie l’aura de la marchandise, transformée en objet poétique avant même que ses « lubies théologiques » ne tombent sous l’œil de Marx, Benjamin a voulu défricher la charge politique du magasin de signes et d’images des Fleurs du mal.
Par un geste parent du tikkun, du kintsugi ou de la correspondance baudelairienne, le présent ouvrage rouvre les manuscrits parisiens de Benjamin oubliés pendant près d’un demi-siècle pour restituer ce qu’aura été ce livre inachevé, cette immense compilation de fragments où s’éclairent les ambiguïtés constitutives de l’énigme de notre modernité. Il trace ainsi les grands axes d’un poème du Capital qui acte le cours catastrophique de l’histoire sans renoncer à sonder ses suites et ses floraisons inespérées.
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Papers by Yoann Loir
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire à [email protected]
Lien visioconférence : https://univlyon3.webex.com/meet/yoann.loir Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf
Formulating a book project on Baudelaire, Walter Benjamin set himself the task of making the poet's imprint on the nineteenth century appear as clearly as that of “a stone that one day is rolled away from the spot on which it has rested for decades”. We will show that it was less a question of showing the anchoring of the work in its century than of extracting it from its historical context in order to draw out possibilities. The philosopher conceived The Flowers of Evil as a "key made without the slightest idea of the lock into which it might one day be inserted", as a condition for access to knowledge of the 20th century. We will retrace the appropriation of the lyric work from the young translator's reflections to the moment when his mature work converges with it and rewrites its motifs. We will finally bring out how Benjamin’s philosophy of history welcomes baudelairian poetic gestures.
En formulant à la fin de sa vie le projet d’un livre sur Baudelaire, Walter Benjamin se donnait pour tâche de faire apparaître l’empreinte laissée par le poète dans le XIXe siècle aussi nettement « que celle d’une pierre qu’on aurait délogée un jour de la place qu’elle occupait depuis des décennies ». Nous montrerons qu’il s’agissait moins de montrer l’ancrage de l’œuvre dans son siècle que de l’extraire de son contexte historique pour y puiser des possibles. Le philosophe concevait les Fleurs du mal comme une « clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle pourrait être introduite », condition pour accéder à la connaissance du XXe siècle. Comprendre sa tentative d’appropriation du recueil suppose de suivre l’itinéraire qui part des réflexions du jeune traducteur jusqu’au moment où son œuvre de maturité converge avec l’œuvre lyrique pour en réécrire les motifs. Nous pourrons alors faire ressortir les gestes poétiques passés dans sa philosophie de l’histoire.
From his early translations to the overflowing of The Arcade Project’s convolute devoted to the poet at the end of the 1930s, Walter Benjamin had an uninterrupted dialogue with Baudelaire's work. Starting from what will have been the Baudelaire book, his last unfinished and fragmentary book (whose manuscripts, entrusted to Georges Bataille, were discovered by Giorgio Agamben in 1981), the thesis follows the movement of "convergence" of his main philosophical motifs within the closed universe of Les Fleurs du mal.
CHARLES BAUDELAIRE CHEZ WALTER BENJAMIN. LECTURE ALLÉGORIQUE DU FÉTICHISME DE LA MARCHANDISE.
Depuis ses traductions de jeunesse jusqu'aux débordements de la liasse du Livre des Passages consacrée au poète à la fin des années 1930, Walter Benjamin a dialogué sans interruption avec l'oeuvre de Baudelaire. À partir de ce qu'aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire (dont les manuscrits, confiés à Georges Bataille, ont été découverts par Giorgio Agamben en 1981), la thèse suit le mouvement de « convergence » des grands motifs de sa philosophie au contact de l'univers clos des Fleurs du mal.
What is the value of the Dantesque commendation invented to defend the immorality of Baudelaire? This article shows that the nineteenth-century criticism that calls him the “French Dante” deplores the fact that he could only be a perversion of the Catholic and angelic Dante. In contrast with this portrait, Baudelaire painted a dark vision of Dante, going as far as to detect the grip of Hell on the Vita Nova. The Baudelairean Beatrice, paradoxically idealized for her cruelty, becomes an allegory of the destructive power of love.
DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07116-7.p.0163
Talks by Yoann Loir
Announcements of events and seminars by Yoann Loir
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire une semaine avant à [email protected]
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Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de
marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit cette société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
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– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
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Par un geste parent du tikkun, du kintsugi ou de la correspondance baudelairienne, le présent ouvrage rouvre les manuscrits parisiens de Benjamin oubliés pendant près d’un demi-siècle pour restituer ce qu’aura été ce livre inachevé, cette immense compilation de fragments où s’éclairent les ambiguïtés constitutives de l’énigme de notre modernité. Il trace ainsi les grands axes d’un poème du Capital qui acte le cours catastrophique de l’histoire sans renoncer à sonder ses suites et ses floraisons inespérées.
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire à [email protected]
Lien visioconférence : https://univlyon3.webex.com/meet/yoann.loir Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf
Formulating a book project on Baudelaire, Walter Benjamin set himself the task of making the poet's imprint on the nineteenth century appear as clearly as that of “a stone that one day is rolled away from the spot on which it has rested for decades”. We will show that it was less a question of showing the anchoring of the work in its century than of extracting it from its historical context in order to draw out possibilities. The philosopher conceived The Flowers of Evil as a "key made without the slightest idea of the lock into which it might one day be inserted", as a condition for access to knowledge of the 20th century. We will retrace the appropriation of the lyric work from the young translator's reflections to the moment when his mature work converges with it and rewrites its motifs. We will finally bring out how Benjamin’s philosophy of history welcomes baudelairian poetic gestures.
En formulant à la fin de sa vie le projet d’un livre sur Baudelaire, Walter Benjamin se donnait pour tâche de faire apparaître l’empreinte laissée par le poète dans le XIXe siècle aussi nettement « que celle d’une pierre qu’on aurait délogée un jour de la place qu’elle occupait depuis des décennies ». Nous montrerons qu’il s’agissait moins de montrer l’ancrage de l’œuvre dans son siècle que de l’extraire de son contexte historique pour y puiser des possibles. Le philosophe concevait les Fleurs du mal comme une « clé confectionnée sans la moindre idée de la serrure où un jour elle pourrait être introduite », condition pour accéder à la connaissance du XXe siècle. Comprendre sa tentative d’appropriation du recueil suppose de suivre l’itinéraire qui part des réflexions du jeune traducteur jusqu’au moment où son œuvre de maturité converge avec l’œuvre lyrique pour en réécrire les motifs. Nous pourrons alors faire ressortir les gestes poétiques passés dans sa philosophie de l’histoire.
From his early translations to the overflowing of The Arcade Project’s convolute devoted to the poet at the end of the 1930s, Walter Benjamin had an uninterrupted dialogue with Baudelaire's work. Starting from what will have been the Baudelaire book, his last unfinished and fragmentary book (whose manuscripts, entrusted to Georges Bataille, were discovered by Giorgio Agamben in 1981), the thesis follows the movement of "convergence" of his main philosophical motifs within the closed universe of Les Fleurs du mal.
CHARLES BAUDELAIRE CHEZ WALTER BENJAMIN. LECTURE ALLÉGORIQUE DU FÉTICHISME DE LA MARCHANDISE.
Depuis ses traductions de jeunesse jusqu'aux débordements de la liasse du Livre des Passages consacrée au poète à la fin des années 1930, Walter Benjamin a dialogué sans interruption avec l'oeuvre de Baudelaire. À partir de ce qu'aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire (dont les manuscrits, confiés à Georges Bataille, ont été découverts par Giorgio Agamben en 1981), la thèse suit le mouvement de « convergence » des grands motifs de sa philosophie au contact de l'univers clos des Fleurs du mal.
What is the value of the Dantesque commendation invented to defend the immorality of Baudelaire? This article shows that the nineteenth-century criticism that calls him the “French Dante” deplores the fact that he could only be a perversion of the Catholic and angelic Dante. In contrast with this portrait, Baudelaire painted a dark vision of Dante, going as far as to detect the grip of Hell on the Vita Nova. The Baudelairean Beatrice, paradoxically idealized for her cruelty, becomes an allegory of the destructive power of love.
DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07116-7.p.0163
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit notre société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Inscription obligatoire pour obtenir le code porte, écrire une semaine avant à [email protected]
Lien visioconférence : https://univlyon3.webex.com/meet/yoann.loir
Programme du CIPH en ligne : https://ciph.org/IMG/pdf/Prog2022-23S1.pdf
L’insistance sur la conjonction Poésie et Révolution a laissé dans l’ombre la question du rapport antithétique de la Poésie au Capital. Depuis les nouvelles modalités du lyrisme inventées par Baudelaire à l’apogée du capitalisme jusqu’aux supermarchés de Houellebecq, en passant par le scandale de Panama chez Mallarmé et par les stratégies de Debord, quelques figures exemplaires et isolées ont pourtant hérité de cette antithèse criarde et senti la nécessité d’en faire l’objet d’une construction poétique. En situant leur poème à l’âge du Capital au risque d’être accusés de duplicité ou de trahison, ces écrivains ont interdit d’acter l’existence d’une société sans poème – sinon à l’état latent, comme la négation d’un ordre existant. Ce geste visant l’appropriation de la situation historique trahit une écriture qui ne jouit ni de perspectives politiques préalablement déterminées ni d’une assise théorique pouvant l’assurer de l’orientation de l’histoire sociale.
En recueillant ces tentatives, le séminaire cherchera à montrer que la poésie s’enquiert des ambiguïtés réellement constitutives qui éclairent sa situation dans la « société productrice de
marchandises » et offrent en retour un aperçu sur le principe de sociabilité qui régit cette société.
Séances : Jeu 6 oct, Jeu 20 oct, Jeu 17 nov, Jeu 1er déc, Jeu 15 déc, Jeu 12 janv, Jeu 26 janv
(18h15-20h15)
Séances avec intervenants :
– Jeudi 17 novembre : Bertrand Marchal, professeur émérite de littérature française du XIXe siècle à l’Université Paris Sorbonne
– Jeudi 1er décembre : Stéphane Zagdanski, romancier et essayiste
– Jeudi 12 janvier : David Jérôme, docteur en philosophie, enseignant au lycée du Val-de-Saône de Trévoux
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
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Par un geste parent du tikkun, du kintsugi ou de la correspondance baudelairienne, le présent ouvrage rouvre les manuscrits parisiens de Benjamin oubliés pendant près d’un demi-siècle pour restituer ce qu’aura été ce livre inachevé, cette immense compilation de fragments où s’éclairent les ambiguïtés constitutives de l’énigme de notre modernité. Il trace ainsi les grands axes d’un poème du Capital qui acte le cours catastrophique de l’histoire sans renoncer à sonder ses suites et ses floraisons inespérées.