Papers by Marine Bedon
Troisième partie -Vers une éthique spinoziste de l'enrichissement de l'expérience. Relecture part... more Troisième partie -Vers une éthique spinoziste de l'enrichissement de l'expérience. Relecture partielle de l'Éthique.
Marine Bedon, 2023
L’ontologie que Spinoza expose dans l’Éthique contribue à la formulation
d’ontologies écologiques... more L’ontologie que Spinoza expose dans l’Éthique contribue à la formulation
d’ontologies écologiques, c’est-à-dire de philosophies de l’être permettant
d’accueillir à la fois les développements scientifiques de la biologie (écologie) et des éthiques dites environnementales, refondant la morale à l’aune de ces développements et de la critique corrélée de l’anthropocentrisme (moral). Cet article s’attarde sur la deep ecology, mouvement environnementaliste qui donne un rôle structurant à la philosophie par l’élaboration écosophique, et se propose de lire l’Écosophie T d’Arne Næss, considéré comme le fondateur du mouvement, comme une interprétation ou reconstruction écologique de l’Éthique.
Mots-clés : Spinoza, Arne Næss, deep ecology, éthique, écosophie
ENS Éditions eBooks, 2022

Astérion, Oct 12, 2021
Depuis quelques annees, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de ... more Depuis quelques annees, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de cette discipline mobilisent de plus en plus ce que les sciences sociales ont thematise comme le « terrain ». Mais ce que l’on pourrait appeler une « philosophie de terrain » souleve des enjeux specifiques. Qu’est-ce que le terrain en philosophie ? Pourquoi mener une enquete de terrain quand on est philosophe ? Comment proceder d’un point de vue pratique comme theorique ? Cet article se nourrit des discussions menees en 2019 au cours de deux journees d’etude lyonnaises avec des chercheur.euses et des doctorant.es en philosophie engage.es dans un travail de terrain, dans les domaines de la sante et de l’ecologie. A partir de ces echanges, nous interrogeons les objets, les formes et les finalites de cette demarche, tout en proposant quelques jalons methodologiques. Pratique de recherche a la fois ancree dans la tradition philosophique et soucieuse de son actualite, la philosophie de terrain telle que nous la comprenons contribue a enrichir la discipline philosophique, notamment dans sa tradition bibliographique et historienne, et a developper la reflexion sur les rapports entre philosophie et societe. La formation d’une communaute de recherche nous semble ainsi essentielle pour encourager la creativite methodologique et continuer a reflechir aux enjeux et methodes de cette pratique.
ENS Éditions eBooks, 2022

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2014
Arne Næss, considéré comme le fondateur de l'écologie profonde (deep ecology), élabore son éc... more Arne Næss, considéré comme le fondateur de l'écologie profonde (deep ecology), élabore son écosophie personnelle, l'Ecosophie T, en l'articulant à la philosophie de Spinoza. Il envisage cette dernière, telle qu'elle se formule essentiellement dans l'Ethique, comme une source d'inspiration sans égale pour aider l'élaboration de conceptions du monde non anthropocentriques et non destructrices de la nature. Ce travail s'intéresse à la lecture de l'Ethique de Spinoza que suppose un tel positionnement, et au type d'engagement écologique élaboré sur ces fondements.Dans un premier temps, nous analysons de manière générale le rôle de l'Éthique dans l'élaboration écosophique de Næss, ce qui permet d'apporter une première caractérisation de la deep ecology et de l'écosophie. Considérée par Næss avant tout comme une vue totale ou une perspective englobante, une écosophie - ou une conception du monde, de l'homme et de la nature inspirée des conditions de vie dans l'écosphère - a un caractère systématique (système ouvert et flexible), intégrant les connaissances venues de différents horizons. A cet égard, l'Éthique offre un modèle inspirant pour Næss : texte considéré comme systématique dans sa formulation, il invite à la mobilisation de toutes les puissances de l'esprit et du corps humains afin de nous conduire à la vie bonne, en devenant libres et actifs. C'est à la question « comment vivre ? » que tente de répondre Næss, et c'est au cœur de la pensée de Spinoza qu'il trouve à la fois des éléments de réponse et une méthodologie pour parvenir à la meilleure façon d'exister. En ce sens, l'engagement écologique est à envisager, de manière plus englobante, comme une éthique de la joie (Chapitre 1).Plus concrètement ce qui, avant tout, a séduit l'un des fondateurs de l'écologie profonde dans la pensée de Spinoza, c'est sa métaphysique et son ontologie. C'est la conception qu'il élabore de la nature et de la place de l'homme dans l'univers, dans la mesure où elle offre une perspective à rebours des conceptions anthropocentriques héritées notamment de la modernité cartésienne, conceptions qui prévalent dans les sociétés industrielles et post industrielles occidentales. L'ontologie de Spinoza permet l'élaboration de conceptions écocentriques, dans la mesure où elle met à mal la dignitas hominis et envisage la Nature comme animée et vivante : l'homme, excentré, périphérique, retrouve sa place parmi les autres créatures, les autres "choses singulières" et les autres individus dont il est lui-même une partie. Toutes les choses sont animées, et l'homme n'est qu'une chose parmi d'autres, particulièrement complexe. La deep ecology s'inspire de la Natura spinoziste pour élaborer sa propre conception de l'homme et de la nature, à rebours d'une conception mécaniste qui envisage la nature comme une étendue inerte et de moindre valeur eu égard à l'âme (Chapitre 2).Le chapitre suivant s'intéresse aux implications existentielles d'une telle conception, et à l'expérience du monde qui en découle. Notre rapport au monde n'est pas neutre pour Næss : nous ne cessons d'évaluer en même temps que nous percevons et agissons, nous sommes sans cesse en relation avec les choses extérieures, dont nous avons conscience en même temps que nous avons conscience de notre propre existence. La réalité est une, il n'y a pas un sujet observant séparé, isolé, du monde qu'il observe, il est bien plutôt immergé dans la nature qui ne cesse de l'affecter de toutes parts. Cette conception redonne à la nature sa richesse et ses qualités, et instaure la question de la qualité au premier plan, secondarisant celle de la quantité, qui a le monopole dans des sociétés où la priorité est la croissance. Là encore, Næss doit beaucoup à Spinoza, dont il propose une interprétation orginale (Chapitre 3).Les deux derniers chapitres s'intéressent plus attentivement à deux concepts phares de l'écologie profonde et au fondement de l'Écosophie T : la valeur intrinsèque (chapitre 4) et la réalisation de soi (chapitre 5). Concepts à la fois riches et problématiques, ils sont tous deux élaborés à partir de la philosophie de Spinoza. Le premier est le plus controversé : une intuition qui s'impose à lui sur le mode de l'évidence fait sentir à Næss que toute chose naturelle vivante a une valeur propre, une valeur qui n'est pas attribuée par l'homme, en tant qu'elle répondrait à ses besoins ou son usage, mais qui lui appartient de manière inhérente. Rien de semblable ne paraît pouvoir être trouvé dans l'Éthique. Pourtant, là encore, Næss revendique son inspiration spinoziste : valeur équivalente à la vie, ou plutôt au fait que chaque individu est vivant, elle est assimilable au conatus, auquel Næss donne – et il faudra en débattre – un sens éthique. Parfois même, il assimile cette valeur à la présence de Dieu en chaque chose : d'une certaine manière divin, chaque être aurait une valeur que nous devrions respecter. Au-delà du caractère problématique de l'interprétation de Spinoza que ce…
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 7, 2020

Artelogie
« Une culture globale de nature essentiellement techno-industrielle s'étend actuellement partout ... more « Une culture globale de nature essentiellement techno-industrielle s'étend actuellement partout dans le monde et détériore les conditions de vie des générations futures. Nous, qui sommes responsables et participons de cette culture, devons lentement mais sûrement commencer à nous poser la question de savoir si nous acceptons toujours d'incarner ce rôle singulier et sinistre que nous avons joué jusqu'à aujourd'hui », écrivait Arne Naess en 1974 (NAESS, 2008 : p. 53). Et c'est au mouvement de la deep ecology, dont il est le fondateur, que cet article va s'intéresser, dans la mesure où « les partisans de l'écologie profonde ne visent pas une réforme légère de la société actuelle, mais une réorientation substantielle de notre civilisation tout entière » (NAESS, 2008 : p. 83). Si l'écologie portée par Arne Naess est profonde, c'est parce qu'elle questionne en profondeur la priorité donnée dans nos sociétés modernes et capitalistes au progrès économique, à la production et l'acquisition de biens, considérés comme des équivalents de la vie bonne, « sans se demander si cette vie est effectivement vécue comme telle » (NAESS, 2008 : p. 55). Arne Naess propose de redonner la priorité à l'expérience même, il propose « la révision des principes éthiques en faveur de valeurs fondées sur l'expérience-la qualité de la vie plutôt que le niveau de vie (…) » (NAESS, 2008 : p. 56). Tous les enjeux écologiques peuvent selon lui être articulés à une nécessité : celle de développer une « expérience de vie plus étendue » (NAESS, 2008 : p. 57). Et, dès lors, les défis écologiques nous obligent à changer la manière dont nous, humains des sociétés industrielles et post-industrielles occidentales, faisons l'expérience du monde. Naess pense le défi écologique qui nous incombe dans les termes de ce qu'on appellera un « enrichissement de l'expérience », tout en inscrivant sa sagesse écologique dans l'héritage spinoziste. Comment comprendre cette position, originale dans le champ de l'éthique environnementale, et sur quelle conception de l'écologie ouvre-t-elle ? Naess était un éminent connaisseur de Spinoza et un inlassable lecteur de l'Éthique, il a construit sa propre conception du monde et ses thèses écologiques en les articulant à la philosophie spinoziste. L'Éthique représente le socle de ce qu'il a appelé son écosophie personnelle. Cet article propose de penser, pour mieux la comprendre, la réforme de l'expérience que dessine Naess comme une actualisation de la réforme de la connaissance que Spinoza déploie dans l'Éthique. 4 Revenir à l'expérience 4 Suivant en cela la tradition pragmatique de James et celle de la psychologie gestaltique, Naess accuse les sociétés modernes et post-modernes d'avoir oublié ou négligé Face à la pandémie : réformer l'expérience ? Arne Naess et Spinoza.

Arne Næss, considéré comme le fondateur de l'écologie profonde (deep ecology), élabore son éc... more Arne Næss, considéré comme le fondateur de l'écologie profonde (deep ecology), élabore son écosophie personnelle, l'Ecosophie T, en l'articulant à la philosophie de Spinoza. Il envisage cette dernière, telle qu'elle se formule essentiellement dans l'Ethique, comme une source d'inspiration sans égale pour aider l'élaboration de conceptions du monde non anthropocentriques et non destructrices de la nature. Ce travail s'intéresse à la lecture de l'Ethique de Spinoza que suppose un tel positionnement, et au type d'engagement écologique élaboré sur ces fondements.Dans un premier temps, nous analysons de manière générale le rôle de l'Éthique dans l'élaboration écosophique de Næss, ce qui permet d'apporter une première caractérisation de la deep ecology et de l'écosophie. Considérée par Næss avant tout comme une vue totale ou une perspective englobante, une écosophie - ou une conception du monde, de l'homme et de la nature inspirée des conditions de vie dans l'écosphère - a un caractère systématique (système ouvert et flexible), intégrant les connaissances venues de différents horizons. A cet égard, l'Éthique offre un modèle inspirant pour Næss : texte considéré comme systématique dans sa formulation, il invite à la mobilisation de toutes les puissances de l'esprit et du corps humains afin de nous conduire à la vie bonne, en devenant libres et actifs. C'est à la question « comment vivre ? » que tente de répondre Næss, et c'est au cœur de la pensée de Spinoza qu'il trouve à la fois des éléments de réponse et une méthodologie pour parvenir à la meilleure façon d'exister. En ce sens, l'engagement écologique est à envisager, de manière plus englobante, comme une éthique de la joie (Chapitre 1).Plus concrètement ce qui, avant tout, a séduit l'un des fondateurs de l'écologie profonde dans la pensée de Spinoza, c'est sa métaphysique et son ontologie. C'est la conception qu'il élabore de la nature et de la place de l'homme dans l'univers, dans la mesure où elle offre une perspective à rebours des conceptions anthropocentriques héritées notamment de la modernité cartésienne, conceptions qui prévalent dans les sociétés industrielles et post industrielles occidentales. L'ontologie de Spinoza permet l'élaboration de conceptions écocentriques, dans la mesure où elle met à mal la dignitas hominis et envisage la Nature comme animée et vivante : l'homme, excentré, périphérique, retrouve sa place parmi les autres créatures, les autres "choses singulières" et les autres individus dont il est lui-même une partie. Toutes les choses sont animées, et l'homme n'est qu'une chose parmi d'autres, particulièrement complexe. La deep ecology s'inspire de la Natura spinoziste pour élaborer sa propre conception de l'homme et de la nature, à rebours d'une conception mécaniste qui envisage la nature comme une étendue inerte et de moindre valeur eu égard à l'âme (Chapitre 2).Le chapitre suivant s'intéresse aux implications existentielles d'une telle conception, et à l'expérience du monde qui en découle. Notre rapport au monde n'est pas neutre pour Næss : nous ne cessons d'évaluer en même temps que nous percevons et agissons, nous sommes sans cesse en relation avec les choses extérieures, dont nous avons conscience en même temps que nous avons conscience de notre propre existence. La réalité est une, il n'y a pas un sujet observant séparé, isolé, du monde qu'il observe, il est bien plutôt immergé dans la nature qui ne cesse de l'affecter de toutes parts. Cette conception redonne à la nature sa richesse et ses qualités, et instaure la question de la qualité au premier plan, secondarisant celle de la quantité, qui a le monopole dans des sociétés où la priorité est la croissance. Là encore, Næss doit beaucoup à Spinoza, dont il propose une interprétation orginale (Chapitre 3).Les deux derniers chapitres s'intéressent plus attentivement à deux concepts phares de l'écologie profonde et au fondement de l'Écosophie T : la valeur intrinsèque (chapitre 4) et la réalisation de soi (chapitre 5). Concepts à la fois riches et problématiques, ils sont tous deux élaborés à partir de la philosophie de Spinoza. Le premier est le plus controversé : une intuition qui s'impose à lui sur le mode de l'évidence fait sentir à Næss que toute chose naturelle vivante a une valeur propre, une valeur qui n'est pas attribuée par l'homme, en tant qu'elle répondrait à ses besoins ou son usage, mais qui lui appartient de manière inhérente. Rien de semblable ne paraît pouvoir être trouvé dans l'Éthique. Pourtant, là encore, Næss revendique son inspiration spinoziste : valeur équivalente à la vie, ou plutôt au fait que chaque individu est vivant, elle est assimilable au conatus, auquel Næss donne – et il faudra en débattre – un sens éthique. Parfois même, il assimile cette valeur à la présence de Dieu en chaque chose : d'une certaine manière divin, chaque être aurait une valeur que nous devrions respecter. Au-delà du caractère problématique de l'interprétation de Spinoza que ce…

Astérion, 2021
Depuis quelques annees, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de ... more Depuis quelques annees, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de cette discipline mobilisent de plus en plus ce que les sciences sociales ont thematise comme le « terrain ». Mais ce que l’on pourrait appeler une « philosophie de terrain » souleve des enjeux specifiques. Qu’est-ce que le terrain en philosophie ? Pourquoi mener une enquete de terrain quand on est philosophe ? Comment proceder d’un point de vue pratique comme theorique ? Cet article se nourrit des discussions menees en 2019 au cours de deux journees d’etude lyonnaises avec des chercheur.euses et des doctorant.es en philosophie engage.es dans un travail de terrain, dans les domaines de la sante et de l’ecologie. A partir de ces echanges, nous interrogeons les objets, les formes et les finalites de cette demarche, tout en proposant quelques jalons methodologiques. Pratique de recherche a la fois ancree dans la tradition philosophique et soucieuse de son actualite, la philosophie de terrain telle que nous la comprenons contribue a enrichir la discipline philosophique, notamment dans sa tradition bibliographique et historienne, et a developper la reflexion sur les rapports entre philosophie et societe. La formation d’une communaute de recherche nous semble ainsi essentielle pour encourager la creativite methodologique et continuer a reflechir aux enjeux et methodes de cette pratique.
L’homme et la brute au XVIIe siècle
L’homme et la brute au XVIIe siècle

Astérion, Philosophie, histoire des idées, pensée politique, 2021
Depuis quelques années, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de ... more Depuis quelques années, on observe une nouvelle tendance en philosophie : les chercheur.euses de cette discipline mobilisent de plus en plus ce que les sciences sociales ont thématisé comme le « terrain ». Mais ce que l’on pourrait appeler une « philosophie de terrain » soulève des enjeux spécifiques. Qu’est-ce que le terrain en philosophie ? Pourquoi mener une enquête de terrain quand on est philosophe ? Comment procéder d’un point de vue pratique comme théorique ? Cet article se nourrit des discussions menées en 2019 au cours de deux journées d’étude lyonnaises avec des chercheur.euses et des doctorant.es en philosophie engagé.es dans un travail de terrain, dans les domaines de la santé et de l’écologie. À partir de ces échanges, nous interrogeons les objets, les formes et les finalités de cette démarche, tout en proposant quelques jalons méthodologiques. Pratique de recherche à la fois ancrée dans la tradition philosophique et soucieuse de son actualité, la philosophie de terrain telle que nous la comprenons contribue à enrichir la discipline philosophique, notamment dans sa tradition bibliographique et historienne, et à développer la réflexion sur les rapports entre philosophie et société. La formation d’une communauté de recherche nous semble ainsi essentielle pour encourager la créativité méthodologique et continuer à réfléchir aux enjeux et méthodes de cette pratique.
Bulletin de Bibliographie Spinoziste XLIII. Revue critique des études spinozistes pour l'année 2020, Archives de la Philosophie, 2021/4, 2021
Plan du liminaire :
I. Spinoza et la science écologique
a) Spinoza à la naissance de l'écologie
... more Plan du liminaire :
I. Spinoza et la science écologique
a) Spinoza à la naissance de l'écologie
b) Spinoza et les développements de l'écologie
II. Spinoza et l'éthique environnementale
a) Spinoza et la deep ecology
b) valeur intrinsèque et réalisation de soi
c) critiques
III. Conclusion
Books by Marine Bedon

L'homme et la brute au 17e siècle. Une éthique animale à l'âge classique ?, 2022
On sera sans doute déçu si l’on cherche au xviie siècle les prémisses
d’une éthique animale. Les ... more On sera sans doute déçu si l’on cherche au xviie siècle les prémisses
d’une éthique animale. Les bêtes brutes, comme on les appelle
alors, sont exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par
quelques cartésiens mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent
que les bêtes sentent, ou qu’elles ont une âme qui n’est pas trop
différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont dotées de raison, les
prenant parfois même comme point de comparaison afin de rabaisser
l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté
à leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits.
La diversité des positions, des représentations et des arguments
coïncide donc assez rarement avec les accusations adressées de
nos jours à l’âge classique. Tous ne sont pas cartésiens, et la théorie
de l’animal-machine est peut-être un petit peu plus que l’effet
d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien éthique, moral
ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus affranchis de
tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment
le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire
ces oeuvres d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient
pas formuler permet d’inquiéter les évidences qui sont les
nôtres, et d’y trouver des ressources pour poser et résoudre des
problèmes qui n’étaient pas les leurs.
Thesis Chapters by Marine Bedon
Bedon Marine, 2023
Thèse soutenue à l'ENS de Lyon sous la direction de Mogens Lærke
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Papers by Marine Bedon
d’ontologies écologiques, c’est-à-dire de philosophies de l’être permettant
d’accueillir à la fois les développements scientifiques de la biologie (écologie) et des éthiques dites environnementales, refondant la morale à l’aune de ces développements et de la critique corrélée de l’anthropocentrisme (moral). Cet article s’attarde sur la deep ecology, mouvement environnementaliste qui donne un rôle structurant à la philosophie par l’élaboration écosophique, et se propose de lire l’Écosophie T d’Arne Næss, considéré comme le fondateur du mouvement, comme une interprétation ou reconstruction écologique de l’Éthique.
Mots-clés : Spinoza, Arne Næss, deep ecology, éthique, écosophie
I. Spinoza et la science écologique
a) Spinoza à la naissance de l'écologie
b) Spinoza et les développements de l'écologie
II. Spinoza et l'éthique environnementale
a) Spinoza et la deep ecology
b) valeur intrinsèque et réalisation de soi
c) critiques
III. Conclusion
Books by Marine Bedon
d’une éthique animale. Les bêtes brutes, comme on les appelle
alors, sont exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par
quelques cartésiens mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent
que les bêtes sentent, ou qu’elles ont une âme qui n’est pas trop
différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont dotées de raison, les
prenant parfois même comme point de comparaison afin de rabaisser
l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté
à leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits.
La diversité des positions, des représentations et des arguments
coïncide donc assez rarement avec les accusations adressées de
nos jours à l’âge classique. Tous ne sont pas cartésiens, et la théorie
de l’animal-machine est peut-être un petit peu plus que l’effet
d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien éthique, moral
ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus affranchis de
tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment
le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire
ces oeuvres d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient
pas formuler permet d’inquiéter les évidences qui sont les
nôtres, et d’y trouver des ressources pour poser et résoudre des
problèmes qui n’étaient pas les leurs.
Thesis Chapters by Marine Bedon
d’ontologies écologiques, c’est-à-dire de philosophies de l’être permettant
d’accueillir à la fois les développements scientifiques de la biologie (écologie) et des éthiques dites environnementales, refondant la morale à l’aune de ces développements et de la critique corrélée de l’anthropocentrisme (moral). Cet article s’attarde sur la deep ecology, mouvement environnementaliste qui donne un rôle structurant à la philosophie par l’élaboration écosophique, et se propose de lire l’Écosophie T d’Arne Næss, considéré comme le fondateur du mouvement, comme une interprétation ou reconstruction écologique de l’Éthique.
Mots-clés : Spinoza, Arne Næss, deep ecology, éthique, écosophie
I. Spinoza et la science écologique
a) Spinoza à la naissance de l'écologie
b) Spinoza et les développements de l'écologie
II. Spinoza et l'éthique environnementale
a) Spinoza et la deep ecology
b) valeur intrinsèque et réalisation de soi
c) critiques
III. Conclusion
d’une éthique animale. Les bêtes brutes, comme on les appelle
alors, sont exclues de la sphère des obligations, et pas seulement par
quelques cartésiens mécanistes. De nombreux auteurs soutiennent
que les bêtes sentent, ou qu’elles ont une âme qui n’est pas trop
différente de la nôtre, ou encore qu’elles sont dotées de raison, les
prenant parfois même comme point de comparaison afin de rabaisser
l’orgueil humain. Nombreux sont ceux qui s’indignent de la cruauté
à leur égard, et d’autres vont jusqu’à leur reconnaître des droits.
La diversité des positions, des représentations et des arguments
coïncide donc assez rarement avec les accusations adressées de
nos jours à l’âge classique. Tous ne sont pas cartésiens, et la théorie
de l’animal-machine est peut-être un petit peu plus que l’effet
d’un préjugé. Aucun pourtant n’envisage de lien éthique, moral
ou juridique avec les bêtes. Paradoxalement, les plus affranchis de
tout anthropocentrisme leur accordent des droits, mais affirment
le plus radicalement l’absence de lien éthique avec les bêtes. Lire
ces oeuvres d’un autre âge à l’aune d’une question qu’elles ne pouvaient
pas formuler permet d’inquiéter les évidences qui sont les
nôtres, et d’y trouver des ressources pour poser et résoudre des
problèmes qui n’étaient pas les leurs.