Books by Ronan Chalmin
Société des études robespierristes, 2024
Inspirateur des doctrines communistes du 19e siècle et chef de file de la Conjuration des Égaux e... more Inspirateur des doctrines communistes du 19e siècle et chef de file de la Conjuration des Égaux entreprise en 1796, Gracchus Babeuf doit sa renommée à ses journaux, en particulier le célèbre "Tribun du peuple". C’est dans ces pages fiévreuses qu’il définit une nouvelle doctrine du « bien commun » et un républicanisme de l’égalité réelle, face à la réaction thermidorienne puis au Directoire, participant ainsi à la naissance du journalisme politique moderne. Ce premier volume d’œuvres complètes propose pour la première fois la collection intégrale des journaux de Babeuf, depuis le "Journal de la Confédération" en 1790 jusqu’au dernier numéro du "Tribun du peuple", paru peu de temps avant son arrestation au printemps 1796.
Atlantiques déchaînés, 2024
Classiques Garnier, 2018
Au xviii e siècle, la santé des intellectuels devient un nouvel enjeu médical et littéraire. Avec... more Au xviii e siècle, la santé des intellectuels devient un nouvel enjeu médical et littéraire. Avec De la santé des gens de lettres (première édition, 1768), le médecin suisse Samuel-Auguste Tissot propose aux lettrés un livre classique mêlant tableaux de cas cliniques et remèdes pour traiter les maux dus à « l'intempérance littéraire ». En 1775, Tissot remanie et approfondit son texte, mettant pleinement en lumière ses vues sur les risques physiques provoqués par la vie studieuse, ainsi que sa position nuancée sur les implications morales de tout travail intellectuel. Retournant la réflexion contre la réflexion, Tissot ouvre un dialogue entre médecins et gens de lettres, qui n'aura de cesse de se compliquer au siècle suivant.

Honoré Champion, 2010
Trop fréquemment, on ne s'est attaché qu'à la face positive des Lumières, cette victoire de la ra... more Trop fréquemment, on ne s'est attaché qu'à la face positive des Lumières, cette victoire de la raison sur tous les obscurantismes, sur tous les fanatismes, sur tous les despotismes. Mais comment expliquer cette victoire sans en percevoir l'ennemi? Comment expliquer la prolifération des projets philosophiques et des réformes politiques qui parcourent le XVIIIe siècle sans en dévoiler, selon le mot de Montesquieu, la " chaîne secrète " ? Nous postulerons ici que toute instance critique à l'âge des Lumières a pour fondement ce jugement commun qui accuse le monde de corruption. Jadis réservée à la langue religieuse et à une réalité purement individuelle, le mal de corruption est désormais considéré au XVIIIe siècle comme un événement historique et social dont le processus civilisateur est à la fois l'instigateur et la victime. Enfantée par la civilisation dont elle annonce la fin prochaine, la corruption s'avère être à la fois l'indice de son développement et l'origine de sa chute. Sans civilisation, point de corruption. Et sans corruption, point de civilisation. Tel est le dilemme auquel doit faire face le siècle des Lumières et sa pléiade de philosophes, Lumières qui ne s'assigneront d'autre mission que d'y mettre un terme définitif, au prix d'une révolution basculant violemment de la régénération à la purification du mal ancestral.
Book Chapters by Ronan Chalmin

L'Artiste de la vie moderne. Le dandy entre littérature et histoire, 2023
Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794) reste dans l'histoire de la Révolution française comme « ... more Louis Antoine de Saint-Just (1767-1794) reste dans l'histoire de la Révolution française comme « l'archange de la mort », ce jeune révolutionnaire à la grande beauté et à la rhétorique glacée, ombre portée de Robespierre et acteur de la terreur. Cependant, au-delà de ce mythe toujours aussi puissant, nous voudrions voir en lui, de par sa mise, de par son style, de par sa solitude et de par son héroïsme digne de l'antique, une figure du dandysme qui se développe à la même époque. Aussi assistons-nous, en la personne de Saint-Just, à la rencontre étonnante entre une esthétique et une politique se mettant toutes deux au service de la Révolution et de sa réalisation. Dans le vaste panthéon des hommes et des femmes qui ont marqué la Révolution, Louis Antoine de Saint-Just occupe une place à part, alimentant le mythe toujours aussi puissant de « l'archange de la mort »1 inauguré par Michelet. Une singularité propre au benjamin de la Convention nationale que Miguel Abensour analyse en ces termes : « Au-delà de cette image, de son mythe ou de sa légende, Saint-Just auteur, penseur politique, acteur révolutionnaire, administrateur reste d'autant plus mal connu que sa jeunesse, sa beauté, son inflexibilité l'auréolent d'une qualité poétique qui le tient, ne serait-ce que provisoirement, à l'écart des jugements appliqués volontiers aux autres figures de la Révolution. »2 C'est cette mise à l'écart propre à la figure de Saint-Just qui nous intéresse ici, un écart qui, loin d'être comblé par ce dernier, 1 « Les figures s'allongèrent terriblement quand l'archange de la mort, Saint-Just, parut à la tribune avec l'écrit meurtrier.
Teaching Representations of the French Revolution, 2019
Journal Articles by Ronan Chalmin

Diderot Studies, 2023
Quatre ans après l'attaque meurtrière qui a frappé une partie de sa rédaction, le journal satiriq... more Quatre ans après l'attaque meurtrière qui a frappé une partie de sa rédaction, le journal satirique Charlie Hebdo signait un numéro spécial en guise d'état des lieux. Son titre ? « Le retour des anti-Lumières » 1 . En première page, on peut y voir un dessin de Riss où, sur un fond noir, un prêtre et un imam soufflent tous deux violemment une simple chandelle. Si l'image ne fait pas rire, elle a le mérite d'être claire. Elle tient à nous mettre en garde contre la menace des intégrismes et des fanatismes qui pèse plus que jamais sur la philosophie des Lumières 2 . Conscient de ce retour en force, Gérard Biard, rédacteur en chef du journal, assure que « toutes les valeurs, tout ce qui a permis de construire toutes les sociétés modernes, sont aujourd'hui attaquées. » Et de citer comme cibles, pêle-mêle, la tolérance, la raison, la laïcité, l'universalisme, l'esprit scientifique. Mais le plus inquiétant, tient-il à souligner, est que les valeurs des Lumières ne sont plus uniquement attaquées par « leurs ennemis traditionnels, que l'on classe plutôt à droite, mais par une partie d'intellectuels, de politiques, de militants, qui se classent eux-mêmes à gauche » 3 . Même constatation du côté de l'universitaire Yves Citton dans son tout dernier opus Altermodernités des Lumières : « Il se trouve toutefois que cet idéal républicain voit aujourd'hui se regrouper (et se crisper) autour de lui des courants politiques que nous avions pris l'habitude d'opposer, depuis

Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 2022
entre crise d'identité et respect de la postérité C'est une scène pour le moins curieuse qui se d... more entre crise d'identité et respect de la postérité C'est une scène pour le moins curieuse qui se déroule aux premières pages du Salon de 1767. Denis Diderot, qui a revêtu une nouvelle fois l'habit du critique d'art pour son ami Grimm, se trouve confronté à lui-même, et ce par l'entremise d'un portrait exécuté par l'artiste Michel Van Loo. Dès lors s'instaure une conversation houleuse de Denis avec Diderot, de l'homme avec l'image de l'homme de lettres qu'il donne à voir. Ce même Diderot aux cent facettes, cet homme aux cent talents, tour à tour romancier, philosophe, conteur, traducteur, encyclopédiste, scientifique et critique d'art, se trouve pris au piège de l'auto-contemplation, immobilisé par un arrêt sur image de lui-même qui le déçoit. Car, disons-le tout de suite, Diderot ne s'y aime pas. Pour la simple et bonne raison que Diderot ne s'y voit pas. C'est un exercice difficile où, non sans un effort vigoureux contre soi-même, le critique d'art reste critique. Diderot se présente comme le médium de sa réflexion sur la pratique du portrait. Le philosophe fait l'expérience troublante du dédoublement. Il se construit alors un étonnant « dialogue » de Diderot-critique avec Diderot-image sur fond d'interrogation de la mimèsis et de la ressemblance, entre la vérité de la peinture et le mentir vrai de tout portrait. Subrepticement, un second dialogue vient se substituer au premier, dialogue inaudible entre la peinture et l'écriture, ces deux graphies se disputant, autour de la figure du philosophe devenu modèle d'atelier, le statut d'authenticité. Car, chez Diderot, la question de la fixité du moi est constamment posée 1. Si la peinture fige, immobilise, l'écriture laisse
Modern Language Notes, 2015
Pour celui qui s'intéresse de près aux événements sans précédent qui agitent la France et ses col... more Pour celui qui s'intéresse de près aux événements sans précédent qui agitent la France et ses colonies à la charnière des XVIII e et XIX e siècles, la réunion des noms de Gracchus Babeuf et de Toussaint Louverture peut sembler inattendue. En effet, qu'ont-ils en commun, ces deux individus que l'épiderme et la géographie séparent ? Qu'y a-t-il de commun entre le « Tribun du peuple » et le « Premier des Noirs », si ce n'est la grande révolution qui les occupe, le combat pour la sauvegarde des valeurs de la république qui les motive, la défense des droits nouvellement acquis qui les anime ?
Dix-Huitième Siècle, 2015

Dix-Huitième Siècle, 2011
Rédigé dans l'urgence, et publié pour la première fois en décembre de l'année 1794, du système de... more Rédigé dans l'urgence, et publié pour la première fois en décembre de l'année 1794, du système de dépopulation de Gracchus Babeuf se distingue du reste de la production pamphlétaire thermidorienne par sa longueur (194 pages dans sa version originale), sa documentation, son innovation et son ambition 1 . Un texte malheureusement peu connu, trop peu considéré, rangé sous des qualificatifs tels que « halluciné et incantatoire », parfois « visionnaire jusqu'à l'hypotypose 2 », mais qui par sa rhétorique et ses motivations profondes s'extrait d'emblée du cadre restreint du pamphlet, pour s'imposer à la fois comme témoignage et analyse, objet politique et objet d'histoire, enfin écriture géniale et innovante. Son titre, dans son intégralité, est : du système de dépopulation, ou la vie et les crimes de carrier ; son procès et celui du comité révolutionnaire de Nantes : avec des recherches et des considérations politiques sur les vues du décemvirat ; dans l'invention de ce système ; sur la combinaison principale avec la guerre de Vendée ; et sur le projet de son application à toutes les parties de la République. Prenant l'occasion du retentissant procès, tenu du 23 novembre au 16 décembre 1794, de Jean-Baptiste Carrier, proconsul montagnard envoyé en mission à Nantes, Babeuf dresse un réquisitoire sans appel sur le gouvernement révolutionnaire et son théâtre des cruautés, la Vendée.
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